For the love of god, will you bite your tongue before we make you swallow it.
I'm begging you to spare me the pleasure of your company

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La veille, ta mission avec Asmodee ne s'était pas particulièrement bien déroulée et vous aviez donc décidé d'attendre le petit matin pour rentrer à Belithrael. Une façon pour vous de vous calmer et ainsi de reprendre vos esprits. En effet, une part sombre de toi était ressortie, tu avais agi comme tu l'aurais fait plusieurs années auparavant d'une manière sanguine et violente. De ce fait, cela avait provoqué la colère d'Asmodee, peu étonnant, puisqu'elle s'était alors rendu compte que tu ne pouvais être juste Mayron... Tu étais Mistral et maintenant elle le savait. Elle le savait et elle avait du mal à l'accepter. A t'accepter. Autant dire que tu étais particulièrement en colère contre toi-même de ne pas avoir réussi à contrôler ta pulsion, mais tout s'était passé tellement vite qu'en vérité, cela aurait été bien impossible de te freiner. Asmodee n'avait d'ailleurs même pas essayé de le faire, on pourrait croire que c'était autant de ta faute que de la sienne si cela venait à remonter aux oreilles d'Arthur... Maintenant il fallait juste que tu vives avec le fait qu'à tout moment Asmodee pouvait parler à votre chef, ton ami, de ce qui s'était passé. Certes, elle avait autant à perdre que toi puisqu'elle avait choisi de faire une mission sans prévenir Arthur, mais tout de même, c'était un risque potentiel. Risque que tu craignais car tu ne voulais pas perdre ce que tu avais réussi à construire ces dernières années.

Dès l'instant où vous étiez entrés dans la capitale, Asmodee et toi aviez décidés de vous séparer. Certainement que vous aviez besoin d'espace et de pouvoir réfléchir calmement à ce qui venait de se passer. Sauf que tu étais loin d'être calme, tu continuais à bouillir de l'intérieur tandis que tu marchais dans les ruelles de Belithrael sous la brume, ta capuche remontée sur ta tête, telle une protection. Mais c'était plus l'extérieur qu'il fallait protéger de toi et non l'inverse... Toi qui avais cru que tu avais parcouru un long chemin de changement ces quatre dernières années, il n'en était finalement rien. Tout du moins, pas assez. Tu avais encore beaucoup de choses à changer avant de réussir à te débarrasser de cette noirceur. Et même à ce moment-là, la noirceur resterait tout au fond de toi. Le monde n'est pas tout noir, ni tout blanc, il est fait de nuances de gris et tu voulais que ton gris devienne un peu plus clair. Ardu mais pas impossible. En tout cas, aujourd'hui, il était clair que tu n'arriverais pas trouver une paix intérieure.

Finalement, ce fut le son d’un combat qui te sorti de la torpeur dans laquelle tu te trouvais et sans réfléchir, tu te mis à te diriger vers ce dit combat au lieu de le fuir. C’est ainsi que tu tombas sur eux, Arthur et un homme que tu ne connaissais pas. Sauf qu’ils ne se battaient pas, ils semblaient s’entraîner. L’inconnu rectifiait les positions de ton chef de guilde, le conseillait, le guidait. Et toi tu bouillonnais intérieurement. Dire que tu avais déjà eu l’occasion de proposer à Arthur de l’aider mais que ce dernier t’avait dit préférer sa dague. Il fallait croire que cet inconnu avait quelque chose en lui que tu n’avais pas et cela, ça t’agaçait. Peut-être que si tu étais tombé sur cette scène un autre jour n’aurais-tu pas réagit, sauf que la colère de la veille se trouvait toujours là, bien ancrée, et il était donc difficile pour toi de rester impassible face à cet entraînement. Qui était-il ? C’est ainsi que tu restas à les observer, silencieusement, discrètement, jusqu’à ce que finalement l’entraînement vienne à se terminer et Arthur à partir. Assuré qu’il s’en était allé, tu finis par te diriger vers l’inconnu. Dans le fond, tu n’avais pas du tout réfléchi à ce que tu faisais, ton envie de conflit venait tout simplement d’exploser en toi. « Je ne pensais pas que des nouveaux-nés pouvaient donner des leçons de combat à des adultes. » C’était petit, c’était inutile, mais c’était ce dont tu avais besoin. Te défouler un peu sur quelqu’un et tu t’excusais intérieurement que cela soit tombé sur lui qui n’avait rien demandé.

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Lui-même n’aurait pu dire pourquoi il avait accepté la demande de cet homme qu’il avait sauvé l’autrefois. Était-ce parce qu’une part de lui se sentait responsable ? Ou bien était-ce parce qu’il avait peur de culpabiliser si jamais Arthur se faisait tuer et qu’il avait refusé de lui enseigner comment se défendre ? Probablement un peu de tout à la fois… Il s’était dit qu’il lui apprendrait les bases, le nécessaire pour que l’homme parvienne à se battre sans avoir besoin de l’aide d’autrui cependant Theodas savait très bien dans le fond qu’il lui enseignerait sûrement plus que ça. Il connaissait cette frustration de se sentir inutile et à quel point il était horrible de devoir s’enfuir simplement pour sauver sa peau… Pour rien au monde, il ne souhaiterait revivre ça à nouveau et s’il pouvait aider un tant soit peu alors il essaierait. Il ne promettait pas d’être un excellent professeur, il ne promettait pas d’être agréable non plus ni de lui offrir une belle amitié néanmoins il ferait de son mieux pour lui apprendre à maîtriser l’épée. Voilà pourquoi, il avait pris de son temps libre pour quitter les membres de sa troupe, s’éloigner dans un coin plus tranquille de Belithrael et avait expliqué les bases à son élève. C’était d’ailleurs assez drôle de constater à quel point le maître était beaucoup plus jeune que l’élève ; il ne s’agissait pas là d’une situation ordinaire cependant le garçon ne semblait pas réellement s’en formaliser.

Après avoir passé un certain temps à le guider, à corriger ses erreurs puis lui montrer les bons mouvements, l’entraînement s’était finalement terminé, Arthur partant vaquer à d’autres occupations. Theodas n’avait pas prêté attention au reste, rangeant son sabre dans son étui tandis qu’il pensait qu’il devrait certainement rejoindre les autres. Ce n’était pas une si mauvaise idée, non, sauf qu’il n’avait pas prévu à ce qu’on vienne l’aborder soudainement et le déranger de plus bel. Perdu dans ses pensées, il avait machinalement redressé son visage en direction de son interlocuteur, une expression outrée collée à sa figure. N’était-ce pas de la méchanceté gratuite ça ? Cet individu sortait de nulle part et il se permettait de l’agresser. « Pardon ? » Lui avait-il répondu froidement, sans attendre vraiment de réponse en réalité. « Je ne vois pas en quoi ça vous regarde. » Non mais quel toupet ! Pour qui il se prenait celui-là ? « Si vous n’avez rien de mieux à faire qu’agresser les gens, contentez-vous de passer votre chemin. » Et non, ce n’était pas parce que son vis-à-vis était plus âgé que lui et qu’il l’attaquait de la sorte que Theodas s’en retrouvait impressionné. Il savait se défendre et ce n’était pas un vieux bougre qui allait lui faire peur.

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Pourquoi avais-tu craché ton venin sur ce jeune homme dont tu ignorais absolument tout ? Voilà une question qui avait traversé ton esprit lorsque tu lui avais adressé la parole avec virulence. Il n’avait strictement rien demandé, il ne te connaissait pas, tu ne le connaissais pas, mais il s’était retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Si tu n’étais pas tombé sur lui peut-être que tu aurais choisi un autre bouc émissaire, sauf qu’il était le premier que tu avais croisé. Qui plus est, que tu avais croisé en présence d’Arthur... Alors forcément, ta colère tu avais fini par la diriger sur lui. Oh il ne le méritait clairement pas, tu le savais, mais au final tu n’en avais cure. Tu voulais tout simplement te défouler un peu, évacuer toute cette colère présente au fond de toi et il était l’outil parfait. Stupide ? Oui cela l’était très certainement, mais en même temps, il était difficile de faire preuve de lucidité en étant sous l’emprise de ses émotions.

« Pardon ? » Visiblement il semblait surpris, choqué et outré. Peu étonnant lorsqu’on savait qu’il ne t’avait encore jamais croisé et qu’il ne t’avait absolument rien demandé. C’était de la méchanceté gratuite, il le savait, tu le savais, mais à cet instant ce n’était pas comme si tu en avais quelque chose à faire. « Je ne vois pas en quoi ça vous regarde. » Effectivement, cela ne te regardait absolument pas et tu devrais très certainement arborer un sourire railleur puis faire demi-tour. Mais ce n’était pas dans tes projets. « Si vous n’avez rien de mieux à faire qu’agresser les gens, contentez-vous de passer votre chemin. » Agresser les gens ? Cette remarque te fit quelque peu sourire. Il fallait croire que le jeune homme souhaitait te montrer qu’il en avait dans l’estomac, mais il ne se rendait pas compte en face de qui il se trouvait. Et dans le fond, tu ne le savais pas non plus.

Tu avanças donc d’un pas dans sa direction, ton sourire toujours amusé sur les lèvres. « Agresser ? Sais-tu seulement ce que signifie ce mot ou bien es-tu encore un enfant qui l’utilise à tout va ? » Une seconde de silence avant que tu viennes à ajouter l'air railleur. « Si j’avais voulu t’agresser, ce n’est très certainement pas avec des mots que je l’aurais fait. Visiblement les taquineries ce n’est pas trop ton fort. » Tu disais cela mais tu savais pertinemment que tes propos n’étaient pas juste de la simple taquinerie. Loin de là... Mais encore une fois, tu avais besoin de te défouler sur quelqu'un et il s'était malheureusement retrouvé sur ton chemin.

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Non, Theodas n’était nullement impressionné par l’homme qui se trouvait en face de lui… Hors évidemment qu’il était énervé et frustré parce que cet individu était sorti de nulle part et tout ce qu’il avait fait avait été de l’attaquer avec ses mots. Le garçon avait conscience de ne pas être une personne des plus agréables mais lui-même n’agressait pas quelqu’un de la sorte sans raison, encore moins simplement pour se défouler. Et si son vis-à-vis pensait le déstabiliser de part ses mots ou sa carrure, il se trompait… Il en fallait bien plus pour le terrifier. Ce n’était pas pour se vanter cependant Theodas avait conscience de ce qu’il valait, il connaissait ses forces autant que ses points faibles… Son père lui avait appris à chasser depuis son plus jeune âge et son maître lui avait enseigné à se battre avec une épée, il lui avait inculqué les valeurs de cet art et comment le manier avec fluidité. Utiliser ses émotions contre un adversaire n’était pas la meilleure chose à faire, ça déstabilisait, ça déconcentrait et l’autre avait plus d’opportunité pour trouver des ouvertures puis le blesser. Quand il observait l’homme devant lui, Theodas ne pouvait que le comparer à cet « autre » que Skender lui avait souvent mentionné… Il était capable de deviner à quel point cet inconnu et lui étaient différents rien que par quelques coups d’œil. Celui-ci était beaucoup trop brusque, beaucoup trop vif dans ses réactions et dans ses mots… Il était agressif, prêt à sauter à la gorge à la moindre occasion et c’était justement cette attitude qui, au lieu de terrifier le plus jeune, ça le calmait. L’homme ne faisait que se donner en spectacle et se ridiculiser un peu plus, en plus de le considérer lui-même comme un idiot. Probablement qu’il aurait eu besoin d’un miroir, ça lui aurait permis de réaliser son erreur et de comprendre que l’imbécile qu’il voyait dans le reflet, ce n’était pas Theodas mais lui-même.

« Je sais plus que bien ce que ça veut dire ne vous en faîtes pas. » Sa froideur émanait de tout son être alors que s’il avait pu le foudroyer avec ses yeux, certainement que le jeune homme l’aurait fait. « Et si vous m’aviez agressé avec autre chose que vos mots, je vous aurais tranché la gorge. » Le sourire qui s’était étiré sur ses lèvres à ses propos n’avait rien d’amusant, il était sarcastique et sûr de lui. Était-ce de la provocation ? Peut-être. Hors pour sa défense, c’était l’autre qui l’avait cherché en premier et qui avait commencé à le sous-estimer. Theodas n’avait pas pour intention de prouver sa valeur cependant si cet inconnu avait envie de le mettre au défi, qu’il essaie pour voir, lui ne l’en empêcherait pas.

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Est-ce que cette discussion servait à quelque chose ? Non, pas le moins du monde. Est-ce que tu étais stupide ? Non plus. Enfin peut-être un peu… C’était surtout que tu avais envie de se défouler à cause de ce qui s’était passé la veille. Cela pouvait sembler vraiment idiot de s’en prendre au premier venu, mais voilà, depuis quelques jours tu avais des comportements de plus en plus étranges. Ta noirceur était là, tapie au fond de lui, prêt à bondir pour dévorer tout sur son passage. Hier cette noirceur avait gagné, mais aujourd’hui, tu te battais contre celle-ci. Tout du moins essayais-tu, car dans le fond, tu avais qu’une envie c’était de te défouler sur le jeune homme qui n’avait strictement rien demandé. Asmodee n’aimerait certainement pas que tu te donnes une nouvelle fois en spectacle, mais en même temps…Qu’est-ce que tu avais envie pour supprimer le petit regard insolant de celui qui te faisait face. Dans le fond, tu l’avais cherché aussi, mais bon, cela t’importait peu.

« Je sais plus que bien ce que ça veut dire ne vous en faîtes pas. Et si vous m’aviez agressé avec autre chose que vos mots, je vous aurais tranché la gorge. » Un rire s’était échappé de ta gorge en l’entendant dire cela, il pensait sérieusement en être capable. Te blesser toi, il n’y pensait pas, il ne pouvait être sérieux. Et pourtant son regard dévoilait à quel point il était on ne peut plus sérieux. Intriguant. « Me trancher la gorge petit ? Tu en as plus dans les cojones que ce que je pensais au départ. » Puis un petit sourire étira tes lèvres, une idée derrière la tête. Tu attendis quelques secondes avant que tu te décider à lui proposer ce que tu t’étais imaginé. « Que dirais-tu d’un petit duel ? Si l’un l’emporte l’autre devra reconnaître qu’il est clairement plus doué que lui. » Forcément, tu te disais que cela ne pouvait être que toi le vainqueur d’un tel duel. Mais en vrai, que t’importais le fait de gagner, tu n’avais qu’une seule envie : te défouler purement et simplement. Or un combat à l’épée pouvait vraiment t’aider dans ce sens. « Alors ? Partant ? » Un lueur de défi au fond des yeux, tu le cherchais, mais en même temps tu étais curieux de voir la valeur de celui qui se permettait d’entrer Arthur.

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Evidemment que Theodas savait ce qu’il avançait, il n’aurait jamais prononcé ses paroles s’il n’avait pas un minimum foi en ses capacités. L’homme qui lui faisait face paraissait sûr de lui et semblait le sous-estimait énormément… Ce n’était pas la carrure d’un individu qui définissait sa force, hors c’était son mental, son intelligence et la façon qu’il avait de mettre en action toutes les choses qu’on lui avait appris. Quelqu’un qui se battait en utilisant ses émotions, qui chargeait et agressait n’arriverait jamais à gagner contre lui, il était certain de ce qui l’avançait. Il ne connaissait pas son vis-à-vis, il ignorait à quel degré celui-ci était fort, cependant quand il observait sa manière d’agir, Theodas pouvait facilement deviner à quel genre de personnes il avait à faire. Puis en soit, il n’avait pas peur de mourir non plus… Si tel était son destin alors qu’il en soit ainsi même si certes, à choisir, il préférait qu’on lui laisse la vie encore un petit bout de temps. Il avait des tas de tâches à accomplir, des objectifs à atteindre et retrouver sa petite sœur était la première qu’il souhaiterait réaliser donc s’il pouvait ne pas mourir maintenant, ça serait bien. « Je n’ai fait que dire la vérité. » Son travail était de protéger la troupe qui l’accompagnait, s’il commençait à fuir chaque homme à la carrure impressionnante, il ne parviendrait jamais à assurer leur protection. Et parce qu’il avait un caractère bien trempé, parce qu’il n’était pas du genre à laisser quiconque l’agresser, assurément que oui, si son vis-à-vis l’avait attaqué, il aurait riposté sans éprouver aucun remord à lui trancher la gorge.

« Je ne cherche pas à prouver quoi que ce soit. » Hors, Theodas admettait que cela serait assez intéressant de voir son interlocuteur forcé à revenir sur ses paroles et reconnaître qu’il s’était trompé à son sujet. Evidemment que lui aussi avait sa fierté et qu’il n’avait pas envie de perdre cependant si quelqu’un s’avérait plus fort que lui, plutôt que s’en sentir offensé, il ferait preuve d’un immense respect. Cela lui permettrait de s’améliorer également, d’apprendre plus sur ses lacunes puis devenir encore et toujours plus fort. « Si vous êtes sûr que vous n’allez pas le regretter, pourquoi pas ? » Haussant les épaules sur ses propos, il l’avait à son tour défié de ses yeux sombres, nullement déstabilisé par cet inconnu. Celui-ci l’avait vu comme quelqu’un de faible, il l’avait sous-estimé et Theodas avait bien envie de lui montrer ce que ça faisait quand on faisait preuve d’un peu trop d’arrogance.