« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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▬ L'ENVOL : âme condamnée par le pourpre et le noir. en errance entre les murs du palais, entre les mots assassins et les promesses de volupté. ▬ LES PARCHEMINS : 94 ▬ L'AME : callian ▬ LE REGARD : johnny depp ▬ LE TEMPS : 40 ▬ LE SANG : gwelnaur ▬ LE FEU : les yeux qui se plissent sur le passage de l'une, trop mutique pour lui causer encore. la mémoire qui frôle la peau de la favorite, le secret murmuré sur son front trop pâle. ▬ LE DESTIN : voix de son peuple et conseiller d'un roi qu'il adule, qu'il ne peut qu'admirer et qu'il suivra sur les sentiers de la guerre ou dans la tombe. ▬ LES ROSES : 3505
Mer 27 Mai - 19:26
sous le couvert de l'anonymat
La nuit était si noire que l’on n’y voyait qu’à la faveur de la neige saint-simon @tesmicca sufelon
Trois années. Presque trois années, à la traquer dans les ombres où toujours elle savait se replier, comme une maladie importune dont on continue de souffrir sans relâche. Oh elle ne vous abat pas, elle vous abandonne juste souffrant, presque délirant parfois. Vous scrutez des ténèbres dont vous n'aviez pas connaissance et vous vous y abandonnez, pour une seule seconde de paix. Trois années. Vous connaissez les symptômes, vous caressez les raisons sans savoir les percer. Et vous finissez par en chérir toutes les causes. Vous êtes en quelque sorte marqué, et jamais, jamais, cette marque ne saura s'affadir. Que ce soit sur votre épiderme ou sur votre âme...
Jasper est quelqu'un d'opiniâtre, jamais Fortune ne le déjoue sans qu'il ne trouve quelque chose à redire sur sa bénédiction. Bien sûr, il aurait pu se satisfaire de la mort très soudaine mais aussi très attendue de ce seigneur revêche qui commençait à clamer par tous les vents que le roi se fourvoyait dans sa politique sanglante. Certes oui, il aurait pu se dire qu'on lui avait ôté une sérieuse épine du pied, sans qu'il n'y ait des besoins de fomenter pour le voir tomber. Mais l'acte impromptu lui a aussi ôté la joie de la décision. Il a douté pendant quelques secondes... L'un de ses petits obligés avait-il agi, lisant dans ses pensées avant même qu'il n'en donne l'ordre ? Pire encore, s'était-il oublié lors d'une soirée arrosée pour dicter la mort de sa cible, incapable de s'en souvenir le lendemain ?
Il ne s'était pas risqué cependant à interroger son entourage, il aurait été malvenu d'apparaître défaillant sur un coup pareil. Alors il s'est contenté de pencher la tête sur le côté, considérant des infinis complexes, et des langages oubliés, croyant pouvoir déchiffrer en pensée ou en songe qui s'était arrogé le droit de faire passer l'arme à gauche de sieur Léonand. Une enquête discrète avait bientôt engendré une véritable obsession, car il lui semblait suivre les pas évanescents de l'ombre elle-même. Il avait remonté certains modus operandi, des décès inattendus, toujours sous le coup du poison. Substance vénéneuse qui peignait plutôt une main féminine mais impossible à saisir ou à retenir.
Il lui a peint mille visages, a cherché très longtemps une logique dans les crimes qu'il croyait reconnaître, et dans les contrées que parfois il savait traverser, ou que ses espions rapportaient jusqu'à son seuil. Des fragrances assommantes sous l'assaut de la frustration. Des parfums plus subtils édictés par l'impuissance. Toujours les atours fantomatiques de l'irrésolu. Jusqu'à il y a deux semaines. Jusqu'à pouvoir arriver suffisamment tôt et savoir qu'elle s'était procurée cette herbe qu'elle affectionnait tant. La description cadrait avec les quelques indices qu'il avait jusqu'alors recueillis avec fébrilité.
Il avait planté-là absolument toutes ses obligations, il souhaitait confronter en personne l'erratique pour savoir l'enfermer dans une raison plus saine. Quelque chose qui donnerait une cohérence au chaos. Il a abandonné ses habits noirs et pourpres pour se donner l'air d'un voyageur. Voyageur aisé, mais bien loin de sa véritable identité. Dyrka bruisse tout autour de son animation toute printanière, on peine à croire que cette bourgade fasse partie des états du Gwelnaur tant ici les coloris semblent plus clairs.
Il sait qu'elle est descendue à l'auberge, celle de l'oie et du loup, et il se demande quelques secondes durant, en pénétrant dans l'établissement quel animal il est ce soir, en osant croiser son chemin radieux à celui tortueux de cette empoisonneuse. Il reconnaît la chevelure, on la lui a peinte abondante, on lui a même narré certains de ces reflets. Mais c'est en prenant place face à elle, à la table où elle est solitaire, qu'il reconnaît sur ses traits la dureté que revêtent ceux qui donnent l'oubli aux âmes condamnées. Un peu comme lui, même si sa brutalité se maquille bien mieux. Elle se pare d'or pour paraître anodine. Sa phrase est délicate : _ Je vous ai cherchée fort longtemps. Plus longtemps que quiconque en vérité.
Il lève deux doigts en direction de la servante pour qu'elle lui donne à boire, signe indéniable de cette noblesse qui a toujours eu l'habitude qu'on se plie à sa volonté. Il sourit, sourire de loup, mais peut-il l'être vraiment quand il ne la connaît guère. Pas encore. Pas encore. _ N'y voyez nullement une déclaration amourachée. L'intérêt est plus profond que cela.