T'as beau courir, tout te rattrape - PV / Satine & Edwin
Ouvre la porte.
« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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▬ LES PARCHEMINS : 110 ▬ L'AME : Eden / Annab' ▬ LE REGARD : Chris Pratt ▬ LE TEMPS : 28 ans ▬ LE SANG : Thoron de naissance, sans-nom par choix. ▬ LE FEU : Célibataire ne refusant jamais une partie de jeux. ▬ LE DESTIN : Pirate émérite, la mer est tout ce qu'il connait depuis de nombreuses années ▬ LE PACTE : L'Ordre du Poisson ▬ LES ROSES : 3608
Tout le monde à terre. Une petite visite dans la maigre ville de Delàthiel s'imposait pour tous. Le groupe de pirate avait amarré le bateau dans un coin rocheux, dissimulé par les falaises. Une cachette efficace qu'ils utilisaient souvent lorsque les pirates avaient besoin de faire une escale dans cette petite ville animée. Un endroit parfait pour faire des affaires et boire un coup sans avoir à craindre trop de problèmes.
Pour Edwin, mouiller près des villes Thorons n'était jamais une partie de plaisir. Il préférait les chaleurs du sud. Un œil derrière son épaule sans cesse, il avait appris à être prudent dans ce royaume. Comme s'il redoutait quelque chose. Donnant de faux nom et essayant d'être discret, ses bonne résolutions du début de la décennie avaient finie par s'estomper peu à peu. Les années passèrent, le stress et la culpabilité avaient finit par ne devenir que des sentiments lointains. Et c'est quand on commence à prendre la confiance qu'on fait des erreurs et qu'on laisse des traces.
Emmitouflé dans une cape, il s'était séparé de ses compagnons sans trop leur dire où il allait pour le moment. Il les retrouveraient en soirée, bien assez tôt. Chacun d'entre eux avait ses petits repères à force. A chaque ville sa bonne adresse, et son petit contact. Et puis, pourquoi faire attention ? Attention à quoi ? Le vol ? Ou autre chose.
Le pirate devait repartir le lendemain matin à la première heure, donc il comptait bien profiter de sa soirée. Mais tout d'abord, il fallait parler affaires avec un vieil antiquaire du coin. Le pirate déambulait entre quelques cracheurs de feu et deux trois mendiants avant de bifurquer sur une petite ruelle miteuse et humide. Elle donnait sur l'arrière cour du magasin de l'antiquaire. En réalité le vieil homme était surtout de ceux qui rachetait certaines pièces à très bon prix pour les remettre sur un marché officieux. Par un habile passage de main en main, les pièces dérobées finissaient sur les tables de leur propriétaires légitime, mais il s'en était tiré de beau profits avant cela.
Le dernier coup de l'équipage avait été de faire couler un petit bateau de la haute bourgeoisie. Les naïfs qui s'aventuraient bien trop loin des côtes pour leur propre plaisir. Ils en avaient perdu quelques magnifiques bijoux et une vaisselle splendide. Personne ne savais si ils étaient bon nageurs et donc, s'ils avaient perdus plus que des biens matériels ce jour là. Les quelques planches flottante qui restaient de leur épave les avaient peut-être aidés ? Qui sait ? En tout cas, c'était le vent sifflant dans ses oreilles qu'Edwin avait fait continuer le bateau vers des eaux côtières.
La sacoche vide et la bourse pleine d'or après avoir visiter son complice, le pirate allait se retirer quelques temps à son auberge afin de se remplir le ventre et vider une cruche de vin avec ses compagnons. Certains d'entre eux préféraient rester avec le navire (et le devaient, par sécurité), mais d'autre avaient trouvés refuge au même endroit. Pour finir, une charmante compagnie était censée l'attendre dans sa chambre pour une nuit des plus savoureuse. Beau programme en perspective, si disait-il.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
▬ Eeeed, raconte-moi une histoire ! Et sa voix, frêle, qui résonne dans le doux confort de sa chambre enfantine. Satine est jeune, encore, lorsqu'elle entend les histoires de son frère. Quelques années tout au plus, des bouclettes dans les cheveux, et ce regard naïf qu'elle n'a que peu perdu avec les années. Elle n'a alors pas de plus grand plaisir - ni de plus grand souci - que d'écouter calmement les histoires de son frère, les contes qu'il prend plaisir à narrer devant elle, juste avant qu'elle ne s'endorme pour rejoindre les doux rêves propres à l'enfance. Rituel magistral, quelque chose de machinal. Mais toujours dans l'antre merveilleux du familial.
Elle a grandi, la petite perle. Elle n'est plus si petite, ni si ingénue qu'elle ne l'a été par le passé. Des années à côtoyer les méandres de la cour l'ont bien gâtée. Toutefois, elle conserve ce je-ne-sais-quoi d'enfantin au fond des prunelles, cette chose délicate qui fait d'elle une véritable femme-enfant. De celles que l'on garde à l'esprit. De celles qui marquent pour la vie. Et ces recherches qui l'ont menés si loin. Ces recherches en quête de son frère, lorsqu'elle regarde encore en arrière. Ce manque épouvantable qu'elle a si longuement ressenti, toutes les années où elle a été exilée loin des siens. Parfois, elle regarde tristement dans l'autrefois, sans jamais parvenir à véritablement envisager l'avenir. Il lui manque ce quelque chose, cette partie d'elle, cette intériorité qu'était son frère, essentiel à sa vie, à sa survie. Toutes ces années où elle a du se battre dans l'arène avec les lions, et où elle n'a pu profiter des conseils avisés de celui qui - toujours, et à jamais - aura eu le plus gros impact sur son esprit. Son frère. Edwin.
Et ces recherches qui touchent au but. Ce sourire sur son visage, qui réveille l'enfant perdue. Sabran qui lui donne un indice, le bon, le merveilleux, de l'or dans sa bouche qu'elle déverse goulûment. Le bateau d'Edwin s'arrêtera en contrée thoron, dans les confins de Delàthiel, pas plus tard que le lendemain. Et la petite perle qui emporte son baluchon, prête à fouiner tous les recoins de la ville afin de ne pas rater celui que depuis des années elle recherche. Et la petite perle qui n'hésitera pas à trancher des mains. Parce qu'elle se révèle terrible lorsqu'il s'agit de son frère. Parce que plus rien ne freinera jamais les retrouvailles éphémères. Elle traîne, Satine, dans tout Delathiel. Elle a faim, froid, petite fille perdue dans un monde trop grand, petite fille à qui il manque un guide sous le ciel étoilé des rêves éperdus. Et lorsqu'elle franchit soudainement l'antre de cette auberge, lorsqu'elle s'y arrête - trop affamée pour continuer, c'est son regard brun qu'elle reconnaît immédiatement. Son regard brun et ses embruns. Il sent la mer, le frère.
Un instant ses gestes s'arrêtent, coupent court. Immobilisée, après toutes les années passées à sa recherche, elle ne sait même plus que dire, que faire, perdue, perdue comme quand elle était petite, perdue comme lors de ses premiers pas à la cour. Perdue. Définitivement. Elle reste là, statique, dans l'immobilisme le plus surfait, terrifiée par le moindre geste qui lui coûterait peut-être son frère. Car elle le connaît, Satine. Elle sait qu'il s'enfuirait à nouveau, ou du moins essayerait, à peine aurait-il croisé son regard. ▬ Ed ? Un murmure, qui s'intensifie. Un murmure, empli de la crainte de le perdre, à peine retrouvé. Edwin, mon frère. Réponds-moi, je t'en supplie. Plus jamais n'abandonne mon cœur à la cruauté des autres.
◭ Edwin U. Telemnar
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Edwin passait ce qu'on pouvait appeler une excellente soirée. De bonne victuailles, des compagnons drôles et même l'arrivée de quelques saltimbanques leur procuraient de la musique qu'ils n'écoutaient pas. Le bruit rendait les oreilles sensibles douloureuses. Le bruit des couverts qui claquaient sur les assiettes, les blagues racontées trop forte, les rires et les bruits de choppe qu'on remplie participaient au vacarme environnant. Sa table était active et ses camarades n'avaient pas bu qu'une pinte. Les discussions allaient bon train.
Sa sacoche d'or allégée après avoir payé une partie de sa consommation, Edwin s'accouda au comptoir. La nuit était tombée depuis quelques temps et seules les quelques chandelles permettaient de braver la pénombre totale et de voir où l'on mettait les pieds. La fumée des pipes obscurcissait le tout, laissant flotter une atmosphère étouffante et un goût acre au fond de la gorge.
Ed était perdu dans ses pensées pendant quelques petites minutes, à siroter sa pinte. Soudain, un air frais s'engouffra sur le rez de chaussée de l'auberge, signe de nouvelles arrivées dans l'auberge. La fumée se dissipa peu à peu.
Dans le brouhaha qui s'intensifiait, on entendant des hommes gronder. - Qu'est ce que tu fais à rester planter là, petite ? Bouge ! Tu bloques la porte !
Edwin espérait que cette soirée n'allait pas se clôturer sur une quelconque bagarre. Il n'avait ni l'envie ni la force aujourd'hui de rattraper les mots trop hauts placés de ses camarades alcoolisés. En plus, lorsque cela arrivaient, ils n'étaient généralement plus les bienvenues dans les auberges, mêmes s'ils payaient honnêtement (ce qui arrivait). Quelques secondes plus tard, il sentit une main lui donner un coup ferme à l'épaule pour attirer son attention, c'était un de ses canonniers.
-Ed y'a une petite qui te cherche, elle répète ton nom en murmurant. Sacrément bizarre si tu veux mon avis. Edwin finit sa choppe d'un trait avant de lever le regard à la recherche de cette fameuse jeune fille. La foule ne l'aidait pas, et il dut jouer des coudes une secondes pour se faire un peu d'espace. Enfin, trois tables plus loin, il aperçut des cheveux blond et un visage fin. Un visage qui, en l'état, n'était jamais encore arrivé jusqu'à ses yeux, car sans avoir changé, il s'était transformé. Des yeux brillants d'un bleu reconnaissable entre tous. Mais le corps raide et immobile, visiblement mal à l'aise dans cet environnement ou simplement à cet instant.
Edwin était là, devant cette table d'inconnus. Il n'avait pas fait un pas de plus. Des regards interrogateurs des joueurs de cartes se levaient vers lui en l'apostrophant "Qu'est ce que tu veux ? Du vent !". Mais il l'entendait à peine car le temps s'était arrêté. Son camarade, qui était resté derrière lui, lui donna une nouvelle tape sur l'épaule.
-Ed, tu te réveilles oui ?
Ce fût un éléctrochoc, mais il avait la bouche sèche. Il ne pouvait plus parler, muet. Une vraie carpe. Lui qui avait toujours quelque chose à dire. Il finit par couvrir la distance qui le séparait de ... d'elle. Que faire ? Fuir ? S'excuser ? La gestion des émotions et des situations compliquées, il ne connaissait pas, il avait toujours utilisé la technique de l'évitement pour ne pas avoir à gérer ce genre de moment. Mais il fallait bien se rendre à l'évidence, il ne pouvait pas fuir ce soir. Il se contenta d'approcher et, après un long instant d'hésitation qui lui parut une éternité, il la prit dans ses bras.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Elle jure dans le décor, la petite perle. Sa longue robe qui traîne dans le sol poisseux, encore collant des bières tombées au sol, balancées sous l'afflux de l'alcool, de la perte de raison - déraison, peut-être même du vomis des matelots trop rarement ancrés au sol. Cette simple pensée l'aurait fait grimacer, si elle n'était pas ainsi vautrée dans cette immobilité dérangeante. Car elle dérange, la petite perle, elle bloque le passage, et nombre de gros barbus lui signalent, brusquement, violemment, à la douce femme qui n'a rien à faire là, dont la simple présence est injure. Elle aurait du avoir peur, la petite perle, elle devrait se cacher les yeux, se bouger, se creuser ce petit trou dans lequel se réfugier. Mais voilà encore et toujours cette immobilité de statue qui fige ses yeux en ceux de son frère qu'elle devine là-bas, au loin, mais pourtant si proche, plus proche qu'il ne l'a été depuis tant et tant d'années. Elle s'arrête, s'arrête, alors que ses pensées tournent, tournent, tournent encore, véritables toupies de songes qui s'entremêlent et les souvenirs d'antan qui se lient au présent, doucement, étrangement. Elle a si longuement désiré cet instant, si souvent imaginé qu'il lui est difficile de concevoir qu'il soit véritablement là, que ses recherches aient abouties, vraiment, vraiment. Oui, elle se répète, la petite perle, ses pensées qui tournent en boucle sans jamais s'arrêter alors que son corps, lui, son petit corps frêle qui fait tâche dans le décor s'est stoppé net.
Le voilà qui s'avance. Elle ne bouge pas, la petite perle, toujours pas. Lui avance, ses pas qui frôlent ce même sol poisseux, ce même sol qu'elle. Elle en tomberait d'évanouissement, de bonheur, et d'épuisement. Il avance vers elle, il se rapproche, sans prendre le temps de fuir. Et une autre statue désormais qui lui fait face. Les pieds qui s'arrêtent dans le marasme de bière qui jonche le sol, il devient comme elle, copie conforme. Un air de semblable, de pareil, de... familial. Dissemblance, toutefois. Ses gestes qui à nouveau se mettent en branle alors qu'elle n'a toujours pas bougé la petite perle, et qu'elle ne compte même plus les minutes tant elle perd tout contact avec le temps dans les prunelles amies de son frère. Celui-là même qu'elle dessine dans ses rêves, dans ses songes les plus beaux, les plus irréels. Et elle n'entend même plus les piaillements des personnes alentours, les bruits de vaisselles sales qui s'entrechoquent, les choppes qui - quasiment sans discontinuer - grincent sur les tables ou s'écrasent au sol, échappées subitement des mains d'un manant alcoolisé. Elle ne sent plus rien, non plus, ni le froid qui entre par saccade dans le sein de la bicoque, ni les restes amers de ce qu'ils appellent ici "nourriture", ni le fumet délicat du feu de cheminée qui, là-bas, tente vaguement de réchauffer l'atmosphère global de l'endroit. Cette crasse n'a plus d'importance. Plus rien ne compte.
Rien, si ce n'est les bras qui subitement viennent se serrer contre elle. Cette chaleur qu'il entraîne, là, tout contre sa poitrine, tout contre ce ventre qu'il a si longtemps déserté, ce contact délicat, tendre, fraternel. La larme qui, soudaine, vient s'écraser contre sa nuque alors qu'il se serre si fort, si fort qu'elle saurait compter ses côtes. Elle pleure, la petite perle. Délicat petit diamant qui s'échappe de ses yeux secs depuis bien trop longtemps, ce diamant qu'elle lui réserve, à lui, son frère, celui qui si longtemps les a séchés de sa compassion, de sa tendresse, de sa compréhension. ▬ Je meurs de soif. Tu me payes un verre ? Je crois que tu me dois bien ça. Ses mots qui se perdent dans le coton de son frère, dans sa nuque contre laquelle elle presse sa bouche en une tendresse quasi filiale. Ses mots qui se perdent mais qui, ironiquement, disent toute la vérité de son absence - rancune tenace, pardon efficace, soif épouvantable.
◭ Edwin U. Telemnar
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Penché sur sa petite sœur, les yeux fermés, la tête d'Edwin était vide. Il avait agit sans trop réfléchir. En même temps, il ne pouvait pas, il n'avait pas les idées claires, tout était embrumé dans son esprit, comme un port au première lueurs de l'aube. Mais il ne pouvait empêcher ces petites voix d'assaillir son esprit. Il n'aurait peut-être pas dû ? Aurait-il du nier ? Fuir ? Tourner les talons ? Faire comme d'habitude, en somme. Allait-il le regretter ? Mais il était là, sentant ses cheveux et ses larmes dans sa nuque. Il avait honte de l'amas de questions qui affluaient dans sa tête, remplissant en un instant le vide qui s'était emparé de lui quelques minutes auparavant. Cette étreinte semblait durer indéfiniment alors qu'en réalité, elle fut assez brève. Alors qu'ils se pensaient hors du temps, le présent les rattrapa bien vite. Ils étaient en public et Edwin était une tête connue par ici. Une partie de son équipage s'était tût et le dévisageait, mi-amusé mi-inquiet. On ressentait bien cette atmosphère pesante qui s'était installée dans la taverne, car tout était beaucoup plus calme. Et le calme dans une taverne, cela n'annonce jamais rien de bon. En général, Ed' était très discret dans sa vie privée. Rare étaient ceux à qui il avait raconter des bribes de sa vie passée. Rares étaient ceux qui savaient qu'il avait une sœur, quelque part. Et il ne comptait pas afficher au grand jour cette retrouvaille, qui n'appartenait qu'à eux. Soudain, elle prononça quelques mots, à peine audibles et étouffés dans le col de sa chemise. Un petit rire, nerveux sans doute, lui échappa.
Il se sépara de sa sœur, la dévisage un instant. Ils étaient tous les deux émus, visiblement. D'un geste du pouce, il efface une petite larme qui perle sur sa joue sans pouvoir réussir à finir sa course jusqu'au bas de ses joues roses. Le pirate a la gorge nouée (et sèche, malgré les deux pintes), il ne parvient pas à répondre autre chose qu'un simple "Suis moi".
La main dans la sienne, il l’entraîna à l'étage. Sur le chemin, il fit un signe au tavernier pour obtenir des ravitaillements en tentant tant bien que mal d'ignorer ses comparses qui savaient être lourds quand il le fallait. "Tu nous présentes pas ?" "Ed' tu vas où ?" "Viens te poser et boire un verre qu'est ce qu'il t'arrive tout à coup !" et autres injonctions parsemaient cette lente marche.
Une fois à l'étage, non pas sans une gêne certaine devant sa sœur, il renvoya la malheureuse qui était au rendez-vous. Le tavernier posa bière et pain sur la table dans le coin de la modeste chambre et ne demanda pas son reste. Une fois la porte fermée, un véritable calme envahit la pièce. Sans vouloir l'admettre, Ed était nerveux, et seul le perceptible tremblement sur ses doigts qui déchiraient le pain trahissait son état d'esprit.
- Comment tu m'as retrouvé ? Pire première question et pire entrée en matière, mais il ne pouvait penser à rien d'autre.
Le temps des explications venait, et il le redoutait plus que tout.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Quelle drôle de situation... Satine s'était mille fois imaginée la scène dans ses fantasmes les plus fous. Parfois, il fuyait. Parfois, il niait. Parfois, il prenait conscience de la souffrance qu'il avait rendu véritable en son cœur féminin désappointé. Parfois, il pleurait d'émotions, de bonheur, de cet émoi magistral de retrouver l'inconnue, la disparue. La soeur bien-aimée. Mais, toujours, cela se passait autrement. Ailleurs que dans l'atmosphère grivoise et bavarde d'une taverne malfamée des environs de la contrée Thoron. Bien loin, d'ailleurs, de ce type de décorum. Satine se sentait profondément malvenue, ici, loin de ses habitudes chevaleresques et courtisanes. Loin, loin de son quotidien. Quelque part, elle était entrée dans le monde, rude et mâle, qu'était celui de son frère. Non content de l'avoir abandonnée, il la mettait en bien mauvaise posture, sans le vouloir, sans le savoir. Et les quolibets allaient bon train, là, en arrière plan de leur câlin. Sans doute la prenaient-ils pour une catin, une de celle qu'Edwin avait ramassé dans une ruelle malfamée, bien qu'elle s'impose différemment vue la tenue qui était la sienne. Mais, en tout cas, les regards ne trompaient pas. Entre étonnement et grivoiserie. Entre surprise et ravissement. Satine avait beau se perdre dans les bras de son frère, elle ne pouvait cacher le malaise qui désormais faisait vibrer son cœur reprenant tout juste vie après s'être arrêté à la vie d'Edwin. Aussi ne fut-elle pas déçue qu'il l'entraîne ailleurs, en un coin plus tranquille, en un coin où tout - sauf eux, sauf leur cœur et leurs émois - se serait arrêté. Là, en hauteur, dans un coin plus proche du ciel où, avec bonheur, elle pourrait contempler tranquillement les étoiles de son ravissement.
Car ravie, elle l'était, la petite perle. Plus heureuse, sans doute, que jamais, hormis peut-être lors de sa plus tendre enfance, quand il était quotidien que son frère vienne la border et lui narrer de drôles d'histoires. Drôles d'histoires, d'ailleurs, auxquelles il avait donné vie, s'engageant - ainsi qu'elle l'avait su quelques années auparavant - dans la piraterie. Finalement, cela ne l'étonnait guère, son frère avait toujours été de ceux qui abhorrent les règles étouffantes d'une société complaisante. Et sa question qui fend l'air, qui vient titiller ses oreilles attentives, vient faire larmoyer à nouveau les yeux qui le fixent. Comment. Voilà tout ce qui l'intéresse, le frangin, alors même qu'elle a mille autres questions à lui poser. Comment. Cette impression de reproche qu'elle décèle derrière l'interrogation, la question. Comment. Comme elle a pu, la petite perle, fouinant, furetant, comme un animal en chasse, pourrissant dans des lieux indignes de son rang, se rabaissant à des ignominies qu'elle n'aurait même pas cru possible. Tout, elle aurait tout donné, pour qu'on la mène ne serait-ce que sur la piste écharpée de son frère le pirate, de son frère damné. ▬ J'ai fait comme j'ai pu. N'y-a-t-il que cela qui t'intéresse, vraiment ? Le reproche dans le ton de sa voix, alors qu'elle décèle en ses mains tremblottantes la peur qui l'agite. Peut-être songe-t-il déjà à fuir, comme il l'a toujours fait. Et la colère qui - tout naturellement - fait irruption dans le cœur de la belle, la rage, la haine trop longtemps accumulée par la rancœur des jours passés. Abandonnés. La peur, aussi. Celle qu'il reparte à peine retrouvé. Qu'il s'ensile dans sa nouvelle vie, sans plus jamais penser à elle. Cette peur que, chien battu, elle se sente à nouveau, encore une fois, rejetée. Et cette certitude, au fond d'elle, qu'elle n'y survivrait pas. Alors, c'est la colère qui prend le pas. La colère qui fait vibrer sa voix. ▬ Comment vas-tu ma chère soeur ? Comment te sens-tu ? Que t'est-il arrivé pendant toutes ces années où je t'ai perdu de vue, abandonné ? Où en es-tu ? Es-tu mariée ? Non, rien de tout cela, qui ne l'intéresse. L’égoïsme premier, l’égoïsme de l'abandon, et celui de l'abandonnée qui, après toutes ses années, estime avoir le droit à un peu d'intérêt. Le regard mauvais qu'elle pose sur lui, Qui - là, au fond - se teinte de la douleur de trop aimer.
◭ Edwin U. Telemnar
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Parfois, dans les moments cruciaux, le tact était quelque chose qu'il était bon de savoir maîtriser. Cependant, la vie sur la mer n'avait pas accordé ce don à Edwin. Il en manquait cruellement, et aujourd’hui, c'était problématique. La question qu'il avait posé était si maladroite et si peu importante compte tenu de la situation. Il ne s'en était pas rendu compte avant que les mots franchissent ses lèvres. Sur le visage de Satine, la joie avait vite été remplacée par l'incompréhension puis quelque chose de plus dur, de plus douloureux. De la déception ? Non, pire encore. ▬ J'ai fait comme j'ai pu. N'y-a-t-il que cela qui t'intéresses, vraiment ? Le ton de reproche était perceptible jusque dans la ville d'à coté, à en faire trembler les murs. Le pirate soupira, désolé. La jeune femme enchaîna, distillant la colère dans chaque mots. Elle lui en voulait. ▬ Comment vas-tu ma chère sœur ? Comment te sens-tu ? Que t'est-il arrivé pendant toutes ces années où je t'ai perdu de vue, abandonné ? Où en es-tu ? Es-tu mariée ?
Les quelques minutes de choc étaient passées, place à la réalité maintenant. Edwin reposa sur la table ce qu'il tenait et croisa les bras, adossé contre le mur, dans une position typiquement défensive. Le regard d'abord fuyant finit par se poser sur sa sœur, qui attendait une vraie réaction de sa part. Mais laquelle ? Elle voulait quelque chose, n'importe quoi, de sa part. Elle le toise d'un mauvais œil, et ça le déstabilise, le gaillard. Jamais il ne l'avait vu ainsi, bien évidemment. Il n'avait jamais pris la peine d'imaginer son visage adulte. Il se l'était toujours remémorée enfant, fillette. Comme si son départ avait arrêté le temps et qu'elle n'avait jamais grandie. Mais la réalité finit par rattraper les fictions imaginaires qui nous ont accompagnées si longtemps.
- Ecoute, je suis surpris c'est tout. Je ne m'y attendais pas. Je.. J'essaye de comprendre. A priori, il n'avait pas pris assez de précautions surtout. Un relâchement visible qui se tenait en ce moment même dans la pièce, devant lui. Mais lui, contrairement à elle, il n'était pas en colère. Il devait donc essayer de s'acheter du tact pendant dix minutes.
- Après ce que je t'ai fait je pensais que ... Il hésite. Il a du mal à dire les choses, Edwin. Que tu me détesterais et que tu ne chercherais jamais à me revoir. Que tu tournerais la page et te trouverais une famille un peu plus digne que moi, tu vois. Son ton était peu assuré, loin de la colère qui émanait d'elle. L'opposé alors qu'enfin tout les rassemblait. Mais c'était là que reposait sa plus grande surprise : sa détermination à le retrouver après toutes ses années. Il s'était refusé à imaginer les sentiments de la petite fille qu'il avait abandonné. Car cela ferait trop mal. Et à cette époque où il était déterminé à aller la chercher et qu'il n'avait rien fait ... Il s'en voulait toujours, mais il pensait que tout ça était derrière lui. Il se releva du mur et commença à faire quelques pas à travers la pièce. Comme si indirectement, le mouvement chassait son angoisse. Il fallait le dire maintenant.
- Je suis désolé Sat. J'espère que tu me pardonnes. Le regard fuyant s'immobilise enfin sur elle un instant, le petit ange en fureur. Il esquisse un pas vers elle pour poser sa main sur son épaule. Il affiche un petit sourire géné. T'as bien grandit.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Il est profondément mal à l'aise, Edwin. Cela se dessine dans le tremblement de sa main, dans le tremblotement de sa voix. Tout en lui crie la gène qui vibre dans le tréfonds de son âme, dans son corps tout entier. Cela ne lui fait ni chaud ni froid, à la petite perle. Sa gène est le cadet de ses soucis, alors que c'est chez elle la colère qui prédomine désormais, passée la première émotion de ce regard posé sur lui après tant d'années sans sa lumière. Son regard qui s'est durcit, sa voix qui s'est affermit, mue par la rancœur accumulée pendant ce temps oublié. Et elle les lui sort, toutes ces questions qui n'ont jamais été posées, ces questions auxquelles elle aurait tant aimé répondre, mais qui ne viennent pas. C'est la déception qui prime, maintenant, en son cœur. Elle n'a plus son rôle de sœur, comme il n'a plus que de nom le statut de frère. La colère. Si seulement elle pouvait être éphémère.
Ses bras croisés, sa position de défense, tout en lui fait bouillir Satine. Elle pleurerait de rage, s'il n'y avait pas - bien caché, là-bas, tout au fond, ce sentiment étrange et hybride de l'amour qu'autrefois elle lui vouait. Est-ce bien le même homme ? Est-ce bien toujours Edwin ? Sa douceur, sa tendresse, son ardeur à s'occuper d'elle, à la rassurer, à lui narrer les histoires pour, le soir, la border. Avait-il encore cela, au fin fond de son cœur, ou bien avait-ce au contraire disparu dans le fond de la mer, dans le fond des flots déchaînés qu'il arpentait depuis toutes ces années ? Les questions qui virevoltent en son esprit enchaîné. ▬ Tu es surpris ? Tu ne t'y attendais pas ? Tu essayes de comprendre ? Tiens, on dirait moi toutes ces années, depuis ce matin où tu t'es barré. Elle est énervée, la petite perle, extrêmement en colère, tant que ses mains se perdent en gestes énergiques. Et rien qui ne peut lui faire oublier ces années de souffrance. ▬ On ne choisit pas sa famille Edwin, c'est là tout le principe. Tu es mon frère. Et quoi que tu dises, quoi que tu fasses, tu le demeureras. Elle se radoucit - un tout petit peu, la jeune et belle perle. Cela ne sera toutefois pas suffisant, voilà qui est sûr. Il lui faudra bien davantage pour se radoucir définitivement. Pas de paroles, plus de blabla. Des actes, des preuves, les retrouvailles véritables d'un frère pardonné, qui fait tout, en tout cas, pour l'acheter - ce pardon. Peut-elle seulement l'espérer ?
Il tente un pas. Il tente un geste. Pose sa main sur son épaule. Un instant, elle répond à son sourire, doucement, tendrement. Comme dans le vestige d'une relation fraternelle, filiale, presque, qu'en un espoir l'on croit retrouvé. ▬ J'ai sans doute grandi, mais surtout j'ai changé. Je ne suis plus la petite poupée que tu as connu. Depuis, des siècles se sont passés. Et je ne pourrais dans cette taverne te conter avec assez de justesse tout ce que tu as raté. Encore faudrait-il que cela t'intéresse. ▬ J'ai appris donc que tu étais dans la piraterie. Cela ne m'étonne guère, tu as toujours rêvé de grand air. Et cette liberté qu'il a prise, qu'il a arraché de tes mains trop fragiles, trop peu âgées. Cette liberté qu'au moins, il est parvenu à conquérir. Au moins un Telemnar qui s'est sorti des draps maussades de la noblesse entachée. Le regard de la petite perle se pose sur lui, l'invitant à narrer son histoire. Comme autrefois, comme autrefois dans le lit, le soir.
◭ Edwin U. Telemnar
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▬ LES PARCHEMINS : 110 ▬ L'AME : Eden / Annab' ▬ LE REGARD : Chris Pratt ▬ LE TEMPS : 28 ans ▬ LE SANG : Thoron de naissance, sans-nom par choix. ▬ LE FEU : Célibataire ne refusant jamais une partie de jeux. ▬ LE DESTIN : Pirate émérite, la mer est tout ce qu'il connait depuis de nombreuses années ▬ LE PACTE : L'Ordre du Poisson ▬ LES ROSES : 3608
La colère, l’énervement, peut-être même la rancœur et la tristesse, toutes ces émotions négatives et dévastatrices qui se perçoivent dans la vibration de la voix de Satine, dans la profondeurs de ses yeux, dans ses paroles emplies d'une saveur amer. Il la déçoit, et un peu plus à chaque seconde qui passe. Et les piques qu'elle lui lance et qu'il a bien mérité, dans le fond. Elle esquive des gestes qu'elle mêle à la parole, pour appuyer des pensées qu'elle doit ressasser depuis des années. Alors que lui avait fait une croix dessus. Et comment ne pourrait-elle pas lui en vouloir ? Lui le frère indigne qui a sacrifié sa famille pour vivre comme il l'entendait, l'égoïste.
Mais sa voix perds un ton de colère. Le petite blonde lui assure que non, on ne choisit pas sa famille, qu'on ne remplaçait pas les liens du sang comme bon nous semblait. Evidemment ce n'était pas ce qu'Edwin voulait ou avait jamais voulu. La remplacer ou l'effacer. Ses actes par contre, semblaient prouver le contraire et il devait s'expliquer maintenant. Oui, il avait toujours aimé sa sœur, inconditionnellement. Mais partir lui avait permis de vivre à travers lui, et non à travers elle. De regagner une part de sa vie, en quelque sorte. En faisant cela, il savait le mal potentiel qu'il allait infliger à sa jeune soeur. Il devait se racheter.
▬ J'ai sans doute grandi, mais surtout j'ai changé. lui dit-elle. Elle continue, après un instant de silence.
▬ J'ai appris donc que tu étais dans la piraterie. Cela ne m'étonne guère, tu as toujours rêvé de grand air.
Edwin regarde droit devant lui en écoute le son de sa voix. Sa main posée sur son épaule se presse. Il sent son regard se levé vers lui. Il attire sa petite sœur contre lui. Il la serre contre elle et embrasse sa chevelure dans un amour fraternel. Edwin attends un instant et savoure ce moment.
- J'espère que tu n'as pas peur de moi maintenant, souffle-il.
Le pirate finit par la libérer de son étreinte. Il l'a fait attendre déjà trop longtemps. Ed' se pose contre la fenêtre, il essaye de chasser son malaise latent. Son regard se pose sur ce lit de bois, si simple. Des souvenirs, flashés, se forment dans sa tête, imprègne sa mémoire pleine de nostalgie. Il fixe ce lit, s'imaginant à 14, 15 ans en train de border sa petite sœur, prenant soin d'elle mieux que ce qu'il avait dû appeler ses "parents". Le marin à toujours du mal à réaliser. Il reprends contenance à peine quelques seconde après.
- T'as raison, c'était mon rêve la liberté, et je peux te dire que les histoires que je te racontait à l'époque sont devenues ma réalité. Sa voix est enthousiaste à cette pensée. Pour lui, il vit sa meilleure vie. Même sans sa sœur, même en l'ayant abandonnée, il était parvenue à se convaincre qu'il était heureux, le fou. Ce n'est que maintenant, alors qu'elle se tient devant lui bien réelle, qu'il comprendra que ce sentiment est aussi faux que la richesse de ses parents. Il sent le regard de sa sœur, interrogateur, curieux. Mais est-il toujours empli de colère désormais ? Est-ce que tu veux que je te raconte ? lance-t-il, incertain.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Il la prend dans ses bras, la petite perle. Il se sert, là, précisément, tout contre elle.
Satine a l'impression qu'il n'a jamais quitté le doux confort de ses bras. Elle le retrouve comme bien des années auparavant, comme lorsqu'elle pleurait après avoir chuté, après s'être entachée de son sang carmin, et qu'il la rassurait du cocon formé par ses bras. Elle s'y sentait totalement protégé, comme derrière une muraille infranchissable, absolument imbattable. Comme s'il était un grand colosse que nul - ni rien ne pouvait affadir. Elle sait, maintenant, qu'il n'en est rien. Et quelque part, cela la blesse encore. Certes, il est là, et il l'enserre encore dans ses bras, déposant un délicat baiser dans ses cheveux. Mais il ne l'a pas protégée. Il n'a pas empêché qu'elle ne se retrouve à jouer les catins dans le lit d'un souverain. Il n'était pas là lorsque, le soir, elle pleurait, priait pour que son père ne la laisse pas partir. Il entacha d'une certaine manière la noblesse déjà bien bafouée par la révolte vermeille de la famille Telemnar, et c'est Satine qui dût payer les pots cassés. Se prostituant dans le lit du roi.
▬ Je n'ai pas peur. Elle murmure, la petite perle. Elle murmure dans son cou. L'étreinte se relâche. ▬ J'ai de la peine pour toi. De n'avoir pas su protéger ta famille. Elle n'est plus en colère, la douce et brillante petite gemme, qui s'épanouit aux rayons du soleil. Elle laisse libre court aux émois qui traversent son cœur. Aussi violents soient-ils. Est-ce que tu veux que je te raconte ? Bien sur qu'elle en rêve, que de nombreuses nuit ont été agitées des contes de son frère lorsque, pourtant, elle n'entendait plus sa voix. D'innombrables rêves dans lesquels elle le voyait, le retrouvait, dans lesquels elle oubliait toute rancune, toute rancœur, à l'instant même où elle retrouvait place dans le creux de ses bras. Quelle réalité décevante, quelle violente désillusion. Désenchantement.
▬ Raconte-moi.Raconte-moi. Je veux savoir ce qu'a été ta vie, à quels prix tu m'as abandonné, espérant qu'au moins, cela a valu le coup. Que cela a valu toutes ses nuits dans le lit du roi, à se vautrer, se dénuder, pour le plaisir lubrique d'un homme qui, au creux du lit, dans sa plus tendre nudité, n'est plus qu'une bête comme tous les autres, assoiffée de désir et de plaisir. Raconte-moi, comme tu t'es vautré dans ton bonheur égoïste, mais rappelles-toi sans cesse à quels prix. Regarde en mes yeux éteins la douleur qui est mienne. La soumission que j'ai dû payer pour que tu aies accès à ta précieuse liberté. Raconte-moi. ▬ J'ai besoin de savoir ce qu'a été ta vie.
◭ Edwin U. Telemnar
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▬ LES PARCHEMINS : 110 ▬ L'AME : Eden / Annab' ▬ LE REGARD : Chris Pratt ▬ LE TEMPS : 28 ans ▬ LE SANG : Thoron de naissance, sans-nom par choix. ▬ LE FEU : Célibataire ne refusant jamais une partie de jeux. ▬ LE DESTIN : Pirate émérite, la mer est tout ce qu'il connait depuis de nombreuses années ▬ LE PACTE : L'Ordre du Poisson ▬ LES ROSES : 3608
Deux saphirs étincelaient dans les yeux de sa sœur, son regard tourné vers lui. Mais savait-il encore le déchiffrer après toutes ces années ? Savait-il ce que signifiait cette lueur qu'elle dardait sur lui ? Colère ? Joie ? Son expression ne lui parlait plus. Et la faute à qui ? Il ne pouvait s'en rendre qu'à lui-même. C'était lui qui avait raté son enfance, qui ne l'avait pas vu grandir, qui n'avait pas été témoins de son évolution, du développement de l'adulte qu'elle était maintenant. Et ce fameux regard, désormais, savait-il ce qui l'avait forgé ? Il n'en avait qu'une vague idée, obtenue via les crieurs de rue et quelques journaux. Il connaissait son rôle à la cour du roi Thoron. Un horrible avenir pour sa si précieuse sœur. Une famille a blâmer, mais également lui-même, sans qui tout cela ne serait probablement pas arrivé. Il le savait au fond de lui, et elle aussi.
▬ Je n'ai pas peur. J'ai de la peine pour toi. De n'avoir pas su protéger ta famille. Sa voix douce l'emporte mais le brise un peu aussi. Il ignorait s'il préférait une colère ouverte à ce ton. Ce ton qui le renvoyait à son propre égoïsme, sa propre liberté. La vie qu'il avait envie de vivre en se moquant des conséquences. Conséquences désormais dans ses bras, aux cheveux de soie.
▬ Raconte-moi. J'ai besoin de savoir ce qu'a été ta vie.
Elle avait positivement répondu à son invitation, pour son plus grand plaisir. Edwin ne devait plus y prétendre, pourtant. Faire passer son plaisir avant le sien avait été sa spécialité pendant une dizaines d'année. Une belle ligne de vie expédiée. Sans un mot, il l'invite à s'asseoir sur son lit.
- Quand je suis partit, je m'étais promis de revenir te chercher. Je voulais que tu le saches.
Même si maintenant ces mots ne valaient plus rien, car il avait brisé la promesse qu'il s'était faite à l'époque. Il avait préféré sa nouvelle famille à son passé. Enfin, tout doucement, il prends place à ses cotés, et d'une voix qu'il n'avait pas prise de puis longtemps, une voix de conteur, il entame le récit de sa vie. Comment il a fuit la maison, où est-il allé, les personnes qu'il a rencontré sur sa route. Comment il a voyagé sur chaque route de ce continent, même les plus interdites. Comment il du réaliser ses premiers vols pour survivre.. Ses succès et ses déroutes. Il conte comme à l'époque, et le silence de la nuit s'installe bien vite. La chandelle se consume, et, avec la lune, elle est l'unique source de lumière dans cette chambrette. Même les cris et les rires du rez-de-chaussée ne se font plus entendre. Ils sont seuls, ensemble, dans une bulle formée par les mots d'Edwin. Comment il a rencontré son capitaine, Uzziel, juste après avoir vu des griffons d'aussi près qu'il était possible. Comment il a trimé à bords pour se faire une place, comment il a appris à ses côtés et s'en ai fait une famille. comment ils ont survécus à cette terrible tempête loin des côtes un soir de décembre il y a quelques années... Et bien sur, il lui raconte ce jour où il avait rassemblé ses affaires. Où il voulait partir, mais qu'il n'a pas pu. Comment, enfin, il en est là où il en est. Libre, hors la loi, sans royaume... malfrat ? Pour lui c'est la plus belle vie, mais il redoute de voir sur son visage le dégoût du crime qui lui entache les mains. La déception. Son récit s'achève, et il n'a plus les mots. Et toi ? brûle-t-il de dire, mais il redoute plus que tout la réponse.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Elle sent qu'elle le fait souffrir, la petite perle. Elle le sent dans les fibres de son corps, dans ce qu'elle décèle de son âme, dans les mouvements involontaires de chaque petite partie de son être. Elle ne peut toutefois s'en empêcher, tant la rancœur malmène son cœur. Tant elle a appris, à la lueur des jours, à la considérer comme responsable de son malheur. Elle est injuste, la douce catin, elle est injuste, sa rancune la rendant aveugle au moindre étalage de justice. Elle ne peut logiquement lui tenir rigueur de tout ce qui s'est mal passé dans sa vie. Et pourtant... Et pourtant c'est ce que son cœur lui dicte. C'est la faute d'Edwin - ou du moins, de sa fuite - si elle est devenue ce qu'elle est aujourd'hui. Si toute la douce naïveté enfantine de son être a rendu l'âme, s'enfuyant par la fenêtre entrouverte. C'est de sa faute si elle a eu un enfant. De sa faute si elle l'a perdu. De sa faute si elle est tombée éperdument amoureuse de l'homme qu'il ne fallait. De sa faute aussi si elle s'est ruée dans d'horribles draps, de tendres bras. Tout. Tout est de sa responsabilité. C'est ce qui perle, à cet instant, dans l'âme altérée de la petite perle, dont le marionnettiste s'est fait la malle.
Électrochoc. Il s'était promis de revenir la chercher, sa sœur, sa double. La partie joyeuse de son âme. Vraiment ? Peut-elle le croire, alors même qu'elle n'a plus jamais revu ses yeux chaleureux en les siens ? Peut-elle le croire, alors qu'elle n'en a aucune preuve, autre que sa parole si souvent trompeuse ? Non, elle ne le peut. Elle est persuadée qu'il s'agit là d'un mensonge éhonté, et qu'il l'a bien vite oublié. Elle en est sûre, la jolie perle, certaine de ne lui avoir point manqué, certaine qu'il n'y a plus jamais repensé. Elle s'installe sur son lit, à ses côtés, répondant à sa requête secrète. Et il se met à conter. De sa voix tendre, chaleureuse, elle conte sa vérité, les années de sa vie qu'il a employé à caresser sa toute nouvelle liberté. Les années de piraterie, à voguer sur des mers déchaînés, la rencontre de son mentor, sa position valeureuse, ses combats glorieux. Il conte, comme autrefois. Comme lorsqu'il devait la border en ses bras. ▬ C'est une belle histoire. Si belle que celles que tu me racontais, autrefois. Elle est un peu calmée, la petite perle, rangeant sa rancœur dans un coin secret de son âme. Ce mélange d'émois, de bonheur d'être là, à ses côtés, comme elle ne l'espérait même plus malgré ses recherches infructueuses. Mais la sournoise, elle revient. La pernicieuse. ▬ Je comprends mieux qu'au milieu de tout ça, tu n'aies pas trouvé le temps de penser à moi. Son regard est noir, sombre comme la nuit. Mais au fond de ses prunelles, un esprit aguerri pourra discerner le bonheur de ces retrouvailles fraternelles.
Elle se met à conter, elle aussi. Conter sa triste vérité. ▬ Je n'ai pas eu autant de chance. L'on m'a confié dans les bras du roi. J'ai un statut qui semble privilégié, de ceux que bien des femmes m'envient. Mais mon âme est ailleurs. Dans une autre contrée de mon cœur. J'ai dû abandonner ma liberté, au profit d'une servitude dont je ne peux me plaindre, compte tenu des rancœurs que l'on me voue pour ce poste privilégié. Le ton de sa voix se perd dans les souvenirs d'un présent désœuvré. Elle aurait eu tant besoin d'un frère, pour la protéger.
◭ Edwin U. Telemnar
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▬ LES PARCHEMINS : 110 ▬ L'AME : Eden / Annab' ▬ LE REGARD : Chris Pratt ▬ LE TEMPS : 28 ans ▬ LE SANG : Thoron de naissance, sans-nom par choix. ▬ LE FEU : Célibataire ne refusant jamais une partie de jeux. ▬ LE DESTIN : Pirate émérite, la mer est tout ce qu'il connait depuis de nombreuses années ▬ LE PACTE : L'Ordre du Poisson ▬ LES ROSES : 3608
Le récit prit part à la nuit. Ils étaient dans leur bulle, à nouveau réunis, avec ce sentiment de nostalgie qui ne quittait pas Edwin. Pendant cet instant figé, tout était un peu comme avant. Et pendant qu'il conte, la jeune femme se pose près de lui, et tout devient si simple, si naturel. La suite allait venir, la deuxieme partie de l'histoire, l'autre version, l'inconnu. Cette vie à laquelle il l'avait laissée. Après ses derniers mots, le silence les enveloppe pendant un moment. Le temps semble suspendu dans cette chambre, même si le tracé de la lune dans le ciel en témoigne autrement. Les rayons bleutés se reflètent sur le bois sombre de la pièce. Les ténèbres enveloppent la chambre et les quelques chandelles luttent pour maintenir une certaine clarté. Un clair-obscur se joue entre eux. Edwin devine les traits de sa soeur, ses cheveux et ses yeux. Sombre.
▬ C'est une belle histoire. Si belle que celles que tu me racontais, autrefois. Sa voix est douce, Edwin esquisse un sourire et pose sa tête contre le mur, les yeux rivés vers le plafond morne. ▬ Je comprends mieux qu'au milieu de tout ça, tu n'aies pas trouvé le temps de penser à moi. Ses paupière se ferme, une petite douleur lui pique le cœur. Une douleur qu'il redoutait de ressentir. La pique ne s'estompe pas, et il l'ignore encore, mais elle va creuser plus fort et les mots de sa sœur en seront les marteaux. Il ne réplique pas tout de suite, ce n'est plus son tour. Alors il retient les mots de franchir ses lèvres immédiatement, cette volonté de lui crier qu'il a toujours pensé à elle, qu'il n'a pas eu le courage de revenir pour ne pas tout perdre à nouveau. Mais qu'il la voulu, toujours.
▬ Je n'ai pas eu autant de chance, lui dit-elle. Son souffle est court, il redoute mais il doit écouter. La gamine fourguée dans les bras d'un roi fou, elle semble perdue. Les questions affluent, il doit en savoir plus. Sur elle, sa vie, son accomplissement. Ailleurs, mais où ? Alors, en prenant soin de ne pas briser ce moment, Edwin réponds lentement, les idées émergeant dans son esprit au fur et à mesure de ses paroles. - Asservie de la sorte, dans les bras d'un fou, peux-tu te considérer heureuse ? Est-ce là que tu veux passer ta vie, manipulée, objectifiée comme ça ? Edwin se relève lentement et quitte son lit. Il est mal, préoccupé et son cœur saigne. Il a aussi beaucoup de mal à comprendre pourquoi elle s'est laissée faire. Complaisante, à obéir. N'avait-il pas fournit un bon exemple de rébellion ? Il s'attendait à une attitude plus combative de sa part. Mais il n'était pas légitime de la blâmer, et il s'en voulait de penser tout cela. Il sentait que ses mots avaient quelque chose d'amer, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.
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Il est toujours là. Comme avant. Comme autrefois. La petite perle elle en pleurerait, là, assise sur le lit, cette souffrance qui lui broie le ventre et ce bonheur qui tapisse son cœur, elle ne sait plus à quel saint se vouer. Elle sait simplement que c'est Badgad, là dedans.
Il l'écoute, petit sourire au coin des lèvres. Elle s'est peu à peu affaissée en écoutant son histoire, celle du genre dont il l'endormait autrefois, et elle s'est retrouvée subitement à se poser dans son lit comme une gamine prête à dormir, doudou mordillé dans la bouche. La petite sœur qui le redevient, là, à la lueur de la lune. Car elle n'a pas vraiment grandi, Satine. Elle a mûri, certes, changé, oui, mais elle n'a pas vieilli. Asservie de la sorte, dans les bras d'un fou, peux-tu te considérer heureuse ? Est-ce là que tu veux passer ta vie, manipulée, objectifiée comme ça ? Ca l'énerve, la petite perle. La simplicité avec laquelle Edwin dépeint le monde, la vérité, comme s'il était si simple de se défaire des fils de sa destinée. Lui il l'avait pu, et s'en était sorti. Mais Satine, hein ? Qu'aurait-elle fait, en fuyant ? Sans doute aurait-elle été violée, puis égorgée au premier coin de rue. Incapable de se défendre, de tenir une arme, uniquement élevée dans la douceur et l'âcreté d'une noblesse rejetée. Non, Edwin, ce n'est pas si facile. L'on fait avec le monde, l'on s'accommode d'être un pantin, un jouet sous le fléau de la fatalité. ▬ Non, Edwin. Ce n'est pas ainsi que je voulais passer ma vie. J'y ai été forcée. Mais tu sais, l'on s'accommode de tout. Je me suis habituée à la cour, à ses charmes, comme tu t'es habitué à être sans moi. Un hochement d'épaule désemparée qu'elle lui adresse, la petite perle, guère éclairée que par quelques rayons de lune.
Il est haut dans le ciel, désormais, cet astre éternel, et Satine ne peut plus repartir sans se mettre en danger. Il va lui falloir dormir ici. Aux côtés de son frère. Dans les limbes de son passé. Comment tu vois ta vie, maintenant ? Enfin, elle le sent intéressée. Enfin, il l'interroge, et elle lit dans ses yeux qu'il participera à sa manière à la construction de sa vie, désormais. Première fois qu'elle se radoucit, la petite perle, aidée sans doute par les étoiles qui lui confèrent un calme nouveau. Une sérénité retrouvée. ▬ Avec toi. Qu'elle aurait aimé répondre. Partir, disparaître, ne plus risquer sa tête à la moindre parole. Mais elle ne dit rien, la petite perle. Elle se tait. Silence nocturne. Et enfin sa voix retentit. Pour de vrai. De la force des aveux. ▬ J'aime le frère du roi. S'il venait à l'apprendre, nous mourrions tous deux. J'aime le frère du roi, et de ce fait, je ne peux plus partir. Il ne m'est plus possible de fuir. Tu arrives trop tard, les dangers sont trop présents, ma tête est déjà sous le couperet. Comme pour donner du poids à ses paroles, elle sert le bras de son frère. Fort. Très fort. Emporte-moi dans ta tombe, avec toi.
◭ Edwin U. Telemnar
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Sa petite soeur, maintenant devenue femme, semblait être pendant un instant retombée en enfance, des les souvenirs passés. Là, adossée sur le lit, elle ressemblait à celle qu'elle était toutes ces années auparavant, quand l'innocence était encore le maître de sa vie. Elle semblait apaisée pendant ces moments suspendus. Edwin la berçait du regard à travers le clair-obscur de la pièce. Les mots, cependant, la remettait en mouvement. Il était curieux, il la questionnait même si le son de sa propre voix pouvait le mettre hors de lui. La belle enfant n'était pas prête à se faire blâmer par un lâche comme lui.
▬ Non, Edwin. Ce n'est pas ainsi que je voulais passer ma vie. J'y ai été forcée. Mais tu sais, l'on s'accommode de tout. Je me suis habituée à la cour, à ses charmes, comme tu t'es habitué à être sans moi.
La pique qui transperce son coeur fait mal. Très mal. Non, on ne pouvait pas s'habituer à être loin de son sang. Habitué..; Accomodé... des mots fades qui signifiaient une vie morne et sans plaisirs. Une vie qu'on subit et dont on ne profite pas. Ce n'était pas comme ça qu'Edwin voulait que sa sœur voit son existence. Lui-même ne s'était jamais habitué. Non, c'était bien trop facile. Il avait du apprendre à vivre avec la douleur, avec le doute, et surtout avec la culpabilité de ne pas avoir repris sa perle de soie avec lui. L'heure n'était plus à essayer de se rattraper, il lui faudrait agir pour qu'il n'ai plus à vivre cela. Ni lui, ni elle. Il lui demande, alors, ce qu'elle compte faire. Lui, il savait déjà.
▬ J'aime le frère du roi. S'il venait à l'apprendre, nous mourrions tous deux. J'aime le frère du roi, et de ce fait, je ne peux plus partir. Il ne m'est plus possible de fuir. Tu arrives trop tard, les dangers sont trop présents, ma tête est déjà sous le couperet.
Un couperet, c'est exactement l'effet que sa déclaration a sur lui. Un couperet qui tombe. Qu'il était niais, tout de même. Il s'en voulait d'être si naïf. La pauvre enfant était condamnée si jamais sa discrétion venait à voler en éclats. Il ignorait qui était ce frère, mais il avait ouïe dire que le roi n'avait pas un tempérament facile. Il ne voulait pas supposer ce qu'il adviendrait de Satine si la tromperie était découverte. Il voulait lui dire qu'il était insensé de faire une chose pareille. Elle se mettrait probablement en colère. Cette nouvelle lui permet de valider l'idée qui lui trottait en tête depuis le début de la nuit. Les yeux du jeune homme se sont aventurés par la fenêtre. Il ne regarde rien car il est concentré. Il hésite à répondre, à prononcer à voix haute ce qu'il s'imagine depuis un moment.
Soudain, il sent la main de sa sœur lui enserrer le bras. Elle l'agrippe puis le serre fort, sans lâcher prise. Il sort de ses pensées, revenant à la réalité. Il pose une main sur ses doux cheveux et l'attire à lui, en l’enlaçant. Dans cette position, il s'entends murmurer : - N'y retourne pas. Restes avec moi, je te protégerais.
Il sait qu'elle va refuser, l'envoyer paître, lui dire qu'il est trop tard. Mais il doit tenter le tout pour le tout.
- Nous n'avons plus a être séparés. Tu n'as pas a subir les courroux d'un fou avide de pouvoir.
Il recule et plante son regard dans le sien. Ils trouveraient une solution pour l'amant royal ...
- Tu peux être libre, avec moi.
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T'as beau courir, tout te rattrape - PV / Satine & Edwin