« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
Elle était donc enfermée dans un cachot humide qui, de surcroît, puait la pisse. Dans les geôles de Galadhorn. Sans moyen de s’enfuir. Elle était belle, la saison d’hivernage. Nourrie au pain sec et à l’eau fraîche, depuis trois jours déjà, la protégée de Dellyn prenait son mal en patience. D’après la sentence, annoncée par un gradé de la garde royale, ou un intendant pour ce qu’elle en savait, Dellsa en avait pour deux mois à croupir en isolement, avant de retrouver la liberté tant chérie qu’on lui avait cruellement ravie, tout ça parce qu’elle avait mis son poing dans la mauvaise gueule et qu’elle avait des antécédents bien piètres avec la maréchaussée.
Elle prenait note et en tirait toutefois de grandes et belles leçons qui se résumaient à ceci : ne plus jamais passer l’hivernage dans les îles de ce putain de royaume. Forcément, à piller quelques villages depuis un certain temps, elle était malheureusement connue des gardes royaux, ce qui n’aidait jamais à passer inaperçue en pleine bagarre générale dans une taverne de Taewyn. Elle avait eu le temps d’y penser, bien sûr, depuis. Elle avait sans doute un peu trop bu aussi à l’occasion. Mais il s’agissait d’une partie de cartes parfaitement saine et honnête, à laquelle elle s’était presque retenue de tricher -presque, parce que puisque ça trichait en face, elle ne s’était finalement pas gênée.
Bref, toujours était-il qu’elle entendait au loin les mouettes qui planaient au dessus du palais et qu’elle aurait bien aimé sentir davantage les embruns sur sa peau et le soleil lui réchauffer la couenne. Là, à travers l’ouverture étroite, elle avait parfois un rayon de soleil ou de lune qui pointait son nez, mais rien de bien splendide. Elle avait besoin d’air. D’une cage plus grande que celle en pierres dans laquelle on l’avait collée. D’extérieur. De la mer, aussi simple que ce soit.
À défaut, elle faisait les cent pas, mains dans le dos, tentant de découvrir de nouveaux éléments au sein de sa cellule. Si on y réfléchissait bien, elle avait de la chance, elle aurait pu finir pendue au bout d’une corde. Peut-être que la garde espérait qu’elle crache des noms lorsque la lassitude d’être enfermée se ferait sentir. C’était bien mal connaître la pirate, qui avait une endurance assez forte face aux situations déplorables. Échouer à Ossam à neuf ans lui avait tanné la carne et elle se savait capable de vivre des pires situations que la présente. Il fallait juste qu’elle trouve son rythme et l’emprisonnement passerait vite, du moins elle l’espérait.
Mais tandis qu’elle se hisse sur ses orteils pour jeter un coup d’œil par la meurtrière, des pas sourds résonnent contre les parois rocheuses et l’arrachent à sa tentative inespérée de s’échapper sinon physiquement, au moins par l’esprit. Dès lors qu’elle comprend qui elle a face à elle -aisé, puisque les pièces d’argent portent le profil du souverain- disons qu’elle hésite sur quel pied danser. C’est que c’est le roi des îles qui se pointe dans un secteur rarement visité par leurs majestés alors ça a de quoi surprendre. Goguenarde malgré sa position bien peu enviable, la pirate revient en quelques pas au centre de sa cellule et interroge le monarque, profitant de la maigre protection qu’offrent les barreaux en fer qui les séparent : « Eh bien, Sire, que me vaut votre visite en ces lieux ? Seriez-vous là pour m’annoncer ma relâche anticipée ? Aurais-je ainsi la chance de bénéficier de votre grâce ? » Elle ne se fait pas d’illusion, mais ça se tente toujours, après tout.
◭ Hecktor Galadhorn
Roi de Galadhorn« not all those who wander are lost »
▬ L'ENVOL : Roi mélancolique et désabusé, il s'éloigne de ses proches pour s'atteler à la seule chose qui pourrait le sauver : la paix ▬ LES PARCHEMINS : 96 ▬ L'AME : La Fauvette ▬ LE REGARD : Jason Momoa ▬ LE TEMPS : 38 printemps ▬ L'ETOILE : La dépression n'est jamais bien loin, il porte un regard des plus désabusé sur le monde actuel ▬ LE SANG : Galadhorn aux îles idylliques ▬ LE FEU : Marié, et fut un temps fou amoureux, à la reine de Galadhorn, triste amant de la mélancolie ▬ LE DESTIN : 3 ième fils de son royal père, il est devenu roi de Galadhorn alors qu'il ne s'y attendait pas ▬ LES ROSES : 3516
Dim 12 Avr - 22:53
Well I will
be damned
Jour de bruine hivernale en cette contrée lumineuse qu’est Galadhorn, le voilà qui sort sa pelisse de laine bouillie, la peau de loup pèse lourd sur ses épaules, mais la fourrure est si réconfortante. La vérité ? Hecktor est un gamin trop heureux de sortir un jouet trop souvent inadéquat pour être étrenné. Sur les îles Galadhorn à la météo clémente, les occasions d’arborer un chaud manteau d’hiver sont rares, et la perspective de descendre par une fraiche journée d’hiver dans les cachots est une occasion inégalée pour le dépoussiérer. Le bruit des pas raisonne dans l’escalier en colimasson, on ouvre la lourde porte de bois et de métal forgée devant lui et voilà qu’il s’avance vers le poste des gardiens. Ils échangent quelques mots, puis on le mène entre les cellules. Le bas de la cape balaie le sol, au tant pour elle. Si la Citadelle a été restauré au cours de ses deux premières années de règne, il doit bien reconnaitre avoir négligé cette partie du sous sol. L’humidité de l’océan suinte dans l’air et l’odeur d’urine est âcre, désagréable. Il fronce le nez, mais ne recule pas devant l’obscurité environnante.
La torche qu’on porte devant lui éclaire difficilement les premières cellules, vides. Et puis au détour d’une coudée à quatre vingt dix degrés, un filet de lumière se dessine. Quelques lucarnes taillées à même la roche éclairent une demi douzaines de cellule, et au fond de l’une d’elle se dessine une silhouette. Hecktor fait signe aux gardiens de reculer et de le laisser en paix avec leur invitée. Il s’approche des barreaux, suspend la torche qu’on vient de lui remettre au mur. « Eh bien, Sire, que me vaut votre visite en ces lieux ? Seriez-vous là pour m’annoncer ma relâche anticipée ? Aurais-je ainsi la chance de bénéficier de votre grâce ? »
Cette entrée en matière le fait sourire. Tout jeune trentenaire, roi depuis deux petites années, il n’a pas encore développé l’orgueil démesuré de ceux qui verdissent à la moindre verve. « Ma grâce, non. Quelques largesses, peut-être. Ma curiosité vous vaut une visite, votre réputation vous précède. » Il jette un coup d’œil à leur prisonnière, peu attentif à sa figure, il cherche ses mains des yeux sans s’en cacher. Il est là pour les légendes, pour les histoires abracadabrantes. Aux mains rouges, dit-on. Mais elles ne sont point écarlates les menottes qu’il aperçoit dans un filet de lumière, il serait presque déçu. Il ne manque pas de ressaisir sa déception. Il trouve une chaise de paille branlante dans le coin de couloir, la tire à lui et s’assoit dessus à distance raisonnable des barreaux. « Le logis est-il à votre goût ? L’hospitalité manque d’hygiène, il est vrai, mais la vue sur l’océan est garantie par la lucarne. On ne voulait point vous dépayser. » A cette hauteur de Taewyn et sur cette face de la citadelle, les cachots sont taillés à même la roche et si l’océan est trop éloigné pour sentir les embruns, le vent marin, déchainé par l’hiver, lui, chante aux oreilles averties.
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
Les bras le long du corps, elle n’avait même pas tenté d’esquisser une révérence, la gueuse. Oh, elle savait comment faire, en principe : Simul Limagre, sa mentor dans l’arnaque et la roublardise, avait fait en sorte de lui apprendre pareilles manières, histoire de ne pas flanquer en l’air un coup par une si bête erreur. Mais avec le temps, le fait que Dellsa ne croise plus vraiment de monarques sur les planches de son navire, disons qu’elle avait oublié ce principe qui marquait la déférence et restait donc plantée là, bras ballants, à tenter d’amadouer un roi qui n’était pas le sien. À travers des barreaux épais en fer forgé. Oui, ça commençait mal.
Néanmoins, le jeune souverain ne prit pas ombrage de la tentative de la pirate de trouver une échappatoire irréelle, et, souriant, il repoussa l’offre de sortie tout en se faisant colporteur d’autres avantages. Là où elle n’avait pas ployé l’échine pour le saluer, elle abaissa le chef et le haut du buste lorsqu’il en vint à parler de sa réputation. « C’est bien trop d’honneurs, Seigneur. » Elle se déplaça alors, tandis qu’il prenait possession d’un siège, et se rapprocha bientôt des barreaux, contre lesquels elle s’appuya. Par cette installation, elle le toisait de haut, toutefois c’était lui qui était libre, alors il y avait peu de cas à faire de qui surplombait physiquement qui.
C’est qu’elle était intriguée, oui. Déjà de voir qu’un roi descendait dans ses geôles, et ensuite de constater qu’il avait nommément entendu parler d’elle. Devait-elle s’enorgueillir d’avoir trouvé un admirateur en la personne royale d’Hecktor Galadhorn ? À moins que ce ne fût un intérêt à comprendre l’ennemi qui poussait le jeune roi des îles à lui rendre visite. Toujours est-il que ça mettait un peu d’animation dans sa courte vie triste et rangée de prisonnière, alors elle prenait tout et allait faire en sorte de ne pas le faire fuir immédiatement. Un sourire forcé déforma ses traits à l’évocation de la mer tandis qu’elle prenait le soin de choisir ses mots avec le moins d’insultes immédiates possibles : « Je ne vous mentirai pas : l’odeur de votre cachot pourrait être meilleure, même une taverne d’Ossam ne pique pas autant les narines. » Tout doux, Dellsa, sembla-t-elle se dire dans la foulée : s’il avait l’air d’attendre une réponse franche, il ne fallait pas non plus le traîner dans la boue. « Quant à la lucarne, l’attention est touchante mais je ne peux m’empêcher de me dire que si elle avait été plus large, j’aurais pu tenter de vous fausser compagnie. » Quelque part, dissimulée dans sa chevelure épaisse et iodée, une lime se dissimulait, à moins qu’elle ne l’ait perdue dans la mêlée qui lui avait valu son arrestation. « Mais vous ne venez pas seulement pour vérifier que l’odeur de la pisse ne m’a pas encore achevée., énonça-t-elle avec lucidité, les coudes toujours appuyés contre les barreaux horizontaux de la cage. Vous cherchiez mes mains : auriez-vous été bercé de quelques légendes que vous souhaiteriez tirer au clair ? » Simul avait raison sur un point : de ses leçons de maintien pour tromper la bourgeoisie aveugle, Dellsa avait au moins retenu des choses sur la façon de parler en bonne société. Songeant à sa protectrice, Dellsa accompagna d’un sourire carnassier le ballet de ses mains, ouvertes, qu’elle tendit à travers la cage vers le roi. Outre les marques du temps et les éraflures en cours de cicatrisation, elles étaient néanmoins sans tâche de sang, immaculées du fait que les combats sanglants étaient loin pour l’heure.
◭ Hecktor Galadhorn
Roi de Galadhorn« not all those who wander are lost »
▬ L'ENVOL : Roi mélancolique et désabusé, il s'éloigne de ses proches pour s'atteler à la seule chose qui pourrait le sauver : la paix ▬ LES PARCHEMINS : 96 ▬ L'AME : La Fauvette ▬ LE REGARD : Jason Momoa ▬ LE TEMPS : 38 printemps ▬ L'ETOILE : La dépression n'est jamais bien loin, il porte un regard des plus désabusé sur le monde actuel ▬ LE SANG : Galadhorn aux îles idylliques ▬ LE FEU : Marié, et fut un temps fou amoureux, à la reine de Galadhorn, triste amant de la mélancolie ▬ LE DESTIN : 3 ième fils de son royal père, il est devenu roi de Galadhorn alors qu'il ne s'y attendait pas ▬ LES ROSES : 3516
Mer 15 Avr - 14:35
Well I will
be damned
Elle bonimente, elle sautille, elle tourne. Il a l’impression de voir une bien étrange créature s’apprêter pour devenir comique, et il lève un sourcil dubitatif. Loin, très loin de lui l’idée d’en faire un bouffon amusant la cour royale. Arlequin n’a que peu de succès en Galadhorn, où l’humiliation publique n’est pas dans les meurs. On leur préfère les artistes, les conteurs, les danseuses aériennes et les troubadours chantants. Elle semble se raviser pour poser des conditions. Du rhum. A-t-il seulement envie de se plier à la faveur ? La mérite-t-elle ? Lui est avis que pour le moment non, mais il saurait se fendre ce soir de quelques brocs de bière si elle se montre conciliante. Et si ses histoires sont dignes d’un feu un peu plus ardent, peut-être, alors, il fera tirer un peu de rhum.
Innocemment, plein d’une fausse crédulité, il rétorque « Fort étrange pirate qui s’hiverne sur une terre si calme que celle de Galadhorn, auriez-vous cru que l’on ose s’armer de l’ivresse du rhum là où la paix prime sur le désordre ? » Il connait la réputation que l’on a des îles sur le continent. De biens preux pacifistes où l’ennui règne pour ceux qui aiment les manigances, tout juste bon à fournir les greniers avant le début de l’hiver. Loin des folles nuits d’ivresse, du luxe sanguinolant et des meurtres macabres. Le rhum ferait-il affaire dans ce contexte fort ennuyeux ? Bon an mal an, il est source de recette et les cannes à sucre s’adaptent fort bien sur les îles du levant. « Commencez donc par me convaincre que votre cervoise ne doit pas être coupée d’eau croupie, et peut-être vous en ferai-je descendre une double ration. »
« De plus, outre l’alcool, il va vous falloir du temps, car on ne se presse guère quand on veut développer des récits épiques de combats navals. Vous risquez d’avoir besoin d’une seconde torche, au moins pour quand la nuit viendra, peuplée de cauchemars marins. » Sait-elle que les cauchemars marins ont peuplé ses jours bien éveillés à une époque bénie où ni la guerre ni la couronne n’avaient encore bouleversés le cours de son existence ? Il secoue la tête de droite à gauche, se renfonce dans sa chaise « Les monstres marins sont les bienvenus pour peupler mes nuits, pirate. Je les trouve compagnons oniriques plus sympathiques que les monstres humains qui foulent la terre ferme. » Et de torche pour éclairer sa nuit il n’a point besoin, il a une femme dont il partage la couche, c’est une lumière bien suffisante pour tenir éloigné quelques raids pirates loin de ses cauchemars. Désignant du menton la torche qui continuait à s’embraser sur son pique, il l’assura toutefois « et de bois à bruler nous ne manquons point à Galadhorn ». Ramenant sa cape derrière lui, il se leva et arpenta l’étroit couloir qui séparait les cachots. « Commencez donc par me faire frémir à l’évocation de votre bâtiment, quel est son nom ? L’avez-vous dérobé au cours d’une épique rencontre marine ou payé en or sonnant et trébuchant ? » Il sait les pirates toujours très évocateurs, rarement dans la prose fine et les références subtiles ; c’est un sujet de railleries et de médisances parmi le peuple, provoquant sourire amusé aux puissants et gloussements peu raffinés dans les bordels. Parce que faute de s’en débarrasser, Galadhorn s’accommode de la piraterie.
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
À croire que lorsqu’on souhaite voir un changement dans sa situation, il suffit de s’adresser au souverain pour que la chose soit acquise. Aussitôt dit, aussitôt ordonné. Dellsa ne pensait pas qu’elle (re)trouverait goût à discutailler avec la royauté et, bien disposée à l’égard de son visiteur de marque, elle se fait presque aimable.
Un instant, tandis qu’il lui saisit la main, elle se demande s’il ne va pas chercher à la lui trancher, mais non, il l’ausculte avec précision, et sous la lumière mouvante de la torche, il suit du pouce les quelques lignes dites de vie et de cœur. Elle ricane à la proposition de faire venir une bonimenteuse dans les parages : comme elle l’a dit plus tôt déjà, ce serait trop d’honneurs. L’image est toutefois plaisante, presque divertissante, à imaginer quelques secondes une arnaqueuse prétendant pouvoir prédire l’avenir tracé dans les paumes des gens assez dupes pour se laisser berner. Dellsa a appris à s’en méfier, ou à se lier à ces beaux-parleurs pour une mascarade quelque peu brève à l’inverse. Pour autant, jamais elle ne daignerait leur abandonner sa main comme elle le fait actuellement avec le roi de ces îles. La main choit lorsqu’il la lâche et elle croit lire sur les traits du monarque, partiellement cachés dans l’ombre, de la déception. Forcément, s’il croit tout ce qu’on dit et tout ce que véhiculent les légendes, il devrait aussi s’attendre à un nombre incalculable de rangées de dents dans la gueule du Requin, pardi ! Les mains se nouent du côté libre de la grille, alors que Galadhorn se lève. L’interrogation qu’il formule montre pourtant qu’il n’en a pas déjà fini avec elle, qu’il ne baisse pas aussi vite les bras. L’inclinaison du torse royal en la singeant ne fait pas disparaître le rictus qui est né sur les lippes de Dellsa.
Ainsi donc, il est venu pour les histoires, presqu’autant qu’il était venu pour ses mains. Mais est-elle amuseuse publique, saltimbanque, bouffonne du roi ? Elle-même est perdue, pour l’heure. Elle n’a pas spécialement envie d’entendre ce souverain commencer à la menacer et, soyons sincères un instant, elle a toujours préféré avoir les nobles dans sa poche que sur son dos. Ce qui veut donc dire qu’il va falloir accéder à la requête de son invité et aller chercher la sanguinaire. La pirate recule de quelques pas, se prêtant à la farce grossière, faisant mine de tourner sur elle-même comme si elle allait se métamorphoser. Ballet bien étrange que celui qu’ils dansent à distance, tandis que la capitaine reste hors de portée de son public, inspire profondément, peut-être pour donner de la voix en beuglant un ordre ou deux dans ces cachots où ne résonnent d’habitude que les pas des gardes, mais se ravise, la cruelle, avant de se penches un peu en avant vers le taulier couronné et de lui intimer : « Rumeur pour rumeur, Seigneur, j’ai personnellement ouï dire qu’elle avait tendance à revenir plus facilement sur ses exploits une fois qu’on lui avait rafraîchi les idées avec un verre de rhum. »
La mine alerte, les mains sur les hanches, elle pose ses conditions, puisque l’ouverture de sa cage n’est pas possible. Deux mois d’arrêt passeront toujours plus vite lorsqu’elle sera ivre. « De plus, outre l’alcool, il va vous falloir du temps, car on ne se presse guère quand on veut développer des récits épiques de combats navals. Vous risquez d’avoir besoin d’une seconde torche, au moins pour quand la nuit viendra, peuplée de cauchemars marins. » À moins qu’il n’aime la pénombre ? Auquel cas, il va falloir attendre le coucher du soleil, et elle n’est pas sure d’avoir assez d’anecdotes à lui offrir d’ici là -quoique, il suffira d’enjoliver et d’allonger les histoires, à la manière dont un tavernier véreux coupe son vin avec de l’eau. Car elle se plie à la requête, évidemment : sans cela, elle peut dire adieu aux égards de sa Majesté ou en tout cas à Sa bonne disposition. Loin de nommer des conditions de relaxe anticipée, dont elle sait qu’il vaut mieux ne pas y rêver, elle tente ainsi de rendre son quotidien d’enfermée plus confortable.
◭ Hecktor Galadhorn
Roi de Galadhorn« not all those who wander are lost »
▬ L'ENVOL : Roi mélancolique et désabusé, il s'éloigne de ses proches pour s'atteler à la seule chose qui pourrait le sauver : la paix ▬ LES PARCHEMINS : 96 ▬ L'AME : La Fauvette ▬ LE REGARD : Jason Momoa ▬ LE TEMPS : 38 printemps ▬ L'ETOILE : La dépression n'est jamais bien loin, il porte un regard des plus désabusé sur le monde actuel ▬ LE SANG : Galadhorn aux îles idylliques ▬ LE FEU : Marié, et fut un temps fou amoureux, à la reine de Galadhorn, triste amant de la mélancolie ▬ LE DESTIN : 3 ième fils de son royal père, il est devenu roi de Galadhorn alors qu'il ne s'y attendait pas ▬ LES ROSES : 3516
Dim 26 Avr - 17:26
Well I will
be damned
Elle bonimente, elle sautille, elle tourne. Il a l’impression de voir une bien étrange créature s’apprêter pour devenir comique, et il lève un sourcil dubitatif. Loin, très loin de lui l’idée d’en faire un bouffon amusant la cour royale. Arlequin n’a que peu de succès en Galadhorn, où l’humiliation publique n’est pas dans les meurs. On leur préfère les artistes, les conteurs, les danseuses aériennes et les troubadours chantants. Elle semble se raviser pour poser des conditions. Du rhum. A-t-il seulement envie de se plier à la faveur ? La mérite-t-elle ? Lui est avis que pour le moment non, mais il saurait se fendre ce soir de quelques brocs de bière si elle se montre conciliante. Et si ses histoires sont dignes d’un feu un peu plus ardent, peut-être, alors, il fera tirer un peu de rhum.
Innocemment, plein d’une fausse crédulité, il rétorque « Fort étrange pirate qui s’hiverne sur une terre si calme que celle de Galadhorn, auriez-vous cru que l’on ose s’armer de l’ivresse du rhum là où la paix prime sur le désordre ? » Il connait la réputation que l’on a des îles sur le continent. De biens preux pacifistes où l’ennui règne pour ceux qui aiment les manigances, tout juste bon à fournir les greniers avant le début de l’hiver. Loin des folles nuits d’ivresse, du luxe sanguinolant et des meurtres macabres. Le rhum ferait-il affaire dans ce contexte fort ennuyeux ? Bon an mal an, il est source de recette et les cannes à sucre s’adaptent fort bien sur les îles du levant. « Commencez donc par me convaincre que votre cervoise ne doit pas être coupée d’eau croupie, et peut-être vous en ferai-je descendre une double ration. »
« De plus, outre l’alcool, il va vous falloir du temps, car on ne se presse guère quand on veut développer des récits épiques de combats navals. Vous risquez d’avoir besoin d’une seconde torche, au moins pour quand la nuit viendra, peuplée de cauchemars marins. » Sait-elle que les cauchemars marins ont peuplé ses jours bien éveillés à une époque bénie où ni la guerre ni la couronne n’avaient encore bouleversés le cours de son existence ? Il secoue la tête de droite à gauche, se renfonce dans sa chaise « Les monstres marins sont les bienvenus pour peupler mes nuits, pirate. Je les trouve compagnons oniriques plus sympathiques que les monstres humains qui foulent la terre ferme. » Et de torche pour éclairer sa nuit il n’a point besoin, il a une femme dont il partage la couche, c’est une lumière bien suffisante pour tenir éloigné quelques raids pirates loin de ses cauchemars. Désignant du menton la torche qui continuait à s’embraser sur son pique, il l’assura toutefois « et de bois à bruler nous ne manquons point à Galadhorn ». Ramenant sa cape derrière lui, il se leva et arpenta l’étroit couloir qui séparait les cachots. « Commencez donc par me faire frémir à l’évocation de votre bâtiment, quel est son nom ? L’avez-vous dérobé au cours d’une épique rencontre marine ou payé en or sonnant et trébuchant ? » Il sait les pirates toujours très évocateurs, rarement dans la prose fine et les références subtiles ; c’est un sujet de railleries et de médisances parmi le peuple, provoquant sourire amusé aux puissants et gloussements peu raffinés dans les bordels. Parce que faute de s’en débarrasser, Galadhorn s’accommode de la piraterie.
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
Encagée, elle a l’air de ne pas être à sa place. Elle appartient aux marées, à l’écume, aux vagues et aux tempêtes. Pas à la vie entre des murs de pierre fixés sur la terre ferme. Dellsa, c’est la fureur de la mer qu’elle charrie quand elle rôde, le tonnerre ou le grondement d’une hydre quand elle gueule. Mais pour l’heure, derrière des barreaux, elle n’est que l’ombre d’elle-même. C’est aussi qu’elle ne parle pas tant que ça d’elle, d’habitude. Elle préfère écouter les récits de vie de ses compères marins, considérant que leurs vies sont autant d’existences fabuleuses qu’elle aurait pu vivre. Si bien qu’elle se fait murène fuyante qui ondule pour trouver une échappatoire face à la requête du roi.
Cependant, comme on pourrait s’y attendre, la pirouette verbale ne suffit pas. Déjà qu’il lui refuse l’accès au rhum, mais en plus il enquille et s’installe posément pour avoir son histoire. Le roitelet fait preuve d’une forme de courage insoupçonnée, lui qui préfère braver les monstres marins dans ses songes que leurs équivalents terrestres. Dans un sens, elle le comprend partiellement, mais il est roi et ses soucis doivent être bien plus grands que ceux d’une pirate de basse extraction. Elle reste au centre de la cellule tandis qu’il se relève, apprécie la stature majestueuse du souverain qui ne la gouverne pas. Les mains sur les hanches, elle se balance sur un pied et sur l’autre, hésitant vaguement sur la marche à suivre, tandis qu’il ne démord pas et revient à la charge. C’est qu’un roi a cela d’obstiné qu’on ne leur dit pas souvent « non ».
Et comment le pourrait-elle, à vrai dire ? Il va falloir s’y plier, vraiment, sans ronds de jambe ni dérobades grossières. Mais au moins, il la guide, commençant à s’intéresser au vaisseau à bord duquel elle est venue prendre du bon temps en contrée Galadhorn. S’ils jouent aux questions-réponses, elle saura sans doute mieux ordonner son récit.
« Allons, Sire, dérober un navire nécessite de partir d’un autre pour un abordage en tous points régulier. J’aurais aimé vous dépeindre une scène chaotique de sang et de tripes souillant le pont de ma barque, mais il n’en fut rien. Je l’ai payé, honnêtement. » Les mains qui ont glissé dans le dos se délient, tandis que la gauche vient signifier une légère nuance : « Pour autant, il faut bien reconnaître que ce n’est pas mon identité qui a été donnée comme commanditaire de la bête : pensez-vous, l’armateur aurait pu tourner casaque aussitôt. » Le problème d’avoir une petite réputation dans le milieu marin, pour sûr. « Vous connaissez la chanson, j’ai payé une partie de la somme requise, et dix-huit mois plus tard, je pouvais enfin fouler les planches de mon bric. » Elle dit ça comme si c’était un petit vaisseau qu’elle avait fait bâtir. Néanmoins, le temps de construction indique la taille imposante du navire et il ne faudra pas longtemps pour le souverain des îles, secteur ô combien versé dans la Navale, pour comprendre qu’elle avait carrément fait construire un trois-mâts conséquent. « Pour ce qui est du nom, je n’ai pas oublié votre première question… » Elle hésite. Divulguer le nom revient à l’en faire un vaisseau aisément repéré après coup. Mais dans le même temps, ils n’ont pas été assez cons pour le faire mouiller dans l’horizon de Taewyn, et c’est à bord d’une barque qu’ils ont ramé jusqu’à la côte. Autant dire qu’il y a peu de chance pour que le raffiot soit saisi par la Marine de Galadhorn, alors elle peut bien raconter la suite… « C’est un Borgne qui est sorti des chantiers navals de Gwelnaur, que certains ont cru construire pour la couronne même. C’est néanmoins une Pute Borgne qui a pris le large, référence à certains qualificatifs que d’autres avaient cru bon de m’affubler… » Elle sourit comme une louve à cette allusion. Quelque part si c’est le seul moment de tisser sa légende auprès des puissants, c’est peut-être une très bonne occasion. Et en même temps, il ne faudrait pas non plus qu’il en sache trop sur elle, parce qu’il est quand même un adversaire qui pour le moment la tient dans ses geôles, mais se trouvera bien embêté lorsqu’elle reprendra la mer. Ou peut-être ira-t-elle se faire oublier au Nord, vers les côtes Heledir qu’elle n’a pas pillées depuis quelques mois… Hm, d’abord, sortir d’ici. Ensuite, on verra. « Disons que j’ai choisi de porter oriflamme outrancier pour précéder les éventuels cuistres qui penseraient me vexer en usant de ce terme à mon égard… »
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