@Römhen Thoron.
Quelle honte, quelle déshonneur. Rentrerait-elle chez elle après cela ? Si elle sort vivante de cette désastreuse soirée, arrivera-t-elle à oublier cet affront ? Elle doute, elle a l'impression que c'est maintenant gravé sur son front, brûlé au fer rouge, que son roi, sa reine, et tout Gwelnaur est déjà au courant de ce qu'elle a fait. Mais Nemesis elle court, Nemesis, elle croit toujours qu'elle peut passer à travers de la punition et des lois, elle est jamais prise dans les filets, l'oisillon, elle arrive toujours à prendre son envol lorsqu'elle sent que la situation lui échappe et cette fois ci, elle a pensé pareil, elle était si sûre d'elle, certaine de sa force victorieuse, elle ne l'a pas vu venir son bourreau. Avec ses mains puissantes, et la colère dans les iris, elle aurait dû trouver un autre mensonge, une autre faute, mais elle a manqué d'air, elle s'est essoufflée et elle a presque tout avoué.

Mais trahir sa patrie, jamais. Jamais elle ne dit qui elle est vraiment, elle préfère passer pour une stupide espionne de bas étage, une de ses pauvres filles cherchant l'honneur et la place de rêve auprès de leur roi. Nemesis, ça n'a jamais été son but, elle veut pas s'élever, pas plus que ce qu'elle est déjà, tout ce qu'elle a besoin, c'est de vie, de vivre, de se sentir frémir. Mais elle a brûlé sous le regard de Thoron.

Elle se retrouve le front à terre, reprend sa respiration, tente de chercher une sortie de secours, sans succès. Elle ne sait plus d'où elle vient, n'a plus une vision totale de sa situation. Elle garde tout de même à l'esprit des quelques ouvertures qui laisse passer l'air qu'elle respire de nouveau. Elle n'hésitera pas si elle a besoin. Elle hésite même à prendre son envol immédiatement. Avoir peur de la mort, c'est pour les esprits les plus faibles.

Elle se sent déjà enterrée, les mots lui brûlant la gorge, la douleur la pliant en deux. Mais elle se redresse tout de même. Elle n'accepte pas de ne pas le regarder dans les yeux, de ne pas lui faire face. Elle ne cherche pas à démontrer son courage, ou sa force, au contraire. Elle veut juste le regarder, que ses traits restent gravés dans sa tête pour qu'un jour, si elle réussit à se sortir de cette forteresse, elle revienne en personne le détruire.

Elle ne dit rien, elle attend sa sentence, les menaces ça ne la touche pas, elle veut du fait, de la vérité dans sa bouche acide. Elle sent son regard sur elle, d'autres l'ont déjà fait auparavant, et elle s'est vengée. Elle cache sous ses jupons, sa haine, sa part d'obscurité qui reprend parfois le dessus. Elle ne peut pas se laisser aller maintenant. Elle ne peut rien tenter ici.

Elle veut lui vomir dessus. Le mordre, le déchirer et vomir sur son cadavre parce qu'il la dégoutte, la répugne et pourtant, qu'est ce qu'elle peut dire ? Ses poings sont liés, il parle victorieux, sachant très bien qu'elle n'a plus d'options, que ses cartes sont brûlées, qu'elle n'a pas d'autres choix que d'accepter, si elle veut espérer ressortir d'ici. Mais après tout, rien ne lui permet de savoir qu'il dit la vérité. Il pourrait très bien lui passer sur le corps, lui prendre tout son être et la tuer juste après son plus grand orgasme.

Elle a envie de crier qu'elle n'est pas une putain, mais elle se doute que le roi ne patientera pas indéfiniment. "Et je suppose n'avoir aucune garantie de sortie même si j'accepte ?" Elle reste fière, fidèle à ses manières de dame de compagnie, le dos droit, refusant de courber immédiatement l'échine. "Une seule fois. Et je m'en vais dès que vous en avez terminé. Vous resterez dans votre couche en me laissant quelques minutes d'avance. " Elle le vit pire qu'une épée en plein coeur, la fierté dans la boue, la haine en plein coeur.