« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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ce que l'on apprend au
milieu des fléaux, c'est
qu'il y a dans les hommes
plus de choses à admirer
que de choses à mépriser
▬ LES PARCHEMINS : 269 ▬ L'AME : beloved monster. ▬ LE REGARD : ricky whittle. ▬ LE TEMPS : trente-huit ans. ▬ L'ETOILE : massacrante. ▬ LE SANG : auto-proclamé apatride, tu es de ceux que l'on nomme sans-nom; ces conflits ne sont pas les tiens. tu as, dis-tu, tes propres guerres à mener. ▬ LE FEU : quelques vœux murmurés au silence d'un autel. tu as tourné ton cœur vers les dieux et prêté serment. ▬ LE DESTIN : homme de foi n'est pas synonyme de vulnérable, entre tes lippes acérées. au bout de tes doigts court l'instinct affolé d'un chasseur en quête de proies. ▬ LES ROSES : 3578
Les pas de l'étalon résonnent dans la cité endormie. L'air est sec, la lune, plus basse que d'ordinaire. Elle illumine les montagnes de sa douce lueur pâle et ses rayons font briller les quelques neiges éternelles à leur sommet. La ville est silencieuse. Les âmes les plus honnêtes, les plus droites, ont abandonné les rues et les fenêtres pour rejoindre leurs couches. Ne restent plus, entre les bâtiments, qu'une poignée de gardes somnolant et quelques soûlards traînant devant les auberges. Les sabots de l'animal heurtent le sol avec une certaine violence, malgré son pas tranquille. Ce dernier, la robe couverte de poussière, respire fort. On devine sous sa peau les tremblements de son corps, les tressaillements de sa peau, le rythme endiablé de son cœur battant, tambourinant dans son poitrail, après une course effrénée. Et c'est l'épuisement de ce dernier, après une chevauchée au cœur des bois tout proches, qui force Venom à mettre pied à terre, à l'abord d'une de ces tavernes luxueuses que compte la ville. À peine sa botte a-t-elle glissée hors de l'étrier qu'un garçon d'écurie accourt à lui, sans doute attiré par la noblesse de l'animal et les vêtements de bonne facture de son propriétaire.
Lui abandonnant les rênes et réclamant les meilleurs soins pour ce dernier, Venom étire son dos endolori par le trajet à l'extérieur du bruyant établissement, non loin des écuries. Le conseiller n'est pas particulièrement mélancolique, ni même très enclin à la contemplation lorsqu'il se sent si las. Il décide cependant de profiter d'un instant de silence et reste ainsi quelques minutes supplémentaires aux abords du lieu, le visage tourné vers le ciel, humant avec un certain délice l'oxygène envoûtant et vivifiante des montagnes. C'est au bout de ces quelques minutes de paix qu'il l'entend. Un bruit diffus, à peine perceptible pour une oreille peu habituée. Une lame glissant hors de son fourreau, une arme que l'on sort à l'ombre des remparts. Son intérêt vacille un court instant avant qu'il ne se décide à en suivre l'origine, sa main gantée posée sur la dague à sa taille. Le son provient sans douter d'une ruelle adjacente, dans laquelle résonnent également quelques bruits de pas. Et il ne tarde pas à déceler la menace. Un homme marche prudemment dans le dos d'une silhouette qu'il devine être celle d'une femme, à la tenue.
Dans sa main, révélé par un éclat de lune, brille une fine lame, de celle que l'on vous glisse au creux du dos, afin de vous dérober votre bourse. Ses sourcils se froncent à la vue de ce spectacle. Venom n'est pas homme à se mêler des affaires d'autrui, surtout lorsqu'il s'agit de sombres larcins. Mais il ne peut rester insensible à ce qui risque d'arriver. Alors, il se glisse avec vivacité dans le dos de l'agresseur et dégaine sa dague. Il n'a rien d'un héros. Il n'en a pas l'allure, ni la voix et ses mots, acerbes, vénéneux, s'élèvent à l'instant où il glisse sa lame sous le menton de l'homme, l'acier glacial tout contre sa peau. Je te conseille de lâcher ton arme, ou par Astalith, je jure de te trancher la gorge. Soufflé à l'oreille de l'assaillant, comme une promesse. Mais son œil déjà est happé par son environnement, guettant les alentours, prêt à déjouer la moindre embuscade.
Divine apparition à la sortie d'une auberge, son ombre saisissante trace furtivement à travers les rues désertes de Lugan. La semelle de ses bottes foule avec précaution l’irrégularité des pavés de la ville, évitant parfois quelques déjections équines lâchées en plein milieu du passage. Les pans de sa robe fouettent ses mollets à chacune de ses grandes enjambées, alors qu'elle continue de filer, le regard d'encre rivé droit devant elle, à la recherche d'un objectif invisible. Éclairé par le halo argenté de la pleine lune, les traits du visage de l'ange semblent pourtant bien soucieux ce soir. Sa joie de vivre a disparu. Sourcils froncés masqués sous le large capuchon de sa cape, la belle matrone ne porte aucune attention à ces badauds ivres qu'elle croise au détour d'une ruelle commerçante qui tentent d'attirer son attention pour quelques pièces. L'esprit perturbé par cette lettre reçue si tardivement, elle se contente de suivre le chemin qu'on lui a indiqué à la recherche d'un lieu perdu dans les profondeurs obscurs de Lugan.
Une invitation. Celle d'un ami de longue date. Voilà ce qui amène la maîtresse de l’Écrin sur les terres Thoron, bien loin du confort enveloppant et de la chaleur saisissante de son foyer à Belithrael. Peu habituée à cet environnement, qui dénote de la froideur Gwenlaur, elle semble pourtant parvenir se plaire sur ces terres lointaines et hospitalières. Celle qui n'a jamais apprécié la solitude des longs voyages à cheval à travers le continent savoure avec allégresse l'ambiance locale et l'amabilité de ses habitants. De larges sourires. Des paroles agréables. Ici on ne l'appelle pas la matrone, ni la catin. Même si sa réputation a dépassé les frontières Gwelnaur, son visage se mêle à celui de parfaits inconnus, la laissant profiter de ces quelques jours de calme et de tranquillité loin des conflits et des intrigues politiques de son roi impulsif.
Sa rencontre de la veille a profondément marqué l'esprit et le corps de la jeune matrone qui ne parvient pas à oublier ce long entretient qu'elle a eu avec le prince Thoron. Elle regrette pourtant ne pas se souvenir de la fin de cet échange, probablement bien trop saoule pour parvenir à garder ses idées claires. Leandry. Vile créature. Pourtant, ce soir, alors qu'elle déambule paisiblement dans les ténèbres, le visage du prince Thoron est bien loin d'envahir ses pensées. Soudain, une ombre inquiétante se fait sentir derrière elle et la sort de sa réflexion. Un bref regard lancé derrière elle lui permet rapidement d'identifier l'imposante masse qui continue de la suivre et de porter ses orbes intéressées sur sa frêle silhouette. Le sang presque figé dans ses veines, la belle se redresse brusquement sans cesser de marcher. Elle sait. Elle a comprit. Seule dans cette rue, Talia ne peut rien faire contre cette homme qui désir probablement se saisir des quelques richesses qu'elle porte sur elle. Sa vie est menacée. Le cris ne parvient pas à s'échapper de sa gorge serrée par la terreur. Elle accélère le pas, lorsque soudain, une voix masculine vient briser le silence qui s'est imposé dans la ruelle.
Talia se retourne pour apercevoir un étranger tendre l'acier de sa lame sous le menton de son poursuivant tout en lui sifflant quelques menaces. La flamme d'une torche accrochée contre un mur lui permet de discerner les traits de cet homme. « Vous ! » Dit-elle, le souffle encore haletant de stress. Ses muscles se détendent progressivement alors que l'homme qui l'a pris pour cible décide de battre en retraite. Avant de disparaître dans la nuit, il foudroie de son regard noir le visage du sauveur, sans doute pour lui glisser quelques promesses de retrouvailles futures. « Vous êtes mon sauveur ce soir, je vous remercie monseigneur ! » Après s'être gracieusement inclinée en signe de remerciement, Talia s'empresse de se rapprocher de cet homme qu'elle a déjà eu l'occasion de croiser sur les terres Gwelnaur. « Je ne m'attendais pas à vous revoir un jour. Encore moins sur les terres Thoron. Je souhaiterai vous inviter boire un verre, je ne vous laisserai pas partir si facilement maintenant que je vous aie sous la main. » Le port fier et distingué, la belle se tient à ses côtés en le graciant de son sourire le plus courtois. « Mais avant ça, dites-moi. Pouvez-vous me dire où nous sommes ? Je pense m'être perdue. Je ne suis pas familière de cette ville. »