« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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La vue des Montagnes Lunaires lui soulève le cœur. Et c'est toujours pareil, elle a beau les quitter quelques jours, y revenir lui fait plaisir. Elle ne laisse cependant pas transparaître ses émotions, mais l'on jurerait voir son regard briller. Et ça lui vient par frissons, l'envie de se décrocher du cortège pour aller la saluer d'elle-même. Elle stoppe alors le trot de son cheval et sa garde porte toute son attention sur elle. « Allez en avant, je connais le chemin. Dites à mon père que je vais juste près du Lac » Inutile d'en donner les raisons, ni de débattre plus en avant de ses décisions. Opale se détache du groupe pour emprunter un sentier qu'elle connaît pour l'avoir emprunté nombre fois. Même par la neige en tas cachant les délimitations naturelles du passage, elle reconnaît le chemin. Et l'allure vive, les sabot du destrier frappent le sol. Opale retire son chapeau pour le ranger dans une besace accrochée sur le train de son cheval, laisser ses mèches noires à l'air libre. Quelques minutes de galop entre les arbres, et cette impression familière de retrouvée après quelques semaines trop tirées et trop protocolaires. Opale a besoin de ses instants de solitude où il n'y a plus qu'elle et la nature. Elle a trouvé là la possibilité de faire table rase sur ses pensées et ses problématiques, le silence favorisant sa réflexion.
Elle trouve la tranquillité d'un lac aux parcelles gelés dérivant doucement sur l'eau, descend de son cheval et souffle un bon coup. La buée sortant d'entre ses lèvres, elle retire ses gants pour aller plonger ses doigts dans l'eau gelée. La vue ici sur la montagne est imprenable, d'ici l'on ne voit pas la moindre habitation. Pourtant le territoire Dunling est vaste, il suffirait qu'elle fasse le tour du lac pour en apercevoir les mines occupées. Le voyage n'a pas été difficile, mais parce certaines journées pluvieuses elle peut trouver le temps long, sauf quand la calèche ne passe plus les chemins étriqués des montagnes et qu'elle monte de nouveau à dos de cheval. L'air devient de nouveau respirable et c'est bien moins fatiguant. Sur ces quelques instants dans le cercle de ses songes, là où le silence lui permet de rafraîchir son esprit, Opale ajuste son manteau aux broderies luxueuses et remonte à cheval. Si elle met trop de temps on risque de partir à sa recherche et n'a pas envie de se retrouver avec des reproches sur le dos qui donneront l'occasion à son frère d'enfoncer le couteau dans la plaie. Opale remonte sur Styrkur et ils avancent en bordure de lac, en ayant l'intention de prendre un autre chemin pour remonter jusqu'à la demeure familiale. Un chemin certes plus étriqué mais son cheval a l'habitude, il est robuste et résiste au blizzard, elle veille juste à là où ils doivent passer. Et puisqu'ici les gens viennent moins en hiver les chemins ne sont pas déblayés par leur passage, elle ne veut pas que Styrkur ait des difficultés à marcher sur la glace avec ses sabots tandis que celle-ci se présente en avant. Un détour donc, qui lui prendra quelques cinq minutes supplémentaires mais au moins il ne glissera pas.
C'est là rugissant dans les fourrées enneigées, un bruit l'interpelle et soudainement la source jaillit face à eux. Une panthère des neiges dont l'agressivité lui fait penser qu'elle était pourchassée. Son cheval prend peur et se cabre, faisant tomber sa cavalière à la renverse dans un cri de surprise. Elle s'enfonce dans la neige. Ça se passe trop vite pour qu'elle ait le temps de faire quoi que ce soit et son cheval s'échappe de peur. Opale se relève assez rapidement, faisant face à la panthère qui la fait reculer en lui montrant ses crocs. Elle n'en a jamais vu dans le coin, du moins pas aussi proche des habitations. Elle n'a rien pour se défendre, n'est jamais armée puisqu'elle a sa garde avec elle sur le chemin. Son cœur cogne d'angoisse dans le creux de sa poitrine, un bref regard en arrière, courir est la dernière des solutions si elle ne veut pas passer pour une proie à attraper. En deux foulées elle se ferait tuer de toute manière. Il lui faudrait calmer l'animal, trop de choses passent dans son esprit.
▬ LES PARCHEMINS : 209 ▬ L'AME : V. ▬ LE REGARD : Mark Rowley. ▬ LE TEMPS : 32 ans. ▬ LE SANG : Thoron. ▬ LE FEU : célibataire. ▬ LE DESTIN : avant-garde de l'escouade d'émeraude, noble paria de Calendyr. ▬ LE PACTE : le régiment du lion. ▬ LES ROSES : 3609
Mer 1 Avr - 13:01
Slayer of the storm-snow
Le chasseur posa un genou à terre pour examiner les traces. Un sourire se forma sur son visage. Elles étaient toute fraiches. Sa proie n’était plus bien loin. Aster remonta en selle, et talonna doucement son cheval pour la faire avancer dans la direction indiquée. Cela faisait plusieurs jours qu’il arpentait les montagnes en quête de la bête qu’on lui avait demandé d’y traquer sans grand progrès. Mais depuis que la neige avait cessé de tomber, le pistage était devenu bien plus aisé. Et il sentait à présent qu’il touchait au but.
Maverick avançait au trot, Aster veillant à le faire passer par des chemins facilement praticables, lorsqu’un cri retentit. Sans la moindre hésitation, le cavalier lança sa monture au galop en quête de son origine, et la rencontre d’un cheval en fuite galopant dans le sens opposé lui indiqua qu’il était sur la bonne voie. Lorsque la bête apparut enfin dans son champ de vision, il retint un juron entre ses dents. Elle n’était pas la seule créature qu’il puisse voir. Et l’autre était bien trop humaine et habillée pour que le soldat se réjouisse de sa découverte.
Aster sauta à terre, s’empara de son arbalète, la chargea en vitesse d’un carreau et tira sur la panthère en ne visant que sommairement. Dans d’autres circonstances, il aurait pris son temps pour s’assurer que si le projectile n’était pas fatal, il soit au moins assez bien placé pour rendre la mise à mort plus aisée. Mais dans cette situation, il ne cherchait même pas nécessairement à la blesser, uniquement à attirer son attention. Les deux seules choses dont il avait dû s’assurer étaient la rapidité du tir, et veiller à ce que le carreau n’atteigne pas la demoiselle par mégarde. Fort heureusement, le tir remplissait ces deux critères.
Le carreau fendit l’air pour aller se planter dans le flanc du félin, ce qui lui fit perdre l’équilibre et s’effondrer avant qu’il n’ait pu atteindre sa proie. À peine le carreau était-il parti qu’Aster avait lâché son arbalète dans la neige pour pouvoir tirer son espadon du fourreau qui était accroché à la selle de son cheval. Une claque sur la croupe de celui-ci l’intima de fuir, et Aster se précipita vers la bête en criant afin d’être sûr qu’elle concentre son attention sur lui plutôt que sur la demoiselle. Lorsqu’il fut certain que le félin n’avait d’yeux que pour lui, il arrêta sa course et se mit en garde, la pointe de l’imposante épée dirigée vers le fauve. Il voulait le faire approcher, à la fois pour assurer la sécurité de sa victime, mais aussi pour s’octroyer la position de force. Et il eut ce qu’il réclamait.
Grognant à son attention, la panthère semblait avoir complètement oublié la présence de la femme. Aster laissa échapper un soupir de soulagement. Son adversaire avançait vers lui d’un pas souple et décidé, qui ne laissait aucun doute sur ses intentions. Aussi, lorsque la bête lui bondit dessus, le soldat fit un pas chassé sur le côté et sa lame fendit l’air d’un arc de cercle qui blessa l’animal à la patte et l’envoya rouler dans la neige, la teintant de pourpre. Aster se déplaçait lentement, sans jamais quitter la menace des yeux, tapant du pied à chaque pas. C’était à la fois une manière de se faire plus intimidant, et un moyen de déterminer ce qui se trouvait sous la neige. Au bout de quelques pas, il sourit et s’arrêta, défiant sa cible du regard. La réaction ne se fit pas attendre, puisque la panthère bondit à son encontre. Aster planta alors la garde de son espadon dans le sol, pointant la lame vers l’ennemi de ses mains gantées. Le rugissement de la panthère et le hurlement du loup se mêlèrent dans le vent glacial, puis plus rien.
Le silence finit toutefois par être perturbé par les toussotements d’Aster qui peinait à se dégager de sous la bête qui s’était empalée sur sa lame. À force d’efforts, il parvint enfin à s’extirper, et tira sa dague de son fourreau pour l’enfoncer dans la gorge du fauve, s’assurant ainsi de sa mort. Il se retourna ensuite, et s’appuya contre le corps encore chaud pour tenter de retrouver son souffle.
Tout un tas d'idées défilent, alors qu'elle voit l'agressivité de l'animal, ça finira fatalement en bain de sang. Elle se demande si elle va avoir mal, a l'idiot espoir que l'épaisseur de son manteau la protégera des morsures. Mais dans la réalité elle sait la puissance de leurs mâchoires, elle ne fera certainement pas la différence. Sous l'emprise de l'angoisse, venant lui glacer le sang, Opale essaye de se faire la moins agitée possible. Peut être qu'elle finira par détourner son attention. Un pas en arrière, mains devant, elle fait tout pour ne pas croiser le regard de l'animal par crainte que la panthère prenne cela comme une provocation. C'est tout ce qu'elle peut faire, elle ne saurait pas se défendre en cas d'attaques. Opale envisage la fin, ne pensait pas périr de cette façon et pense à sa famille qui sera choqué d'apprendre de quelle manière elle a été emportée.
Mais tout espoir est pas vain, le bruit saccadé d'un cheval frappe le sol, quelqu'un arrive dans leur direction. Elle aperçoit la silhouette d'un cavalier armé. La panthère recule, les oreilles en arrière, la gueule ouverte de ses grognements. Et l'homme descend de son cheval pour blesser l'animal de son arbalète. Une main portée à son cœur, elle se retient de pousser un cri quand elle voit la panthère sauter sur le chasseur. Opale comprend bien qu'il essaye de détourner l'attention de l'animal pour qu'il ne s'attaque pas à elle. Elle lui facilite le travail et disparaît derrière un arbre en bordure du chemin. Elle se fie alors au bruits, à la respiration féline devenue difficile et à ses grognements terminés par des couinements. Bien qu'elle se sente soulagée, elle sait que ce n'est pas fini et que d'un coupe de patte l'animal peut inverser la tendance. Le pouls s'accélère, elle prie pour la survie de cet homme et de la sienne. Mais le silence revint, la rapidité de l'événement témoignant de l'expérience de cet homme avec les animaux sauvages. Il était bien assez équipé pour.
Opale passe son minois à découvert pour observer la scène. La bête étalée sur le corps du chasseur, tous deux immobiles. Alors elle n'hésite pas un seul instant pour aller jusque vers le chasseur qui entre temps se libère du poids de l'animal vaincu. Genoux dans la neige aux côtés de sa silhouette, les yeux grands ouverts d'inquiétude elle se penche au dessus de lui pour vérifier que tout va bien. « Par tous les dieux vous êtes arrivé au bon moment. Êtes vous blessé ? » A première vue non, si ce n'est peut être ses vêtements qui auraient pu souffrir de griffures et déchirures, la vue du sang n'est visiblement pas celle de cet homme. Elle vérifie, se moque d'imbiber ses doigts de rouge ou de salir ses vêtements. Sur les routes il leur arrive de se faire attaquer, par des créatures ou bien par des bandits qui convoitent les gemmes précieuses qu'il leur arrive de transporter. Une main logée à son épaule, l'autre sous le bras du guerrier elle l'aide à se redresser, l'asseoir pour vérifier qu'il soit en possession de sa pleine conscience. La panthère n'a pas eu le temps de toucher à Opale et si il n'était pas intervenu le bilan aurait pu être lourd. Mais il était visiblement armé pour cette bestiole ce qui lui fait croire qu'elle est la personne la plus chanceuse de cette terre a cet instant. Soulagée, ses mains tremblent encore de la soudaine terreur qui l'a traversée mais porter assistance à la personne qui lui a sauvé la vie lui semble plus important que ses propres états d'âme. « Elle ne s'approchent pas si près des habitations en général. » Commente t-elle à propos de l'animal dont le corps est étendu à leurs côtés. « Je vous remercie d'être venu à mon aide. » Elle a conscience qu'il n'est pas foncièrement venu pour elle, mais elle a conscience que le moment tombait à pic. La moindre des choses est de se montrer reconnaissante, parce qu'il a certainement dû prendre des risques supplémentaires pour lui assurer aucun dommage.
▬ LES PARCHEMINS : 209 ▬ L'AME : V. ▬ LE REGARD : Mark Rowley. ▬ LE TEMPS : 32 ans. ▬ LE SANG : Thoron. ▬ LE FEU : célibataire. ▬ LE DESTIN : avant-garde de l'escouade d'émeraude, noble paria de Calendyr. ▬ LE PACTE : le régiment du lion. ▬ LES ROSES : 3609
Mer 1 Avr - 20:41
Slayer of the storm-snow
Aster pensait pouvoir profiter d’un instant de répit bien mérité après l’effort fourni. Il n’avait besoin que de se reposer quelques instants, peut-être fermer les yeux un petit moment, deux minutes suffiraient. Mais cette perspective devint difficilement envisageable lorsqu’il entendit les pas pressés se rapprocher.
« Par tous les dieux vous êtes arrivé au bon moment. Êtes vous blessé ? - Je vais bien, je vais bien. »
Mais malgré cette réponse, la jeune femme semblait inquiète. Elle tâta sa tunique, visiblement à la recherche de blessures, n’hésitant pas à salir ses gants d’un sang qui n’était pas le sien. Elle lui apporta de l’aide pour qu’il se redresse et s’assoit convenablement, sans même lui demander s’il en avait besoin. Et pendant tout ce temps, stupéfait par cet élan de bonté dont elle faisait preuve à l’égard d’un étranger, Aster la regardait. Il observait ses grands yeux bleus, sa chevelure d’ébène, son visage marqué d’une légère panique qui lui tira un sourire en coin. Quelque chose chez elle suscitait sa curiosité, et il n’arrivait pas vraiment à mettre le doigt dessus. Aster finit par empoigner doucement les mains tremblantes de la belle, et reprit la parole d’un ton qui se voulait rassurant.
« Je n’ai rien, je vous assure. »
Ce n’était peut-être pas totalement vrai. Il ressentait une vive douleur là le fauve s’était écrasé sur lui, mais ce devaient être une ou deux côtes cassées tout au plus. Il avait survécu à pire. Relâchant son emprise sur la demoiselle, il dégagea la neige qui s’était accumulée sur ses vêtements, profitant de l’instant pour tenter de contrôler sa respiration. Il sentait ses propres membres trembler, mais pas de froid. L’adrénaline du combat parcourait encore son corps.
« Elle ne s'approchent pas si près des habitations en général. Je vous remercie d'être venu à mon aide. - Si je puis me permettre, vous balader seule dans les montagnes n’est probablement pas la chose la plus sensée que vous ayez pu faire. »
Le soldat accompagna sa remarque d’un sourire en coin pour donner de la légèreté à ses mots, mais elle n’en restait pas moins honnête. Une personne seule dans la nature était considérée comme une proie facile pour tout type de prédateur, qu’il fut humain, animal ou autre. Les femmes l’étaient encore davantage. D’autant plus que les habitants des environs étaient conscients de la présence de l’animal puisque c’était sur leur demande qu’il s’était mis à sa recherche, et donc qu’il avait pu venir à son aide. Mais tout cela, Aster se retint bien de le mentionner. Au lieu de ça, il se releva péniblement, en faisant attention à ne pas trop forcer sur ses côtés.
« Vous devriez peut-être détourner le regard. »
Du pied, Aster fit rouler la panthère pour lui permettre de saisir la garde de son espadon. Il tira ensuite dessus pour l’extraire du corps de l’animal, imperturbable face au son écœurant que produisait la lame ondulée en tranchant la chair sur son chemin. Une fois cela fait, il siffla à l’attention de son cheval pour lui signifier de revenir, et tira d’une sacoche sur la selle un linge décoloré qu’il utilisa pour essuyer le sang présent sur son épée et sur sa dague. Il rangea ensuite les deux armes dans leurs fourreaux respectifs et remonta en selle, tendant la main vers la jeune femme pour l’inviter à monter avec lui.
« Venez. J’ai vu la direction dans laquelle est parti votre cheval. Avec un peu de chance, il est encore dans les parages. »
Il a l'air entier, non pas forcément au top de sa forme mais l'adrénaline doit redescendre. Il fait de son mieux pour la rassurer, presse doucement ses mains au creux des siennes et la ramène à un rythme normal. Opale lève les yeux vers les siens, puisqu'il lui assure qu'il va bien elle accepte de le croire et d'arrêter d'en faire trop, le laisser prendre son temps pour retrouver ses esprits. Elle acquiesce, simplement, reste à ses côtés au cas où il ait besoin d'aide quand ses mains lâchent les siennes. Alors d'une envie de banaliser la conversation, passée sur la bête, elle avoue ne pas en voir souvent et ne s'attendait pas à recevoir une leçon de morale. Elle fronce les sourcils, elle sait qu'il a raison mais pour rien au monde elle ne voudrait cesser ses chevauchées seule, elle en a besoin pour laisser aller toute la pression qu'elle a sur les épaules depuis sa naissance. Il s'agit de moments privilégiés sur lesquels elle n'est pas prête à tirer un trait dessus. Mais elle y pense, peut être, avec un garde qui reste non loin d'elle ce serait déjà bien plus sage. Elle n'en rajoute pas, c'est qu'ils ne sont pas assez proches pour qu'elle se confie sur ce dilemme là, peut être plus tard.
Il se relève, elle fait de même, prête à lui donner appui si besoin et remarque une petite difficulté pour se remettre totalement sur pieds. Elle n'en demande pas plus d'explications sur son état car il lui conseille aussitôt de se tourner, protéger son regard d'une scène pouvant lui faire tourner de l'oeil. Opale obéit sans broncher, préférant ne pas assister à la scène d'extraction de son arme dont les bruits font réagir sa chair d'horreur. Opale serre les dents et finalement se retourne vers le chasseur qui nettoie l'arme avant de la ranger. Maintenant il lui faut retrouver son cheval et regagner la demeure du seigneur son père. Son sauveur lui propose une fois de plus son aide, pour retrouver Styrkur et elle apprécie le geste, fend un léger sourire. Ainsi elle attrape la puissante main du soldat et force sur son bras pour se hisser à son cheval, placée derrière lui. Elle ne le connaît pas mais le moment est mal choisi pour faire des manières. Malgré les risques qu'on puisse l'enlever pour les rançons astronomiques que l'on peut réclamer à son père elle voit et a le pressentiment qu'il n'est pas homme à détenir une pauvre jeune femme en échange de quelques pierres. Opale s'installe, lisse les pans de sa robe pour ne pas laisser apparaître ses chevilles et noue ses bras à la taille du chasseur. Il sent l'herbe fraîche, le feu de camp, il doit avoir l'habitude d'être dehors plusieurs jours et de traquer ce bêtes. Elle n'essaye pas d'aller trop vite sur ses conclusions, de toute façon elle compte bien apprendre à connaître celui qui a empêché son sang d'imbiber la neige aujourd'hui. Alors que ses bras serrent la taille du chasseur après quelques foulées du cheval Opale fronce les sourcils, sur les secousses du cheval elle remarque que ses bras son mal placés et doivent appuyer à un endroit où il a dû être blessé par un combat puisqu'elle a l'impression de le sentir gêné par quelque chose. « Mais vous êtes blessé ! » Elle insiste et retire soudainement ses bras d'autour la taille de l'homme et s'accroche à la selle pour ne pas tomber du cheval, pas une seconde fois.
« Je l'entends à votre respiration, c'est inutile de me le cacher. » Opale n'est pas guérisseuse, quand bien même elle aurait souhaité en connaître les bases pour faire face à telles situations ; dans l'immédiat bien plus utile que d'apprendre l'histoire et de la savoir sur le bout des doigts. « J'enverrai la garde chercher mon cheval, emmenez nous à la demeure Dúnling je vous prie, que vous puissiez vous faire soigner ! »
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Jeu 2 Avr - 12:01
Slayer of the storm-snow
Aster serra les dents lorsqu’elle tira sur son bras pour se hisser avec lui sur le dos de Maverick. Décidément, il avait bien quelque chose de cassé. Mais il préférait ne pas y penser pour le moment. Ses plans étaient tout à fait simples. Il comptait bien aider la belle à retrouver son cheval, puis l’escorter jusqu’à la ville la plus proche. Là-bas, il informerait les habitants que la menace animale avait été neutralisée. Puis il ferait le plein de provisions, se fournirait en spécialités à ramener avec lui et en alcool fort pour supporter le trajet, et il irait retrouver son escouade et les mains miraculeuses d’Asra. Évidemment, il pourrait chercher un guérisseur local qui puisse au moins alléger ses maux, mais Aster avec ses petites habitudes à présent, et n’appréciait pas particulièrement d’être examiné par n’importe qui.
Le cavalier claqua de la langue, et sa monture se mit au trot, suivant la direction indiquée par les rennes. Aster guidait Maverick vers le sentier qu’ils avaient traversé plus tôt. Les bras qui l’entouraient le mettaient mal à l’aise, appuyaient par moments sur ses flancs endoloris, lui tiraient de multiples grimaces et quelques toussotements, qui n’étaient pas pour arranger sa condition. Il essayait de détourner son attention de la douleur en se concentrant sur les traces de sabot dans la neige, quand la jeune femme derrière lui s’écria.
« Mais vous êtes blessé ! »
Les yeux d’Aster se fermèrent, et il soupira de dépit. À y réfléchir, c’était aussi pour ce genre de raisons qu’il n’avait pas le même désir d’être un chevalier servant accourant au secours des demoiselles en détresse que pouvait ressentir Alistair quotidiennement. Il se contentait parfaitement d’être un soldat parmi tant d’autres, et laissait avec grand plaisir la reconnaissance à son capitaine. Lui, au moins, savait la gérer. Mais de l’expérience d’Aster, la reconnaissance venait trop souvent avec un intérêt nouveau pour la personne qui en était le centre, et c’était tout le contraire de ce qu’il recherchait. Trop souvent, cela donnait lieu à des discussions stériles, des questions sur lui, ou bien comme dans cette situation, un souci exagéré pour son état, qui n’avait pas lieu d’être.
« Je l'entends à votre respiration, c'est inutile de me le cacher. J'enverrai la garde chercher mon cheval, emmenez nous à la demeure Dúnling je vous prie, que vous puissiez vous faire soigner ! »
Aster tira sur les rennes pour faire s’arrêter Maverick qui glissa sur quelques centimètres dans la neige, et se retourna vers sa passagère pour l’observer de nouveau. Il avait connu les Dúnling, à une autre époque, dans une autre vie. Et sa manière de s’exprimer lui indiquait qu’elle était l’une d’entre eux, ou très proches d’eux. Plutôt une figure d’autorité, d’ailleurs, vu comme elle comptait donner des ordres à la garde du domaine. Aster fronça les sourcils.
« Qui êtes-vous ? »
Dernière édition par Aster Celes le Ven 3 Avr - 15:57, édité 1 fois
Il ne neige plus depuis quelques jours, néanmoins la neige tiendra encore de longues semaines, jusqu'à ce que le soleil annonce la saison du printemps et fasse tout fondre. Il faut alors prendre garde aux chemins que l'on prend, parfois la rosée sur de la neige tassée rend les sentiers glissants et particulièrement désagréables pour les chevaux. Surtout lorsqu'il s'agit de pentes. Son sauveur a l'air de le savoir, il emprunte avec vigilance un sentier et elle a juste à se laisser guider. Mais c'était jusqu'à ce qu'elle entende sa gêne respiratoire qui d'un seul coup l'alarme. Elle lui demande de changer ses plans afin qu'on puisse le prendre en charge et elle ne comprend pas pourquoi cela a l'air de lui poser problème. Pourtant pour elle il est hors de question de laisser celui qui lui avait sauvé la vie avec des douleurs par sa faute, tout service mérite d'être rendu et il est de son devoir de le laisser quitter les terres de sa famille en forme, reposé et restauré. C'est la moindre des choses et elle trouve cela tout à fait normal, sans doute son père le récompenserait d'ailleurs de quelques gemmes. Elle compte y veiller et cela vraisemblablement est prioritaire sur retrouver son cheval qui de toute manière n'a pas dû aller bien loin et que la garde aurait vite fait de retrouver.
Il s'arrête alors soudainement, comme si ses mots avaient fait germer une idée particulière dans sa tête et elle se demande quoi. Elle fronce les sourcils, s'interroge, cela se voit déjà à la qualité de sa tenue qu'elle est fortunée, elle aurait été idiote de lui faire croire autre chose. Opale est alors prise de cours par sa question, si soudaine et qui peut aussi la mettre en danger selon ses intentions. Elle ne croit pas qu'il soit de ces hommes qui la prendraient en otage pour quelques pierres, mais on lui a toujours vivement conseillé une méthode spécifique pour décliner son identité afin que cela ne lui porte pas de préjudice. « Je m'appelle Opale. » Elle répond sans plus d'hésitations. Si il vient d'ici il sait que la branche principale des Dúnling porte des noms de pierre alors il saura forcément son affiliation et cela peut éventuellement dire qu'il ne lui fera pas de mal. S'il est étranger alors il ne saura pas cela et elle sera juste une fille de la région qu'il ramènera en ville. S'en suit un silence dans lequel elle pense analyser sa réaction et pouvoir appréhender la suite. Son regard croise le sien, interroge, sonde, elle lui retourne finalement la question. « Et vous ? Quel est votre nom? » Elle ne connaît pas tout le monde ici, mais elle a aussi envie de mettre un nom sur ce visage qui lui est pourtant toujours aussi étrangement familier.
Visiblement moins agitée qu'au moment de lui demander de l'emmener au domaine souverain pour qu'il puisse se faire soigner. Elle se demande néanmoins comment il fait pour ne pas perdre contrôle avec une blessure qui le fait tousser et grimacer. Juste monter à cheval doit être un supplice, il n'ira pas très loin, qu'il soit assez robuste ou pas. « J'ai l'impression de vous avoir déjà vu. » elle ajoute, parce que plus il lui laisse l'occasion de détailler son visage plus certains souvenirs viennent brouiller son esprit.
▬ LES PARCHEMINS : 209 ▬ L'AME : V. ▬ LE REGARD : Mark Rowley. ▬ LE TEMPS : 32 ans. ▬ LE SANG : Thoron. ▬ LE FEU : célibataire. ▬ LE DESTIN : avant-garde de l'escouade d'émeraude, noble paria de Calendyr. ▬ LE PACTE : le régiment du lion. ▬ LES ROSES : 3609
La jeune femme fronçait les sourcils. C’était compréhensible, Aster devait bien l’admettre. N’importe qui serait surpris par la soudaineté de la question. Mais Aster devait savoir. Son regard se faisait insistant, il avait lâché les rennes. Il était évident qu’il ne repartirait pas tant qu’il ne connaitrait pas l’identité de sa passagère.
« Je m'appelle Opale. »
Les yeux du soldat s’écarquillèrent tandis qu’il la dévisageait une fois de plus, mais cette fois-ci d’un œil nouveau. Aster n’était pas sans connaître les conventions de nommages des Dúnling. Il avait grandi dans les hautes sphères de la noblesse thoronne. Il connaissait certains d’entre eux personnellement. Mais celle-ci n’était pas n’importe laquelle d’entre eux. Celle-ci était particulière, à ses yeux. Au visage angélique et surpris de la belle se superposait à présent un autre visage dans son esprit, bien plus jeune, bien moins attrayant, mais plus familier. Celui d’une petite fille, qui avait autrefois rendu visite à la demeure Celes à Calendyr en compagnie de son père. Une petite Opale, qui, il le réalisait maintenant, aurait très bien pu grandir pour ressembler à cette personne. Sa promise.
« Et vous ? Quel est votre nom? J'ai l'impression de vous avoir déjà vu. »
Aster inclina la tête aussi respectueusement qu’il le pouvait étant donné la position dans laquelle ils étaient. Cette courtoisie durait plus longtemps qu’il n’était nécessaire, mais il s’agissait d’un choix délibéré pour lui. Profitant du fait que ses yeux soient à présent dissimulés à la vue d’Opale, il les ferma pour se donner quelques secondes de réflexion. Puis, ayant rassemblé ses idées, il redressa la tête et plongea son regard dans le bleu de glace des iris de la noble.
« Je vais vous ramener à votre domaine, ma Dame. Vous y serez en sécurité, et vous pourrez envoyer des hommes chercher votre monture, comme vous le disiez. Mais je n’y entrerai pas avec vous. Je doute, de toute façon, que votre père soit ravi de m’y voir. »
Aster parlait d’un ton calme, articulé, qui ne demandait ni réponse ni objection. Il avait dit, il en serait ainsi. Il se retourna alors, saisissant les rennes de Maverick, et claqua une nouvelle fois de la langue pour le faire repartir après avoir été pris d’une quinte de toux. Ses flancs lui étaient à présent plus douloureux, la position dans laquelle il s’était installé pour faire face à sa passagère n’ayant pas dû aider à les ménager. L’ancien noble s’efforça de calmer sa respiration. Il ne pouvait pas se permettre de s’arrêter au domaine Dúnling pour y demander de l’aide. Pas avec le passif qui existait entre le chef de famille et lui. Encore moins avec celui qui existait entre sa passagère et lui. Pourtant, la politesse voulait qu’il lui réponde, qu’il décline son identité. Il serait malvenu de sa part de s’extraire à cette règle, à la fois par respect pour elle, pour l’éducation qui lui avait été conférée, mais surtout pour l’image du régiment et de son escouade qu’il représentait.
« Je m’appelle Aster. »
Ces mots avaient été prononcés d’une voix plus légère. Si légère qu’ils pourraient aisément être emportés par le vent.
Elle ne comprend pas tellement ce qu'il est en train de se passer mais il lui semble ressentir un certain malaise quand elle lui dit son prénom. Opale ne voit pas le visage de son interlocuteur et ne peut donc pas lire ce qu'il y a dans le fond de ses yeux. Un instant se passe avant qu'elle ne puisse de nouveau voir ses yeux, alors il annonce de but en blanc ce qu'il va se passer et qu'l ne rentrera pas dans le domaine. Opale l'interroge du regard mais aussitôt il lui en donne la raison : son père. Alors il connaît son père ? Ça semble être une histoire sérieuse s'il ne compte pas entrer sur les terres du village. Elle n'allait pas protester, même si elle aurait préféré le faire changer d'avis, comprend que ça puisse être difficile et admire l'amabilité qu'il a d'au moins la mener jusque chez elle. La quinte de toux cependant la concerne, il a l'air d'en souffrir un peu et elle se sent désarmée, sait d'avance qu'il ne voudra pas la suivre. Elle lui demande alors son prénom et le cavalier finit par répondre dans un murmure presque imperceptible.
« Vous êtes Aster Celes.. » Elle souffle tout aussi doucement que lui, ne sait pas si le fait de lui rappeler son nom de famille pourrait l'irriter. Mais elle voit à présent de qui il s'agit. Ça alors, ça pour un hasard. Elle ne pensait pas le revoir et surtout pas dans ces conditions là. Elle l'avait déjà rencontré mais était bien trop jeune pour se souvenir de ses traits à l'époque et puis n'avaient pas eu l'occasion de parler. Il ne ressemble pas à son père, si il ne lui avait pas dit son prénom elle n'aurait sans doute pas fait le rapprochement. Et alors elle comprend et fait le lien du souci que cela pose, et c'est tout à fait à son honneur de le prendre en compte. Entrer chez elle alors qu'il n'a pas été au bout de ce qu'on lui demandait ? Car s'il n'était pas parti, à l'heure qu'il est ils auraient dû être mariés. Des années durant il a été son fiancé sans même qu'elle ne puisse remettre un visage sur ce nom. Elle n'a jamais su pourquoi le mariage avait été annulé, on lui avait juste dit qu'Aster ne vivait plus là-bas et qu'il ne serait pas son époux sans réellement donner suite à l'affaire. Les Dunling étaient passés à autre chose, son père ayant bien du mal à offrir sa main, il semblerait qu'il avait sensiblement trouvé son compte avec Aster au vu de son amitié avec son père mais que par la suite, ça avait arrangé le seigneur des lieux puisqu'Opale était plus apte à poursuivre son apprentissage plutôt que de se préoccuper de son mariage. Elle pose une main rassurante sur l'épaule d'Aster « Vous savez.. Mon père ne vous en tient pas rigueur car si ce n'est pas vous ce sera quelqu'un d'autre, il y a bien assez de nobles par ici. » Elle commente doucement, mais a vrai dire depuis il n'a pas tenté de la caser avec tous les déplacements qu'elle fait pour leur famille. Elle se demande alors comment aurait été leur vie s'ils avaient été mariés, mais on ne peut pas changer le destin, s'il avait voulu partir alors ça aurait été pire après avoir échangé leurs vœux.
« Pour tout vous avouer mon père préfère que je me concentre sur les affaires familiales plutôt que que mon mariage et les liaisons commerciales avec votre père n'ont pas été affectées par votre départ, ils ont même trouvé de quoi les renforcer. » Ils ont trouvé de quoi compenser ce que leur mariage allait leur rapporter, un autre contrat d'un autre type de mariage mais puisque cela fonctionnait et que tout le monde y trouvait son compte il n'avait pas besoin de s'en faire. Elle observe son visage alors qu'il a son regard posé sur le chemin, elle ne lui en a pas voulu, de toute façon elle ne le connaissait pas à cette époque là. « Je vous en donne ma parole, laissez moi vous rendre service tout comme vous m'avez rendu service » Elle ajoute finalement. S'il a juste besoin d'être rassuré alors elle saura le faire, mais elle préfère largement qu'il la suive pour voir un guérisseur. Et puis qui sait ils pourraient aussi apprendre à se connaître, elle se sent aussi redevable parce qu'il lui a sauvé la vie, mais s'assurera aussi de son confort et évitera de l'inviter au dîner familial.
▬ LES PARCHEMINS : 209 ▬ L'AME : V. ▬ LE REGARD : Mark Rowley. ▬ LE TEMPS : 32 ans. ▬ LE SANG : Thoron. ▬ LE FEU : célibataire. ▬ LE DESTIN : avant-garde de l'escouade d'émeraude, noble paria de Calendyr. ▬ LE PACTE : le régiment du lion. ▬ LES ROSES : 3609
Aster n’ acquiesça ni ne nia ce constat. Il restait fermement dos à elle, son regard fixé sur le chemin devant eux, comme si s’il l’ignorait elle finirait par oublier qu’il était là, qui il était ou bien ce qu’il avait fait. Il lui tournait surtout le dos pour lui cacher son expression, pour lui cacher le doute et le trouble qui était venu se former sur son visage. C’était encore une personne auprès de laquelle il avait eu des obligations, possiblement parmi les plus importantes. C’était encore une personne à qui il avait fait faux bond. Et les images qui défilaient devant ses yeux, de ce qui avait été, de ce qui était, et de ce qui aurait pu être n’aidaient en rien à atténuer sa culpabilité.
« Vous savez.. Mon père ne vous en tient pas rigueur car si ce n'est pas vous ce sera quelqu'un d'autre, il y a bien assez de nobles par ici. »
La main qui se posa sur son épaule le fit légèrement tressaillir, mais il ne tenta pas de la retirer. Quant aux mots qui parvenaient à ses oreilles, il ne les trouvait pas très rassurants. Le soldat fit la moue face à la manière qu’elle avait eu de présenter la chose, se demandant qui de la fille ou de son père avait pu faire de "si ce n’est pas vous ce sera quelqu’un d’autre" et de "il y a bien assez de nobles par ici" des phrases aussi banales. Comme si un mariage ne signifiait rien. Comme si une union n’était pas sacrée. Comme si n’importe qui pouvait faire l’affaire, que l’on pouvait se lier avec quiconque devant les dieux pour la simple raison que la personne précédente n’était plus disponible.
« Pour tout vous avouer mon père préfère que je me concentre sur les affaires familiales plutôt que que mon mariage et les liaisons commerciales avec votre père n'ont pas été affectées par votre départ, ils ont même trouvé de quoi les renforcer. »
La poigne d’Aster sur les rennes de son cheval se durcit tandis qu’un sourire nerveux naissait au coin de ses lèvres. Bien sûr qu’ils avaient trouvé de quoi renforcer leurs liaisons commerciales. Évidemment que Sorin avait trouvé un moyen d’obtenir ce qu’il désirait même sans son aide. Tout autre cas de figure aurait été surprenant.
« Je vous en donne ma parole, laissez moi vous rendre service tout comme vous m'avez rendu service. - Vous ne me devez rien, ma Dame. Ni votre parole, ni n’importe quel service, pour aucune raison. Je suis déjà grassement rémunéré pour ces services, je vous prie de ne pas vous inquiéter pour moi. »
Sa main gantée vint se poser sur celle de la jeune noble, son regard toujours fixé devant lui. Bientôt, ils arriveraient en son domaine, et cette nouvelle seule le rendait mal à l’aise. C’était l’un des lieux qu’il préférait éviter, parmi ceux qui mettaient en évidence cette trahison qui le rongeait toujours, quinze ans après. Délicatement, sans aucune hostilité, il releva les doigts de la belle jusqu’à ôter sa main de son épaule. Il quitta la route des yeux, tournant son attention vers sa passagère sans la regarder complètement.