« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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▬ LA PROPHETIE : ▬ LES PARCHEMINS : 54 ▬ L'AME : Oreflam Rouge. ▬ LE REGARD : Charlie Hunnam. ▬ LE TEMPS : Trente-sept ans. ▬ L'ETOILE : Taquin. ▬ LE SANG : Thoron. ▬ LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre. ▬ LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours. ▬ LE PACTE : La Troupe des Gémeaux. ▬ LES ROSES : 3295
▬ LES PARCHEMINS : 138 ▬ L'AME : anarya. ▬ LE REGARD : karen gillan. ▬ LE TEMPS : trente-trois ans. ▬ LE SANG : thoron. ▬ LE FEU : célibataire. ▬ LE DESTIN : saltimbanque : artiste de feu, magicienne, et chapardeuse occasionnelle. ▬ LE PACTE : troupe du gémeau. ▬ LES ROSES : 3227
Lun 27 Avr - 16:22
La chaleur des rayons du soleil chatouilla le museau de la renarde, qui ouvrit les yeux avec cette lueur de contentement propre aux bienheureux. Une pomme était posée juste devant elle, délicate attention de Bohémond qui s’était manifestement réveillé avant elle. Elle contempla quelques instants le fruit, ne trouvant aucun autre moment plus satisfaisant et plus doux que celui-ci. Si les nobles et les rois d’Elenath dormaient dans la plus exquise des soies et qu’Héloïse n’avait rien contre un bon oreiller rembourré de plumes d’oies ; ce réveil à l’aube, emmitouflée dans les fourrures encore chaudes de la présence de Bohémond, était plus délicieux que la plus royale des chambres. Jusqu’à ce qu’un pas lourd et une odeur musquée vienne gâcher ce moment plénitude, arrachant un grognement à Héloïse, heureusement masqué par les bruits de mastication de l’ours indélicat. Depuis que Bohémond et elle s’étaient retrouvés, la jeune femme se demandait si Rollon n’était pas un petit peu jaloux de sa présence ? Il s’accommodait en tous cas très bien de Floki qui lui n’avait pas grand-chose à regretter, puisque l’ajout de Bohémond à leurs pérégrinations étaient synonymes de caresses en plus. Le grand chien leva d’ailleurs la tête au passage de l’ours avant de retrouver sa position préférée : couché, tandis qu’Héloïse en profitait pour rejeter les peaux qui la couvraient et s’étirer comme le canidé qui lui donnait son surnom. Un frisson la parcourut, surprise par la douceur de cette journée de printemps qui s’infiltrait dans sa chemise lâche et elle rendit son sourire à Bohémond. « Ce n’est que le premier jour…et si Rollon continue ainsi à me soustraire un repas, je ne suis pas sûre de pouvoir dire la même chose ! » lui répondit-elle avec malice et en lui chipant sa propre pomme déjà bien entamée dans laquelle elle croqua avidement.
Alors qu’elle observait le visage du montreur d’ours, Héloïse fut frappée par l’espèce d’irréalité qu’elle vivait depuis maintenant une semaine, depuis qu’il l’avait retrouvée sur cette place de Lugan. Presque quinze ans après leur séparation, Héloïse avait fini par accepter l’idée qu’elle ne reverrait peut-être jamais Bohémond et que son histoire s’écrirait sans lui. Pourtant, ses rêves lui avaient, eux, souvent proposé des scénarios qui ressemblaient à celui d’aujourd’hui, mais elle les avait remisé là où était leur place : dans son imaginaire. Héloïse était ainsi à la fois troublée et heureuse. Troublée car ces retrouvailles étaient aussi inattendues qu’appelant des questions qu’elle n’était pas prête à se poser. Heureuse car elles répondaient à ce que son cœur avait toujours désiré. Mais elle savait que viendrait le moment où ces instants de bonheur irréel se heurteraient à leurs réalités respectives. L’assombrissement viendrait assurément, mais pas aujourd’hui. Pas tant que le soleil brillerait.
« Je reviens ! » Héloïse lança le trognon de la pomme à Bohémond tandis qu’elle se levait pour rejoindre le ruisseau qui coulait à quelques pas. Elle lava ses interrogations en même temps qu’elle passait de l’eau sur sa nuque et son visage. Appréciant la fraîcheur salutaire du ruisseau, elle finit pourtant par retourner au campement, commençant à relacer sa chemise. La vision de Bohémond la peau nue, caressée par les rayons du soleil, l’incitait plutôt à l’inverse mais, s’ils étaient libres de prendre leur temps, ils avaient cette fois-ci un objectif à atteindre. Telle l’adolescente qui avait rougi la première fois qu’elle avait constaté la transformation de Bohémond en homme, Héloïse détourna le regard et attrapa le reste de ses vêtements.
« J’ai coutume, lorsque je voyage avec quelqu’un, de lui poser plein de questions. » fit-elle à Bohémond tout en ajustant la boucle de sa ceinture. Si ces questions avaient pour but de faire connaissance et de faire passer le temps sur la route, elles étaient aussi l’occasion pour Héloïse de percer les âmes. Car elle posait rarement des questions qui nécessitaient une réponse simple. Une habitude prise après avoir fréquenté quelques années les « cours » d’Arthur, qui n’aurait sans doute jamais pensé que la philosophie et la poésie aient fini par trouver leur chemin dans l’esprit joueur de la jeune femme. « Accepteras-tu de jouer avec moi ? »
◭ Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer« A bear there was, a bear, a bear! »
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Mar 28 Avr - 15:53
« Parfait ! » répondit Héloïse avec satisfaction. « Nous poserons une question chacun à notre tour, dans ce cas », continua la jeune femme en enfonçant son pied dans sa botte. Tout en continuant de s’activer à ranger les quelques affaires qu’ils avaient sortis de leurs paquetages respectifs pour établir ce campement de fortune, Héloïse en profita pour énoncer les quelques règles de son jeu. « Il y a cependant quelques règles à respecter » commença-t-elle d’un ton docte qui ne lui ressemblait absolument pas, empruntant sûrement à quelques réminiscences du ton employé par sa propre mère lorsqu’elle avait sermonné Héloïse après quelques bêtises. « Toute question doit obtenir une réponse. On ne se dérobe pas ! » Coup d’œil appuyé à Bohémond qui gratouillait son ours. Le montreur d’ours n’était certainement pas dupe du jeu auquel elle le soumettait mais, même si ce jour-là, le rituel d’Héloïse avait une saveur toute particulière, ces règles étaient néanmoins celles qu’elle énonçait à tous les voyageurs et toutes les voyageuses avec qui elle cheminait. « Et les réponses ne peuvent se contenter d’un simple “oui” ou d’un simple nom de lieu ou de personne, car elles sont forcément liées à un souvenir, à une histoire, à une émotion, ou à une sensation. » Avec cette précision, Héloïse avait ainsi parfois reçu des réponses cryptiques de ses compagnons éphémères, lui laissant le loisir de faire appel à son imagination ou à des instants de poésie inattendus. « J’imagine que cela ne sera pas un problème pour toi, ménestrel ? » fit-elle avec amusement.
Prête à quitter la clairière autant qu’à débuter son jeu, Héloïse laissa échapper un sifflement flûté auquel Floki répondit aussitôt, levant sa grande carcasse à poils longs. Comme toujours lorsqu’ils voyageaient, Floki prit la tête de la marche, comme s’il connaissait exactement le chemin à suivre. Ce qui était relativement vrai puisqu’Héloïse avait fait de nombreuses fois le chemin de Lugan au campement des Enfants de Smirre et que le vieux chien savait très bien comment rentrer à la « maison » auprès de ses frères et sœurs, élevés depuis des générations par les parents d’Héloïse. La jeune femme attendit que Bohémond la rejoigne et se cala sur son rythme. Avec le sourire mutin de celle qui n’avait pas encore choisi sa première question, évaluant son compagnon de haut en bas comme si une couture déchirée allait lui inspirer quoi que ce soit, Héloïse fit mijoter Bohémond le temps de lui faire croire qu’elle allait lui poser d’emblée une question embarrassante. Mais s’il y avait des choses qu’elle mourrait d’envie de savoir et qui n’arrêtaient pas de tourner en boucle dans son esprit depuis qu’ils s’étaient retrouvés, elle avait envie de commencer plus simplement et de mieux connaître l’homme qu’il était aujourd’hui. La réponse à la première question qu’elle lui réservait lui donnerait forcément un aperçu de l’évolution de Bohémond. « Voici ma première question ! » finit-elle par éclater, comme cette enfant impatiente qu’elle avait été, incapable de mariner bien longtemps. « Quel est le voyageur qui t’a le plus marqué ? » Supposant que, comme elle, Bohémond avait forcément partagé sa route avec d’autres.
◭ Bohémond Sans-Avoir
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Ven 1 Mai - 16:25
Une femme pirate. Voilà un personnage qui avait du inspirer des chansons à Bohémond, et sans doute autre chose. Héloïse n’était pas dupe, elle se doutait bien que son ami d’enfance avait vécu autant qu’elle-même se l’était permis. Et il était peut-être encore trop tôt pour tout dévoiler de ces gens, et notamment de ces femmes, qui avaient partagé sans doute plus qu’un bout de chemin avec lui. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver cette pointe de jalousie si caractéristique, celle qu’elle avait fait grossier toute son adolescence durant, celle qui faisait rire les adultes et qu’elle détestait car elle la rendait parfois infecte. Bohémond n’en avait sans doute pas été beaucoup témoin…et heureusement, mais si elle-même s’était permis de partager la couche d’autres hommes, elle ne pouvait lui en vouloir d’avoir fait de même. D’autant plus que, sans la mort de Cassio, il ne lui serait peut-être jamais venu à l’idée de la rechercher… ? Cette pensée, qui ne l’avait encore jamais traversée, ouvrait un gouffre que Bohémond se hâta de recouvrir en lui parlant de sa deuxième rencontre marquante. Ainsi, après cette femme qui avait elle aussi tout quitté – comme Bohémond – c’était un ménestrel – comme Bohémond – qui avait marqué son voyage. Et pas n’importe lequel, en effet ! Héloïse aussi avait croisé la route de Carmelo à quelques reprises. Elle n’avait jamais voyagé avec lui mais avait partagé une scène, un repas dans une taverne et une petite claque sur les fesses qu’elle avait moyennement apprécié avant de répliquer par un soufflet de son cru. Un sacré personnage, oui !
« Eh bien, oui ! » répondit-elle aussitôt, avant de se dire qu’elle aurait peut-être mieux fait de répondre moins impulsivement. Elle aussi devait se plier à ses propres règles. Mais devait-elle pour autant vraiment tout dire des raisons qui l’avaient poussé à se sédentariser, même temporairement ? Elle se mordit un instant les lèvres, cherchant la meilleure formulation mais plus elle tarderait à répondre, plus il comprendrait que cette envie de se poser était le fait d’un autre homme. Si elle-même était encore un peu sensible à l’idée qu’il ait partagé le lit d’autres femmes, et peut-être même de belles, mystérieuses et aventureuses femmes pirates, le serait-il lui aussi ? C’était de fait le but de ce jeu loin d’être innocent, de ce voyage qui leur permettait de se retrouver. Chacun avec son passé, ses erreurs et ses joies, ses regrets et ses espoirs. S’ils devaient continuer à partager cette route ensemble, ils méritaient sans doute de se dire les choses telles qu’elles étaient et d’accepter d’avoir vécu loin l’un de l’autre. Héloïse délogea la main de Bohémond qui s’était logée sur ses hanches mais la garda dans la sienne, crochetant ses doigts entre les siens, avant de prendre une grande inspiration. « C’était il y a presque dix ans, je n’étais sur les routes que depuis deux ou trois hivers… Il s’appelait Abel. Nous nous sommes rencontrés à Tyr Garhyt et envisagions de nous installer ensemble, oui. » Elle avait depuis longtemps fait son deuil d’Abel mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir ce pincement au cœur, et le sourire qu’elle ne pouvait non plus s’empêcher d’inscrire sur son visage montrait qu’elle ne l’oublierait malgré tout jamais. « Le sort en a cependant décidé autrement…et j’ai fini par reprendre la route sans plus jamais trouver de raison de m’arrêter », termina-t-elle en papillonnant des cils, espérant que cela assècherait la larme qui tentait de quitter sa place.
« Et toi, y as-tu songé également ? » Elle gâchait une question à lui poser la même, mais ils avaient largement le temps d’arriver au bout de toutes leurs interrogations respectives. Et Héloïse avait très envie de savoir si, lui aussi, aurait pu avoir trouvé une raison de s’installer quelque part.
◭ Bohémond Sans-Avoir
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Sam 2 Mai - 16:49
Héloïse fut-elle rassurée de savoir qu’il n’avait jamais songé à se poser avec quelqu’un – qui que ce soit ? Son côté égocentrique était plus que ravi bien que cela signifiait sans doute aussi qu’il avait plus sûrement partagé nombre de couches. Son côté un peu plus sage fut rassuré par la suite. Et en même temps effrayé. Héloïse observa Bohémond, ses yeux essayant de percer la signification des mots qu’il venait de prononcer. Parlait-il vraiment d’elle, ou bien d’un « elle » propre au rêve, de celui que l’on faisait en imaginant une vie idéale ? Décidément, ce jeu des questions promettait de belles salves d’émotion, mais cela n’avait-il pas été son intention ? Pouvait-elle faire marche arrière maintenant alors que ce genre de réponses étaient justement celles qu’elle recherchait, qu’elle avait toujours désiré entendre ? Et pourtant, Héloïse semblait prise à son propre piège, se trouvant soudainement coite, elle qui avait toujours de la répartie avec les voyageurs qu’elle soumettait à son interrogatoire. Mais les discussions autour de l’avenir avaient toujours cette façon de la mettre mal à l’aise, elle qui ne vivait qu’au jour le jour. Si Bohémond avait toujours imaginé rentrer auprès de la troupe, c’était loin d’être le cas d’Héloïse.
Heureusement, Bohémond n’avait pas remarqué son trouble – ou peut-être avait-il feint – et elle s’accrocha alors à sa nouvelle question. « C’est sans doute très égoïste, mais je crois que je suis très fière du chemin que j’ai parcouru et de mon art. Le feu est inscrit dans mon sang depuis des générations, et j’aurai très bien pu choisir de suivre une autre voie… » Dans ses moments les plus sombres, Héloïse s’était évidemment posé beaucoup de questions sur ses choix, sur ce qu’aurait été sa vie si. « …mais, oui, je suis fière de faire honneur à mon nom, à nos parents, à notre famille. J’ai la chance de pouvoir vivre de mon art, même si ce n’est pas tous les jours facile » ajouta-t-elle avec une mine entendue à Bohémond qui connaissait aussi bien qu’elle la difficulté de la solitude et du vagabondage, « et offrir ces instants de magie, de poésie et d’émerveillements autour de moi me rend, oui, très fière d’être une artiste. » Et sans doute que si sa vie se terminait à cet instant, elle n’éprouverait aucun regret de ce choix de carrière. Déplorerait-elle en revanche de ne pas avoir eu la vie sentimentale imaginée dans son adolescence ? Repenser à Abel aux côtés de Bohémond avait de quoi remettre de la perspective à cette partie de sa vie et il lui faudrait bien plus que ces quelques instants de réflexion pour mettre de l’ordre dans cette pensée. Et sans doute attendre qu’un peu de temps file encore, notamment pour laisser le temps à ce renouement de prendre une forme qui dépasserait celle de draps d’auberge froissés et d’étreintes passionnées. Et pour le moment, Héloïse n’était pas certaine d’avoir envie de questionner Bohémond sur ce qu’il envisageait de leur futur commun – ou pas – ni elle de se lancer dans cette réflexion vertigineuse. Il fallait parfois laisser le temps faire son office. N’était-ce pas ce qui rythmait sa vie depuis toujours ?
« Je serai très curieuse également de savoir ce qui te rend le plus fier, mais puisque tu insistes, alors pas de cadeau ! » fit-elle en lui enfonçant son index dans la poitrine, faussement sérieuse. Elle prit néanmoins quelques instants pour formuler au mieux sa question, pour ne pas être trop blessante ni le mettre en difficulté, mais cette réflexion sur la fierté amenait forcément à interroger l’inverse. « Y a-t-il un moment de ta vie dont tu as le plus honte ? »
◭ Bohémond Sans-Avoir
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Lun 4 Mai - 16:40
Avait-elle bien entendu ? Si Héloïse n’avait évidemment pas posé cette question pour entendre quelque plaisanterie ou anecdote qui relevaient plus de la honte passagère que de celle qui noircissait le cœur et l’esprit, elle ne s’était pas attendue à une telle révélation. Bohémond avait tué un homme ? « Son » Bohémond ? Trop de questions s’encombraient dans la pensée d’Héloïse, qui ne parvenait pas à imaginer, accepter, que son ami d’enfance, son amour de toujours, ait pu se rendre coupable d’un tel acte. Et ne pas le regretter. Quels motifs se cachaient derrière ce geste ? Quelles raisons pouvait-il invoquer pour justifier le fait d’ôter la vie d’un homme ? Faire son chemin seul était dangereux, Héloïse le savait bien et elle avait elle-même connu des situations où elle avait craint pour sa vie ou son intégrité. Mais jamais elle n’avait fait utilisation de son couteau autrement que pour les actions de son quotidien. Pourrait-elle, elle, s’emparer de la vie de quiconque si la situation l’exigeait ? Bohémond n’en disait pas assez. Il ne pouvait pas la laisser ainsi dans une telle confusion et avec autant de questionnements. Se rendait-il compte de l’importance que cela avait pour Héloïse, une telle révélation ? Comment pouvait-il lui lâcher une telle confidence et passer ensuite à l’insouciance la plus totale ?
Secouée par cet aveu, elle se laissa étreindre comme si elle n’habitait plus son corps, l’envie de rire à des lieues de son état d’esprit. Alors qu’il cherchait une question à lui soumettre, les pas d’Héloïse se firent moins pressés et Bohémond ne sembla pas remarquer son ralentissement et le fait qu’elle se trouvait désormais quelques pas derrière lui, jusqu’à ce que lui-même s’arrête net. Mais Bohémond était passé complètement à autre chose, et Héloïse n’entendit sa question que très vaguement, comme si les mots étaient avalés par les flots. Elle reprit contenance quand l’intonation de Bohémond suggéra qu’il avait posé le point d’interrogation, mais Héloïse n’avait certainement pas l’intention de lui donner satisfaction, d’autant plus qu’elle n’avait absolument pas prêté attention à ses mots.
« Tu as tué un homme, Bohémond ? » fut-elle seulement capable d’articuler, le visage montrant désormais tout son effarement. « Je… Comment… » balbutia-t-elle, incapable de mettre de l’ordre dans son esprit tourbillonnant. « Tu ne peux pas me révéler un secret pareil sans attendre que je ne réagisse… » La gorge serrée, elle se planta sur le chemin, se demandant si un tel aveu pouvait signer la fin de leur route ensemble. Comment Héloïse avait-elle pu croire que ces quinze années de séparation pouvaient ne rien signifier, et qu’ils pouvaient reprendre leur relation là où ils l’avaient laissée ? Etait-elle si stupide ? « Tu…tu n’es pas un assassin, Bohémond ! Dis-moi que tu ne l’es pas… » Serait-elle capable d’imaginer son futur avec un assassin, avec un homme qui en avait tué un autre ? « Que…que s’est-il passé ? »
◭ Bohémond Sans-Avoir
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Ven 8 Mai - 11:06
Heureusement que la route n’était pas fréquentée, ce matin-là. Car Héloïse était incapable de bouger, plantée au beau milieu du chemin, les yeux dardant sur Bohémond autant d’incompréhension, de trahison que d’espoirs. Elle le regarda s’éloigner et s’assoir au bord de la voie. Son affirmation de ne pas être un assassin ne suffisait pas à la jeune femme, qui attendait qu’il s’explique, qu’il lui révèle enfin ce qui s’était passé. Et le mystère de son apprentissage dans les Terres sans Nom y trouverait également une résolution. L’attention d’Héloïse se porta sur le récit de Bohémond. Enfin, après tant d’années, le mutisme de Bohémond sur ces deux années passées loin de la troupe se levait. Héloïse n’avait jamais rien pu tirer du garçon de l’époque, et avait fini par laisser tomber quand leur relation avait pris enfin la tournure dont elle avait toujours rêvé. Pour l’adolescente qu’elle était encore alors, le mystère était moins important que l’amour et le désir qui s’enflammaient en elle et passer sa vie dans les bras et le lit de Bohémond était la seule chose qui lui importait. Elle avait ensuite beaucoup regretté son aveuglement et son égoïsme qui lui avaient caché le changement chez son ami et amant, provoquant surprise et sentiment de trahison quand il avait décidé de partir, seul. Peut-être aurait-elle du insister à l’époque, mais elle avait préféré vivre dans un rêve douillet plutôt que dans une réalité plus complexe et subtile. Pourtant, pendant longtemps également, elle s’était demandé si ce rêve pour elle n’avait été qu’un doux anesthésiant pour Bohémond, s’il avait vécu leur relation comme un moyen d’oublier, de s’oublier. Le sentiment de trahison avait été alors plus grand encore, tout comme son ressentiment. Et toutes ces sensations semblaient lui revenir alors que Bohémond commençait le récit de sa honte.
La verve de Bohémond, ses mots sans poésie, la choquèrent. Elle n’avait encore jamais entendu tant de colère dans sa voix, mais il y avait finalement tant de choses qu’elle ne savait pas – ou plus – sur celui qui comptait le plus. Héloïse sentit le museau de Rollon dans son dos. Il la déséquilibra et la jeune femme fronça les sourcils. Ce n’était pas le moment ! L’histoire de Bohémond n’était pas terminée et elle ne savait pas encore comment y réagir. Elle avança pourtant de quelques pas, pour échapper à la bête, mais ne fit aucun geste vers Bohémond. Elle ne pouvait s’y résoudre, pas tant qu’il ne révélait pas tout.
Et sans doute Rollon avait-il pris un peu d’avance dans la conduite qu’il voulait donner à ce face à face, car il lui aurait suffi d’attendre que Bohémond avance un peu plus dans le récit pour que ce petit coup de museau soit efficace. Héloïse poussa un soupir, relâchant la tension qui le tenait depuis trop longtemps. Bohémond avait certes tué un homme. Mais il l’avait fait pour se défendre, et pour défendre quelqu’un d’autre. Si Héloïse se fichait de la justice des dieux comme de celle des hommes – elles lui avaient rarement été favorables – elle était néanmoins sensible à ce que venait de lui raconter Bohémond. Et si cet acte, cet accident, le hantait toujours après toutes ces années, il ne pouvait être de ces assassins qui parcouraient Elenath, friands de nouvelles proies, sous les ordres des seigneurs de ces terres ou non. Héloïse était à la fois égoïstement soulagée – l’homme qu’elle aimait n’était donc pas un meurtrier, du moins pas volontairement – et peinée pour Bohémond qui portait seul ce poids et qui avait cru l’épargner en quittant la troupe. Aurait-elle réagi de la même manière quinze ans plus tôt ? Lui aurait-elle offert son soutien ou bien sa jalousie d’adolescente n’aurait-elle relevé que le prénom de cette jeune femme et sa beauté qu’il avait vanté ? N’aurait-elle fait qu’ajouter son venin dans le cœur déjà empoisonné par la honte du jeune homme d’alors ?
Cette fois, Héloïse n’eut pas besoin de Rollon pour lui donner l’élan nécessaire. La jeune femme s’agenouilla à même le sol, aux pieds de Bohémond, et se saisit de ses mains, qu’elle pressa dans les siennes. « Tu…je ne sais pas si tu es parvenu à te racheter, si tu as trouvé le moyen de te pardonner. » Héloïse avait beaucoup à dire mais ne savait pas comment s’y prendre. Elle n’avait jamais eu le talent des mots comme Bohémond. « Mais…merci de m’avoir enfin raconté ce qui te hantait tant. Je n’avais pas vu, je n’avais pas réalisé que… Enfin, je regrette de ne pas avoir compris à l’époque. J’étais sans doute trop jeune, trop égoïste… Je crois que…enfin je comprends. » Ce n’était pas clair, et cela fit sourire Héloïse dans son bredouillement informe, tandis qu’elle caressait de ses doigts les mains de Bohémond. « Ce que je veux dire, c’est que…je suis désolée, Bohé. Désolée d’avoir réagi comme je l’ai fait mais, tu m’as…surprise, et je ne savais pas… » Elle releva la tête vers lui, et plongea son regard dans le bleu de ses yeux qui ne lui offraient que la noyade, encore et toujours. « Et je suis désolée que tu aies eu à vivre cela… Je suis là, maintenant. Et je…enfin, si tu en as besoin, je suis là…et je ne te quitterai pas. »
◭ Bohémond Sans-Avoir
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Lun 11 Mai - 16:37
Héloïse se joignit au rire de Bohémond, relâchant ainsi toute la tension que cette révélation avait apporté à ce jeu qui avait effectivement tendance à se révéler plus compliqué que prévu. Il n’avait évidemment jamais été aussi émotionnel que ce jour-là, même si Héloïse avait eu droit à son lot de surprises avec certains voyageurs. Découvrir ce pan de l’histoire de Bohémond la soulageait autant qu’elle la minait, mais ses embrassades et ses étreintes effacèrent temporairement de son esprit les questions qui se bousculaient encore. Ils auraient bien le temps d’aborder à nouveau ce sujet ou un autre. Héloïse avait été sincère. Elle ne savait pas encore de quoi serait fait demain, mais elle n’avait pas envie de quitter Bohémond. Encore à genoux sur le bord du chemin, elle observa le ménestrel récupérer son sac, et sentit une bouffée d’amour la saisir. Surprise par cette sensation aussi soudaine que puissante, elle sentit les larmes venir et les retint de justesse, alors que Rolon se relevait en grognant, bien mécontent d’écourter cette pause. Héloïse en profita pour faire de même, cachant ainsi à Bohémond la vague d’émotions qui venait de s’emparer d’elle.
Son paquetage sur son dos à elle aussi, Héloïse cala ses pas sur ceux de Bohémond et chercha à nouveau sa main pour y entremêler ses doigts. Elle se rapprocha un peu plus pour poser sa tête sur son épaule, sa façon de lui dire qu’elle aussi était heureuse que leurs routes se soient finalement rejointes. Le chemin de la redécouverte de l’autre semblait encore long et sans doute rocailleux mais elle n’avait pas peur de marcher sur d’autres pierres saillantes. Et Bohémond semblait décidé à jouer encore un peu avec son cœur fragile ! Elle se détacha en douceur, profondément touchée par cette déclaration qui offrait encore une fois une galaxie de questions, d’espoirs et de possibles. Bohémond se rendait-il compte du pouvoir de ses mots sur Héloïse ? Et, surtout, pouvait-elle en dire de même ? N’avait-elle pas relégué Bohémond dans les profondeurs de l’oubli lorsqu’elle avait songé à faire sa vie avec quelqu’un d’autre ? Héloïse secoua la tête, à la fois pour chasser les larmes qui semblaient vouloir forcer le passage et son trouble. Heureusement, Bohémond n’avait pas semblé le remarquer et avait retrouvé cette malice qu’elle aimait tant chez lui.
« Je ne sais même plus quelle était ta question ! » fit-elle en riant doucement, reléguant encore une fois son émotion au fond de sa poitrine. Ce qui était pratiquement vrai. « Oh ! Si ! Tes poésies ? Hum, je n’ai pas encore eu la chance d’écouter tes dernières œuvres, mais si elles sont toujours du même acabit qu’il y a vingt ans, sache que je n’ai plus l’âge d’y succomber… », blagua-t-elle, faisant référence aux vers quelque peu mièvres et dégoulinants de lyrisme romantique que l’adolescent d’alors déversait auprès des jeunes oreilles féminines. Evidemment qu’Héloïse y était sensible à l’époque, espérant secrètement que les mots d’amour lui étaient destinés, mais sa fierté et sa jalousie lui avaient souvent plutôt fait rouler des yeux devant le poète en représentation…et poussé bien des soupirs quand elle y repensait à la nuit tombée.
« Plus sérieusement… », se reprit-elle aussitôt, sa main cherchant à nouveau celle de Bohémond, sachant qu’il faisait référence à la question sur Cassio, « …nous parlions beaucoup du feu, comme tu t’en doutes. Malgré les années, il avait toujours des conseils à me donner pour améliorer ma technique, mes performances. Plus que mon propre père, il était le premier à découvrir mes idées et à me donner son avis. Un avis franc, bien sûr, pas comme mon père, tu le connais ! », fit-elle en haussant les sourcils, car son père à elle n’avait évidemment aucune mesure quand il s’agissait de sa fille et elle ne pouvait clairement pas compter sur quelqu’un qui lui disait qu’elle était magnifique même quand elle faisait n’importe quoi. « Mais nous parlions aussi de toi, des nouvelles qu’il avait par les autres troupes ou les voyageurs. Les yeux de Cassio ne brillaient jamais autant que quand il parlait de toi. » Et sans doute les siens à elle également. Mais Héloïse ne le dit pas, tout comme elle tut le fait que Bohémond avait beaucoup manqué à son père et que celui-ci regrettait de ne pas le voir plus souvent. Il n’y avait rien de blessant, c’était simplement le reflet d’un manque, mais Héloïse ne savait pas comment le formuler sans ajouter à la peine encore fraîche de Bohémond. « Il était très fier de toi, tu sais ? » Elle le regarda, lui transmettant dans un sourire et une pression de la main tout son soutien dans son processus de deuil. « Mais il ne récitait toujours que tes plus mauvais vers ! Je crois qu’il ne comprenait rien à la poésie… » ajouta-t-elle avec un rire timide. Héloïse se rappelait la mère de Bohémond qui tançait toujours son mari à ce propos et les soirées pleines de rires et d’insouciance qu’elle avait passé à leurs côtés. Sans doute bien plus nombreuses que celles de Bohémond. « Ne t’en veux pas, Bohémond », lâcha-t-elle enfin en se mordillant la lèvre inférieure. « Il savait que tu l’aimais, et je suis sûre que ta mère te l’a dit. » Elle caressa de sa main libre le bras de Bohémond, n’osant pas le regarder de peur de se mettre à pleurer elle aussi. Mais quelle idée avait-elle eue que ce jeu débile qui ne faisait que leur mettre le cœur à l’envers ?