nom, prénoms : ILWYNOG, un nom déjà connu voilà plus de cent ans, lorsque l’arrière-grand-père de la jeune femme circulait dans toutes les cours, rendant hommage au souverain Reinier avec ses spectacles de feu. S’il était à la base le prénom d’un grand saltimbanque, ses enfants le gardèrent et en firent leur nom de famille, transmis jusqu’à HÉLOÏSE. La rouquine le donne rarement aux gens qu’elle rencontre sur la route, se présentant plutôt sous le pseudonyme de DAME GOUPIL, nom qu’ils reconnaissent pour la réputation qu’elle a gagné au fil des années. Une appellation qui les fascine autant qu’elle leur paraît tout à fait adaptée à la chevelure de feu, au maquillage marqué, et à la prestance autant qu’à l’air mutin, de la saltimbanque. âge, lieu de naissance : Héloïse est âgée de TRENTE-TROIS ans, et son lieu de naissance se situe quelque part entre Ceollyn et Calendyr, dans la roulotte qui emmenait la troupe des « Enfants de Smirre » à leur prochain lieu de représentation. groupe : Héloïse est THORON de naissance, mais se soucie assez peu de politique, tant que cela n’influe pas sur l’exercice de ses talents. métier : SALTIMBANQUE, Héloïse est principalement artiste de feu, émerveillant son public par ses talents de cracheuse de feu, ou grâce à des bolas ou des mains de feu, proposant des spectacles aussi magiques que dangereux. Pour attirer ce public, elle n’hésite pas également à montrer ses talents de magiciennes et, selon qui compose cette audience, il lui arrive de dérober quelque argent pour payer son auberge. état civil : Héloïse est CÉLIBATAIRE, et ne se voit pas se remettre en couple de sitôt après le décès tragique de son dernier amant. guilde : bien qu’elle se produise souvent en solitaire, déambulant dans les villes et villages au gré de ses pérégrinations, Héloïse appartient à la TROUPE DU GÉMEAU et n’hésite pas à les rejoindre quand elle croise d’autres membres, ou à solliciter leur aide en cas de coup dur.

Solitaire, elle parcourt les routes avec un lévrier irlandais particulièrement gigantesque, au doux nom de Floki, un compagnon aussi attachant et doux qu’il paraît menaçant par sa taille et lui assure une certaine sécurité. ◭ Si elle joue beaucoup son rôle mystérieux de Dame Goupil, aussi fascinant que séduisant, Héloïse ne l’est que très peu dans la vraie vie et est plutôt bonne vivante, avec un franc parler plus proche de l’humour et de la gaieté que de la méchanceté. ◭ En revanche, son impulsivité et sa ruse lui valent parfois des grands moments d’incompréhension et de départs sur le mauvais pied. Héritage d’une enfance un peu trop prompte à faire les quatre cent coups et à déroger aux règles établies. Mais n’y voyez jamais aucune véritable perfidie. ◭ Ce caractère rendant hommage à son élément de prédilection, Héloïse n’est pas exempte des défauts souvent associés au feu et ne peut s’empêcher de ressentir quelque jalousie, à celle qui a des vues sur celui qu’elle convoite, à celle qui manie mieux la main de feu qu’elle, ou à celle dont la chevelure flamboie plus que la sienne. Il lui reste encore quelques progrès à faire dans cette vie de solitaire qui lui a pourtant apporté plus de sagesses qu’elle ne le croit. ◭ Héloïse réalise ses costumes et ses masques elle-même et fait à chaque représentation son propre maquillage. Ses chemins sur les routes sont ainsi bien appréciables pour récolter de quoi réaliser ses poudres ou ses couleurs. ◭ Elle aime changer régulièrement le contenu de ses spectacles et invente des histoires qu’elle se raconte souvent à elle-même car elle n’est pas certaine que tous les spectateurs aient conscience de ses intentions, ne voyant que la pyrotechnie et non la poésie qu’elle souhaite insuffler à son art. ◭ Malgré ses années d’errance, sa famille lui manque assez peu mais elle prend plaisir à les retrouver parfois sur les routes de Thoron, le temps d’un spectacle. Est-ce l’espoir que, peut-être, elle y retrouverait une partie de son cœur ? ◭ L’âge aidant, et malgré la passion pour son art, Héloïse ne désespère pas de trouver un jour l’occasion de se poser et de fonder un foyer.      


ton pseudo : Anarya. comment as-tu trouvé CWM ? : sur Bazzart. et t'en penses quoi ? : je suis un peu perturbée par cette nouvelle version (oui, je vous lis de loin depuis à peu près l'ouverture, je crois) mais je me suis enfin décidée à vous rejoindre, l'ambiance a l'air très chouette et vous avez tous l'air bien accueillants et motivés. J'avais très envie de me remettre à du rp médiéval (sans être trop dans la mouvance GOT) après avoir été absente des RPG pendant pas mal d'années, je suis donc ravie d'avoir trouvé ce petit cocon. des trucs à ajouter/améliorer ? : euh...pas pour le moment, mais je vous dirai. je veux être parrainé(e) ? : on peut répondre plus tard, si jamais ?

Je suis très nulle pour faire ça, mais disons que j'ai commencé le RP quand j'étais au collège, à une époque fort lointaine où il y avait une grosse communauté LOTR sur Allociné (qui a connu ? ), je suis donc une passionnée de fantasy, même si je n'en lis plus tellement depuis quelques années, mais j'ai aussi grandi avec l’œuvre de Pierre Bottero. Sinon j'ai plus de 30 ans (eh ouais !), je bosse dans l'édition, je lis tout le temps (et c'est trop bien), je fais de la danse (dont je peux pas vous dire le nom vu que c'est en train de changer et que personne sait plus comment on s'appelle, déjà que c'était pas simple à expliquer) et j'aime particulièrement le métal. Voilà voilà.  

KAREN GILLAN ▬ Héloïse Ilwynog

Des rires comme des grelots, un éclair de feu disparaissant aussitôt dans les taillis, Héloïse courait comme une dératée, faisant fi des appels exaspérés de sa mère alors que la troupe s’apprêtait à repartir sur les routes. Du haut de ses six ans, la petite ne tenait pas en place, s’amusait d’un rien et n’avait toujours qu’une seule envie : aller au-delà du campement et trouver ce fameux renard qui lui donnait son nom et sa rousseur. Habillée d’une robe à volants que la danseuse de la troupe lui avait cousue, s’amusant de voir cette énergique petite fille tenter de reproduire les mouvements serpentins de son bassin et de son ventre, Héloïse se moquait bien de laisser quelques morceaux d’étoffes dans les branches griffues de la forêt. Diablotine, elle faisait un tel boucan avec ses martèlements de pieds que les lapins s’enfuyaient sur son passage, tout comme les oiseaux qui quittaient précipitamment leurs branches. Aucune chance de croiser un renard dans ces conditions ! Mais quand on a six ans, on se fiche bien de tout cela. Et Héloïse de continuer à sauter par-dessus les racines, de regarder en tous sens pour apercevoir la queue rousse qu’elle cherche depuis si longtemps, jusqu’à ce que deux bras plus musclés qu’elle la saisissent par la taille, la faisant mouliner des jambes dans le vide. Inutile de se retourner ou de se débattre, Héloïse savait parfaitement qui l’empêchait ainsi de poursuivre sa quête. « Oh non, Bohémond ! Tu n’es vraiment qu’un casse-pieds ! »  



Le regard enfiévré, jetant des flammes, Héloïse regardait Bohémond s’en aller. Le jeune homme avait décidé de partir. Seul. Sans elle. Un véritable coup au cœur pour l’adolescente. Ses sentiments la brûlaient, lui meurtrissaient les entrailles, laissant un sale goût dans sa gorge pourtant habituée au passage des flammes. Les bras croisés contre son corps, seule protection désormais, elle s’enfonça un peu plus dans le l’ombre alors que Bohémond disparaissait derrière le couvert des arbres. Elle lui en voulait, oh oui qu’elle lui en voulait ! Elle s’était imaginée faire sa vie avec lui, aussi bien sur scène que dans l’intimité d’un foyer, et ce même si elle clamait haut et fort son désir de liberté, son indépendance et sa volonté de vivre l’instant présent. Héloïse ne donnait à voir que ce qu’elle voulait, et se montrait souvent plus forte qu’elle ne l’était en réalité. En particulier depuis qu’elle était dans cet âge terrible de l’adolescence, aussi intense et tourbillonnant qu’un feu bien nourri. Ce sentiment de désir pour Bohémond la consumait autant qu’il lui faisait peur et, alors que tout le monde les voyait déjà promis, voilà qu’il décidait de partir. Et de la laisser derrière lui. La colère et la déception attisèrent un peu plus les flammes de ses pensées, et Héloïse se détourna pour cacher ses larmes.



Héloïse passa ses doigts sur l’étoffe soyeuse. Jamais elle n’avait possédé de vêtement aussi joli et d’aussi bonne facture. Voilà plusieurs mois qu’elle s’était définitivement installée à Til Garhyt et une semaine qu’elle avait rejoint la masure dans laquelle Abel vivait. Déjà deux ans qu’ils se connaissaient, qu’il avait vu du potentiel en elle et l’avait aidée à développer des talents de chapardeuse qu’elle n’utilisait jusqu’à alors que par nécessité. Il l’avait d’ailleurs sauvé d’un mauvais pas cette fois-là. Malgré son occupation qui le mettait en dehors de la loi, Abel était l’homme le plus gentil et le plus malicieux qu’elle avait rencontré en près de quatre années de vagabondages depuis qu’elle avait décidé de quitter sa famille. Elle s’amusait grandement avec lui, partant dans de grands rires à tout bout de champ – quitte à faire foirer quelques combines – se déguisant avec les vêtements volés dans les carrioles de bagages nobles ou montant des spectacles tellement impressionnants qu’ils riaient de la crédulité de parfois riches commanditaires à qui ils ne faisaient que lancer de la poudre aux yeux. Et elle se sentait profondément en confiance avec lui, grâce à son sourire aussi mignon que timide, ses yeux qui disaient toute sa bonté et l’amour qu’il lui portait, son infinie patience et le réconfort de ses bras. Dur d’imaginer un tel homme dans la Caste du Scorpion, et pourtant ! Elle n’avait jamais su comment il s’était retrouvé dans la guilde mais ne lui avait jamais posé la question, laissant le passé où il se devait d’être. Derrière soi, oublié.

« Hélo ! Vite ! Il faut que tu viennes ! » La jeune femme sursauta. Elle n’avait pas entendu la porte s’ouvrir. Un jeune garçon essoufflé, le visage rouge, se tenait dans l’encadrement, le regard oscillant entre la pure panique et l’infinie tristesse. Aussitôt, le cœur d’Héloïse se glaça. L’étoffe tomba à ses pieds alors qu’elle se levait mécaniquement et suivait l’adolescent à la crinière blonde. Elle ne doutait pas de ce vers quoi elle allait, elle l’avait compris à l’instant où le garçon avait posé ses yeux sur elle. Celui-ci poussa des coudes le petit attroupement qui s’était formé dans la rue. Héloïse s’engouffra à sa suite, espérant ne pas arriver trop tard. Un bras ganté l’empêcha d’aller plus loin. Héloïse ne cria pas. Ne pleura pas. Seule la sidération se lisait sur son visage d’albâtre. Abel, la chemise rougie de sang, était en train d’être jeté dans la carriole qui l’emmènerait à la fosse commune.

Ce soir-là, Héloïse quitta les états de Gwelnaur, laissant le feu consumer les souvenirs et les espoirs de sa vie avec Abel.



Les étincelles scintillaient dans les regards émerveillés. Une petite fille la regardait la bouche grande ouverte quand d’autres enfants reculaient dès que la boule enflammée donnait l’impression de voler dans leur direction. Des exclamations tantôt appréciatrices, tantôt effrayées ponctuaient les acrobaties ardentes d’Héloïse. Derrière le masque du renard qui lui donnait son nom de scène, Dame Goupil observait la foule amassée sur la place de village tout en faisant tourner ses bolas autour d’elle. Bientôt, elle ferma les yeux pour se laisser emporter par sa danse virevoltante, ne pensant qu’à l’instant présent. Il n’y avait pas de plus beau moment que celui de la transe brûlante et enfiévrée qui l’étreignait quand elle laissait son corps faire ces mouvements qu’il connaissait si bien, son visage peint devenir celui du renard le temps d’un moment unique pour des spectateurs éblouis. Elle laissait alors la possibilité à ceux qui le regardaient de la voir réellement, ou de se laisser berner par des illusions et plonger eux aussi dans les recoins merveilleux de leurs rêves et de leurs espoirs.

Sous les applaudissements, Héloïse passa entre les gens du village, son visage masqué et son costume chatoyant attirant les petites mains d’enfants, les piécettes tombant de celles plus adultes dans son chapeau. Héloïse apprécia le tintement de la ferraille tout en claquant des dents aux plus petits qui faisaient semblant d’avoir peur tout en riant. Dame Goupil virevolta une dernière fois avant de disparaître dans le cœur de la nuit.

Dès l’aube, elle était déjà sur les routes, la main posée dans la fourrure épaisse de Floki. La moisson avait été bonne et Héloïse pouvait se permettre de prendre son temps avant de rejoindre le prochain village, ou la prochaine ville. Les oiseaux et les grenouilles l’accompagnaient tandis qu’elle humait l’air encore chargé de rosée. Le voyage continuait.