Les roses se couvrent d'épines... - Jasper & Nemesis
Ouvre la porte.
« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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Les roses se couvrent d'épines... - Jasper & Nemesis
◭ Nemesis Morrigan
▬ LES PARCHEMINS : 25 ▬ L'AME : Nini ▬ LE REGARD : Sarah Gadon ▬ LE TEMPS : 29 ans ▬ LE SANG : Gwelnaur ▬ LE FEU : Esseulée romantique. Sur lui son regard s'est posé. ▬ LE DESTIN : Derrière la façade : espionne du roi ▬ LES ROSES : 3334
Une belle journée de printemps s'annonce, comme il y en a si peu dans ce pays à la météo capricieuse. En ces lieux, il n'y a bien que les jardins du Roi pour exhiber de jolies fleurs. Jolies mais néanmoins piquantes. Comme si la beauté ne pouvait exister sans une pointe d'ironie.
Les premières roses émergent, des fleurs sublimes et rares, au parfum parfois si délicat qu'elles jurent avec la végétation locale. Ce pays où même les plantes cherchent à faire souffrir les malheureux non-avertis. Elles viennent d'ailleurs et chaque année elles émerveillent les azur de Némésis.
La belle blonde se promène seule, à l'heure où le château dort encore et que la rosée chatouille les chevilles. Pour un instant de répit et de silence. Toucher les pétales du bout des doigts, sentir leur parfum en espérant qu'il soit délicieux, écouter le silence qui caresse les oreilles. Elle aime les roses, elle se sent proche de ces fleurs si belles, si fragiles et pourtant si épineuses. Comme elle, elles s'ouvrent vers l'extérieur pour recueillir les murmures du monde. Et elles ne sont pas vraiment d'ici, dénotant par leur beauté au milieu de cette nature si laide et si vulgaire.
Paupière close, le doigt s'égare, recontre une épine. Sans une grimace elle le lève sous ses yeux afin d'observe la goutte écarlate qui perle sur l'albâtre. Encore plus rouge que la plus rouge des fleurs. Ce n'était pas un hasard, son coeur s'est emballé, ordonnant un mouvement brusque, un sursaut idiot. Elle a entendu des pas, et a réagit bien sottement, trop absorbée par ses pensées. Elle ne se retourne pas, persuadée qu'il s'agit du jardinier.
◭ Jasper Dwyn
âme damnée « près du passé luisant, demain est incolore. »
▬ L'ENVOL : âme condamnée par le pourpre et le noir. en errance entre les murs du palais, entre les mots assassins et les promesses de volupté. ▬ LES PARCHEMINS : 94 ▬ L'AME : callian ▬ LE REGARD : johnny depp ▬ LE TEMPS : 40 ▬ LE SANG : gwelnaur ▬ LE FEU : les yeux qui se plissent sur le passage de l'une, trop mutique pour lui causer encore. la mémoire qui frôle la peau de la favorite, le secret murmuré sur son front trop pâle. ▬ LE DESTIN : voix de son peuple et conseiller d'un roi qu'il adule, qu'il ne peut qu'admirer et qu'il suivra sur les sentiers de la guerre ou dans la tombe. ▬ LES ROSES : 3505
Lun 15 Juin - 11:19
Le soleil parvient enfin à percer l'épaisseur des arrogants nuages de la contrée sanglante. Les alentours de l'orgueilleuse forteresse de pierre se parent de coloris qui chamarrent l'atmosphère pour mieux la départir de sa morosité. Jasper marche, Jasper traque. Il pense aujourd'hui confronter l'insolence et arrimer sa suspicion aux accents d'obsession sur sa peau blanche. Ses allées et venues commencent à se graver dans sa mémoire, mais il n'en connaît pas tout à fait la motivation. Non. Il préfère l'imaginer encore, à force de la surprendre dans son sillage quand elle ne devrait guère s'y trouver. C'est l'absolu d'une rencontre qui continue de se manquer. Toujours. Toujours. Mais pas aujourd'hui, non. Aujourd'hui c'est terminé.
Les soieries de sa robe viennent de disparaître dans le jardin intérieur, qui exhale depuis des jours la saison plus douce qui s'avance jusqu'à eux. Les velléités guerrières elles aussi peuvent déambuler sous le couvert des notes parfumées, on peut bien tuer dans le silence d'une nature épanouie. Mais il ne lui destine pas le trépas. Pas encore tout du moins. Pas avant d'avoir compris qui elle est et pourquoi le mensonge s'épanouit sur ses lèvres ourlées.
Contrairement à ses manières toujours très mutiques, il ne masque pas son pas en s'approchant, même s'il a longuement observé la sensualité qu'elle appose sur les ornements et les fleurs. Rapt presque indiscret que ce moment suspendu qui la laisse tout à fait étrangère au monde, et toutefois inscrite dans sa toile, peinte dans les mêmes couleurs attirantes que celles du jardin qui l'enserre. Bientôt, le sang perle sur son doigt, et aucun sourire ne vient éclairer le visage du conseiller, tandis qu'il murmure : _ À trop s'égarer, parfois l'on se blesse.
Sans demander, et avant même qu'elle ne le confronte, il se saisit de ses doigts comme pour constater du dommage encouru, qu'il juge à la fois prophétique et trop anodin. Le contact est fugace, interdit, conte des enjeux qui demeurent assez indéchiffrables dans les prunelles de Jasper, qui s'arriment à elle avec une intensité peu commune. Il finit par la lâcher, tout en continuant son petit discours : _ À peine un tressaillement, on a connu des dames de parage bien moins habiles à masquer leurs ressentis.
Les roses se couvrent d'épines pour mieux se préserver... @nemesis morrigan
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◭ Nemesis Morrigan
▬ LES PARCHEMINS : 25 ▬ L'AME : Nini ▬ LE REGARD : Sarah Gadon ▬ LE TEMPS : 29 ans ▬ LE SANG : Gwelnaur ▬ LE FEU : Esseulée romantique. Sur lui son regard s'est posé. ▬ LE DESTIN : Derrière la façade : espionne du roi ▬ LES ROSES : 3334
Son cœur a fait un bond dans sa poitrine. Il savait. Il a su au premier bruit de pas. Cette démarche assurée et suffisante.
Il l'a trouble, si bien qu'elle n'a rien appris de valable sur lui, et qu'elle n'a même pas été discrète. Comme un acte manqué pour se faire remarquer. Pourquoi lui ? Pourquoi ces réactions dans tout son être ? Elle ne sait pas, mais elle est certaine que ce n'est pas que son charme et son physique avantageux qui la mettent en émoi. Il doit bien y avoir autre chose pour piquer sa curiosité, une raison moins superficielle. Alors elle cherche, et plus elle l'observe de loin, sans oser l'approcher, plus elle le mystifie et plus elle alimente ses fantasmes naissants. L'alchimiste joue avec elle, et elle, continue de jouer son petit rôle, presque grotesque et sans saveur.
Sourire timide sur les lèvres, mièvrerie affleurant aux pommettes, elle le regarde avec trop de douceur.
- Je m'égare tant... Une vraie sotte !
Éclats de rire, si faux, si réel. Elle est douée dans sa petite comédie. Elle a bien saisi l'allusion, la menace aussi, mais elle n'a aucune raison de se dévoiler. Même si ce rôle est si pesant par moment. Et que cet instant en fait parti. Elle a si peu de moment pour se sentir elle-même, entière, si peu de personnes avec qui elle peut être franche. Elle adore l'aube parce qu'aucune noble ne nécessite sa compagnie, elle continue son travail en écoutant les murmures du silence et en même temps, elle n'a pas besoin de sourire, ni de rougir, encore moins de glousser.
Elle contemple, laisse son esprit vagabonder et son visage se reposer. Et voilà qu'il arrive, lui plus que tout autre, pour briser son moment. C'est de la colère et de la frustration qu'elle ressent et cache avec brio. Puis un peu moins alors qu'il prend sa main. Elle peut sentir son pouls contre sa peau, bien trop rapide et sa poitrine subitement douloureuse.
Elle n'a plus envie de jouer ce rôle, pourtant il le faut, parce qu'il n'y aurait rien de pire qu'un conseiller comploteur et qu'il fait certainement partie des personnes à surveiller le plus étroitement. Et ce même s'il s'agit de sa propre initiative. Si le roi lui fait confiance, elle ne peut pas en faire de même. Ses lèvres tressaillent.
Elle ne peut... Mais alors qu'il a lâché ses mains, elle porte son doigt à ses lèvres et en aspire le liquide vermeille quelques secondes, juste le temps d'arrêter l’hémorragie. Les yeux plantés dans les siens, volontairement provocatrice. Elle retrouve ensuite son petit sourire innocent, comme s'il n'avait rien vu, rien entrevu.
- Les dames ont la peau douce, néanmoins épaisse. Elles feraient plutôt semblant de tressaillir en espérant voir accourir un chevalier servant. Je n'ai aucun mérite, ni habilité je le crains. Si ce n'est que vous avez accouru sans que je n'ai besoin de prétendre. Que puis-je pour vous conseiller Dwyn ?
◭ Jasper Dwyn
âme damnée « près du passé luisant, demain est incolore. »
▬ L'ENVOL : âme condamnée par le pourpre et le noir. en errance entre les murs du palais, entre les mots assassins et les promesses de volupté. ▬ LES PARCHEMINS : 94 ▬ L'AME : callian ▬ LE REGARD : johnny depp ▬ LE TEMPS : 40 ▬ LE SANG : gwelnaur ▬ LE FEU : les yeux qui se plissent sur le passage de l'une, trop mutique pour lui causer encore. la mémoire qui frôle la peau de la favorite, le secret murmuré sur son front trop pâle. ▬ LE DESTIN : voix de son peuple et conseiller d'un roi qu'il adule, qu'il ne peut qu'admirer et qu'il suivra sur les sentiers de la guerre ou dans la tombe. ▬ LES ROSES : 3505
Mer 17 Juin - 18:48
Elle joue la sottise, et la sottise ne lui sied pas. Elle jure avec son teint parfait, une mine toujours altière, et ce regard où couvent des braises qui pourraient bien vous dévorer. Mais Jasper n'en est pas encore aux considérations qui amèneraient à la dévoration, il préfère pour l'instant s'enquérir de ce qui la convoie à la cour, de ce qu'elle pourrait y chercher ou y vendre. De ce qu'elle pourrait y dévoiler ou y enfouir. Les secrets perlent sur ses lèvres comme la rosée vient peser sur les pétales des roses qui les entourent, et pour ce qui se cache ou ce qui se dissimule, le conseiller royal a un appétit toujours renouvelé. Alors il la nargue, alors il la contourne, cherche à voir une défiance dans ce jeu qui s'instaure, pour mieux en rester le maître. Mais c'est si délicat quand on ne connaît ni les règles ni l'enjeu. Nemesis... Parfait épithète pour sa personne, parée de mystères, de mensonges et de roublardise.
Le rire vient s'épanouir, et un instant, fugace et imparfait, Jasper doute du bien fondé de son enquête. Si le mari qu'elle s'est inventé n'existe guère, peut-être n'est-ce là qu'une parure de femme pour éviter les attentions trop nombreuses qu'une beauté comme la sienne ne manque jamais de multiplier. Cependant, quelque chose cloche, quelque chose dissone, et s'il ne parvient pas à en écouter les harmonies les plus impures, c'est que la dissonance maquille ses accords les plus sombres. _ Vous semblez toutefois vous égarer bien souvent dans mon sillage. A moins qu'il ne s'agisse de ces routes que l'on ne peut s'empêcher d'emprunter ?
Elles ont par trop d'attraits pour qu'on l'on puisse éviter de s'y précipiter. Lui plaît-il, en vérité ? Ou bien est-ce l'inverse ? Cela aussi, à force de complots et de jeux troubles, il ne saurait totalement l'avouer ou le dire. L'attirance est pour lui une arme bien commode, ses charmes ont toujours un objet mais ils s'en lassent tout aussi rapidement. Homme à femmes, qui continue de faire jaser, c'est comme sa parure endeuillée, c'est un habit très commode pour quelqu'un qui ne souhaite guère se marier.
La provocation rend l'air presque électrique, les yeux de Jasper suivent la courbe du geste, l'indécence de sa façon de panser sa plaie. Il y a comme un miroir de ce qu'il s'est interdit, une envie encore mutique. _ Vous pourriez bien des choses, Nemesis, mais aujourd'hui c'est l'incohérence qui me contrarie. Cela donne au spectacle des airs de farce. Et vous serez d'accord pour dire qu'une tragédie avouée a plus d'intensité qu'une piètre comédie. Alors... Les mots s'arrêtent, le silence les suspend entre eux, tandis qu'il la contourne une nouvelle fois, comme pour observer ses différents profils, comme si l'un pouvait trahir l'autre. Le masque se fissurer légèrement sous l'hérésie du jeu de lumière. _ Alors, oui, si vous n'avez peut-être guère besoin de prétendre pour me voir arriver, vous semblez préférer une histoire factice quand il s'agit de paraître à la cour. Pourquoi auriez-vous besoin de paraître autre que vous n'êtes, Nemesis ?
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◭ Nemesis Morrigan
▬ LES PARCHEMINS : 25 ▬ L'AME : Nini ▬ LE REGARD : Sarah Gadon ▬ LE TEMPS : 29 ans ▬ LE SANG : Gwelnaur ▬ LE FEU : Esseulée romantique. Sur lui son regard s'est posé. ▬ LE DESTIN : Derrière la façade : espionne du roi ▬ LES ROSES : 3334
Cet homme n'est pas de ceux qu'on trompe aisément, comme elle s'en doutait. Puisqu'il cherche à dévoiler quelque chose, que pourrait-elle lui offrir ? C'est amusant parce que ce qu'elle cache n'a que peu de chose à voir avec le fait qu'elle l'ait suivi. Et la porte de sortie qu'il lui tend de façon un peu trop évidente est bien ce qui l'intéressait réellement. Lui, son regard rusé et ténébreux, son esprit fourbe. Elle s'est conduit comme lorsqu'elle était jeune fille et qu'elle s'était entichée pour la première fois, ce qui est totalement ridicule et en même temps sied parfaitement à son personnage. Sentimentalement, elle ne peut niée être immature. Et d'ailleurs, elle s'est toujours conduit comme ça dès lors qu'un homme lui plaisait. Elle rougit, sans avoir besoin de forcer le trait.
- Si tel était le cas, ce ne serait pas très élégant de votre part que de me forcer à l'avouer. Mais puisque tel est votre souhait, je veillerais à ce que le hasard ne me conduise plus sur ces sentiers.
Nemesis n'est jamais à cours d'idée, encore moins lorsqu'il s'agit de faire culpabiliser son interlocuteur. Son visage se ferme et se tourne, son regard fuit. Pourtant, à l'opposée de Jasper, sa joue ne peut s'empêcher de dessiner un sourire d'amusement, promptement effacée. Tout comme elle se donne l'air de se re-collecter pour reprendre, effaçant alors la perle de sang bien trop suavement.
Elle devrait se sentir insultée par ses mots, ou se montrer comme tel, mais c'est tout l'inverse, elle ressent une grande fierté à berner ainsi tout son monde. Le fait qu'il en soit témoin ne fait que mettre en évidence ses talents. Et cela ne fait que renforcer l'attirance qu'elle pouvait avoir pour lui, voyant en lui son alter ego. Ce n'est pas pour autant qu'elle va s'avouer vaincue, même si elle ne réalise pas à quel point le jeu est dangereux s'il venait à s'imaginer qu'elle est une traître en ce lieu. Il lui tourne autour, l'étudit sous toutes ses coutures, cherchant des brèches qui le conforteraient dans son idée. Et des brèches, il y a en toujours, subtiles et invisibles aux yeux non avertis. Elle le regarde par dessus son épaule, tout en cueillant une rose puis avance de quelques pas, portant la fleur et ses senteurs à son nez. Elle ne s'arrête qu'une seconde pour le regarder à nouveau, le visage à moitié masqué par les pétales, cachant un sourire énigmatique. Elle repart, lâchant la fleur, son autre main survolant les buissons, les effleurant éventuellement. Elle marche doucement, mais ne s'arrête pas.
- Les nobles ne sont que paraître Seigneur Dwyn, il faut jouer à leurs petits jeux pour faire partie des leurs.
Quoi qu'il arrive, elle jouera sa farce jusqu'au bout et continuera de niée quoiqu'il advienne. Pourtant en cet instant, elle ne désire qu'une chose, qu'il la perce au grand jour, même si c'est tout à fait imprudent. Alors comment le mettre sur la voie tout en continuant cette petite comédie ? Et surtout, comment rester désirable une fois sa véritable nature dévoilée ?
- Quel intérêt aurais-je à me montrer telle que je suis, la fille bâtarde du seigneur Morrigan ? Et vous pourquoi avez-vous besoin d'aborder des sujets si indélicats ?
Mais la farce peut toujours devenir une tragédie s'il préfère. Les poings et la mâchoire se serrent et le ton monte légèrement. C'est un point sensible sur lequel elle a elle-même appuyée.
◭ Jasper Dwyn
âme damnée « près du passé luisant, demain est incolore. »
▬ L'ENVOL : âme condamnée par le pourpre et le noir. en errance entre les murs du palais, entre les mots assassins et les promesses de volupté. ▬ LES PARCHEMINS : 94 ▬ L'AME : callian ▬ LE REGARD : johnny depp ▬ LE TEMPS : 40 ▬ LE SANG : gwelnaur ▬ LE FEU : les yeux qui se plissent sur le passage de l'une, trop mutique pour lui causer encore. la mémoire qui frôle la peau de la favorite, le secret murmuré sur son front trop pâle. ▬ LE DESTIN : voix de son peuple et conseiller d'un roi qu'il adule, qu'il ne peut qu'admirer et qu'il suivra sur les sentiers de la guerre ou dans la tombe. ▬ LES ROSES : 3505
Lun 29 Juin - 15:56
Un sourcil qui se soulève de nouveau, comme pour interroger les ombres qu'elle renferme. Jalouse amante de ses secrets, il aimerait y glisser son venin pour troubler le fragile équilibre dans lequel elle se trouve. Bien loin de se douter de ses accointances, qui égalent les siennes, voire les surpassent en cette heure, il croit pouvoir la jeter dans un péril délicieux, et il s'en délecte déjà. En grand fomentateur, il se dit que les poursuites ne sont jamais innocentes, et que si elle s'est portée dans son sillage, ça n'est pas vraiment par attrait, c'est pour trouver les clefs qu'il dérobe à son tour. Alors le jeu prend un autre tournant, surtout lorsqu'elle l'accuse de ce peu de galanterie qui lui fait toutefois rarement défaut. Sauf quand il traque ses proies... _ Ce serait vexant, j'en déduirais alors que vous n'aviez pas succombé à mes charmes mais que vous cherchiez toute autre chose. Et cela me rendrait d'autant plus curieux, ne croyez-vous pas ?
Il fait mine de se pencher comme pour observer la roseraie à son tour, mais c'est bien vers elle qu'il se penche, la surplombant quelque peu, inspirant avec délicatesse les parfums dont elle se pare. Mystérieux et doucereux à la fois, la combinaison parfaite. Peut-être qu'il cherche à voir s'épanouir cette rougeur qu'elle arbore désormais et qui la rend absolument enivrante. Le temps suspendu reprend son cours rapidement, elle se détourne, maquille ses autres réactions qui lui deviennent étrangères. Une fleur bientôt entre les doigts, un nouveau tableau se destine à cette rencontre étrange. Il demeure circonspect, attend les mots qui viendraient le contredire, son visage redevenant d'un sérieux presque dérangeant. L'énigme qui fleurit dans les prunelles de Nemesis rivalise d'attrait avec le ravissant portrait qu'elle propose, les pétales ornant ses traits avec distinction. Jasper se laisse piéger quelques secondes durant, en esprit, l'effeuillage est exquis. _ Alors pourquoi ai-je l'intime conviction que vous resterez toujours en dehors ? Par volonté ou par besoin, je ne sais point encore.
Il s'incline, comme s'il appréciait la marginalité que seuls les esprits élevés choisissent pour mieux observer ceux qu'ils cherchent à piéger. La distance entre eux devient enivrante, c'est comme un préambule à la danse. Il suit d'ailleurs ses pas. À ses côtés, il chemine entre les diverses essences jusqu'à ce qu'elle excave une révélation... Est-ce alors la stricte vérité ou bien la vérité que l'on abandonne pour mieux maquiller les mensonges dont on se pare ? Il ne commente pas la pauvreté de son extraction, la bâtardise est en effet quelque chose de bien peu valorisant à la cour. _ Dans mon métier, la nécessité d'information vaut toutes les indélicatesses en privé, chère amie. Gardons justement les conversations factices lorsque nous devrons les mener devant des regards indiscrets. Il inspire, semble sonder le ciel un long moment comme s'il y cherchait les réponses qu'on lui refuse. Peut-être lui laisse-t-il le temps de se reprendre, tandis que les failles commencent à se dessiner. Ou alors qu'il cherche tout au contraire à s'y engouffrer. Le point sensible ayant été trouvé, il lui suffit d'appuyer plus encore. Ses yeux lui reviennent, perçant, plus sombres qu'ils ne le parurent jusqu'alors : _ Bâtarde donc. Et veuve aussi ? Je croyais que le veuvage, pour qu'il ait une quelconque valeur, devait être précédé d'un mariage ? Il sourit légèrement, comme s'il jouait avec elle. Et c'est bien ce qu'il fait : _ À moins que mes piètres connaissances en la matière ne me jouent des tours, bien entendu.
Les roses se couvrent d'épines pour mieux se préserver... @nemesis morrigan
Mouette / Icon : oldmoney
◭ Nemesis Morrigan
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Attiser sa curiosité, voilà bien ce qu'elle convoite le plus.
Il n'objecte jamais, pas plus qu'il ne répond, faisant en sorte de toujours rediger la conversation sur elle. Comme c'est exquis d'être le centre de l'attention, le centre du monde, de son monde, elle qui a tellement l'habitude d'être en retrait, d'écouter plutôt que de parler. Elle qui a pourtant tout d'un être solaire dans la grisaille de ce pays. Elle qui est l'incarnation de ces fleurs qu'ils contemplent ensemble, trop belle pour cet endroit, mystérieuse, piquante. Qu'il continue à l'observer sous toutes ses coutures, à humer son parfum, à lui ôter chacune de ses pétales. Parce qu'elle ne souhaite rien d'autre que d'être mise à nue, par lui. Elle se languit oui, se languit de savoir comment il va arracher ses pétales, un à un. S'il aura la patience, la persévérence. Si elle-même sera capable de ne pas céder trop vite. Parce que le plaisir est bien là, dans ce jeu de proses et de regards, de roses entre les doigts, de roses aux joues ou aux lèvres. Et ce jeu doit durer des heures, des jours, des mois... Jusqu'à ce que ?
Chaque mot échangé avec lui est exactement comme elle se l'imaginait : troublant, enivrant, exaltant. Boire ses paroles n'est plus une image. Alors même qu'il s'agit de son propre interrogatoire. Elle aimerait l'entendre parler de philosophie, de politique, de n'importe quoi, déclamer de longs discours, elle est certaine de le trouver passionnant quelque soit le sujet, comme elle a adoré l'espionner ces derniers jours, pour son verbe, pour tous ces sous-entendus incompris qu'elle a perçu.
- Il y a pourtant un regard indiscret qui ne m'a pas lâché depuis que vous êtes arrivé, il m'épie, observe chaque détail de mon... anatomie. Aussi intimes soient vos convictions, ce terme ne peut guère s'appliquer à nous, n'étant pas encore votre chère amie justement. Je vous dirais que vos manières sont biens rustres si je ne trouvais pas tout cela fort intrigant.
Regardez-la, Jasper. Ne déviez surtout pas votre regard ailleurs, ne la décevez pas. Mais les questions indiscrètes continues, précisément ciblée cette fois en aveu de mauvais augure. Il sait. Elle s'entête, les excuses fusant avec une facilité déconcertante.
- Décidément... Qui suis-je pour attiser votre curiosité au point que vous ayez fait quelques recherches ? Devrais-je me sentir flattée par toute cette attention ? Vous êtes bien informé, mon cher Alistair est décédé avant que le mariage ne soit prononcé. Cela change-t-il quoique ce soit à ma peine ?
Elle s'était arrêtée pour le regarder cette fois, le laissant s'approcher, le visage fermé, renfrognant un léger agacement, comme un tremblement sur ces lèvres mutines. Pour la première fois depuis le début de ces échanges ils se trouvaient complètement en face l'un de l'autre, se défiant de continuer dans cette voix dangereuse. Elle repris ensuite avec sa façade de veuve éplorée, jouant la tristesse avec brio.
- Nous nous connaissions depuis de nombreuses années et nous nous aimions bien avant d'être promis l'un à l'autre. Mais la vie est injuste, et le veuvage mon ressenti. Maintenant, si vous le voulez bien j'aimerais reprendre ma balade en solitaire, je pense avoir suffisamment répondu à vos questions totalement malvenues et déplacées.
De la peine à la colère d'une phrase à l'autre. Le ton monte soudainement, tout comme la pression dans la veine de son front, les sourcils froncés, elle se détourne. Il n'y a bien que quand elle parle d'amour que cela sonne légèrement faux. Et en même temps, elle peut bien jouer l'outrage tant elle se sent insultée par ses questions qui appuient là où le bât blesse.
Elle lui ordonne de partir mais espère bien sûr le contraire. D'autant qu'elle a toujours des ressources à sa disposition et qu'elle n'hésitera pas à attaquer s'il insiste. Pourvu qu'il insiste.
◭ Jasper Dwyn
âme damnée « près du passé luisant, demain est incolore. »
▬ L'ENVOL : âme condamnée par le pourpre et le noir. en errance entre les murs du palais, entre les mots assassins et les promesses de volupté. ▬ LES PARCHEMINS : 94 ▬ L'AME : callian ▬ LE REGARD : johnny depp ▬ LE TEMPS : 40 ▬ LE SANG : gwelnaur ▬ LE FEU : les yeux qui se plissent sur le passage de l'une, trop mutique pour lui causer encore. la mémoire qui frôle la peau de la favorite, le secret murmuré sur son front trop pâle. ▬ LE DESTIN : voix de son peuple et conseiller d'un roi qu'il adule, qu'il ne peut qu'admirer et qu'il suivra sur les sentiers de la guerre ou dans la tombe. ▬ LES ROSES : 3505
Mer 8 Juil - 19:53
Et son regard s'aimante. Attention amante sous peine d'indélicatesse, il y a de l'intérêt qui se glisse dans les prunelles du conseiller. Il y a de l'intérêt, et un peu plus que cela encore, qui flirte avec le miel du rêve et l'amertume des désillusions. Subrepticement, on le croirait animé d'une lueur plus entière encore, surtout lorsqu'elle le targue d'indiscrétion. Oui, il la regarde, oh oui. Il continue de la deviner et de la déparer, mais il ne sait plus trop ce qu'il cherche à trouver. Ou bien à prouver. A lui, à elle ? Impossible de le dire. _ Pas encore, en effet. Mais tout est une question de persistance à la cour, à moins que ce ne soit d'intelligence. Heureusement pour vous, l'on me dit doté de ces deux qualités... Il penche quelque peu la tête sur le côté, mouvement plein de distinction, comme pour se faire pardonner justement ce peu de manières qu'elle lui reproche, tout en sachant qu'il s'agit là d'une parade, habile certes, mais une parade quand même. Il se mord légèrement la lèvre inférieure puis lui répond, amusé : _ Voyons, dame Morrigan, vous offenser, croyez-le, n'est pas dans mes projets.
Mais il y a comme une menace sous-tendue dans ses propos, une menace qu'il se jure de mettre à exécution, quoiqu'il en coûte, rien que pour goûter sur les lèvres carmin de cette colère qu'elle convoque et qu'elle esquisse, sans jamais forcer le trait. S'il ne croit guère à la naïveté qu'elle arborait lors de leur rencontre, il sait cette colère sourde, il la ressent, presque intimement. C'est une sensation troublante, de celle qu'on arrache au passé qui demeure, ancré quelque part, comme un fer trop lourd qui viendrait toujours chercher à vous faire sombrer. Les abysses en partage, il continue de l'observer et commente, avec une infinie douceur, en décalage de cette menace édictée un peu plus tôt : _ La peine n'a jamais arrêté le cours de l'histoire. Petite ou grande. Même si la sienne, pour lui, prend les allures d'une épopée emplie de mystères vu qu'elle ne consent pas à la partager. Quelque chose cloche dans son petit laïus sur ce fiancé décédé. S'il s'agit d'Alistair Theirin, il n'est pas passé de vie à trépas mais il a fui, suite à des tractations douteuses, dans une contrée étrangère. Et aux dernières nouvelles, il avait bien 62 ans passés... Loin de lui l'idée de médire sur les amours profondes d'un vieillard et d'une jeune donzelle, mais tout de même. Il laisse cependant son mensonge s'enfoncer dans sa chair, ils sont trop proches soudain, et leurs prunelles s'enchâssent pour mieux s'élancer dans la guerre. Éclat mutin chez elle, férocité gravée chez lui, un mélange explosif qu'il serait bien malvenu de renverser.
La fuite est commode, mais alors qu'elle se détourne, il se permet d'attraper son bras pour mieux la retenir, pour mieux la poursuivre aussi. Il lui emboîte le pas, chemine à ses côtés. Ses doigts demeurent, délicatement posés sur l'étoffe de sa robe, afin de prolonger cette proximité qui l'enivre. Il ne l'observe plus mais il ajoute, railleur : _ Ne peut-on pas cheminer à deux, mais éminemment solitaires, ma dame ? Nous ne nous connaissons pas, alors nos solitudes peuvent aisément se mélanger, je gage. Surtout que vous me parlez d'amour, et voyez-vous, j'ai un goût incommensurable pour les histoires tragiques. Même si... Un souffle en suspend, ses yeux qui glissent à l'orée de la nuque, courbure enchanteresse qu'il a toujours adorée chez les femmes. _ ... Je vous ai entendue, cette peine, ce chagrin toujours palpable chez vous. Comment pourrais-je seulement douter d'un sujet que vous semblez manier en connaisseuse.
Mais la moquerie est là, dans le creux de la tessiture, dans les accents qu'il appuie sur certaines syllabes, comme pour lui démontrer que quoiqu'il prétende, il n'est pas dupe. L'amour, la passion, et la peine qu'on en retire, il les connaît par coeur, il les connaît encore. Et elle, elle ne sait pas ce que cela procure, ce que cela injurie dans les pensées et dans les espoirs entremêlés. Alors ses iris sombres pèsent, à l'orée de la nuque, tandis que le pas s'alanguit, et qu'ils ont l'air ainsi d'entamer une promenade galante. Pour chercher à accroître ce que son intuition lui murmure, il place la main de Nemesis sur son bras, il inverse les rôles, se fait guide, leur donne des atours charmants, même s'il laisse sa paume reposer sur ses doigts, une brûlure qu'il appose, qu'il distille, quand son pouce semble caressant, au rythme de leur déambulation. Il cherche à savoir si son rôle de composition peut s'élancer dans les errances que seul peut tracer l'émoi. Cette émotion qu'elle prétend si bien contrôler, quand elle est tout simplement prompte à vaciller.
Les roses se couvrent d'épines pour mieux se préserver... @nemesis morrigan
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◭ Nemesis Morrigan
▬ LES PARCHEMINS : 25 ▬ L'AME : Nini ▬ LE REGARD : Sarah Gadon ▬ LE TEMPS : 29 ans ▬ LE SANG : Gwelnaur ▬ LE FEU : Esseulée romantique. Sur lui son regard s'est posé. ▬ LE DESTIN : Derrière la façade : espionne du roi ▬ LES ROSES : 3334
Pas encore. Pas encore, mais bientôt. Le chemin est déjà tracé, juste un peu brouillon, de nombreux détails à peaufiner. Sera-t-il droit et sans détours ou au contraire sinueux et difficile ? Dans tous les cas, il est déjà emprunté et il y a peu d'issues, ou d'échecs, question de point de vue. Telle une fleur au parfum envoûtant, l'attirance, inexplicable et impérieuse, les emporte.
Chacun de ses mots est comme la plus enivrante des boissons. Ses réponses sont parfaites, ce jeu aussi. Elle n'aurait jamais pu espérer mieux alors qu'elle avait pourtant imaginé cette rencontre maintes fois. Une forme d'admiration venait d'éclore, se nourrissant de ses paroles pour s'épanouir dans son regard. Ils partageaient vraisemblablement de nombreuses qualités, néanmoins il semblait être maître là où elle avait encore bien des choses à apprendre. Il la surpassait, elle en était certaine et ça ne le rendait que plus attirant à ses yeux.
Alors si en plus il lui parle de projets... Il évoquait l'espoir, l'avenir, des rêves un peu mièvre de gamine qui voulait faire partie d'un monde qui n'était pas le sien. Derrière les paupières, les pensées se bousculent, hâtives, dépeignant des possibles, des fantasmes un peu fou sans doute. Mais pourquoi viendrait-il à elle avec des projets si ce n'était pas un peu fantasque ? Elle profite alors de sa remarque presque philosophique pour lancer quelques insinuations sincères.
- Je ne peux objecter à une parole aussi sage. Peut-être qu'il serait temps pour moi de regarder à l'horizon en quête d'un autre futur ? Si seulement j'étais prête...
Bientôt, elle fait semblant de fuir, entre tristesse infinie et colère. Une main sur son bras vient la retenir, comme espéré, peut-être prédit. Le contact est grisant. Elle acquiesce bien évidemment à sa proposition, d'un mouvement poli du menton, alors qu'elle retient un léger sourire. Elle a entendu, sa moquerie, ses insinuations, elle n'est pas dupe non plus. Qu'est ce que l'amour ? Un sentiment qu'elle a d'avantage imaginé que vécu en effet, et comment être juste quand on ne l'a pas expérimenté soi-même ? Il a sûrement raison, elle a manqué d'une once de crédibilité.
- Tant de prévenance, soudain ! Je n'aurais cru qu'une histoire si doucereuse puisse vous émouvoir.
Qu'en est-il de lui et de l'amour ? Elle a pu l'observer et connait sa réputation, ce séducteur a t-il déjà aimé ? Est-il seulement capable de s'intéresser à autre chose qu'à la chaire fraîche et à lui-même ? Alors elle enchaîne, moquerie pour moquerie.
- Vous me sembliez tant attaché aux rencontres frivoles, le coeur insensible aux sentiments plus profonds. Les apparences sont toujours si trompeuses, n'est-il pas ?
Aveu esquissé, alors qu'il la conduit au cœur du jardin, délaissant les fleurs pour le labyrinthe et ses haies affreuses. Elle le suit sans sourciller, demi-sourire aux lèvres. Ses doigts se pressent sur son bras, comme si elle craignait qu'il ne la lâche. Le cœur battant alors que sa paume entoure le dos de sa main, électrifié par ce contact. Elle savoure chaque pas, s'amuse du spectacle qu'ils donnent et se laisse aller un peu plus chaque seconde aux sensations de son corps, à la contemplation. Ils ont bien parlé encore un peu avant qu'elle ne lui rappelle ses propres propos, ce cheminement solitaire, mais à deux, l'intiment au silence.
Elle s'étonne de se sentir si bien, accrochée à son bras et très vite l'évidence de leur caractère similaire se manifeste à sa pensée. Une question s'impose alors, puis une autre, et encore une autre. Le masque tombe et l'envie dévorante d'échanger avec lui rend le silence pénible tout compte fait. Elle trépigne, mais se contient encore quelques minutes. Pendant ce temps ils avancent dans les couloirs de verdure, s'y perdant. Elle en tout cas, n'ayant pas bien prêté attention aux sentiers qu'il a choisi d'emprunter. Enfin, au détour d'un nouveau croisement, elle l'arrête d'une légère pression et cède à sa propre curiosité.
- Comment se fait-il que nous n'ayons jamais eu l'occasion de discuter, vous et moi ? Vous êtes conseiller du Roi, je suis... dame de la cours, proche de la Reine. Nos chemins auraient dû se croiser tant de fois.
◭ Jasper Dwyn
âme damnée « près du passé luisant, demain est incolore. »
▬ L'ENVOL : âme condamnée par le pourpre et le noir. en errance entre les murs du palais, entre les mots assassins et les promesses de volupté. ▬ LES PARCHEMINS : 94 ▬ L'AME : callian ▬ LE REGARD : johnny depp ▬ LE TEMPS : 40 ▬ LE SANG : gwelnaur ▬ LE FEU : les yeux qui se plissent sur le passage de l'une, trop mutique pour lui causer encore. la mémoire qui frôle la peau de la favorite, le secret murmuré sur son front trop pâle. ▬ LE DESTIN : voix de son peuple et conseiller d'un roi qu'il adule, qu'il ne peut qu'admirer et qu'il suivra sur les sentiers de la guerre ou dans la tombe. ▬ LES ROSES : 3505
Dim 12 Juil - 14:39
Pendant une longue minute, tandis que le silence l'envahit et l'ensorcelle, il se demande si l'épine ne s'est pas plantée sous l'épiderme, pour y rester. Et y dégénérer, sa langueur, ses envies, et ses poisons. Ils miroitent dans l'onde, l'opacité s'éclaire à chaque coup d'oeil qu'il appose sur elle, et la respiration se fait plus lourde. Comme si l'orage s'annonçait, irrémédiablement. De ces orages auxquels on ne fait qu'aspirer. Sans savoir. Sans même croire. Mais les augures sont là, partout. Partout. L'autre futur qu'elle a évoqué, il s'inscrit dedans, avec la faveur d'une folie obscure, et toutefois éblouissante. Il n'a pas objecté, seul son regard noir l'a longuement sondée, comme s'il cherchait à lire justement si elle était prête ou pas. Ou pas encore. Pas encore...
Il met longtemps à répondre à sa pique. Il faut que les hauts murs de feuillages se dressent tout autour pour qu'il conçoive cette réalité où elle s'est inscrite. Il la savait dans son sillage, mais peut-être pas à ce point-là, même s'il y a quelque chose d'intriguant et également de très flatteur à l'imaginer l'avoir surpris dans quelques propos galants. Peut-être même certains gestes. Loin de ressentir de la gêne, c'est autre chose qui prend emprise sur ses humeurs, qui deviennent bien plus caressantes. La paume se fait serment, elle demeure. A chaque pas, elle s'ancre dans un absolu étrange. De ceux qu'il s'est interdit depuis tant d'années que le découvrir à rebours de cet interrogatoire devenu parfaitement romanesque est étonnant. Cela le désarçonne quelque peu, et il adore cette sensation nouvelle. Il la savoure tandis que les mots s'excavent, avec un calme qu'il n'a pas besoin de singer : _ Les apparences sont des armures qu'il nous faut toujours porter en public. Et bien souvent en privé. Je pense que vous savez cela mieux que quiconque. Ces femmes qu'il fréquente ne le connaissent pas. Il n'y a que sa garde du corps, et confidente, Séraphine, qui sait sans doute de quoi il est constitué, quelles sont ses réelles ivresses. Mais ce plaisir de la chair et de la traque, il en abuse bien souvent pour les informations et les faveurs qu'il en retire. Et puis l'oubli aussi. L'oubli quelques heures durant. A jouer celui qu'il n'est pas vraiment.
Le silence les recouvre. Il a compté au départ, les pas et puis les tournants. Contrairement à elle, il connaît le dessin de ce labyrinthe par coeur, tout simplement parce qu'il s'y retire, soit pour fuir, soit pour s'y cloîtrer en bonne compagnie, sans que l'on puisse aussi aisément le retrouver. Cette simple pensée, glissée tout contre elle, donne des allures plus acérées à son profil. Allures félines. Mais le constat qu'elle finit par formuler, au bout de ces longues minutes qui les emportent dans une très parfaite sérénité, le laisse interdit. Les pas se poursuivent, mais il y a eu un petit arrêt dans leur cheminement. Un accident sur la ligne toute tracée. C'est ce qui rend la fresque si esthétique, ce sont ses imperfections. Et lui qui calcule tout, quand il considère qu'il faudra lui répondre, il ne calcule plus rien. Car il y a une vérité étrange qu'elle souligne. Pourquoi, oui pourquoi, alors qu'elle a été portée dans son sillage, comme une ombre effleurée dans sa course folle, sa course au pouvoir, pourquoi ne s'est-il jamais retourné pour la confronter. Avant aujourd'hui. Avant ce labyrinthe, autour d'eux tressé ? Et qui fleurit, jusque dans la tête. Ramifications brûlantes, dans les veines.
Il attend que le décor très ramassé, tandis que les couloirs arborés semblent se resserrer tout autour, prenne une sorte d'élan, et s'ouvre avec la brutalité des premières découvertes sur un cercle parfait. Il y grimpe du jasmin, mais à cette heure de la journée, il distille un parfum bien moins capiteux qu'aux heures les plus profondes de la nuit. Un mouvement, un autre pas, il ne sait pas trop comment cela s'est dessiné, mais les voilà arrêtés, elle a le dos contre les fleurs, une couronne de mariée. Funèbre ou pas ? Il ne sait pas... Il lui fait face, mais leurs mains se sont entremêlées, toujours jointes. Le serment est entier. Il souffle : _ Peut-être tout simplement parce que je ne vous ai pas jugée prête, jusqu'alors. Vous l'avez avoué vous-même... Peut-être aussi parce que la peur l'a envahi à l'idée de la rencontre, car sa curiosité dévorante à elle est teintée d'une autre harmonie que celle que l'on chante à son endroit, d'habitude. Il y a trop d'envie, trop de questions. Une avidité. Un miroir aveuglant à des passions enfouies. Et il se demande, oui il se demande, s'il faut risquer de les excaver des enfers où elles ont été soigneusement scellées. Pas uniquement parce qu'il ne sait pas qui elle est, et quels sont ses motivations. Il serait bien trop simple de se dissimuler derrière cette incertitude. Son autre main s'élève jusqu'à sa joue, il y dessine une caresse, ou peut-être une condamnation. _ Le serez-vous, Nemesis ? Le serez-vous lorsqu'il le faudra ? Son prénom le fait sourire et le trouble à la fois. Saveur acidulée, où se niche l'ivresse et l'inconnu. Deux ondes charmeuses et à la fois dangereuses.
Les roses se couvrent d'épines pour mieux se préserver... @nemesis morrigan
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◭ Nemesis Morrigan
▬ LES PARCHEMINS : 25 ▬ L'AME : Nini ▬ LE REGARD : Sarah Gadon ▬ LE TEMPS : 29 ans ▬ LE SANG : Gwelnaur ▬ LE FEU : Esseulée romantique. Sur lui son regard s'est posé. ▬ LE DESTIN : Derrière la façade : espionne du roi ▬ LES ROSES : 3334
De quelle pièce s'agit-il ? Comédie ? Tragédie ? Romance ? Ont-ils réellement réussis à laisser la farce derrière eux ? Ces piètres scènes à l'humour douteux. Les apparences trompeuses, elle les connait si bien, elle qui n'est que tromperie à chaque instant de sa vie et depuis si longtemps qu'elle en arrive parfois à se duper elle-même. Il sait tout cela et cherche la vraie Nemesis, du moins c'est ce qu'elle croit, sans comprendre pourquoi. Alors l'alchimie s'impose comme une évidence, la seule déraison possible dans cette scène romantique. Mais les apparences, les siennes sont aussi troublantes et il en abuse pour perdre son esprit comme il est en train de la perdre au sein de ce labyrinthe. Nemesis veut y croire. Il y a tout à vrai dire pour se laisser bercer par l'illusion que la foudre les a frappé, a commencé par l'électricité qui parcourt leur peau collée. La marche silencieuse laisse place aux ressentis, s'ouvre sur un monde où le désir s'invite. Il est là et difficile à ignorer, au rythme de leurs pas, au rythme de leur coeur qui battent à l'unisson. Ses sens en émois perçoivent le moindre petit frémissement de son derme, le plus léger bâttement de cils envers elle, chaque contraction et décontraction. Les signaux sont envoyés dans tout son corps, jusque dans les sphères les plus intimes. Et chaque pas, chaque seconde de ce silence bruyant ne fait que rendre ses émotions plus intenses. Tout est si lent dehors alors que tout s'accèlère à l'intérieur, son souffle, son coeur, son désir. Et elle se perd, elle se perd un peu plus dans l'admiration qu'elle lui voue, dans des envies enfouies, dans des sentiments naissants, qu'elle avait déjà commencé à nourrir. En même temps que des fleurs apparaissent, comme un signe de plus en faveur de l'évidence. Elle ne serre plus son bras, mais ses doigts au dessus des siens.
L'instant d'après, ils sont arrêtés, coincée entre la haie et lui, quelque part au paradis de cet instant. Il lui semble qu'il lui a pris son autre main, que c'était son initiative. Ses mots sont doux, une véritable liqueur à laquelle il est difficile de résister. Elle succombe si facilement à l'idée qu'il puisse avoir attendu ce moment des mois, voire des années. Qu'elle ait pu être l'objet d'une convoitise plus profonde. Il est si aisé d'y croire quand tout semble réuni, quand le creux de sa paume vient confirmer l'alchimie en entourant son visage. Elle laisse sa joue s'appuyer contre celle-ci, ferme les yeux une seconde. Elle ne sourit pas, car l'heure est grave, l'instant profondément sérieux. Ses iris bleus viennent soutenir les siennes puis elle s'avance légèrement, pour que leur souffle se mêle. Happée par ses mots jusqu'à ses lèvres.
Est-ce que tu penses réellement ce que tu dis ? La bouche entrouverte, elle ne trouve pas les mots. Elle a envie d'y croire, à tel point qu'elle ne sait plus ce qui est vrai. Elle l'entend, elle l'entend évoquer l'amour, le mariage, des choses qu'elles osaient à peine rêver. Chaque syllabe est un frisson de plus qui lui ouvre une porte interdite. Elle a envie d'y croire, terriblement.
Elle réfléchit toujours à sa réponse, alors qu'il pourrait sceller ce baiser à chaque instant et lui priver de ce choix qu'elle n'a pas encore fait. Elle dévie alors vers son oreille, par sécurité, pour se donner du temps et y déposer quelques murmures : " Nul ne sait quand la foudre frappe, ni sur qui. Personne ne peut s'y préparer, l'évidence s'impose d'elle-même... C'est ce qu'ils disent..."
Est-ce qu'elle vous a frappé, maintenant ? Tu le revois Nemesis, dans des postures similaires, avec d'autres femmes. Et tu te revois toi, bafouée par un autre séducteur, un autre conseiller du Roi. Elle a envie d'y croire et en même temps, elle ne peut s'empêcher de douter de ses intentions. C'est trop romantique pour être vrai, trop beau, trop mielleux. Les sous-entendus, évidents quelques secondes plus tôt sont désormais mystérieux et terriblement blessant.
Alors soudainement, son visage se ferme, sa bouche également. Elle repousse sèchement ses mains, recule d'un maigre pas dans la haie et le jasmin.
- Vous vous moquez, Jasper.
Sa voix est tremblante et cinglante à la fois. Il a réussi l'exploit de mettre ses nerfs à vifs, à tourmenter l'un de ses plus profonds désirs. Celui d'être à la fois aimée et élevée à un rang qui aurait dû être le sien. Autrefois par son père, désormais par l'un de ces nobles qu'elle n'a de cesse de cotoyé. En même temps qu'elle s'en prive jour à jour pour conserver son statut et ses mystères. Elle a envie de fuir et de le laisser planter là à nouveau, pour d'autres raisons. Se perdre dans ce maudit labyrinthe qui n'évoquera désormais plus que lui.
- Que voulez-vous de moi ?
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Les roses se couvrent d'épines... - Jasper & Nemesis