It will be our secret (( simak ))

It will be our secret

Ossam, une ville pas très recommandable pour une noble comme toi - surtout avec cette maladie qui rongeait tes yeux. Pourtant, depuis près de trois ans, tu t'y rendais en compagnie de ta servante, ta meilleure amie, ton guide. Tu savais qu'elle ne dirait rien à personne. Elle était probablement la personne sur laquelle tu pouvais le plus compter en ce monde. Chaque fois que tu le rejoignais, tu t'habillais le plus simplement possible afin de ne pas attirer l'attention et tu te faufilais jusqu'à cette maison qui lui appartenait.

Comme à ton habitude, tu entras par la petite porte arrière. C'était bien plus discret que la porte avant, et c'était mieux ainsi. L'amiral ne semblait pas être rentré encore, alors tu en profitas pour te reposer de ce voyage. Tes vêtements glissèrent le long de ton corps pour rejoindre le sol. Puis, tu enfilas une robe de nuit en soie que tu avais amener, d'un blanc pur comme la première neige, et qui épousais tes courbes à merveille - dont ce ventre qui s'arrondissait au fil des semaines.

Ne sachant guère quand il reviendrait, tu décidas de t'allonger sur le côté dans le lit, la tête appuyée dans le creux de ta main. Les yeux fermés, tu profitas du massage que ta servante te proposa alors que de ton autre main, tu caressas ton ventre. Tu ignorais combien de temps s'était écoulé lorsque tu entendis la porte s'ouvrir. Doucement, tes paupières se soulevèrent. « Tu es enfin rentré, Simak. Je me demandais si tu m'avais oubliée. » Toujours allongée, tu lui offris un sourire, avant de te redresser et de te lever. Tes cheveux d'ébène tombèrent en cascade dans ton dos jusqu'au creux de tes reins. En aucun cas tu n'essayas de cacher ton ventre. C'était inutile avec lui, car il était bien rare que tu restes habillée bien longtemps en sa présence. Comment allait-il te réagir en te voyant, après quatre mois, dans cet état ?

@Simak Dor'magar

Les talons des bottes du corsaire claquent bruyamment contre le bois massif de la table richement décorée qu’il prend comme repose-pieds. Devant lui, un noble visiblement dérangé par de telles manière, presque autant que par la raison de sa présence dans l’éminent fauteuil qu’occupe le traître à la piraterie. Simak, lui, regarde le nobliau d’un regard empreint d’une provocation certaine.

« T’es meilleur en déco qu’en répression on dirait... » Le moque-t-il en désignant les nombreuses tentures ornant les murs et les babioles excessivement chères parsemées çà et là dans la pièce. Devant la porte, tremblant de colère mais scellant ses lèvres de crainte, l'ancien Seigneur d'Ossam serre dans ses bras les quelques breloques qu'il a pu récupérer avant qu'on ne l'interrompe. En face de lui, le cul posé sur le fauteuil rouge et or, le nouveau Seigneur, celui qui, après des années passées à faire couler le sang dans les rues s'est vu récompensé par son Roi. Simak. Le contraste entre les deux hommes est sans équivoque. Tandis que le sortant voûte son dos maigrelet sous le poids de ce qu'il peine à contenir dans ses bras osseux, l'entrant adopte une attitude désinvolte, faisant espérer au nobliau que cette brute épaisse sera incapable de gérer ce foutu trou à rat.

« Prenez garde, Dor'magar. Le jour où vous tomberez de ce sombre égo qu'est le votre, je serai là pour vous voir vous vautrer dans la fange. »
« Mais c'est qu'il en a dans le froc celui-là ! » Simak explose de rire, surprenant le vieil homme qui se crispe brusquement lorsque le colosse se redresse pour plaquer ses deux mains sur le bois. « Prends garde à ce que tu souhaites, vieillard. Je suis la fange. Un golem qu'on a sculpté dedans, tellement vicié que les pirates m'exècrent autant que les culs poudrés dans ton genre. Si je dois tomber, crois-moi que la boue se répandra partout, jusque dans ton nez. »

Le noble garde consistance, tant qu'il le peut encore, mais préfère s'éclipser sous le rire du corsaire, nouveau propriétaire des lieux. La maison seigneuriale trône sur une crête dominant Ossam, parfaitement bien gardée par des dizaines de combattants qu'il a pris soin de choisir lui-même, ne faisant que très peu confiance aux décisions de son prédécesseur. Pour avoir lui-même fréquenté Ossam lorsqu'il était pirate, il sait à quel point cet homme n'excellait pas dans son rôle. La porte se ferme derrière celui qui se hâte de quitter les lieux, et Simak de s'emparer des derniers rapports sur la situation de cette ville devenue sienne, tant qu'il y fait ses preuves.

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L'imposante silhouette sillonne les rues, escorté de deux hommes. Ce quartier n'est pas le plus malfamé, il y a veillé en mettant la main sur cette maison reculée des autres, plus animés, moins sûrs. Parce qu'elle doit pouvoir s'y rendre sans lui. Parce qu'ils doivent rester discrets.
Arrivé à la porte dérobée, Simak s'engouffre à l'intérieur de l'habitation, laissant les deux gardes faire leur boulot et veiller à ce que nul ne rentre sans y être invité. À l'intérieur, il reconnaît déjà son parfum et sourit en la sachant déjà là. Pas étonnant, d'un autre côté, vue l'heure tardive à laquelle il a quitté sa nouvelle demeure. Le marin s'enfonce dans le couloir sombre pour explorer quelques pièces, à la recherche de celle qui l'attend et avec qui il compte bien fêter son nouveau statut comme il se doit. Il la trouve, enfin, en compagnie de sa servante que Simak toise un instant, soutenant son regard. S'il a pu la faire sienne le temps de quelques nuits des années plus tôt, la jeune femme n'a aujourd'hui plus aucun intérêt pour lui lorsqu'elle est en compagnie de sa dame.

Le corsaire sourit en la voyant se lever. D'un simple coup de tête, Simak demande à la domestique de les laisser seuls. Qu'importent les brefs instants qu'il a pu échanger avec elle, elle n'est plus à ses yeux que l'ombre de la femme qu'il a rejointe et dont ses mains descendent le dos pour se poser sur ses reins. Elle lui semble changer, il ne sait pas encore mettre le doigt sur ce qui lui fait dire ça. Plus lumineuse, moins pâle, à moins que ce soit le voyage en mer qui lui ait coloré la peau.

« On dirait que je t'ai manqué. » Qu'il lui glisse à l'oreille, penché sur elle, avant de venir poser ses lèvres sur la fraîcheur de son cou. « J'ai pensé à toi toute la journée. » C'est vrai. En partie. La satisfaction d'avoir mis la main sur Ossam a été la plus forte mais, lorsque son esprit s'est pris quelque fois à divaguer, l'idée de savoir qu'elle occuperait sa nuit est ressurgie plus d'une fois ce qui, pour lui, veut déjà beaucoup dire. Cette femme occupe une place particulière dans l'esprit du corsaire, se trouve être devenue son seul point fixe dans ce gigantesque bordel qu'est devenue son existence. Et, accessoirement, elle est l'une des rares personnes ne souhaitant ni le voir pendu, ni le voir échouer. « T'es là pour combien de temps ? »

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La tension dans le corps de ta domestique se fit ressentir dès l'instant où elle vit l'amiral. Tu ne la connaissais que trop bien Imelda, elle qui t'a confié ce qui s'était passé entre eux bien des années auparavant. Tu la remerciais même d'avoir été honnête à ce sujet. Cette dernière ne tarde pas à quitter la pièce, refermant derrière elle la porte pour laisser les amants dans leur intimité. Et le voilà qui s'approche de toi, ses mains glissant le long de ton dos pour se poser contre tes reins. Son souffle dans le creux de ton oreille et le contact de ses lèvres sur la peau nue de ton cou te fit frissonner. Sensation agréable dont jamais tu ne semblais te lasser. Tu aimais le sentir près de toi, ses mains sur ton corps, ses lèvres goûtant ta chair. « Oui, tu m'as manqué. » avouas-tu dans un murmure, tes mains trouvant refuge sous son haut, sur ses abdominaux que tu caressais avec tendresse. La présence de Simak avait été pour toi, ces derniers années, une bouffée d'air frais. Avec le temps, il était devenu ton échappatoire, ta bouée de secours. Il te permettait de survivre à cette pression qui pesait sur tes frêles épaules, d'oublier le temps de quelques jours que tu étais une noble. Tu n'étais que toi, Amara. Sans titre ni statut.

Il avait pensé à toi toute la journée, t'avoua-t-il. Cette révélation te fit sourire, même si tu ignorais si c'était vraiment la vérité. Néanmoins, qu'il ait pensé à toi ne serait-ce qu'un peu te fit plaisir. « Je peux rester une journée ou deux... Mais pas plus, je dois rejoindre ma famille à la capitale. Mon oncle aurait trouvé un autre remède à me faire essayer. » Le goût amer de ces décoctions, tu en étais habituée. Sauf que tu n'avais pas l'impression que cela changeait vraiment quoi que ce soit pour ta vision, si ce n'est peut-être retarder l'inévitable. Un jour, tu ne seras plus capable de discerner les traits de son visage, ni profiter de la vue que tu avais de son corps lors de vos nuits passées ensemble. Tu ne verrais plus non plus tes filles grandir, voir les femmes qu'elles deviendraient en vieillissant. Tout cela, tu ne voulais plus y penser.

Tu déposas alors un baiser aux coins des lèvres de Simak, pour le taquiner. Pour ne pas lui offrir tes lèvres dans l'immédiat. « Monsieur l'amiral semble être de bonne humeur aujourd'hui. Je me demande bien ce qui peut en être la cause. » Et tu te doutais très bien que ce n'était pas seulement ta présence qui le rendait ainsi. Même si, peut-être, tu en étais responsable en partie. Tu te demandais ce qui avait bien pu lui arriver aujourd'hui et la raison pour laquelle il était rentré si tard alors qu'il savait très bien que tu serais là.

@Simak Dor'magar

Un soupir satisfait s'échappe des lèvre entrouvertes du corsaire lorsqu'elle lui avoue que, oui, il lui a manqué. Qu'elle soit sincère ou qu'elle se contente d'aller dans son sens, il s'en contrefiche. C'est toujours bon à entendre.
C'est qu'il ne connaît que trop bien le bruit assourdissant d'un cœur qui se brise, ou plutôt le silence fracassant d'un brasier réduit à l'état de cendres, celui qui le consumait si fort qu'il n'a pas supporté l'idée qu'elle puisse porter un enfant autre que le sien. Celui qui lui a appris à ne rien attendre de plus d'une autre femme. Même pas d'Amara. La jeune femme dont il s'écarte légèrement pour prendre, enfin, le temps d'en apprécier les traits délicats, est devenue, au fil des années et des étreintes, son seul point d'ancrage dans cette nouvelle vie, aussi solitaire que mondaine. Dans ce monde qui l'avait jadis comme ennemi, il n'a d'autre attache que cette femme, mariée, Thoron. Et c'est bien mieux ainsi. Au moins est-il certain que rien n'est à espérer, que rien ne pourrait aboutir. Qu'elle ne pourra jamais lui appartenir, pas plus qu'il ne lui n'appartiendra ni à elle, ni à aucune autre.

Ses bras se croisent derrière elle, la serrent un peu plus fort contre lui lorsqu'il se balance doucement d'un pied à l'autre, le visage toujours enfoui dans sa nuque. Il a fini par s'y habituer, à son parfum distingué, à sa peau laiteuse qu'elle abrite du soleil et des intempéries, à ses cheveux soigneusement coiffés dont les rares mèches qui dépassent pour lui caresser le visage n'ont pas été laissées là au hasard. Ses sens, bien plus habitués à l'odeur ferreuse du sang et à celle iodée du large, sont mis en exergue à peine sent-il sa fragrance, mélange plus que terrestre de fleurs qu'il serait incapable de nommer. Et ce soir ne fait pas exception.

« Trop court. » Commente-t-il alors qu'elle dépose un chaste baiser au coin de ses lèvres déjà étirées dans un sourire équivoque. Comme à chaque fois. Mais sans doute est-ce mieux ainsi. Ils peuvent déjà s'estimer heureux qu'elle soit de passage en terres Gwelnaur alors qu'il n'est pas embarqué pour plusieurs semaines en mer. « Il va falloir mettre ce temps à profit. » À en juger par ses mains à présent posées sur le noble postérieur, il compte bien y veiller.

Si, autrefois, il n'aurait eu que faire des paroles échangées et aurait sauté sur la belle à peine serait-elle apparue dans son champ de vision, aujourd'hui leurs retrouvailles ont une toute autre saveur. Les bras de la Stormwind sont ce qui se rapproche le plus d'un foyer pour le corsaire se sachant autant haï par ses anciens frères d'armes que soupçonné par ceux qu'il fréquente aujourd'hui. Et la noblesse ? Certes, celle de Gwelnaur n'a rien à voir avec la frivolité de ses voisines, mais il ne peut ignorer l'aversion d'un certain nombre envers la situation qui était la sienne des années plus tôt, et que le temps et les abordages n'ont pas su convaincre. Alors, au milieu de cette haine et cette aversion qui l'entourent, l'étrange attention que lui porte Amara lui rappelle, le temps de quelques passions, qu'il n'est pas encore tout à fait devenu un chien de guerre.

La remarque qu'elle lui fait quant à son enthousiasme élargit son sourire et presse un peu plus ses mains sur son délicat postérieur. « Disons qu'on va avoir un petit quelque-chose à fêter, ma belle. » Ses canines se dévoilent et ses yeux se plissent. Ses lèvres frôlent celles de la belle, provocatrices dans ce baiser qui ne vient pas et dans ces mots qu'il lui souffle. « Mets ta cape. Rien que ta cape. Laisse ta servante se charger du reste. » Les incisives se plantent dans la lèvre charnue de l'amante qui n'aura plus à se soucier de craindre pour sa sécurité. Parce-qu'une fois dans la demeure seigneuriale, elle sera intouchable. Ou presque. « On déménage. »

» Simak Dor'magar ×××
» Simak Dor'magar ××× War is never cheap dear
» Balian Wilvor - If you want to keep a secret, keep it to yourself
» naëvia ▬ the poison in her veins and is consumed by a secret fire. (personnage éphémère.)

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