« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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Journée de soleil sur la capitale, bien assez agréable pour sortir. Depuis la fenêtre de la chambre dans laquelle elle loge, elle se perd parfois à contempler la vie s'animer dans les rues. Elle apprécie cet endroit mais au loin il manque ses belles Montagnes et ses couleurs froides. Opale aura de quoi occuper sa journée, après avoir déjeuner avec les Thorons elle se prépare pour sortir effectuer une livraison spéciale. Celle qui concerne le coffre déposé dans sa chambre et qui est constamment sur surveillance quand elle n'est pas ici. On l'habille d'une robe luxueuse aux couleurs dorées et nacrées, l'une de ses plus belles car il lui faut faire honneur à la provenance du tissu. Celui ci a été conçu spécialement pour elle, à sa demande la dernière fois qu'elle est passée dans la région. Aujourd'hui c'est à ceux qui conçoivent ces merveilleux tissus qu'elle rend visite.
Ses séjours dans la capitale ne se font jamais sans passer chez l'héritière Tisserêve. Famille Bourgeoise que les Dunling apprécie depuis bien des années, leur amitié passe de représentant en représentant et Opale est d'ailleurs bien heureuse d'avoir affaire avec une femme. Celle ci est plus à même de comprendre ses demandes et elles ont noué bien plus facilement une amitié durable. Les Tisserêve sont le meilleurs tisseurs de ce monde, leur qualité de tissu n'a d'égale et tout chez les Dunling qui implique un tissu provient de chez eux. Des rideaux aux parures de lit, des jupons aux tenues de tous les jours comme de nuit, c'est chez eux qu'ils se fournissent. Opale doit revenir dans les Montagnes Lunaires avec une comma,de passée il y a de cela quelques mois mais est aussi ici pour en faire une nouvelle, payer également.
Descendue de ses Montagnes Lunaires avec plusieurs coffres de pierres précieuses à laisse à la capitale, opale est toujours accompagnée par une garde importante, parfois victimes des attaques de brigands. Voila quelques jours qu'elle est ici, et dès son arrivée elle a fait parvenir une missive à Valeriane pour convenir d'un jour de rencontre. Le carrosse se fraye ainsi un chemin dans la ville, jusque devant la demeure de la Dame. Un garde ouvre la porte et l'aide à descendre une fois arrivés à bon port. Opale lève le nez sur la bâtisse bourgeoise, un sourire aux lèvres comme toujours lorsqu'elle rend visite aux Tisserêve. « Faites porter le coffre à l'intérieur. » Elle demande, coffre d'ailleurs rempli de richesses, à la fois pour acheter, vendre et aussi établir des demandes de fabrication spécifiques. Opale ne manque d'ailleurs jamais l'occasion de porter ses vêtements fabriqués avec les plus eaux tissus des Tisserêve aux détails infimes et fascinants. La brune se veut être leur meilleure collaboratrice, d'ailleurs elle remarque que l'on a déjà été rapporter sa visite à Valeriane. Opale entre sous bonne escorte dans la demeure, ôte son chapeau et ses gants en attendant la jeune femme.
Lorsque sa silhouette se présente à elle, le sourire d'Opale s'élargit, pour les quelques fois où elles se voient elles ont construit un lien d'amitié courtoise et agréable. Opale l'apprécie et espère que cela est réciproque. « Valeriane quel plaisir de vous revoir ! » La Dunling la salue d'un geste poli de la tête.
If only would men think instead of fight, there might be more good ones left.
▬ L'ENVOL : tisserande & marchande des meilleurs tissus d'Elenath. ▬ LES PARCHEMINS : 168 ▬ L'AME : kassie ▬ LE REGARD : tamla kari ▬ LE TEMPS : trente ans ▬ LE SANG : thoron ▬ LE FEU : veuve, encore trop récent pour qu'elle ne songe à se remarier. ▬ LE DESTIN : bourgeoise fortunée, acerbe marchande douée pour les affaires. ▬ LES ROSES : 3790
Où qu’elle pose ses prunelles, il n’y a que tissu. C’est un enchevêtrement d’étoffes, de soie, de laine, de cachemire. Mais toutes, sont soigneusement rangés, par genre de tissu, selon leur coût, et leur temps de fabrication. Chez les Tisserêve, le mot désordre n’existe pas. Et c’est Valeriane qui supervise les rangements, l’air sérieux, les sourcils froncés. Chaque tissu passe entre ses mains avant que le client ne mette les siennes dessus. Elle est tout à fait capable de relancer toute la fabrication si elle estime que ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle - ou de ce que le client - attends.
C’est ce qui s’est passé avec la commande d’Opale Dúnling. Elle avait failli mettre dehors l’un des tisserands pour son inexcusable erreur d’avoir cousu le cachemire à l’envers. Si l’employé était toujours présent, il ne se chargeait désormais plus de tisser et ou de coudre. Elle l’avait relégué au rang de simple laveur, et ce, malgré ses protestations. Implacable, l’héritière Tisserêve ne badine pas avec le gaspillage d’étoffes. Et la perte de temps qui s’en est suivie.
Les bout des doigts sur le menton, pensive, elle observe l’étoffe, la vérifie encore et encore ; depuis que la missive était arrivée, elle avait fait monter la commande d’Opale dans son bureau, et l’examinait depuis. Et elle ne trouvait rien à y redire, fort heureusement.
Le bureau donnait sur les jardins de la demeure des Tisserêve ; l’énorme baie vitrée laissait entrer les flots de rayons du soleil printanier. On entendait même au travers du vitrage, l’eau qui ruisselait dans les bassins. Un serviteur arriva, informant Valeriane de l’arrivée imminente de sa plus valeureuse représentante. Elle quitta le bureau, et se rendit à la rencontre de son amie.
« Valeriane quel plaisir de vous revoir ! - Le plaisir est partagé, très chère Opale, répondit-elle, un large sourire sur ses lèvres rosées. J’ose espérer que vous avez fait bon voyage ? » Elle lui indique la commode, dans le hall d’entrée, sur leur gauche. « Laissez donc vos gants, votre chapeau et votre manteau ici. Nous montons dans mon bureau. »
S’assurant qu’Opale la suivait, elles empruntèrent l’escalier menant au bureau. Valeriane s’effaça pour laisser entrer son invitée. « Désirez-vous quelque rafraîchissement, Opale ? » Mais, sans attendre la réponse, elle fait signe à l’un de ses domestiques : il hoche la tête, esquisse un sourire, et s’éclipse en direction des cuisines.
Toujours aussi bien accueillie par la maîtresse des lieux, sourires échangés, elle l'attendait bien évidemment puisqu'elles avaient rendez vous ce jour là. Maintenant Opale avait hâte de pouvoir glisser ses doigts sur ces nouveaux tissus, imaginant les nouvelles robes qu'elle se ferait faire avec. Valeriane ne serait pas non plus déçue par la qualité des pierres, ayant sélectionné les plus belles et les plus brillantes pour elle afin que cela vienne sublimer chaque tissu. Valeriane l'invite à la suivre et alors elle ne perd pas de temps pour s'exécuter.
Opale laisse ses affaires personnelles à des domestiques qui en prennent soin et elle demande à ses hommes de monter à sa suite avec le coffre. Alors ils suivent leur hôte, Opale a l'habitude de venir ici, observe les alentours avec curiosité pour voir si quelque chose a changé depuis sa dernière venue. Entrées dans la bureau, l'on dépose le coffre et Opale leur demande de disposer, de l'attendre au carrosse le temps qu'elle termine ses affaires. Car il s'agit bien d'affaires et Opale a grand hâte de voir les tissus de la commande de sa famille. Une partie d'ailleurs lui est réservée pour lui faire de nouvelles tenues pour la saison arrivant. Son hôte lui propose quelque chose à boire, elle acquiesce avec un fin sourire et fait alors part de ses désirs. « Un verre de vin pour moi je vous prie. » Elle vient naturellement trouver sa place à la chaise faisant face au bureau, choisissant toujours la plus luxueuse et la plus confortable. « Comment vous portez vous depuis le mois dernier Valeriane ? » Elle demande, son attention complète posée sur son hôte. Au delà des affaires il leur arrive de tenir d'intéressantes conversations, parfois même de dîner ensemble en dépassant leur intérêt commun pour les affaires. Notamment leurs vies personnelles. Opale s'intéresse beaucoup à Valeriane, comment parvient elle a gérer le domaine familial, a t-elle la pression du mariage sur les épaules ? N'est elle pas victime de remarques dirigées vers son genre ? Tant de conseils qu'elle pourrait lui offrir, mais Opale admire beaucoup la femme qu'est Valeriane et c'est sans aucun doute leurs points communs qui font qu'elles ne peuvent que bien s'entendre.
C'est qu'il en faudrait plus dans le monde, des comme elle, prouvant que l'on peut être femme et diriger avec une main de fer. Alors même si Opale est là pour les affaires, elle n'a pas d'a priori de lui poser certaines questions, c'est qu'elles pourraient presque se considérer amies. Cela lui fait un visage de plus à visiter quand elle se rend dans la capitale tout comme Valeriane est la bienvenue dans les Montagnes Lunaires. Elle lui a d'ailleurs déjà fait visiter les mines et l'atelier de façonnage des pierres pour rendre leurs surfaces lisses et utilisables dans le cas de bijoux ou de vêtements.
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▬ L'ENVOL : tisserande & marchande des meilleurs tissus d'Elenath. ▬ LES PARCHEMINS : 168 ▬ L'AME : kassie ▬ LE REGARD : tamla kari ▬ LE TEMPS : trente ans ▬ LE SANG : thoron ▬ LE FEU : veuve, encore trop récent pour qu'elle ne songe à se remarier. ▬ LE DESTIN : bourgeoise fortunée, acerbe marchande douée pour les affaires. ▬ LES ROSES : 3790
Cette fébrilité qui règne dans son esprit est la même chaque fois qu’elle présente une commande finie. L’impatience même maîtrisée, enfouie, cachée derrière des sourires. Opale est une cliente - une amie - très importante aux yeux de Valeriane. Elle se souvient encore des Montagnes Lunaires et des fantastiques mines que Valeriane avait eu le privilège de visiter, son émerveillement devant tant d’orfèvrerie. Quelque part, leurs travaux se ressemblent : toutes deux étaient amoureuses de la perfection du travail bien fait. Et les pierres précieuses d’Opale rivalisaient avec les joyeux même de la Couronne. Et Valeriane savait que lorsque la jeune femme lui rendait visite, ce n’était jamais que pour recevoir sa commande, mais également pour qu’elles discutent de leur accord, convenu il y a plusieurs mois de cela. Valeriane mettait à profil ses tisseurs et incorporait les pierres précieuses des Montagnes Lunaires ; le résultat, donnait un tissu si chatoyant, qu’il en ferait tomber toutes les têtes d’Elenath. Ce n’était encore qu’un projet, et Opale venait chercher aujourd’hui les premières pièces terminées - qu’elle porterait elle bien entendu. Si Valeriane se contentait de jupes et de vêtements qui ne l’encombraient pas dans ses mouvements et allaient à l’essentiel, elle savait que son amie était friande des plus belles étoffes qu’elle pourrait dénicher.
Elle fait signe à son invitée de se mettre à son aise. Quant à elle, elle prends place derrière son bureau, s’installant sur sa chaise. « Comment vous portez vous depuis le mois dernier Valeriane ? » Une ombre passa furtivement sur le visage de la brune. Beaucoup de choses s’étaient passées en un seul mois ; parfois Valeriane se demandait s’il ne s’était pas écoulé une année. Elle devrait refréner encore un peu son impatience.
« Cela a été un mois.. difficile. » Elle cherche ses mots. « Non pas au niveau commercial, les commandes se bousculent, c’est le printemps, et toutes les dames de la Cour se sont données le mot pour se refaire une garde-robe au même moment. » Et heureusement. Elle ne pensait ainsi à rien d’autre, que les tissus, les tisseurs, et les livraisons. Même Louis n’avait pas osé aborder le sujet Ariel. Voulait-elle en faire part à Opale ? Elle fut interrompue dans ses pensées par le domestique qui revenait avec un plateau chargé de petites friandises, de pâtisseries, de vin, d’eau, et de jus de fruits. Valeriane garda le silence tandis qu’il versait un verre à son invité, puis elle le congédia, et se servit elle-même un verre de vin. Ce n’était guère dans ses coutumes de boire de l’alcool en présence d’un client, mais Opale n’était pas n’importe qui.
Les affaires attendront quelque peu. Et elle a besoin d’en parler, se rends-elle compte. La culpabilité lui ronge l’âme. Trempant les lèvres dans le vin, aspirant le breuvage, inspirant, elle reprit la parole, devançant son amie et ses prunelles interrogatrices. « Mon mari a été tué lors d’une livraison. »
Alors dans sa tentative de prendre des nouvelles de la jeune femme, Opale remarque que son visage se recouvre d'un voile de doute. Elle s'interroge alors, aurait elle dit quelque chose qui ne lui plait pas ? Opale sait que non, ses mots sont toujours mesurés avec minutie, aussi bien que le travail des orfèvres de chez elle qui fabriquent les bijoux des Thoron. Opale observe sa collaboratrice qui n'hésite pas un seul instant à confier les récents événements de sa vie, du moins ceux survenus depuis sa dernière visite. Des temps durs, visiblement, certaine sans que celle ci n'ait besoin de le préciser que les affaires se portent pour le mieux. Parce qu'elle est pleine de ressource et qu'il n'y a pas le moindre doute que les commandes pour elle se bousculent. Tout le monde veut s'habiller avec ses tissus, du moins tous ceux qui ont de quoi s'offrir cette qualité. Le problème est tout autre et elle lui fait donc assez clairement savoir. Opale a soudainement le souffle coupé par la triste nouvelle qu'elle lui apprend. Elle se pince les lèvres, sa main posée sur ce cœur brise de savoir une vie partie sans même qu'elle n'ait pu le savoir. Elle espère que Valériane ne lui tient pas rigueur de lui avoir demandé de ses nouvelles, sans avoir pu prendre ces précautions là. Il est néanmoins de son devoir de l'apaiser. Ayant perdu un enfant presque à terme avant cela elle comprend que la période reste d'autant plus difficile. C'est une femme assurément courageuse.
« Je suis navrée de l'apprendre... » Perdre quelqu'un a qui on est lié est toujours difficile à vivre et tous les mots du monde ne saurait apporter réconfort nécessaire pour que cela puisse être rapidement oublié. Hélas à leur époque cela est vécu par beaucoup de monde, d'une part à cause des conflits et d'autre part au cause du danger qui rôde et sans oublier les maladies qui traînent et qui peuvent toucher tout le monde. « Les routes ne sont pas épargnées... » Elle-même le sait, ayant déjà été victime d'attaques de bandits et créatures en tout genre mais ayant eu la chance d'en sortir indemne. Au prix d'autres vies quand même, mais elle comprend la frustration de l'injustice que cela engrange. Opale se montre compatissante, elle est attristée par cette nouvelle et espère que Valeriane tiendra le coup. Les livraisons allant jusque dans les Montagnes sont toujours supervisées par Opale, elle se déplace pour que Valeriane n'ait pas besoin d'envoyer des gens là-bas, sachant les routes à certains endroits loin d'être sure. Sa main se pose sur celle de la jeune femme, espérant que ce geste l'apaise. Opale n'est pas mariée mais sait que le jour viendra ou elle sera concernée par cette inquiétude là.
« Je vous souhaite de trouver la force et le courage nécessaire d'avancer. » C'est tout ce qu'on peut espérer de plus, qu'elle puisse prendre le temps pour elle de s'en remettre. « Et si vous avez besoin de voir d'autres paysages, vous savez que vous êtes la bienvenue dans les Montagnes. Faites moi savoir et je vous enverrai une escorte. » Parfois un paysage différent aide à faire un eu de vide, refaire le point, Opale l'emmènera en balade pour se changer les idées, à pieds ou à dos de cheval. Ces derniers temps il fait d'ailleurs si bon que l'on a ce besoin d'aller marcher dans la nature.
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▬ L'ENVOL : tisserande & marchande des meilleurs tissus d'Elenath. ▬ LES PARCHEMINS : 168 ▬ L'AME : kassie ▬ LE REGARD : tamla kari ▬ LE TEMPS : trente ans ▬ LE SANG : thoron ▬ LE FEU : veuve, encore trop récent pour qu'elle ne songe à se remarier. ▬ LE DESTIN : bourgeoise fortunée, acerbe marchande douée pour les affaires. ▬ LES ROSES : 3790
Ce qu’elle détestait un tel sentiment. Devoir annoncer une telle chose, s’ouvrir, laisser les autres vous envelopper de leur pitié et de leur compassion. La mort d’un être cher n’est jamais anodine. Elle n’avait pas eu besoin de le dire à ses parents, ils avaient été là le jour même de l’annonce. Mais à tous les autres ? A tous ceux qui, de près ou de loin côtoyaient Ariel, à ceux qui la côtoyait elle. Elle les avait méprisés, avec leurs regards compatissants et les condoléances. Sans rien dire, elle les avait vu défiler dans sa maison pour ne plus jamais les revoir. Quand quelqu’un meurt, une partie de son entourage meurt avec lui. Soudainement vous n’avez plus de nouvelles de sa famille à lui, soudainement, vous êtes une étrangère. Elle les avait tous méprisés, - et c’était encore le cas aujourd’hui ; elle ne pouvait s’empêcher d’avoir le sang chaud lorsqu’on les lui mentionnait.
« Je suis navrée de l'apprendre... » Elle serra les dents si fort qu’elle cru que sa mâchoire allait lâcher. Mais ici, ce n’était pas n’importe qui, et les mots l’atteignirent en plein cœur. Opale ne savait rien de ces dernières semaines, parce que Valeriane était de ceux qui se taisent et qui encaissent. A quoi bon, s’apitoyer sur son sort ? Elle était passée par toutes les phases du deuil, et toutes se mélangeaient encore dans son esprit. Tristesse, colère, ahurissement, acceptation. Comme si quelqu’un tournait une roue la fortune dans les coins reculés de sa conscience. « Les routes ne sont pas épargnées... » Valeriane haussa les épaules. « Il savait dans quoi il s’engageait. » Le savait-il réellement ? Ses derniers mots faisait douter Valeriane. L’avait-il réellement aimée ? Non pas pour la richesse qu’elle lui avait apporté, mais pour tout le reste ? Elle en avait douté, longtemps, et en doutait toujours. C’était un conte de fée, au début. Puis il avait changé.
« Je vous souhaite de trouver la force et le courage nécessaire d'avancer. » Valeriane sourit brièvement. « Et si vous avez besoin de voir d'autres paysages, vous savez que vous êtes la bienvenue dans les Montagnes. Faites moi savoir et je vous enverrai une escorte. - Je vous remercie, Opale. Pour l’instant, malheureusement, il y a bien trop de choses à faire ici. Mais d’ici cet hiver, j’accepterai peut être votre invitation, et ainsi revoir les Montagnes Lunaires. » Elle avait adoré l’air montagnard, la splendeur et la majestuosité des Géant de pierre, les couleurs splendides et l’ambiance feutrée de la contrée d’où était originaire son invitée. « Passons les mauvaises nouvelles ; votre commande est enfin prête. » enchaîna-t-elle, comme si elle venait d’annoncer que son chien venait tout juste de mourir. C’est l’instinct de survie qui s’enclenche, l’esprit que se déconnecte et les habitudes qui reviennent au galop. Elle se leva, s’éclipsa quelques instants dans l’arrière bureau, et revint les bras chargés. Les tissus délicatement emballés dans des toiles de jutes, Valeriane les déposa sur le bureau, en ouvrit un, et laissa admirer le fruit de la commande d’Opale.
Mer 1 Avr - 16:52
