La politique d'Heledir est très essentiellement dirigée vers le militaire et l'espionnage, la souveraine en oubliant parfois les choses bassement matérielles comme la nourriture pour les terres les plus reculées, ce qui lui vaut des conflits très forts avec son trésorier.
La souveraine jouit pour l'instant d'une stabilité autour d'elle, puisque bon nombre de son peuple se soumet et partage son désir vengeur. Toutefois, son aveuglement commence à inquiéter, et elle ne se préoccupe pas assez de la dissidence qui, peu à peu, commence à gronder.
La souveraine domine d'une main de fer son royaume, entourée d'un fidèle allié, d'une Main, qu'elle écoute davantage que les autres, et de quelques ministères auxquels elle donne trop peu de pouvoirs à leur goût. Le ministre de la culture est un homme respectable, écouté, et mène d'une main aguerrie l'art oral qui prédomine en Heledir. Le ministre des armées est sans conteste le plus important, puisqu'il valide et même encourage la souveraine à dépenser un maximum du trésor de la contrée dans des armements toujours plus dispendieux. Cela mène à des conflits ouverts avec le trésorier qui, lui, incite à garder un peu du trésor national pour faire proliférer l'agriculture qui n'a si peu d'importance pour la reine mère qu'il n'a même pas de ministère. Au grand dam des paysans reculés qui ne tarderont pas à souffrir de la famine.
Les différents postes au conseil gouvernemental : un ministre de la culture, un ministre des armées, un trésorier, une Main du roi. Il faut dire que la souveraine agit beaucoup pour la parité : une femme occupe le poste de ministre des relations internationales.

La souveraine est la voix de la Justice dans les affaires concernant directement la couronne. Elle même peut décider de la vie ou de la mort de chacun de ses souverains, parfois dans l'aveuglement qui est le sien. Elle écoute les conseils de sa Main, mais lorsqu'il est question d'un Thoron, nul ne peut la raisonner : un Thoron surpris en Heledir risque sa vie à chaque instant. Elle ne s'occupe toutefois guère des soucis judiciaires éloignés de la couronne.
Pour les affaires personnelles, en Heledir, c'est la loi du Talion qui prédomine. Œil pour œil, dent pour dent. Les affaires sont réglées souvent personnellement, sans se soucier d'une justice divine ou régie par la seule souveraine. L'anarchie est de mise, lorsqu'un homme en croise un autre qu'il qualifie d'ennemi. Advienne que pourra.

Heledir est - curieusement - une contrée dans laquelle fleurissent le savoir et la connaissance, puisqu'ils sont selon la souveraine les sources même du pouvoir. C'est ici que naquit une importante caste d'érudits, appelée la Guilde du Cancer, qui met au jour, notamment, une médecine expérimentale avancée. C'est la transmission orale qui prédomine parmi eux. Ces éruditions sont en grande partie financées par la souveraine et les nobles via des impôts, la connaissance étant l'une des ambitions premières de la contrée qui réunit nombre d'enseignants, de médecins, de bibliothécaires, d'experts de langues étrangères. Le mécénat de la souveraine et la carte blanche qui est la leur permet à tous ces savants de se livrer à des expérimentations des plus étranges, parfois moralement discutables, parfois interdites.
la culture est essentiellement orale, et cela permet le développement d'un art oral et oratoire particulièrement important. Chants, poésie, théâtre sont monnaie commune en Heledir, toujours sous couvert de mécénat royal. A côté de cela, un « contre-courant » humaniste est discrètement décidé à mettre à l'écrit la culture Heledir afin qu'elle ne tombe pas dans les limbes. Ces dissidents ne sont pas autorisés par le gouvernement, mais pourtant prolifèrent.

Heledir dépense la majorité de son budget dans son armement et dans sa gestion militaire. Nul n'est sans savoir que la souveraine prépare la guerre à venir, et cette vendetta doit être préparée bien en amont. Ainsi, elle fait fleurir ses armements, qu'elle estime devoir être toujours plus performants, et la contrée ne recule devant aucune expérimentation si celle-ci permet d'avoir des matériaux de plus grande qualité, permettant de tuer en plus grand nombre. L'armée est conséquente et ne cesse de s'étendre, puisque l'essentiel du budget est alloué à cette part conséquente du royaume.
La souveraine fait aussi grandir une organisation d'espions qui ont pour objectif de se renseigner sur les thoron, sur leur présence en contrée Heledir. Ce besoin de tout savoir et de tout contrôler lui permet ainsi d'être plus informée que quiconque sur ce qu'il se passe dans le continent. Ces informations demeurent toutefois dans le giron de la souveraineté, et le peuple ne profite aucunement de cette organisation d'espions.
Il ne faut pas oublier d'évoquer Merilyan lorsque l'on parle armée, puisqu'il n'existe pas d'autre forteresse plus imprenable dans tout Elenath. C'est là que réside le plus gros des troupes impériales.

De nombreuses villes, après la révolte vermeille, ont été rasées, et la souveraine n'a pas vu l'intérêt de reconstruire. Certaines ont été laissées à l'abandon le plus total. Ainsi, les ruines sont en masse dans le royaume, vestige de cette grande révolte passée. A l'inverse, d'autres (comme la capitale) ont été restaurées avec un étalage de joyaux et de richesses qui frise l'indécence.
Les collines étoilées offrent à la contrée Heledir un terrain très propice aux agricultures diverses. Si les terres fertiles ne manquent pas, c'est l'argent qui n'est pas vraiment réinjecté dans l'agriculture, ce qui provoque une famine dans certains coins reculés du royaume.

Le panthéon des anciens et des nouveaux Dieux

Les Heledir prient très majoritairement Astalith, la déesse de la vengeance et de la barbarie. Rancunière, sauvage, libre, Astalith est aussi un symbole de connaissances et de justice. Ils reconnaissent l'existence des autres Dieux, et nul ne peut être puni pour en avoir prié un autre. Il n'est pas question d'exiger une religion monothéiste chez les Heledir. Le panthéon tout entier est représenté par des temples qui fleurissent dans les quatre coins de la contrée.
Dans le Nord, une ancienne religion existe aussi. En effet, Njørðír ("l'ancienne voie") est une religion oubliée qui s’étendait dans tout le nord d'Elenath durant la période antérieure à l'époque de l'unification d'Elenath. Njørðir est une religion assez violente pour ceux qui habitent Elenath aujourd'hui, à cause des sacrifices d'animaux imposés. Pendant le Skaði, tous les gens du clan se réunissent dans la forêt sacrée non loin de Garaldur pour aller prier les anciens dieux et avoir leur faveur pour l'année prochaine. Tout un univers riche de mythologie ancienne est à l’œuvre dans cette région, mise en lumière par un historien de la citadelle de Kaern. Il existe également, dans cette religion mythique, un lieu surnommé le Valhöll, où il est possible pour les guerriers valeureux de rejoindre leurs ancêtres et de côtoyer les Dieux. Ces anciennes religions ne sont pas officiellement reconnues, mais nombre d'habitants de la contrée les connaissent.

“ Le carnaval ”.
Un bal a lieu chaque année, appelé Carnaval. Il permet une inversion des rôles dans la capitale - les pauvres et les paysans peuvent prendre le pouvoir, alors que les nobles se soumettent à l'autorité inversée. "Défions la mort, défions la règle, nous sommes immortels." Chaque année, le carnaval permet d'oublier les privations de l'hiver et d'annoncer l'arrivée du printemps. Les gens oublient leur condition et se soumettent plus aisément à la souveraine qui leur offre une semaine entière de festivités à outrance. L'argent et la nourriture y coulent à flot, à profusion, et nul n'est renié de cette grande soirée.

“ La purge ”.
Une fois par année, courant de l'automne, les geôles sont libérées. Tous les prisonniers condamnés se retrouvent dans une immense arène, dans laquelle ils doivent combattre, jusqu'à la mort. Il faut admettre la dimension cathartique du procédé. Le vainqueur est couvert d'or et de gloire, en plus de ressortir libre de la purge. Celui-ci est alors catapulté dans un bataillon de la mort, aux côtés même de la souveraine.

Il existe en Heledir un clan au Nord, assez dissident à la souveraine depuis que le désir de vengeance l'aveugle. La famille Hårfagreætta possède une grande influence parmi le peuple, ladite famille ayant aidé la région Nordiste à se reconstruire après la révolte vermeille. Dans la région, la reine n'est pas très appréciée, les terres austères du nord sont souvent le dernier endroit auquel les autorités royales s’intéressent dans le Royaume.
La Noblesse y est très partagée, beaucoup ont troqué leurs coutumes et leurs croyances pour se faire mieux voir du pouvoir royal, mais certain ont gardé leurs anciennes traditions pour avoir toujours ce lien avec la population. Là encore, le clan de Jøramún est vu comme le garant du peuple mais comme étant l'enfer pour la noblesse convertie.
Les relations entre la maison d'Heledir et les Hårfagreætta étaient déjà spéciales du temps d'Eraldan et de ses ancêtres qui l'ont précédé. Les Heledir ont toujours fait preuve d'ignorance à l'égard de la maison de Miklagård. Dans l'intérêt du royaume, ils ont préféré laisser la famille de Jøramún s'isoler dans le nord avec leurs coutumes étranges que déclencher une guerre qui ravagerait le royaume. Sans l'écrire sur du papier, les deux familles s'ignoraient presque instinctivement tant que l'un ou l'autre ne dépassait pas la limite.