Prise la main dans le sac

Elle se faufile telle une ombre à travers les passants, avec l'agilité d'un chat. Ca fait quelques jours qu'elle est arrivé en ville et qu'elle a quitté la mer. Bientôt, elle repartira vaguer au rythme des vagues mais pour l'heure elle profite de la terre ferme. Elle vagabonde parmi les marchés, volant de la nourriture discrètement à quelques stand. Cassiopée a le sourire aux lèvres, le soleil brille, il fait doux. Elle porte une robe corset. Elle a quitté son pantalon de pirate, pour une tenue plus passe partout. Ses cheveux sont lâché, les mèches de devants sont attaché vers l'arrière. Ca fait bien longtemps qu'elle a abandonné les coiffures sophistiqué. A vrai dire ca fait depuis qu'elle a fugué. Et c'est bien mieux comme ça. Elle a tout laissé derrière elle pour une vie meilleure. La seule chose qu'elle regrette c'est sa tendre petite sœur. Voilà presque trois ans qu'elle ne lui a donné aucune nouvelle.

Poursuivant son chemin et œil avisé, Cassiopée observe chaque passant avec discrétion à la recherche d’élément de valeur. Elle fini par trouver en un couple ses prochaines cible. Du moins, la femme qui porte de jolie bijoux. Elle vacille alors vers la gauche d'un air nonchalant, tandis que le couple arrive dans le sens inverse. Alors qu'elle arrive prêt d'eux, elle orchestre une fausse chute. Tombant "malencontreusement" dans les jupons de la femme. Elle profite de cette diversion et de la chute, pour lui voler d'un geste expert et agile, les pierres glissé à ses doigts. Ca doit valoir un bon paquet. Rapidement elle glisse ces dernières dans les poches de sa robe et se relève prenant un air faussement embarrassé. « Oh je suis navrée. Je vous pris d'excuser ma maladresse » la bonne bouille de Cassiopée a raison du couple qui finissent par la pardonner dans un sourire. Elle étire alors un sourire à son tour, les remerciant. Puis les contourne prête à reprendre son chemin. Un sourire victorieux glisse dans le coin de ses lèvres alors qu'elle les quitte. Et voilà le travail. Sauf que visiblement, l'homme se rend compte de l'absence des bagues de sa femme et se met à crier « Vos bagues ! Oh voleur, attrapez cette femme ! C'est une voleuse ! Elle a volé ma femme ! » merde, merde. Alerté, son regard pivote furtivement vers un homme qui a appelé l'appel à l'aide et qui s'élance à sa poursuite. Elle n'a plus une minute à perdre, elle doit fuir. Elle court alors, se faufilant tel une souris parmi la foule, bouscule plusieurs personnes. Elle en pousse certain pour lui dégager le passage. Pour ralentir son suiveur elle renverse une charrette de légume qu'elle met ainsi sur son passage. Puis elle continue de courir.

La jeune pirate quitte la foule pour se diriger dans une petite ruelle. Histoire de le semer. Elle continue sa course poursuite, retourne dans une autre rue, sème des obstacles derrière elle histoire de lui rendre la tâche la moins facile possible. Elle fini par grimper à un balcon et se hisse sur le toit, là où il ne pourra pas la trouver. Elle traverse le toit, puis redescend sur ses pieds, dans la ruelle à l'extrémité. Elle regarde de gauche à droite, un sourire naît sur son visage. Elle l'a semé. Elle tourne alors dans la ruelle suivante, sauf qu'au même moment elle tombe face à face avec une épée et avec l'homme en question. Elle s'arrête automatiquement et se fige et c'est là qu'elle pose son regard sur lui. Cet homme elle le reconnait. C'est Leandry, prince de Thoron. Ils étaient proche fut un temps, le temps où elle était encore noble et qu'elle venait parfois faire des visites de courtoisie au château ou lors de soirée mondaine. D'ailleurs, elle détestait ces soirées. Mais lui, elle l'aimait bien. Vraiment. D'ailleurs, le revoir lui fait tout drôle. Personne ne sait ce qu'est advenu l’aînée Savelli depuis qu'elle a fugué et déshonorée sa famille. Elle sait juste que sa famille la recherche toujours et qu'ils sont fou de rage. « Il est fort déplaisant de pointer une femme avec une épée vous savez ? » elle esquisse un petit sourire. En réalité, en tant que pirate elle a l'habitude de ce genre de situation, ca ne l’effraie pas. « Si j'avais su que c'était vous, mon prince, qui me couriez après j'aurai peut-être évité de vous faire tourner dans toute la ville » elle marque le fait qu'elle le reconnait, elle en joue aussi. Pour qu'il baisse son épée et peut-être même qu'il baisse sa garde. Jouer la fille prise au piège. Mais si ca vient à mal se passer, elle a toujours ses couteaux bien dissimulé dans sa jarretière sous sa robe prête à passer à l'action. Tout dépendra de lui.

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Prise la main dans le sac

C'est après une folle course poursuite semé d’embûche et de détour aventureux que sa route pris fin. Arrêté par le bout d'une épée pointé sur sa propre personne. Cassiopée qui pensait avoir décroché la victoire perdit son petit sourire victorieux mais ce ne fut pour qu'un temps, car à peine avait-elle reconnu son interlocuteur qu'un nouveau sourire vint glissé au coin de ses lèvres. Elle ne se priva pas d'ailleurs, de le charrier alors qu'il semblait enfin la reconnaître à son tour. Prononçant alors ce surnom qui était le siens. Cassie. Et oui, c'était bien elle. Surprise. Cela faisait quoi ? 5 ans qu'ils ne s'étaient plus vu depuis qu'elle avait pris la fuite ? Un nouveau sourire malicieux étire ses lèvres alors qu'il la traite de voleuse. C'est vrai que ca doit lui faire tout drôle. La dernière fois qu'ils s'étaient vu elle était une femme de Noblesse, riche et respectable. Aujourd'hui elle était une voleuse. Une pirate plus précisément. Bien que la notion de "respectable" était tout à fait subjectif et relatif. Pour elle un brigand avec le sens de l'honneur et qui nourrit les plus pauvres, est assurément plus respectable qu'un vieux bourgeois qui se fiche d'autrui. Comme son père par exemple, cet homme qu'elle méprise de toute son âme. Posant son regard impertinent sur le prince, elle fini par répliquer au nom de : voleuse.

« Oh. On sait très bien tous les deux, qu'ils se fichent de ce bijoux. Je suis sur qu'elle en a dix comme lui chez elle. Elle s'en remettra »

Oui elle a volé un bijoux et alors ? Ce n'est pas la fin du monde. Personne n'est mort. Son mari doit déjà être en train de lui racheter un diamant à l'heure qu'il est pour la consoler. Non, Cassiopée ne ressent aucune once de culpabilité à son acte. Pas quand on a pu voir de ses propres yeux la misère des gens. Quand elle était encore une Savelli à part entière, elle ne se rendait pas compte à quel point la vie pouvait être dure, financièrement parlant. Car quand bien même elle se sentait étouffer à la maison, elle avait toujours eu l'habitude de vivre dans le confort. Après sa fuite elle avait appris ce que c'était la vie à l'état pure, c'était difficile. Néanmoins, il n'y avait pas plus valeureux que la liberté. Ca, ca valait tout l'or du monde. Donc oui, Cassiopée ne s'excusera pas de voler un bijoux que la femme ne fera que pleurer que dix minutes et trente neuf secondes. Elle a baigné dans ce monde là, elle sait comment ca se passe. Et ce bijoux doit valoir un bon paquet d'argents. Elle compte bien le revendre.

Appréciant le fait qu'il range son épée, il en est pas de même pour les paroles qui suivent. Si les premiers mots avaient de quoi la faire sourire, la simple évocation de ses parents vient tendre ses muscles. Mais elle chasse vite cette tension, décidant de s'en détacher. « Vous ne croyez pas si bien dire » dit-elle en étirant un sourire amer. Bien sur, c'est de l'ironie à l'état pure, et elle se doute qu'il ne le pense pas réellement lui aussi. Parce qu'une bonne éducation ? Laissez la rire. Si bonne qu'elle a fini par s'enfuir. Malgré toute les punitions, les injures, les menaces... ils n'avaient jamais réussi à la faire entrer dans les codes de l'aristocratie. Cassiopée était toujours cette fille effronté au caractère trop prononcé pour ses parents. L'éducation, ils s'étaient complètement planté. En fait, ils étaient tout simplement des parents mauvais et dans tous les sens du terme.

La brune glisse son regard sur le prince alors qu'il la questionne sans grand étonnement d'où elle avait bien pu partir. C'était assurément la question qu'ils se posaient tous à chaque fois. « Si je vous le dis, vous allez devoir m'arrêter. Et vous n'avez pas envie de m'arrêter n'est-ce pas ? » elle est joueuse il est vrai, elle peut se le permettre étant donné qu'elle le connait plutôt bien. Du moins elle le connaissait, il avait peut être changé depuis le temps. Cela restait tout de même un sacré avantage pour elle. Mais d'un autre côté, elle n'avait pas tout à fait tord. Qui sait ce qu'il ferait si elle lui annonçait qu'elle était devenu pirate ? Après tout en tant que Thoron il représentait une certaine forme d'autorité. Et elle n'était pas si bête. « Disons que j'ai beaucoup voyagé, divaguant de part et d'autre au fil des contrées » elle est assez évasive sur sa réponse, mais il allait devoir se contenter de ça. Elle avait beau beaucoup l'apprécier, peut-être même plus fut une époque, cela ne voulait pas dire qu'elle lui faisait confiance. Il faisait partie de la royauté et Cassiopée n'avait pas foie en ces têtes couronnés. « Et vous, qu'êtes vous devenu depuis tout ce temps ? » demande t-elle en commençant à se déplacer doucement, avec nonchalance. Elle entretient la conversation. Ca l’intéresse et elle veut bien continuer de discuter avec lui mais elle veut aussi pouvoir se dégager une porte de sortie juste au cas où. C'est la stratégie qui prime, toujours prévoir, et pour ca il faut qu'elle soit en mouvement.

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Prise la main dans le sac

La loi. Cassiopée doit retenir un petit rire à ce mot. Parlons en de la loi. Cette loi qui laisse mourir les plus pauvre. Cette loi qui s'assoie sur la répartition des richesses. Certains donne leurs reste à leurs chevaux, d'autre doivent fouiller dans les ordures pour les récupérer. Ca elle s'en est rendu compte en quittant son palais dorée. Cette loi, qui l'obligeait d'épouser un homme cruel dont elle ne voulait pas. A t-elle eu son mot à dire ? Non. Car la loi ne protège pas de ça. C'est les parents qui décide. Cette loi, elle est nulle. Pourquoi devrait-elle la respecter ? Alors qu'elle ne respecte même pas la plupart des gens ? Elle s'en fiche bien de cette loi.

« La loi est parfois mal faite » dit Cassie.

Très mal faite en effet. Mais bon, c'est comme ça. T'as le choix entre t'y plier, avec un peu de chance tu née du bon côté de la barrière, t'as tous les pouvoirs, et aucun choix qu'on impose, tu connais pas la misère. Ou alors tu née du mauvais côté, et dans ce cas tu fermes ta gueule, tu fais ce qu'on te dis, ou tu crèves. Donc Cassiopée elle a décidé de l'affranchir la loi. Et pourtant le prince représente cette loi, lui semble ne pas avoir changé. Toujours fidèle à lui même. Et bien qu'il avait pu lui plaire à l'époque, ils étaient aujourd'hui dans une situation à divergence d'opinion les opposant fatalement. Cassiopée ne comptait pas rendre ces bijoux.

« Quel bijoux ? » dit la brune dans un petit sourire.

A peine à t-elle prononcé sa question, que en un tour de passe passe bien maîtrisé elle fait disparaître la bague qu'elle avait dans les mains. La dissimulant en dessous de son corset, d'un geste si habile qu'il ne peut le voir. C'est peut-être jouer avec le feu, mais Cassiopée ca l'amuse. Puis elle le connait, donc elle s'octroie ce droit. Le questionnant sur ce qu'il devient, elle se met en mouvement, mais le prince n'est pas dupe il pivote à son tour. Cassiopée veille quand même à continuer son mouvement de manière à avoir la sortie de la ruelle derrière elle et non plus devant elle, car devant elle, il y a le prince et aller devant c'est partir au front. Aller derrière c'est reprendre la fuite.

« Je crains que nos conditions ne soit pas comparable. On ne voulait pas vous forcer à vous marier à un homme ingrat, cher prince Thoron » C'est vrai, au fond il n'y aurait pas eu tout ça, ainsi que le barbarie de son père, elle n'aurait surement jamais fugué. Contrairement à lui qui semble apprécier sa vie de prince, elle elle vivait un enfer la-bas « Cette vie, elle m'a permis d'ouvrir les yeux sur ce qui est vraiment important » poursuit t-elle sincèrement.

Pour autant le prince ne semble pas prêt à abandonner, bien au contraire il semble plutôt déterminé à récupérer la maudite bague. Observant sa main tendu, Cassiopée hausse un sourcil« Toujours aussi droit dans ses bottes, hein ? » dit-elle avec une légère point d'amusement, bien que chiffonné par son insistance à récupérer la bague. Elle lève les yeux au ciel et soupire finalement « Bon très bien » dit-elle, faisant semblant de capituler.

Elle fait mine de fouiller dans la petite bourse noué à sa taille. Il y a un peu d'argent dedans ainsi que quelques babioles, certaines valent cher d'autre sont de la camelote. Elle opte pour une bague en toc, avec un peu de chance il n'y verrait que du feu. Après tout il n'a pas vu la bague de prêt. Bien qu'elle ne sous-estime pas le prince, il est également fort possible qu'il ne s'en rendre compte, mais au moins ca allait lui faire une diversion pour filer à l'anglaise. Prête à se mettre à courir au moment où il comprendra la supercherie. Et si il ne se rend compte de rien, tant mieux alors, elle pourra poursuivre la conversation sans sourciller.

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