« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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▬ LA PROPHETIE : ▬ L'ENVOL : Grand Coësre, Empereur des Mers et des Océans, Père de tous les Pirates, Roi des boiteux, des borgnes et des aveugles, Distributeur de fortune aux flibustiers du globe, le Fléau de Galadhorn, l'Ombre du Dieu des Océans sur Terre, Saint Patron des femmes infidèles et des époux trahis, Protecteur des voleurs, des flibustiers, des montes-en-l'air et des menteurs, Capitaine du Widow's Wail (Pleurs-de-Veuve), du Queen Tara (Reine Tara) et du Black Plague (Peste Noire) ▬ LES PARCHEMINS : 9 ▬ L'AME : RedLights. ▬ LE REGARD : Ray Stevenson ▬ LE TEMPS : 50 ans. ▬ L'ETOILE : Lunatique. ▬ LE SANG : Sans Noms ▬ LE FEU : Célibataire ▬ LE DESTIN : Mendiant qui s'est élevé au rang (autoproclamé) d'Empereur des Océans et Roi des Pirates. ▬ LE PACTE : Ordre du Poisson ▬ LES ROSES : 3442
Si pour bon nombre d’écrivains et de poètes, la piraterie renvoie à une forme de liberté absolue, en réalité le monde de la flibuste n’a rien d’un paradis. Et les trente années cinq années de capitanat de Nérée n’eurent rien d’une promenade de santé. Aujourd’hui âgé de de cinquante cinq ans, celui que l’on surnomme le Fléau de Galadhorn est toujours obligé de garder un oeil ouvert et de rester sur le qui vive pour éviter qu’un pirate, plus jeune, plus cruel, plus ambitieux ne le renverse et ne prenne sa place. Il y a une dizaine d’années, il avait fait l’erreur de s’adoucir et cela avait coûté la vie à son vieil ami, l’ancien capitaine de la Peste Noire qui fut honteusement assassiné au cours d’une mutinerie. Afin de réaffirmer son autorité et de punir les traîtres, l’homme à la longue barbe noire avait fait pendre les mutins par les pieds pendant plusieurs semaines, laissant le sel ainsi que le soleil brûler leurs peaux et les oiseaux marins leurs picorer le nez et les yeux. Les rares survivant ayant ensuite été décapités de ses propres mains. Depuis plus personne n’avait osé remettre sa “couronne” en cause, mais alors qu’une nouvelle guerre pointe le bout de son nez, Nérée sait parfaitement que s’il ne réalise pas quelque chose de grand, de clinquant, il finira par perdre de son prestige et peut-être même par être oublié du monde de la piraterie.
Et depuis quelques jours une idée le travaille, celle de ne pas s’attaquer à un navire, mais à une grande ville côtière de Galadhorn. Même si les îles Galadhorn sont régulièrement victimes de pillages, les principales cités insulaires, sont elles généralement épargnées par les boucaniers. Hors Nérée a bien l’ambition de renouer avec ses anciennes aventures en s’attaquer à Cavalden ou Saheryn et aux nombreux trésors que protègent leurs hautes murailles. Mais pour réaliser pareil exploit, Nérée ne peut pas compter que sur ses trois navires, non, il lui faut trouver des alliés de confiances afin de rassembler une petite flotte et de pouvoir facilement intimider marins et soldats adverses. Et il pense directement à elle, Dellsa aux Mains Rouges, comme lui elle a une grande expérience de la piraterie et elle respecte les grandes lignes de la Guilde des Poissons. Puis quelque chose les lie à jamais. Par chance quelques vieilles connaissent tentent de l’informer régulièrement de l’emplacement de la Pute Borgne… et après avoir vérifié ces précieuses informations, il ordonne à son équipage de faire voile vers une petite baie isolée au sud de Gwelnaur.
En s’approchant du continent, Nérée aperçoit l’ombre du volcan titiller le navire qui l’intéresse. Il fait mettre une chaloupe à la mer et s’approche donc de celui-ci avec quelques hommes de confiance. “Oyez braves gens, moi Nérée Stormbearer, suis venu jusqu’ici pour m’entretenir avec votre capitaine.” Attendant sur sa barque il observe au-dessus de lui… attendant qu’on lui envoie une échelle, afin qu’il puisse monter sur le vaisseau ami et parler affaires avec la mère de son seul enfant connu à ce jour.
Dernière édition par Nérée Stormbearer le Sam 18 Avr - 2:34, édité 1 fois
◭ Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”« to chasing on foolish merchants ! »
▬ LA PROPHETIE :
~ Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
Assise dans sa cabine, Dellsa tressait les cheveux de sa fille, qui avait exigé cette coiffure pour la journée. Le problème, c’est qu’à chaque fois que la capitaine avait fini une tresse, la gamine tournait la tête pour essayer de voir -charmante enfant- et par conséquent la tresse échappait à la main maternelle et commençait de se défaire. L’œuvre prenait donc bien plus de temps à être réalisée qu’il n’en aurait fallu si Sanza avait su être patiente et ne pas gigoter constamment. Qu’importe. Ces moments de calme au sein de son antre donnaient un peu de répit à la capitaine qui profitait de cette pause et attendait d’entendre la voix d’une des vigies indiquer une éventuelle cible. À ce titre, la porte de sa cabine restait ouverte et elle entendait les rires de ses marins qui jouaient aux dés, s’insultaient, bref, profitaient de cette pause dûment méritée, au large des côtes de Gwelnaur, dans l’ombre du volcan si familier pour la native de cette région.
Ainsi, la voix de la vigie annonça un navire en approche, aux couleurs dissimulées. Le pavillon de la Pute Borgne était, à l’identique, baissé : il ne servait à rien de s’annoncer à une éventuelle patrouille navale, même si elle avait plus ou moins des autorisations royales (ou plutôt un arrangement avec le monarque) pour jeter l’ancre au large du royaume. Difficile d’expliquer ça à la marine de Gwelnaur cependant, alors autant se faire vaguement discret, autant qu’un galion à trois-mâts pouvait être dans ces eaux. Sortant de la cabine avec Sanza sur les talons, Dellsa remet son chapeau et hêle la vigie en demandant des précisions : « Quelle gueule a la figure de proue du rafiot ? » Tandis qu’elle interroge les yeux perçants, elle suit du regard Sanza qui se précipite vers le bastingage pour tenter de distinguer quelque chose. La réponse lui parvient et voilà la capitaine qui sourit avec amusement tandis que certains, dont le Second, ont compris qui était apparu à l’horizon. « Bon, ça m’étonnerait que les Pleurs de Veuve aient changé de capitaine, alors pas besoin de s’armer. Continue de surveiller, là-haut ! » Sortant sa longue-vue, elle rejoint sa fille qui s’est mise à califourchon sur la rambarde, agile et tenant plutôt bien son assiette malgré le roulis des vagues. Dellsa tend la lunette à sa fille, et la tient à la taille tandis que la petite commence à regarder au loin. En même temps que la vigie ne l’annonce, la pirate observe de ses yeux nus la mise à l’eau de la chaloupe et à mesure que la barque se rapproche, elle sent l’excitation de l’enfant qui semble avoir reconnu un visage parmi d’autres. « Maman !, couine l’enfant, très enthousiaste, C’est Papa ! » Un sourire à l’adresse de la petite, avant que Dellsa ne récupère la longue-vue qu’elle renfonce, et aide la gamine revenir sur les planches, pour la suivre des yeux tandis qu’elle file jusqu’à la partie de montée du pont habituelle.
L’enfant, impatiente, fait les cent pas, les poings serrés qui balancent en rythme. La capitaine, elle, reste songeuse un instant en voyant la chaloupe se rapprocher de la coque de la Pute Borgne, sentant que ce n’est pas une simple visite de courtoisie que Nérée Stormbearer vient faire à son homologue. Il y a hydre sous rocher, mais la voix grave de son ancien amant tonne déjà et Dellsa revient sur le pont intermédiaire pour répondre à l’appel du boucanier. Tout bas, toutefois, voilà Sanza qui lui demande si elle peut se charger d’accueillir son paternel, et, l'autorisation obtenue, la petite s'allonge sur le pont et avance en rampant jusqu'au bord, pour passer la tête sous la barre de protection et interroger le visiteur : « Ça dépend : j’ai un cadeau ? » qui arrache un sourire à sa mère qui intervient, avant que ça devienne n'importe quoi : « Mais c’est que pour un peu, on croirait qu’elle est devenue capitaine… L'échelle arrive ! » D’un coup de botte savamment placé, la flibustière de longue date lance l’échelle de corde qui se déroule pour arriver à quelques coups de rame de la barque de Nérée. Dellsa s’accoude au bastingage et propose son hospitalité aux autres occupants de la chaloupe : « Amarrez-vous au filet, on a du rhum à partager si ça vous dit. » Et de tendre la main à Nérée qui arrive en haut de l’échelle pour sceller l'accueil. « Alors, vieux gredin, que me vaut ta visite sur mon modeste rafiot ? »
◭ Nérée Stormbearer
▬ LA PROPHETIE : ▬ L'ENVOL : Grand Coësre, Empereur des Mers et des Océans, Père de tous les Pirates, Roi des boiteux, des borgnes et des aveugles, Distributeur de fortune aux flibustiers du globe, le Fléau de Galadhorn, l'Ombre du Dieu des Océans sur Terre, Saint Patron des femmes infidèles et des époux trahis, Protecteur des voleurs, des flibustiers, des montes-en-l'air et des menteurs, Capitaine du Widow's Wail (Pleurs-de-Veuve), du Queen Tara (Reine Tara) et du Black Plague (Peste Noire) ▬ LES PARCHEMINS : 9 ▬ L'AME : RedLights. ▬ LE REGARD : Ray Stevenson ▬ LE TEMPS : 50 ans. ▬ L'ETOILE : Lunatique. ▬ LE SANG : Sans Noms ▬ LE FEU : Célibataire ▬ LE DESTIN : Mendiant qui s'est élevé au rang (autoproclamé) d'Empereur des Océans et Roi des Pirates. ▬ LE PACTE : Ordre du Poisson ▬ LES ROSES : 3442
Nérée Stormbearer, la simple évocation de ce nom a le don d’effrayer l’immense majorité des marins. Il faut dire qu’avec presque trente années de piraterie, ce dernier a largement eu le temps de se faire connaître des pauvres habitants de Galadhorn. Mystique, cruel, terrifiant, implacable, tels sont les adjectifs que l’on utilise généralement pour le décrire, des adjectifs qui n’ont plus lieu d’être dès lors que celui-ci est en présence de sa progéniture. Ainsi après avoir escaladé l’échelle de corde et être monté à bord de la Pute Borgne il s’approche de Constanza pour la prendre dans ses bras et l’embrasser tendrement sur le front. Un geste extrêmement doux qui surprend toujours les pirates qui l’accompagnent. Il a beau avoir élevé Siobhan depuis son plus jeune âge et la considérer comme sa propre fille, elle n’a pas la chance d’avoir son sang, d’être la chaire de sa chaire. « Mais quel père horrible je serais, si je n’offrais pas le moindre cadeau à ma Sanza, après plusieurs mois d’absences ». Tout en gardant la petite demoiselle dans ses bras, le Capitaine du Pleurs-de-Veuves plonge une main dans sa saccoche pour en sortir une statuette faite d’or et d’ivoire, une magnifique figurine représentant une sirène aux longs cheveux. Ni une, ni deux, la pirate en herbe s’en empare et se défait de l’étreinte paternelle pour courir vers sa mère, fière de sa toute nouvelle acquisition.
A nouveau un léger sourire se dessine sous la barbe hirsute et menaçante du roi autoproclamé des pirates. Le caractère de Constanza est radicalement différent de celui de Siobhan, mais au fond de lui Nérée sait très bien que comme sa mère, elle deviendra très certainement une flibustière redoutable, digne de leur héritage commun. Il lui faut néanmoins quelques secondes pour oublier la diablesse brune qui sautille partout sur le pont et revenir à l’essentiel : la raison de sa venue sur ce vaisseau. « Je suis venu parler affaires, avec la mère de ma famille et je l’espère avec une amie de confiance… » Ces quelques mots il les murmurent, il ne souhaite pas que ses hommes, ni ceux de Dellsa ne prennent déjà connaissance de ses plans. Malgré les trois navires dont il a le commandement il n’a toujours pas les moyens humains et matériels de pouvoir atteindre son objectif. Et même si Dellsa accepte, Nérée sait qu’il aura aussi besoin de l'appui de capitaines moins influents mais expérimentés, courageux et dévoués.
« Pourrions nous discuter dans la cabine de la Capitaine ? » Au même moment il laisse ses mains se perdre dans la chevelure de Constanza qui fait la moue. Malgré sa bouille d’ange et son caractère de princesse - après tout n’est-elle pas la fille du Roi des Océans !? - elle n’était pas non plus une grande fan de ce genre d’attentions. Cela a en revanche le mérite de faire rire Nérée qui se contente d’attendre la réponse de son ancienne maîtresse, tout en prenant le temps d’observer un petit peu l’état de la Pute Borgne… Le navire est fort bien entretenu, presque comme neuf, mais cela ne l’étonne guère, Dellsa n’ayant pas usurpé son rang de femme pirate la plus influente du continent.
◭ Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”« to chasing on foolish merchants ! »
▬ LA PROPHETIE :
~ Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
Sous le regard attendri de ses parents, Sanza étouffe un couinement comblé quand Nérée lui tend la statuette, offrande splendide pour calmer les remarques de l’enfant. En quelques pas, la gamine est auprès de sa mère, loue déjà le présent, avant de s’éloigner pour montrer la sirène à d’autres membres de l’équipage qui se prélassent à l’ombre des cordages. Dellsa sait pertinemment que la figurine va supplanter toutes les possessions de sa fille, comme cela arrive assez souvent avec les cadeaux venant du Fléau de Galadhorn. Difficile de rivaliser avec ce père que Sanza ne voit pas si souvent, paradoxalement, au moins en termes d’objets superbes. Elle observe encore distraitement de ses billes sombres leur rejetonne qui est en train de héler le gabier pour qu’il vienne voir, lorsque Nérée reprend la parole en s’étant rapproché pour baisser d’un ton.
Confiance ? Qu’est-ce qu’il a encore inventé ? C’est ce que semblent demander les yeux de la capitaine de la Pute Borgne tandis qu’elle le dévisage sans mot dire un instant, comme si la face familière allait livrer ses secrets silencieusement, rien qu’aux plis au coin des yeux. Peine perdue, il allait falloir qu’il parle pour clarifier ses desseins. Un fin sourire étire le coin des lèvres de Dellsa alors qu’elle hoche la tête légèrement, comme pour l’encourager à préciser, alors que Constanza revient dans leurs pattes, toute guillerette en essayant d’attirer l’attention de ses parents pour qu’ils l’aident à trouver le nom de sa sirène. Moins pratique, d’un coup, pour parler tranquillement, que Sanza raconte sa vie sans vraiment se soucier de savoir si les adultes l’écoutent vraiment. En prime, Nérée n’a pas l’air suffisamment en confiance pour tout balancer sur le pont du galion, puisqu’il s’enquiert de savoir s’ils ne pourraient pas décaler dans la cabine. « J’peux venir ?, tente l’enfant, qui voudrait bien passer un peu plus de temps avec son paternel, même s’il a la vilaine manie de lui tripoter les cheveux, ce qui va sans doute détruire toutes les tresses que sa mère a mis tant de temps à réaliser. Dellsa s’accroupit pour être à la hauteur de la gamine, parce qu’il va falloir lui faire comprendre doucement les choses. Une main sur la joue de leur progéniture, la grande brune met un terme à toute tentative de négociations : On va parler de choses sérieuses. Je préfère que tu restes sur le pont. - Mais… - T-t-t-t, ma chérie. Sois une grande fille, on t’aidera à trouver un nom plus tard. - Mais c’est pas justeuuuuh… - Allez, arrête un, Sanza. Donne-moi ça, je la garde en attendant, comme ça tu peux aller jouer en haut ? » Ah, ça a l’air de marcher, cette proposition, constate Dellsa tandis que la gosse a soudain oublié sa frustration de ne pas pouvoir être avec les grands. Docile, elle abandonne la sirène dans la main de sa mère et se laisse porter. Se relevant avec la mioche dans les bras, Dellsa lui colle deux grosses bises sonores sur les joues, et puis l’amène jusqu’aux cordages qui pendouillent du grand mât, la laisse s’y accrocher tout en donnant ses ordres au gabier dans la vigie : « Oh ! Viens la récupérer ! Explique-lui un peu les gréements, tu veux ? Et la laisse pas tomber ! » Le gabier s’exécute, dévalant le grand mât avec agilité pour cueillir Sanza et la remonter sans effort jusqu’à la vigie. Sur le pont, Dellsa s’entend d’un échange de regards avec son second sur le fait de surveiller ce qu’il se passe là-haut, au cas où, avant de se tourner vers Nérée et de désigner d’une main tendue le chemin vers sa cabine. « Allons-y, on sera tranquille pour au moins dix minutes, jusqu’à ce qu’elle ait envie de faire pipi ou je sais quoi… », commente-t-elle, tout à fait consciente de la capacité à être distraite de leur fille.
Une fois dans la cabine, la maîtresse des lieux s’empare de deux verres à pieds finement ouvragés, mais de deux factures tout à fait différentes (pas récupérés pendant le même abordage, donc) et hésite face à une étagère en hauteur sur deux bouteilles entamées, se tournant de trois quarts vers son visiteur pour hasarder : « J’ai un vin thoron qui a peut-être tourné, en dix jours qu’il est ouvert… Ou bien du rhum. Une préférence ? » Et, une fois la réponse reçue, elle leur sert deux verres du même breuvage et revient un verre dans chaque main, s’asseoir dans un des trois sièges en bois installés dans un coin de la cabine. « Qu’as-tu à me dire, alors ? »