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Hier manque à aujourd'hui- Mereory



 
Ouvre la porte.
« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »

Pierre Bottero dans La Huitième Porte.
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Hier manque à aujourd'hui- Mereory EmptyMar 14 Avr - 10:40

Hier manque à aujourd'hui ft Geory
You shimmy-shook my boat Leaving me stranded all in love on my own Do you think of me Where am I now Baby where do I sleep Feels so good but I'm old Two thousand years of chasing taking its toll

La tête baissée, elle n'ose soutenir son regard face à la représentation de la déesse. Puisse t'elle entendre ses supplications comme un énième cri de détresse. Un appel à cœur ouvert aux forces divines espérant qu'elles puissent mettre fin à son profond tiraillement. Elle aspire que cette fois, la paix se manifeste à défaut de prier la vengeance. L'esprit intensément fatigué, usé par le temps qui ampute, jours après jours, ses espérances. Elle est entravée par les chaînes de l'injustice qui la condamnent à vivre dans un passé sombre et amer. Envahie corps et âme par l'impuissance d'avancer le cœur léger. Les routes du destin s'entrecroisent, mais ne lui offre aucune ligne d'horizon. Une fin de périple au bord d'une falaise colossale où l'unique échappatoire reste la chute. L'interminable reddition qui tourbillonne et disloque son âme fragment après fragment... Désillusion après désillusion. Elle n'est pas dans la grâce des dieux, alors elle s'efforce de les contenter, d'attirer les rais de lumière sur elle en prenant soin des autres. Elle se doit de rétablir l'équilibre, de devenir le guide de toutes ces âmes perdues, vacillantes au bord des falaises. Amedë, divinité principale des Galadhorn, pourra peut-être devenir son rempart, gratifiée en sacrifice par une écuelle de son propre sang. Elle resserre son avant-bras bandé par un bout d'étoffe. Le regard vide, sa mélancolie inhérente à sa réalité. Est-ce que la vengeance ne serait pas le prix de la perdition? Doit elle absoudre les égarements de ses ennemis? Pourra-t-elle se résigner à accomplir ce pourquoi elle s'est toujours battue ? Son existence semble dénuée de sens et pourtant elle reste convaincue qu'il lui faut trouver la paix.

Un groupe d'érudits vient troubler sa quiétude. L'heure pour elle de quitter l'endroit pour laisser place. A quoi bon de toute façon, les dieux l'on abandonnée à son triste sort. Son long voyage jusqu'à Gavalden n'était pas un pèlerinage, même si c'est ce qu'elle avait justifié à Alistair. Elle devait trouver une bonne raison, pour qu'il puisse accepter de la laisser partir seule. Une confrontation avec les dieux semblait l'avoir convaincu à ce qu'elle entreprenne son périple sans la protection de l'escouade. Demi-mensonge, car certes elle avait rendez-vous avec les dieux mais elle avait surtout rendez-vous avec son passé. Avec l'ombre de son passé. Il lui à fait promettre d'être prudente. Elle lui à fait promettre de rester en vie.
Elle avait du embarquer sur un navire marchand et affronter des mers tourmentées. Une odyssée bercée par des nausées virulentes provoquées par les houles et le tumulte des vagues. L'enfant de la terre n'a définitivement pas le pied marin et elle appréhende déjà son retour.

Douze jours qu'elle arbore les sentiers les plus profond, qu'elle fréquente les tavernes les moins fréquentables, qu'elle déambule sur les places, les ports, les plages. Rien ! Aucune trace du mercenaire. Certains manants qu'elle interroge, prétendent l'avoir vu rôder en forêt, d'autres disent qu'il a repris la mer pour Heledir, d'autres encore ignore totalement l'existence de cet homme. Sa source est pourtant fiable, Geory est à Galadhorn, il ne peut pas en être autrement. Fort heureusement, son contact lui avait fournit un cheval pour assurer ses déplacements sans quoi ses pauvres pieds serraient deja réduits en charpie. Ceux qui connaissent intimement le lieutenant émeraude savent pertinemment que la patiente ne fait pas partie de ces vertus. Cependant elle doit profiter de cette quête pour aiguiser cette qualité qui lui fait défaut. Elle ne peut pas prétendre avoir mieux à faire. Elle se doit d'apporter cette information précieuse aux oreilles de celui qui, autrefois, partageait ses combats, sa vie et même sa couche. Profitant d'un arrêt, auprès d'un rassemblement de marchands ambulants, elle saisit quelques bonnes opportunités d'étoles et de rations, préparée à demeurer douze jours supplémentaires si besoin en est.

Les victuailles attachées fermement à la scelle de son étalon ébène, elle s'apprête à reprendre sa route. Frappée par la foudre des dieux, elle interpréte la silhouette qui lui fait dos, comme le signe de ses prières. Et si c'était lui, la clé de ses angoisses. Elle aurait reconnu sa dégaine entre milles hommes sur un champs de bataille. Sa prestance est enviée par les hommes, désirée par les femmes et certainement bénie des dieux. Le pourfendeur ne se tient qu'à quelques mètres. Elle à tellement imaginé ce moment, qu'elle semble hébétée. Il négocie les bronzes auprès d'un margoulin. Elle s'approche à pas feutré, à cœur serré. Le temps à peut-être eu raison de lui et de son passé, si bien qu'il risque de ne pas faire preuve d'autant d'engouement que ce qu'elle espère. Tu n'es pas homme facile à trouver Merril se doit de l'affronter comme elle l'a toujours fait. Pour lui, pour elle,... Pour Lucia. Il lui fait à présent face. Les lignes du temps et des saisons ont déchirées son visages. Son teint est blafard, sans doute le résultat de ses nuits terrifiantes, l'âme rongée par son lourd fardeau en déséquilibre sur la balance de la justice. Une blessure invisible sur un cœur meurtrit, accablé par la douleur du manque de l'être aimé. Il reste néanmoins celui qu'elle a connu. Le compagnon d'arme, le confident de ses éclats de rire et de ses éclats de larmes, l'amant passionné à qui elle abandonnait son corps à ses mains rugeuses. Elle reste figée par l'émotion qui la caresse telle la pointe d'un couteau. Elle ressent la froideur de la lame sur chacune de ses courbes. Des retrouvailles à présent suspendues à la commissure de ses lèvres sèches. Le temps s'est arrêté sur les battements de son coeur et il ne lui à jamais paru aussi long.
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Geory le pourfendeur

Geory le pourfendeur
MERCENAIRE.
« It is sometimes an appropriate response to reality to go insane. »


Réponse du poète.
▬ LES AMES CROISEES.:
LA PROPHETIE :
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Les poings crispés dans l'ombre
et les larmes de fiel.

⇩⇩⇩

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Le tonneau de la haine.

L'ENVOL : ailassa qui pourfend les hommes pêcheurs.
LES PARCHEMINS : 334
L'AME : cyllou ft savage.
LE REGARD : Fimmel dieu.
LE TEMPS : trente-huit printemps qui ornent son visage.
L'ETOILE : l'âme vengeresse, tourmentée, sans repos.
LE SANG : heledir, la vengeance au creux des reins.
LE FEU : mariée à la fantôme, la douce et belle défunte, et le cœur en lambeaux.
LE DESTIN : tuer pour de l'argent, brûler pour un peu d'or, venger pour presque rien.
LE PACTE : ancien membre de la compagnie du lion, autrefois le juste.
LES ROSES : 3613
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Hier manque à aujourd'hui- Mereory EmptyMar 14 Avr - 20:40


Hier manque à aujourd'hui.


La contrée Galadhorn est la dernière que tu te vois fouler de tes pas amers. Toi, le pourfendeur, toi qui fait hurler les femmes et trembler les hommes, toi que la rumeur précède, être démoniaque en ces terres insomniaques. Et leurs prières, à leur divinité. La douce Amëde, sa tendresse et sa chaleur, sa douceur, celle-là même que tu ne laisses jamais entrer en ton cœur. Et, tout naturellement, tes pensées te ramènent dans un passé troublé, altéré, celui dans lequel tu dessines encore le doux visage de Lucia, incarnation d'Amëde en la réalité, ange déchu tombée du ciel qui - pourtant - dans le plus grand des secrets, a conservé ses ailes.

Tu les vois prier en haut de cette falaise, ils te dégoûtent, ils te révulsent, tant tu souhaites les ramener sur la terre ferme, celle de la désolante fatalité que nulle divinité ne peut soigner, celle des cœurs amochés que nul sauveur ne peut réparer. Ils ont l'air si bien, si heureux dans le confort de leurs espoirs que tu n'as pas le cœur de les en ôter. De toute façon, t'écouteraient-ils seulement, toi, le démon revenu des enfers ?
Tu récoltes l'argent qu'ils te doivent pour les avoir escortés jusqu'ici. Tu as beau courir derrière une plus grande gloire, celle de la vengeance qu'Ailassa t'apportera bientôt, tu conserves le besoin de gagner ta vie, de gagner ton pain. En contrée Galadhorn, les mercenaires sont rares et sous-utilisés, tant ils provoquent la peur et la terreur chez les villageois par leur simple passage. Le fait même de porter une arme devient démoniaque présence. Alors, tu te retrouves à escorter une troupe de priants, les protégeant d'un potentiel danger qui pourrait arriver. Et vous voilà parvenus en haut de la falaise, là, précisément là où il leur est possible de prier et, disent-ils, d'être entendus d'Amëde. Un soupir de désolation qui s'échappe de tes lèvres, pendant que tu négocies une prime à la somme déjà promise. Tu entends leurs genoux trembler, et sens qu'ils n'oseront rien te refuser.

Cette rumeur sanguinolente qui te précède, ce surnom de pourfendeur, les traces carmins que tu laisses derrière tes pas, tout ce folklore qui court autour de toi. Cela t'amuse. Et, tu dois bien l'admettre, t'es utile en ces contrées futiles, frivoles, gouvernées par la foi et les croyances molles.

Et cette voix, qui fend l'air, mortifère. Cette voix que tu reconnaîtrais entre mille, tant elle t'évoque immédiatement le passé que tu souhaites tant oublier, ce passé entouré de ceux que tu disaient tes frères, qui t'ont pourtant lâchement abandonnés alors même que tu avais le plus besoin d'être honoré, aidé, entouré. Ceux-là même qui ont refusé les honneurs à Lucia, alors qu'ils les ont donnés à moins que ça ; ceux-là qui se disent bons, justes, pourfendeurs du mal, dans cette terrible dualité en laquelle aujourd'hui tu ne crois plus. Ceux qui se disent détenteurs du bien, du bon côté, alors qu'ils ne sont personne pour le décider.
Foutu manichéisme qu'aujourd'hui tu combats.
Foutue dualité qu'aujourd'hui tu piétines de tes pas rageurs, persuadé que c'est en le gris que le monde trouve sa plus parfaite complexité.

Et elle, sa blondeur angélique, sa douceur évangélique, sa force machiavélique, elle en est l'incarnation primaire.
Le régiment du lion dans sa splendeur, dans ce qu'aujourd'hui il est devenu pour toi - une sépulture. Puanteur.  
 ▬ C'est parce que je ne le souhaite pas, tu aurais dû le comprendre. Ton ton est glacial. Ta posture, défensive.
Elle n'est pas seule responsable. Tu ne la tiens pas davantage comme telle que bien d'autres des lions de ton entourage. Mais sa vue t'impose bien trop de souvenirs vagues, flous, altérés par les années, des réminiscences pourtant flamboyantes, éviscérées. Car c'est cela que tu ressens, tes intestins qui se tordent sous l'afflux de l'émoi qui d'un coup te traverse, le flashback qui te saisit aux reins, fait trembler tes genoux, tes jambes, envahit ton corps entier comme la chaleur peut le faire un soir d'été.

Tu revois ta main caressant son corps dénudé, la chaleur de l'émoi qui d'un coup vous transperce, vous bouleverse. La douceur de Lucia qui se mêle au spectacle, torride, lascive, à l'instar de Merril, et les deux femmes qui se livrent dans la chaleur de vos ébats.
Tu t'ébroues, comme un chien. Tu tentes d'effacer ces images qui passent devant tes yeux à vitesse grand v.
Pourquoi perds-tu ton temps à me chercher ? Tu fuis son regard, Geory. Honteux, perfidie au fond de ton âme, au fond de ton cœur, le désespoir qui te lacère mais ce bonheur - bien caché, toutefois, qui vient ranimer ton palpitant jusqu'alors asséché. Le souvenir éternel de l'absence de Lucia qui persiste entre vous comme une présence fantomatique, fantasmée, mais le bonheur simple de la retrouver, elle, la seule femme qui ait pu un jour entrer dans votre intimité.
Elle seule connaissait Lucia, comme tu as pu la connaître.
Elle seule aimait Lucia, comme elle t'aimait, toi.


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Hier manque à aujourd'hui- Mereory EmptyJeu 16 Avr - 12:04

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L'echo de sa voix caverneuse fend le ciel comme une envolée de corbeau. Dans un frisson, elle resserre le licol en cuir de l'équidé aux mémoires que lui offre cette melodie inoubliée. La chaleur d'une main maternante posée sur une joue chérubine. Le reflet d'une lointaine réminiscence qu'elle n'attendait plus vient de tomber comme un couperet. Ces mots sont à l'antipode du plaisir que lui procure son inflexion vocale. Ils sont froids, aiguisés et saillants. La lame ne la caresse plus, elle perce lentement son épiderme jusqu'à la garde. Elle réouvre de veilles blessure, élargit les cicatrices à peine refermées. L'ardeur des braises douloureuses rallument le brasier qu'elle avait pourtant éteint de ses larmes. Assaillie d'émotions, elle déglutitit le nœud qui s'était imposé dans sa gorge. Le buste droit, elle dissimule sa subite défaillance. La détermination qu'elle s'est forgée, l'oblige à rester fière. Il n'y à pas de place pour les faibles dans l'obscurité de ce bas monde. Désireuse de mourir la tête haute plutôt que de survivre la tête baissée.

Elle aurait du endiguer son abandon. Lui saisir le bras dans son élan de fuite et le délivrer de ses souffrances. L'enlever aux griffes d'une colère qu'elle savait destructrice. Rongée par les regrets jusqu'au os. Il n'aurait pas du prendre le large et fuir tel un lâche. Ensemble ils auraient fait face cette adversité qui les incombes aujourd'hui, individuellement.
Quitter les lions était son choix, elle ne pouvait pas, elle, suivre un destin qui n'était pas le sien, laissant derrière elle celui et ceux qui l'avaient sauvé des démons. L'escouade est sa famille, sa force, sa protection, empreint d'une loyauté sans faille et sans limite. Elle ne peut leur tourner le dos au profit d'un mercenaire blessé en quête de vérités orgueilleuses. Merril aurait aimé qu'ils prennent les armes pour venger la mort de Tormag et de Lucia mais elle à essuyé un refus d'unissons. L'éthique de l'escouade ne peut engager des hommes à prendre part à des vengeances individuelles. Pour Geory, L'ennemi est un épis dans le champs de blé. Merril est l'épi dans le champs de blé ennemi. Une vendetta démesurée si elle est entreprise seule.

Lucia sa tendre épouse, chérie d'un amour passionnel était aussi son amie et peut-être même plus. Une trinité infaillible, portée par la fougue des langueurs amoureuses. Comment pouvait-il croire qu'il était le seul en peine ? Elle l'avait aimée tout autant que lui et sa mort l'avait coupé en deux, et puis encore en deux, quand Geory l'avait laissé seule affronter son chagrin. Elle replace une mèche derrière l'oreille déplacée par un vent annonciateur d'orage. Le regard soutenu, elle désire qu'il se rapproche, qu'il la resserre contre lui et qu'il se pardonnent mutuellement leurs erreurs. Elle prend subitement conscience que trop d'eau à coulés sous le pont des amants. Ils ne peuvent pas être et avoir été. Il ne sont plus que les vestiges d'une idylle révolue, figée dans la glace des rancœurs. Comment puis-je le perdre quand il y a bien longtemps qu'il s'est arrêté. Le temps n'a plus la moindre importance quand la raison de le dépenser n'est plus. Elle en garde peut-être la douce illusion de pouvoir le rattraper. Elle contient son envie de vociferer, de lui hurler ses émotions, mais surtout la colère qu'elle ressent à ce moment précis. Était-ce tout ce qu'il avait à lui dire après autant d'années d'absence ? Son arrogance est déplacée. Elle reste cependant impassible et ouvre l'une de ses sacoche en cuir pour atténuer le tremblement de ses mains. Elle saisit fermement un petit objet qu'elle enferme dans sa paume. Hésitante, elle se ravise et laisse glisser dans une des nombreuses poches de son plastron. Elle regarde s'éloigner les pèlerins qui semblent soulagés d'être arrivé entier et à bon port C'est donc ça que tu es devenu ? Le grand Geory, berger des croyants...t'es tu donc à ce point lassé de pourfendre sans relâche... Sans légitimité ? Elle aussi avait le don de piquer au vif. Bien décidée à lui faire cracher ses reproches sans détour, elle appuierait là où ça sointe.

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Geory le pourfendeur

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L'ETOILE : l'âme vengeresse, tourmentée, sans repos.
LE SANG : heledir, la vengeance au creux des reins.
LE FEU : mariée à la fantôme, la douce et belle défunte, et le cœur en lambeaux.
LE DESTIN : tuer pour de l'argent, brûler pour un peu d'or, venger pour presque rien.
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Hier manque à aujourd'hui- Mereory EmptyVen 17 Avr - 16:22


Hier manque à aujourd'hui.


La violence du flashback qui te prend aux tripes aussi sûrement que l'uppercut d'un ennemi sur le champ de bataille. Qui te saigne de l'intérieur aussi sûrement qu'une dague plantée en ton flanc. Qui te martèle aussi sûrement qu'un géant au marteau de fer sur ton esprit agité, troublé, comme se cabrent les chevaux hennissant.
Lucia dans tes bras, Merril à vos côtés, son grand regard enfantin, leurs deux lèvres carmins suspendues aux tiennes, le charme, la douceur, la lascivité de leurs courbes féminines qui se livrent, se donnent à toi, dans l'honneur que tu as de pouvoir prendre possession de ces cadeaux envoyés des dieux, de Kendassa en personne, qui te permet de te vautrer dans la luxure enamourée auprès des deux seules femmes ayant jamais comptées.
Les souffles de désir, de plaisir, envahissant la scène, le lieux de vos émois - ébats amoureux. Cette figure, figée en ton esprit, constellée dans le marbre dans lequel tu as forgé ce souvenir. Les regards conjoints de Lucia et de Merril, leurs bouches perdues en un gémissement silencieux, la jouissance perpétuelle des deux femmes éternelles. Perdition dans tes caresses.

Tu t'ébroues, comme un chien trempé de l'eau glacée des souvenirs. Elle est là, face à toi, comme une apparition à laquelle, clairement, tu ne t'attendais pas. La surprise se peint sur ton visage, celle-là même que tu tentes de refréner, tant tu n'as jamais aimé avouer tes faiblesses, ces défaillances émotives que tu caches loin, très loin, dans le roc de ton cœur.
Mais ses réponses sont cinglantes. Elles giflent ta virilité amoindrie par la déchéance en laquelle elles te plongent, subitement, subtilement.
Le temps s'est arrêté. L'échéancier a pris une nouvelle figure, un nouveau visage, altéré par les secondes qui passent différemment, désormais. Tout entier tourné que tu es vers l'avenir de la vengeance, celui-là qui n'a pas de chrono, celui-là même qui ne fige en toi aucun âge, sinon celui de l'éternité qui t'attend, l'éternité que tu rejoindras dès qu'Ailassa aura pris la vie de l'assassin. Et, face à cet avenir, le passé, celui qui réclame ton attention, constamment, dans une pérennité évocatrice, tant tu passes des heures et des nuits au simple souvenir de ta Lucia, morte, dans tes bras. De ce dernier souffle que tu repasses, encore et encore, des regards froids de ceux qui se disaient tes frères, de leurs tapes chaleureuses sur ton épaule, mais surtout - surtout, cela plus que tout autre, leur refus de t'aider à la venger. Annonciateur de ton rejet. Pour toujours. A jamais.

Il ne s'est arrêté que pour elle. Que tu jettes, comme cri, à l'évidence de la mort, de son séjour prolongé dans les confins de Kendassa.
Tu es égoïste, Geory. Jamais tu ne t'es même questionné sur sa douleur à elle, tant tu t'es renfermé en la tienne, ne voyant que sa superbe toute puissance en ton âme altérée. Et Merril, dans tout ça ? Perdue dans les affres des souvenirs, vivante encore, dans l'apogée de tes flasback sensuels et lascifs, de ceux dans lesquels oeuvre encore Lucia. Seule ? Elle n'y est pas.
C'est d'elle que je tire ma légitimité à pourfendre tous ceux qui se mettront sur mon chemin, tous ceux qui m'empêcheront de l'honorer. Elle, elle, elle. Tu n'as donc qu'elle a la bouche, Geory ?
Ta folie te reprend, un bref instant. Tu te retournes, regarde au loin, le spectacle que la nature vous réserve. Cacher ainsi la flamme qui passe en tes prunelles, pour qu'elle n'en sache rien. Au loin, la mer s'agite. La tempête n'est pas loin. Comme celle que te réserve ton esprit, Geory.
Je fais ce qu'il faut pour poursuivre ma piste. Continuer mon chemin. Seul. Vous en avez décidé ainsi. Le reproche, glacial, qui se dessine dans le timbre de ta voix.
Elle représente si bien le régiment du lion.
Tout en elle te crie la folie de tes anciennes passions.

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Hier manque à aujourd'hui- Mereory EmptyDim 19 Avr - 17:13

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Il l'abandonne sur un rocher. Il l'enchaine en pleine mer à l'image d'Amedë, sacrifiée sur l'autel de l'égoïsme par Legnar et Gradlon. Il régurgite en une courte phrase haineuse, que lui, il à fait son choix et qu'il condamne celle qui reste, celle qu'il n'a pas choisis. Privé de Lucia, Merril s'évapore de son univers, comme si elle n'a jamais existé. Il est Legnar et sa lâcheté de pas combattre par amour. Il est Gradlon et son orgueil de sacrifier la femme sur le bûcher de la perfidie. La plaie béante ne lui suffit-elle pas? Faut-il encore qu'il écarte la chair ? Son impétueuse ardeur est ses suaves promesses n'étaient destinées qu'à abuser de son corps, qu'elle lui offrait pourtant sans la moindre restriction ?  L'odeur de sa peau salée n'est plus que le parfum putride de la trahison. Elle se retient de lui cracher au visage, l'ingratitude qui la lacère. Elle peut sentir son sang bouillir, mais elle s'est promise de na pas lui offrir ce plaisir. Elle se refuse de courber l'échine et d'implorer son égo d'homme présomptueux. Le genre d'homme qui pense conquérir une femme de la même façon que l'on plante son étendard sur une parcelle de terre. Présentement elle le déteste autant qu'elle à pu l'aimer, mais elle sera forte de lui dissimuler. Elle déglutit difficilement cette nouvelle offense et profite de son regard fuyant pour clore ses paupières une courte seconde. Elle qui à pour habitude d'exploser à la moindre contrariété devra rester digne face à son imposture.

Je ne pense pas que les rivières de sang soient la meilleur façon d'honorer la seule femme que tu as porté dans ton coeur Le couteau est à nouveau dans ses mains. Elle insiste sur "la seule". Elle veut qu'il sache qu'elle à entendu. Le temps ne s'est arrêté que pour elle ! Cette phrase l'amènerait presqu'à détester Lucia. Il l'a positionne comme une rivale, comme s'il voulait lui rappeler qu'elle était avant tout sa femme et que Merril ne faisait partie que d'un jeu de perversion. Un divertissement charnel où le rythme des hanches ignore la cadence du cœur. Un bout de viande sur l'immense plateau des plaisirs orgiaques. Il n'en n'est rien! Merril ne pourra jamais haïr Lucia. L'incarnation même de la douceur, de la volupté et la sagesse. Un coup de foudre orgasmique à la seconde ou la délicatesse de sa main s'est posée au creux de ses reins. Une beauté candide presque insolente, illuminée par un sourire radieux de milles soleils. Une perfection féminine presque irréelle, ou chacun de ses mouvements communs avait pour reflet la grâce d'une nymphe. Merril n'oubliera jamais l'intensité des ses yeux céruléen, qui avait cette puissance de l'emmener naviguer dans les profondeur de son âme. Elle ne pouvait l'envier puisqu'elle la désirait.

Une nouvelle riposte, un nouveau reproche. Les lions ne sont selon lui que des agneaux. Personne au sein du groupe n'a demandé à ce qu'il s'exil, encore moins pour se perdre dans une vengeance. Elle à juré fidélité à la compagnie et à son capitaine. Elle ne pouvait tourner le dos à Alistair pour suivre Géory dans son entêtement. Croire qu'elle n'a pas été tiraillée une nouvelle fois, est insensé. Bien sûr qu'elle aurait aimé lui apporter son soutien, laver son honneur et rendre grâce à Lucia. Elle à du faire ses propres choix, elle aussi et avancer avec ses décisions. Il ne pouvait pas renier ses frères d'armes sous prétexte qu'ils ne se soient pas jeté au cœur du volcan. Il pouvait, à sa guise, l'inonder de reproches, décharger sa haine sur elle, mais en aucun cas elle ne pouvait tolérer qu'il souille l'honneur de ceux qui, contrairement à lui, ne l'ont jamais abandonnée.

Comment peux-tu dire ça avec tant d'aplomb? Nous ne sommes pas responsable de tes décisions. Tu as fais le choix de nous tourner le dos et de suivre ton sois-disant chemin de prédiction, celui-là même dont tu parles… Quels sont tes pistes? Deux années entières à chercher l'assassin de Lucia dans une étendue aussi vaste qu'Elenath! Tu cours après des ombres, impossible à rattraper. Ton chemin n'est pas immensément long Geory, il est inexistant...Je crains que tu t'y sois perdu, … autant que s'est perdue ta raison… Elle avait prononcé sa dernière phrase comme une fatalité difficile à admettre. Elle avait parlé plus fort pour empêcher que ces paroles ne soient couvertes par le bruit de l'averse. Cette fois, elle n'est plus dans la retenue, ses émotions fusent comme un assaut de flèche sur l'ennemi. Elle ne s'est pas rendu compte qu'elle s'est peut-être rapprochée trop dangereusement de lui. Elle ignore les conséquences de sa folie meurtrière. Tout comme elle ignore si le frisson qui l'imprègne soudainement est du au fait qu'il soit si proche ou au froid de l'humidité qui perce entièrement sa tunique.

Un éclair illumine le ciel qui s'était obscurcit. Smirr est en train de peindre le tableau de leurs émois réunis. Un décor intensément sombre de peine, éblouit par des flashs luminescents de colère. Si l'œuvre s'achève, Merril n'a aucun doute que Smirr la déchirera de part en part, inspiré par la mince frontière qu'il existe entre l'amour et la haine.

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L'ETOILE : l'âme vengeresse, tourmentée, sans repos.
LE SANG : heledir, la vengeance au creux des reins.
LE FEU : mariée à la fantôme, la douce et belle défunte, et le cœur en lambeaux.
LE DESTIN : tuer pour de l'argent, brûler pour un peu d'or, venger pour presque rien.
LE PACTE : ancien membre de la compagnie du lion, autrefois le juste.
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Hier manque à aujourd'hui- Mereory EmptyLun 20 Avr - 12:03


Hier manque à aujourd'hui.


Le simple son de sa voix te ramène quelques années en arrière.
A cette cahute dans laquelle gît ta femme, tâches de sang carmin tout autour de ses reins, cette femme que tu prends immédiatement dans tes bras, comme pour t'assurer que la vie l'a quittée. Et plus un souffle ne fait bouger sa poitrine, sa poitrine perfection, celle-là même dans laquelle tu passais tant d'heures à te perdre. A ce souvenir nauséabond qui ne doit jamais, jamais, resurgir à ta mémoire car, systématiquement, il fait renaître en toi la bête, la folle et monstrueux animalité, celle que tu essayes vainement d'enterrer car elle nuit à tes desseins, car elle met en danger les tiens.
Et voilà que sa voix continue à pourfendre le silence, s'élève plus haut que le vent, que la mer déchaînée qui ne tardera plus à vous emporter en son sillage, et elle se rapproche, Merril, si près, si près de toi, là où elle peut être atteinte par la flamme qui grandit, grandit en toi.
Tes mains qui se serrent. Tes phalanges qui blanchissent.
La haine que tu tentes de contenir entre tes doigts violacés. Cette haine qui s'infiltre partout, partout, de la haine qui parcourt ton regard à la noirceur qui abîme le masque de ton visage.

Elle parle, elle parle, elle te ramène avec elle, avec elles.
Tu ne peux y échapper, les souvenirs virevoltent dans ton esprit trop fragile pour se contenir, et tu entends sa voix féminine vrombir en ton âme, ricocher dans ton cœur, atteindre chaque pore de ton corps. Elle se moque de ta façon d'honorer l'amour de ta vie, protège les lions face à toi, se joue de ta folie. Elle titille chaque fragilité contre laquelle tu te bats depuis déjà des mois, depuis que t'as repris contenance, repris vie.
Elle ne réalise pas quel loup elle est en train de réveiller.
Quel monstre va sortir des profondeurs, pour s'en emparer.
Elle se moque de ta raison, de ta lucidité, t'évoque que tu poursuis tes ombres, que ton chemin est incomplet. Elle dit ce que t'as toujours redouté, elle te jette tes craintes au visage, celles de ne jamais le trouver, l'assassin, le meurtrier, celle de te perdre pour rien obtenir au bout du chemin, celle de mourir dans une impasse. Au moins, tu mourras en essayant. Ton esprit embrûmé te rétorque que, ce faisant, tu vaudras toujours mieux qu'elle, elle et ses lions adorés, elle et ses bêtes assoiffés du sang des méchants pour le bien d'une justice mensongère.

Tu pensais qu'elle t'aiderait, lorsque tu tenais Lucia dans tes bras. Tu t'étais persuadée qu'elle, au moins, elle l'aimait, qu'elle partirait en ta compagnie pour t'aider à retrouver le meurtrier, qu'elle n'aurait de cesse que de l'honorer pour trouver le repos du guerrier. Rien. Elle avait fait comme les autres. A la différence majeure que venant d'elle, ça avait été un véritable choc, une déception meurtrière. Tu croyais en elle. En un sens, tu l'aimais. Sa trahison avait été la pire.
Le souvenir de ses émotions qui s'étaient entrechoquées en ton cœur ne te rendent plus maître de tes actes. Tu serres, serres son joli cou, la soulèves du sol, alors que ses pieds s'agitent dans l'air, dans le vide, dans le rien. Ce même rien qu'elle a laissé en ton cœur, deux ans auparavant. Tes doigts qui se serrent, l'enserrent, comme les serres d'un aigle chasseur. ▬ T'ais-je demandé ton avis ? Le ton est aussi rude que la flamme qui brille dans ton regard. Tu la tuerais, là. Sans scrupule. Laisserais son joli corps tomber de la falaise. Et, au réveil, sans doute aurais-tu oublié, la folie étant passée.

Lucia l'aimait.
Eletrochoc en ton esprit.
Lucia l'aimait.
Tu lâches son cou, la laisses retomber au sol.
Tu ne peux faire cela à Lucia.


Laisse-moi courir après mes ombres. Ne t'ais-je pas laissé faire tes propres choix ? Tu m'as abandonné, Merril, aussi sûrement que tu l'as abandonnée elle. Je te conseille de ne plus jamais croiser mon chemin.

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