“ses cheveux”, commence-t-il, “ses cheveux sont toujours impeccablement bien coiffés ; chasseur de primes ou pas, elle a gardé cet aspect de sa vie de noble. Elle met un point d’honneur à ce qu’ils ne trainent pas devant ses yeux ou son visage ; dans un combat, c’est une question de vie ou de mort, de voir et de ne pas voir.”
Il sourit, mélancolique.
“C’est l’une des meilleurs cavalières que je connaisse. Elle aime certainement ces bestioles bien plus qu’elle n’aime la compagnie des humains. Et ils lui rendent bien. Si elle pouvait passer sa vie à cheval, elle le ferait, sans aucun doute!” Il rit, mais ce rire n’atteint pas ses yeux. “ certainement parce qu’ils représentent tout ce qu’elle chérit : la Liberté.”
Il vous fixe de ses yeux pénétrants.
“Ne vous avisez jamais de lui dire ce qu’elle doit faire.” prévint-il. “Toute sa vie, on lui a dicté ses choix, élevée comme une marchandise devant être vendue à un noble. Son père voulait un fils, il a eu une fille. Il a toujours voulu s’en débarrasser et la refourguer au premier noble avec un tant soit peu de richesse.” Il tique légèrement. “Elle a eu assez de coeur pour ne passer tous les passer au fil de l’épée… quoique ce ne soit guère l’envie qui lui en manque.”
Il fait une pause, perdu dans ses souvenirs. Puis,
“elle ne peut porter d’enfants.” Nouvelle pause. “Peut être pour ça qu’elle met un point d’honneur à aider tous ces gamins des rues.Ils l’adorent, où qu’elle aille.” Il esquisse un sourire. “Elle fait un drôle de tableau, elle la farouche guerrière impitoyable, avec une horde de gamins des rues aux basques.”