« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
Ttu veux aider RGEO parce que tu l’aimes d’amour, petit membrichou de nos cœurs ? Viens donc pubber, en postant un petit message sur la publicité bazzart . Tu peux aussi aller régulièrement voter sur les topsites. On t’aime <3
▬ L'ENVOL : Oisillon ayant quitté le nid pour voler vers le soleil. Tes plumes teintent le ciel de milles couleurs et la liberté s'exprime à travers tes battements d'aile, mais à chaque instant tu risque de t'écraser au sol, ou de voir le soleil te bruler les ailes. ▬ LES PARCHEMINS : 136 ▬ L'AME : Insomnia ▬ LE REGARD : Adelaide Kane ▬ LE TEMPS : Vingt ans, fleur à peine éclose, fraicheur de la jeunesse dans une cour de violence. ▬ L'ETOILE : Privilège de la beauté, récompense de la hardiesse: attentes comblées qui profite de chaque jour pleinement. ▬ LE SANG : Gwelnaur et ses bas-fonds autant que sa cour resplendissante. Royaume de la pluie perpétuelle et du mystère. ▬ LE FEU : Célibataire, empêtrée dans les draps du Roi, favorite intouchable sauf pour les mains de Jasper Dwyn. ▬ LE DESTIN : Favorite du Roi Amras, née au sein du peuple de Gwelnaur, élevée jusqu'au plus haut niveau du royaume par la chance et l'esprit. ▬ LES ROSES : 3517
Lun 30 Mar - 14:23
However deep a matrimonial bond may be, the world always remembers the beloved
En ce levant ce jour là, jamais Eulalie n'avait imaginé que sa journée se terminerait ainsi: à rester sagement dans ses appartements en attendant que vienne la punition pour ses agissements ou plutôt ses paroles du jour. Il fallait dire qu'en ouvrant les yeux ce jour là, nue entre les draps de soie des appartements qu'elle occupait, elle était de particulièrement bonne humeur, et elle avait de quoi. Jamais dans sa courte existence elle n'avait songé pouvoir un jour vivre dans un tel luxe après avoir connu la misère la plus totale: la petite fille des bas fonds avait bien joué ses cartes et user de ses charmes comme elle l'avait apprit des plus grandes. Protégée par des hommes puissants, partageant le lit du plus grand d'entre eux, elle se sentait en sécurité, intouchable, apaisée. Alors bien sur, cela n'allait pas sans quelques sacrifices et Eulalie savait qu'elle n'était que l'exutoire de son amant, le refuge à la violence que cet homme se refusait à exercer sur son épouse. Tout ce qu'il désirait, elle le lui accordait avec délice, prenant sur elle et sur son innocence, chaque jour moins grande que la veille, pour combler les désirs de son Roi et assurer sa place à la Cour. Et malgré cela, elle conservait le visage frai et pure de la jouvencelle fragile, la silhouette fine et athlétique qui faisait tourner les têtes, embrasait les regards d'hommes avides, frustrés de ne pouvoir poser leurs mains sur l'intouchable. Car elle était à Amras et personne n'aurait osé tenter de s'approprier ce qui était au Roi. Sa position lui apportait bien du confort, mais aussi des moments d'embarras. Et le plus grand de tous était d'avoir à croiser la reine. Leann Gwelnaur était une femme dont le temps n'avait pu altérer la beauté mais dont la présence de la brune dessinait sur ses traits tristesse et colère. Comment aurait-il pu en être autrement ? Elle était la maitresse de son mari, la preuve vivante, perpétuellement sous ses yeux qu'il en aimait, au sens charnel du terme, une autre. Pour ce qui était du coeur, elle préférait ne pas se prononcer. Sa position était trop délicate, trop fragile pour y mêler les affres du coeur et jouer avec les affections d'un roi, d'un homme tel qu'Amras pourrait lui couter bien plus que sa place.
Si elle avait espéré que Leann Gwelnaur comprenne ce qu'elle faisait ici, ce qu'elle lui épargnait, il n'en fut rien. Plutôt que de voir la présence de la jeune femme comme un moyen de garder l'affection pure de son époux, de marquer la séparation entre acte de chair, besoin impérieux de la gente masculine et désir qu'il avait de l'en protéger, et l'attachement du coeur, car après tout, elle demeurait seule et unique reine, elle s'entêtait à la voir comme une rivale. Encore une fois, une perception que la brune ne pouvait que comprendre bien qu'elle ne la partage pas: Eulalie n'avait aucun désir de prendre sa place, elle était déjà suffisamment critiquée pour l'endroit d'où elle venait, pour ses manières parfois peu conventionnelle face à l'étiquette royale, pour ses paroles qui oubliait en de rares occasions qu'elle ne vivait plus près du marché qui l'avait vu grandir. Elle était critiquée pour sa place auprès du Roi, les mots de putain de luxe, catin du Roi revenant souvent sur les lèvres des dames qui lui jalousaient une position qu'elles n'auraient jamais eut le courage de saisir. Eulalie n'avait rien eut à perdre: ni mari, ni enfant, ni réputation. Elle venait des quartiers les plus pauvres, était arrivée ici par la bonté, et l'ambition, d'un proche du Roi. Elle n'avait que faire de ce qu'on pouvait dire d'elle, bien que, dans ses jours les plus sombres, cela pouvait la blesser. Elle s'était attendue à de vives réactions de la part de la Reine et cela n'avait pas manqué mais, contrairement à toute attente, elle s'était fait de la princesse une véritable amie. Et malgré cet étrange quatuor qu'ils formaient désormais, Leann Gwelnaur ne parvenait pas à l'accepter.
La scène s'était déroulée dans les jardins du château. Eulalie y était sortie se promener, profiter de l'air frais de la fin de matinée et de l'odeur de la nature. Accompagnée de quelques amies qu'elle avait réussit à se faire grâce à sa personnalité pimpante et, peut être un peu, à sa position, elle riait avec grâce lorsqu'on annonça une sortie de la Reine. Consciente que cela pouvait mal tourner, Eulalie avait décidé de rentrer pour éviter la royale épouse de son amant mais n'avait pu éviter le regard méprisant de la reine et les quelques mots à son encontre. S'en était trop. Sa patience, déjà mise à mal mais des mois à étouffer son ressenti face à l'attitude puérile de la trentenaire, avait eut raison de ses bonnes résolutions. Elle ne voulait pas entrer au conflit, elle ne voulait pas provoquer de guerre entre elles. Mais ce jour là, elle ne put s'empêcher de répliquer, montrant à tous que le joli chaton dont le Roi semblait prendre soin depuis des mois, avait des griffes. Eulalie avait disparue immédiatement après avoir dit sa manière de penser à Leann, laissant la reine seule avec les mots qu'elle avait pu prononcer, peut être même sous le choc de cette franchise et de cette colère dont elle n'avait pas l'habitude avec la favorite de son mari. Mais Eulalie savait que son comportement aurait des conséquences. Leann la détestait et qu'importe ce qu'elle avait pu ressentir face à Eulalie, elle ne manquerait pas d'en informer Amras en personne. Pourtant le Roi n'avait fait aucune apparition et la nuit tombait. Et avec elle, la confiance de la favorite. Qu'allait-il se passer à présent ? Allait-il venir la disputer pour cela ? La renvoyer chez elle ? Allait-il venir tout simplement ou lui préférerait-il la couche de son épouse pour manifester sa colère ? Eulalie était dans l'incertitude et cela faisait battre son coeur d'une angoisse dont elle n'avait plus l'habitude.
◭ Invité
Invité
Mar 7 Avr - 18:45
However deep a matrimonial bond may be, the world always remembers the beloved
À l’accoutumée, les pas qui amènent le Roi à la chambre de sa Favorite sont légers, aériens, allègres. Aujourd’hui, Amras rompt l’habitude ; le silence sépulcral des couloirs est seulement éventré par le bruit de ses talons qui martèlent durement la dalle. La cadence est martiale, coléreuse. Le suzerain monte aux créneaux, se lance à l’assaut de la belle. La journée avait pourtant bien commencé ; des heures oisives, durant lesquelles le Gwelnaur a musardé tranquillement, profitant d’un trop rare répit. Tout a foutu le camp, néanmoins, lorsque ses royales oreilles ont eu vent par inadvertance des commérages de chambrières : la favorite se serait montrée, devant des dames d’atours, impertinente envers la reine et il semblerait que le plus insignifiant des souillons de la forteresse soit au courant de la chose, alors que le roi demeurait ignorant de ce fait. Après avoir vertement tancé les pies pépiantes, leur ordonnant de tenir leur langue vipérine, le monarque s’est décidé à aller disputer son amante, avant même de consulter son épouse ; c’est une migraine qu’il se réserve pour un jour prochain.
Le voici donc armé en guerre, la porte qui s’ouvre avec fracas et qui s’écrase lourdement contre le mur, faisant trembler les bibelots à proximité. Tout en lui exsude l’ire impérieuse ; la crispation des épaules, le regard qui souffle l’hiver, les babines retroussées, prêtes à dilacérer, à répandre leur fiel. La bête de Belithrael dans toute sa splendeur, mue par de bas instincts et farcie d’une colère malévole. Ses yeux explorent la pièce - une chambre tout à fait féminine, coquette, apprêtée avec goût et opulence – jusqu’à ce qu’ils tombent sur la proie du roi. Il coule de longues foulées fauves et est sur elle en un instant. Le battoir noueux attrape la belle par le dessous de la mâchoire. Lorsqu’il la soulève de terre, le roi la mire avec le regard mort d’un squale ; les pupilles, des lacs noirs et profonds, terrifiants par leur absence d’émotion. « Elle est ta reine. » Il y a de la glace et de l’acier dans voix. « Comment as-tu osé ? » Il tonne, brutalement, l’orage qui fend le ciel sans crier gare, sa voix rocailleuse qui heurte les murs, résonne dans la pièce exiguë. Amras sait pertinemment qu’il ne peut y avoir, entre les deux femmes, que de la jalousie et du ressentiment, que chaque nuit qu’il passe dans les draps d’une est un pieu qu’il plante dans le cœur de l’autre, que l’ambroisie qu’il cueille au creux des reins de l’une des nymphes est prétexte d’anathème et de guerre sempiternelle pour l’autre. Toutefois, dans son infinie stupidité, le roi a pensé que les deux belles pourraient s’accommoder de la situation, que chacune chercherait à se soustraire au regard de l’autre, se murant dans une dignité ébréchée et froide. Ah, quel corniaud il fait. Le Gwelnaur relâche son emprise, le carcan de ses doigts laissant une empreinte rougeoyante sur la peau d’albâtre de la favorite. « Tu es montée aussi vite que l’écume, Eulalie, mais tu en as aussi la consistance, ne l’oublie pas. » qu’il siffle entre ses mâchoires serrées. Une menace qu’il ne se donne même pas la peine de vernir. Une favorite sans bâtard royal est une situation précaire, soumise aux caprices d’un roi, une passion qui peut être soufflée en une nuit. Toutefois, il ne désire pas la renvoyer à la fange qui l’a vu naître ; elle a beau être impudente, elle n’en demeure pas moins belle, l’Eulalie, frétillante dans les bras solides du monarque, zélée à la tâche et capable de lui faire découvrir des cimes de volupté qu’il n’a connu avec aucune autre. « Qu’est-ce qui t’a pris ? » veut-il savoir. La colère terrible est toujours, à fleur de peau, n’attend ne serait-ce que l’once de l’impertinence dont la belle sait faire preuve pour éclater derechef. Par Legnar, les vicissitudes de la vie de roi érodent bien assez sa patience, il n’a point envie de devoir se faire juge et bourreau, dans sa cette sombre affaire. Le suzerain a beau entretenir la relation que l’on sait avec la désirable donzelle, son amour pour la reine n’en demeure pas moins profond et sincère ; sa seule qualité rédemptrice, c’est la reine, disent ses détracteurs. « Elle est ta reine et tu viens du néant. Souviens t’en, si tu ne veux pas y retourner. »