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Ouvre la porte.
« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »

Pierre Bottero dans La Huitième Porte.
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Dellsa aux Mains Rouges

Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”
« to chasing on foolish merchants ! »

LA PROPHETIE :
[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] 35c544cec3c9ac8d6c015201e57f37c965e8421b
~
Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] 23296156


eons ago : mistral - simak - hecktor - johr
nowadays : azran - nérée - siobhan - quête

à venir : merril
aventures achevées : geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue)
L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin.
LES PARCHEMINS : 444
L'AME : La curieuse et faible (Arté)
LE REGARD : Pénélope Cruz
LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée
L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre.
LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur).
LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents
LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi).
LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion.
LES ROSES : 3615
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyMer 15 Avr - 9:33


departure songs.

[vingt-cinq ans plus tôt]
@Simak Dor'magar.

Enfin, Til Garhyt !

La monture était éreintée, les flancs battus avec désespoir par la jeune femme qui la chevauchait, mais la bête trouva encore de la force pour passer les portes de la ville. Les gardes au rempart se souviendraient d’avoir vu arriver une donzelle qui semblait avoir une goule aux trousses, sans vraiment s’être occupés d’en savoir plus sur sa présence en ces lieux -c’était le petit matin, autant dire qu’ils étaient fatigués d’avoir veillé toute la nuit sur les remparts. La brunette descendit une fois arrivée au centre de la ville côtière, huma l’air chargé d’embruns, et décida de trouver à becqueter. Au moins, elle était sûre de n’avoir pas été suivie : elle avait fui Belithrael à un train d’enfer, ne s’arrêtant qu’une fois pour vomir tout son saoul tant la situation l’avait stressée.

Ç’avait été folie que d’essayer de récupérer ses effets à l’auberge où elle et Simul avaient élu domicile ! Elle avait voulu y aller à la tombée de la nuit mais la soldatesque avait senti la manœuvre et la jeune femme avait réussi à éviter in extremis une arrestation en bonne et due forme. Elle avait alors choisi de ne pas s’éterniser dans la capitale : elle refusait de suivre sa mentor aussi vite dans la mort : c’est qu’elle avait bien autre chose à faire de sa vie que de la finir pendue au gibet à même pas vingt ans ! Alors, dans la pénombre nocturne, elle avait pris le chemin des eaux usées, s’était mêlée à la fange pour sortir de l’enceinte de Belithrael. Une fois dehors, pour éviter de traîner cette odeur épouvantable, elle s’était rincée dans la rivière -le fleuve, même, bien qu’elle n’ait pas conscience de la différence- et avait mis la main sur un cheval frais dans une auberge à deux heures de marche de la cité centrale des États de Gwelnaur -l’avait-elle payé ? probablement pas. Et puis, se repérant déjà aux étoiles, elle avait chevauché sans attendre qu’on la rattrape, regardant par dessus son épaule pour s’assurer qu’aucune torche ne suivait de loin.

Arrivée donc à Til Garhyt tandis que le soleil se levait lentement, elle s’était enfin autorisée à respirer, l’air de la mer qui chatoyait au loin, les vaguelettes resplendissant sous les rayons d’Elrawyn. Diantre que c’était bon d’être vivante ! Voilà ce que se disait la voleuse qui, au cours de son voyage, avait eu le temps de réfléchir à la nouvelle étape de la mascarade qu’elle voulait jouer en ces lieux. La terre ferme allait être un endroit hostile pour quelques temps, tandis que l’océan l’appelait déjà de ses vagues, Gradlon Meur appelant à lui une nouvelle disciple. Qu’à cela ne tienne, elle se ferait matelote ! Se sustentant chichement alors qu’elle n’avait rien mangé de consistant depuis vingt-quatre heures, elle tendait l’oreille à la recherche d’une information utile à monnayer, puis vendit son cheval et, la bourse alourdie de quelques pièces, elle interpela un mioche qui passait par là pour obtenir le chemin vers le port.

Les quais chantaient déjà en cette heure matinale, bousculés par les appels répétés de la criée des pêcheurs, le remous du port et des coques de bateau qui craquaient et tapaient parfois contre la jetée. Observatrice, la disciple des Scorpions mettait en pratique ce que Simul lui avait inculqué et finit par repérer le seul navire qui semblait pas loin de prendre le large : une aubaine pour la fugitive, qui y vit l’occasion de se faire oublier du continent. Avisant un type qui avait l’air plus ou moins gradé, la prestance qui n’effaçait pas le nez qu’il avait déjà rouge -sans doute avait-il passé la nuit à boire, elle le héla tout en restant pour l’heure sur le quai : « Hé, du bateau ! Si on veut s’embarquer ici, faut causer à qui ? » Le type continue de chiquer sans répondre directement, mais crache dans l’eau avant de beugler un autre nom (« Oh, Andrin, y a une nouvelle recrue ! »), pour que le dénommé Andrin se pointe sur la passerelle de chargement, toise la jeune fille et, avec un sourire goguenard qui ne laissait pas de doute sur ce qui l’avait décidé à écouter sa requête, lui fasse signe de monter. « Alors comme ça, tu veux partir en mer avec nous ? Qu’est-ce que tu sais faire sur un bateau, petite ? - Les nœuds des cordes. - Et t’emploies ce mot pour nous porter la poisse*, gamine ?! Bon, écoute, t’as de la chance, une place vient de se libérer. Par contre, reste pas dans mes pattes. Hé, Simak ! Où il est ce corniaud ? OH, SIMAK ! OH ! VIENS PAR ICI ! » Et le type de poursuivre, une fois que ledit Simak est arrivé, un mioche que Dellsa toise vaguement en réfrénant un sourire en coin : Tu voulais être utile, Simak ? Ben occupe-toi d’elle, tiens. Et toi, gamine, plus jamais ce mot, t’entends ? Sinon, j’te passe par dessus bord. » Et sur ces menaces charmantes, le dénommé Andrin, apparemment maître d’équipage, les laisse seuls. « Ben quoi, vous avez des mots interdits ? », qu’elle demande au mousse.


keur keur Andrin:
*les interdits des mots:


Dernière édition par Dellsa aux Mains Rouges le Mer 13 Mai - 23:29, édité 1 fois
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Simak Dor'magar

Simak Dor'magar

LA PROPHETIE : [fb] departure songs (dellmak) [hot p3] Tumblr_inline_n4wzyrZq191spqk1t
L'ENVOL : Amiral, conseiller du Roi et Seigneur d'Ossam, tourner le dos à la piraterie n'a jamais autant réussi à un traître.
LES PARCHEMINS : 98
L'AME : Oz.
LE REGARD : Tom Hopper
LE TEMPS : Trente cinq hivers
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : Ses intérêts le poussent au mariage, son cœur brisé le rend insensible à ceux des autres.
LE DESTIN : Conseiller du roi, Amiral, Corsaire des mers rouges, Seigneur d'Ossam et traître à pendre haut et court.
LES ROSES : 3089
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyLun 20 Avr - 11:11



La brosse frotte vigoureusement sur le bois usé du pont. Bien plus vigoureusement qu'à l'accoutumée. Et le moussaillon qui la manie semble bien plus contrarié qu'à son habitude. Du haut de ses dix ans, Simak en paraît plus. Son regard durci par la contrariété perce sur un visage à la peau tannée par le sel et le vent. Sur ses bras au travail commencent à se dessiner des muscles parfaitement impensables à terre sur un garçon de cet âge. En mer, le temps passe bien plus vite. À quelques mètres de lui, deux mousses en passe de devenir marins, à peine plus importants que lui sur ce rafiot, s'amusent de l'air renfrogné de leur cadet quatre ans plus jeune qu'eux. Ce qu'ils ignorent, c'est que quelques crabes les attendront dans ce qui leur sert de couverture dans la cale du bateau. Ce qu'ils trouveront injuste, c'est que le maître d'équipage n'en aura strictement rien à faire. C'est à croire qu'Andrin l'a à la bonne. Ou bien qu'il n'en a juste rien à carrer.

Si le pont du navire est quasiment déserté par tous les pirates finissant de décuver à terre ou derrière un quelconque tonneau du bateau, les quais, eux, s'agitent sous les rayons du soleil commençant doucement à chauffer l'atmosphère, autant que faire se peut en Gwelnaur. Quel temps de chien, Simak se jure chaque seconde passée dans les eaux rouges qu'on ne le prendrait jamais à y vivre de son plein gré.
Les poissons se vendent au cul du bateau, tout comme d'autres marchandises plus ou moins légales, avec la discrétion qui va avec. Mais rien ne se vend, chez eux. Ils ont déjà tout dilapidé en cervoise et en filles de joie la veille, embarquant avec eux le jeune Simak pour lui faire voir ce que c'est que la vie, omettant au passage que, du haut de ses dix ans, il a déjà passé bien plus de temps dans un bordel qu'eux tous réunis. Certains s'en sont mordu les doigts, voyant l'attention des prostituées s'attendrir devant la présence d'un enfant plutôt que leurs pifs d'ivrognes, et l'ont envoyé récurer le pont ce matin là pour se faire justice. Ce qu'ils ignorent, c'est que leur dernier tonneau de rhum aura un arrière goût très prononcé après que Simak y aura apporté sa touche personnelle.

Les yeux du moussaillon se lèvent vers les deux mousses dont l'attention et les ricanements se porte un peu plus loin sur le bateau. Simak y aperçoit, à son tour, une jeune fille venant d'embarquer alors qu'on appelle Andrin qui rapplique au quart de tour, l'ayant repérée dès qu'elle s'est approchée du bateau. Ils échangent quelques mots et Simak retourne à sa tâche avant d'être hélé par le maître d'équipage. Les mousses se taisent, curieux d'apprendre ce qu'Andrin veut à son petit protégé, et pestent lorsqu'ils le découvrent. Quoi ? Ce gamin ? Pourquoi pas eux ?

Les sourcils froncés, Simak soutient le regard de celle qui semble être une nouvelle recrue. Elle a quoi à le fixer comme ça. Et pourquoi lui ? Pourquoi pas les deux abrutis derrière ? Et quand est-ce qu'il aura son mot à dire, bordel ?
Andrin ne le connaissant que trop bien, il ne lui laisse aucune occasion de s'exprimer sur la tâche qui vient de lui être confiée et s'éclipse, le laissant face à face avec celle qu'on lui a confiée alors qu'elle est bien plus vieille que lui. Elle a l'air louche, et il aime pas sa manière de le regarder. Celle dont tout le monde le regarde, parce que c'est qu'un mousse. Et parce qu'il est le seul du navire.

« Tu dis pas ça... » l'informe-t-il en pointant vers une épaisse corde roulée sur le pont. « Et tu dis pas ça non plus. » Il pointe, cette fois, sur un lapin vulgairement gravé dans le bois du bastingage, celui qui permet d'évoquer la bête à longues oreilles sans avoir à en dire le nom. C'est quand même très pratique quand le cuistot annonce que ce soir, c'est civet. Il lui aurait bien épelé les mots interdits afin d'en faciliter l'apprentissage, mais il n'est pas certain qu'elle sache lire. Et puis, de toute manière, il sait pas lire non plus.

« Viens. » Sans un mot de plus, il traverse le pont jusqu'en direction de la trappe menant à la cale dans laquelle ils descendent. Là pendent des dizaines de hamacs, certains occupés par des ronflements témoins d'une nuit bien arrosée. Ils les traversent jusqu'à arriver tout au fond, jusqu'au seul hamac vide, juste en dessous de celui de Simak. « Mets tes affaires là. C'est ta "chambre". » Lui indique-t-il en désignant la toile pendue contre le bois, au bout de la cale que les ivrognes ne sont pas en capacité d'atteindre après une nuit à terre. Adieu la tranquillité, Simak va devoir la partager.


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« to chasing on foolish merchants ! »

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nowadays : azran - nérée - siobhan - quête

à venir : merril
aventures achevées : geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue)
L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin.
LES PARCHEMINS : 444
L'AME : La curieuse et faible (Arté)
LE REGARD : Pénélope Cruz
LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée
L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre.
LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur).
LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents
LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi).
LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion.
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyMar 21 Avr - 0:50


departure songs.

[vingt-cinq ans plus tôt]
@Simak Dor'magar.

« Tu dis pas ça... », répond donc son interlocuteur en pointant du doigt ce qu’elle aurait effectivement appelé une corde sans penser à mal. Par contre, lorsqu’il indique un truc gravé dans le bois, en accompagnant le geste d’un « Et tu dis pas ça non plus. », elle ricane, forcément. Elle pensait pas que les marins avaient peur des lapins. Elle hoche la tête, l’air d’avoir bien compris la leçon. Elle pourrait demander pourquoi, histoire d’en savoir plus, mais ce n’est pas le moment de dévoiler l’envergure de son ignorance sur les us et coutumes navals. Déjà, elle ne saurait dire si elle a le pied marin, mais elle y sera confrontée bien assez tôt, et elle suppose avoir l’estomac suffisamment accroché pour tenir n’importe quel remous et roulis irrégulier.

Toujours est-il que la voilà refourguée à un gosse qu’elle dépasse d’une tête au moins, toute en longueur et en finesse, et qui a l’air ravi d’être guide de la nouvelle. Ça se voit à sa gueule qu’il respire la joie de vivre, ce Simak. Déride-toi, mon couillon, songe la jeune femme, qui aurait sans doute préféré être instruite par un type un peu plus fiable qu’un morveux -certes musclé hein, déjà, la carrure laisse à penser qu’il a déjà passé par mal de temps en mer, mais ça se voit qu’il est plus jeune qu’elle, comme les deux autres adolescents qui ne savent pas lorgner discrètement les miches des filles qu’ils croisent. Sans être pleinement convaincue de son efficacité, elle lui emboîte néanmoins le pas et ils passent sous le pont. Naviguant avec souplesse entre les hamacs des uns et des autres, elle arrive dans le secteur des jeunes, suppose-t-elle en voyant le bordel que c’est. « Mets tes affaires là. C'est ta "chambre". »

Sa chambre.
Ah oui, tout de suite...

Elle ne s’attendait pas à une cabine privée, ne rêvons pas, mais un hamac en dessous de celui dudit Simak ? Sans intimité ? Tant pis hein, elle ferait avec. Elle espérait simplement qu’il ne pissait pas au lit, sans cela ils allaient avoir un problème: « bon, maintenant que je suis installée..., dit-elle en posant sa sacoche de voyage dans le hamac qui était désormais le sien, elle s’essuya la main sur son pantalon de voyage et la tendit vers le mousse, prête à utiliser pour la première fois le nouveau nom qu’elle s’était choisi : moi c’est Dellsa, de Belithrael. »

***

[vingt-et-un ans plus tôt]
(S14, D21)

« Bon, ça suffit comme ça, t’arrêtes de jouer, Dellsa. - Allez Andrin, promis, j’arrête de tricher. Promis... - Ma mignonne, je sais pertinemment qu’il te reste un as dans la manche. - Non mais ça c’est facile ! Tout ça parce que j’ai eu la bêtise de vous dire, y a deux ans, que j’étais du Scorpion avant de vous rejoindre, et forcément, on me prend pour une fourbe créature ? Si c’est comme ça, j’arrête de jouer. » Elle se lève de son seau retourné en guise de siège, salue bien bas la compagnie de joueurs de cartes et remonte sur le pont pour humer l’air frais du grand large. D’ici une heure, ils devraient toucher l’île des Sans-Noms, où une escale de ravitaillement est prévue. Passé au large des îles Galadhorn, le navire vogue poussé par un vent propice et c’est inspirant avec bonheur que la matelote sans beaucoup de responsabilité, mais s’étant rapidement habituée à la vie à bord, se hisse sur un tas de tonneaux attachés entre eux au centre du pont supérieur, pour observer le manège du mousse qui nettoie encore et toujours le secteur. L’abordage précédent a été un poil sanglant, sur le navire commercial battant pavillon de la cité de Calendyr, et, si le sang n’a fort heureusement point coulé directement sur le vaisseau pirate, les bottes des forbans souillées d’hémoglobine en ont toutefois repeint le pont lorsque les brigands sont revenus à bord du galion. Un peu bougonne de s’être fait éjecter de la partie sur des motifs presque fallacieux, elle est d’avis de commencer un autre jeu, et quoi de plus drôle que de le mener avec celui qui dort juste au-dessus d’elle ?  « Si tu devines la carte que j’ai dans la manche, tu peux me donner un ordre. » Elle sourit à pleines dents, sûre que le défi est irréalisable. Le vent fait voleter ses longs cheveux noirs, dont certaines mèches sont plaquées contre son front, à cause de la sueur causée par l’abordage, survenu en matinée, il y a cinq ou six heures. Mains sur les genoux, Dellsa étire sa colonne vertébrale quelques instants, se remémorant dans la foulée la carte qu’elle n’avait pas encore jouée, sans vraiment redouter que Simak sache lire dans ses pensées. Elle, par contre, puisqu’on en parle, elle a bien l’impression de lire quelque chose de nouveau dans les yeux du mousse, mais elle n’a pas encore cherché à en savoir plus jusqu’à maintenant : cette heure de répit avant l’accostage semble une bonne occasion pour creuser la question, en tout bien tout honneur bien sûr.


Dernière édition par Dellsa aux Mains Rouges le Lun 4 Mai - 10:09, édité 2 fois
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Simak Dor'magar

Simak Dor'magar

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L'ENVOL : Amiral, conseiller du Roi et Seigneur d'Ossam, tourner le dos à la piraterie n'a jamais autant réussi à un traître.
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L'AME : Oz.
LE REGARD : Tom Hopper
LE TEMPS : Trente cinq hivers
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : Ses intérêts le poussent au mariage, son cœur brisé le rend insensible à ceux des autres.
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyJeu 23 Avr - 15:40



Ca n'a pas l'air de particulièrement lui plaire, à la nouvelle recrue. Simak l'observe, fronce les sourcils. Elle s'attendait à quoi, une cabine privée ? Ses propres appartements ? De l'intimité ? Un lit ? Son regard coule vers la sacoche qu'elle pose dans le hamac. Pas bien chargée, c'est pas plus mal. Ça fait ça de moins de complètement éparpillé au moindre roulis. Elle lui tend la main, il la fixe quelques secondes avant de s'en saisir fermement.

« Simak, de Garaldur. »

▬▬▬

Le pont est vide, les forbans dans les cales à se remettre de l'abordage matinal, à se préparer pour celui des bordels et des receleurs une fois à quai. Les bras qui frottent vigoureusement le pont sont, maintenant, ceux d'un jeune matelot. Simak a grandi, ses muscles ont commencé à se développer, même s'il garde un aspect freluquet à côté de certaines barriques embarquées sur le navire. La lumière du soleil se fait pâle à travers l'épaisse couche de nuages et, malgré les volutes de buée s'échappant de a bouche à chaque expiration, le froid ambiant ne semble pas l'atteindre tant il s'active à récurer le pont.

S'il le fait aujourd'hui sans maudire qui que ce soit, c'est parce qu'il a joué, et qu'il a perdu. Sa présence ici, seul, à laver le sang de malheureux ayant croisé la route de leur navire, est simplement la conséquence de sa trop grande assurance et d'un pari perdu. À savoir : serait-il capable de balancer Andrin par dessus bord, dans une lutte à mains nues ? S'il gagnait, il prenait part à l'abordage. Et, s'il perdait, il en nettoierait les traces, en plus d'avoir fini lui-même à l'eau.

Derrière lui s'élève une voix qu'il reconnaît instantanément, l'interrompant dans sa tâche. Assis à même le sol, il se retourne, le pantalon bruni par la même crasse qui tache sa brosse et ses mains. Ces dernières se plongent dans le seau d'eau à côté de lui, teintant le liquide salé d'une teinte rougeâtre.

« Vraiment ? » Lui répond-il dans un sourire amusé, le regard de nouveau porté sur elle alors qu'il se lève. Essuyant la sueur sur son front à l'aide du bas de sa chemise, il marche dans sa direction et s'arrête devant elle. Celle qu'il prenait pour une simple fille pleine de lubies à son arrivée est devenue, en deux ans, sa plus proche amie. S'il ne le lui avouera jamais, pas plus qu'à lui-même, une certaine admiration à son égard s'est développée, que seul Andrin semble voir, poussant son poulain à se surpasser dans chaque chose qu'il fait en insinuant qu'elle le remarquerait. Et, jusqu'ici, cette méthode semble avoir porté ses fruits. « T'as un as, c'est ça ? »


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L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin.
LES PARCHEMINS : 444
L'AME : La curieuse et faible (Arté)
LE REGARD : Pénélope Cruz
LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée
L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre.
LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur).
LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents
LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi).
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyJeu 23 Avr - 23:19


departure songs.

[vingt-et-un ans plus tôt]
@Simak Dor'magar.

La barrique sous ses fesses est à peu près stable et les longues jambes de la jeune femme tapent contre le bois qui renferme elle ne sait trop quel breuvage. Ça sonne plein en tout cas à la vibration qui en remonte. Perchée donc sur ce trône improvisé, elle toise Simak, qui commence à rattraper son retard en taille, mais est encore loin de la dépasser. Il a l’air d’avoir chaud à récurer comme il peut le pont du Ripailleur. Ce faisant, il a aussi l’air d’accueillir avec plaisir (et presque soulagement ? N’allons pas trop vite en besogne) la diversion et le répit qu’elle lui propose indirectement puisqu’il se relève et se rapproche.

Elle l’aime bien, Simak. Il pose pas trop de questions sur sa vie d’avant la mer, ne lui a pas violemment tourné le dos quand il a fallu qu’elle lui pique elle ne se souvient-plus-quel-objet pour prouver à Andrin qu’elle était du Scorpion, et qu’elle était tout à fait digne d’être de leur bande de malfrats aussi. Elle l’aime bien aussi parce qu’il a été patient avec elle à ses débuts où elle ne comprenait rien, de quelle voile on parlait, et ainsi de suite. Elle sourit en se remémorant brièvement les soirées à chuchoter dans le fond de la cale, le mousse penché depuis son hamac qui lui réexpliquait des éléments qui semblaient aberrants à la fille des terres qu’elle était encore à l’époque.
Il est tenace, le gars, faut bien reconnaître ça aussi. Il ne le sait pas, mais elle a parié pour lui, discrètement, quand ça a commencé à murmurer qu’il avait lancé un défi à Andrin, ou l’inverse. Elle avait assez vite compris la dynamique du navire : ç‘aurait été l’un des autres jeunes types sur le navire, il finissait probablement à l’eau sans sommation, pour tentative d’insubordination. Simak, curieusement, avait dû faire un truc chouette pour Andrin, parce que le maître d’équipage avait l’air plus coulant avec lui.
Ou bien c’était l’avantage d’être le plus jeune de l’équipage.

Toujours est-il que s’il y avait volonté d’être repéré par Dellsa, les stratagèmes pourris montés de fil en aiguille avaient marché et les avaient même rapproché, si bien que la jeune femme ne le voyait plus comme un mioche, mais véritablement comme un ami, et qu’importe la différence d’âge. Et pour l’heure, cet ami avait réussi à miser juste sur la carte qu’elle avait dans la manche, signe qu’il commençait à la connaître en retour. Il allait falloir bluffer et réveiller toutes les cellules de son corps façonnées par les enseignements de sa mentor arnaqueuse.

 « un as ? Moi, avec un as dans la manche ? T’es sûr que c’est ton dernier mot ? »

Elle le regarde. Il la regarde. Elle le regarde. Il sait probablement qu’elle a tenté de l’embobiner.
Elle éclate de rire et râle pour la forme :  « Je ne te ferai pas l’affront de t’accuser de tricherie... mais avoue quand même que toi et Andrin, vous êtes de mèche ! Mais soit, je n’ai qu’une parole. » Sans y croire une seconde, elle avait misé dans le mille. En pestant, Dellsa tire ladite carte de sa manche, un as de denier et tend l’objet de sa disgrâce au nettoyeur de pont. Avant qu’il s’empare néanmoins du bout de parchemin tanné, elle impose ses conditions :  « Par contre, essaie même pas de m’refiler ta merde, là, ou j’te passe par-dessus bord. » Déjà à cet âge, la voix de la parieuse déchue charrie les ténébreuses promesses de la mort.


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Simak Dor'magar

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LA PROPHETIE : [fb] departure songs (dellmak) [hot p3] Tumblr_inline_n4wzyrZq191spqk1t
L'ENVOL : Amiral, conseiller du Roi et Seigneur d'Ossam, tourner le dos à la piraterie n'a jamais autant réussi à un traître.
LES PARCHEMINS : 98
L'AME : Oz.
LE REGARD : Tom Hopper
LE TEMPS : Trente cinq hivers
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : Ses intérêts le poussent au mariage, son cœur brisé le rend insensible à ceux des autres.
LE DESTIN : Conseiller du roi, Amiral, Corsaire des mers rouges, Seigneur d'Ossam et traître à pendre haut et court.
LES ROSES : 3089
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyDim 26 Avr - 13:48



Planté devant la matelote, le jeune adolescent soutient son regard et esquisse un sourire en coin lorsqu'elle semble chercher à gagner du temps. De toutes les cartes qu'il aurait pu choisir, il s'est contenté d'opter pour celle ayant le plus de valeur. Celle avec laquelle la victoire est plus facilement assurée. Parce qu'il la connaît et qu'elle va droit au but. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle il l'apprécie autant.

« TU as un AS dans TA manche. » Répète-t-il avec assurance, alors qu'il s'attend à ce qu'elle le surprenne en lui donnant tort. « Et si tu veux mon avis, ça manque vraiment d'originalité. »

À terre, les jeunes de quatorze ans sont souvent encore perçus comme des gamins dans les milieux regorgeant de confort. En mer, on vieillit plus vite. Et Simak paraît bien trois ans de plus, de corps comme d'esprit. Il ne lui reste plus que quelques centimètres pour rattraper Dellsa, et il a hâte de pouvoir enfin baisser les yeux pour la regarder.
Elle finit par l'avouer vainqueur, et un large sourire satisfait se plante sur les lèvres de l'adolescent. Il sait déjà ce qu'il lui fera faire. Tendant la main vers la carte qu'elle lui tend, cette dernière se referme dans le vide lorsqu'elle la retire et son amie trouve à imposer une nouvelle règle loin de satisfaire le moussaillon.

Simak se hisse sur un tonneau, juste à côté de son amie contre laquelle il se penche pour lui arracher la carte des mains.
« 'Fallait y penser avant. » Ricana-t-il en se redressant et en agitant la preuve irréfutable de sa réussite. « Ma victoire, mes conditions. » Sans la quitter de son regard narquois, il pointe du doigt le seau et la brosse qu'il a laissés plus loin. « Pour pas perdre, faut pas jouer. »




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Dellsa aux Mains Rouges

Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”
« to chasing on foolish merchants ! »

LA PROPHETIE :
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~
Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] 23296156


eons ago : mistral - simak - hecktor - johr
nowadays : azran - nérée - siobhan - quête

à venir : merril
aventures achevées : geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue)
L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin.
LES PARCHEMINS : 444
L'AME : La curieuse et faible (Arté)
LE REGARD : Pénélope Cruz
LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée
L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre.
LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur).
LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents
LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi).
LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion.
LES ROSES : 3615
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyLun 27 Avr - 8:12


departure songs.

[vingt-et-un ans plus tôt]
@Simak Dor'magar.

Forcément, elle aurait mieux fait de fermer sa gueule et de ne même pas lui donner cette idée saugrenue de lui refiler sa corvée de nettoyage. Mais dans un sens, Simak avait lui-même joué et perdu, et il était incorrect de refiler une corvée pariée quand on remportait un autre pari.
À croire qu’il n’avait aucune idée des convenances. Ou tout simplement qu’il s’en contrefichait, du moment qu’il arrêtait de trimer comme un mousse.

La carte lui est arrachée par un Simak qui a décidé de signifier par sa position assise à ses côtés qu’il ne comptait plus manier brosse, chiffon et seau puisque c’était jour miraculeux qui le voyait réussir à piéger Dellsa et à lui refiler ces planches encore rougies d’hémoglobine. Quel beau cadeau il lui faisait, vraiment. Une noblesse d’âme et de cœur, sans en douter. Un grand et chic type, ce seigneur matelot du pont.

Plus ça allait, plus il avait l’air content de lui.
Et bien sûr, plus il avait l’air content de lui, plus elle avait envie de le flanquer à la mer.

Mais il fallait bien reconnaître qu’un pari était un pari et que, même s’il s’était retourné contre elle, elle n’avait pas vraiment d’autre choix que de remplir les termes du contrat, à savoir l’ordre qu’il avait décidé de lui donner. Qu’à cela ne tienne. Il voulait jouer ? Elle allait lui apprendre.

Descendant des tonneaux où elle était encore assise jusque là, elle entreprit de tirer sur le foulard à son cou pour en faire un bandeau improvisé qui tiendrait ses cheveux fous et sombres loin de ses yeux et de son front où la sueur risquait de perler bien rapidement, vu la tâche qui l’attendait. S’appuyant dos au tonneau, elle se retrouva équilibriste sur une jambe, l’une après l’autre, pour ôter ses bottes et se retrouver pieds nus sur le bois martelé par les années. Remontant ensuite son pantalon en roulant le bas des jambes en tissu jusqu’au niveau de ses genoux, elle était à peu près prête pour poursuivre le décrassage du secteur. Rentrant le bas de sa tunique dans son pantalon serré à la taille par un ceinturon de cuir, pour éviter que ça traîne et que ça rougisse évidemment, elle faisait ainsi ressortir ses formes déjà développées qui avaient transformé son corps de jeune fille en véritable corps de femme, à qui certains se proposaient déjà pour aider à assurer une descendance, comme si les pucelles n’étaient bonnes qu’à se faire engrosser.

Il n’y avait encore qu’eux sur le pont. En dessous ça dormait, ronflait, ou jouait. Là-haut dans la vigie, le scruteur d’horizon s’ennuyait ferme, mais en entendant quelques sons familiers il se pencha et commença à espérer, en manquant cruellement de savoir-vivre, pouvoir assister à un spectacle plaisant.

 « Ça me rappellera le bon vieux temps., raille-t-elle en s’agenouillant sur le pont après avoir saisi la brosse et sans préciser davantage ce qu’elle veut dire. La trempant dans le seau, elle sent déjà les aspérités rugueuses du bois des planches sous ses genoux et sent que ça va pas être idéal comme position à tenir trop longtemps. Pour autant, penchée en avant, une main sur la brosse, l’autre sur le sol, c’est sa croupe serrée par le tissu du pantalon qui est partiellement en l’air, juste sous le nez de Dor’Magar. Ceinture abdominale serrée, Dellsa tient à peu près sans trop appuyer sur ses épaules, et elle se félicite d’avoir improvisé ce bandeau tandis qu’elle commence à sentir la sueur pointer sur son front. 

Il se passe plusieurs minutes pendant qu’elle frotte ce foutu pont, ses genoux et la paume de sa main droite sont désormais teintés de rouge, avant qu’elle se redresse un peu, le cul sur les pieds, à genoux toujours, mais le dos droit pour respirer un peu. Elle s’essuie le front dans sa manche, exhale des volutes blanches tandis que son souffle s’est réchauffé. Sans le regarder, elle commente : « Heureusement que t’as fait déjà la moitié, sinon je mettais vraiment ma menace à exécution. » Et de s’interrompre, tandis qu’elle se souvient de quelque chose, ou croit s’en souvenir en tout cas, pour se retourner vers lui et le dévisager : Attends mais... Il t’avait pas fait promettre que tu te ferais pas aider ? » Elle l’observe à la manière d’un félin, pas loin de feuler de courroux. Après, peut-être bien qu’elle se souvient d’une autre fois où il se faisait exploiter, hein, les journées se suivent et se ressemblent en mer, faut bien le reconnaître.
Mais elle préfère vérifier d’un coup, parce qu’elle est loin d’avoir fini.


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Simak Dor'magar

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L'ENVOL : Amiral, conseiller du Roi et Seigneur d'Ossam, tourner le dos à la piraterie n'a jamais autant réussi à un traître.
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L'AME : Oz.
LE REGARD : Tom Hopper
LE TEMPS : Trente cinq hivers
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : Ses intérêts le poussent au mariage, son cœur brisé le rend insensible à ceux des autres.
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyLun 27 Avr - 22:32



Elle ne lui répond pas. Simak sait qu'il a gagné. Lorsqu'elle descend de leur perchoir, il la fixe d'un regard satisfait, affiche un sourire narquois et se penche en avant, impatient de la voir prendre sa place et d'assister au spectacle jusqu'à l'acte final. La carte bien rangée entre l'index et le majeur, il l'agite nonchalamment, faisant valoir sa victoire jusqu'au bout de ses doigts. À quoi s'attendait-elle en le lançant sur ce pari perdu d'avance ? L'as était tout aussi prévisible que la corvée qu'il vient de lui refourguer, à croire qu'elle avait une furieuse envie de récurer le pont à sa place.

Elle se prépare, prend son temps, sous les yeux amusés du mousse qui va pouvoir souffler un peu. Si le Ripailleur n'est pas le plus fringuant des bateaux qui naviguent sur les eaux d'Elenath, c'est tout de même loin d'être le plus petit, rendant ce genre de tâches particulièrement pénible pour quiconque a le malheur de s'y coller.

« Et fais ça bien ! » Qu'il l'encourage alors qu'elle s'agenouille juste devant lui, plutôt que de reprendre là où il a arrêté. Les yeux du marin se froncent lorsqu'il cherche à comprendre ce qu'elle est en train de faire, sa gorge se noue lorsqu'il déglutit à la vue de ce bassin dressé juste sous sa garde. Il en a vu, pourtant, des croupes. Né et élevé dans un bordel, il a continué d'en fréquenter à force d'y accompagner l'équipage mais, jusqu'à ce jour, il n'a jamais trop prêté d'attention aux courbes féminines qui y évoluent, bien trop dans leur élément pour en ressortir vraiment. Ses quatorze ans bien passés, il s'est pourtant plusieurs fois intéressé à la chose, quelques unes de ces femmes l'ayant, à plusieurs reprises, invité à se rapprocher d'elles, à découvrir la douceur d'un sein ou la fermeté d'une fesse. Mais, malgré ces avant-goûts de la chose, les seules formes l'ayant jamais intrigué n'ont été que celles de son amie.
Il les a vues se développer, jusqu'à attirer l’œil d'une grande partie de l'équipage comme du monde à terre, tout autant que le sien qui se fait pourtant moins charognard, simplement curieux. Pourquoi suscite-t-elle autant d'intérêt chez les autres ? Et pourquoi ne peut-il pas s'empêcher lui-même d'essayer de les distinguer sous ses amples vêtements ?

Ce soir, en revanche, plus besoin de chercher à les distinguer, la vue qu'elle lui offre lui donnant tout le loisir d'apprécier les courbes de cette croupe qui happe toute son attention. Plus vieux et plus expérimenté, Simak n'aurait pas hésité à fondre sur l'éhontée pour lui faire démonstration de ce qu'elle lui aura inspiré. Mais, à quatorze ans et sans plus d'expérience que des caresses échangées avec des prostituées envieuses d'être une première fois, Simak reste immobile, se contentant d'apprécier cette croupe se mouvant sous la fougue qu'elle met à récurer le pont. Le corps au repos, le froid devrait recommencer à se faire sentir. Pourtant, le mousse a toujours chaud.

Simak ne reprend ses esprits que lorsqu'elle se redresse, ses yeux accrochant directement ceux de Dellsa pour tâcher d'oublier les idées lui ayant traversé l'esprit jusque là. Elle râle, quelle grande surprise.

« - Je suis sûr que ta moitié sera bien mieux que la mienne. Tu devrais faire ça plus souvent. » Raille-t-il sans quitter son perchoir, avant de lui sourire lorsqu'elle essaie, à nouveau, de se soustraire à son gage.  « On t'a déjà dit que t'étais mauvaise perdante ? » En tout cas, lui, oui. Et le lui rappeler l'amuse assez.  « Y'avait pas de conditions au pari. Et puis, tu m'aides pas. Tu me remplaces. »




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à venir : merril
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L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin.
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L'AME : La curieuse et faible (Arté)
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LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée
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LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur).
LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents
LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi).
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyJeu 30 Avr - 15:15


departure songs.

[vingt-et-un ans plus tôt]
@Simak Dor'magar.

Elle commence à avoir mal aux genoux, la gueuse. Forcément, à relever son pantalon en toile, elle les dénude et les aspérités du bois s’impriment contre sa chair. Elle a mal au dos, aussi. Elle a vraiment été stupide que de proposer un pari à Simak, elle aurait dû se douter qu’il la piègerait à la première occasion. Alors, elle fait preuve de mauvaise foi, forcément, histoire de voir s’il n’y a pas moyen d’amadouer le cruel qui continue de la regarder du haut de son tonneau. Peine perdue, rien ne l’infléchit, semble-t-il. « Ben voyons, grogne-t-elle lorsqu’il estime qu’elle ne fait que le remplacer. »
S’il lui avait demandé un coup de main, peut-être qu’elle l’aurait aidé, ou aurait marchandé pour daigner le seconder dans la tâche. Mais là, prise à son propre jeu, elle avait mis le doigt dans un engrenage sans entrevoir les possibles conséquences. Son ancienne mentor aurait ricané, probablement, si elle avait été là plutôt que jetée dans une fosse commune de Belithrael.

Alors elle se remet au travail, en poussant un soupir à fendre l’âme. C’est qu’elle risquait d’y passer le reste de la fin de journée, et elle aurait préféré faire autre chose de sa vie. Elle s’interrompt à quelques brefs moments, pour étirer ses membres endoloris, faire rouler sa tête sur son cou, éventuellement adresser un signe agressif à l’un des matelots qui trouve ça marrant de venir se foutre de sa gueule. À partir du moment où il y a quelqu’un en plus de Simak sur le pont, elle lève moins son cul, parce que certains pourraient prendre ça pour une invitation pour venir le lui toucher. Les positions sont moins suggestives, les œillades ponctuelles moins soutenues à l’égard de Simak. En d'autres termes, elle se concentre sur le nettoyage qui lui est incombé à cause de ce foutu pari.

Enfin, trois heures après avoir commencé l’impensable, elle finit enfin par en voir le bout et vide, triomphale, le seau d’eau plus rouge que translucide par-dessus le bastingage. Soupir de soulagement, elle est en nage, le soleil ayant fini par poindre à travers les épais nuages et à lui réchauffer la couenne qu’elle agitait avec détermination. Ça tombait bien, l’heure de la popote arrivait et la nuit commençait à tomber à l’horizon, en provenance des terres invisibles à l’est. Coup d’œil alentour, et voilà que Dor’Magar a disparu. Le salaud avait attendu qu’elle termine pour se faire la malle ? Remarque, il était peut-être parti dans les grééments d’aisance, à la poupe. Pas spécialement envie d’aller voir, et vu comment elle puait l’animal éreinté, elle préférait en profiter pour aller changer de tunique, puisque celle qu'elle portait jusque là était trempée par l’effort. Elle passe ainsi par la trappe, glisse dans la cale en se tenant juste au rebord, sans descendre normalement par l’échelle. Ses bras la tirent, se suspendre en traction n'était ainsi pas une bonne idée, mais trop tard. Le pas lourd, roulant des épaules vers l'avant à plusieurs reprises, elle navigue entre les hamacs suspendus et arrive enfin au fond, pour se laisser tomber assise sur son hamac, les pieds à plat sur les planches. Après avoir fait quelques mouvements de bascule, pour étirer ses genoux, elle fouille son hamac pour tirer sa sacoche de sous ses fesses -forcément, elle s’était assise dessus sans vraiment faire gaffe- et en tire une tunique d’un noir qui délave au fur et à mesure des rinçages. Elle tend l’oreille deux secondes à peine : pas de bruit de ronflements. Alors, se considérant seule dans le secteur, elle ôte sa tunique d’un blanc jauni par le temps, dévoilant des seins maintenus grossièrement par une bande de tissu, qu'elle défait histoire de respirer un peu de cet endroit aussi. Elle s’éponge le buste avec la tunique souillée, histoire de s’essuyer au maximum et en finir avec cette sensation de tissu humide collant contre sa peau. Au dessus de sa tête, sur le pont, les bottes cognent en rythme contre le bois, signe que certains ont commencé à sortir le flutiau et à battre la mesure. Et ça grince à l’intérieur de la cale, par contre, alors qu’elle avait enfoui son visage brûlant dans son haut trempé, histoire d’essuyer vaguement les gouttes de sueur échappées du bandeau à son front.

Elle relève la tête et, d’un geste vif, sans repasser la bande autour de ses seins, elle passe la tunique sombre par dessus sa tête, pour en recouvrir le haut de son corps. Et seulement après, elle se lève de son hamac et se penche pour tenter d’y distinguer quelque chose à travers les tissus pendouillants. « Gradlon Meur ? », demande-t-elle sans y croire un seul instant, mais simplement pour ne pas qu’on puisse supposer qu’elle n’est pas des plus rassurées, tandis qu’au dessus de sa tête, ça tape encore contre les planches en beuglant un chant inaudible.


Dernière édition par Dellsa aux Mains Rouges le Jeu 30 Avr - 23:06, édité 1 fois
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyJeu 30 Avr - 21:25

Departure songs
@Dellsa aux Mains Rouges & @Simak Dor'magar & Andrin (un peu)


Simak ricane à la réaction, dépitée, de son amie. Aux crasses qu'ils peuvent parfois se faire, aux mots qu'ils peuvent parfois échanger, on peut parfois se demander s'ils peuvent vraiment se supporter. La réalité, c'est que Dellsa est, aujourd'hui, ce que Simak a de plus précieux. Leur complicité dépasse l'entendement et leur font mieux que tout supporter les longs mois en mer. Alors, oui, l'équipage a bien quelque chose de sympathique et Andrin reste quelqu'un d'important aux yeux du mousse, mais il est loin de surpasser celle qui le maudit pourtant à cet instant.

Cette croupe qu'elle lève sitôt qu'ils sont seuls l'hypnotise, l'intrigue. Pourquoi lui fait-elle cet effet quand celles, totalement dénudées, qu'on lui a déjà foutues sous le nez, n'ont pas suscité chez lui autant d'intérêt ? Une certaine curiosité, tout au plus, que ses mains ont déjà explorée, mais bien loin de la fascination que suscitent en lui les formes de Dellsa qui finissent par lui monter à la tête. Voilà trop de temps qu'elles l'atteignent. Il faut qu'il prenne l'air. Sans la prévenir, Simak descend de son tonneau et détourne le regard de cette amie qu'il ne voudrait pas perdre en commençant à la voir autrement. Qu'est-ce qu'elle aurait à faire d'un gamin comme lui ?

L'air blanchit sous sa respiration lorsqu'il monte jusqu'à la vigie, vide, perchoir qu'il privilégie pour la tranquillité qu'il apporte, loin de l’agitation plus bas. La terre n’est pas encore visible, l’état du pont est entre de bonnes mains, le mousse souffle et vide son esprit, quelques temps durant.
Une heure passe sans qu’il ne s’en rende compte. Les nuages dissipés offrent une très belle vue sur un soleil sur la pente descendante et la lointaine silhouette des terres sur lesquelles ils débarqueront bientôt. Pas d’oiseau en vue, cela dit, l’amarrage c’est pas pour tout de suite. Pris de curiosité, Simak jette un oeil en bas, sur le pont vide de la présence de Dellsa mais se peuplant des marins qui entament déjà les tonneaux leur ayant servi de sièges quelques temps plus tôt. Le mousse descend, les salue et les laisse rire d’avoir vu son amie récurer le pont à sa place.

« Bien joué, gamin, tu sais quoi faire des femmes ! » Lance l’un des pirates.
« Lui, au moins, il sait en faire quelque-chose, pas comme toi. » Rétorque Andrin avant d’éclater d’un rire gras.
« Vous excitez pas les gars. On a parié, elle a perdu. » La déception est lisible dans le regard de ses compagnons, lui faisant afficher un sourire amusé.  « Vous savez où elle est passée ? »
« J’l’ai vue descendre à la cale, l’y est p’t’êt’ encore. » Lui répond Andrin avant de lui adresser un clin d’oeil. « Moi et les gars on va rester sur le pont un bon bout d’temps, vous gênez surtout pas pour nous... »

Le groupe se marre, Simak hausse un sourcil sans être trop sûr de quoi il retourne, puis tourne les talons et rejoint la cale. Derrière lui, les festivités commencent. Mais le mousse n’en profitera pas pleinement sans la compagnie de Dellsa, ou du moins sans s’être assuré qu’elle ne s’est pas flingué le dos à astiquer le pont.
Remarquant le silence ambiant, il descend doucement, craignant qu’elle ne soit tombée de fatigue. Avançant dans l’obscurité, il sait quels poteaux contourner, quelles caisses éviter pour rejoindre le fond de la cale, les deux derniers hamacs, le sien et celui qu’il a donné à la nouvelle recrue deux ans plus tôt. Quand il ne se trouve plus qu’à quelques mètres, ses pas cessent et sa respiration se bloque. Il la voit. Elle ne dort pas. Et ses seins sont magnifiques, comme sa silhouette à moitié dénudée. Par toutes les mers, comment fait-elle pour lui faire cet effet quand aucune catin n’y est encore parvenue ?

C’est pas bon. Il a rien à foutre là. D’un pas, Simak recule, s’apprêtant à rejoindre le pont comme si de rien n’était, cette image pourtant déjà imprimée à l’intérieur de ses paupières. Il voudrait sortir, vite, mais le plancher grince sous son recul maladroit et Dellsa l’entend. Et merde. Il lui faut quelques secondes pour reprendre contenance et plaquer sur ses lèvres un sourire narquois lorsqu’il s’avance à nouveau vers elle.

« Tout juste... » se moque-t-il en venant s’appuyer sur l’un des poteaux soutenant leurs hamacs. « Mais surtout, ne dis à personne que t’as grillé ma couverture, ces humains pensent encore que j’suis des leurs... »


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LES PARCHEMINS : 444
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LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée
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LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur).
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyJeu 30 Avr - 22:32


departure songs.

[vingt-et-un ans plus tôt]
@Simak Dor'magar.

La voix s’élève et elle se détend imperceptiblement. Même, il y a comme une forme de chaleur qui l’entoure tandis qu’elle comprend que c’est Simak, même si le jeune matelot se prend au jeu et se revendique réincarnation du maître des océans. Les commissures des lèvres de Dellsa s’étirent, amusée. Ah oui, il veut se prétendre d’essence divine ? On va voir ce qu’on va voir. Les récits mythologiques dont la berçaient ses parents ont bien pris la poussière depuis un certain temps, mais la voilà qui scrute la pénombre grandissante pour repérer l’adolescent face à elle, revenue s’asseoir dans son hamac en comprenant que c'était son voisin de cale. Elle se redresse, seins légèrement en avant -oh, vraiment ce serait mal la connaître que de croire qu’elle joue avec son corps pour voir les réactions de celui de son ami. « Sans vouloir être désobligeante, c’est quand même plus seyant que les représentations de vieillard habituelles… » Accompagnant ces mots d’un geste, elle tend la main vers le sol, où elle récupère à tâtons une lanterne et une pierre à étincelles. La mèche de la bougie intérieure s’enflamme et la lumière se fait progressivement, halo orangé qui chasse lentement les ombres au fond de la cale.

Ça tape encore au-dessus d’eux. Son ombre se découpe sur les planches qui les séparent du pont, immense, engloutissant tout ce qu’il y a autour d’elle. Elle se meut, légèrement, pour pouvoir mieux dévisager le pseudo-Gradlon Meur, et détailler son apparence de haut en bas. Sans vraiment le laisser voir, son regard s’accroche sur une ombre plus marquée que d’autre, au niveau du bassin de Dor’Magar. Tiens donc, elle ne pensait pas qu'elle lui faisait de l'effet à ce point. Bon, après, ça peut être autre chose… Elle fait mine de n’avoir rien vu, roule la nuque et étire ses épaules en râlant : « Gradlon Meur ou pas, t’as intérêt à venir me masser les épaules. Ça les a complètement tuées, tes conneries. » Et de se pencher en avant, les mains posées de part et d’autre de ses propres cuisses sur le hamac, tournant la tête sur le côté pour fixer ses prunelles sur la mine de Simak, pour insister : « Et quoi, faut que je t’implore pour que tu le fasses ? » Elle minaude presque, avec ses yeux de biche qui lancent des éclairs.


Dernière édition par Dellsa aux Mains Rouges le Dim 3 Mai - 9:30, édité 1 fois
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Simak Dor'magar

Simak Dor'magar

LA PROPHETIE : [fb] departure songs (dellmak) [hot p3] Tumblr_inline_n4wzyrZq191spqk1t
L'ENVOL : Amiral, conseiller du Roi et Seigneur d'Ossam, tourner le dos à la piraterie n'a jamais autant réussi à un traître.
LES PARCHEMINS : 98
L'AME : Oz.
LE REGARD : Tom Hopper
LE TEMPS : Trente cinq hivers
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : Ses intérêts le poussent au mariage, son cœur brisé le rend insensible à ceux des autres.
LE DESTIN : Conseiller du roi, Amiral, Corsaire des mers rouges, Seigneur d'Ossam et traître à pendre haut et court.
LES ROSES : 3089
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyVen 1 Mai - 0:03

Departure songs
@Dellsa aux Mains Rouges & @Simak Dor'magar & Andrin (un peu)


Foutu pour foutu, autant qu'il reste là. Personne ne l'attend là haut, et Dellsa ne s'est pas encore écroulée de fatigue. Ce qui ne saurait tarder, songe-t-il en connaissance de cause. Il l'observe se mouvoir dans la pénombre, ne connaît que trop bien cette silhouette qu'il a maintes et maintes fois étudiée et qu'il saurait retracer les yeux fermés.
À la remarque quant à son choix d'apparence sur le monde mortel, "Gradlon Meur" laisse échapper un rire amusé.

« T'aimes ce que tu vois ? » Se moque-t-il alors que la faible lueur de la bougie qu'elle vient d'allumer crache sur leurs visages des ombres marquées.

Les bras croisés, toujours l'épaule contre le poteau de bois, il lève les yeux vers les planches qui craquent et vibre au rythme des poivrots qui les surplombent. Il devrait sûrement les rejoindre. Ils le devraient sûrement, tous les deux. Mais, rabaissant son regard vers son amie, Simak se trouve déjà bien là, seul, avec elle. Ça n'arrive pas tous les jours. Et il ne l'apprécie que d'autant plus.

Il l'observe autant qu'elle l'observe, dans un silence nouveau, une atmosphère de changement imminent. Il ne saurait en pointer la cause, mais il a la ferme impression que demain ne sera plus comme avant. Reste à découvrir à quoi ça ressemblera.
Elle se penche, le fixe, exige de lui qu'il réponde à ses exigences. Simak sourit. Ils peuvent s'envoyer chier à longueur de journée, ils savent pourtant qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre. Elle attend de lui qu'il la masse comme elle l'a déjà massé par le passé. Elle pourrait tout aussi bien lui demander de porter la responsabilité de n'importe laquelle de ses fautes qu'il le ferait sans hésiter.

« C'est une idée intéressante. » L'implorer ? Il serait bien tenté de la laisser en arriver jusque là. Mais il ne connaît que trop bien les douleurs lancinantes qui lui strient le dos, et il n'a, ce soir, pas le coeur à la laisser dans cet état plus longtemps.

Simak contourne le poteau, les hamacs, se retrouvant derrière elle. Enjambant ce qui se rapproche le plus d'un lit pour quiconque vit en mer, il s'assied derrière elle, l'encadrant de ses jambes touchant à peine le sol et ne réalisant que trop tard l'involontaire effet qu'elle provoque sous sa ceinture. Son bassin se recule, épargnant aux reins de la brune la pression de la tension qui l'assaille.

« Je t'autorise à te contenter d'une offrande pour cette fois-ci. » Ses mains viennent doucement se placer sur les épaules sûrement plus endolories que les siennes, déjà bien mieux habituées à la corvée qu'il lui a refourguée, et ses pouces s'enfoncent légèrement dans le dos noué, y dessinant des cercles, des sillons. Ses gestes sont précis, calculés, témoins des fois précédentes comme de ses "leçons" avec quelques prostituées désireuses de le former à sa première fois. Massant les épaules, il remonte sur sa nuque dissimulée sous la cascade noire de ses cheveux, en devinant la finesse entre ses mains larges et caleuses. « Tu m'imploreras la prochaine fois. »


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Dellsa aux Mains Rouges

Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”
« to chasing on foolish merchants ! »

LA PROPHETIE :
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~
Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] 23296156


eons ago : mistral - simak - hecktor - johr
nowadays : azran - nérée - siobhan - quête

à venir : merril
aventures achevées : geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue)
L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin.
LES PARCHEMINS : 444
L'AME : La curieuse et faible (Arté)
LE REGARD : Pénélope Cruz
LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée
L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre.
LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur).
LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents
LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi).
LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion.
LES ROSES : 3615
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyVen 1 Mai - 11:32


departure songs.

[vingt-et-un ans plus tôt]
@Simak Dor'magar.

Un grognement non-verbal en guise de réponse à la fanfaronnade du jeune, Dellsa fait mine d’être perplexe, alors que l’instant d’avant elle affirmait quand même que telle apparence valait mieux que les rides et les membres décharnés prêtés en général au dieu des océans.
Faudrait quand même pas trop qu’il s’imagine des choses, hein.
Si elle était tout à fait sincère, elle reconnaîtrait que la silhouette de Simak, plus proche de l’homme que du garçon à force de s’endurcir et de s’épaissir sous le poids des travaux en mer, lui faisait quelqu’effet. Pas au point de lui sauter au cou avec violence, toutefois, tandis qu’elle avait déjà pu s’abandonner dans les bras d’un ou deux marins lors d’escales à terre, avec une discrétion presqu’improbable. Néanmoins, là où le mousse l’accueillant quatre ans plus tôt avait tout à fait l’aspect d’un gosse et ne l’intéressait pas du tout, disons qu’à force de passer du temps avec lui et, avec les années, il y avait quelque chose qui avait changé dans sa façon de considérer le marin.

S’il faut parler moralité, Elenath n’était pas très regardante quant aux âges des premiers ébats. Au sein de la noblesse, on mariait régulièrement des filles de douze ans à des jeunes hommes de vingt ans, sans que ça n’émeuve la galerie plus que de raison. De même, dans les villages, on se souciait bien peu de l’écart entre garces et garçons. Dès lors qu’une fille avait ses ourses, elle était une femme, quoique ses formes ne fussent pas encore grandement développées. Un garçon, lui, était poussé à découvrir ce qu’il était capable de faire avec sa dague de chair assez vite. Dellsa avait ainsi été formée assez vite à pareils ébats et c’était peut-être à 14 ans qu’elle avait cessé d’être pucelle, pour les besoins d’une arnaque, auprès d’un homme qui en avait peut-être le double. Autant dire qu’elle ne s’encombrait pas vraiment de savoir ce qui était convenable ou non dans la société, et encore moins ce qui se faisait chez les pirates.

Aussi, lorsqu’elle sent un renflement dans son dos, aussitôt éloigné, elle esquisse un sourire amusé. Il y a quelque chose de plaisant à avoir la confirmation d’une hypothèse, d’autant que l’hypothèse correspond à une certaine attirance qu’elle a développé à l’égard de son cadet. Pour autant, elle ne réalise aucun des gestes dont elle sera capable par la suite, une ou deux décennies plus tard, avec l’arrogance que lui donnera la conscience de plaire et de pouvoir jouer de ses formes. À l’instant précis, elle se fait l’effet d’une péronnelle qui hésite sur la marche à suivre, comprenant qu’il est certains gestes qui peuvent embraser le jeune homme dans son dos, mais redoutant qu’il ne s’agisse que d’une simple réaction physique sans rien derrière. C’est qu’elle n’aimerait pas se tromper, la gueuse.

Alors elle ronronne tandis qu’il dénoue de ses doigts habiles les muscles fatigués par la masse de travail abattu. La torpeur l’enlace, elle ferme les yeux et soupire d’aise lorsqu’il vient à masser sa nuque. Ce secteur est sensible, ce qui fait qu’un frisson lui parcourt l’échine, tandis que Simak se fait grand prince magnanime et remet à plus tard l’adoration. Et la belle de tourner la tête pour le regarder, joueuse, électrisée par le contact. Ses billes marron éraflent les prunelles de Simak, avant de s’accrocher à ses lèvres, presque hypnotisée. « Faudra-t-il vraiment que je t’implore, ô Seigneur ? » Sans vraiment préciser pour quoi, ni dans quelle temporalité. Comme si elle commençait à y croire, finalement. Alors qu’elle sait bien qui elle a contre elle, et qui elle contemple.
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LE TEMPS : Trente cinq hivers
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : Ses intérêts le poussent au mariage, son cœur brisé le rend insensible à ceux des autres.
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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyVen 1 Mai - 14:35

Departure songs
@Dellsa aux Mains Rouges & @Simak Dor'magar & Andrin (un peu)


Les mains du marin dégagent finalement la peau de la jeune femme, passant la crinière d'ébène par dessus son épaule, dévoilant la délicatesse de cette nuque qu'il fixe une fraction de seconde avant de se remettre à la tâche. Il voudrait se persuader qu'il a agi pour mieux voir ce qu'il fait, mais à cette vague de chaleur qui s'empare de lui il sait que ce serait se mentir à lui-même. Le passage appuyé de ses doigts contre la peau s'allège inconsciemment de longues secondes, lui en fait découvrir la douceur qu'il soupçonnait déjà, incomparable aux dermes qui se sont déjà offerts à lui. D'ici quelques années, il en connaîtra la moindre parcelle. Aujourd'hui, il culpabilise de brûler de les apprendre et frémit à ce soupir qu'il l'entend pousser. Le massage reprend. C'est qu'il ne serait pas question de s'égarer, si ?

La nuque lui échappe lorsqu'elle se retourne à sa remarque. Le regard qu'elle pose sur lui a changé. S'il est toujours teint de cette complicité qui les a rendus inséparables, il brille ce soir d'une lueur qu'il n'a encore vue que dans un genre d'endroit, et pas des plus fréquentables. Ce même endroit où on lui a appris à reconnaître cette étincelle et les signes qui l'accompagnent. Des contacts rapprochés, un sourire entendu, une main dans les cheveux... ou un regard posé sur les lèvres. Celles du marin s'étirent sous les yeux de la belle dans un sourire. Entendu.

« T'as l'air de tellement y tenir, je voudrais pas nous priver de ce plaisir. »

Il n'est pas bien sûr de rêver ou non à cet instant. Jamais Dellsa ne lui a montré pareil intérêt jusqu'alors, le voyant certainement encore comme ce gamin qui lui a appris ce qu'elle sait aujourd'hui. Alors qu'est-ce qui lui ferait changer d'avis aujourd'hui ?
Malgré l'hésitation présente dans le fond de son esprit, sa main droite toujours présente sur l'épaule de la jeune femme étend doucement ses doigts à l'arrière de sa nuque. Ses lèvres se pincent, son corps se tend à l'appréhension de ce qu'il s'apprête à faire. Pour s'assurer qu'il est simplement en train de rêver. Parce qu'il ne pourrait en être possible autrement.

C'est au tour de ses yeux clairs de tomber sur les lèvres pulpeuses qu'il prend quelques secondes à contempler avant d'y fondre avec les siennes avec assurance. Sa main s'est plaquée contre le cou de Dellsa, sa bouche réclame la sienne doucement, attendant le moindre signe de sa part pour ne plus retenir ce baiser auquel il a été longuement préparé lors des escales du Ripailleur. Celui qui montrerait à Dellsa qu'il est loin de cet enfant qu'elle a pu connaître. Celui qui lui montrerait à quel point elle importe à ses yeux.


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[fb] departure songs (dellmak) [hot p3] EmptyVen 1 Mai - 15:09


departure songs.

[vingt-et-un ans plus tôt]
@Simak Dor'magar.

Elle s’est perdue à contempler le visage de Simak, éclairé à la lumière faiblarde de la lanterne. Leur proximité lui permet néanmoins de distinguer tous les détails, de graver les traits dans son esprit presque. Ses yeux papillonnent mais reviennent toujours sur un point précis : les lèvres du jeune homme. Fascinée. Comme un insecte attiré par un pot de miel, peut-être, piège grossier mais efficace. Il faudrait qu’elle se reprenne, qu’elle regarde ailleurs, qu’elle rompe cette immobilité dans laquelle elle s’est figée involontairement. Les billes remontent vers son interlocuteur lorsqu’il parle, mais le sens se perd entre la bouche de Simak et les oreilles de Dellsa, qui n’écoute pas vraiment. Elle qui croyait mener la danse, allumer juste pour le jeu, s’est pris les ailes dans la toile tissée : la cale déserte qui est leur royaume pour l’heure la pousse à comprendre des éléments infimes tandis que l'espace se mue en piège et se referme sur eux deux.

Sont-ce les talons des pirates, au dessus, qui accélèrent le tempo sourd qui berce la cale, ou est-ce son cœur qui s’emballe ? Les deux, mais loin d'être un quelconque sentiment, ce ne peut être que le désir qui parle, bien sûr, rien d'autre. Ça n’a pas lieu d’être autre chose, se raisonne-t-elle en silence, alors qu’elle l’observe pincer ses lèvres et qu’elle anticipe le rapprochement comme si elle l’appelait de ses vœux. La raison se refuse à comprendre ce que les sens impliquent.
Lorsqu’il l’embrasse, avec timidité au départ, elle y répond, certes sans hésiter mais sans être certaine aussi de ce qu’elle fait d'abord, de ce que ça veut dire. Le hamac tangue avec fureur sous le mouvement, alors qu’elle se retourne et cesse ainsi de les ancrer de façon stable, les lèvres toujours soudées à celle de Simak. Une main tient le tissu, comme pour ne pas se fracasser par terre, l’autre se glisse lentement contre la nuque de son ami tandis qu’elle approfondit le baiser.

Elle ne pensait pas que le drap tendu entre les poutres verticales tiendrait le poids de deux personnes, il faut bien le reconnaître. Pour l’heure, cela dit, la réflexion quant à cette prouesse technique n’est point présente. Ce qui est présent par contre à l’esprit de Dellsa, c’est qu’il embrasse plutôt bien, mieux que ce qu’elle aurait imaginé, tiens.
Au-dessus de leurs têtes, ça chante, ça tonne, ça ripaille dignement pour rendre honneur au nom du navire. Elle commence à manquer de souffle tandis que leurs bouches restent liées, continue de répondre à la fougue de Simak jusqu'à ne plus avoir d'air suffisant dans ses poumons. Alors, elle écarte ses lèvres de celles avides de Simak, inspire profondément, recule sa tête de quelques centimètres à peine pour planter son regard dans celui du marin, et l’interroge, soudainement lucide : « Attends attends, t’étais là depuis quand, tout à l’heure ? Tu m’as vue ? » Et sur le visage qui aurait pu se froncer d’agacement en posant cette question, se dessine plutôt une mine mutine, où une certaine étincelle pétille au fond de ses yeux. Parce que s’il l’a vue à son insu… Il a peut-être envie de revoir ?, semble sous-entendre un sourcil gracieusement arqué tandis qu'elle lui caresse la nuque de ses doigts fins.
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