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Heartless ✚ Azran



 
Ouvre la porte.
« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »

Pierre Bottero dans La Huitième Porte.
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Leann Gwelnaur

Leann Gwelnaur
LA REINE BLANCHE
« même après mille morts »

LA PROPHETIE : Heartless ✚ Azran Gwelna10

i. ariana ; ii. geory (terminé) ; iii. azran ; iv. Médée ; v. Amras ; vi. Nemesis & Johr ; vii. Irèn & Emma
L'ENVOL : Reine blanche en terre sanglante, à l'image de l'étendard qu'elle emporte avec grâce.
LES PARCHEMINS : 519
L'AME : C.
LE REGARD : Diane Kruger
LE TEMPS : Trente-et-un hivers.
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : Mariée, amoureuse, inviolable, incorruptible.
LE DESTIN : Reine d'un peuple, épouse avant tout, mère jusqu'au fond des tripes d'une marmaille entachée par la mort.
LES ROSES : 3451
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Heartless ✚ Azran EmptyLun 20 Avr - 18:31


It's disgraceful but you tried
Tried to be civilized


La joue collée sur les flancs de son animal, spectacle un peu risible auquel seuls assistaient abreuvoir et crottins, Leann se berçait de ses respirations pleines. Apaisée par la tranquillité profonde de la jument, ses yeux s'égaraient dans le brouillard opaque, dessinant dans ses voiles des vallées sereines. Elle était bien seule - elle était seule et bien. Suite conviée à se trouver d'autres occupations pour la matinée, elle avait presque dû fuir en catimini pour mériter ce silence. Le jour ne transperçait encore rien, l'aube ne faisait que pâlir les grands bras de brume et le capharnaüm de la cour avait cédé place au mutisme d'une place vide. Par-ci par la, quelques servants et lads passaient sans la voir, puisqu'on repérait une reine à sa suite grandiose.

Et dans les bruits de soufflet de la vieille jument, Leann pouvait prendre le temps d'examiner sa conscience. Si les choix qui l'avaient menée-là, seule au milieu des petites gens, étaient discutables pour une dame, elle n'osait imaginer ce qu'il en était pour une Reine. Seulement, après vingt-ans à n'être le jour qu'une grandiose figure, Leann se trouvait des envie de recouvrer une enveloppe charnelle, humaine. Plus honteux encore, elle n'en éprouvait pas la moindre culpabilité, conclut un examen rapide de son for intérieur. Aujourd'hui, les valses de la cour la lassaient trop pour accueillir sa déférence coutumière. Elles l'avait privée d'un ami et Leann leur en tenait rigueur.
Emportés par la foule.

Le pouvoir était donc un tel fardeau, en cette aube grise la Blanche de payait de s'en faire pour une fois un luxe. Elle avait aligné les astres qui refusaient de se plier ; la dernière promenade de sa jument aurait, par tous les dieux, un sens. La bride tenue lâche et un simple tapis pour selle, Leann conduisit le vieil animal aux portes de son Royaume. Une longue cape de fourrure cachant ses chausses indécentes, elle se souleva avec souplesse pour enfourcher à cru le petit cheval gris. Le bête ne supportait plus les selles, demain elle ne porterait plus jamais rien. Obstinée dans sa nostalgie, il avait fallu au moins un revenant pour la convaincre d'abandonner sa plus fidèle compagne.

Les cheveux de Morgan faisaient une petite torche dans la brume, au bout d'un chemin pâle. Le cœur radouci par cette vision rare, honteusement heureuse de ne plus devoir la deviner au loin dans la foule des nobles, Leann pressa tendrement sa monture pour le rejoindre plus vite. Voilà le crime honteux dont elle était coupable, que de rejoindre un homme seule pour une promenade idiote. Une partie de son âme interrogeait encore ce geste, l'autre lui répondant qu'on l'y avait contrainte. Voilà trois jours que Sir Murphy gratifiait la capitale de sa présence et ce fut à peine si on l'avait laissée lui dire bonjour. Les chassés-croisés de la cour donnaient parfois aux êtres autant de chance de se trouver qu'aux étoiles.
« Vous n’êtes pas facile à rencontrer, Messire. »
Sourit Leann, arrivée à sa hauteur, dans une légèreté trop rare. A bien y réfléchir, seule sa famille avait l'heur de la voir sourire avec aussi peu de prudence. Mais en un sens, un sens pas vraiment officiel, il en faisait partie. Un lien étiré par les lieues depuis si longtemps qu'elle ne le comptait plus. Ses apparitions étaient aussi éparses qu'elles n'étaient longues, au grand dam d'une Reine dont les amis se faisaient rares. Le pouvoir éloignait irrémédiablement les coeurs les plus sincères pour céder place à des relations plus utiles.
Et la Blanche ne masquait son émotion à le retrouver, que pour ne pas l'embarrasser lui. Le protocole serait un peu martyrisé par une reine en larmes.
« Heureusement, la perspective de cette ballade est une réjouissance. Alors je vous pardonne.  »
Leann ne riait pas non plus, d'ordinaire, de l'autorité inhérente à ses prérogatives altières. Avec Amras, parfois, peut-être - les rares soirs où ils avaient assez de répit pour se sentir normaux.
« A la cour, les hommes ne parlent que de leurs exploits, les femmes gazouillent telles des pies tout ce qu’elles entendent. Finalement, j’écoute des récits de tueries à longueur de journée. Alors apaisez mes oreilles lasses, parlez-moi d'affaires plus lointaines ? »

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Azran Surion

Azran Surion
Le Requin
« Me, myself and I »

LA PROPHETIE :
LES PARCHEMINS : 102
L'AME : V.
LE REGARD : Toby Stephens.
LE TEMPS : 45 ans.
LE SANG : Gwelnaur.
LE FEU : Faiseur de veuves et de bâtards, explorateur des mères.
LE DESTIN : Capitaine du Chien de Mer à la tête de la Flotte du Requin, membre du Conseil de l’Ordre du Poisson, maître des mers de Gwelnaur.
LE PACTE : L'Ordre du Poisson.
LES ROSES : 3297
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Heartless ✚ Azran EmptyMar 21 Avr - 8:32


En selle au milieu de nulle part, Azran caressait les poils de sa barbe finement taillée. Ses cheveux fraîchement coupés étaient proprement attachés avec un joli ruban noir, et il sentait bon le savon. C’était devenu une habitude, lorsqu’il revenait à la cour, que de passer auprès du barbier, puis de profiter des mains agiles des servantes du château pour le savonner de fond en comble. Évidemment, il n’avait jamais aucun geste déplacé à leur égard, ni un mot plus haut que l’autre, pas même un regard qui pourrait être mal interprété. Et pourtant, dans sa tête, toutes ces choses qu’il leur faisait… Mais il avait une réputation à tenir. Aucun bruit de couloir ne devait parvenir aux différentes oreilles nobles en quête de merde à remuer. Morgan Otto Murphy ne devait surtout pas attirer l’attention. Pour ne pas mettre sa couverture en péril. Pour ne pas mettre sa propre vie en péril. Et surtout, pour qu’elle n’en ait jamais vent.

Elle. Sa simple vue lui donnait le sourire. Elle rayonnait malgré la brume qui l’entourait, malgré la simplicité de son accoutrement, malgré la noblesse brisée de la jument qui la portait. « Vous n’êtes pas facile à rencontrer, Messire. » Le sourire d’Azran s’élargit, jusqu’à devenir un petit ricanement. Il aurait pu en dire tout autant d’elle. Cela ne faisait que trois jours qu’il était arrivé, et pourtant le faux seigneur avait réussi à arriver à court de tâches requérant son intérêt. Elle, en revanche, était sans cesse demandée, et ce malgré le fait que le château était son lieu de vie. Ils dormaient pourtant sous le même toit, à quelques étages et quelques chambres près, et pourtant il n’avait réussi à la croiser qu’une seule fois, de façon précipitée, juste assez pour qu’ils puissent se donner rendez-vous, ici, aujourd’hui. Et depuis il n’avait pas réussi à penser à autre chose. Car elle était la reine qui hantait ses rêves. L’objet de sa plus grande et dévorante fascination. La personne qui à elle seule lui donnait l’envie de revenir dès qu’il en avait l’occasion. Sa Majesté la Reine, Leann Gwelnaur.

Le sire Murphy inclina la tête le temps qu’elle atteigne sa hauteur, puis saisit respectueusement sa main pour la baiser. Une fois que ceci fut fait, il brisa prestement le contact physique. Ce n’était pas avec plaisir, qu’il le fit. C’était toujours à contrecœur qu’il le faisait. Derrière ce regard qui pétillait à sa vue défilaient le nombre incalculable de fois où il avait voulu la toucher, où ils s’étaient frôlés, effleurés. Autant de moments probablement insignifiants pour elle, mais auxquels lui se raccrochait désespérément. « Heureusement, la perspective de cette ballade est une réjouissance. Alors je vous pardonne. » Son rire mélodieux était une symphonie à ses oreilles, dont la simple existence apaisait ses doutes et faisait taire ses maux. Morgan rit aussi, de ce rire distingué qu’il avait réussi à se forger au fil des années, qui devenait toujours plus sincère à chaque fois que Leann le provoquait. « Votre Majesté, vous êtes trop bonne. » Faisant reculer sa monture de quelques pas, le courtisan s’inclina plus bas que selle, avec ce sourire chaleureux qui faisait tout son personnage. « A la cour, les hommes ne parlent que de leurs exploits, les femmes gazouillent telles des pies tout ce qu’elles entendent. Finalement, j’écoute des récits de tueries à longueur de journée. Alors apaisez mes oreilles lasses, parlez-moi d'affaires plus lointaines ? » La paupière du cavalier tiqua imperceptiblement, toute expression quittant son visage l’espace d’un instant. Puis, aussi vite qu’ils avaient disparu, son entrain et son sourire se remirent à leur poste, ne laissant à la reine, si elle avait perçu ce changement, que l’impression de l’avoir rêvé. « Si vous saviez, ma Dame, les splendeurs que j’ai vu lors de mon voyage. »

Le Sire Murphy talonna délicatement sa monture pour faire demi-tour en contournant la reine et se placer à ses côtés, dans le but d’enfin entamer cette promenade qu’ils s’étaient promis en lui contant ces magnifiques histoires dont elle était si friande. Évidemment, dans la manœuvre nécessaire à ce demi-tour, il ne la quitta pas des yeux, son regard sondant chaque partie de ce magnifique être à la recherche du moindre détail qui ferait monter son rythme cardiaque. Comme souvent, il ne lui en fallait que peu lorsqu’elle était concernée. Comme toujours, il se calma presque aussi immédiatement qu’il s’était emballé d’une simple déglutition. Une fois positionné, il attendit paisiblement que sa compagne de balade n’en déclare le début, et tous deux lancèrent leur monture au pas, tandis que le courtisan cherchait l’inspiration dans une grande bouffée de l’air matinalement frais.

Les yeux fermés, son esprit s’envola à travers le temps et l’espace, jusqu’à ce que sa conscience ne revive l’embarquement qui avait eu lieu à Ossam, où il avait convenu de ramener une guérisseuse rencontrée par le biais d’une amie commune chez elle, à Galadhorn. « La première de ses splendeurs a embarqué sur mon navire à Til Garhyt. Elle s’était présentée comme une noble de Belyr, et était aussi ravissante que la ville elle-même. Presque autant que vous. » Un sourire moqueur habillait son visage, mais dans les yeux clairs qu’il ne posa que quelques secondes sur la souveraine était visible la sincérité de cette comparaison. « Et c’était une artiste ! Elle a accepté de me peindre une magnifique pièce, sublimée par sa simplicité. Elle trône d’ailleurs dans la cabine de mon navire, où je pense qu’elle restera un moment. » Distraitement, le rouquin se gratta le torse, et la fraîche cicatrice qui l’ornait, habilement recousue par les doigts de fée de cette passagère. « J’espère pouvoir un jour vous la montrer, elle et toutes les autres. » Azran détourna un instant les yeux, faisant mine de regarder au loin. Il n’était pas satisfait du ton avec lequel étaient sortis ces derniers mots, alors il misait sur cette apparence de rêverie pour en amortir l’impact. Puis il s’éclaircit la gorge, et repris. « Vraiment, c’était une exquise personne. Je me demande si vous l’avez rencontrée, je suis certain que vous l’apprécieriez. C’était une… Dame Mithril, si je ne me trompe pas. »

Pour être exquise, elle l’avait été. Les souvenirs apportaient avec leur retour une douce chaleur. Il sentait de nouveau le toucher fantôme de la peau pâle contre la sienne. Le goût des douces lèvres lui revenait en bouche. Il revoyait le visage angélique, marqué d’une certaine expression de bien-être. Puis il le vit doucement changer vers des traits plus familiers. La peau devenir plus chaudement colorée. Les cheveux s’éclairer de la blondeur des blés. Un frisson parcourut son corps tout entier, des pieds à la tête, et il s’éclaircit la gorge pour reprendre le contrôle de ses idées.
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Leann Gwelnaur

Leann Gwelnaur
LA REINE BLANCHE
« même après mille morts »

LA PROPHETIE : Heartless ✚ Azran Gwelna10

i. ariana ; ii. geory (terminé) ; iii. azran ; iv. Médée ; v. Amras ; vi. Nemesis & Johr ; vii. Irèn & Emma
L'ENVOL : Reine blanche en terre sanglante, à l'image de l'étendard qu'elle emporte avec grâce.
LES PARCHEMINS : 519
L'AME : C.
LE REGARD : Diane Kruger
LE TEMPS : Trente-et-un hivers.
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : Mariée, amoureuse, inviolable, incorruptible.
LE DESTIN : Reine d'un peuple, épouse avant tout, mère jusqu'au fond des tripes d'une marmaille entachée par la mort.
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Heartless ✚ Azran EmptyVen 24 Avr - 18:13


It's disgraceful but you tried
Tried to be civilized


Le regard de Morgan Murphy se perdait, parfois, dans des horizons distants. Les yeux plissés, ses pupilles d'acier lointaines, même sur un cheval il donnait alors l'impression d'un capitaine scrutant les mers aux abords de son navire. Il n'était plus vraiment là - ou ne souhait plus vraiment l'être - à tel point que Leann se demandait à ces occasions ce qui le poussait à revenir. L'homme ne semblait nourrir ni les ambitions malvenues de certains de ses congénères, ni un engouement particulier pour les choses de la cour. Elle n'osait songer que cela pût avoir un rapport avec elle mais, du moins, qu'elle apaisait un peu l'ennui fastidieux des châteaux, sans quoi il n'aurait consenti à promener une vieille jument impotente avec elle.

Enfin, avait-il eu vraiment le choix. Leann n'en laissait pas, même quand elle n'avait aucune intention d'imposer son bon vouloir. Figure d'autorité absolue jusqu'à son trépas, bonheur de la voir et désir de lui plaire se confondaient dans les langues affables pour lui répondre.  Et même loin du château et des choses de la cour, même en ballade, l'homme flamboyait gratifiait la brume d'un oeil à la mélancolie étrange.

Sauf quand il la regardait, elle. Rares étaient les hommes capables de franchir avec autant de droiture ses prunelles azuréennes. Si la Reine provoquait des émois, aura inaccessible emportée dans son sillage, fusse-t-il seulement par son titre, ceux de Morgan Murphy lui semblaient avoir une certaine franchise. Il ne s'encombrait pas d'embarras inutiles et ne lui avait jamais tenu rigueur de l'avoir vue fragile, cimentant toujours un peu plus la normalité qu'elle chérissait tant avec lui. A vrai dire, de par ses nombreux voyages, il avait l'art de se rendre plus inaccessible encore que la reine elle-même.

Ne revenant de ses périples que pour lui conter les splendeurs lointaines. Rêveries exotiques où fuir ses prérogatives.

Celles-là prenaient une forme étonnante, que Leann figura avec une certaine surprise. Elle ne se souvenait pas l'avoir entendu parler de femmes, ou rarement ; et l'imaginer éprouver quelque tendresse pour l'une d'elles lui rappelait inéluctablement qu'il était un homme, derrière cette image tendre qu'elle se plaisait à garder dans sa bulle. Inhumaine, dans ce sens où elle ne lui prêtait que ces instants hors du temps en sa compagnie. Mais l'homme était un homme. Aujourd'hui, elle devait accueilr ses compliments d'un sourire modeste et ses espoirs d'un silence évasif. Une reine ne voyageait pas sans sa flotte royale et c'était là parfait symbole du prix de leurs échanges.
Car l'homme était un homme.
Un frisson la parcourut l'espace d'un courant, une fraction de culpabilité évanouie dans les contrées sauvages. Amras n'allait pas apprécier, il était condamnable d'y penser seulement maintenant.
« Je sais que les terres de Gwelnaur ne sont pas les plus ravissantes mais je pensais surtout à des paysages. »
S'évada la belle de ses pensées moroses, en une risette amusée. Et d'ajouter avec droiture, même un certain aplomb.
« Je serai ravie de la rencontrer, quand vous l’amènerez à la cour. »

L'allusion si claire qu'elle n'en demeurait plus vraiment une. Leann contra toute surprise, la moindre contestation, d'un mouvement impérieux du menton.
« La solitude n'est pas bonne compagne, Messire. Les hommes se persuadent qu'ils la désirent et quand ils deviennent vieux, elle les rend fou. Je répugne l'idée de vous, voguant seul sans véritable raison de revenir. Et imaginez qu'il vous arrive un malheur sans héritier. Vos terres seraient éventrées et lâchées au plus offrant, comme un gibier aux limiers. »
Dériva peut-être tout doucement, la Blanche, vers des effrois tous personnels. Des couteaux coupables que ses lèvres enfonçaient dans son ventre, à parler ainsi sans se retenir. Ce fut à son tour de laisser fuir son regard, le temps de se reprendre - de remonter avec dignité la pente émotive et indécente où elle venait de tomber.
« Qui plus est. Les Dames artistes sont concepts exotiques à Gwelnaur. Ma belle-soeur serait sans doute encore plus enchantée que moi de faire sa rencontre. »
Dans les terres sombres et retournées, à la lisière d'une forêt dense, la silhouette menaçante du château qui disparaissait derrière eux dans la brume, peintures et tendresses étaient autant de tableaux aussi rares que les dragons.
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Azran Surion

Azran Surion
Le Requin
« Me, myself and I »

LA PROPHETIE :
LES PARCHEMINS : 102
L'AME : V.
LE REGARD : Toby Stephens.
LE TEMPS : 45 ans.
LE SANG : Gwelnaur.
LE FEU : Faiseur de veuves et de bâtards, explorateur des mères.
LE DESTIN : Capitaine du Chien de Mer à la tête de la Flotte du Requin, membre du Conseil de l’Ordre du Poisson, maître des mers de Gwelnaur.
LE PACTE : L'Ordre du Poisson.
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Heartless ✚ Azran EmptyDim 26 Avr - 17:25


« Je sais que les terres de Gwelnaur ne sont pas les plus ravissantes mais je pensais surtout à des paysages. Je serai ravie de la rencontrer, quand vous l’amènerez à la cour. » Les mots le tirèrent de ses rêveries, et leur contenu l’amenèrent à l’embarras. Était-il réel, ou interprété ? Le rouge qui commençait à teinter les joues de l’homme aux cheveux de feu, était-il celui du courtisan ou du menteur ? Était-ce là la manifestation de la gêne de Morgan Otto Murphy quant à l’idée que l’on puisse le croire grossièrement intéressé par les femmes, ou de celle d’Azran Surion quant à l’idée qu’elle puisse le croire véritablement intéressé par une autre femme que la seule qui ait une importance à ses yeux ? « La solitude n'est pas bonne compagne, Messire. Les hommes se persuadent qu'ils la désirent et quand ils deviennent vieux, elle les rend fou. Je répugne l'idée de vous, voguant seul sans véritable raison de revenir. Et imaginez qu'il vous arrive un malheur sans héritier. Vos terres seraient éventrées et lâchées au plus offrant, comme un gibier aux limiers. » Derrière le masque de noblesse que lui fournissait cette identité de courtisan, Azran était blessé. Sous sa riche tenue, ses muscles s’étaient contractés pour encaisser ce coup verbal qu’elle venait de lui infliger. Car elle avait raison, sa Reine. Désespérément raison, à un point qu’elle ne pouvait pas deviner, pour une vie dont elle ignorait tout. Car la solitude n’était effectivement pas une bonne compagne, bien qu’il l’ait longtemps désirée. Car elle l’avait effectivement rendu fou, lui dont l’arrogance lui avait fait croire qu’il en serait épargné. Car il n’y avait qu’elle, à ce jour, qui parvenait à donner un semblant de sens à toute cette mascarade dans laquelle il s’était engagé. Elle, que l’idée même de désirer n’était pas envisageable.

Mais évidemment, Morgan dissimulait avec un franc succès ce conflit qui se déroulait derrière son masque de confident modèle. Son esprit malade réfléchissait déjà à la réponse qu’il s’apprêtait à formuler lorsqu’il remarqua le regard fuyant de son interlocutrice. Alors il se tut. Car il savait ce que ces actes signifiaient. S’il l’avait pu, s’il l’avait osé, il aurait cherché à établir un contact physique avec sa souveraine, si par ce biais il avait pu faire siens les tracas qui la tourmentaient. Une main sur son épaule, pour l’aider à surmonter ce malaise passager. Une étreinte affectueuse, pour la libérer des craintes qui la dévoraient. Le plus tendre des baisers, pour s’approprier tous ses malheurs dans leur totalité. Mais Morgan était un lâche, et Azran aussi à n’en pas douter.

« Qui plus est. Les Dames artistes sont concepts exotiques à Gwelnaur. Ma belle-soeur serait sans doute encore plus enchantée que moi de faire sa rencontre. » Médée n’occupa ses pensées que l’espace d’un instant, et c’était déjà bien plus que ce qu’il ne souhaitait lui accorder lors de ces moments partagés avec Leann. Il la savait se douter de quelque chose. Le Grand Argentier du Royaume était plus inquisitrice avec lui que n’importe qui d’autre à la cour. En cela, elle était une menace, une dont il ne s’était pas encore occupé. Et il ne voulait pas que ces néfastes pensées ne viennent troubler les moments d’intimité auxquels il aspirait dès que la reine et son confident se séparaient. « Je suis sûr qu’elle sera ravie de vous rencontrer toutes deux, Votre Majesté. Mais ce ne sera pas à mon bras. » Le sourire que le noble adressait à sa souveraine se voulait chaleureux, celui d’un homme qui n’avait aucun regret à s’exprimer ainsi. « Mais ne soyez pas si prompte à envisager ma perte, ma Dame. En tant que votre humble serviteur, je compte bien rester à vos côtés pour encore quelques années. » Le rire qui s’échappait de sa gorge déployée était franc, ou en tout cas il le semblait. Comme s’il croyait vraiment pouvoir supporter cette proximité interdite pendant encore très longtemps. Comme si dans un coin de son esprit, il ne tournait pas cette phrase qu’il lui était arrivé d’entendre, dont il ne comprenait pas pleinement la signification, mais qui avait menacé de lui échapper en lui brûlant les lèvres : « J’en aime une autre. »
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Leann Gwelnaur

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i. ariana ; ii. geory (terminé) ; iii. azran ; iv. Médée ; v. Amras ; vi. Nemesis & Johr ; vii. Irèn & Emma
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LES PARCHEMINS : 519
L'AME : C.
LE REGARD : Diane Kruger
LE TEMPS : Trente-et-un hivers.
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : Mariée, amoureuse, inviolable, incorruptible.
LE DESTIN : Reine d'un peuple, épouse avant tout, mère jusqu'au fond des tripes d'une marmaille entachée par la mort.
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Heartless ✚ Azran EmptyDim 3 Mai - 18:59


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« Je vous en donne l'ordre. »
Telle fut la réponse de la reine, en un sourire jovial, emportée par la spontanéité pleine qui semblait animer son vieil ami. Parodier les allures fatidiques de ses moindres désirs n'était pas dans les habitudes de la reine, estimant que le peuple ne croirait que ce dont elle serait intimement convaincue. Persuadez-vous que votre bon vouloir est irrépressible et le monde se pliera à des volontés sans qu'il soit besoin de les dire. La vanité était un piège aux coeurs même les plus purs mais les monarques devaient la pérennité de leurs règnes à leurs icônes intouchables. Des distances nécessaires avec le commun des mortels que Morgan Murphy avait le nom de franchir de par la sincérité de ses paroles et de ses actes. C'était un infini réconfort pour la reine de savoir que sa fidélité ne reposait sur aucune idolâtrie, seulement la promesse d'une affection ancienne. En retour, elle lui devait bien plus que la protection de son aile immaculée ; le devoir était celui d'une amie envers un être cher. Voilà pourquoi, sans doute, elle rechignait si peu à se promener ainsi avec lui. La clarté sans nuance de cette relation rendait même la brume un peu moins opaque à ses yeux azurs.

Sur leur chemin, dans la levée du brouillard, ils croisèrent un paysan qui emmenait ses jeunes fils cultiver les terres royales. Dans l'autre direction de la modeste chaumière, sa robuste femme emmenait les filles laver le linge dans un bras de rivière. La scène pittoresque donnait à Leann le sentiment que des siècles pourraient passer sans rien altérer de son précieux et terrible paysage. Comme une impression d'éternité fugace, aussi bien mise à mal par l'avenir sombre que les promesses d'amitiés sans échéance.

« Si seulement la guerre nous laissait quelques années. »
S'autorisa la Dame à souffler donc, pensive, aspirée par des songes mélancoliques bien loin des principes premiers de Gwelnaur. Le Royaume entier - ou du moins, ses représentants officiels au château - se réjouissait des guerres à venir, Amras en tête de cette horde de furieux guerriers. Dans les traditions de ces terres controversées, rien n'était mieux accueilli que la perspective du massacre des ennemis, en face duquel la perte des amis était une fatalité nécessaire. Le Roi ne semblait jamais craindre pour sa propre vie, si bien que Leann ne savait plus si la mort lui était indifférente ou s'il avait fini par se penser invincible.

Et invincible, ô combien elle aurait aimé qu'il le fusse, ou de pouvoir s'en convaincre. Mais telle était la tragédie des femmes à la guerre, qui n'avaient que leurs espoirs et leur foi pour leur tenir compagnie durant des années de campagne. Leann ne devrait pas pleurer pendant l'enterrement d'Amras, ni peut-être celui de Morgan Murphy : devant son peuple fier et inquiet, elle se réjouirait de les imaginer raconter leurs exploits au terrible Legnar.
Car son ami aussi, serait mobilisé : lui et tous les hommes, certaines femmes, ses plus proches camarades autant que ses détracteurs. Si le tribu à la couronne pour l'absence au combat était possible à Gwelnaur comme partout ailleurs, cet acte assurait le déshonneur jusqu'aux générations suivantes. La blanche aurait pu exiger de son ami, un tel sacrifice ; mais ce serait-là la plus cruelle des requêtes qu'elle pourrait un jour lui formuler. Une envie tentante, réprouvée avec fermeté : autant qu'elle s'empêchait éternellement de supplier son mari de renoncer à la guerre dans ses instants de faiblesse. Ces autres moments où elle n'était qu'une femme affolée par la solitude, non seulement la reine d'un fier peuple de guerriers.

« En quelle cause croyez-vous, Sire Murphy ? » se tira la belle de ses songes, sondant l'âme guerrière qui marchait à ses côtés dans une innocence un peu ternie par l'inquiétude. Leann ne savait pas trop ce qu'elle espérait entendre : qu'il était animé d'un tel feu, peut-être, que rien ne saurait jamais venir à bout de lui. C'est ce dont elle tentait de se convaincre pour son propre mari, en vain, pourtant. Trop clairvoyante, peut-être, pour connaître le bonheur séduisant des nuits sereines. « Qu'est-ce qui anime votre bras quand vous maniez l'épée ? »
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Le Requin
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L'AME : V.
LE REGARD : Toby Stephens.
LE TEMPS : 45 ans.
LE SANG : Gwelnaur.
LE FEU : Faiseur de veuves et de bâtards, explorateur des mères.
LE DESTIN : Capitaine du Chien de Mer à la tête de la Flotte du Requin, membre du Conseil de l’Ordre du Poisson, maître des mers de Gwelnaur.
LE PACTE : L'Ordre du Poisson.
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Heartless ✚ Azran EmptyMer 6 Mai - 20:28


« Je vous en donne l'ordre. » C’était improbable, insensé. Azran ne recevait pas d’ordre. Jamais. De personne. Personne n’avait osé formuler pareille demande devant lui depuis qu’il était devenu capitaine, et avant cela il n’était pas non-plus homme à les suivre. N’importe qui le connaissant aurait ri, ou arrêté toute activité pour observer la réponse qu’il aurait formulée, la répartie dont il aurait fait preuve, les conséquences d’une pareille démonstration d’autorité. À quel point il les aurait tous déçus. Sous ses grands airs de noblesse, derrière ce visage monstrueux qu’il portait, le Sire Murphy n’était que peu de chose. Sa gorge s’était nouée, et bien que son sourire persistait, comme une réponse à celui qui lui avait été adressé, le trouble s’était immiscé en lui. Il avait prononcé ces mots, cette promesse pour la rassurer, pour dévier d’un sujet épineux, sans penser qu’il le ferait, lui pour qui chaque nouvelle année en vie semblait tenir plus du miracle que de sa propre volonté. Mais maintenant qu’elle s’était exprimée, maintenant qu’elle avait mordu à cet hameçon qu’il n’avait jamais vraiment désiré lui envoyer, il se sentait une obligation de s’y plier. C’était apaisant, en un sens, de s’alléger du poids des choix. Il les lui aurait volontiers laissés, offerts, dans leur totalité. Les choix, les responsabilités, et tout le reste. Tout son être, tout ce qu’il était, et bien plus encore.

« Si seulement la guerre nous laissait quelques années. » Ses yeux clairs de courtisan vinrent se poser sur la Reine qu’il n’avait jamais osé courtiser. L’assimilation de ses paroles le poussa à s’ouvrir au monde qui les entourait, à voir ce qu’elle voyait, et à tenter de comprendre ce qu’elle ressentait. Azran n’en était pas affecté. Ce n’étaient là à ses yeux que des paysans dont il n’aurait rien à tirer, démunis de richesses à convoiter, à peine de bons esclaves à enlever. Les femmes et filles n’étaient pas non-plus très attirantes, bien que certains de ses hommes n’auraient aucun mal à s’en contenter. Pas lui, encore moins lorsqu’une telle Femme l’accompagnait. Mais leurs existences semblaient avoir un impact sur elle, et c’est cela qu’il tenta de se représenter. Il assemblait mentalement les pièces de ce puzzle, qu’il savait ou imaginait composer Leann, et s’en confectionna un filtre au travers duquel il observa ces gens, ces terres qui ne valaient rien à ses yeux. Alors il comprit, ou du moins il crut comprendre. Leann n’était pas comme tous ces gens qui habitaient ces terres, ni comme ceux qui les présidaient. Si elle l’avait été, elle ne le fascinerait certainement pas tant. Elle ne partageait pas les pulsions qui habitaient son mari comme son ami, et en cela Azran l’enviait. Si élevée dans sa bonté, si humaine dans ses doutes, elle était tout ce qu’il ne serait jamais, tout ce qu’il désirait. Évidemment que l’approche imminente de la guerre l’affectait, comment pouvait-il en être autrement ? C’était en ces instants que le faux seigneur trouvait le protocole le plus cruel : celui où il désirait plus que tout tendre une main rassurante vers sa souveraine, la préserver de tous les troubles auquel le monde la confrontait, comme s’il n’était pas lui-même un de ces monstres qu’elle devait redouter.

« En quelle cause croyez-vous, Sire Murphy ? » Les sourcils hauts, surpris par la question qui venait de lui être posée, Morgan s’était retourné vers sa Reine pour la dévisager. La présence amicale qu’il était ne savait à présent que trop remarquer l’inquiétude qui l’habitait, celle qui semblait avoir influencé l’interrogation formulée. « Qu'est-ce qui anime votre bras quand vous maniez l'épée ? » Le Sire Murphy sourit d’un air qui se voulait rassurant, puis observa les gens, les maisons, l’horizon, ou du moins le peu qu’ils pouvaient en discerner pour faire mine d’y chercher l’inspiration. Entre ses oreilles, Azran répondait. L’ambition. L’envie. La rage. Et tant de choses encore que Morgan ne pouvait pas envisager d’annoncer. Alors il prit une grande inspiration, et laissa échapper un soupir. « Vous. » C’était un pari risqué que celui qu’il prenait. Il savait à quel point chaque mot pouvait être mal interprété, particulièrement en la présence de la femme la plus importante de la contrée. Du continent, même, et de tout ce qui l’entourait. Mais il ne s’agirait pas là de la première fois qu’il jouerait de l’ambigüité de ses propos pour exprimer les démons qui le torturaient. Les mots n’avaient toujours que le sens que l’on voulait bien leur donner, et aux yeux de la Reine ils pouvaient tout simplement être ceux d’un ami cher qui appréciait en toute sincérité leurs échanges sans aucune arrière-pensée, en particulier puisqu’elle était la femme fidèle et respectée d’un roi puissant que le petit noble qu’il était ne devrait jamais songer à doubler. Et elle aurait presque raison, si c’était bien ce qu’elle pensait. « J’aime mon pays, bien sûr, j’aime ces contrées et les habitants qui les occupent. Et si par ma vie ou ma mort je peux les protéger, je le ferai. » Après tant d’années à jouer ce rôle qu’il n’avait de cesse de peaufiner, Azran avait cette justesse lorsqu’il s’exprimait pour rendre crédibles les plus grands mensonges qu’il racontait. « Mais je ne suis pas un grand seigneur comme mon cousin, ou comme votre mari. Je n’ai aucune femme qui m’attende chez moi, aucune descendance à élever. Alors durant chaque bataille, lorsque je sens l’espoir me quitter, je repense à vous, à ces moments privilégiés que nous partageons. Et je demande alors à Legnar de me pardonner, car il me reste encore des histoires à vous raconter, et des courtisans dont je me dois de vous sauver. » Le ricanement que Morgan laissa échapper paraissait si sincère qu’il manqua de le convaincre lui-même. Son regard se reposa sur l’objet de ses rêveries, pour terminer : « D’autant qu’à présent, vous me l’avez ordonné. »
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