Règlement Contexte Bottin News Histoire PVs Scénarios Pré-liens Chatbox
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)



 
Ouvre la porte.
« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »

Pierre Bottero dans La Huitième Porte.
Viens pubber.
Ttu veux aider RGEO parce que tu l’aimes d’amour, petit membrichou de nos cœurs ? Viens donc pubber, en postant un petit message sur la publicité bazzart .
Tu peux aussi aller régulièrement voter sur les topsites. On t’aime <3

Partagez
 

 The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Bohémond Sans-Avoir

Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer
« A bear there was, a bear, a bear! »

LA PROPHETIE : The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Tumblr_mjyw1yUHRD1rtvoizo1_500
LES PARCHEMINS : 54
L'AME : Oreflam Rouge.
LE REGARD : Charlie Hunnam.
LE TEMPS : Trente-sept ans.
L'ETOILE : Taquin.
LE SANG : Thoron.
LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre.
LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours.
LE PACTE : La Troupe des Gémeaux.
LES ROSES : 3295
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyDim 26 Avr - 19:43


THE BEAR AND THE MAIDEN FAIR
Bohémond et @héloïse ilwynog
Endormi entre deux rochers, au beau milieu d’une petite clairière située non loin d’un petit ruisseau et à quelques centaines de mètres de la grande route qui reliait la ville de Lugan à celle de Ceollyn, Bohémond fut réveillée par les premiers rayons du soleil. Par réflexe il plaça une main devant ses yeux pour se protéger de la lumière et se redressa lentement en baillant. Puis il regarda à sa droite, la belle Héloise était toujours à ses côtés, encore assoupie. Même si presque une semaine s’était écoulée depuis leurs retrouvailles, il avait encore du mal à réaliser tout cela. Mais au final c’était pour vivre ce genre de petits plaisirs simple qu’il s’était mis en tête de la retrouver. Tendrement il laissa ses doigts de perdre dans la longue crinière rousse de son amie, avant de se pencher pour déposer un baiser sur sa joue encore glacée par le froid de la nuit. Juste a la suite de ce petit excès de tendresse qui ne lui ressemblait pourtant pas, il trouva enfin la force de quitter ses nombreuses couvertures. Se relevant en tenant son pantalon pour ne pas qu’il ne tombe, le ménestrel laissa sa compagne de route sous la protection du vieux Floki et se dirigea vers le point d’eau pour se mouiller le visage et se réveiller plus vite.

L’eau était loin d’être glaciale et la température ambiante était assez bonne, le dresseur d’ours resta près de la rivière pour faire un brin de toilette. Une fois celle-ci terminée il alla s’adosser à un rocher pour observer la Dame Goupil en silence. Ce matin ressemblait beaucoup à celui qui avait suivit le soir de leurs retrouvailles. Le même bonheur, la même sensation d'apaisement… pourtant ne blond ne savait pas du tout comment les choses allaient tourner. Qu’allait-il se passer une fois qu’elle aurait passé quelques jours avec lui au campement des Enfants de Smirre ? Comme lui elle ne souhaiterait sans doute pas abandonner sa liberté pour vivre une vie aussi banale que sédentaire, mais pour lui ils ne pourraient plus non plus continuer à vivre chacun dans leur coin comme de parfaits inconnus. Au bout de quelques secondes le Sans-Avoir secoua légèrement la tête… il ne voulait pas se torturer l’esprit, il ne souhaitait pas se poser ce genre de questions.

Torse nu et nonchalamment Bohémond alla fouiller dans sa saccoche, pour en sortir sa gourde et quatre ou cinq pommes qu’il avait volé lorsqu’ils étaient passés à côté d’un grand verger. Il en lança à une vers Rollon qui se précipita dessus, en déposa une autre juste à côté d'Héloïse qui commençait à émerger et alla remplir tranquillement sa gourde dans la rivière tout en grignotant la sienne… Mais l’ours termina rapidement son “petit déjeuné” et enjamba la pauvre rousse pour aller lui chiper son fruit avant de fuir en courant après avoir vu le regard de son partenaire. « Ha oui ! Tu peux fuir espèce de vieux chapardeur ! » S’exclama-t-il avant d’aller se rasseoir juste à côté de la demoiselle endormie… ou presque. Le saltimbanque esquissa un petit sourire amusé, à la fois à cause du vol de son ami mais aussi parce qu’il n’arrivait pas à mettre un mot, une explication sur ses sentiments… Pour lui Héloïse était encore plus belle que dans ses souvenirs et pourtant il n’avait pas l’impression qu’elle ait changé d’un iota et il ne parvenait pas à comprendre pourquoi. « Je suis content de voyager avec toi... » Il est vrai que sa présence avait de quoi perturber le pauvre Rollon qui était d’ordinaire le seul à subir les mélopées et les (trop) longues logorrhées de son propriétaire.
L'Ours et la Belle
⇜ code by bat'phanie ⇝
Revenir en haut Aller en bas
Héloïse Ilwynog

Héloïse Ilwynog
Dame Goupil
« le feu dans les veines »


Réponse du poète.
▬ LES AMES CROISEES.:
LES PARCHEMINS : 138
L'AME : anarya.
LE REGARD : karen gillan.
LE TEMPS : trente-trois ans.
LE SANG : thoron.
LE FEU : célibataire.
LE DESTIN : saltimbanque : artiste de feu, magicienne, et chapardeuse occasionnelle.
LE PACTE : troupe du gémeau.
LES ROSES : 3227
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyLun 27 Avr - 16:22

La chaleur des rayons du soleil chatouilla le museau de la renarde, qui ouvrit les yeux avec cette lueur de contentement propre aux bienheureux. Une pomme était posée juste devant elle, délicate attention de Bohémond qui s’était manifestement réveillé avant elle. Elle contempla quelques instants le fruit, ne trouvant aucun autre moment plus satisfaisant et plus doux que celui-ci. Si les nobles et les rois d’Elenath dormaient dans la plus exquise des soies et qu’Héloïse n’avait rien contre un bon oreiller rembourré de plumes d’oies ; ce réveil à l’aube, emmitouflée dans les fourrures encore chaudes de la présence de Bohémond, était plus délicieux que la plus royale des chambres. Jusqu’à ce qu’un pas lourd et une odeur musquée vienne gâcher ce moment plénitude, arrachant un grognement à Héloïse, heureusement masqué par les bruits de mastication de l’ours indélicat. Depuis que Bohémond et elle s’étaient retrouvés, la jeune femme se demandait si Rollon n’était pas un petit peu jaloux de sa présence ? Il s’accommodait en tous cas très bien de Floki qui lui n’avait pas grand-chose à regretter, puisque l’ajout de Bohémond à leurs pérégrinations étaient synonymes de caresses en plus. Le grand chien leva d’ailleurs la tête au passage de l’ours avant de retrouver sa position préférée : couché, tandis qu’Héloïse en profitait pour rejeter les peaux qui la couvraient et s’étirer comme le canidé qui lui donnait son surnom. Un frisson la parcourut, surprise par la douceur de cette journée de printemps qui s’infiltrait dans sa chemise lâche et elle rendit son sourire à Bohémond. « Ce n’est que le premier jour…et si Rollon continue ainsi à me soustraire un repas, je ne suis pas sûre de pouvoir dire la même chose ! » lui répondit-elle avec malice et en lui chipant sa propre pomme déjà bien entamée dans laquelle elle croqua avidement.

Alors qu’elle observait le visage du montreur d’ours, Héloïse fut frappée par l’espèce d’irréalité qu’elle vivait depuis maintenant une semaine, depuis qu’il l’avait retrouvée sur cette place de Lugan. Presque quinze ans après leur séparation, Héloïse avait fini par accepter l’idée qu’elle ne reverrait peut-être jamais Bohémond et que son histoire s’écrirait sans lui. Pourtant, ses rêves lui avaient, eux, souvent proposé des scénarios qui ressemblaient à celui d’aujourd’hui, mais elle les avait remisé là où était leur place : dans son imaginaire. Héloïse était ainsi à la fois troublée et heureuse. Troublée car ces retrouvailles étaient aussi inattendues qu’appelant des questions qu’elle n’était pas prête à se poser. Heureuse car elles répondaient à ce que son cœur avait toujours désiré. Mais elle savait que viendrait le moment où ces instants de bonheur irréel se heurteraient à leurs réalités respectives. L’assombrissement viendrait assurément, mais pas aujourd’hui. Pas tant que le soleil brillerait.

« Je reviens ! » Héloïse lança le trognon de la pomme à Bohémond tandis qu’elle se levait pour rejoindre le ruisseau qui coulait à quelques pas. Elle lava ses interrogations en même temps qu’elle passait de l’eau sur sa nuque et son visage. Appréciant la fraîcheur salutaire du ruisseau, elle finit pourtant par retourner au campement, commençant à relacer sa chemise. La vision de Bohémond la peau nue, caressée par les rayons du soleil, l’incitait plutôt à l’inverse mais, s’ils étaient libres de prendre leur temps, ils avaient cette fois-ci un objectif à atteindre. Telle l’adolescente qui avait rougi la première fois qu’elle avait constaté la transformation de Bohémond en homme, Héloïse détourna le regard et attrapa le reste de ses vêtements.
     
« J’ai coutume, lorsque je voyage avec quelqu’un, de lui poser plein de questions. » fit-elle à Bohémond tout en ajustant la boucle de sa ceinture. Si ces questions avaient pour but de faire connaissance et de faire passer le temps sur la route, elles étaient aussi l’occasion pour Héloïse de percer les âmes. Car elle posait rarement des questions qui nécessitaient une réponse simple. Une habitude prise après avoir fréquenté quelques années les « cours » d’Arthur, qui n’aurait sans doute jamais pensé que la philosophie et la poésie aient fini par trouver leur chemin dans l’esprit joueur de la jeune femme. « Accepteras-tu de jouer avec moi ? »
Revenir en haut Aller en bas
Bohémond Sans-Avoir

Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer
« A bear there was, a bear, a bear! »

LA PROPHETIE : The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Tumblr_mjyw1yUHRD1rtvoizo1_500
LES PARCHEMINS : 54
L'AME : Oreflam Rouge.
LE REGARD : Charlie Hunnam.
LE TEMPS : Trente-sept ans.
L'ETOILE : Taquin.
LE SANG : Thoron.
LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre.
LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours.
LE PACTE : La Troupe des Gémeaux.
LES ROSES : 3295
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyLun 27 Avr - 20:24


THE BEAR AND THE MAIDEN FAIR
Bohémond et @héloïse ilwynog
Bohémond était issu d’une très ancienne ancienne lignée de montreurs d’ours dont les représentants étaient parvenus à se démarquer du reste de la profession grâce une méthode de dressage assez unique en son genre, reposant sur le respect de l’animal, le jeu et la complicité plutôt que sur les privations, les punitions et la violence physique. Pour eux les grizzlys n’étaient pas des bêtes sauvages qu’il fallait dominer, transformer en esclaves, mais plutôt des partenaires de jeux voir même des collègues de travail. Ainsi lorsqu’il n’était encore qu’un jeune enfant le blondinet pouvait parfois passer plus de temps à embêter ce pauvre Oswin - le vieil ours brun de son père adoptif - qu’à jouer avec les enfants de son âge. C’est très certainement ce drôle de passif qui lui permis de tisser une relation de confiance quasi fusionnelle avec Rollon, qui au bout de vingt ans était devenu son compagnon de voyage, son confident silencieux et peut-être même l’un de ses meilleurs amis…. Hors le retour impromptue de la belle Héloïse dans la vie de son propriétaire et de facto dans la sienne perturbait quelque peu l’adorable boule de poils de 300 kilos. Après tout d'ordinaire c’était avec lui que le Sans-Avoir aimer partager ses pommes et sa nourriture. « Je crois bien que Monsieur Rollon est ronchon et qu’il a encore du mal à s’habituer à la présence d’une si jolie renarde à mes côtés. » Dit l’orphelin d’un ton rieur après que son amie d’enfance se soit plainte du larcin dont elle venait tout juste d’être victime. Bohémond loin d’être dupe attendit que la Dame Goupil aille faire un brin de toilette à la rivière pour détendre l’atmosphère. Ni une, ni deux, il enjamba la bête qui était encore allongée et commença à lui frotter le cou et le bas du ventre… « Et bien mon gros serais-tu jaloux de notre amie ? » Murmura-t-il à l’oreille de Rollon qui connaissait bien ses techniques ne tarda pas à gigoter avant de se redresser et de faire tomber le vagabond sur les fesses.

Sur le cul au milieu de l’herbe Bohémond s’empressa de regarder autour de lui, constant ainsi, que fort heureusement pour sa fierté, la belle rousse trop occupée à se rafraîchir n’avait pas vu cette scène digne d’un théâtre comique dont Floki était vraisemblablement le seul témoin. Quoi qu’il en soit la réaction de pudeur qu’eu la descendante d’Ilwynog en le voyant torse-nu le fit sourire… Malgré tout ce qu’ils avaient vécus l’artiste de feu réagissait toujours comme il y a vingt-cinq ans. Pour ne pas la gêner le vagabond enfila une chemise tout en s’activant pour rouler ses couvertures et les ranger dans son paquetage. Puis il ne put s’empêcher de lever un sourcil lorsque Héloïse lui parla de sa manie de poser des questions aux gens avec qui elle voyageait. Ce jeu pouvait être aussi drôle et enrichissant, que dramatique, le bougre n’ayant pas eu le tempérament d’un prêtre durant toutes ces longues années de séparation. Mais au fond de son coeur le trentenaire voulait en savoir un petit peu plus sur celle qu’il avait enfin retrouvé…

« Et bien pourquoi pas ? Si ça nous permet d’en savoir un petit peu plus l’un sur l’autre ? Car j’aurais moi aussi quelques questions pour toi… » Répondit-il avec un petit air malicieux. Quels royaumes avait-elle traversé ? A-t-elle connu l’amour pendant ses voyages ? Combiens de tours avait-elle encore dans son sac ? Toutes ces questions commencèrent à se bousculer dans la tête du charmant gaillard qui prit quelques secondes pour avaler quelques gorgées d’eau glacée avant de chercher une nouvelle fois le regard de sa comparse. « Mais commences, c’est ton jeu après tout... » Après cela il se dirigea vers Rollon pour revenir lui frotter le dos. Au fond il ne voulait pas que ce gros bébé de vingt ans ne se transforme en un genre de vieux grizzly ronchon et fainéant…
L'Ours et la Belle
⇜ code by bat'phanie ⇝
Revenir en haut Aller en bas
Héloïse Ilwynog

Héloïse Ilwynog
Dame Goupil
« le feu dans les veines »


Réponse du poète.
▬ LES AMES CROISEES.:
LES PARCHEMINS : 138
L'AME : anarya.
LE REGARD : karen gillan.
LE TEMPS : trente-trois ans.
LE SANG : thoron.
LE FEU : célibataire.
LE DESTIN : saltimbanque : artiste de feu, magicienne, et chapardeuse occasionnelle.
LE PACTE : troupe du gémeau.
LES ROSES : 3227
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyMar 28 Avr - 15:53

« Parfait ! » répondit Héloïse avec satisfaction. « Nous poserons une question chacun à notre tour, dans ce cas », continua la jeune femme en enfonçant son pied dans sa botte. Tout en continuant de s’activer à ranger les quelques affaires qu’ils avaient sortis de leurs paquetages respectifs pour établir ce campement de fortune, Héloïse en profita pour énoncer les quelques règles de son jeu. « Il y a cependant quelques règles à respecter » commença-t-elle d’un ton docte qui ne lui ressemblait absolument pas, empruntant sûrement à quelques réminiscences du ton employé par sa propre mère lorsqu’elle avait sermonné Héloïse après quelques bêtises. « Toute question doit obtenir une réponse. On ne se dérobe pas ! » Coup d’œil appuyé à Bohémond qui gratouillait son ours. Le montreur d’ours n’était certainement pas dupe du jeu auquel elle le soumettait mais, même si ce jour-là, le rituel d’Héloïse avait une saveur toute particulière, ces règles étaient néanmoins celles qu’elle énonçait à tous les voyageurs et toutes les voyageuses avec qui elle cheminait. « Et les réponses ne peuvent se contenter d’un simple “oui” ou d’un simple nom de lieu ou de personne, car elles sont forcément liées à un souvenir, à une histoire, à une émotion, ou à une sensation. » Avec cette précision, Héloïse avait ainsi parfois reçu des réponses cryptiques de ses compagnons éphémères, lui laissant le loisir de faire appel à son imagination ou à des instants de poésie inattendus. « J’imagine que cela ne sera pas un problème pour toi, ménestrel ? » fit-elle avec amusement.

Prête à quitter la clairière autant qu’à débuter son jeu, Héloïse laissa échapper un sifflement flûté auquel Floki répondit aussitôt, levant sa grande carcasse à poils longs. Comme toujours lorsqu’ils voyageaient, Floki prit la tête de la marche, comme s’il connaissait exactement le chemin à suivre. Ce qui était relativement vrai puisqu’Héloïse avait fait de nombreuses fois le chemin de Lugan au campement des Enfants de Smirre et que le vieux chien savait très bien comment rentrer à la « maison » auprès de ses frères et sœurs, élevés depuis des générations par les parents d’Héloïse. La jeune femme attendit que Bohémond la rejoigne et se cala sur son rythme. Avec le sourire mutin de celle qui n’avait pas encore choisi sa première question, évaluant son compagnon de haut en bas comme si une couture déchirée allait lui inspirer quoi que ce soit, Héloïse fit mijoter Bohémond le temps de lui faire croire qu’elle allait lui poser d’emblée une question embarrassante. Mais s’il y avait des choses qu’elle mourrait d’envie de savoir et qui n’arrêtaient pas de tourner en boucle dans son esprit depuis qu’ils s’étaient retrouvés, elle avait envie de commencer plus simplement et de mieux connaître l’homme qu’il était aujourd’hui. La réponse à la première question qu’elle lui réservait lui donnerait forcément un aperçu de l’évolution de Bohémond. « Voici ma première question ! » finit-elle par éclater, comme cette enfant impatiente qu’elle avait été, incapable de mariner bien longtemps. « Quel est le voyageur qui t’a le plus marqué ? » Supposant que, comme elle, Bohémond avait forcément partagé sa route avec d’autres.
Revenir en haut Aller en bas
Bohémond Sans-Avoir

Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer
« A bear there was, a bear, a bear! »

LA PROPHETIE : The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Tumblr_mjyw1yUHRD1rtvoizo1_500
LES PARCHEMINS : 54
L'AME : Oreflam Rouge.
LE REGARD : Charlie Hunnam.
LE TEMPS : Trente-sept ans.
L'ETOILE : Taquin.
LE SANG : Thoron.
LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre.
LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours.
LE PACTE : La Troupe des Gémeaux.
LES ROSES : 3295
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyMer 29 Avr - 17:13


THE BEAR AND THE MAIDEN FAIR
Bohémond et @héloïse ilwynog
En observant l'air mutin de la belle Héloïse, Bohémond ne pu s'empêcher d'esquisser un petit sourire nostalgique. Tout cela lui rappelait terriblement l'époque bénie ou ils passaient le plus clair de leur temps à explorer les alentours de la citadelle de Ceollyn, tout en faisant les quatre cent coups au grand damne de leurs parents. S'il avait toujours été le plus aventurier, le plus casse pieds, le blond n'ignorait pas le caractère taquin de la renarde, qui en ce temps-là n'était pas la dernière à jouer de - gentils - mauvais tours à ses amis. Mais malgré les années de séparation, le ménestrel n'avait pas oublié les petites techniques de destabilisations de sa comparse et il ne se laissa donc pas perturber par le court silence de celle-ci. Ou du moins il ne le laissa rien transparaître car il s'inquiéter tout de même des questions que l'artiste de feu allait bien pouvoir lui poser. Fort heureusement la première fut assez simple, voir même extrêmement intéressante, puisqu'elle permis au Sans-Avoir de se plonger dans ses souvenirs et de repenser à plus d'une décennie de voyages et de rencontres. Deux noms lui vinrent immédiatement en tête, deux personnes que le montreur d'ours ne pouvait pas oublier et qu'il fut totalement incapable de départager. Sans doute parce que ces deux là l'avaient profondèment marqué, allant même jusqu'à changer sa conception de certaines choses.

Plutôt que de répondre immédiatement, Bohémond fit le choix de laisser mariner quelques secondes afin de lui rendre la pareille en prenant une mine faussement pensive et en se frottant le menton. Taquin il prit d'ailleurs le temps de se rhabiller, d'enfiler ses bottes de cuir et de se diriger vers la grande route en compagnie de la Dame Goupil. « Je vais t'en donner deux, car je suis tout simplement incapable d'en choisir un plutôt qu'un autre. Et puis après toutes ces années d'errances j'ai eu la chance de rencontrer quelques personnages hors-du-commun. » Dit-il après une poignée de secondes avec un ton rieur tout en faisant glisser ses doigts dans la fourrure de ce bon vieux Floki, ce qui ne manqua pas d'agacer le pauvre Rollon qui s'approcha un petit peu de son partenaire pour obtenir la part du lion... ou plutôt de l'ours. En voyant ce petit spectacle, l'orphelin laissa s'échapper un rire avant d'aller gratouiller la nuque de l'animal et de reprendre la parole :

« La première est une femme pirate, Sabran, elle m'a permis de quitter les îles Galadhorn et de retourner à Thoron. C'était une ancienne dame de compagnie, elle a abandonné mari et enfants pour réaliser son rêve et prendre la mère. Dit comme cela ça peut paraître cruel... mais ça m'a marqué. »

Le fait qu'elle soit d'une beauté rare avait certainement joué, mais il se garda bien de le dire à Héloïse. D'ailleurs Bohémond comprit que cela allait peut-être un peu agacer sa compagne de voyage et il se dépêcha de faire disparaître le petit sourire qu'il avait affiché en parlant de la demoiselle et en pensant immédiatement à son deuxième exemple. Carmelo, un vieux ménestrel solitaire au talent exceptionnel. « Le second c'est Carmelo, tu le connais peut-être... il s'agit d'un vieux saltimbanque de quatre-vingt-huit ans qui continue à écumer Elenath accompagné de son vieux chat borgne... un vrai personnage ambulant ! Il m'a apprit beaucoup de choses, il m'a notamment aidé lorsque je venais tout juste de vous quitter... » Bohémond ne l'avait pas revu depuis presque trois ans, il ne savait même pas s'il était encore en vie, mais il espérait qu'il le soit. Ce gugusse méritait de grandes funérailles, dignes d'un roi. Il l'avait autant marqué le montreur d'ours que son propre père. Mais plutôt que d'y penser trop longuement, il s'approcha un petit peu de la rouquine et passa son bras autour de la taille pour l'approcher un petit peu de lui : « Allez à mon tour... as-tu déjà pensé à te poser durant ces dix années de voyages ? »

L'Ours et la Belle
⇜ code by bat'phanie ⇝
Revenir en haut Aller en bas
Héloïse Ilwynog

Héloïse Ilwynog
Dame Goupil
« le feu dans les veines »


Réponse du poète.
▬ LES AMES CROISEES.:
LES PARCHEMINS : 138
L'AME : anarya.
LE REGARD : karen gillan.
LE TEMPS : trente-trois ans.
LE SANG : thoron.
LE FEU : célibataire.
LE DESTIN : saltimbanque : artiste de feu, magicienne, et chapardeuse occasionnelle.
LE PACTE : troupe du gémeau.
LES ROSES : 3227
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyVen 1 Mai - 16:25

Une femme pirate. Voilà un personnage qui avait du inspirer des chansons à Bohémond, et sans doute autre chose. Héloïse n’était pas dupe, elle se doutait bien que son ami d’enfance avait vécu autant qu’elle-même se l’était permis. Et il était peut-être encore trop tôt pour tout dévoiler de ces gens, et notamment de ces femmes, qui avaient partagé sans doute plus qu’un bout de chemin avec lui. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver cette pointe de jalousie si caractéristique, celle qu’elle avait fait grossier toute son adolescence durant, celle qui faisait rire les adultes et qu’elle détestait car elle la rendait parfois infecte. Bohémond n’en avait sans doute pas été beaucoup témoin…et heureusement, mais si elle-même s’était permis de partager la couche d’autres hommes, elle ne pouvait lui en vouloir d’avoir fait de même. D’autant plus que, sans la mort de Cassio, il ne lui serait peut-être jamais venu à l’idée de la rechercher… ? Cette pensée, qui ne l’avait encore jamais traversée, ouvrait un gouffre que Bohémond se hâta de recouvrir en lui parlant de sa deuxième rencontre marquante. Ainsi, après cette femme qui avait elle aussi tout quitté – comme Bohémond – c’était un ménestrel – comme Bohémond – qui avait marqué son voyage. Et pas n’importe lequel, en effet ! Héloïse aussi avait croisé la route de Carmelo à quelques reprises. Elle n’avait jamais voyagé avec lui mais avait partagé une scène, un repas dans une taverne et une petite claque sur les fesses qu’elle avait moyennement apprécié avant de répliquer par un soufflet de son cru. Un sacré personnage, oui !

« Eh bien, oui ! » répondit-elle aussitôt, avant de se dire qu’elle aurait peut-être mieux fait de répondre moins impulsivement. Elle aussi devait se plier à ses propres règles. Mais devait-elle pour autant vraiment tout dire des raisons qui l’avaient poussé à se sédentariser, même temporairement ? Elle se mordit un instant les lèvres, cherchant la meilleure formulation mais plus elle tarderait à répondre, plus il comprendrait que cette envie de se poser était le fait d’un autre homme. Si elle-même était encore un peu sensible à l’idée qu’il ait partagé le lit d’autres femmes, et peut-être même de belles, mystérieuses et aventureuses femmes pirates, le serait-il lui aussi ? C’était de fait le but de ce jeu loin d’être innocent, de ce voyage qui leur permettait de se retrouver. Chacun avec son passé, ses erreurs et ses joies, ses regrets et ses espoirs. S’ils devaient continuer à partager cette route ensemble, ils méritaient sans doute de se dire les choses telles qu’elles étaient et d’accepter d’avoir vécu loin l’un de l’autre. Héloïse délogea la main de Bohémond qui s’était logée sur ses hanches mais la garda dans la sienne, crochetant ses doigts entre les siens, avant de prendre une grande inspiration. « C’était il y a presque dix ans, je n’étais sur les routes que depuis deux ou trois hivers… Il s’appelait Abel. Nous nous sommes rencontrés à Tyr Garhyt et envisagions de nous installer ensemble, oui. » Elle avait depuis longtemps fait son deuil d’Abel mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir ce pincement au cœur, et le sourire qu’elle ne pouvait non plus s’empêcher d’inscrire sur son visage montrait qu’elle ne l’oublierait malgré tout jamais. « Le sort en a cependant décidé autrement…et j’ai fini par reprendre la route sans plus jamais trouver de raison de m’arrêter », termina-t-elle en papillonnant des cils, espérant que cela assècherait la larme qui tentait de quitter sa place.

« Et toi, y as-tu songé également ? » Elle gâchait une question à lui poser la même, mais ils avaient largement le temps d’arriver au bout de toutes leurs interrogations respectives. Et Héloïse avait très envie de savoir si, lui aussi, aurait pu avoir trouvé une raison de s’installer quelque part.
Revenir en haut Aller en bas
Bohémond Sans-Avoir

Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer
« A bear there was, a bear, a bear! »

LA PROPHETIE : The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Tumblr_mjyw1yUHRD1rtvoizo1_500
LES PARCHEMINS : 54
L'AME : Oreflam Rouge.
LE REGARD : Charlie Hunnam.
LE TEMPS : Trente-sept ans.
L'ETOILE : Taquin.
LE SANG : Thoron.
LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre.
LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours.
LE PACTE : La Troupe des Gémeaux.
LES ROSES : 3295
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptySam 2 Mai - 2:37


THE BEAR AND THE MAIDEN FAIR
Bohémond et @héloïse ilwynog
La réponse franche et spontanée d'Héloïse surprit quelque peu Bohémond qui ne pu s’empêcher de lever un sourcil circonspect avant d’esquisser un petit sourire amusé quelques secondes plus tard. S’il était resté volontairement évasif au sujet de Sabran afin de ne pas courroucer la jolie rousse, celle-ci ne semblait pas vouloir tourner autour du pot, ou même perdre son temps en faisant des manières. Puis quand sa douce amie commença à parler de cet Abel avec qui elle avait envisagé de se poser, le ménestrel eut comme un pincement au coeur. S’il ne pouvait pas lui reprocher d’avoir eu une vie après son départ, il n’était rien de plus qu’un homme et il était comme beaucoup d’autres, jaloux, possessif… Car au fond de lui et très égoïstement il aurait aimé que la Dame Goupil n’ai jamais aimé que lui. Cela-dit, le trentenaire réalisa assez rapidement l’absurdité de sa pensée et ne laissa rien transparaître pour ne pas polémiquer inutilement sur un sujet vieux de presque dix ans.

D’autant plus qu’il réalisa qu’il s’agissait d’une plaie encore ouverte pour sa camarade de route. Bien qu’elle ne soit pas entrée dans les détailles, se contentant d’invoquer le destin, le montreur d’ours qui la connaissait tout de même assez bien comprit que ce fameux Abel était sans doute mort avant qu’ils ne puissent mener leur projet à bien. Pendant quelques secondes, il lâcha la menotte de la descendante d’Ilwynog pour poser une main chaleureuse, affectueuse, sur l’épaule de cette dernière et déposer un baiser sur sa joue avant d'entrecroiser  à nouveau ses doigts avec ceu de son interlocutrice. Depuis tout gamin Bohémond était tout simplement incapable de voir une femme pleurer, c’était plus fort que lui, il fallait toujours qu’il intervienne, en étant particulièrement doux et tendre ou en faisant le clown… Adolescent, il n'hésitait jamais à faire l’imbécile,  à prendre des risques insensés pour sécher les larmes d'Héloïse et la faire sourire.

« Mh.. » Lâcha-t-il pensif lorsque l’artiste de feu lui posa la même question. Au cours de toutes ces années passées à voyager aux quatre coins de Elenath, il avait partagé sa couche avec de nombreuses femmes. S’était extasié tant sur leur culture que leur beauté, mais jamais il ne pensa à arrêter de voyager et à s’installer  avec l’une d’elles. La seule personne pour qui il aurait pu tout abandonner c’était Aslaug… non pas par romantisme, mais pour payer sa dette. Elle aussi il ne l’avait pas vu depuis plusieurs décennies, mais son souvenir était vivace, il regretta d’ailleurs de ne pas l’avoir cité dans sa précédente réponse… mais parler de deux jeunes femmes, dès la première question aurait sans doute eu pour effet de titiller la jalousie de la renarde. Quoi qu’il en soit pour Aslaug, il aurait été prêt à tout abandonner pour payer sa dette et réparer l’erreur qu’il avait commise lors de son passage dans les Terres Sans Nom. Cela dit il répondit lui aussi assez rapidement et franchement à la question :

« J’essaie de me souvenir mais il me semble que non. Pour être honnête je me suis toujours dis que je finirais par me poser un jour non loin, avec les Enfants de Smirre,  auprès de ma mère… auprès de celle….  » Il resta volontairement silencieux pendant quelques microsecondes avant de continuer. « Et ceux que j’aime... » Bohémond n’était sans doute pas une grande plume, mais il savait manier les mots aussi bien que les silences. Il savait que la rouquine comprendrait ce petit message subliminal, pas forcément très subtil. L’aimait-il vraiment ? Il l’avait aimé assez passionnément… Durant toutes ces années passées à voyager avec Rollon, il l’avait idéalisé, la transformant en un symbole, un genre de fantasme... Aujourd’hui ? Quelque chose lui disait que le destin l’avait enchaîné à cette bougresse et que malgré les années, les évènements, il existerait toujours un lien, un drôle de sentiment, qui la relierait à elle…

Essayant de ne pas perdre de temps - même s’ils n’en manquaient pas - il commença à réfléchir à sa question, tout en regardant autour de lui. Ce pauvre Rollon avait toujours l’air aussi jaloux de la Goupil, il faudrait qu’ils aient une discussion, lors de leur prochain arrêt. «  Raaaah je ne suis vraiment pas doué pour poser des questions… » Dit-il tout en se frottant le crâne, comme pour stimuler sa réflexion. . « Je comptes sur toi pour être plus incisive que moi moi, mais allons y... Quelle est la chose dont tu es la plus fière ? »
L'Ours et la Belle
⇜ code by bat'phanie ⇝
Revenir en haut Aller en bas
Héloïse Ilwynog

Héloïse Ilwynog
Dame Goupil
« le feu dans les veines »


Réponse du poète.
▬ LES AMES CROISEES.:
LES PARCHEMINS : 138
L'AME : anarya.
LE REGARD : karen gillan.
LE TEMPS : trente-trois ans.
LE SANG : thoron.
LE FEU : célibataire.
LE DESTIN : saltimbanque : artiste de feu, magicienne, et chapardeuse occasionnelle.
LE PACTE : troupe du gémeau.
LES ROSES : 3227
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptySam 2 Mai - 16:49

Héloïse fut-elle rassurée de savoir qu’il n’avait jamais songé à se poser avec quelqu’un – qui que ce soit ? Son côté égocentrique était plus que ravi bien que cela signifiait sans doute aussi qu’il avait plus sûrement partagé nombre de couches. Son côté un peu plus sage fut rassuré par la suite. Et en même temps effrayé. Héloïse observa Bohémond, ses yeux essayant de percer la signification des mots qu’il venait de prononcer. Parlait-il vraiment d’elle, ou bien d’un « elle » propre au rêve, de celui que l’on faisait en imaginant une vie idéale ? Décidément, ce jeu des questions promettait de belles salves d’émotion, mais cela n’avait-il pas été son intention ? Pouvait-elle faire marche arrière maintenant alors que ce genre de réponses étaient justement celles qu’elle recherchait, qu’elle avait toujours désiré entendre ? Et pourtant, Héloïse semblait prise à son propre piège, se trouvant soudainement coite, elle qui avait toujours de la répartie avec les voyageurs qu’elle soumettait à son interrogatoire. Mais les discussions autour de l’avenir avaient toujours cette façon de la mettre mal à l’aise, elle qui ne vivait qu’au jour le jour. Si Bohémond avait toujours imaginé rentrer auprès de la troupe, c’était loin d’être le cas d’Héloïse.  

Heureusement, Bohémond n’avait pas remarqué son trouble – ou peut-être avait-il feint – et elle s’accrocha alors à sa nouvelle question. « C’est sans doute très égoïste, mais je crois que je suis très fière du chemin que j’ai parcouru et de mon art. Le feu est inscrit dans mon sang depuis des générations, et j’aurai très bien pu choisir de suivre une autre voie… » Dans ses moments les plus sombres, Héloïse s’était évidemment posé beaucoup de questions sur ses choix, sur ce qu’aurait été sa vie si. « …mais, oui, je suis fière de faire honneur à mon nom, à nos parents, à notre famille. J’ai la chance de pouvoir vivre de mon art, même si ce n’est pas tous les jours facile » ajouta-t-elle avec une mine entendue à Bohémond qui connaissait aussi bien qu’elle la difficulté de la solitude et du vagabondage, « et offrir ces instants de magie, de poésie et d’émerveillements autour de moi me rend, oui, très fière d’être une artiste. » Et sans doute que si sa vie se terminait à cet instant, elle n’éprouverait aucun regret de ce choix de carrière. Déplorerait-elle en revanche de ne pas avoir eu la vie sentimentale imaginée dans son adolescence ? Repenser à Abel aux côtés de Bohémond avait de quoi remettre de la perspective à cette partie de sa vie et il lui faudrait bien plus que ces quelques instants de réflexion pour mettre de l’ordre dans cette pensée. Et sans doute attendre qu’un peu de temps file encore, notamment pour laisser le temps à ce renouement de prendre une forme qui dépasserait celle de draps d’auberge froissés et d’étreintes passionnées. Et pour le moment, Héloïse n’était pas certaine d’avoir envie de questionner Bohémond sur ce qu’il envisageait de leur futur commun – ou pas – ni elle de se lancer dans cette réflexion vertigineuse. Il fallait parfois laisser le temps faire son office. N’était-ce pas ce qui rythmait sa vie depuis toujours ?

« Je serai très curieuse également de savoir ce qui te rend le plus fier, mais puisque tu insistes, alors pas de cadeau ! » fit-elle en lui enfonçant son index dans la poitrine, faussement sérieuse. Elle prit néanmoins quelques instants pour formuler au mieux sa question, pour ne pas être trop blessante ni le mettre en difficulté, mais cette réflexion sur la fierté amenait forcément à interroger l’inverse. « Y a-t-il un moment de ta vie dont tu as le plus honte ? »
Revenir en haut Aller en bas
Bohémond Sans-Avoir

Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer
« A bear there was, a bear, a bear! »

LA PROPHETIE : The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Tumblr_mjyw1yUHRD1rtvoizo1_500
LES PARCHEMINS : 54
L'AME : Oreflam Rouge.
LE REGARD : Charlie Hunnam.
LE TEMPS : Trente-sept ans.
L'ETOILE : Taquin.
LE SANG : Thoron.
LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre.
LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours.
LE PACTE : La Troupe des Gémeaux.
LES ROSES : 3295
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyDim 3 Mai - 17:39


THE BEAR AND THE MAIDEN FAIR
Bohémond et @héloïse ilwynog


Bohémond écouta avec beaucoup d’attention la réponse de son amie de toujours, il comprenait parfaitement son point de vu. Quitter sa famille, ses amis, sa troupe, voyager seul, vivre au jour le jour, gagner sa vie en divertissant de parfaits inconnus et ce aux quatre coins de Elenath, tout ceci avait de quoi la rendre extrêmement fière. Artiste étant un métier hors-normes, pour en être un bon, il fallait d’après le montreur d’ours être empathique et avoir soif de reconnaissance, les applaudissements et les yeux brillants des enfants étant parfois la plus belle, le plus beau des salaires. Le Sans-Avoir éprouvait toujours une certaine fierté, à être invité avec Rollon dans les plus grandes cours du monde. Après tout combiens de fils-de-rien pouvaient se vanter de fréquenter des Rois et des Reines pendant quelques heures ? Ces derniers jours, il avait eu le luxe de voir les innombrables talents de la Dame Goupil, talents qui émerveillaient autant les petits que les grands, elle était très certainement la meilleure artiste de feu qu’il avait pu voir sur tout le continent, mais ça il se garda bien de lui dire de peur que ce compliment passe pour de la simple flagornerie.

Puis vint la question qui fâche, sans doute la plus compliquée depuis le début de ce petit jeu de questions-réponses. Il aurait très bien pu parler des fois ou il s’était ridiculisé en public en oubliant ses paroles, ou Rollon boudeur avait refusé de bouger, le laissant seul en plan, de cette fois ou il avait eu une panne, quelques minutes avant de partager la couche d’une belle nobliotte. Mais il ne s’agissait là que de gênes occasionnelles, qui au final le faisaient plus rire qu’autre chose. Une seule chose le rendait terriblement honteux et le renvoyait encore une fois à l’image et l’Histoire d’Aslaug. Au fond c’est tout cela qui l’avait poussé à abandonner Héloïse pour prendre la clé des champs et se retrouver lui-même. Il n’était toujours pas sur d’avoir payé sa dette, réparer son péché. « C'est d'avoir tué un homme et de ne toujours pas  regretter mon geste » répondit-il assez rapidement, d’un ton monocorde qui ne lui ressemblait pas. Car si Bohémond s’en voulait, c’est parce que son geste, bien l'involontaire avait mis la vie d’une amie en danger, l’obligeant à se cacher et à fuir, mais en aucun cas il s’en voulait d’avoir causé la mort de ce porc immonde et violent. A ses yeux, les gars comme cela, ne méritaient rien d’autre que d’aller retrouver Kendassa dans son royaume.

Son séjour dans les Terres Sans-Nom, et surtout la fin, était loin d’être la partie la plus heureuse de sa vie. Pourtant il savait très bien qu’en parlant du drame, la cracheuse de feu aurait sans doute à coeur de lui poser d’autres questions pour en savoir plus. Mais pour se changer temporairement les idées, alors qu’ils étaient au milieu de la route il attrapa la rouquine par les hanches pour l’attirer vers lui et la regarder avec un petit sourire au coin des lèvres.   « Puisque je ne suis pas très doué, je pourrais te demander, ce qui te plait le plus chez moi ou alors pourquoi mes poésies sont si belles…  » Dit-il d’un ton à la fois séducteur et taquin avant de lâcher la renarde tout en se grattant la tête à la recherche d’une question intéressante, qui pourrait réfléchir Héloïse et la mettre un tant soit peu en difficulté. « Avant que l’on se retrouve as-tu déjà pensé à me ret… non laisses tomber. »  Il s’arrêta net et ferma un oeil tout en se frottant un petit peu le menton, toujours l’air pensif, l’air de rien… histoire que la Dame Goupil ne s’attarde pas trop sur cette première question avortée. Au final il avait trop peur de connaître la réponse… ou la non réponse…   « De quoi parlais tu avec mon père lorsque tu passais voir ta famille au campement ? »

L'Ours et la Belle
⇜ code by bat'phanie ⇝
Revenir en haut Aller en bas
Héloïse Ilwynog

Héloïse Ilwynog
Dame Goupil
« le feu dans les veines »


Réponse du poète.
▬ LES AMES CROISEES.:
LES PARCHEMINS : 138
L'AME : anarya.
LE REGARD : karen gillan.
LE TEMPS : trente-trois ans.
LE SANG : thoron.
LE FEU : célibataire.
LE DESTIN : saltimbanque : artiste de feu, magicienne, et chapardeuse occasionnelle.
LE PACTE : troupe du gémeau.
LES ROSES : 3227
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyLun 4 Mai - 16:40

Avait-elle bien entendu ? Si Héloïse n’avait évidemment pas posé cette question pour entendre quelque plaisanterie ou anecdote qui relevaient plus de la honte passagère que de celle qui noircissait le cœur et l’esprit, elle ne s’était pas attendue à une telle révélation. Bohémond avait tué un homme ? « Son » Bohémond ? Trop de questions s’encombraient dans la pensée d’Héloïse, qui ne parvenait pas à imaginer, accepter, que son ami d’enfance, son amour de toujours, ait pu se rendre coupable d’un tel acte. Et ne pas le regretter. Quels motifs se cachaient derrière ce geste ? Quelles raisons pouvait-il invoquer pour justifier le fait d’ôter la vie d’un homme ? Faire son chemin seul était dangereux, Héloïse le savait bien et elle avait elle-même connu des situations où elle avait craint pour sa vie ou son intégrité. Mais jamais elle n’avait fait utilisation de son couteau autrement que pour les actions de son quotidien. Pourrait-elle, elle, s’emparer de la vie de quiconque si la situation l’exigeait ? Bohémond n’en disait pas assez. Il ne pouvait pas la laisser ainsi dans une telle confusion et avec autant de questionnements. Se rendait-il compte de l’importance que cela avait pour Héloïse, une telle révélation ? Comment pouvait-il lui lâcher une telle confidence et passer ensuite à l’insouciance la plus totale ?

Secouée par cet aveu, elle se laissa étreindre comme si elle n’habitait plus son corps, l’envie de rire à des lieues de son état d’esprit. Alors qu’il cherchait une question à lui soumettre, les pas d’Héloïse se firent moins pressés et Bohémond ne sembla pas remarquer son ralentissement et le fait qu’elle se trouvait désormais quelques pas derrière lui, jusqu’à ce que lui-même s’arrête net. Mais Bohémond était passé complètement à autre chose, et Héloïse n’entendit sa question que très vaguement, comme si les mots étaient avalés par les flots. Elle reprit contenance quand l’intonation de Bohémond suggéra qu’il avait posé le point d’interrogation, mais Héloïse n’avait certainement pas l’intention de lui donner satisfaction, d’autant plus qu’elle n’avait absolument pas prêté attention à ses mots.

« Tu as tué un homme, Bohémond ? » fut-elle seulement capable d’articuler, le visage montrant désormais tout son effarement. « Je… Comment… » balbutia-t-elle, incapable de mettre de l’ordre dans son esprit tourbillonnant. « Tu ne peux pas me révéler un secret pareil sans attendre que je ne réagisse… » La gorge serrée, elle se planta sur le chemin, se demandant si un tel aveu pouvait signer la fin de leur route ensemble. Comment Héloïse avait-elle pu croire que ces quinze années de séparation pouvaient ne rien signifier, et qu’ils pouvaient reprendre leur relation là où ils l’avaient laissée ? Etait-elle si stupide ? « Tu…tu n’es pas un assassin, Bohémond ! Dis-moi que tu ne l’es pas… » Serait-elle capable d’imaginer son futur avec un assassin, avec un homme qui en avait tué un autre ? « Que…que s’est-il passé ? »
Revenir en haut Aller en bas
Bohémond Sans-Avoir

Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer
« A bear there was, a bear, a bear! »

LA PROPHETIE : The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Tumblr_mjyw1yUHRD1rtvoizo1_500
LES PARCHEMINS : 54
L'AME : Oreflam Rouge.
LE REGARD : Charlie Hunnam.
LE TEMPS : Trente-sept ans.
L'ETOILE : Taquin.
LE SANG : Thoron.
LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre.
LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours.
LE PACTE : La Troupe des Gémeaux.
LES ROSES : 3295
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyLun 4 Mai - 18:06


THE BEAR AND THE MAIDEN FAIR
Bohémond et @héloïse ilwynog


« Non je ne suis pas un assassin tu as raison. » Répondit-il froidement encore un peu surpris, déçu  par la réaction de son amie. Le sang, la mort, le meurtre toutes ces choses ne l’avaient jamais intéressé. Au contraire, humaniste dans l’âme il tentait toujours d’éviter les conflits, se tenant toujours bien loin des zones de guerre, pour éviter à avoir à user de la violence. Et pourtant, pour la Justice, des hommes et des dieux, il était bien un assassin. Et peut-être bien que dans quelques minutes il en serait aussi un aux yeux de la femme qu’il aimait ? Cette époque de sa vie, il avait tout fait pour l’oublier, comme on pousse parfois la poussière sous les meubles, sous le tapis, pour gagner du temps et se donner bonne conscience. Mais il ne pouvait pas oublier la promesse qu’il avait fait à Aslaug. « Désormais tu es libre… s’il te plait, sois libre, je porterais la responsabilité de ce geste sur mes épaules épaules…  » Ces mots résonnaient souvent dans sa tête, lui rappelant qu’il devait expier ses péchés, qu’il devait rattraper ses fautes et tout faire pour se comporter en homme bon. Cassio, Rollon, Aslaug, étaient les seuls à connaître cette tragique histoire. Le premier n’avait pas réagi à cette révélation, il s’était contenté de prendre son fils dans les bras, de le serrer fort et de le laisser pleurer comme le grand enfant qu’il était alors… Aslaug ne le jugea pas non plus… au contraire même… elle l’aida à quitter les Terres Sans Nom tout en risquant sa vie. Il l’avait supplié de venir avec lui, mais elle avait préféré rester là-bas. Désormais que faisait-elle qu’était-elle devenue ?

Le montreur d’ours ne se posa pas cette question bien longtemps. Pour lui le plus important c’était de rassurer Héloïse en lui expliquant le pourquoi du commun et ce même si ce n’était jamais très agréable à faire. « Cela date d’avant mon départ Hélo... » Avoua-t-il avant de s’éloigner un petit peu de la cracheuse de feu pour s’asseoir sur un rocher qui se trouvait là et prendre sa tête entre ses mains. Quel mal de crâne. Comment ce jeu avait-il pu aussi bien commencé et aussi mal finir ? Peut-être qu’il aurait dû mentir à la Goupil ? En lui racontant une anecdote ridicule et honteuse ? Mais non. Ce “meurtre” était bien là sa plus grande honte. Il traînait tout cela comme un boulet.

« Pendant mon séjour sur les Terres sans Nom je me suis lié d’amitié avec une fille nommée Aslaug. Elle devait avoir le même âge que toi à l’époque. Bien que très belle, il n’y a jamais rien eu de plus que de l’amitié. C’était une personne adorable, qui m’a beaucoup aimé lorsque j’en avais besoin. Elle était marié à un immonde connard. Un mec vulgaire, qui la rabaissait, l’insultait et surtout la frappait presque tous les jours. Ce n’était pas une épouse, mais un esclave au service d’un monstre. »

Bohémond avait rarement vu un coeur aussi pur que celui d’Aslaug. Si désormais son prénom, inspire la peur partout sur Elenath, à l’époque il était pour lui synonyme d’altruisme et de douceur. Malgré une vie de chien, elle ne se plaignait jamais, se contenter de fuir dans ses pensées, dans ses rêves les plus fous. S’il n’avait pas eu Héloïse, le jeune blond aurait même pu tomber fou amoureux de cette jeune fille au visage de poupée. Avant de continuer la suite de son histoire il inspira profondément et releva la tête pour regarder la rousse dans les yeux. Au même moment Rollon arriva derrière cette dernière, la poussant légèrement pour qu’elle se dirige vers le ménestrel. Après tout au bout de vingt ans de vie commune, il savait ce dont son partenaire humain avait besoin. Floki moins choqué que sa maîtresse, se contenta de regarder la scène avec de grands yeux interrogatifs.

« Un jour son mari est venu me voir pendant que je jouais dans une auberge. Il a commencé à vouloir me tabasser, m’accusant d’être l’amant de sa femme, alors que c’était totalement faux. Alors que nous, nous battions à l’extérieur de l’auberge… Il m’a foncé dessus, je l’ai repoussé et il s’est empalé au bout d’une pique de bois, qui dépassait d’un chariot. Je crois qu’il est mort sur le coup. C’était un accident. Je ne suis pas un assassin. Mais je ne regrette pas que cette enflure de la pire espèce soit morte... »

Bohémond tentait de se persuader qu’il n’était pas un assassin, qu’il n’en avait pas l’âme, mais les grands yeux dorés de son amante le jugeaient, elle aussi semblait le prendre pour un tueur… C’est ce dont il avait toujours eu peur, c’est pour cette raison qu’il avait prit la clé des champs, fuyant toujours un peu plus loin, vivant au jour le jour pour ne pas se sentir l’âme d’un tueur.

« C’est pour cette raison que j’ai quitté la Troupe… C’est parce que je ne voulais pas que ma Dame Goupil, se salisse en restant aux côtés d’un meurtrier… il fallait que je parte pour oublier tout cela. Pour me racheter. »


L'Ours et la Belle
⇜ code by bat'phanie ⇝
Revenir en haut Aller en bas
Héloïse Ilwynog

Héloïse Ilwynog
Dame Goupil
« le feu dans les veines »


Réponse du poète.
▬ LES AMES CROISEES.:
LES PARCHEMINS : 138
L'AME : anarya.
LE REGARD : karen gillan.
LE TEMPS : trente-trois ans.
LE SANG : thoron.
LE FEU : célibataire.
LE DESTIN : saltimbanque : artiste de feu, magicienne, et chapardeuse occasionnelle.
LE PACTE : troupe du gémeau.
LES ROSES : 3227
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyVen 8 Mai - 11:06

Heureusement que la route n’était pas fréquentée, ce matin-là. Car Héloïse était incapable de bouger, plantée au beau milieu du chemin, les yeux dardant sur Bohémond autant d’incompréhension, de trahison que d’espoirs. Elle le regarda s’éloigner et s’assoir au bord de la voie. Son affirmation de ne pas être un assassin ne suffisait pas à la jeune femme, qui attendait qu’il s’explique, qu’il lui révèle enfin ce qui s’était passé. Et le mystère de son apprentissage dans les Terres sans Nom y trouverait également une résolution. L’attention d’Héloïse se porta sur le récit de Bohémond. Enfin, après tant d’années, le mutisme de Bohémond sur ces deux années passées loin de la troupe se levait. Héloïse n’avait jamais rien pu tirer du garçon de l’époque, et avait fini par laisser tomber quand leur relation avait pris enfin la tournure dont elle avait toujours rêvé. Pour l’adolescente qu’elle était encore alors, le mystère était moins important que l’amour et le désir qui s’enflammaient en elle et passer sa vie dans les bras et le lit de Bohémond était la seule chose qui lui importait. Elle avait ensuite beaucoup regretté son aveuglement et son égoïsme qui lui avaient caché le changement chez son ami et amant, provoquant surprise et sentiment de trahison quand il avait décidé de partir, seul. Peut-être aurait-elle du insister à l’époque, mais elle avait préféré vivre dans un rêve douillet plutôt que dans une réalité plus complexe et subtile. Pourtant, pendant longtemps également, elle s’était demandé si ce rêve pour elle n’avait été qu’un doux anesthésiant pour Bohémond, s’il avait vécu leur relation comme un moyen d’oublier, de s’oublier. Le sentiment de trahison avait été alors plus grand encore, tout comme son ressentiment. Et toutes ces sensations semblaient lui revenir alors que Bohémond commençait le récit de sa honte.

La verve de Bohémond, ses mots sans poésie, la choquèrent. Elle n’avait encore jamais entendu tant de colère dans sa voix, mais il y avait finalement tant de choses qu’elle ne savait pas – ou plus – sur celui qui comptait le plus. Héloïse sentit le museau de Rollon dans son dos. Il la déséquilibra et la jeune femme fronça les sourcils. Ce n’était pas le moment ! L’histoire de Bohémond n’était pas terminée et elle ne savait pas encore comment y réagir. Elle avança pourtant de quelques pas, pour échapper à la bête, mais ne fit aucun geste vers Bohémond. Elle ne pouvait s’y résoudre, pas tant qu’il ne révélait pas tout.

Et sans doute Rollon avait-il pris un peu d’avance dans la conduite qu’il voulait donner à ce face à face, car il lui aurait suffi d’attendre que Bohémond avance un peu plus dans le récit pour que ce petit coup de museau soit efficace. Héloïse poussa un soupir, relâchant la tension qui le tenait depuis trop longtemps. Bohémond avait certes tué un homme. Mais il l’avait fait pour se défendre, et pour défendre quelqu’un d’autre. Si Héloïse se fichait de la justice des dieux comme de celle des hommes – elles lui avaient rarement été favorables – elle était néanmoins sensible à ce que venait de lui raconter Bohémond. Et si cet acte, cet accident, le hantait toujours après toutes ces années, il ne pouvait être de ces assassins qui parcouraient Elenath, friands de nouvelles proies, sous les ordres des seigneurs de ces terres ou non. Héloïse était à la fois égoïstement soulagée – l’homme qu’elle aimait n’était donc pas un meurtrier, du moins pas volontairement – et peinée pour Bohémond qui portait seul ce poids et qui avait cru l’épargner en quittant la troupe. Aurait-elle réagi de la même manière quinze ans plus tôt ? Lui aurait-elle offert son soutien ou bien sa jalousie d’adolescente n’aurait-elle relevé que le prénom de cette jeune femme et sa beauté qu’il avait vanté ? N’aurait-elle fait qu’ajouter son venin dans le cœur déjà empoisonné par la honte du jeune homme d’alors ?

Cette fois, Héloïse n’eut pas besoin de Rollon pour lui donner l’élan nécessaire. La jeune femme s’agenouilla à même le sol, aux pieds de Bohémond, et se saisit de ses mains, qu’elle pressa dans les siennes. « Tu…je ne sais pas si tu es parvenu à te racheter, si tu as trouvé le moyen de te pardonner. » Héloïse avait beaucoup à dire mais ne savait pas comment s’y prendre. Elle n’avait jamais eu le talent des mots comme Bohémond. « Mais…merci de m’avoir enfin raconté ce qui te hantait tant. Je n’avais pas vu, je n’avais pas réalisé que… Enfin, je regrette de ne pas avoir compris à l’époque. J’étais sans doute trop jeune, trop égoïste… Je crois que…enfin je comprends. » Ce n’était pas clair, et cela fit sourire Héloïse dans son bredouillement informe, tandis qu’elle caressait de ses doigts les mains de Bohémond. « Ce que je veux dire, c’est que…je suis désolée, Bohé. Désolée d’avoir réagi comme je l’ai fait mais, tu m’as…surprise, et je ne savais pas… » Elle releva la tête vers lui, et plongea son regard dans le bleu de ses yeux qui ne lui offraient que la noyade, encore et toujours. « Et je suis désolée que tu aies eu à vivre cela… Je suis là, maintenant. Et je…enfin, si tu en as besoin, je suis là…et je ne te quitterai pas. »
Revenir en haut Aller en bas
Bohémond Sans-Avoir

Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer
« A bear there was, a bear, a bear! »

LA PROPHETIE : The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Tumblr_mjyw1yUHRD1rtvoizo1_500
LES PARCHEMINS : 54
L'AME : Oreflam Rouge.
LE REGARD : Charlie Hunnam.
LE TEMPS : Trente-sept ans.
L'ETOILE : Taquin.
LE SANG : Thoron.
LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre.
LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours.
LE PACTE : La Troupe des Gémeaux.
LES ROSES : 3295
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyDim 10 Mai - 23:56


THE BEAR AND THE MAIDEN FAIR
Bohémond et @héloïse ilwynog
Il avait fallu vingt-ans pour que Bohémond ait le courage de parler de cette histoire à quelqu’un d’autre que son défunt père. Et au final la réaction de sa vieille amie, lui réchauffa le coeur tout ne lui ôtant un sacré poids des épaules. Pourquoi diable avait-il attendu aussi longtemps pour partager ce dur secret avec elle ? Peut-être était-ce parce qu’à l’époque des faits, elle n’avait pas la maturité suffisante pour le comprendre, pour lui pardonner et que la simple évocation d’Aslaug l’aurait rendu folle de jalousie. Quoi qu’il en soit, le coeur battant, le montreur d’ours esquissa un petit sourire avant de prendre la renarde dans ses bras et de l’embrasser dans cou, sous le regard de Rollon qui finit par s’allonger nonchalamment dans l’herbe, cette fois-ci l’animal semblait  comprendre et pardonner cet élan de douceur. Pendant plusieurs années, Héloïse fut le centre de l’univers de Bohémond et s’il eu l’occasion de croquer la liberté à pleine dents pendant deux décennies, il était heureux de retrouver sa lune, son soleil, celle qui comptait tant pour lui. Etait-ce de l’amour ou alors une amitié particulière, hors du commun, plus forte et solide que n’importe quel lien ? L’orphelin avait bien une petite idée, mais en réalité il se fichait de tout cela… Tout ce qu’il voulait c’était profiter de la présence possiblement éphémère de sa comparse.

« En fait il n’est pas aussi simple que ça ton petit jeu de questions réponses hein ? » Dit-il en riant avant de se redresser et de déposer un doux baiser sur le front de la rouquine, la serrant une nouvelle fois dans ses bras. Bien qu’ils ne soient plus les mêmes qu’avant, même si  les enfants irresponsables avaient laissé leur place à des adultes tout aussi irresponsables, ce geste était toujours le même qu’il y a vingt ans. Inspirant un grand coup, le Sans-Avoir ramassa ensuite le bardat qu’il avait fait tomber sur le chemin quelques secondes auparavant et esquissa un petit sourire, tout en donnant un petit coup de pied dans le popotin de Rollon, pour qu’il arrête de lambiner et se remette en route.

« Merci d’être là… Je suis heureux que nos routes se soient croisées à nouveau… » Combiens de fois avait-il rêvé de leurs retrouvailles ? En vingt-ans il avait eu le temps de rejouer un millier de fois le film dans sa tête et pourtant tout cela dépassait largement ses espérances. « Je ne sais pas à quoi ressemblera le futur, notre futur, mais saches Héloïse, que pendant toutes ces années, tu n’as jamais quitté mon coeur. Tu es et tu étais mon univers…  »  Oh évidemment il avait vécu et bien vécu, au fil des semaines elle découvrirait sans doute le nom de quelques unes de ses partenaires d’un soir ou de plusieurs, mais celles-ci ne pouvaient décemment pas rivaliser avec la Dame Goupil, qui en bonne artiste de feu avait toujours su manier les braises de son coeur, les flammes de son amour.  « Et au final tu n’as pas répondu à ma question hein ! » Ajouta-t-il d’un ton malicieux en donnant une petite tape amicale sur l’épaule de sa compagne de voyage.
L'Ours et la Belle
⇜ code by bat'phanie ⇝
Revenir en haut Aller en bas
Héloïse Ilwynog

Héloïse Ilwynog
Dame Goupil
« le feu dans les veines »


Réponse du poète.
▬ LES AMES CROISEES.:
LES PARCHEMINS : 138
L'AME : anarya.
LE REGARD : karen gillan.
LE TEMPS : trente-trois ans.
LE SANG : thoron.
LE FEU : célibataire.
LE DESTIN : saltimbanque : artiste de feu, magicienne, et chapardeuse occasionnelle.
LE PACTE : troupe du gémeau.
LES ROSES : 3227
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  EmptyLun 11 Mai - 16:37

Héloïse se joignit au rire de Bohémond, relâchant ainsi toute la tension que cette révélation avait apporté à ce jeu qui avait effectivement tendance à se révéler plus compliqué que prévu. Il n’avait évidemment jamais été aussi émotionnel que ce jour-là, même si Héloïse avait eu droit à son lot de surprises avec certains voyageurs. Découvrir ce pan de l’histoire de Bohémond la soulageait autant qu’elle la minait, mais ses embrassades et ses étreintes effacèrent temporairement de son esprit les questions qui se bousculaient encore. Ils auraient bien le temps d’aborder à nouveau ce sujet ou un autre. Héloïse avait été sincère. Elle ne savait pas encore de quoi serait fait demain, mais elle n’avait pas envie de quitter Bohémond. Encore à genoux sur le bord du chemin, elle observa le ménestrel récupérer son sac, et sentit une bouffée d’amour la saisir. Surprise par cette sensation aussi soudaine que puissante, elle sentit les larmes venir et les retint de justesse, alors que Rolon se relevait en grognant, bien mécontent d’écourter cette pause. Héloïse en profita pour faire de même, cachant ainsi à Bohémond la vague d’émotions qui venait de s’emparer d’elle.

Son paquetage sur son dos à elle aussi, Héloïse cala ses pas sur ceux de Bohémond et chercha à nouveau sa main pour y entremêler ses doigts. Elle se rapprocha un peu plus pour poser sa tête sur son épaule, sa façon de lui dire qu’elle aussi était heureuse que leurs routes se soient finalement rejointes. Le chemin de la redécouverte de l’autre semblait encore long et sans doute rocailleux mais elle n’avait pas peur de marcher sur d’autres pierres saillantes. Et Bohémond semblait décidé à jouer encore un peu avec son cœur fragile ! Elle se détacha en douceur, profondément touchée par cette déclaration qui offrait encore une fois une galaxie de questions, d’espoirs et de possibles. Bohémond se rendait-il compte du pouvoir de ses mots sur Héloïse ? Et, surtout, pouvait-elle en dire de même ? N’avait-elle pas relégué Bohémond dans les profondeurs de l’oubli lorsqu’elle avait songé à faire sa vie avec quelqu’un d’autre ? Héloïse secoua la tête, à la fois pour chasser les larmes qui semblaient vouloir forcer le passage et son trouble. Heureusement, Bohémond n’avait pas semblé le remarquer et avait retrouvé cette malice qu’elle aimait tant chez lui.

« Je ne sais même plus quelle était ta question ! » fit-elle en riant doucement, reléguant encore une fois son émotion au fond de sa poitrine. Ce qui était pratiquement vrai. « Oh ! Si ! Tes poésies ? Hum, je n’ai pas encore eu la chance d’écouter tes dernières œuvres, mais si elles sont toujours du même acabit qu’il y a vingt ans, sache que je n’ai plus l’âge d’y succomber… », blagua-t-elle, faisant référence aux vers quelque peu mièvres et dégoulinants de lyrisme romantique que l’adolescent d’alors déversait auprès des jeunes oreilles féminines. Evidemment qu’Héloïse y était sensible à l’époque, espérant secrètement que les mots d’amour lui étaient destinés, mais sa fierté et sa jalousie lui avaient souvent plutôt fait rouler des yeux devant le poète en représentation…et poussé bien des soupirs quand elle y repensait à la nuit tombée.

« Plus sérieusement… », se reprit-elle aussitôt, sa main cherchant à nouveau celle de Bohémond, sachant qu’il faisait référence à la question sur Cassio, « …nous parlions beaucoup du feu, comme tu t’en doutes. Malgré les années, il avait toujours des conseils à me donner pour améliorer ma technique, mes performances. Plus que mon propre père, il était le premier à découvrir mes idées et à me donner son avis. Un avis franc, bien sûr, pas comme mon père, tu le connais ! », fit-elle en haussant les sourcils, car son père à elle n’avait évidemment aucune mesure quand il s’agissait de sa fille et elle ne pouvait clairement pas compter sur quelqu’un qui lui disait qu’elle était magnifique même quand elle faisait n’importe quoi. « Mais nous parlions aussi de toi, des nouvelles qu’il avait par les autres troupes ou les voyageurs. Les yeux de Cassio ne brillaient jamais autant que quand il parlait de toi. » Et sans doute les siens à elle également. Mais Héloïse ne le dit pas, tout comme elle tut le fait que Bohémond avait beaucoup manqué à son père et que celui-ci regrettait de ne pas le voir plus souvent. Il n’y avait rien de blessant, c’était simplement le reflet d’un manque, mais Héloïse ne savait pas comment le formuler sans ajouter à la peine encore fraîche de Bohémond. « Il était très fier de toi, tu sais ? » Elle le regarda, lui transmettant dans un sourire et une pression de la main tout son soutien dans son processus de deuil. « Mais il ne récitait toujours que tes plus mauvais vers ! Je crois qu’il ne comprenait rien à la poésie… » ajouta-t-elle avec un rire timide. Héloïse se rappelait la mère de Bohémond qui tançait toujours son mari à ce propos et les soirées pleines de rires et d’insouciance qu’elle avait passé à leurs côtés. Sans doute bien plus nombreuses que celles de Bohémond. « Ne t’en veux pas, Bohémond », lâcha-t-elle enfin en se mordillant la lèvre inférieure. « Il savait que tu l’aimais, et je suis sûre que ta mère te l’a dit. » Elle caressa de sa main libre le bras de Bohémond, n’osant pas le regarder de peur de se mettre à pleurer elle aussi. Mais quelle idée avait-elle eue que ce jeu débile qui ne faisait que leur mettre le cœur à l’envers ?
Revenir en haut Aller en bas

◭ Contenu sponsorisé

The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty
The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)  Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

The Bear and the Maiden Fair (PV Héloïse)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» I loved a maid as fair as summer. (eulalie)
» The Beauty, The Beast and the Bear (PV Ilya)
» There is no Place Like Home | PV Heloise
» Entre moi et mon amie (PV Héloïse)
» héloïse ◭ fire, walk with me

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Roads go ever on. :: 03. une cité nommée Elenath :: ↘ l'empire thoron.-