« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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▬ L'ENVOL : le chat qui les observe, la main froide et vengeresse, l'élan sans chuintement. le rire qui se répercute dans le regard. la liberté qui commencera toujours par la discipline. ▬ LES PARCHEMINS : 195 ▬ L'AME : doomsday ▬ LE REGARD : Rooney Mara ▬ LE TEMPS : 34 ▬ L'ETOILE : là, sur la voûte, cet équilibre apparaît plus ténu qu'il ne l'a jamais été. les certitudes sont en train de tomber. Le masque aussi. ▬ LE SANG : il fut un temps gwelnaur. aujourd'hui heledir. ▬ LE FEU : d'aucuns diraient qu'il faut aimer. ils vous disent cela car ils portent leurs cœurs en bandoulière et s'étonnent de voir leurs cœurs piétinés. Jamais. ▬ LE PACTE : Le Scorpion. ▬ LES ROSES : 3812
- Nous sommes des enfants du silence, c'est la faim qui nous dévore, et le rêve aussi. DELPHINE DE VIGAN - Les Jolis Garçons
Tu marches. Plus loin que tes pas ne peuvent te porter. Elle te retrouvera plus tard. Tu n'en as cure. Parce qu'elle n'en a cure. Cette femme n'est pas une mère. C'est un substitut. Une chose à la grande bouche. Aux mains caleuses. Aux yeux perçants et effrayants.
Cette chose n'est pas une mère.
Et tous les efforts que tu as fait pour l'idéaliser ne sont que le produit de ton imagination, ma fille. Il est temps que tu comprennes. Tu marches, au delà des pierres jonchées. Là où seul le silence viendra te bercer. Là où la brise viendra caresser tes longs cheveux noirs.
Tu te contentes d'avancer.
Ta main se pose contre un arbre. Parmi tant d'autres dans cette forêt. Derrière toi s'étendent des grandes bâtisses en pierre, et ce champ que tu as traversé sans t'en rendre compte. Tu captes l'essence de son tronc. C'est agréable. C'est tout ce qui te fallait.
Un craquement se fait entendre. Tu te retournes, en cherches l'origine. La peur te quitte au fur et à mesures que les jours se lèvent. Tu sens quelque chose qui chauffe ta nuque. Quelqu'un est là. Tu reconnais cette chaleur qui s'empare de toi, change l'air lorsque quelqu'un pose son regard sur toi. Tu as appris ces choses là.
C'est alors que tu le vois. A quelques mètres, perché sur un immense chêne. Dissimulés par les feuillages. Seuls ses deux yeux et une de ses jambes pendue dans le vide trahissent sa présence. Ses grandes billes te fixent. Elles sont vives. Habités d'une lueur que tu n'as jamais encore vu chez les petits humains que tu côtoies. Tu lui laisses le temps. Ta main toujours posée sur le tronc. Tu avances doucement.
« Je ne te veux pas de mal. »
Il suit chacun de tes mouvements au bruissement des feuilles. Bientôt, tu aperçois plus. Son visage est fin. De grandes boucles brunes l'encadrent. Il a l'air plus âgé que toi, mais cela tu ne peux en être sûre.
« Je m'appelle Asmodee. »
Tu simules une révérence mais te prend les pieds dans ton simulacre de robe et manque de tomber. Ton étrange interlocuteur quitte sa cachette derechef pour descendre d'une branche. S'arrête dans son élan. Il a l'air grand, maintenant que tu le vois ainsi. Il demeure dans ses grandes billes un mélange de peur et de curiosité.
« Est-ce que tu crois que les petits hommes peuvent voler mais pas les grands ? »
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Tes yeux se portent au loin. Au delà de l'eau, les Terres Sans Nom. Il t'est rarement arrivé d'y porter ton corps, sur les eaux. Mais tes saints ne se vouent pas aux océans imprévisibles. Tu es l'air. Tu es la nuit. Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents.
L'eau, pourtant, te lave, parfois, de tes pêchés. Ceux qui sont enfouis et que tu refuses d'avouer. Les pensées, les actes. Quelle est la différence ? Ce soir c'est ce qu'elle fait. Tu laisses tremper tes pieds dans l'eau. Le clapotis vient briser le silence. La nuit proche de tomber pour évoluer. Ceux que tu recherches doivent dépenser l'or dérobé. Et tu sais exactement où.
Laisser durer le plaisir. Encore un peu. Un de ces rares moments que t'accordes à toi même. Ne faire qu'un avec les éléments alors que le soleil se couche, laisse ses traînées offertes comme un ultime adieu. Il fut un temps où les hommes frémissaient à l'idée de ne jamais le voir revenir. Et tu sais pourquoi.
Enrôler des petits scorpions. Oui. C'est une chose. Aller les chercher dans un endroit pareil. S'en est une autre. Peu importe. Tes sens sont aiguisés depuis longtemps. Ici, ou ailleurs. Et tes sens te chuchotent que quelqu'un t'observe depuis quelques heures déjà. Ça a commencé dans les ruelles Nord, alors que le jour était encore haut, le marché était rempli de victuailles diverses. Une sensation de chaleur dans ta nuque. Tu t'es retournée. Persuadée d'avoir vu quelqu'un.
La mémoire nous joue des tours. Nous rappelle ce que nous perdons. La mémoire est une bien perfide alliée.
Tes pas te mènent dans les ruelles sinueuses. Reprennent une plus grande allée. Ici, là, avant que la nuit ne tombe, quelques marchands se précipitent de ranger leurs cuirs. Leurs gemmes. Sur la place, celle que tu dois emprunter, un homme rassemble quelques badauds au vu d'un spectacle de marionnettes en bois. Tu te rapproches. Te mêle à eux. Toi l'invisible.
La même sensation de chaleur. Tu ne peux pas la nier, cette fois ci, ma fille. Tu te retournes. Cherches.
Douce allégresse dans ton cœur. Sursaut contenu. Tressaillement de ton échine. Temps suspendu. Comme si l'on cherchait à retirer le poids de ses années d'un seul coup d’œil. Mais ce que tu as, toi, dans les yeux, il ne pourra le retirer.
Ses grands billes. Curieuses. Et sombres. Temps qui a fait son ouvrage.
crack in time_ QUOTES _ Alain Damasio CREDIT_ohrooney - giphycat
◭ Augure
CHASSEUR « homme de foi »
▬ LA PROPHETIE :
ce que l'on apprend au
milieu des fléaux, c'est
qu'il y a dans les hommes
plus de choses à admirer
que de choses à mépriser
▬ LES PARCHEMINS : 269 ▬ L'AME : beloved monster. ▬ LE REGARD : ricky whittle. ▬ LE TEMPS : trente-huit ans. ▬ L'ETOILE : massacrante. ▬ LE SANG : auto-proclamé apatride, tu es de ceux que l'on nomme sans-nom; ces conflits ne sont pas les tiens. tu as, dis-tu, tes propres guerres à mener. ▬ LE FEU : quelques vœux murmurés au silence d'un autel. tu as tourné ton cœur vers les dieux et prêté serment. ▬ LE DESTIN : homme de foi n'est pas synonyme de vulnérable, entre tes lippes acérées. au bout de tes doigts court l'instinct affolé d'un chasseur en quête de proies. ▬ LES ROSES : 3578
Il y a dans les rues ces odeurs âpres, fortes, de fer battu, de cuir tanné par le soleil, d’épices qui ont probablement trop séchés. Il y a ces effluves de vie, parfums des dames et sueur des hommes, auxquelles se mêlent les sons des froissements de robe, des plis de tissus. Et les voix, les voix résonnent avec force d’un bout à l’autre des bourgs. Ici, une femme veut te faire goûter un fruit à la chair juteuse et sucré, là, un homme se propose pour affûter ta dague déjà aiguisée. Services contre poignée de bronze, donner de la voix pour plus de renommée. Tu n’es pas sans ignorer que ces marchands vendraient leur mère, s’ils le pouvaient. Cela ne t’empêche pas pourtant de faire affaire avec eux. Sur le marché, ta bourse déjà maigre a été délestée de quelques pièces d’argent, lors de l’achat de quelques plantes médicinales que tu ne trouves pas à l’état sauvage, ainsi que d’une poudre ocre, un pigment précieux, qui viendra orner le prochain autel d’Elrawyn que tu croiseras.
C’est là, que tu la vois.
Ou du moins, que tu penses l’apercevoir, entre deux épaules, entre deux mouvements. Son profil surgit comme un souvenir pourrait assaillir un esprit fragile. La forme de son nez, celle de ses lèvres et la couleur de ses yeux. Elle se détache, au cœur de la foule, brillante, presque aussi irréelle et impalpable que le passé qui te rattrape, qui te prend à la gorge. Mais la vision est si brève, que tu penses l’avoir rêvée, que la mélancolie te joue de vilains tours. Et son visage, esquissé dans ta mémoire, déjà disparaît, s’efface, pour ne te laisser que l’amertume de l’avoir égarée.
Et le temps passe. Le soleil continue sa course.
Les marchands commencent à ranger leurs fournitures, les échoppes ferment, les portes des citoyens claquent, alors qu’ils désertent les ruelles. Ces dernières s’emplissent de bonnes odeurs de cuisine, d’éclats de voix étouffés par les murs des maisons. L’on devine çà et là dans les bâtiments des torches allumées et les tavernes se mettent à résonner, de chants, de rires, de disputes, aussi. Tes pas te guident dans les rues, tes biens soigneusement rangés dans la besace en travers de ton torse. Tu progresses la tête haute, laissant traîner tes yeux sur les visages des enfants qui courent çà et là, se précipitent dans une plus grande allée, pour rejoindre l’une des places, où se prépare un petit spectacle. La curiosité te pousse à quitter l’ombre confortable des rues pour observer l’attroupement, à une certaine distance.
Et ton regard effleure son dos, sa nuque, ses épaules que tu reconnais, malgré le poids des années et celui de ses vêtements. C’est un instinct aussi fort que celui de survie, une certitude plus ancrée encore que la foi. Asmodee. Car il ne peut que s’agir d’elle, ce cette enfant devenue femme. Et ton visage ne peut que s’éclairer lorsque tu la vois se retourner, parcourir la foule de ses yeux clairs, ses longs cils sombres battant l’air pour mieux observer les visages. Ton visage. Les secondes se figent lorsque vos regards se croisent enfin. Chaleur réconfortante au creux de ton myocarde. Le décor environnant, les voix, les silhouettes, les rires des enfants, tout se tait, tout se meurt autour de toi. Il n’y a pas de sourire, sur ton visage, simplement cet éclat dans ton regard, ces étincelles qui raniment les braises de tes iris sombres. Et alors que le vent apporte avec lui les embruns marins en provenance du port, toi, tu te sens voyager dans le temps, revenir bien des années en arrière.
D’un mouvement lent, ta main vient glisser sur ton crâne, fait choir l’ample capuche qui dissimulait tes traits, exposant ainsi ton visage aux derniers rayons de soleil parvenant à percer l’obscurité. Qu’elle sache ainsi qu’elle ne rêve pas, que tu n’es pas un fantôme, surgissant tel un démon de son passé. Asmodee et ses cheveux noirs de jais, Asmodee et les billes couleur océan qui emplissent ses magnifiques yeux, plein de défiance et de détermination. L’émoi que tu parviens à déchiffrer dans son regard te rassure sur le fait que tu ne lui es pas étranger. Qu’après tout ce temps, tu es sans doute encore aussi important pour elle, qu’elle ne l’est pour toi. Cette petite sœur d’un autre sang. Tu inclines le menton, à peine, en guise de salut, car à cette distance, lever la voix ne serait guère utile. Et au coin de tes lippes, vient se dessiner un rictus, de ceux que tu ne réserves qu’aux Dieux.
La joie de la revoir prend le dessus.
Et alors que le marionnettiste donne de la voix pour attirer les curieux, tu t’approches de quelques pas, contourne la foule comme un animal farouche, l’invitant silencieusement à quitter son cocon protecteur, jaillir hors de la foule pour mieux te rejoindre. Que tu puisses l’admirer, que tu puisses apprécier toute cette vie qui l’anime, savourer la joie de la retrouver vivante et en bonne santé, après toutes ces années.
◭ Asmodee
seconde des scorpions« Marche doucement car tu marches sur mes rêves. »
▬ L'ENVOL : le chat qui les observe, la main froide et vengeresse, l'élan sans chuintement. le rire qui se répercute dans le regard. la liberté qui commencera toujours par la discipline. ▬ LES PARCHEMINS : 195 ▬ L'AME : doomsday ▬ LE REGARD : Rooney Mara ▬ LE TEMPS : 34 ▬ L'ETOILE : là, sur la voûte, cet équilibre apparaît plus ténu qu'il ne l'a jamais été. les certitudes sont en train de tomber. Le masque aussi. ▬ LE SANG : il fut un temps gwelnaur. aujourd'hui heledir. ▬ LE FEU : d'aucuns diraient qu'il faut aimer. ils vous disent cela car ils portent leurs cœurs en bandoulière et s'étonnent de voir leurs cœurs piétinés. Jamais. ▬ LE PACTE : Le Scorpion. ▬ LES ROSES : 3812
- Nous sommes des enfants du silence, c'est la faim qui nous dévore, et le rêve aussi. DELPHINE DE VIGAN - Les Jolis Garçons
Le temps a toujours été un précieux allié à tes yeux. Tu sais à quel point il soigne les douleurs passées. Lorsqu'il soulève sa capuche, plus aucun doute n'est possible à ton cœur battant. C'est bien lui. Le petit garçon dans l'arbre. Ses prunelles sombres s'attardent sur toi. Il n'y a rien autour de vous. Seulement vous. Un frisson d'anticipation agite ton échine, te fait te redresser. Il n'est pas besoin d'ouvrir la bouche, votre langage a toujours été silencieux. Pourquoi le babillement serait-il nécessaire lorsque les prunelles ont tant de mots à dépeindre ?
Il t'invite à quitter la foule et tu l'en remercies, là, dans ses pas que tu suis, tu aimes à te souvenir de son regard. Celui qu'il ne t'a pas encore offert d'aussi près depuis bien des lustres. Depuis toujours, c'est le seul à qui tu peux te vouer, qui saura te prendre sans te juger, sans te demander de retour possible. Vos empreintes s'imprègnent dans les ruelles commençant à s'assombrir. Ces mêmes ruelles que tu connais par cœur, tu saisis les effluves du soleil ayant tapé sur la pierre. Celle ci se souvient de tout, renvoie sa mémoire minérale. Vous retournez sur les pas empruntés dans la journée, tu sais où il t'emmène. Un rire s'échappe de tes lèvres, tu reconnais dans son attitude le chasseur. Tu le reconnais parce que tu en es une aussi.
Tu as toujours aimé sa façon de percevoir les cieux brumeux. Les Dieux maudits et les cléments. Combien de fois t'a t-il redonné foi en eux ? Lorsque ton cœur devenait trop lourd pour ta carcasse. C'est alors qu'elle s'impose à toi, la mer devant vous. Les murs du port vous vomissent, vous proposent le calme de ses eaux rongeant toujours plus sa terre.
Tu les entends s'écraser. Toujours, toujours recommencer.
Il se retourne vers toi, son visage cuivré découpé dans les rayons du crépuscule. Sa respiration est posée, en dépit de la course folle que vous avez entamé. Décidément, cet homme ne cessera jamais de te surprendre. Le savoir là, plein, ancré te fait resurgir une volonté féroce de vivant. Ta main effleure la sienne, ballante, le force à te regarder.
Dieux que ces prunelles sombres tu les avais oublié.
Des sillons creusent son front, le temps passe toujours plus vite que l'on y pense. Aucune aube ne se gèle. Et tous les matins du monde sont sans retour.
« Augure. Le temps a été long sans toi. »
Son nom qui roule sous ta langue, ce nom que tu pensais ne jamais plus pouvoir prononcer. Que pourrais-tu dire de plus ? Il est le seul à qui tu n'as jamais pu réserver tes mensonges. Parce que les tiens sont faits pour protéger ceux que tu aimes. Et toi même. Et avec lui, nulle sorte de cette nécessité. Cette estime que vous vous portez, la joie de la rédemption.
« Bien des choses ont animé mon cœur. Les Dieux ont ils été cléments avec toi ? »
Ce que tu lis dans ses iris, c'est ton propre miroir. Une joie indescriptible. Une noirceur que vous n'aviez pas avant, mais la conscience d'être debout.
Aussi certainement que les vagues s'écrasant. Toujours, toujours recommencé.