on the shoulders of giants.
@amras gwelnaur.Tu connais ces couloirs, ces pierres sombres, cette atmosphère qui depuis si longtemps t’inspire. Et pourtant, cette fois, c’est différent. C’est nouveau. Parce que contrairement à tes autres visites, celle-ci est
officielle. Et de la plus haute importance. Gwelnaur l’imprenable, Gwelnaur l’intransigeante. Cette Gwelnaur refermée sur elle-même qui enfin daigne t’ouvrir ses portes. L’occasion était trop belle pour qu’elle ne soit refusée, et après un court voyage depuis Heledir te voilà à présent à leurs portes. L’officier qui est devant toi ouvre la marche, tandis que l’intendant te fait part de l’histoire de la Capitale. Une histoire que tu n’écoutes que d’une oreille, bien trop éprise de tes pensées pour écouter un passé qui ne t’intéresse pas. Tu ne comptes pas t’établir en Gwelnaur à ce que tu saches, donc… Mais tu mimes l’intérêt à l’intendant, feignant des sourires, des acquiescements et des
ah oui ? par ci par là. T’es invitée en ces lieux, et s’en est presque un honneur, donc il faut que tu te montres polie et cordiale.
La grande salle qui finalement s’ouvre à toi, te laissant admirative. Mine de rien y’a ton souffle qui se coupe quand tu pénètres dans la salle, le regard des soldats se dardant sur ta nuque alors que tu t’avances. Chaque cour est différente, et celle de Gwelnaur dégage quelque chose de particulier. D’oppressant. En même temps les nobles de la cour ont été congédiés et ne reste que le Roi entouré d’une partie de son armée, alors forcément dans toute cette immensité… Tu comprends pourquoi Johr et Hera s’y complaisent si bien. Parce qu’ils baignent dans leur élément. Dans toute cette noirceur, dans toute cette violence. La tyrannie leur réussit si bien… Tes pas se font lents, calculés, alors que la silhouette du souverain te fait face. Ils claquent sur le pavé, résonnant contre les murs vides et austères. Buste en avant, tête droite, démarche chaloupée. Tout se doit d’être calculé. De son trône il parait imposant.
Terriblement charismatique. Il ne démord pas à sa réputation. Mais si t’en demeures impressionnée, tu n’en laisses néanmoins rien paraitre. Parce que toi aussi, t’as une image à tenir. Celle d’une
sorcière aux pouvoirs aussi repoussants qu’affolants. Qui attire autant qu’elle repousse. La première impression est importante, cruciale. Et tu te dois d’être convaincante.
T’arrêtant finalement face au trône du souverain, tes mirettes accrochent les siennes. Pendant quelques secondes vous vous observez en silence. Semblez vous juger. Vous jauger. «
Votre Altesse, que tu finis néanmoins par placer, t’inclinant respectueusement devant lui.
C’est un immense honneur d’être en votre présence. » Et ce n’est que vérité. Rares ont été les opportunités pour toi de côtoyer des têtes couronnées. Si tu as en ligne de mire le Reine et le Prince Thoron, tu n’as, cependant, pas encore eu accès à des Rois. Et celui de Gwelnaur n’est clairement pas le plus facile à approcher, d’où le fait qu’en ce moment tu te sentes comme si tu marchais sur des œufs. «
Johr ne démord pas d’éloges face à votre grandeur. » Le sourire qui s’étire tandis que les orbes pétillent. Toujours caresser un souverain dans le sens du poil. Il en va de sa survie. Et puis ça permet de rentrer Johr dans l’équation. De rappeler au Roi pourquoi tu es là, face à lui. «
Peut-être avez-vous des appartements où nous serions plus- Une pause, le temps de chercher le mot le plus adéquat,
tranquilles ? » Non pas que cette salle te dérange, mais ce sont surtout les regards qui sont rivés sur vous qui t’inquiètent. Il est si facile d’acheter les gardes et aux vues de la conversation qui se profile, tu préfèrerais qu’il n’y ait aucune oreille indiscrète dans l’équation.