It's just me ((ft Geory))

It's just me

Il était revenu au campement, Alistair. De ses lèvres, il prononça ce nom maudit. Ce nom que tous devaient oubliés - sauf que toi, tu n'y parvenais pas. Impossible pour toi d'effacer les souvenirs heureux qui hantaient ton esprit, encore même aujourd'hui. Il s'agissait là de ton secret - votre secret. Oh, tu savais que le capitaine ne serait pas content le jour où il découvrirait ton petit manège, mais ô combien tu t'en moquais pour le moment. Tout ce qui comptait, c'était lui. Tu étais la seule qui était encore là, pour lui, bien que loin. Ton coeur était bien trop souvent partagé, mais il prit une décision. Tu irais le voir dès que le moment se présenterait.

Enfin, tu parvins à t'éclipser en douce quelques heures plus tard. Le voile rouge orné d'or recouvrait ta tête et une partie de ton visage alors que tu t'enfonçais dans le désert à sa cherche, te protégeant ainsi des rayons solaires qui, petit à petit, descendait vers l'ouest. Tes pupilles observaient les alentours, à la recherche du moindre indice alors que ta main resserrait la prise sur ton arc. Ne jamais se balader seule dans ton arme, c'était ta meilleure chance de survie dans les sables tigrés. Tu espérais sincèrement ne pas tomber sur un de ses félins, ce n'était pas le moment. Tu dus t'arrêter un moment pour te protéger du vent qui souleva la poussière. Puis, plissant les yeux, c'est là que tu le vis. Geory. Un large sourire étira tes lèvres à l'instant même où tu le reconnus. Du sommet de la dune, tu agitais ta main dans les airs pour attirer son attention. « Geo' ! » Tes pieds ne tardèrent pas à dévaler la pente, manquant à quelques reprises de tomber. Et tu découvris ton visage du voile qui le ornais, lui offrant ton éternel sourire.

it's just me.

@ilya devorak.

Ta journée n'a pas été bonne. La soirée encore moins. Croiser Alistair t'a ramené en arrière, dans un lointain passé, de ces flashback que tu aurais volontiers évité. Le régiment, tes frères, ceux du moins qui s'appelaient ainsi lorsque tu œuvrais à leur côté pour la sacro sainte justice qu'aujourd'hui tu as renié. Frères d'arme. De frère ils n'avaient que l'arme. Pas un pour te soutenir, pas un pour oeuvrer à tes côtés dans cette quête de vengeance qui aujourd'hui t'anime. Pas un, sans doute, qui n'a connu de si désolant spectacle que l'être de sa vie mort au creux de ses bras. Toi, tu l'as vécu, Geory. Le dernier souffle de Lucia.
Et pourtant, il y a cette petite perle souriante, cette douceur parfois énervante, globalement insouciante. La seule qui aujourd'hui te ramène avec un peu de tendresse dans ce passé évanoui. Parfois, tu la revois. Parfois, elle se mène à toi. Elle ne t'a certes pas soutenu non plus, mais tu n'as jamais longuement su lui en vouloir. Quelques boutades, et tu ébouriffes ses cheveux, taquin petit frangin. Elle est la douce de la bande, celle qui s'éloigne de la rudesse de votre troupe, réunit votre hétérogénéité, bizarrerie parallèle dans le sillage de votre virilité.

Tu la vois au loin. Au fond, tu savais qu'elle viendrait. Tu n'ignores pas qu'Alistair dit tout aux autres, dans un souci de transparence, idiotie. C'est l'une des choses qui vous a toujours éloigné, lui et toi. Aucun amour pour le secret en lui. Et parfois, cela mène au danger, de ne pas se taire. Tu as eu beau l'alerter maint fois, il n'en a toujours fait qu'à sa tête. Sa tête brûlée.
Elle arrive, au loin, enroulée dans son long voile qui lui donne une allure majestueuse, féerique. Magicienne qui s'envole dans un courant de sable. Psychédélique. La journée a été longue, et tu sens ton esprit vagabonder dans les méandres de la folie. Tu aurais aimé que cela n'arrive pas, de crainte que la belle Ilya ne découvre ton vrai visage, celui que tu mets tant d'honneur à lui cacher. Besoin de la surprotéger, la poupée, comme une envie de lui cacher la terrible vérité d'un homme désolé, désœuvré. A tout jamais perdu dans les sillages de Kandassa.
Déjà - quelque part - dans les bras morts de Lucia.
▬ Ilya, tu sais que ce désert est dangereux de nuit ? Elle n'est pas une gamine, et elle est bien armée. Pour autant, tu t'es toujours ainsi comportée avec elle, de la même manière, autant qu'il t'en souvienne, que tous les autres membres du régiment. La petite sœur, la petite dernière. Non pas que tu ignores sa force et sa prestance, non pas que tu te moques de sa finesse face aux gros bras qui sont les vôtres, elle est simplement ainsi, tu ne peux la voir autrement que comme la protégée du régiment. ▬ Je suis heureux de te revoir. Ce qui n'a pas été le cas d'Alistair. Il n'a pas dû cacher sa colère, en vous racontant notre entrevue. Un sourire mesquin qui se greffe sur ton visage, Geory. Glaner quelques informations, dont tu n'as nul besoin, par pur esprit de contradiction.
Finalement, Geo, tu en oublies vite ta haine du régiment,
Quand à les côtoyer de nouveau, tu reprends tes vieux tourments.

It's just me

Tu cours, tu cours jusqu'à ce que tes pieds te mènent vers ton ancien compagnon d'arme. Il est là, Geory. Il n'a pas changé. Et toi non plus. Tu es là, le sourire aux lèvres, ce même sourire qui s'élargit au fur et à mesure que tu te rapproches de lui. Tu te plantes finalement devant lui, les poings sur les hanches. Il s'inquiète toujours autant. Décidément, toi, qui n'avais autrefois qu'un seul frère, se retrouve désormais avec plus de frères et de soeurs que tu n'aurais pu te l'imaginer. L'escouade d'émeraude a toujours été un grande famille à tes yeux et malheureusement, tu es la benjamine. La plus jeune. Celle qu'ils veulent tous protéger. Sauf que tu n'étais pas une gamine. Tu sais parfaitement te défendre, tous le savent pourtant. Alors, tu répond à Geory sur le ton de la plaisanterie. « Le danger ? Quel danger ? Je me ris du danger ! Hahaha! » Et tu ris, tu ne peux t'en empêcher. Tu n'es pas sérieuse. Le désert est un endroit dangereux et tu en as bien conscience. « Je te dirais que j'ai bien plus peur de la réaction d'Alistair s'il découvre que je suis partie plutôt que des tigres en ce moment. » Ilya, Ilya, Ilya... Tu ne dois pas prononcer ce nom. Il est tabou. Sauf que tu agis comme avant. Comme si rien n'a jamais. Ce qui est faux. Tout a changé. Plus jamais tu ne te mettras entre les deux hommes lors de leurs différents. Plus jamais tu rirais avec eux autour d'un bon feu.

Tu prends tes aises, venant t'asseoir à ses côtés. Appuyée sur tes mains derrière toi, tu observes le ciel nocturne. La nuit est belle, les nuages couvrant à peine les étoiles. « Moi aussi je suis heureuse de te revoir. Tu m'as manqué. » Sincérité visible sur les doux traits de ton visage. Et cette phrase, tu le lui répètes sans cesse. Chaque fois que tu as l'occasion de le rejoindre en douce. Parce que tu veux qu'il le sache, qu'il a toujours cette place particulière dans ton coeur.

@geory le pourfendeur

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@ilya devorak.

Elle court, la douce, elle court sur les dunes, dans le sable qui l'environne. Vision magique, féerique. Elle est la seule du régiment à avoir l'honneur de te voir encore, la seule pour qui tu n'as pas su conserver cette haine viscérale que tu voues à tous les autres. Bizarrerie, étrangeté, qu'elle ait su ainsi te toucher. Sa douceur, sa tendresse, et en même temps cette force indicible qui pousse le respect.
Petite sœur, petite douceur.
Elle a ce grand sourire sur son visage quand elle évoque le danger. Elle en rit, la belle Ilya, elle se moque de ce qui est potentiellement grave. Rien en elle ne semble atteint par le poison du véritable monde, celui, sombre, qui vous étreint. Elle est cette lumière au milieu de l'obscurité, cette douceur qui brille dans la nuit et fait vibrer en ton cœur le peu d'once d'humanité qu'encore il te reste. Étonnant, comme elle est une enfant.

▬ Tu n'en as toujours rien dit à Alistair ? A ton avis, qu'en penserait-il ? Et cette folie qui fait vivre ce sourire sur le coin de ton visage, cette folie qui - un instant - te donnerait presque envie de le priver d'Ilya, lui qui t'a si sauvagement enlevé Lucia. Le peu de raison qu'il te reste étouffe sous le nuage toxique de ta déraison. Fourberie.
Tu te tuerais de penser à si horrible chose quand tu perds tes yeux dans ceux d'Ilya. Non, définitivement, tu ne peux faire ça. Tu as encore suffisamment de prise avec la réalité pour t'empêcher une telle erreur. Pour l'instant. Pour combien de temps ?
Elle te sourit, et se pose à tes côtés, comme dans le passé, un passé qui - pour une fois - ne te fait pas souffrir. Pire, tu ressentirais presque une once de nostalgie. ▬ Cela me fait toujours du bien de te revoir. Comme si Lucia était encore de ce monde, comme si le passé n'était pas devenu si moribond, si sinistre, si terriblement obscur. Tu fais peser sur ses épaules une drôle de pression, Geory. Ilya n'est pas elle, elle n'a pas encore le pouvoir de te ramener en arrière, de te rendre ton épouse et le bonheur qui alors t'étreignait. Elle ne peut rien pour toi, rien d'autre que ce sourire, que cette tranquillité de rencontre au cœur des étoiles.
N'est-ce pas déjà bien ?
Pourras-tu t'en satisfaire, coeur mutin ?

It's just me

Le danger, tu t'en moque bien. Surtout si c'est pour voir un ami. Oui, ami, car tu considère Geory toujours comme tel, malgré qu'il soit parti. Malgré qu'ils vous détestent tous. Et c'est pourquoi tu n'en dis rien à Alistair, de ta petite escapade. Ni des autres qui la précèdent. Parce que, sincèrement, tu as bien plus peur de ton cher capitaine s'il apprend ce que tu fais en cachette. Dans le plus grand des secrets. Tu secoues doucement la tête aux propos de ton ancien frère d'armes, avant de lui répondre simplement. « Je n'en sais rien... Mais il ne serait sûrement pas content. » Tu n'oses pas y penser davantage. Après tout, tu n'es pas là pour parler de lui, mais bien pour passer un peu de temps en compagnie de Geory. Lui qui te manque, plus souvent que tu ne pourrais l'avouer.

Une fois installée à ses côtés, tu observes le ciel nocturne, ce sourire qui trône tes lèvres ne te quittant pas. Et puis, les paroles qu'il prononce pèse soudainement sur tes frêles épaules. Tu en es heureuse, mais en même temps... Tu n'es pas elle. Tu ne le seras jamais. Et même si ta présence peut lui apporter un peu de réconfort, un peu de répit, tu sais que plus rien ne seras comme avant. Puisque les morts ne peuvent revenir à la vie. Ah, Lucia... Comme tu souhaites qu'elle soit encore parmi vous. Ainsi, Geory serait toujours là, à vos côtés, à se battre avec et pour vous. Pour cette justice qui, finalement, il déteste au plus haut point. Tu essaies de ne pas le laisser paraître.

« Tu aurais dû voir comment j'ai botté les fesses de ces manants l'autre jour ! Ils n'ont rien vu venir ! » Changement de sujet. Pour le faire rire, ou du moins, sourire. Tu frappes dans les airs avec tes poings, tes pieds avant d'éclater de rire. Tu en es même fière, en repensant à ce jour-là. Et cela se lit sur les traits de ton visage lorsque tu poses ton regard sur lui, souriant de toutes tes dents. Vraiment, Ilya, tu ressembles à une gamine malgré ton quart de siècle. C'est à se demander si un jour, tu finiras par devenir mâture.

@geory le pourfendeur

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@ilya devorak.

Tu sens qu'elle élude la question. Manque d'envie de parler de lui, sans doute, alors que vos retrouvailles se font si rares. Incapable que tu es de savoir d'un jour à l'autre où tu seras le lendemain, incapable que tu es de connaître ses emplacements pour lui faire parvenir ta propre localisation. Finalement, vous ne vous retrouvez que lorsque le hasard se place sur votre chemin, comme ce soir, précisément. Quand la bonne étoile se pose sur vos deux épaules, doucement, tendrement, et qu'elle vous permet une petite escapade rafraîchissante, rassérénante.
Elle élude l'autre sujet, également, la petite Ilya. Comme si rien en elle ne pouvait tolérer la moindre évocation de tristesse, comme si elle fermait ses jolis yeux de ses deux poings serrés pour ne pas voir les monstres qui, tôt ou tard, sortiront de sous le lit. De nombreuses fois, elle t'a exaspéré par son apparente naïveté. De nombreuses fois, tu aurais eu envie de la claquer, la jeune enfant, la petite protégée, juste histoire de lui remettre les pieds sur terre, de la ramener à la véritable et cruelle vérité. Mais désormais, alors que tu ne profites que rarement de sa chaleureuse présence, cela ancre simplement un délicat sourire sur ton visage qui n'en a la jouissance que rarement. Et ton visage bourru qui se transforme.
▬ Je n'en doute pas. Que tu ris avec elle, la regardant - amusement - jeter les poings dans le vide, mimant son expérience de la dernière fois. Tu soupires. Tu n'as jamais vraiment si le régiment te manquait. Ses éléments, oui, pour certains. Globalement. Individuellement. Mais l'expérience en elle-même, cet espoir factice de la justice, du bien face au mal, cette dualité perverse en laquelle tu as cru bêtement si longtemps ; cela ne te manque pas, et tu crois bien en être sûr. ▬ C'était où ? Que faisiez-vous ? La curiosité qui te pousse à en savoir plus. ▬ Des manants, c'est vague, il y en a bon nombre un peu partout. Que tu protestes.
Comme si, encore aujourd'hui, cela t'intéressait.
Comme si Ilya te ramenait dans ce passé amer.
Et tu repenses bêtement à Ailassa pourfendant les ennemis, les cruels, ceux qui décimaient des villages tout entier pour le simple plaisir du sang tâchant leurs mains. Tu repenses aux Gwelnaur, certitude au creux des reins que parmi eux se cache le désiré assassin.

It's just me

Changement de sujet, tu es plutôt habile pour ça. À vrai dire, tu ne veux pas penser aux paroles de Geory. Parler d'Alistair, penser à Lucia... Non, tu as peur que ces sujets ne soient trop sensibles pour ton ancien compagnon d'armes. Ou, peut-être est-ce plutôt pour toi ? Parce que tu ne veux pas te replonger dans ce passé qui n'existe plus ? C'est en cessant d'y réfléchir que tu es passée par-dessus la mort de ton frère et de tes parents. En te donnant corps et âme au régiment du lion. Alors, te voilà à frapper l'air, ce vide devant toi pour imiter les mouvements que tu avais utilisé pour botter le derrière à ses manants l'autre jour. Avec une certaine maladresse, il faut l'avouer, être assise dans le sable n'était pas l'idéal pour montrer tes talents de guerrière. Geory semble intéressé - ou plutôt, sa curiosité le pousse à te questionner, ce qui te fait sourire. « C'était dans un village d'Heledir. Les paysans se sont faits attaqués et il n'y avait personne pour les défendre. » Un acte héroïque où le bon combat le mal. Que c'est beau.

Tu repenses alors à ces pauvres gens. Et dire que tu es née dans ce royaume, mais tu n'as jamais été réellement attaché à son peuple, à sa royauté. Toi, qui a grandi dans la forêt, t'en moques bien. À tes yeux, toutes les vies sont importantes, peu importe leur contrée d'origine. Tu ne possèdes pas ce sentiment d'appartenance, uniquement avec le régiment du lion qui est devenue ta famille avec le temps. « Mais j'ai bien faillit me faire avoir, tu sais que le corps-à-corps a toujours été ma faiblesse. » Tu ris doucement, une main passant dans tes cheveux comme si tu es gênée. Un arc à la main, tu es imbattable. Tu ne rates jamais - ou presque - ta cible. Par contre, quand il s'agit d'un combat rapproché, tu préfères autant que possible que ce soit Aster, Alistair, Merril ou Séraphine qui s'en occupe. Bon, tu n'as pas toujours le choix cela dit. Au moins, tu as toujours cette dague cachée dans ta botte. Elle te dépanne dans bien des situations.

@geory le pourfendeur

it's just me.

@ilya devorak.

Cette dualité entre le bon et le mauvais.
Ce sens inné de la morale, celle que l'on connaît.
Mais toi, Geory, tu as eu mille fois l'occasion de t'interroger à ce sujet. Autrefois, dur comme fer tu y croyais. Et puis, peu à peu, les doutes se sont immiscés - sinueux - en toi et ont perverti ton esprit fidèle et ta foi éternelle. Et puis, la mort de Lucia, qui a parachevé le spectacle.
Aujourd'hui, tu en es sûr : il n'y a pas davantage de noir que de blanc. Rien que du gris, partout. Et nul ne peut prétendre détenir le vrai, la bonne et seule morale, de celle que l'on estime supérieure aux autres. Bien des manants peuvent paraître pauvres et à aider, alors même qu'ils battent leur femme à la mort une fois la porte fermée. Sauver des vies peut parfois en coûter. Et c'est désormais cette certitude qui a remplacé l'autre, insidieuse, sinueuse.
Mais ça, comment la douceur d'Ilya pourrait-elle le comprendre ?

Ah, la contrée Heledir. Voilà qui te ramène bien dans le présent. Tu revois la reine Irèn, cette même qui te tient en laisse, te malmène, profitant de cette folie qui doucement te ravage. Elle n'a guère de scrupule, la belle, quand il s'agit d'épouser sa vengeance. En cela, au moins, vous vous ressemblez.
▬ La contrée Heledir a bien des avantages, vous y êtes restés un peu ? Tu n'oses dire que c'est là-bas que tu as pris tes quartiers, de crainte qu'elle ne dise aux autres où tu te trouves, et qu'ils cherchent à te retrouver. Ilya est douce, bonne et juste, et ne voudra jamais te causer de tort, tu en es sûr. Pour autant, tu te méfies fortement de sa naïveté qui, parfois, peut lui coûter bien plus cher encore que le risque du corps-à-corps.

Tu la regardes, perds tes prunelles en les siennes. ▬ Je m'étonne même que tu aies survécu, sans que je sois là pour protéger tes arrières. Que tu lui glisses avec un clin d'oeil, empoignant le haut de son crâne sur lequel tu fais peser une pression de ta grosse paluche, bougeant ses cheveux, la décoiffant plus encore que ne l'aurait fait une grosse bourrasque de vent. Il est incroyable comme elle réveille en toi une douceur que tu ne te connaissais même plus depuis des années.
La tendresse, la douceur de sa clarté.
La chaleur de sa voix, et surtout, sa plus humble simplicité.

It's just me

Être en Heledir te rappelle des souvenirs. Ils sont à la fois agréables et tristes, doux et amers. Tu essaies de ne pas y penser chaque fois que vous devez accomplir une mission dans les environs. À cette forêt qui t’a vu grandir. À tes parents et ton frère morts bien trop tôt. Même que tu évites cet endroit autant que possible. Parce que derrière tes sourires et tes rires, tu as encore mal. C’est une plaie qui ne se refermera probablement jamais, mais au moins, tu continues à aller de l’avant. Tu as su faire ton deuil, même si leur présence te manque de temps à autre.

« Nous allons devoir rentrer bientôt à la forteresse. On va probablement passer près de cette forêt. Je ne sais pas si j’aurai le courage d’y retourner un jour. » lui réponds-tu, ne sachant guère si Geory se souvient de vos conversations, des quelques révélations que tu as fait sur ton passé. Sauf que ce n’est pas bien grave non plus s’il ne s’en souvient pas. Et voilà qu’il s’étonne que tu aies survécu sans qu’il ne soit là pour protéger tes arrières. Un clin d’oeil et il t'ébouriffe les cheveux. « Hey ! » lâches-tu en signe de protestation. Tu essaies d’enlever sa grosse main, mais il est trop tard. Tu es complètement décoiffée, les cheveux en bataille. « Rah ! Mais pourquoi faut toujours que tu me décoiffes ! J’ai l’air de quoi moi, maintenant ! » Oh, tu râles un peu petite Ilya, mais tu ne peux t’empêcher de rire. Oui, parce que ça t’amuse. Tu passes tes mains dans tes cheveux dans l’espoir de les replacer - même si tu te doutes que c’est presque mission impossible. Lorsque Geory agit ainsi, tu as l’impression que rien n’a changé. Il a toujours aimé te taquiner de la sorte, et ça avait le don de t’enrager - mais jamais bien longtemps. Tu reportes alors ton attention sur ton ami. « Oh, et toi Geo, ça fait un moment que tu es en Heledir ? » Simplement par curiosité. Tu n’as pas l’intention de reporter sa réponse à qui que ce soit. Tu veux seulement savoir ce qu’il fait ici, s’il mange bien, s’il va bien. Ce genre de choses qui ne sont que des détails, mais qui sont importants à tes yeux. Parce que c’est tout ce que tu souhaites pour lui, qu’il aille bien.

@geory le pourfendeur

it's just me.

@ilya devorak.

Le régiment est un univers à part.
Tu considérais ces hommes et ces femmes comme tes frères et tes sœurs. Pourtant, tu ne savais rien d'eux. Entourant le passé d'une brume protectrice, la plupart des membres du régiment souhaitaient ne pas trop en parler, comme si entrer dans la guilde leur avait permis une renaissance. Le phœnix, son renouveau, dans la gueule du lion émeraude.
De rares indices sont disséminés par ci par là. Tu n'as jamais été très attentif à ce genre de confession, peu prompt que tu es à te faire oreille attentive. Finalement, il faut l'avouer, cela t'importe peu.
Mais cette forêt. Cette forêt dans laquelle Ilya a perdu ses parents, elle, tu t'en rappelles. Et tu te souviens également de ce que tu t'étais dit à ce moment-là. Quelle étrangeté qu'une si jeune fille puisse demeurer si vive, si étincelante, si éclatante de joie de vivre, après la tragédie qu'elle a vécue.
Tu t'étais dit cela bien avant Lucia. Bien avant de la vivre, par toi-même, sans te noyer dans le confort de l'accident. ▬ Les autres sont au courant ? Que tu demandes, par curiosité. Étonnant à quel point elle réveille en toi un vieil intérêt pour le régiment.
▬ Tu sais, la forêt n'est en rien responsable. Elle a été comme toi, une malheureuse victime de ce qui s'est passé. Vous devriez vous entendre. Que tu dis, dans un murmure, avant de repasser ta main dans ses cheveux, avant d'à nouveau ébouriffer.

Et son rire cristallin qui fend l'air.
Comment peut-elle rire aux éclats deux secondes après avoir évoqué la tragédie qui l'a frappé ? Encore une fois, l'étonnement qui se niche dans ton regard, face à la stupéfiante Ilya.

Et puis, elle parle d'Heledir. Cette contrée où tes pas t'ont mené dans ta quête du nom de l'assassin. Cette contrée de laquelle tu partages la valeur première, ayant en commun avec la reine cette vengeance qui vous brise le cœur, vous arrache en deux, elle-seule vous maintient vivant.
Marionnettes attachées au fil de la destinée.
▬ Disons que j'y ai mes quartiers. Tu préfères demeurer évasif. Elle a beau être douce et belle, Ilya, elle demeure cette fille qui pourrait très bien commettre une gaffe monumentale en rentrant près d'Alistair. Ta confiance demeure altérée - ta confiance, d'ailleurs, tu ne l'as jamais donnée. Hormis à Lucia. ▬ Mais tu le sais, je suis mercenaire dorénavant, alors mes pas vont là où est l'argent. Haussement d'épaules. La justice est bien loin derrière toi. Tu n'as plus rien à faire de ce pourquoi l'on te paye.

» hellhounds (geory)
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It's just me ((ft Geory))

It's just me ((ft Geory))

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