« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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▬ LA PROPHETIE : ▬ LES PARCHEMINS : 54 ▬ L'AME : Oreflam Rouge. ▬ LE REGARD : Charlie Hunnam. ▬ LE TEMPS : Trente-sept ans. ▬ L'ETOILE : Taquin. ▬ LE SANG : Thoron. ▬ LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre. ▬ LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours. ▬ LE PACTE : La Troupe des Gémeaux. ▬ LES ROSES : 3303
▬ LES PARCHEMINS : 138 ▬ L'AME : anarya. ▬ LE REGARD : karen gillan. ▬ LE TEMPS : trente-trois ans. ▬ LE SANG : thoron. ▬ LE FEU : célibataire. ▬ LE DESTIN : saltimbanque : artiste de feu, magicienne, et chapardeuse occasionnelle. ▬ LE PACTE : troupe du gémeau. ▬ LES ROSES : 3235
Lun 13 Avr - 22:30
Cette saison commençait bien. Le bourgmestre de Lugan lui avait commandé des représentations tous les soirs de la semaine sur les différentes places de la ville, ceci afin de fêter l’arrivée du printemps et la fonte des neiges. Non seulement il s’agissait là d’une aubaine pour l’artiste qui n’aurait ainsi pas à s’offrir quelques extras en dépouillant quelques nobles, mais le logis lui était en plus fourni pendant toute la durée de son séjour dans la ville. Il y avait bien longtemps qu’Héloïse n’avait rencontré un tel mécène ou un tel appréciateur de son art. Les premières représentations s’étaient déroulées à merveille et Héloïse s’était proprement amusée à imaginer de nouvelles histoires, à confectionner un costume de renard des neiges qui brillait à la lueur des flammes qu’elle manipulait et à offrir des couronnes de fleurs blanches aux petites filles qui s’asseyaient les yeux brillants au plus proche de sa scène improvisée.
Alors que cette journée démarrait sous les meilleurs hospices, Héloïse fourmillant de nouvelles idées pour cette semaine à venir, elle s’était décidée à succomber pour l’étoffe repérée dans la boutique d’un marchand installé à l’année, qui se targuait d’être le meilleur confectionneur de vêtements de Lugan et ses alentours. Le bourgmestre payait bien et, si elle réussissait à faire quelques économies, autant dire que la condition d’artiste avait tendance à bien vite vider les poches. Un petit plaisir de temps à autres ne faisait de mal à personne… Et toute à ses pensées et à la fébrilité de mettre en œuvre son projet de nouveau costume, Héloïse ne remarqua pas tout de suite l’attroupement sur la place. Il y a en avait tellement, et à toute heure de la journée, que ce n’était jamais une surprise dans une ville telle que Lugan, surtout à l’arrivée du Printemps. Pourtant, le son d’une voix, le souffle rauque d’une bête… il en existait des centaines de par le continent…et pourtant ! Héloïse s’arrêta net, le souffle soudain plus rapide, chaotique. Elle ne jeta qu’un rapide coup d’œil – peur d’être déçue ? de ne pas savoir comment réagir ? – et se détourna aussi vite. L’espoir autant que la colère se mêlèrent dans son cœur, dans son esprit, bouillonnant comme les eaux tumultueuses de l’océan déchaîné. Héloïse se hâta de quitter la place, et puis s’arrêta brusquement à l’entrée d’une ruelle. C’était trop bête ! Tant d’années et elle préférait fuir ?
Héloïse se retourna et se prit son sourire comme un coup de poignard. Ne s’était-il donc passé que quelques heures ? Les années ne comptaient-elles plus ? Ne l’avait-il pas abandonnée sans ne jamais donner aucune nouvelle ? Et pourtant, son désir voulait répondre à ce sourire, voulait se jeter dans ses bras, le frapper, l’embrasser et le frapper à nouveau. Mais c’est le feu qui coulait avant tout dans ses veines, le passé flamboyant d’un abandon, et qu’importe la compréhension qu’elle avait de son départ, elle ne pouvait pas faire comme si Bohémond n’était jamais parti et comme si elle n’était que son amie. « N’avance pas plus ! » lui ordonna-t-elle en guise de salutations. Oh non, elle allait lui effacer ce sourire. « Je… Tu… » Voilà qui commençait mal. « Raaaah, Bohémond, tu n’es qu’un casse-pieds ! » fit-elle comme l’enfant qu’elle était encore quand il est parti. « Je te déteste ! Tu n’es qu’un lâche ! Je te déteste ! » ajouta-t-elle, les mains tremblantes de rage. Et elle ne s’aimait pas plus de lui assener autant de méchancetés mal préparées, prise par surprise par ses sentiments qui continuaient de se mélanger. Héloïse passa aussitôt à une toute autre émotion, toute aussi forte que les autres et, ne laissant même pas à l’homme l’occasion d’en placer une, elle se jeta à son cou, étouffant des sanglots réprimés depuis une dizaine d’années. « Je te déteste ! » murmura-t-elle encore, mais sans réelle conviction cette fois, comme si elle avait voulu dire tout autre chose. Mais elle ne laissa toujours pas cette émotion prendre le dessus et se dégagea brutalement, essuyant ses yeux luisants sur sa manche. « Qu’est-ce que tu fais là, Bohémond ? Comment m’as-tu trouvée ? » Une lueur de défi – ou d’amusement ? – dans le regard, elle ajouta : « Et n’essaye pas de m’attendrir avec Rollon. N’oublie pas que je te déteste ! »
Dernière édition par Héloïse Ilwynog le Mar 14 Avr - 15:46, édité 1 fois
◭ Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer« A bear there was, a bear, a bear! »
▬ LA PROPHETIE : ▬ LES PARCHEMINS : 54 ▬ L'AME : Oreflam Rouge. ▬ LE REGARD : Charlie Hunnam. ▬ LE TEMPS : Trente-sept ans. ▬ L'ETOILE : Taquin. ▬ LE SANG : Thoron. ▬ LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre. ▬ LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours. ▬ LE PACTE : La Troupe des Gémeaux. ▬ LES ROSES : 3303
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Mar 14 Avr - 15:46
Héloïse n’était jamais tombée dans le panneau des chansons de Bohémond. Elle l’avait tant vu s’exercer, l’avait tant écouté et lui avait fait tellement de remarques que, les soirs de représentations lors de leur adolescence, elle soupirait plus souvent d’exaspération devant les petites péronnelles qui elles soupiraient d’un désir parfaitement dirigé vers le beau jeune homme blond qui leur contait fleurette à travers des histoires toutes plus mièvres les unes que les autres. La sensibilité d’Héloïse avait alors été passablement émoussée par sa jalousie naissante et, que les paroles furent réellement belles – la touchant bien plus qu’elle n’acceptait de l’avouer, elle ne manquait jamais de railler le barde et de commenter tous les défauts des soupirantes, surtout quand elles semblaient n’en avoir aucun et être bien plus jolies que la rouquine se débattant avec son adolescence à fleur de peau. Ce jour-là, tenter de retrouver cette adolescente goguenarde n’était pas une mince affaire et les mots de Bohémond la touchaient plus fort encore que le ressentiment qu’elle éprouvait pour lui. Que n’avait-il pu rester ce fantôme dont plus personne n’avait de nouvelles !
Lorsqu’il l’attira à lui dans une étreinte beaucoup moins violente que la sienne, Héloïse ne résista pas, le cœur et le corps en feu. Elle n’aurait jamais pensé qu’après tant d’années, la flamme était toujours intacte. Elle se laissa aller à ses caresses, faisant disparaître ainsi en fumée une dizaine d’années d’autres histoires qui avaient parfois compté plus qu’elle-même ne l’aurait pensé, retrouvant ces bras dont elle avait tant rêvé, dont elle s’était tant languie. Elle n’osa pourtant pas le toucher comme lui le faisait, et se contenta d’écouter, surprise par ce qu’elle entendait. En seulement quelques phrases, Bohémond chamboulait tout.
« Je suis désolée… Je suis désolée pour ton père… Si j’avais su, je serai venue… » fit-elle en se détachant un peu plus de l’étreinte de Bohémond. Si sa tristesse à cette annonce était grande, sa déception l’était plus encore, de n’avoir pas été prévenue, de n’avoir pas été présente auprès de cette femme qui l’avait autant élevée que sa propre mère. La suite la cueillit comme un coup de poignard entre les côtés. De quelle dernière fois parlait-il ? Elle sentit la rougeur de l’émotion quitter ses joues alors que Rollon s’approchait, encore plus impressionnant que dans ses souvenirs. Pour cacher sa fébrilité retrouvée, Héloïse s’approcha de la bête et posa une main tremblante dans la fourrure rêche de l’animal, espérant y trouver elle ne savait quel soutien ou réconfort.
Héloïse inspira soudainement, ne pouvant plus retenir ce moment d’égoïsme qui l’avait saisie dès l’instant où elle avait vu son amour d’adolescence. « Tu ne peux pas faire comme si tant d’années n’étaient pas passées, Bohémond… Où étais-tu ? Pourquoi m’as-tu laissée ? » fut-elle seulement capable de hoqueter, enserrant une poignée de poils de Rollon qui grogna sans grande conviction. Elle avait tant de fois rêvé de cet instant, de ces retrouvailles. Elle avait testé toutes les émotions, tous les discours possibles mais la réalité avait tout balayé en un instant, la rendant plus amère et plus démunie qu’elle ne l’avait jamais été.
◭ Bohémond Sans-Avoir
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Mer 15 Avr - 16:10
Héloïse soupira. Non, elle ne savait pas ce que Bohémond avait vécu lorsqu’il était parti une première fois. A l’époque, ce départ qui n’était que temporaire ne lui avait fait ni chaud ni froid – en tous cas l’avait-elle fait croire ainsi, comme toute adolescente incapable de maîtriser le feu qui crépitait en elle en tous sens – car il était le lot de tout saltimbanque. Héloïse avait ainsi continué son apprentissage auprès de sa famille et avait patiemment attendu le retour du jeune homme. Sans se douter un seul instant qu’il ne resterait que quelques semaines. Des semaines qui marquèrent son passage au statut de femme et qui avaient eu le goût ardent de l’amour et de l’éternité. Une passion qui avait consumé Héloïse à tel point qu’elle n’avait pas remarqué les changements chez Bohémond, le regard voilé et la mine assombrie et qu’elle n’avait jamais posé de questions jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Elle avait sans doute été aussi fautive que lui dans ces semaines de non-dits mais elle ne pouvait s’empêcher de regretter qu’il ne se soit peut-être pas senti suffisamment en confiance pour lui ouvrir son cœur y compris dans ce qu’il pouvait avoir de plus sombre. Elle avait préféré rejeter son propre manque de clairvoyance et son égoïsme patent pour n’attribuer la faute qu’à Bohémond. Il avait été alors bien trop tard pour comprendre le jour où il avait annoncé aux Enfants de Smirre son départ. Il avait fallu à Héloïse de nombreuses années de sa propre errance en Elenath pour seulement goûter à une forme de compréhension de ce qui avait poussé Bohémond à quitter la troupe et à se retrouver seul avec lui-même. La jeune femme avait ainsi découvert que la marche et la solitude ouvraient l’esprit, apportaient une forme de sagesse qu’elle n’aurait jamais gagné dans le nombre et l’émulation de la troupe, et que le passé se déverrouillait comme une serrure récalcitrante tout juste graissée. De là à saisir les raisons intimes de Bohémond, la route était encore longue mais, oui, elle avait fini par comprendre ce besoin vital de se reconnecter avec soi-même.
Le contact de la main de Bohémond sur son épaule l’électrisa mais Héloïse n’en montra rien, incapable de lui répondre, tout en sentant qu’il n’avait pas encore fini de parler. Elle se contenta d’acquiescer, sans pour autant lui assurer son pardon. Trop d’années étaient passées et trop de secrets n’étaient pas encore dévoilés. Cette route-là non plus ne serait pas avalée en un jour.
Alors qu’il s’éloignait d’elle, lui proposant de profiter du moment présent, Héloïse se sentait déçue. Bohémond avait changé, et qui ne l’aurait pas été après tant d’années ? Et Héloïse n’était plus l’adolescente éperdument amoureuse, ni la jeune amante qui découvrait les plaisirs de la chair et brûlait de retrouver les bras de l’être aimé. Elle aussi avait suivi son propre chemin, il ne pouvait pas être le seul à demander d’effacer le passé, peu importe combien cela lui coûtait.
« Ton voyage a été long. Je vois bien que Rollon est fatigué lui aussi. Vous devriez aller vous reposer tous les deux », se borna-t-elle à lui répondre. Sans rancœur ni animosité. Un simple constat qui l’arrangeait tout autant, ressentant le besoin de remettre de l’ordre dans ses émotions. « Je donne une représentation ce soir sur la place du temple, dans l’est de la ville. Je serai très heureuse que tu viennes me voir », ajouta-t-elle en rosissant légèrement, car ce serait alors la toute première fois qu’il verrait l’un de ses spectacles. Une perspective qui enchantait son cœur d’adolescente désireuse de plaire autant qu’elle effrayait l’adulte à l’expérience éprouvée. Pourvu qu’il dise oui ! Ou plutôt non ! Ou…elle ne savait plus réellement ce qu’elle voulait…
◭ Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer« A bear there was, a bear, a bear! »
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Ven 17 Avr - 15:31
Héloïse le regarda s’éloigner, la fourrure de Rollon frôlant son corps encore secoué par l’émotion. Oublieuse de la raison première qui l’avait amenée dans cette partie de la ville, la jeune femme quitta elle aussi le théâtre des retrouvailles pour retrouver la chambre de son auberge où paressait sagement Floki, le souffle ronflant devant le feu de cheminée toujours vivace. Le tourbillon de sentiments qui l’enserrait sembla tout à coup se dissoudre, alors qu’elle s’appuyait contre la porte, et les larmes montèrent. Inarrêtables. Héloïse se laissa tomber contre la fourrure chaude et aimante du vieux Floki et laissa les larmes emporter son chagrin, son soulagement, ses espoirs. Et finit par s’endormir…
***
Héloïse s’assura une dernière fois que son turban tiendrait correctement sa chevelure. Il était hors de question d’enflammer autre chose que son matériel de feu. Fébrile, elle n’avait jamais ressenti une telle peur et une telle excitation. Un dernier échauffement. Un dernier coup d’œil aux deux musiciens qui avaient accepté de changer le programme du spectacle à la dernière minute et qui lui adressèrent un sourire encourageant. Et elle était prête. Prête à montrer à Bohémond qu’elle était une artiste accomplie, mais surtout prête à lui exprimer l’entièreté de ses émotions à travers son art. Elle n’était pas aussi que lui avec les mots mais, s’il y avait une langue qu’elle maîtrisait, c’était celle du feu, celle du corps et des regards, celle des intentions. Un langage à la fois compréhensible par tous et capable d’atteindre différemment chaque spectateur. Si le spectacle de ce soir n’était que pour un seul regard, un seul cœur, le reste du public y trouverait également une histoire, un conte, qu’il leur conviendrait de décoder avec les propres battements de leurs cœurs. Ce soir, et contrairement à beaucoup de ses autres spectacles, il n’y aurait aucune parole. Simplement la musique et la danse des flammes. Dame Goupil posa le pied sur la première marche et entre sur la scène au son lancinant des premières notes.
*
Acte I – L’innocence
Une flamme au creux de chaque main, Héloïse entama son premier acte, créature mystérieuse sortie du bois. Suivant la musique impulsée par les musiciens, elle se mouvait dans des gestes d’une lenteur montrant toute sa précision, jouant avec l’éclat des flammes et leurs ombres. Son visage peint et masqué était au cœur de ce premier numéro, renforçant la douceur de ses traits fins et pigmentés. Alors que les flammes passaient devant son visage, éclairant ses expressions, Héloïse laissait transparaître l’innocence, et s’abandonnait à la plus voluptueuse des douceurs. Une jeune renarde joueuse, pure et insouciante.
Acte II – La rage
Les bolas tournaient autour d’elle à une vitesse maîtrisée et formaient des tracés complexes qui suscitaient des exclamations dont Héloïse ne se souciaient pas. Absorbée par l’histoire qu’elle souhaitait raconter, elle improvisait ses mouvements au rythme devenu plus soutenu des musiciens. Elle avait disposé à plusieurs endroits sur le sol de quoi produire des étincelles lorsque les bolas toucheraient ses installations. Et Héloïse continuait de tournoyer avec ses flammes qui crépitaient comme la colère, aussi éphémères qu’intenses. La renarde était devenue enragée, vengeresse, trahie.
Acte III – La force
Enfin Héloïse s’avança, droite et fière, délestée d’un passé encombrant. Elle ne tenait plus qu’une torche enflammée. C’était le clou du spectacle, la résolution de son histoire. Elle s’avança vers le public, la torche pointée sur les spectateurs, une lueur de défi dans le regard. Plus personne ne pouvait faire de mal à la renarde, désormais, car elle avait vaincu ses démons. Pour montrer sa force, elle avait maîtrisé son feu et en faisait maintenant ce qu’elle en voulait. Avec malice, la renarde observa une dernière fois son public et, enfin, cracha, produisant une flamme qui s’envola vers la nuit étoilée. Sous les exclamations et les vivats, Dame Goupil fit la démonstration d’un talent qui n’avait rien à envier aux dragons et termina son numéro sur une dernière flamme qui cacha son visage, lui permettant de disparaître dans les coulisses alors que le public acclamait le spectacle.
*
A peine descendue de l’estrade, Héloïse se rinçait déjà la bouche, détruisant toute mystique de la scène dans des grimaces et des crachats qui auraient eu de quoi faire fuir son public conquis. Elle avait laissé les deux musiciens passer auprès du public pour faire passer le chapeau et récolter les sous qu’elle leur avait proposé de garder pour eux, en dédommagement de sa demande de tout changer à la dernière minute. Elle prit le temps de défaire son turban qui laissa tomber sur ses épaules les longues nattes qu’elle avait tressé. Elle avait terriblement chaud et sentait le sang pulser dans ses joues et ses tempes. Son costume très près du corps lui semblait tout à coup brûler à mille degrés Héloïse desserra quelques lacets pour laisser passer l’air frais de la nuit printanière et respirer plus sereinement. Elle soupira un grand coup, passa sa langue à l’intérieur de sa bouche et sur ses dents pour s’assurer qu’il ne restait aucune trace de produit et s’offrit enfin une véritable rasade d’eau qui soulagea sa gorge douloureuse. Le corps relâché, appuyé contre le tonneau d’eau, Héloïse s’accordait encore quelques minutes avant de retourner vers le public ou les musiciens. Et avant d’aller voir s’il était bien venu. S’il l’avait vue.
« Bohémond ! » Elle n’eut finalement pas besoin de quitter l’appréciable torpeur des coulisses et cela lui convenait. Héloïse se redressa, le visage encore en feu – même s’il ne s’agissait plus des traces de l’effort – et portant toujours les traces d’un maquillage sans doute désormais défraîchi. « Je… Qu’en as-tu pensé ? » demanda-t-elle tout simplement, entre espoir et crainte.
◭ Bohémond Sans-Avoir
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Sam 18 Avr - 12:08
Toute tension quitta Héloïse et un sourire illumina son visage. Rien ne comptait plus que l’appréciation d’un pair, et plus encore celle de quelqu’un qui comptait encore plus que les autres. Le compliment la toucha. Oui, elle savait que le père de Bohémond aurait lui aussi beaucoup apprécié cette prestation. Elle avait beaucoup appris auprès de lui et n’avait jamais osé lui montrer quoi que ce soit. Toutes les fois où elle était revenue « à la maison », Héloïse s’était toujours contentée d’intégrer les numéros du père de Bohémond et du sien, d’apporter une torche de plus à l’ensemble, ou d’être l’assistante qui apportait la respiration nécessaire aux deux hommes entre deux démonstrations impressionnantes. Non pas qu’ils ne lui aient jamais proposé de faire son propre numéro ou qu’ils ne la croyaient tout simplement pas capables. Chez les Enfants de Smirre, on accordait une grande importance à la confiance en soi, à la capacité à se sentir prêt et à prendre la scène quand on le sentait. Personne ne poussait jamais l’autre à faire ce qu’il n’avait pas envie de faire. Tout comme la nature sentait quand il était temps de refleurir, les Enfants de Smirre savaient quand ils étaient prêts. Et si Héloïse se produisait en solitaire depuis longtemps, elle n’avait jamais senti le bon moment dans sa troupe familiale. Peut-être justement parce qu’elle l’avait quittée ?
Si le sourire d’Héloïse perdit de sa joie enfantine, il continua de vivre dans ses yeux. D’aucuns auraient jugé cela sans cœur alors que l’homme qui lui faisait face pleurait. Pourtant, si cette situation brisait le cœur de la rousse, elle qui n’avait jamais vu Bohémond verser une seule larme – ou en tous cas pas de tristesse – elle était aussi le signe que Bohémond avait compris son message muet, le sens de sa danse et de son feu. Et il n’y avait plus grande joie que d’être comprise dans son art. Même si cet art disait toute la détresse, toute la déception, toute la colère d’une vie. Pour autant, il n’y avait eu aucune méchanceté, aussi désir de faire ressentir la culpabilité à l’autre, aucune vengeance. C’était le seul moyen qu’Héloïse avait trouvé pour ouvrir son cœur, pour communiquer ses émotions sans bafouiller, sans se tromper de vocabulaire, sans emmener les mots dans un territoire inattendu et regrettable. L’expression des regrets de Bohémond lui suffisaient, elle n’attendait effectivement aucune excuse, en tous cas plus maintenant. Elle acquiesça alors avec reconnaissance alors qu’il s’emparait de sa main. Ce contact l’électrisa et plus encore ce qu’il lui dit ensuite.
Le sourire d’Héloïse repassa à nouveau sur ses lèvres carmin et elle fit ce pas empli de symbolique, d’effacement de dix ans d’éloignement. Sans doute un peu abruptement, Héloïse se lova contre Bohémond, ses mains s’agrippant à son dos et son visage tout contre son cou. L’éternité passa probablement avant que la jeune femme ne se détache juste ce qu’il fallait pour regarder Bohémond avec un air mutin. « J’espère alors que tu ne retrouveras pas l’appel de la route dès demain… » Pour ménager son petit effet, et bien plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé, Héloïse lâcha Bohémond tout à fait. Elle entendait les musiciens revenir de leur collecte auprès du public. « Je reste à Lugan encore cinq jours. Je pourrais bien avoir l’utilité d’un conteur… et je doute que Rollon ait envie de roussir son poil », fit-elle avec amusement. « Enfin…si tu en as envie, si ce n’est pas trop tôt… » se reprit-elle instantanément, le sourire incertain. La danse n’était pas si simple, Héloïse s’en rendait bien compte et si elle avait réussi à exprimer à Bohémond une partie du contenu de son cœur et de se libérer d’un certain poids, peut-être n’en était-il pas de même pour lui.
◭ Bohémond Sans-Avoir
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Lun 20 Avr - 16:22
En vérité, oui, Héloïse était persuadée que les retrouvailles avec Bohémond n’étaient qu’éphémères. Ou plutôt n’avait-elle pas eu le temps de se pencher sur la question, tant le futur n’était encore qu’un concept lointain, inaccessible et inimaginable en cet instant précis. Tout comme Bohémond, Héloïse avait rythmé sa vie à la vitesse de ses pas, se laissant porter par le vent ou les inspirations soufflées par Smirre. Une vie rythmée également par les rencontres inattendues, d’autant plus fortes et mémorables qu’elles ressurgissaient parfois aux endroits et aux moments où on ne les y attendait pas. S’arrêter, s’installer, se sédentariser n’étaient d’autant plus au programme de la jeune femme que sa seule tentative s’était soldée par un échec terrible. Depuis lors, Héloïse n’avait vécu son itinérance que comme une fuite en avant, l’occasion de ne plus s’attacher et de laisser la création être son seul moteur.
Aussi entendre Bohémond évoquer le poids de l’âge la surprit et l’atteignit dans sa philosophie de vie. Son ami d’enfance avait effectivement parcouru un chemin plus long qu’elle, et il lui avait semble-t-il déjà apporté une sagesse qu’elle n’avait pas encore touché du doigt. Mais ces considérations étaient trop considérables pour cette soirée placée sous le signe de l’amitié retrouvée. Héloïse aurait bien d’autres moments pour repenser aux paroles troublantes de Bohémond. Le principal ce soir était son acceptation de monter un numéro commun. Ravie, Héloïse ne put retenir un petit sursaut de joie enfantine. Elle avait déjà tant d’idées à lui soumettre !
Héloïse acquiesça. « Oui, je n’ai que trop tardé cette saison. » Elle s’était rendue à Lugan depuis le royaume d’Heledir et son engagement pour la ville ne lui avait pas encore permis de pousser plus loin sur les terres Thoron. « Peut-être pourrons-nous faire la route ensemble ? », fit-elle avec espoir. Ce serait étrange, et sans doute grisant, de faire cette route avec Bohémond, de partager ce moment si précieux, cette solitude de la route. Si le cheminement était le plus souvent intime, Héloïse avait partagé sa route avec suffisamment de monde pour savoir que les relations nouées à ce moment-là prenaient tout leur sens.
La curiosité sortit Héloïse de ses pensées, qui observa le manège de Bohémond avant de découvrir entre ses mains des bolas qu’elle aurait reconnus entre mille. Ses yeux s’agrandirent de surprise alors que son ami les lui tendait. Elle eut besoin de quelques secondes, soupesant le poids des objets dans ses mains, avant de retrouver une certaine contenance et un visage où se peignaient le respect, la reconnaissance et l’émotion. Elle ne pouvait accepter un tel présent. « Garde-les, Bohémond. Ils sont ton héritage à toi », lui répondit-elle avec déférence et en les lui remettant en mains. « Mais je serai ravie de t’apprendre à les utiliser et je suis sûre que Cassio s’amusera beaucoup de tes futures catastrophes depuis son siège auprès de nos ancêtres » ajouta-t-elle, entre amusement et pieuse sincérité. Puis elle le prit à nouveau dans ses bras et le serra plus fort encore que la fois d’avant. « Merci, Bohémond. » D’être là. D’être revenu. Pour ce cadeau qu’elle lui rendait. D’avoir vu son spectacle. Et sans doute de et pour un tas d’autres choses qu’elle ne savait plus vraiment identifier. « Tu m’as tellement manqué », ajouta-t-elle dans un souffle.
Et à nouveau elle ne se laissa pas le temps de profiter plus longuement de cette étreinte. Par crainte ou par espoir, et préféra se persuader que l’appel de son ventre en était la raison. Héloïse se détourna le temps d’attraper un châle qu’elle déposa sur ses épaules désormais rattrapée par le froid de la soirée de printemps, et un baluchon dans lequel pain et fruits attendaient d’être dévorés après une représentation dévoreuse d’énergie. Héloïse se laissa lestement tomber contre le mur du temple qui servait de coulisses improvisées, et invita Bohémond à s’assoir auprès d’elle, lui offrant de partager son repas de fortune. Elle avait tant de choses à lui dire, tant de questions à lui poser, et pourtant, alors qu’elle picorait le raisin, elle ne savait pas par quoi commencer. « Est-ce que…est-ce que tu as eu le temps de lui dire au revoir ? »
◭ Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer« A bear there was, a bear, a bear! »
▬ LA PROPHETIE : ▬ LES PARCHEMINS : 54 ▬ L'AME : Oreflam Rouge. ▬ LE REGARD : Charlie Hunnam. ▬ LE TEMPS : Trente-sept ans. ▬ L'ETOILE : Taquin. ▬ LE SANG : Thoron. ▬ LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre. ▬ LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours. ▬ LE PACTE : La Troupe des Gémeaux. ▬ LES ROSES : 3303
▬ LES PARCHEMINS : 138 ▬ L'AME : anarya. ▬ LE REGARD : karen gillan. ▬ LE TEMPS : trente-trois ans. ▬ LE SANG : thoron. ▬ LE FEU : célibataire. ▬ LE DESTIN : saltimbanque : artiste de feu, magicienne, et chapardeuse occasionnelle. ▬ LE PACTE : troupe du gémeau. ▬ LES ROSES : 3235
Sam 25 Avr - 16:33
Si l’itinérance était synonyme de liberté, les revers en étaient pourtant fort nombreux. La famille qu’on laissait derrière soi en faisait partie et, si Héloïse aurait aimé que Bohémond arrive à temps, elle ne fut pas étonnée d’apprendre que ce ne fut pas le cas. C’était d’ailleurs la plus grande crainte de la jeune femme que de rater le messager qui viendrait la prévenir, ou d’apprendre une telle nouvelle à des lieues de là, ou encore de rentrer pour ne trouver personne. Leurs parents à tous les deux étaient âgés, et les conditions de vie des saltimbanques n’étaient pas aussi confortables que celles des sédentaires, aussi Héloïse se demandait parfois si elle ne pouvait sacrifier cette liberté chérie pour passer plus de temps auprès des siens et profiter de la sagesse de ses parents, de sa troupe, de sa famille. Elle se contenta d’acquiescer et de lui serrer la main sans rien dire, compréhensive de la douleur de son ami.
L’émotion la serra elle-même un peu plus quand Bohémond lui apprit que Cassio avait laissé un message pour elle. Si Héloïse avait déjà accepté de retourner chez les Enfants de Smirre à l’issue de ses représentations ici, voilà une raison supplémentaire pour respecter sa promesse et honorer ainsi un défunt. Pensive, la jeune femme se servit un verre. « Oh ! Je suis curieuse de… » Mais elle n’alla pas plus loin, analysant bien trop tard le geste de Bohémond. L’eau l’éclaboussa, des gouttes se perdant dans ses narines, provoquant un hoquet peu séduisant, et se faufilant dans son corsage, la faisant frissonner, ajoutant au sursaut de surprise. « Par tous les dieux, Bohééééé ! » s’exclama-t-elle, le verre toujours dans la main, ressentant avant tout une véritable colère. Mais que lui avait-il donc pris de faire ça ? Surtout à un moment pareil ? Elle lui lança un regard noir, constatant qu’il s’était éloigné d’elle, un sourire auréolé de malice plaqué sur le visage. Malgré les marques laissées par le voyage, la fatigue et le passage des années, Bohémond semblait avoir retrouvé les traits de leur enfance et l’irritation d’Héloïse s’évanouit dans l’instant. Et si le moment était justement formidablement choisi ? Si le rire et les enfantillages étaient le remède à la peine ?
Alors Héloïse retrouva également ses réflexes de gamine et elle s’empara d’une poignée de grains de raisins qu’elle lança sur Bohémond, tentant tant bien que mal de viser les endroits les plus sensibles : visage, cou, genoux et parties toutes masculines. Mais les talents de guerrière d’Héloïse étaient passablement inconsistants et, si elle toucha quoi que ce soit qui fit mal, ce ne fut qu’heureuse coïncidence. Mais elle n’avait pas dit son dernier mot et, malgré ses membres fourbus, elle se releva aussi gracieusement qu’un éléphant de Gwelnaur pour trébucher quasi instantanément. Elle n’avait pourtant bu que de l’eau, mais la fatigue de son corps semblait vouloir se rappeler à elle ! « Oups ! » La mine aussi surprise que si elle se découvrait un pouvoir magique, Héloïse se rattrapa aux vêtements de Bohémond et glissa comme un mollusque sur une étrange surface avant de s’effondrer complètement à genoux devant lui. Elle avait l’impression d’avoir mal partout alors qu’elle n’avait même pas une écorchure et fut secouée par des spasmes de rire, qui devaient lui donner une allure de folle. « Par Smirre, je crois que je n’ai plus l’âge pour tout ça », fit-elle quand elle retrouva l’usage de la parole. « Je ne suis même pas sûre de savoir me relever ! » gloussa-t-elle tout en tendant ses mains à Bohémond pour qu’il la soulève de terre et la sorte de cet inconfort.
◭ Bohémond Sans-Avoir
The Wanderer« A bear there was, a bear, a bear! »
▬ LA PROPHETIE : ▬ LES PARCHEMINS : 54 ▬ L'AME : Oreflam Rouge. ▬ LE REGARD : Charlie Hunnam. ▬ LE TEMPS : Trente-sept ans. ▬ L'ETOILE : Taquin. ▬ LE SANG : Thoron. ▬ LE FEU : Marié à toutes les belles femmes de la Terre. ▬ LE DESTIN : Ménestrel et Dresseur d'Ours. ▬ LE PACTE : La Troupe des Gémeaux. ▬ LES ROSES : 3303