« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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▬ L'ENVOL : l'incompris, l'erroné, le roi moqué. ▬ LES PARCHEMINS : 124 ▬ L'AME : elladora tonks. ▬ LE REGARD : jonathan rhys-meyers. ▬ LE TEMPS : 30 hivers à calendyr. ▬ L'ETOILE : décadent, exalté, dansant. ▬ LE SANG : les thorons. ▬ LE FEU : marié à une serpentine. ▬ LE DESTIN : roi des thorons. ▬ LES ROSES : 3950
Dans une petite clairière de Calendyr, Römhen patientait gaiement sur les rebords d'un lac. Les différents nobles populaires du royaume allaient se présenter à lui pour qu'il puisse parler et offrir un discours téméraire et plein de bonnes volontés. Si Elenna n'était pas disponible ce jour, il savait qu'elle approuverait chacun de ses dires -le croyait-il. Il se mettait devant le pupitre en se raclant la gorge, près à jouer de sa voix pour qu'il se fasse entendre. Son discours se fait entendre, parfois applaudir, parfois craindre, mais la fin laissait à désirer et certains regards étaient déjà fuyants. ... c'est pourquoi nous prenons la décision de fermer les frontières aux Zor'or ! Et il finissait son pamphlet en saluant ses invités, congédiant les nobles qui partaient un à un. Ne restait plus que le roi avec son reflet dans l'eau sans s'apercevoir qu'une présence trainait derrière lui.
Römhen était le genre d'homme à assumer chacune de ses décisions même si ces dernières étaient bidons. Il n'avait que l'embarras du choix, souverain d'un petit empire qu'il comptait étendre. Les Zor'or étaient des bons marchands de poterie mais ils avaient eu tendance à augmenter un peu trop leur prix. Si cette décision marchande de leur couper les frontières étaient ridicules, c'était d'autant plus risqué que les Zor'or n'aurait plus de moyens de vivre parce qu'ils se nourrissent du pécule que leur offraient les Thorons. Pensant bien faire, il avait pris cette décision qu'il trouvait juste et était plutôt fier de lui.
Il glissait sa main dans l'eau pour venir frotter les algues. Ecoeurant. Il s'essuyait sur son haut mais regrettait aussitôt sa décision.
Pour chaque apparition publique de Römhen, se tenait Ahmir dans l'ombre. Il avait toujours été dans l'ombre de son ami. Aujourd'hui, pourtant, les proportions étaient différentes, bien différentes. Röhmen était devenu roi de Thoron, Ahmir était devenu chevalier. L'époque de leur camaraderie candide appartenait au passé. Les décisions de Röhmen avaient aujourd'hui d'autres conséquences. Alors que Röhmen chantait son discours sans vraiment prendre en compte les réactions de son public. Ahmir, lui, avait le regard rivé sur l'auditoire. L'atmosphère s'était alourdie. Il semblerait que l'air venait à manquer alors que tout se trouvait dans une clairière de Calendyr. Les regards se faisaient fuyants. Nul ne dit mot mais tous avaient un avis bien particulier quant à la décision du Roi. Les frontières étaient fermées aux Zor'or. Une décision tombée du ciel ou plutôt tombant un couperet sur les têtes de chaque noble ayant assisté à ce discours. Si Röhmen avait toujours été l'homme de l'action, Ahmir avait toujours été son pendent pour l'empathie et la réflexion. Apparemment, personne ne lui avait dit que ce genre de nouvelles devait être préparée et surtout mieux emballée que la manière dont il venait de jeter le pavé dans la mare.
Les nobles partirent un à un. Certains saluèrent Ahmir d'un bref signe de tête. Le chevalier était apprécié du Peuple comme de la Noblesse. Un homme bon, un homme sage, un homme diamétralement opposé à celui qui, à la Narcisse, contemplait son reflet dans l'eau. Le chevalier était resté là, à sa place, planté dans ses bottes comme sous le choc. Il faut dire qu'il lui fallait remettre ses idées en place, organiser son discours, penser aux possibles réactions excessives de son roi et ami. Bon sang ! Comment pouvait-il raisonner un homme dont la raison semblait avoir disparu ? Quand ils ne furent plus que deux, Ahmir se dirigea vers son Roi. « Fermer les frontières aux Zor'or. » répéta-t-il comme à lui même avant de prendre place aux côtés de son Roi. « Tu ne vas pas te faire que des alliés avec une telle décision, Römhen. » Il aurait aimé s'assurer que cette décision avait été prise en compagnie de ses conseillers. Il aurait aimé s'assurer que cette décision était sage et calculée mais comment poser la question à son roi sans remettre en cause ses propos ? Impossible. Römhen était son ami d'enfance certes, il n'en était pas moins son Roi. Alors même si ses décisions semblaient être prise à la hâte, sans vraiment prendre du recul, Ahmir acquiesçait. Son regard croisa celui de son ami et un sourire étira ses lèvres. Un sourire tendre et sincère, le même qu'il s'échangeait depuis des années qui avaient des airs de siècles. « La décision en a assommé quelques-uns aujourd'hui. » poursuivit-il en désignant d'un signe de tête les hommes qui étaient partis, les bras ballants et le dos légèrement plus courbés qu'à leur arrivée. Ahmir allait en entendre parler de cette décision. Il allait falloir surveiller les échanges, les frontières et surtout il allait falloir prendre en charge les conséquences si certains étaient suffisamment fous pour ignorer cette décision royale. « Tu serais presque parvenu à m'assommer moi-aussi par cette annonce. » dit-il alors que son sourire demeurait présent sur ses lèvres et que son regard se posa sur leur reflet, dans l'eau.
◭ Römhen Thoron
roi des Thorons« throw me to the wolves and i'll return leading the pack »
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Le reflet dans l'eau lui rappelait que son visage était le même que Leandry... et que Cijan, surtout. Il ressemblait tant à son père, marchant sur ses traces et dans ses pas à la conquête d'un monde qu'on foutait sur les épaules d'un gamin inexpérimentée. C'était un poids qu'il avait décidé d'assumer mais dont les décisions chagrinaient la plupart de ses proches parce qu'il était... pitoyable sur ce trône. C'était un fait. Au fond, il le savait. Mais Leandry ne voulait pas le siège, allait-il seulement le rendre à quelqu'un d'autre de moins légitime ? La place était réservée à la lignée royale des Thorons, Römhen ne laisserait personne s'en approcher.
Puis une voix le surpris et il se retourna en se redressant, le sourire aux lèvres de voir son (meilleur) ami d'enfance et cousin se dresser et rester malgré tout après le discours. Le roi haussait les épaules. Il savait qu'il n'allait pas avoir beaucoup de crédits s'il n'imposait pas et n'assumait pas chacune de ses décisions et dès le lendemain, il les exécuterait. Que veux-tu Ahmir, les décisions d'un roi sont toujours critiquées. A quoi aurais-je dû m'attendre ? Il s'approcha de lui pour lui serrer l'avant-bras pendant qu'Ahmir en faisait de même, se saluant de manière amicale. Cette relation, il ne l'avait jamais eu avec son frère, le chevalier avait été bien plus proche de lui que son cadet, pourtant. Si les relations d'enfants s'étaient transformés quand les rôles avaient pris de la proportion, Römhen offrait toujours à Ahmir son amitié et sa dévotion loyale, coûte que coûte. A force d'augmenter leurs prix, ils finiront par perdre d'autres clients. Il était temps de leur faire comprendre qu'ils n'avaient pas les pleins pouvoirs financiers. La réaction d'un enfant trop capricieux. Bien sûr que lui il avait les moyens de payer les vases divins que créaient la famille Zor'or mais il était hors de question qu'ils s'amusent à flamber leurs prix sous prétexte qu'ils se popularisaient.
Römhen enlevait son manteau parce que le vent se tarissait et il pouvait profiter des rayons du soleil qui traversaient les arbres. C'est un message. Ils ont intérêt à l'entendre. Mais les Zor'or n'étaient pas riches, loin de là, et de couper les frontières... c'était la certitude qu'ils allaient finir par disparaître. Je suis sûre qu'Elenna approuverait ! peu probable.
Si Römhen n'était pas approuvé de tous, il parlait déjà comme un roi au Pouvoir depuis des années. Il avait accepté le trône et la charge de responsabilités qui allaient de paire. Il avait fait preuve d'un courage qu'on ne pouvait lui retirer. Personne. Quoiqu'en dise le peuple et les commères, il avait fait preuve de bien plus de courage que son aîné. Qu'il était simple de critiquer mais compliqué d'agir et d'opérer pour un royaume entier ! « Tu parles déjà comme un Ancien. » avait-il dit avec une pointe d'ironie dans la voix. Il parlait déjà comme les aïeux, vieux nobles un peu blasés. Où était la folie de son ami ? Ahmir se souvenait de leurs longues discussions menées avec des « et si » où ils refaisaient le monde, où ils s'imaginaient pouvoir refaire le monde. Ils en avaient aujourd'hui la possibilité et pourtant … tout semblait s'être envolé. Dure réalité. Ahmir tiqua légèrement en entendant les propos de son ami. Les pleins pouvoirs financiers. Ces marchands étaient dépendants de Thoron et ils sombreraient sûrement dans la misère si on leur fermait les frontières. Il n'y avait ici aucune arrogance ou aucune envie de conquête, il ne s'agissait que de marchands qui espéraient survivre dans le monde du commerce d'aujourd'hui.
Un message. Oh ils avaient sans doute entendu ce message et ils allaient sûrement devoir avaler leur fierté et chercher une autre solution pour survivre. La liste des ennemis de Römhen commençait à s'allonger, à s'étirer et Ahmir ne pouvait que s'en inquiéter. « Un message ? Tu sais que nous aurions pu envoyer l'un d'entre nous pour négocier … » Négocier. Discuter. Telle était la vision d'Ahmir, bien loin de celle de son ami qui préférait de loin prendre des décisions hâtives. Agir. Aussitôt, il ajouta : « Loin de moi l'idée de critiquer tes décisions … j'essaie simplement de m'assurer que tes conseillers t'ont apporté toutes les perspectives et possibles éventualités. » Ahmir avait ce rôle auprès du roi – la voix raisonnée et posée. Le petit ange qui était sur la droite de son épaule mais qu'il ignorait ou ne prenait pas au sérieux.
◭ Römhen Thoron
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Ahmir était la voix de la sagesse, l'homme qui murmurait à l'oreille de Römhen pour lui faire entendre raison et qu'il comprenne d'une façon pacifiste les erreurs qu'il venait d'entreprendre. Cependant, il avait du mal à entendre les arguments de son ami d'enfance et il fit un signe de main comme pour chasser les mauvais mots qu'il était en train de prononcer. Ce trône fait vieillir de jour en jour. Je n'oserais te laisser t'aventurer dessus sous peine de prendre vingt ans d'un coup ! La vieillesse ne te siéra guère. Il sourit, amusé de la situation puis finit par rejoindre son pupitre pour s'y appuyer. Il grattait d'un ongle le bois propre qui le décorait, comme si quelque chose le tracassait. Les élucubrations d'Ahmir avait toujours eu tendance à lui retourner le crâne, parfois même au point de l'envoyer balader... et de revenir sur ses décisions quand Römhen était aller bien trop loin.
Est-ce que s'il avait négocié de manière calme et arrangeante il aurait pu obtenir gain de cause ? Il s'était rendu compte toute sa vie que la violence était la bonne réponse à tous les conflits qui s'étalaient en Elenath, et il n'avait eu aucun autre choix -le croyait il- que de répondre comme ça aux Zor'or. Il finit par soupirer en entendant les arguments d'Ahmir qui semblait être très cohérent mais il était tiraillé entre la justesse et la punition. Mais ils ont quand même augmenté leur prix. Ils ne doivent pas rester impunis. Ils crevaient de faim, il n'avait évidemment pas eu d'autres choix que de grapiller quelques bronzes pour pouvoir se payer de la nourriture décente et pleine de goût. Ahmir semblait tenir ses positions, et évitait tout de même de le froisser en allant directement contre lui. Il avait ce pouvoir d'englober les mots pour les caresser dans le bon sens et faire en sorte que Römhen entende raison. Quelles solutions proposes-tu ? Je viens d'officialiser cette décision, comment pourrais-je revenir en arrière ? Potentiellement, s'il songeait à partir dans les directions d'Ahmir, alors peut-être qu'il reviendrait sur ses mots. C'était bien plus facile quand mes seuls choix résidaient à prendre connaissance de quel goûter j'allais déguster. Il finit par marcher pour se diriger vers le palais en compagnie de son meilleur ami et conseiller, une dizaine de minute de marche s'ils gardaient cette allure nonchalante.
« Pour rien au monde, je ne m'aventurerais sur ce terrain. » avait-il dit d'une voix rieuse. En effet, cela n'avait jamais été son fort ni son intérêt. Ahmir n'avait jamais été assoiffé de pouvoir. Jamais il ne s'était imaginé sur le trône. A vrai dire il s'était toujours vu dans les coulisses, dans l'ombre. C'était son truc en tant que cousin Thoron. « Mais certainement parce que ça ne m'irait pas. Je suis presque certains que quelques traces de vieillesse me rendraient encore plus intéressant pour certaines dames du royaume. Tu sais ce qu'on dit sur l'expérience. » Un sourire amusé comme s'il parvenait à effacer leur soucis d'un revers de la main. Impossible. Ahmir posait son regard sur son cousin et se rendait pertinemment bien compte que ce dernier était dans les méandres de ses pensées. Perdu. « Je sais. » lâcha-t-il. Il comprenait. Les prix avaient augmenté et le Roi Römhen souhaitait montrer à tous qui avait la plus grosse, qui était celui qui décidait. Mais, parfois, il prenait ses décisions de manière hâtives sans penser aux conséquences. Un impulsif. Un enfant encore. Ahmir ne jugeait pas Römhen. Non. Pour rien au monde, il souhaitait s'imaginer prendre des décisions du genre. Et puis, il était bien trop occupé pour déplacer toute la responsabilité sur les épaules de la Reine. Oui, c'était beaucoup plus simple.
« Comme tu le dis, la décision est prise. Tu ne peux pas revenir en arrière, pas si vite, pas tout de suite. Laisse-nous garder un œil sur eux, sur leurs échanges … peut-être pourrais-tu revenir sur ta décision au moment où ils toucheront le fond … » Il semblait avoir attirer son attention. Ils prirent le chemin du retour, en direction du palais. « Et tu les sauverais pour ainsi dire. Tu rouvrirais les frontières avec tes règles, tes prix. » Son regard focalisé quelques secondes plus tôt vers l'horizon avant de tourner la tête vers Römhen.
« Tout était plus facile avant. Bien plus facile. » souffla-t-il.
◭ Römhen Thoron
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Il avait toujours eu du mal à ce qu'on remette en questions les décisions qu'il prenait, bonnes ou mauvaises. Il était le genre de roi très fier et très égocentrique qui n'avait pas envie qu'on s'amuse à travailler ses dires, mais Ahmir était une exception. Conseil, chevalier et voix de la sagesse, il avait tendance à apaiser ses choix les plus fous à contrario d'Elenna qui rendait toutes ses décisions bien plus pointilleuses et parfois dangereuses. Il n'en avait jamais eu conscience le souverain, elle le manipulait mais il s'en moquait. Une partie enfouie en lui avait l'esprit de s'en rendre compte mais l'amour qu'il éprouvait envers sa Reine aveuglée complètement ce qu'il faisait au quotidien.
Finalement, il avançait, difficilement certes, qu'Ahmir avait raison et il soupirait en relâchant ses épaules. Tu pourras t'en charger toi, personnellement ? Je ne veux pas que les Zor'or pensent que c'est aussi facile que ça. Il saurait employer les bons mots pour s'expliquer et défendre la cause du roi Thoron, en plus d'être un chevalier très doué, il était aussi un homme et frère de coeur. Le palais se dessinait devant eux mais Römhen profitait pour ralentir le pas et discuter encore un peu avec Ahmir. Je ne regrette pas, je voulais ce siège, mais il en va de responsabilités qui parfois sont effrayantes. Et il savait qu'il pouvait offrir ses faiblesses à son meilleur ami parce qu'il n'y aurait aucun jugement, que de la compréhension et de l'altruisme. Au fait, as-tu vu Satine ? Elle n'était pas présente lors du discours. Sans se douter qu'elle aurait pu être dans les bras de son frère, le roi Thoron avait juste envie de voir sa favorite pour passer un repas avec elle. Sa femme avait des affaires... d'épouse à effectuer et il n'avait pas envie de s'en mêler. Voilà qu'il y avait des enfants qui passaient dans leur jambes. Et toujours pas d'héritiers à la couronne. De toute façon, il était loin d'être prêt à devenir père, au grand dam des nobles qui espérer voir un futur roi au trône plutôt que lui, il en avait bien conscience.
« Évidemment. Tu peux me faire confiance. »avait-il soufflé alors que Römhen semblait bien percevoir ses propos comme sensés et raisonnables. Dieu soit loué ! Il allait pouvoir essayer de rattraper la situation, d'emballer les propos et décisions du Roi dans du coton. Il allait même essayer de le rendre bienveillant et prévenant, loin des images qu'on se faisait du dit-roi. « Tu sais que tu peux compter sur moi. Je sais qu'il m'est impossible d'imaginer les responsabilités que tu as pris sur tes épaules en atteignant ce trône … mais tu peux être certains que je suis et serai toujours là. S'il m'est donné la possibilités ne serait-ce que d'alléger un minimum ce fardeau, je le ferais aussitôt. Il te suffit de me le demander. » Peu importe. Il obéirait. Il suivrait. Il agirait. Il se jetterait dans la gueule du loup si c'était pour le bien de son ami. Leur amitié avait toujours été ainsi : sans demi-mesure. Ahmir avait accusé les rages et colères de Römhen sans dire un mot. Il avait encaissé, en silence. Il avait attendu le moment de répit pour parler. Il avait ri. Il avait tout partagé avec son cousin et aujourd'hui, s'il le pouvait, il lui enlèverait cette épée de Damoclès du dessus de sa tête. Pour un roi, un chevalier est prêt à tout. Certes. Mais pour un ami, on est capable même du pire.
« Satine ? Non. Je ne l'ai pas vu... » dit-il d'une voix un peu plus calme. Un peu moins de sentiment dans la voix. Cette femme ne lui annonçait rien de bon. Il ne parvenait pas à lui faire confiance. Elle avait cette étincelle de vice au fond du regard … Römhen semblait s'entourer de ce genre de personnes. Elles étaient beaucoup trop prêts et Satine en était à la tête. Elle se faisait de plus en plus présente. Beaucoup trop présente. « Satine me semble devenir de plus en plus présente … » dit-il sans la moindre trace de jugement dans ses propos.
◭ Römhen Thoron
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Ahmir avait toujours été l'un des plus loyales de sa cour. Que ça soit du temps de Cijan, de Leandry ou désormais du sien, sa fidélité sans faille faisait de lui le chevalier le plus prometteur de sa cavalerie. Jamais il n'aurait pu rêver pareil allié et le voilà désormais qui le soutenait et l'aidait dans chacune de ses décisions. Désormais, s'il devait chuter, Ahmir serait le filet qui le protège de ses idioties. Heureusement que tu es là, mon vieil ami. Il ne savait pas faire dans l'étalement d'émotion, juste dans l'acte qui offre ses sentiments d'une façon ou d'une autre.
Les voilà arrivaient non loin du palais qui bouillonnaient de vie et d'esprits juvéniles. C'était d'une beauté... il adorait son royaume Römhen. Ce poste était d'un poids inéluctable mais ses avantages, de possession et d'appartenance... c'était un sentiment de fierté qu'il lui prenait les tripes et l'estomac. Puis Ahmir confirma qu'il n'avait pas vu Satine depuis un moment et le roi fronça les sourcils pour montrer son inquiétude. La présence de Satine à ses côtés étaient une bouffée d'air frais qui remplissait toutes les caractéristiques de plaisir quand elle chauffait ses draps et les discussions nocturnes jusqu'au petit matin. Sa favorite avait le don de fuir partout dans le royaume pour ses affaires mais il avait confiance en elle, quoiqu'il puisse se passer. Elle lui avait promis. Je l'ai nommé favorite, tu le sais. Et puis... as-tu vu à quel point elle est incroyablement belle ? Des yeux qui brillent. Elle était à lui pour toujours et elle l'aimait autant qu'il aimait son épouse Elenna d'un amour inconditionnel. Il était aveuglé par toutes ces émotions diverses et variées qui le traversaient chaque jour, entre son amante et sa femme mais sa position lui offrait le luxe de ne pas avoir à choisir entre l'une et l'autre.
Ahmir avait peut-être des réticences quand il prononçait cette phrase mais Römhen ne l'entendait pas de cette oreille. Sa présence te dérangerait-elle ? Aurais-tu un faible pour elle, serais-tu jaloux ? C'était de l'ironie et une petite bêtise prononcé par Römhen pour amuser Ahmir, en saluant d'un signe de tête ceux qui s'approchaient d'eux.
Sa main se posa sur l'épaule du Roi en guise de réponse. Un geste simple. Un geste unique. Un geste qu'il pouvait se permettre.
« Comment est-ce que cette nouvelle aurait pu m'échapper ? » dit-il avec une once d'ironie dans la vie. Satine était devenue de plus en plus présente. Elle et son regard vicieux étaient partout, selon Ahmir. Etait-il le seul à voir cette vérité criante ? Attirée par le Pouvoir, elle ne cherchait qu'à se faire une place bien au chaud mais il était persuadé qu'elle oublierait le roi au moindre tremblement de Römhen. Elle était un rat, elle quitterait le navire au moindre signe de tremblement. Il en était persuadé. Elles étaient toutes comme ça. « Tu te souviens combien on s'amusait de ces vieux hommes devenant presque fous à cause des femmes ? Fais-moi le plaisir de ne pas en devenir fou, Römhen. » Choisir la corde de la nostalgie, de l'enfance pour faire passer un message avec soin, avec tendresse. Il savait marcher sur des œufs. Il savait également qu'il ne pouvait parler de la beauté de Satine … Römhen était d'une jalousie folle. Un compliment ne ferait pas qu'aiguiser son ego d'avoir une telle courtisane, non, cela lui ferait sûrement froncer les sourcils …
Roulant des yeux, Ahmir se contenta de souffler : « Jaloux des atouts qu'elle possède et que je ne possède pas, sans doute. » dit-il taquin. « Avec ses atouts, je parviendrais sans nulle doute à voir plus souvent mon vieil ami. » Ils s'approchaient lentement du palais, leurs voix se faisaient plus silencieuses. Instinctivement. Ahmir tourna la tête vers Römhen : « Bien que tu sois suffisamment sage pour y veiller par toi-même, je me dois de te dire de faire attention, Römhen. Tu sais comment sont les femmes ... » Il agita la main d'un geste désinvolte. « Elles ont ce don de faire tourner la tête. »
◭ Römhen Thoron
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De l'inquiétude ? De la peur ? Il ne savait pas analyser ce qu'il percevait dans les agissements étranges de son ami, encore moins déchiffrer les sous-entendus qu'il mettait dans toutes ses phrases alors il préférait ne pas s'avancer et diffamer des propos qu'il pourrait mal interpréter. Il haussait les épaules en se mettant à rire légèrement, chassant d'un signe de bain la bêtise d'un enfant qui pensait que l'amour, c'était pour les faibles. Il était aveuglé, Römhen. Par deux femmes aux dons divins de le tenir par le plaisir de la chair mais il était incapable de voir ce que le coeur était inapte à comprendre. Je ne deviendrais pas ces hommes, Ahmir. Satine c'est... ce n'est pas de l'amour. Je n'aime qu'Elenna. Satine, c'est de l'avidité. De la possession. De la perversion pour en faire sa chose, une femme qu'il souhaitait posséder entièrement mais qui d'une façon ou d'une autre pouvait frôler le divin en restant à ses côtés, tout en asservissant un roi diminué d'orgasme. L'illusionné Römhen finit par s'asseoir sur un banc, profitant des quelques rayons du soleil en voyant les regards voyants des nobles qui avaient assisté à son discours. Il soupirait à nouveau, mettant toute sa confiance dans les capacités de son frère de coeur pour régler la situation dans laquelle il s'était à nouveau fourré.
Ils finirent par se relever pour se diriger vers le château, les pieds lents et la voix qui s'abaisse. Leur conversation ne regardait personne d'autres qu'eux. J'ai confiance en elles. Satine et Elenna. S'il savait que sa favorite y voyait de l'intérêt, il n'avait aucun doute sur l'amour qu'elle lui portait. Concernant la seconde... c'était son épouse, sa Reine. Elle n'avait pas le droit à l'erreur et arrivait souvent à le raisonner quand il faiblissait. Je te promets qu'on se verra plus souvent. Quelque chose me dit qu'on se verra beaucoup plus souvent. Et il pipa mot. Une discussion lui trottait dans la tête mais tant que ce n'était pas acté, il ne pouvait rien dire. Fais-moi confiance. Les voilà aux portes des appartements de Römhen, Satine devait être derrière la porte alors il enlevait son manteau. Vas-tu rejoindre les cuisses de quelqu'un ? Nymeria peut-être ?
« J'ai toujours cru que c'était les clefs d'un mariage réussi. » dit-il avec ironie quoiqu'il pensait vraiment que le mariage était signe de possession. Il le voyait dans les yeux de ces hommes qui perdaient pied au contact de femmes aux courbes divines. Il avait vu Römhen se perdre quelques fois quand il s'approchait trop près des esprits viciés de ces dames, qui volaient toujours autour de lui. S'il disait ne pas aimer Satine, Ahmir en avait ses doutes mais il ne se permettrait jamais de lui en tenir deux mots. Il avait confiance en elle. Et c'était exactement pour cette raison qu'Ahmir s'occupait, du coup, de ne pas avoir confiance en elles, de prendre ses précautions et de surveiller les arrières de son cousin.
Bien qu'il avait attiré l'attention et la curiosité du chevalier avec ces quelques mots, Ahmir ne rebondit pas puisqu'un rire amusé s'échappa de ses lèvres à la question de Römhen. « Si seulement … » dit-il en levant les yeux au ciel avant de conclure : « Mon Roi m'a confié une mission que je souhaite honorer le plus rapidement possible. » Oui, pendant que le roi irait rejoindre le septième ciel, Ahmir essayerait de trouver une solution pour nettoyer le carnage derrière lui.