Cellius Dwyn, c'est le fils premier né d'une famille des plus influentes de Belithrael. Le père est conseiller à la cour mais également général des armées, un homme assez ombrageux et froid, mais très juste avec sa famille, féroce envers ses ennemis.

Il élève son garçon dans les vertus guerrières les plus acharnées, surtout que Cellius se révèle doué pour les armes et pour la brutalité. Les jeux de pouvoir que mènent son paternel, en revanche, l'ennuient bien souvent, c'est un territoire qu'il se plaît à ne jamais partager avec lui, préférant la frénésie babillarde que l'on trouve dans les tavernes, ou encore l'honneur qu'il découvre dans les rangs de l'armée.

Gwelnaur sont des états guerriers, et Cellius s'imagine être le plus zélé d'entre tous, marchant fièrement dans les pas de son père. Mais bientôt, sa suprématie se voit disputée par l'arrivée de son frère. Jasper partage avec Hector, leur père, une proximité qu'il ne peut imaginer acquérir. Le marmot comprend les rouages de la politique et pire, s'en passionne.

Leur enfance oscille donc sur une camaraderie qui s'installe dans un esprit de compétition parfois détestable. Cellius a la faveur de sa mère, Jasper a l'entière admiration de son père. Alors quand les rangs de l'armée s'ébranlent pour enfin rejoindre le champ de bataille de la révolte vermeille, il croit enfin étreindre la gloire qu'il s'est tant battu a mériter. Le voilà aux côtés d'Hector, sans Jasper pour lui faire de l'ombre, mais si l'armée est victorieuse, le destin de son général est des plus tragiques. Cellius pare trop tard le coup mortel que reçoit Hector au combat, et il revient à Belithrael le front honteux et l'âme entachée par sa peine.

Le destin a un curieux sens de l'humour... À la capitale, il a abandonné sa promise, Torinthe, une jeune femme qui se destinait à la prêtrise et qui devait devenir sa magnifique épouse. La donzelle s'est tranché les veines en son absence, déchirée par une passion qu'elle ne s'est pas pardonnée. Alors Cellius se lève, Cellius se bat, Cellius parade, mais les jours sont plus ternes et les heures sont plus sombres. Son franc-parler est intact, mais ses espoirs se morcèlent. Il trouve dans le secours de l'alcool de ces mirages qui lui dépeignent la gloire frôlée, et si ses victoires sont désormais nombreuses, elles ne semblent pourtant jamais suffire pour ce destin orné qu'il devait dévorer. Il songe même à quitter cette armée qui parfois il abhorre, crevant d'une liberté qu'il songe de plus en plus proche.