« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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Si Lovell ne demandait pas souvent la permission pour s’échapper du palais à la nuit tombée, les occasion de fuir les murs épais du palais à la lumière du jour étaient plus rares, cela dit, elles existaient.
Par chance, aujourd’hui faisait partie de ces jours-là.
Parmi ses nombreuses (bien que trop peu à son goût) obligations en tant que Prince, l’une d’elle était plus douloureuse que les autres : aller rendre visite aux orphelins de la capitale. Il appréciait voir les enfants, discuter avec les prêtresses prenant soin d’eux, mais tout cela lui rappelait inévitablement que lui aussi était orphelin. Par chance, il n’avait perdu que son père, et sa condition de vie était bien plus agréable que celle de l’orphelinat, mais il ne pouvait pas s’empêcher de ressentir un douloureux pincement au niveau de son cœur dès lors que ce jour du mois approchait.
Dans cette douleur, il y avait tout de même un soulagement. Parmi les nombreux enfants, il y avait une jeune fille de son âge. Les prêtresses n’avaient pas encore eu l’occasion de lui trouver un travail pour qu’elle puisse quitter l’établissement sans se retrouver à la rue, et Lovell était ravi de la croiser à nouveau. C’était une personne douce et aimable, qui passait le plus clair de son temps à aider à la vie au sein de l’orphelinat, avec bonté et bienveillance. Le jeune Prince aurait aimé lui proposer de passer un peu de temps avec lui en dehors de ces murs, mais du fait de sa position, il n’y était pas autorisé. Cependant, il hésitait à lui offrir une place au sein du château, comme femme de chambre ou aide-cuisinière, mais ne souhaitait pas la vexer ou paraître trop entreprenant.
Lorsque quatre heures sonna au cloché, Lovell demanda aux prêtresses si elles ne voyaient aucun problème à ce qu’il aille faire un tour avant le retour de sa garde rapproché. Les jumeaux qui lui servaient de protecteurs ne l’accompagnaient que jusque devant l’entrée de l’orphelinat, et allaient à la taverne jusqu’à ce que ne sonne six heures, où ils prétendaient ne pas avoir bougé de la porte depuis tout ce temps. Le Prince savait donc qu’il lui restait deux heures pour profiter de l’air frais et des rues de la capitale. Juste le temps de réfléchir à ce qu’il pouvait faire pour aider la jeune fille qui l’intriguait tant.
Il s’engouffra alors dans les rues le visage découvert, admirant les façades colorées et les échoppes abondantes de sa ville. Il n’avait pas peur qu’on découvre son identité : vêtu de façon plus modeste qu’à son habitude pour ne pas étaler sa richesse au nez des orphelins lors de sa visite, et sans les gardes, il pouvait simplement passer pour le fils d’un marchand aisé. Il se mit donc à déambuler calmement, s’arrêtant de temps à autre faire quelques achats, jusqu’à ce qu’une cape de couleur et une chevelure soyeuse n’attire son attention. Il avait déjà vu cette combinaison quelque part…
Il hésita, puis prononça d’une voix assez forte pour qu’elle l’entende :
- Satine ?
Si c’était bien cette dernière, elle ne le connaissait que sous le nom de Lloyd, et en tant que garçon de cuisine au château.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 9698
Elle avait fui, Satine. Fuis le lit du roi, fuis les draps de son bien aimé, fuis la compagnie des dames de la cour avec qui elle s'entretenait le plus clair de son temps. Elle avait ressenti ce besoin de grand air, et savait que ce faisant, elle pouvait en profiter pour se procurer les herbes qu'elle ne trouvait qu'en contrée heledir. Ces herbes qui l'aidaient autrefois à assouvir les pires désirs du roi, ces herbes qui aujourd'hui lui étaient d'une toute autre utilité. Et quand tu dois cacher les nausées, belle Satine, Quand tu dois rendre discrète ta grossesse non désirée. C'est le désespoir qui l'entraîne là. Satine a perdu son joli sourire, cette bonne humeur inhérente à son être, remplacé par une peine terrible et une crainte perpétuelle. Et chaque pas lui semble lourd. Chaque mouvement lui devient pesant. ▬ Je vais vous prendre les mêmes herbes que la semaine dernière. Visage connu de l'herboriste, et Satine qui cache son nom, par crainte de représailles. Un Thoron en Heledir, de quoi les faire bondir.
Ici, Satine n'est plus elle. Elle n'est plus cette petite fille de satin, cette douce ingénue, qui a fait trembler jusqu'au roi et l'a touché de sa douceur désirable. Attrait non négligeable. Elle laisse ce masque loin d'elle, là-bas, dans sa contrée, en pose un autre sur son visage, le nouveau, l'étranger. Il lui sied bien. Elle peut devenir qui bon lui semble, mais même cela ne suffit plus à laisser ses lourds bagages derrière elle. Ils sont trop lourds, désormais. Si lourds qu'elle les emmène partout comme un fardeau, jusqu'aux flammes infernales. Et le bébé qui pousse, qui grandit en son sein. Celui qu'elle ne peut laisser dans une autre contrée, celui qui l'a poursuit comme un venin.
Son nom qui résonne quelque part dans la foule. Sa cape se retourne sur un même mouvement qu'elle, et son visage croise une figure alliée. Non, mieux. Un véritable ami. Lloyd et sa tendresse, sa douceur, sa gentillesse. Son jeune âge l'ayant pérennisé de fardeaux trop lourds pour lui, des vices du temps passé. Sa tranquille assurance. Le voir fait renaître en elle son insouciance. Et le sourire qui se refait une large place sur son visage, illuminant ses prunelles d'une tendre joie enfantine. ▬ Lloyd ! Elle se jette dans ses bras, faisant fi du monde qui les entoure. Plus rien ne compte que son compte rassurant, amical, dénué de cette luxure qui entoure chacun de ses jours. Plus de roi à séduire, plus d'enfant à quérir. Rien, rien d'autre que l'insouciance simple et belle d'une journée ensoleillée en compagnie d'un allié. ▬ Cela fait si longtemps, je croyais t'avoir perdu. Que deviens-tu ? Tout se passe bien au château ? Elle garde son bras entrelacé au sien, l'entraînant dans une balade qu'elle sait rassurante. Et l'inconscience du poids des secrets, plus lourds encore que bon nombre de regrets.
Jeu 19 Mar - 11:02
