Partie. Suz était partie loin de tout ce qu'elle connaissait. Devenue adulte, elle avait quitté les Orois pour trouver son propre chemin. Elle était assez grande pour affronter le monde désormais. Ou du moins, c'était ce qu'elle s'était imaginé.
Seulement, la vie était bien plus impitoyable qu'elle ne l'avait imaginé. Elle avait connu la faim et la peur à l'orphelinat. Mais elle savait toujours que cela aurait un terme rapidement. En vivant seule par elle-même... Elle ne saurait pas quand arriverait son prochain repas. Elle ne saurait pas quand elle trouvera un lieu sûr pour se reposer. Elle vivait dans l'incertitude, sans jamais savoir de quoi demain sera fait. Elle s'était lancée à la poursuite d'un homme dont elle ne connaissait pas même le nom. Peut-être était-il mort, même. Dans ce cas-là, elle passerait toute sa vie à le chercher sans jamais le trouver. Elle avait pensé à tout cela. C'était bien là le seul objectif de sa vie, en plus. Elle devrait tout mettre en oeuvre pour y parvenir. Sinon... Elle ne voyait pas de sens en son avenir.

Suzanne traversait une forêt interminable quand elle fut surprise par la nuit. Elle ne savait pas où elle allait. Elle ne savait pas où elle marchait. Ni où elle dormirait ou ce qu'elle mangerait. Elle avait bien dans son petit baluchon un crouton de pain et des morceaux de viande séchée, mais c'était là ses seules et uniques maigres réserves. Les ténèbres l'effrayèrent. Il fallait qu'elle se trouve un endroit où passer la nuit. Les ombres des arbres se dressaient sur le sentier tels de gigantesques monstres prêts à l'engloutir. De peur de tomber sur des voyageurs mal intentionnés, elle quitta la route et s'engouffra à travers les buissons à la recherche peut-être d'un grotte, ou au moins d'un toit. Les mûriers et les ronces s'accrochaient à ses vêtements de fortune et ses cheveux étaient attachés en une petite queue de cheval derrière sa tête. Elle avait tout l'air d'une enfant égarée.
Elle découvrit rapidement, tel un ange tombé du ciel, un cabanon au milieu d'une clairière baignée par les derniers rayons de lumière du soleil. Déjà, le ciel se teintait de sombre et bientôt, elle n'aurait plus que l'éclat blafard de la lune pour se guider. Elle choisit de ne pas chercher plus longtemps et ouvrit la porte.

Un homme se trouvait là. Suzanne sursauta. Il pointait une lame dans sa direction. La jeune fille tâta ses poches une par une, les mains tremblantes, jusqu'à trouver le petit couteau qui lui servait à la fois d'aide à la cuisine et de moyen de défense. Pathétique. Ses pupilles écarquillées de surprise, elle ne s'était pas attendue à trouver quelqu'un dans cette maisonnette.
Cependant, l'homme, une fois la surprise passée, baissa son arme. Tout comme elle, il ne s'était pas attendu à cette intrusion. Il avait des cheveux mi-longs et châtain, Suz pouvait encore tout juste le discerner. Bien qu'il était beaucoup plus âgé qu'elle, il n'avait pas l'air si dangereux. Alors qu'il lui demandait si elle était perdue, l'orpheline baissa lentement son couteau.
« Non ! lança-t-elle précipitamment. Car c'était bien vrai, elle n'était pas perdue. Elle ne connaissait pas sa route ni le lieu de son objectif, mais elle n'était pas perdue. Je pensais pouvoir dormir ici. Mais j'irai ailleurs. »
Elle ne lui laissa pas le temps de répondre et elle referma la porte. Elle se retourna et plaqua son dos contre le battant. Son coeur battait encore à tout rompre. On lui avait toujours dit de se méfier des inconnus. Les gens étaient souvent bien loin de ce qu'ils laissaient paraître.
Mais Suzanne ne tenait vraiment pas à passer la nuit dehors. Elle se laissa glisser contre la paroi, juste en-dessous d'une petite fenêtre. L'homme n'était pas bête. Il saurait qu'elle était toujours là. A agir toujours dans la précipitation, elle finissait par s'en mordre les doigts.

Suzanne s'était glissée sous la fenêtre, invisible depuis l'intérieur de la maison. Son petit coeur battait encore la chamade et son poing s'était resserré sur le manche de son couteau, incapable de le lâcher pour l'instant. Elle ne s'était pas attendue une seconde à se retrouver nez à nez avec quelqu'un. Elle pensait être seule sur les routes. Seule à penser cette maisonnée comme toit pour la nuit. Mais il lui faudrait apprendre que dans le monde, personne n'est jamais seul. Il y a toujours quelqu'un, tapi dans l'ombre, mal intentionné ou non, qui veille.
Et là voilà à se demander qui serait son pire prédateur: le veilleur à l'intérieur du cabanon, ou les bêtes assoiffées de sang qui se veillent à l'ombre des frondaisons dessinées par les derniers éclats du soleil, quasiment inexistant dorénavant. Au pire, elle passerait la nuit devant la porte. Seule mais pas trop, en espérant que la présence de l'homme éloigne l'appétit des prédateurs.

Mais celui-ci sortit. Aussitôt, l'orpheline riva ses prunelles inquiètes sur lui. Il avait les mains libres, il avait rangé sa dague. Il l'invita à entrer, lui jurant qu'il n'était qu'un honnête et bon voyageur, avant de retourner à l'intérieur en laissant la porte ouverte. Suzanne entendit du mouvement dans la maisonnée. Des crissements entre des pierres, du bruissements entre les bois. L'homme s'affairait à préparer une ambiance chaleureuse pour la jeune biche effrayée qui se remettait encore doucement de ses émotions. Curieuse, elle se pencha suffisamment pour laisser apparaître sa tête dans l'encadrement de la porte. Le voyageur avait allumé une bougie. Celle-ci diffusait une lumière bienveillante entre les murs de planches. Elle demeura là quelques instants, évitant le regard du voyageur, scrutant la pièce. Elle découvrit une table et deux troncs qui faisaient office de sièges. Le voyageur avait installé une couverture au sol et mis en évidence une guiterne. Cet élément suffit à gagner la confiance de Suz. De voyageur inquiétant, il était passé à ménestrel bienveillant en à peine quelques secondes.
Suz se leva, rangea sa dague et entra, à pas de loup, en refermant la porte soigneusement derrière elle. La bougie rendait la cabane beaucoup plus accueillante. Elle s'y sentait mieux, tout à coup.
« Je m'appelle Suzanne, déclara-t-elle, décidant d'outrepasser les excuses pour son comportement inapproprié. Elle n'était plus à l'orphelinat, la politesse pouvait être mise de côté. Et toi ? »
Elle s'avança et prit place sur le second tronc. Elle déposa son maigre sac en tissus à ses pieds. Elle avait tout juste de quoi se tapir le fond de l'estomac, elle ne pourrait malheureusement pas partager avec le voyageur. Si ce dernier n'avait pas de victuaille avec lui, il vaudrait mieux aller se coucher de bonne heure, avant que la faim ne les empêche de dormir. Elle pensait en connaissance de cause, l'orpheline.
« Tu joues de la musique ? s'enquit-elle, bien trop curieuse. »

Le voyageur se présenta sous le nom d'Ysaac. Suz hocha la tête, signifiant qu'elle acceptait l'information. Elle n'était pas très certaine de ce qu'elle faisait. Rien ne lui prouvait qu'elle avait fait le bon choix en acceptant de se joindre à Ysaac pour la nuit. Mais ses iris ombrées d'incertitude, après avoir scrutées par timidité la flamme chatoyante de la bougie, s'étaient glissées vers son compagnon de nuit pour le scinder. Il n'avait pas l'air foncièrement mauvais, ni extrêmement bienveillant. Cependant, la tension descendit à travers le cabanon quand l'homme apprit à la brunette qu'il était un ménestrel dans un troupe. Sa phrase ponctuée d'un sourire, elle se sentit alors conquise. Il lui en fallait peu pour gagner sa confiance, à l'orpheline. Elle était encore innocente, naïve, il suffisait de lui trouver un point commun avec autrui pour en faire son meilleur ami, ou presque.
Quoique, pour la musique, c'était différent. Suzanne n'avait jamais donné beaucoup d'importance à cette passion dans sa vie. Elle n'avait pas les moyens d'apprendre à jouer d'un instrument, et encore moins d'en acquérir un. Elle s'était contentée de chantonner, siffler, fredonner, des airs qu'elle a eut entendu par le passé. Elle ne faisait jamais une tâche ménagère sans fredonner, qu'il s'agisse de la lessive, vaisselle ou du récurage. Elle prenait cela très à coeur, mais n'avait jamais parlé de ce goût à autrui. Elle avait l'habitude de vivre dans l'ombre, en tant qu'une orpheline noyée par des dizaines d'autres. Ainsi, une gamine qui sifflotait de temps à autre était bien loin d'attirer l'attention.
« Non, répondit-elle, ne pouvant décrocher ses prunelles de la guiterne. Mais j'aime bien chanter. »
Alors elle se leva de son siège et s'assit à même le sol, en face de la petite guitare qu'elle observa sous toutes les coutures, sans oser la toucher. Pour avoir déjà croisé des troupes de ménestrels qui passaient sur la grande route devant les Orois, elle savait à quel point un instrument de musique était précieux pour son possesseur. Ainsi, elle ne se permettait que de le dévorer des yeux.
« Tu aimes bien être ménestrel ? Tu fais ça depuis longtemps ? s'intéressa-t-elle naïvement. »
Si elle ne mettrait jamais la main sur le fameux pirate, si elle n'en devenait jamais une elle-même, intégrer une troupe de saltimbanques pouvait être une solution de secours non négligeable. Elle n'avait aucune idée de son niveau, peut-être qu'elle chantait comme une casserole d'ailleurs. Mais si elle ne se faisait pas remarquer par sa voix, alors elle le ferait pour autre chose. Elle trouverait bien. Suzanne était débrouillarde.

Les deux voyageurs de fortune s'étaient visiblement trouvé rapidement un terrain d'entende. La guiterne avait instantanément flashé dans les yeux de Suz qui ne pouvait plus s'en défaire. Elle avait toujours tant aimé chanter, elle aimait fredonner des berceuses aux plus jeunes de l'orphelinat, ou siffloter lors de ses tâches quotidiennes. Sur les chemins de traverse qu'elle empruntait, elle adorait, là aussi, se remémorer ces chansons qu'on lui avait appris il y a des années afin de mettre un peu de gaité sur sa route.
Ysaac nourrit sa curiosité en lui fournissant des réponses correctes. D'abord, il lui dit qu'il pourrait jouer quelques accords de guiterne si elle voulait. Puis, il lui expliqua depuis quand il était ménestrel en disant que ça lui plaisait. Et ça lui faisait presque envie, à Suzanne. Et puis, ce serait si simple. Ysaac était là, devant elle. Elle n'aurait qu'à hocher la tête qu'il l'emmènerait avec lui. Ainsi, elle aurait une famille. Des gens sur qui compter. Elle se sentirait, peut-être, enfin à sa place. Les ménestrels vivaient libres, ils voyageaient en groupe ou en solitaire, en répandant la bonne humeur autour d'eux. N'était-ce pas tout ce dont Suzanne avait toujours rêvé ?
« Si, je pense que j'aimerais bien. Assise par terre, ses doigts grattaient le sol de poussière pour y dessiner des traits abstraits alors qu'elle était perdue dans ses pensées. Mais...  »
Elle pourrait rejoindre cette troupe, tout de suite. Une valeur sûre. Car, qui sait, peut-être ne trouverait-elle jamais ce fameux pirate ? Peut-être n'existait-il même pas, ou peut-être était-il mort ? Ne serait-il pas plus sûre, pour elle ?
« J'ai d'autres projets. »
Ses doigts avaient dessiné, malgré elle, des vagues dans la terre poussiéreuse. Elle effaça ces traits d'un large geste de la paume et redressa son regard vers Ysaac. Elle avait retrouvé un brin de sa joie de vivre, son visage enfantin éclairé par la lueur vacillante de la bougie.
« Et puis, ce n'est pas parce que j'aime chanter que je ne chante pas comme une casserole.  »
Elle sourit et pouffa. C'était bien vrai. On ne l'avait jamais complimenté sur son chant. Mais on ne l'avait jamais critiqué non plus. Etait-ce par timidité, de peur de la blesser en lui demandant de se taire ? Ou parce qu'elle avait un don qui charmait quiconque l'entendait fredonner ?
« Tu vois... Je fais juste ça pour mon plaisir. Ou me passer le temps. Et elle ponctua sa phrase d'un sourire. Est-ce que tu joues de plusieurs instruments ? Ou alors est-ce que tu chantes aussi ? Assez parlé d'elle. Elle n'aimait pas que la discussion tourne autour d'elle. Elle voulait en apprendre plus sur Ysaac et ses motivations de ménestrel. Ainsi, elle pourrait rêver de cela, cette nuit-là. S'inventer une vie de voyages et de chansons. »

Ysaac comprit les désirs de Suzanne. Il l'invita tout de même à rejoindre une troupe si ses projets venaient à changer. La jeune fille hocha la tête. En effet. Ca serait pour elle une bonne échappatoire. Se créer une famille qu'elle n'avait jamais eu au sein d'une troupe de saltimbanque. Afin d'allier passion, confort et sûreté. Elle était encore jeune et naïve à ce jour, elle ne se doutait pas de tous les dangers que le monde recelait. Elle s'imaginait que tout se déroulait comme dans les histoires, que si elle se trouvait en danger, il y aurait toujours quelqu'un pour lui porter main forte et la sauver de certains traquenards. Mais en fait, qu'en était-il ? N'était-elle pas terriblement seule dans ce monde ? Elle ne comptait pour personne. Elle était un fantôme aux yeux de l'univers. Une âme en perdition... Une enfant que jamais personne n'avait désiré. Lorsqu'elle s'en rendrait compte, peut-être aurait-elle besoin d'un cocon sûr, au sein d'une communauté de gens pour qui elle comptait vraiment. Pour l'instant, elle préférait vivre au jour le jour, en espérant retrouver ce fameux pirate.

Les deux compagnons échangèrent un rire de bon coeur. Puis, le musicien confia à Suzanne que la voix, comme n'importe quel autre instrument, se travaillait. Elle n'avait jamais vu cela ainsi. Après tout, la voix n'était pas un instrument, puisqu'il était ancré au plus profond de chacun. Et le don de savoir chanter n'était pas inné pour tout le monde. Ca se perfectionnait, se travaillait. Enfant, avant d'être galvanisée par les rêves de pirate, elle aurait bien voulu devenir célèbre pour son chant. Mais ça n'était là qu'une simple idée de fillette...
Il expliqua alors qu'il chantait aussi parfois, pour accompagner leur cantatrice, en même temps qu'il jouait de la guiterne. Des étoiles scintillèrent dans les yeux gris de Suz. De ce qu'elle entendait, elle aurait beaucoup aimer les voir se produire. Elle ressentait un réel attachement de la part d'Ysaac pour sa troupe. C'était sa famille à lui.
« Tu t'entends bien, avec la troupe du Soleil Levant ? demanda-t-elle pour s'assurer de ses déductions. Vous avez l'air fusionnel, de ce que je crois entendre. Et ça lui faisait envie, ce besoin d'appartenance. Ce besoin de compter aux yeux des autres. Vivre uniquement pour soi, cela avait quelque chose d'éreintant. »
L'estomac de la brunette se mit à gargouiller. Sûrement assez fort pour que son bruit parvienne jusqu'aux oreilles affutées d'Ysaac. Elle se tint le ventre de ses bras pour contenir ses grondements. Ca n'était pas son pain sec qui lui faisait réellement envie... Peut-être que le ménestrel avait quelque chose sur lui ?
« Oups, pardon... Elle baissa les yeux, gênée de lui demander autant alors qu'elle le connaissait si peu. Est-ce que tu as à manger ? »

La jeune Suzanne ne put s'empêcher de sourire lorsqu'Ysaac s'avoua comme être quelqu'un de maladroit. Suz, ce n'est pas qu'elle était maladroite, mais plutôt malchanceuse. Deux adjectifs qui, en soit, s'entremêlaient sans trop se différencier. Elle était heureuse de se retrouver face à un homme au destin visiblement accompli. Elle se demandait souvent ce qu'allait être son propre avenir, vu la mauvaise fortune qui planait sur sa tête telle une épée de Damoclès. Cependant, si Ysaac avait réussi, elle en était alors tout à fait capable.
Ysaac se lâcha d'un rire franc auquel la brunette se joignit. Ca faisait du bien de se laisser aller. De ne plus réfléchir et de se laisser emporter par les évènements positifs. Telle la plus belle fleur d'un jardin, il fallait en profiter, la saisir, car tôt ou tard, elle fanerait.

Lorsqu'il sortit la nourriture de son sac sur la table, les yeux de la vagabonde s'écarquillèrent. Elle se mit instantanément à saliver et son ventre redoubla d'effort. Elle avait les crocs, la gamine. Elle ne saurait se retenir plus longtemps devant ces victuailles. Elle serait sans doute capable de tout avaler seule, sans se soucier du mal de ventre qui la rattraperait bien vite. Mais tout comme son estomac qui lui rappellerait sa taille restreinte, ses valeurs reviendraient à la charge rapidement. En grandissant dans un orphelinat où la nourriture n'était pas abondante, elle avait appris la notion de partage très jeune. Partager équitablement pour chacun, donner plus à ceux qui en avaient besoin. De ce fait, même si elle le voulait, elle ne serait jamais capable de manger toute la nourriture d'Ysaac.
« Ca sent bon, souffla-t-elle en humant le parfum de la viande séchée et du pain frais. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi Ysaac. Merci infiniment. »
Une certaine sagesse qu'elle ne se connaissait pas venait de la rattraper indiscutablement. Parce qu'elle se rendait compte que sans lui, elle aurait été bien trop faible pour poursuivre sa route le lendemain, peut-être même aurait-elle dépéri de famine.
Suzanne saisit entre ses mains un morceau de pain et une tranche de viande séchée. Le pain croquait sous ses dents et la viande fondait sur sa langue. Un délice. Un délice qu'elle ne prit pas le temps de savourer, tant son estomac réclamait de l'énergie. Elle mangea en silence une petite moitié de ce qu'Ysaac lui offrait, ne souhaitant pas se permettre d'avaler autant que lui. Ysaac était grand, il avait probablement besoin de plus de vitamines.
« J'espère trouver un groupe où je me sentirai aussi bien, glissa-t-elle, faisant référence à leur discussion de toute à l'heure. »
Les pirates n'étaient pas reconnus pour être des hommes agréables. Pourtant, elle espérait trouver une seconde famille auprès d'eux. Celle qu'elle n'a jamais eu.