nom, prénoms : Sa catin de mère n'a pas jugé bon de baptiser sa progéniture. Au lieu de ça, c'est la maquerelle du bordel qui l'a pris sous son aile, lui offrant son nom, Dor'magar, ainsi qu'un prénom, Simak, sûrement en hommage à un homme quelconque sans qu'elle ait trouvé pertinent d'en informer  son fils adoptif.  âge, lieu de naissance : Simak est né dans la chambre d'un bordel des bas-fonds de Garaldur, il y a trente-cinq ans de cela. groupe : c'est Gwelnaur qui paie aujourd'hui, grassement, la loyauté de Simak. métier : Corsaire, amiral et membre du Conseil du Roi Gwelnaur, Simak est à la tête de la flotte écarlate et veille à ce que les eaux le deviennent du sang des ennemis de la Couronne. état civil : Défaiseur de vierges, corrupteur d'épouses et amant de débauchées, il n'a jeté l'ancre dans aucune relation sérieuse et s'en satisfait pleinement. guilde : autrefois membre de l'Ordre du Poisson, il en est désormais l'un des plus grands ennemis.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que Simak est difficile à rater. Frôlant les deux mètres, les épaules carrées portant des bras solides, un torse endurci par les années passées à naviguer, deux jambes à même de porter sa masse de muscles, il ne lui est, généralement, pas utile de jouer l'intimidation puisque son physique le fait pour lui. ▬ Bien qu'il s'emporte parfois trop aisément, dans les gestes autant que dans les paroles, c'est la plupart du temps lorsqu'il ne risque pas de nuire à ce pour quoi il se bat. Ses convictions et sa loyauté, toute sienne qu'elle soit, lui permettent d'éclaircir parfois son jugement et d'agir en conséquence. ▬ Simak n'est pas réputé pour être un homme de bonté, pas plus que de générosité, la flotte qu'il commande aujourd'hui et l'équipage qu'il avait sous ses ordres autrefois peuvent le certifier. C'est un homme intransigeant qui n'accepte ni l'impertinence, ni l'oisiveté, et qu'il est dangereux de contrarier. Si les châtiments publics qu'il réserve à ceux qui s'éloignent du droit chemin peuvent s'avérer violents, ils sont pourtant toujours justifiés et infligés après avoir laissé au malheureux l'occasion de faire entendre sa version des faits. Sans être un justicier pour autant, Simak met un point d'honneur à ce que ses hommes soient ainsi traités, se garantissant ainsi leur respect avant leur crainte, ayant appris à inspirer cette dernière par le plus grand maître qu'il connaisse. ▬ Paradoxalement, son tempérament sanguin et sa propension à de fortes colères peuvent l'entraîner dans des accès de violence ravageurs dès qu'il s'agit d'une affaire plus privée. La raison peut alors lui manquer et ses yeux troublés à force de voir rouge, il ne fait plus la distinction entre le bien et le mal. ▬ S'il y a bien une chose qu'il a en horreur, c'est bien de recevoir des ordres. Paradoxalement, il ne s'est jamais trouvé le plus haut dans quelque hiérarchie que ce soit. Seuls ceux pour qui il a un profond respect peuvent se targuer de lui imposer certaines choses, mais ça ne se fera jamais sans lui laisser carte blanche sur la manière de faire ainsi que la possibilité pour Simak de contester chacune des requêtes qui lui sont faites, dans leur fond comme dans leur forme. ▬ Le combat est un réel exutoire pour l'ancien pirate. Autrefois, les abordages lui permettaient de se défouler sans retenue sur les bateaux ennemis, de croiser le fer avec ses adversaires sans se soucier ni d'honneur ni de fair play. Aujourd'hui, il se montre toujours violent face à ceux qui étaient autrefois ses alliés, et même bien plus tant il en connait les coups bas et les techniques déloyales. Et peut être, aussi, pour ne pas trop s'attarder sur certains visages familiers qui pourraient le faire douter une fraction de seconde de trop.


ton pseudo : Oz, entre autres. comment as-tu trouvé CWM ? : la lumière était allumée    et t'en penses quoi ? : toujours aussi beau des trucs à ajouter/améliorer ? : c'est peut-être que moi mais j'ai un peu de mal à distinguer les couleurs des Gwelnaur et des nouveaux membres

Partie en freestyle, vas-y présente toi. Crache le morceau, freluquet !

TOM HOPPER ▬ Simak Dor'magar

Une nuit noire plombe le ciel d'Ossam. L'absence de lune est totalement opacifiée par une épaisse couche de nuage, de celles dont les habitants des terres Gwelnaur ont le secret, qui rendent les rues boueuses et les tavernes bondées. Et la Mouette Fringante ne fait pas exception.
Jouxtant le port de la ville, dans une ruelle légèrement en retrait, elle regorge de bandits de grands chemins comme de ceux de haute mer, trinquant et buvant, dilapidant leurs butins en cervoise et en femmes de petite vertu. Dans tout ce capharnaüm, à l'abri de l'escalier en bois montant aux chambres louées à l'heure, deux marins, aussi plein que leur chaloupe miteuse à la coque percée, échangent les récits de leurs aventures passées.

- Arrête de me raconter des conneries Andrin, qu'est-ce qu'ils iraient foutre d'un pirate à la tête de toute la flotte royale ?
- Pour vrai ! J'te jure, j'le connais l'gamin !
- T'as commencé à picoler sans moi ouais ! T'es tellement rond qu'on t'prendrait pour une barrique !
- Mais puisque j'te l'dis ! C'est même moi qui l'ai ram'né sur son premier rafiot !

Le ton monte, les pintes claquent, les deux loups de mer se fondent parfaitement dans la masse s'abreuvant depuis le coucher du soleil. Le sceptique hausse un sourcil, ne sachant pas encore s'il doit se montrer curieux d'en apprendre davantage sur la véritable vie de Simak Dor'magar ou bien d'entendre un énième récit tiré par les cordages de son compagnon de beuverie.

- Quoi, celui qu'a été pulvérisé par ton Kraken ?
- Bien sûr que non, ça c'était bien avant, tu suis rien ! J'te parle de celui qu'a été coupé en deux par l'Hydre ! Le sceptique soupire, les yeux au ciel.
- Ah, ouais, je confonds toujours.
- Il était dégourdi le gosse, j'l'ai trouvé dans un bordel de Garaldur, tu sais, celui avec les nanas qui...
- Tu t'égares Andrin...
- Ah, oui, le gosse... C'était le p'tit protégé d'la maquerelle, il la quittait pas d'une semelle... Crois-moi qu'si j'avais grandi au milieu d'femmes à moitié à poil j'en aurais pas suivi qu'une ! Un regard insistant de son vis-à-vis, et le bavard reprend le cours de son histoire. Y d'vait avoir dix ans l'gamin, et de l'or plein les yeux quand il a appris que j'retournais en mer. Sa "mère" l'a vu et elle a de suite compris qu'il avait besoin d'voir du pays. Alors elle m'l'a refilé contre une nuit aux frais d'la princesse avec la p'tite exotique du bordel...
- Et alors ?
- La plus belle nuit d'toute ma putain d'existence, j'te le dis !
- ET ALORS, LE GAMIN ? IL VALAIT QUOI ?
- Mais faut être clair aussi, Gerd ! Bon ! C'était un bon moussaillon s'tu veux tout savoir. Une vraie tête brûlée, du genre à pas s'laisser marcher dessus, mais il avait cette hargne qui lui prédisait un avenir certain au sein d'la piraterie. Il s'est intégré à l'équipage en un rien d'temps et il a maîtrisé les tâches ingrates à une vitesse folle. 'Fallait juste éviter d'les lui imposer sinon on s'en sortait pas. Alors on lui a refilé une p'tite nouvelle à 'men donné, y' devait avoir douze ans, il nous a foutu la paix pendant un temps. Et si t'veux mon avis, il a aussi été rapide à se la...
- L'essentiel Andrin, L'ESSENTIEL !
- T'as jamais compris l'sens du détail toi hein ? La réponse est silencieuse, et négative, visiblement. Fort bien… Bon, bah après qu’ces deux là soient dev’nus inséparables, l’a commencé à bien grandir. C’t’ait un grand gaillard, on lui a appris à s’battre comme nous, à foncer dans l’tas et à réfléchir après...
Ouais, il a appris à s’battre en changeant d’bateau quoi.
- TOUJOURS EST-IL ! C'est pas vrai ça, y'a jamais moyen d'narrer tranquille avec toi... DONC ! Il était des nôtres, on était bien contents d’avoir un colosse comme lui. C't'à croire qu'il essayait d'impressionner l'autre gamine là, y's'passait un truc pas net entre eux... Mais z'auront trop mis d'temps à conclure, elle a tout fait foirer...
- Qui, la gamine ?
- Mais non, l'Hydre ! Faut suivre un peu ! CRAC, PLUS DE BATEAU ! Une nuit d'enfer, ça j'te l'dis. On était pas nombreux à nous en êt' sortis, accrochés à c'qu'on pouvait. J'les ai vus tous les deux agrippés à la même planche, 'pis ils ont dérivé plus loin. J'les croyais morts, 'pis j'ai r'vu le gamin des années plus tard. T'as d'jà vu l'armoire, t'imagines comme j'ai été surpris. Y'faisait partie d'l'équipage du Chien Battu ou un truc du genre...
- L'était sur l'navire du R'quin ? Tu t'fous pas d'ma gueule ?
- J'oserais pas ! 'Paraît même qu'il était en première ligne dans la mutinerie cont' l'Archimandias ! L'est dev'nu maît' d'équipage, rien qu'ça, s'tu veux mon avis l'Surion l'avait à la bonne, ça s'sentait quand tu les voyais ces deux là qu'y'étaient faits pour être ensemble. L'a du y trouver une figure paternelle l'pauv' mioche.
- Donc, c'est Surion qu'lui a appris à s'battre ?
- Il a fait qu'parfaire c'qu'on a pas eu l'temps d'faire ! L'aurait du nous r'mercier d'le lui avoir aussi bien préparé ! S'il est dev'nu l'gaillard qu'il est maint'nant c'bien grâce à nous ! On lui a appris tout c'qu'y sait aujourd'hui...
- Genre, comment trahir la pirat'rie pour de'vnir Corsaire et Amiral en plus de ça ?
- Non mais ça c'totalement indépendant d'not' volonté...
- Tu vas pas m'dire qu'c'est toi qui lui a appris comment faire s'écarter les cuisses des dames aussi facilement ? Elles s'marrent en voyant ta tronche !
- J'aim'rais la voir ta tronche après qu'un poulpe géant lui soit passé d'sus ! 'Pis lui il l'a facile, l'a grandi dans un bordel, y sait comment y faire 'vec les femmes, j'l'ai même vu r'trouver la gamine !
- Et ?
- Et quoi ?
- Bah, ils avaient conclu ? Son comparse éclate d'un rire gras.
- Et pas qu'une fois, ça j'te l'dis ! J'les ai croisés un bon paquet d'fois et j'peux t'assurer qu'y s'contentaient pas d'parler d'la pluie et d'la pluie !
- Mais c'est qui c'te gosse, j'la connais ?
- Dellsa les Mains Sales, quelqu'chose du genre...
- Les Mains Rouges, s'pèce d'écrevisse de rempart ! C'est la putain qui commande la Pute Borgne ! Mais y'a quelqu'un qu'il connaît pas ce gars ?
- Toi, visiblement... Silence de la part du sceptique, sourire amusé de celle du conteur. J'l'ai jamais croisé qu'quand l'Chien Mouillé v'nait à Ossam, 'pis du jour au lend'main, y'était plus avec l'équipage. J'ai appris qu'il s'était barré du rafiot pour s'la mettre bien comme corsaire amiral pour les Gwelnaur. Maint'nant y s'bat cont' ceux qu'ont vogué avec lui. J'sais pas c'qui s'est passé dans la tête de c'garçon, l'appât du gain a du être plus grand qu'sa fierté d'pirate... Y m'fait pitié dans un sens, l'aurait tellement pu mieux finir ce gosse qu'j'ai ram'né d'Garaldur... Une main amicale vient se poser sur l'épaule du marin sincèrement attristé par ses propres propos. J'aurais du r'tourner l'voir, lui dire qu'une vie d'abordage et d'pillage c'est c'qui a d'plus beau au monde... Quelqu'chose de simple, quoi... La larme qui roule sur sa joue écarlate vient s'échouer au fond de sa pinte vide dans laquelle se noie son regard, avant qu'il ne soit brusquement porté sur la porte d'entrée ouverte dans un fracas épouvantable. Dans l'encadrement, il le reconnaît, Simak, celui qu'on surnomme à présent le Pygargue, rapace des terres se donnant des airs d'oiseau de mer. Et, derrière lui, une armée de marins royaux prêts à en découdre.

- Je ne veux aucun survivant.

Et ses hommes s'exécutent. D'un regard dénué d'expression, il regarde les marins se jeter sur les pirates, les lames s'enfoncer dans les bides remplis de bière laissant trop peu de chances aux avinés de s'en sortir. Ses yeux croisent ceux de l'homme lui ayant fait faire ses premiers pas sur le pont d'un bateau, et ce dernier lui sourit, espérant s'être fait reconnaître par cet enfant plein de rêves de grandeur. Mais, lorsque la lame d'un soldat se plante dans son dos, Simak ne bronche pas, les mains jointes dans le dos, il le regarde s'effondrer et rejoindre l'amas de corps jonchant le sol. À trois contre un, ils n'avaient aucune chance. Et c'était bien le but. S'il veut la tête d'Ossam, il doit prouver à Amras qu'il saura la déverminer.

- Nettoyez-moi tout ça, vous serez gentils. Ordonne-t-il en tournant les talons, laissant derrière lui la preuve irréfutable qu'il n'a pas l'intention de laisser son passé dans la piraterie venir entraver ses ambitions. Le visage taché du sang qu'il n'a pas daigné verser de sa propre main, il quitte les lieux sans un regard en arrière, laissant à ses sbires la lourde tâche de balancer tout ce petit monde dans le port. La sienne est accomplie et, c'est avec cette pleine satisfaction qu'il part rejoindre l'étreinte féminine qui lui a été promise ce soir. Son pas se presse à mesure qu'il avance dans les ruelles, jusqu'à la porte dérobée à laquelle il frappe et qui ne tarde pas à s'ouvrir, découvrant la fine silhouette de celle qui l'accueille avec un sourire bien trop doux pour lui. Amara.