« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Le soleil brûle haut dans le ciel. Lorsque Satine lève les yeux, elle n'aperçoit que le calme bleu d'une superbe journée d'été. La chaleur, accablante, fait rayonner sa peau d'une blancheur diaphane. Ses cheveux bruns revêtent un camaïeu caramel lorsqu'ils flottent au vent derrière elle. Sublime ombre dans le sable, elle laisse des traces de pas sur son passage, qui sonnent comme une invitation à la rejoindre. La crique est illuminée de beauté. Lieu favori de Satine, elle s'y rend toujours lorsque le soleil la réveille de ses éclats. Tantôt bleu, tantôt verte et tantôt pâle, l'eau clapote délicatement contre le rivage. Chaque vague, assourdissante, vient s'écraser au loin contre les rochers, et devient tranquillement un mirage de calme et d'harmonie. Oui, Satine s'y est toujours sentie bien. Apaisée par un regard sur l'horizon, elle soupire d'aise lorsqu'elle s'assoit sur le sable, robe relevée. Elle aime le contact des grains qu'elle fait rouler entre ses doigts. Elle aime la chaleur du soleil sur son visage, sur ses épaules maintenant dénudées, elle aime la tranquillité des environs qui lui permet de se mettre à son aise, de retirer la soie qui l'étouffe, qui virevolte autour de son corps, autant que la bienséance le permet. Parfois même, elle va plus loin encore, dénudant ses cuisses et les offrant en sacrifice aux rayons du soleil qui la caressent de sa langue de feu. Elle aime le silence, à peine troublé de quelques cris d'animaux lointains ou d'oiseaux batifolant dans les airs. Cet endroit sonne comme un avant-goût de paradis terrestre. Mourir lui paraîtrait une bien belle aventure, si elle pouvait demeurer ici.
C'est surtout un endroit où Satine se surprend à rêver. Bien loin, plongée dans ses pensées, ses yeux voguent vers le large quand son esprit s'envole lui aussi bien loin du château. Parfois encore, elle rêve d'aventures. Elle songe à son frère, parti depuis bien longtemps, ayant eu le courage de quitter le doux confort familial pour découvrir d'autres horizons. Où est-il maintenant ? Quels rois a-t-il rencontré, quelles cours a-t-il foulé, quels animaux a-t-il chassé et vers quelques contrées a-t-il vogué ? Elle se l'imagine distinctement, les yeux pétillants face aux merveilles qui s'étalent devant lui. Elle voit là, devant elle, la chaleur de ses yeux et la douceur de ses cheveux, et elle se surprend à rêver qu'elle peut, à nouveau, le sentir entre ses bras. Elle l'envie quelques instants, puis la colère de l'abandon reprend le dessus. Subitement, Satine songe alors à ceux qui la pleureraient, si elle venait à disparaître. Instinctivement, le nom d'Elijah s'empare de son esprit, jusqu'à y prendre toute la place. Elijah. Ce brun d'homme, au regard doux, à la voix chaleureuse et au corps chaud. Cet amour plein de tendresse, avide de baisers et dévorant son âme. Oui, il lui a pris, la détient quelque part, captif, elle ne sait où. Alors elle soupire, encore plus fort, malheureuse de ne l'avoir pas à ses côtés, malheureuse de ne pouvoir s'afficher dans ses bras et combler ses envies, ses plaisirs. Elle soupire d'être captive de son roi, prisonnière d'un désir qu'elle ne partage pas. Elle soupire, et lorsqu'elle entend un pas derrière elle, elle se retourne, brusquement, brutalement, cuisses dénudées et épaules offertes à la vue. Et soudainement, dans l'ombre d'un arbre, elle se demande qui donc ose venir troubler sa quiétude.
Dernière édition par Satine Telemnar le Jeu 12 Mar - 22:05, édité 2 fois
C’est un jeu dangereux dans lequel tu t’adonnes. Dans lequel tu te pourvois. Mais aussi risqué puisse-t-il être, il te donne une sensation grisante, qui électrise ton corps et décuple tes sens. Jouer dans les deux camps, virevoltant de l’un vers l’autre sans qu’aucun ne comprenne les tenants et les aboutissants, ça te laisse un sourire attendri au bord des lèvres. Electron libre qui va et vient sans prévenir, langue qui pourlèche et doigts qui caressent toujours dans le sens du poil. Qu’ils sont naïfs, tout de même. À laisser le loup entrer impunément dans la bergerie. Tendres agneaux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et qui se laissent bercer par les tendres illusions que tu leur laisses entrevoir. La ténébreuse Lady Aslaug, c’est ainsi qu’on te nomme à ton passage. Qui attire autant qu’elle repousse, avec ses cartes de tarot et ses pouvoirs qu’on qualifie de divins. Si seulement ils savaient… Les tendres naïvetés.
Tu erres dans les ombres du château, à la recherche d’une silhouette que tu recherches depuis maintenant plusieurs jours. Petite souris qui toujours trouve un moyen de t’échapper. De s’enfuir d’entre tes griffes, sans qu’elle ne s’en rende compte. Mais alors que tu la vois se diriger vers des sentiers reculés, y’a un sourire carnassier qui prend place. Là-bas elle ne pourra plus t’échapper bien longtemps. La cour de Thoron est peut-être celle que tu préfères. C’est là-bas qu’il y a le plus de rebondissements, le plus d’intrigues et de passion. Ou du moins c’est comme ça que tu vois les choses. Tu aimes y séjourner, bien que tu ne puisses t’empêcher de soupirer devant cette chaleur accablante. Papillon de nuit, tu crains ses rayons qui t’arrachent une grimace. Ta peau pâle marque trop facilement, et tes iris se froncent devant tant de lumière, tant d’éclats. Habituée à la noirceur, à l’obscur, c’est hors de ta zone de confort que tu pénètres sur la plage, tes pieds s’enfonçant dans le sable brûlant.
Elle a senti ta présence car elle se retourne. C’est qu’elle doit avoir un bon instinct de survie. Ou alors que la coïncidence est cocasse. Enfin bref, au final ça t'évite de devoir faire du bruit pour l'avertir de ta présence à ses côtés. « Pardonnez mon intrusion, que tu minaudes d’une voix chantante, prônant la surprise, J’ai eu vent de cet endroit si secret et je n’ai su résister plus longtemps à la curiosité. Je ne pensais pas qu’il y aurait une autre âme que moi… Un sourire jovial qui étire tes lèvres tandis que tu te rapproches, toujours en peu plus, Je peux me joindre à vous ? » Et alors qu’elle semble plutôt d’accord avec cette idée, bien que clairement contrariée qu’on vienne la déranger, tu t’installes à ses côtés. « Quelle chaleur… Je ne suis plus habituée, que tu souffles, ton esprit se rappelant ton enfance sur les îles Sans-Nom. Un souvenir que tu balais d’un battement de cils, reportant ton attention vers la jeune femme, Lady Satine, si je ne me trompe ? Nous n’avons jamais eu le loisir d’être présentée officiellement, mais je suppose que vous savez qui je suis ? » Peut-être un peu trop présomptueux, mais au vue de son statut notoire dans la cour t’es persuadée qu’elle a vent du moindre fait et geste et que par conséquent elle a eu vent de ton arrivée d’il y a quelques jours. Imitant Satine, tu te dénudes à ton tour, enlevant le plus de couches possibles pour ainsi être plus à l’aise, l’air marin soulevant les mèches rebelles de ton chignon qui tend à s’écrouler tant il semble tenir sur le fil d’un rasoir.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Troublée dans le flot de ses pensées. Satine se retourne, brusquement, étonnée. Une grande et belle ombre lui fait face. Des cheveux obscurité, un regard crépusculaire, une peau diaphane mortifère. Satine a le sang qui se fige, un instant. Elle détaille l'intruse de quelques regards à peine voilés. Elle a beau ne l'avoir jamais vue, elle sait tout de son identité.
Barahir rejette la couverture pour s'envelopper de ses vêtements. Satine demeure dans le lit, offrant sa nudité à la vue de son roi, ouverte, belle et lascive. Demeurer séduisante, entretenir la flemme sans tout dire, évasive. Il lui semble contrarié. - Quelque chose vous déplaît, mon roi ? Il se tourne vers elle, la détaille. Une flamme bouleverse son doux regard à la vue de son idéal. Mais quelque chose persiste à se voiler. A se fermer. - Aslaug Ithildin est arrivée à la cour. Cela ne présage rien de bon. Il me semble qu'elle s'entretient avec la reine, très bientôt. - Qui est-elle ? Belle ingénue. Si elle s'est faite aux us et coutumes de sa cour, le monde étranger lui demeure un mystère. Nulle autre contrée n'a ses faveurs. Barahir hésite un instant. Ces choses-là n'ont pas à perturber l'innocence de sa belle. Pourtant, il ne résiste pas aux flammes curieuses qu'il voit danser dans ses prunelles - Une sorte de sorcière. Elle prétend avoir des pouvoirs mystiques et prédire l'avenir. Elle a de nombreux admirateurs. Si tu veux mon avis, elle a la manipulation dans le sang. Un vrai serpent. Méfie-toi d'elle. - Il fait claquer un baiser sur sa joue et disparaît dans le couloir. Un serpent danse dans son imaginaire. Un serpent mortifère.
Son nom lui revient en lettres de feu dans son esprit. Aslaug. Jamais on ne lui a décrite, jamais montré. Mais Satine ressent le serpent dans le vrombissement de sa voix. Aslaug. Et ce nom, toute sa dureté, sa grâce et son accent, qui tranchent avec le visage angélique qui lui fait face, ce visage déchu de messager diabolique. Elle s'installe à ses côtés, s'excusant de la déranger, Satine l'écoute, hébétée. Son imagination ne se lasse pas. Les mèches rebelles qui s'enfuient de son chignon au moindre coup de vent deviennent des serpents qui voguent, morts-vivants. Les propos de Barahir ont ranimé en elle un imaginaire chimérique et légendaire. En un instant, cette femme est devenue un mythe. Et le mythe s'est installé à côté d'elle. La perle de satin se perd dans des draps sataniques. - J'ai eu vent de votre existence, en effet. L'on vous présente comme ténébreuse, cela ne vous rend pas hommage. Son regard se perd à l'horizon. Elle a l'impression qu'en regardant trop ses yeux, elle risquerait d'y tomber. Alors, elle l'évite, fuit le contact, se raccrochant au firmament, au mouvement du vent qui ploie les roseaux du bord de lac. La superstition lui ronge l'esprit, et cette peur sourde lui hérisse les poils. Du pouvoir des rumeurs. Plus fortes que la magie elle-même. - Il est vrai que rares sont ceux qui connaissent le secret de cette crique, même parmi les habitants de notre contrée. La suspicion s'infiltre dans son regard. - On vous en a murmuré l'existence à l'oreille ? Et le regard satin se plonge dans le sien. Et la peur se dissimule habilement sous un franc sourire étincelant. Et la magie fait vibrer la scène un instant.
Elle semble surprise par ta présence. Tu perçois son malaise lorsque tes orbes croisent les siennes. C’est ce que tu dégages. Le résultat des rumeurs qui te précèdent. Les gens sont attirés comme des abeilles autour d’un pot de miel ; tu touches à un monde qui leur est inconnu. Qui leur fait peur. Alors ils sont partagés entre la curiosité et l’appréhension d’entendre des vérités qui pourraient leur déplaire. Tel des funambules ils bourdonnent autour de toi, tantôt trop près, tantôt trop loin, ne sachant quelle attitude avoir à tes côtés ni comment aborder le fond de leurs pensées. Mais ils sont pareils, toujours pareils. Si facile à déchiffrer, de vrais livres ouverts. Bien évidemment certains sont plus complexes que d’autres, mais en général ces personnes là te sont intouchables. Non concernées par tout cet occulte auquel ils ne portent aucune crédibilité.
Tu t’approches. T’imposes à ses côtés. Tu sens son regard qui irradie sur tes chairs, qui te dévisage. Mais tu ne bronches pas, et continues de regarder l’étendue salée devant toi. Un sourire amusé qui étire tes lèvres face à sa réplique, tandis que tes orbes s’accrochent dans les siennes, plus azurs et baignés de lumière. « Les gens ont peur des choses dont ils ne connaissent rien et qui leur échappent, que tu soulignes avec une pointe d’amusement. Trop terre-à-terre pour appréhender les arts invisibles et pour capter les signes. Du coup ils préfèrent tout rejeter en bloc et crier à l’hérésie. Je ne leur en veux pas d’ainsi chercher à me discréditer, c’est leur manière à eux de se protéger. Mais fermer les yeux et nier leurs existences ne les feront pas disparaitre… » Les arts occultes comme la divination ou le spiritisme sont des activités qui sont redoutées autant qu’appréciées. Si la plupart des nobles soufflent des propos diffamatoires à ton sujet, ils sont cependant les premiers, quand les autres ont le dos tourné, à te consulter, chose qui te fait doucement rire. Ils se disent réalistes, à seulement croire ce qu’ils peuvent voir, et pourtant ils restent attirés par le mysticisme et le soi-disant impossible.
La conversation qui dérive sur l’existence de la crique. Si elle est impressionnée par ta présence, elle n’en montre cependant plus rien et fait fit de tous les aprioris dont elle a surement entendu parler. « Ça ne provient pas des esprits, si c’est ce que vous redoutez, que tu minaudes, ponctuant le tout d’un sourire toujours aussi amusé, J’ai eu bien des séances ces derniers jours, et durant l’une d’elle on m’a suggérée cet endroit pour me ressourcer. Une pause alors que tes mirettes alternent entre elle et l’océan, Mais assez parlé de moi, j’ai l’impression de monopoliser la conversation. Vous connaissez cet endroit depuis longtemps ? » Car après tout tu n’es pas venue ici pour simplement profiter du paysage. Même si tu le trouves assez agréable, ce n’est pas le genre d’endroit où tu te sens réellement bien. Trop de lumière, trop de chaleur. C’est dans les ombres nocturnes que tu te complais le mieux, donc… Disons que ton intérêt pour ce lieu n’est pas la vue, mais plutôt l’âme qui actuellement y siège. « Ça doit faire du bien de s’évader du château quand on y vit en permanence… que tu lances dans un premier temps, avant d’ajouter, Autant j’aime le faste des cours, autant je les trouve à la longue très oppressantes. J’aime les qualifier de fosses aux lions. Tous ces mensonges et ces faux-semblants… Il y a de quoi développer des envies de liberté. » Un haussement d’épaules qui ponctue la fin de ta phrase, tandis que tu gardes ton regard rivé vers les vagues.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Elle n'a jamais été particulièrement tournée vers l'ailleurs. Satine, elle a les pieds sur terre. Son père disait qu'elle avait toujours privilégié la chaleur du réel. Le vrai, le tangible, celui qu'elle peut tenir et serrer entre ses doigts affairés. Fille de l'authentique. L'occulte, supercherie. La magie, ruse audacieuse. La femme qui se tient face à elle, impétueuse. Impérieuse. Mais juste une habile menteuse. Pourtant, réside en elle, au plus profond de ses instincts, une lueur d'exotisme. La superstition l'empêche de blasphémer, de s'en prendre aux sorciers, de croiser un chat noir. Elle longe le mur dans les couloirs. Et, face à cette ténébreuse, elle baisse les yeux comme coupable de soi, elle rougit légèrement, doigts tremblants. Incontrôlable. Cette peur au fond d'elle-même, et toujours cet inavoué espoir, maigre et futile. Et si jamais ? Et si jamais, vraiment, ça existait ? - Face à l'inexistant, le mieux encore est d'ignorer. N'est-il pas vrai que ceux qui luttent croient ? La foi est une drôle de chimère, satirique. Et l'incroyant ne réagit pas. Satine ne juge pas comme authentique le monde magique et utopique. Pourtant, cette superstition qui fait haleter son souffle lorsqu'elle est en présence de l'inconnu nie son incroyance. Quelque part, en elle, dans les tréfonds de son âme, là où la raison n'a pas sa place, réside quelque chose. L'on ne saurait nommer quoi. Une porte, une frontière, une entrée. Le sentiment de cet ailleurs, qu'elle ne demande qu'à découvrir.
Quelqu'un l'a guidé vers ce lieu. Un instant, Satine cherche de qui il pourrait bien s'agir, puis se reprend. Peu importe. Ce qui importe, en ce moment, c'est de montrer à cette ténébreuse inquiétante qu'elle n'est pas une petite perle que l'on peut broyer du bout du doigt. Qu'à elle aussi, des secrets, on lui en confie. Et qu'elle sait, bien des choses, confiées dans le sombre confort du gîte royal. - La reine, sans doute, vous aura mené vers cet endroit. Elle dissimule le rictus répulsif qui tord sa jolie bouche à chaque fois que la reine a le déshonneur d'en franchir les lèvres. - Elle apprécie ce lieu bien moins que moi. Mais cela nous fait encore un point commun. Sourire sarcastique à peine voilé. Satine ne peut s'en empêcher, elle ne peut gâcher une occasion de rappeler sa supériorité. - Je viens ici depuis mon arrivée dans la contrée, quelques années en arrière. C'est un lieu qui m'apaise, dans lequel je peux me laisser aller au flot de mes pensées. Il y en a peu ici. Liberté. Satine n'a jamais été une colombe en quête d'émancipation. Mais il est vrai que les exigences de la cour sont innombrables, et que les moments de paix demeurent, eux, parfaitement comptables. Aussi rares que bons. A ce mot, Satine repense à son frère. Lui, qui a quitté le cocon familial ressenti comme une prison. Lui, qui est parti en quête d'émotions, mu par son excès d'hardiesse. Il a pris deux baluchons et plus jamais elle n'a revu son doux visage. Son enfance est partie avec lui. Et cette absence, elle la traîne, encore, encore. Il a pris sa liberté, et ce faisant, l'a enfermée.
- Il est vrai qu'il y a des pratiques ici qui doivent changer de vos habitudes. Les sans nom. Elle se remémore un instant son voyage en ces contrées boueuses et sauvages, en quête de son frère perdu. Rien d'autre ne saurait l'y amener. Plus jamais rien d'autre. Elle en garde un souvenir amer, jonché d'impuretés et de sordidités. - Mais on s'y habitue, et même, l'on y prend goût. Petite ingénue qui bien vite est devenue grande assidue. Les secrets et les mensonges sont pour elle une drogue, l'opium de son entité incomplète. - Puisque vous passez de cours en cours, j'imagine bien que cela ne doit pas vous déplaire tant que ça. Et ton regard toujours sur elle. Qui se concentre, se concentre, cherche à distinguer la vérité. Au milieu des paroles maléfiques. Des mensonges éhontés.
Le Soleil qui darde ses rayons sur ta peau immaculée, te faisant frémir de mal-être. Tu sais que les minutes à ses côtés sont comptées, car avec ta carne aux couleurs de l’ivoire tu ne feras pas long feu devant les affronts incendiaires du Soleil. Et si tu ne veux pas d’ici ce soir finir rouge écrevisse, tu as intérêt à faire bien attention. Si les dames comme Satine aiment la teinte que prend leur peau au contact de ce dernier, ce n’est cependant pas ton cas. Pas que tu n’aimes pas, en vrai tu les envies terriblement, mais disons que ta peau ne réagit pas comme la leur. Donc il va te falloir être attentive et ne pas tourner autour du pot trop longtemps, au risque, plus tard, d’en subir les conséquences.
Un sourcil qui s’arque, intrigué, devant la réparti de la demoiselle. Une incroyante, donc. Il sera plus dur de la faire tomber dans tes filets. Ou en tout cas c’est l’impression que tu as, de premier abord. Mais combien aussi ont feint l’indifférence, alors qu’en réalité… ? C’est à creuser. « Ce n’est pas parce que vous ne le voyez pas qu’il n’existe pas, que tu lances donc en réplique. Certains préfèrent ignorer, en effet, tandis que d’autres, plus curieux, préfèrent chercher, persévérer. Alors oui, peut-être est-ce une impasse, une quête aux apparences sans intérêt. Mais peut-être, aussi, puisse-t-elle apporter de nouvelles connaissances. Sans s’y essayer, comment le savoir ? C’est comme ça que le monde avance : en testant de nouvelles expériences. Que cela se termine par un échec ou une réussite, cela forge le savoir. » Cela vaut pour l’ésotérisme, mais aussi pour des choses bien plus terre-à-terre. Les inventions ne tombent pas du ciel, elles sont le résultat d’hypothèses, de curiosité et d’une bonne intuition. Si tout le monde préférait se complaire dans ce qu’ils savaient déjà, alors comment pourrait avancer le monde ? Comme bon nombre croyants, tu es persuadée qu’il existe un autre chose. Que sur cette terre vous n’êtes pas seuls et qu’au-dessus de vous se trouvent des êtres supérieurs. Des Dieux, comme Kendassa. Est-ce une erreur ? Une réalité ? Comment le savoir sans chercher à le démontrer ?
Et puis il y a un sourire qui se dessine quand elle pense en prime abord à la Reine comme détentrice du secret de la crique. Forcément, il fallait que ce soit elle, pas vrai ? Car n’est-ce pas sa plus grande rivale à la cour ? Pour avoir sondé la Reine, tu as très vite compris qu’il existait une rivalité entre les deux femmes. Rivalité confirmée par les paroles de la favorite du Roi. Ah, les histoires de cœurs… « En plus d’avoir le privilège de connaitre le Roi dans son intimité ? que tu lances, dardant tes mirettes dans les siennes. J’ai cru comprendre qu’elle ne le vivait pas très bien… » Une légère grimace qui déforme ton visage. Tu es curieuse de connaitre son point de vue à ce sujet. Est-ce réciproque ? Tu ne rebondis pas sur sa dernière confidence, sur le fait que ce lieu l’apaise. Au moins sauras-tu où chercher si par hasard tu cherches à la recontacter.
T’as toujours eu un certain franc-parler. À défaut d’être complètement honnête, tu as pris l’habitude de ne jamais tourner autour du pot et d’être directe. Révéler ton impression sur les cours en est la preuve, et à défaut d’outrer ta compagne du jour, elle semble plutôt partager tes impressions. Se livrer soi-même pour que l’autre en fasse tout autant, la base. « Il est vrai, que tu susurres, un sourire apparaissant sur tes lèvres. Pour quelqu’un qui n’est pas né dans l’opulence voir toute cette abondance, toutes ces richesses… C’est déstabilisant. Presque grisant. Une pause, le temps que tu prennes une nouvelle inspiration. Il y a toujours des bons et des mauvais côtés en toute chose. Les cours sont versatiles, instables. Un jour vous baignez dans sa lumière et dans ses bonnes grâces, et au moindre faux pas, vous retombez dans l’obscurité et la disgrâce. Beaucoup ont ignoré le danger que les cours représentent et s’en sont mordus les doigts, une fois rejetés de tous. Nos présences en leurs seins sont comptées, et je compte bien en profiter le plus longtemps possible avant que mon temps ne soit terminé. » Percer tant qu’il te l’est possible. Et marquer les esprits, d’une quelconque manière que ce soit.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
La curiosité. Vice ou qualité ? Satine se le demande encore. Petite poupée ballottée au gré des vents, elle n'a jamais eu à quérir sa fortune. Jamais eu à choisir, ni même à subir. Satine, elle est née sous une bonne étoile. Et de voix en voix, elle poursuit son récital. Elle se demande parfois s'il y a autre chose que son petit confort satiné, sans jamais franchir le pas de chercher. Au fond, elle s'épanouie dans sa nouvelle vie, et gravit les échelons sans trop y penser. Il y a ce quelque chose en elle qui lui permet d'avancer sans se démener. Cette chose électrisée. Cette étoile, cette bonne fée. Et l'ailleurs rêveur disparaît derrière la réalité préférée. - La curiosité est une bonne chose, tant qu'elle ne mène pas à l'obsession du savoir éternel, perpétuel. Nombre sont les curieux à avoir sombré dans la folie. Parfois, mieux vaut l'ignorance et la satisfaction de son réel, de son quotidien. Elle se livre, la terre-à-terre, elle dévoile au mystère son incroyance rationnelle. Ne pas lui offrir trop de prise. Se protéger. Vous séparer d'un bouclier. Satine n'est pas une férue d'expérience. La certitude de l'habitude lui sied mieux que l'émeraude qu'elle porte fièrement autour du cou. Demeurer dans ce qu'on sait faire, ne pas risquer de décevoir. C'est encore le meilleur moyen de s'assurer la victoire.
Son rictus à l'évocation de la reine, comme une vieille habitude, une amie indésirée. La bouche qui se tord sur la gauche, légèrement, le visage qui se plisse, la ride qui se forme au coin du front. Satine a beau en jouer, elle connaît l'impitoyable dangerosité de la reine des thoron. Folle serait celle qui s'amuserait à titiller ses émotions. Elle revoit son regard royal et glacé se poser sur elle, et un frisson traverse son corps tout entier. Le soleil lui-même ne suffit pas à la réchauffer. Elle se remémore la table du roi, leur deux corps de femmes l'un face à l'autre, et la reine tentant de garder la face. La jalousie au creux des reins. La haine souterraine. Satine n'en mène pas large, la gamine. Mais au jeu des mondanités, c'est bien une chose qu'il ne faut pas montrer. Alors, elle feint la lueur de défi au fond des yeux, et soutient le regard de sa reine. Ça tremble dans l'arène. - Je crois savoir, en effet, qu'elle ne me porte pas dans son cœur. Satine manque de souffler la réciprocité. Elle se tait, en un éclair, jette un regard dépréciateur sur la femme installée à ses côtés. Satine imagine le bruissement de la bourse remplie d'or que la reine a donné à la ténébreuse, dans ses pensées. Elle voit nettement cette bourse acceptée en offrande de la tête de la préférée. Elle se voit déjà vendue à la reine par cette vaurienne contre quelques pièces. Prudence est mère de sûreté. Satine ne souffle plus mot. Et le silence s'installe, téméraire. Toujours protéger ses arrières.
L'étrangère a l'air mal à l'aise. Le soleil se reflète sur sa peau diaphane comme dans le bleu azuré de la mer. Sa pâleur se réverbère. Elle parle de la cour, en des mots si justes que soudain ils résonnent en elle. Satine se sent immortelle, mais il est vrai que les dangers rôdent près d'elle comme les corbeaux autour des morts. L'âge sera pour elle les cendres de sa gloire passée. Elle imagine déjà les rides se former tout autour d'elle, et envelopper le désir du roi d'une auréole de macchabée. - Il est vrai, le temps nous est compté. Murmures. Haussement d'épaules. - C'est pour ça que mieux vaut profiter de ces instants de volupté, de gloire et d'immortalité usurpée. La magie que vous prétendez maîtriser entre vos doigts agiles vous protège sans doute de bien des maux, et je ne crains guère pour votre avenir. Un regard sur elle, l'étrangère, la ténébreuse. Ce frisson qui parcoure son échine aux souvenirs des paroles de Barahir. - Il semble que vous ayez le pouvoir de faire trembler les rois. Comme toi, Satine, au fond des draps. Faire trembler les rois, aux gémissements de joie.
La curiosité. L’obsession. La folie. Des concepts aux limites assez vagues. Comment savoir que l’on a sombré ? Qu’il est trop tard pour reculer ? Et est-ce forcément une mauvaise chose que de s’adonner à ce pour quoi on est persuadés d’être né ? De suivre le destin qu’on pense qu’on nous a tout tracé ? « Tout le monde n’est pas né sous une bonne étoile et ne peut se vanter d’un avenir tout tracé, que tu lances donc, pensive. Quand la vie tente de nous briser en nous imposant bien des épreuves il peut être bon de se tourner vers la curiosité afin qu’elle nous propose un échappatoire, un exutoire à toutes les sombres pensées qui nous entourent. De savoir que quelque chose veille sur nous et que si on sait s’en rendre digne il fera en sorte que la situation s’améliore… Comment ne pas s’y adonner corps et âme ? Une pause, un silence, le temps que tu avales ta salive et que tu reprennes, J’ai décidé de croire, d’ouvrir les yeux et de chercher les signes. Et me voilà ici, à présent, à mille lieux de la vie que j’aurai dû avoir si j’étais restée aveugle. » Qu’est-ce que tu serais devenue si Kendasse ne t’avait pas illuminée de sa Lune rouge ? Tu aurais été sacrifiée, déjà. Mais au-delà de ça, c’était la misère tout autour de toi. Il n’y a que grâce à Kendassa que tu as su trouver la force de t’opposer à ce sombre destin qui devait être le tien, pour te tracer ta propre histoire. Forcer les rencontres, et gagner, petit à petit, en influence. Aujourd’hui, tu ne regrettes rien, et t’es même toujours prête à gravir les échelons, encore et encore.
La Reine aussi, dans un sens, a forcé son destin. S’enfuir de son royaume pour en épouser un autre. Risquer de tout perdre dans ce saut dans l’inconnu. Tu reconnais cette valeur, cette bravoure. Si la Reine a bien des défauts, elle n’a pas celui là. L’ambition qui la porte toujours plus loin, qui la pousse à repousser ses limites. Mais elle ne peut malheureusement pas tout contrôler, que ce soit une grossesse ou les infidélités de son époux. « En même temps c’est compréhensible, vous êtes sa plus grande rivale. De voir l’élu de son cœur dans les bras d’une autre… Je comprends que ça puisse être douloureux et que ça engendre une colère sourde. C’est dommage, cependant, qu’elle vous soit adressée, car même si vous êtes la cible prédestinée, ce n’est pas de votre ressors si vous vous retrouvez à cette place. C’est lui qui vous a choisie, et donc c’est vers lui qu’elle devrait envoyer ses foudres. Un haussement d’épaules, ton regard qui se perd vers l’horizon, loin, toujours plus loin. Mais bien évidemment elle ne peut pas et donc… C’est un cercle vicieux, le serpent qui se mord la queue… » Il ne pourra y avoir de fin heureuse, pour aucune des deux. Car le Roi ne pourra jamais se résoudre à choisir entre sa Reine et sa Favorite. C’est ainsi que sont faites les choses dans les cours. Entre obligations et choix du cœur…
Tu sens qu’à parler de destinées tu touches une corde sensible. Satine est une favorite, et non une Reine. Son passé n’a pas dû être tout tracé et baigné de facilités. Tout comme son avenir qui reste aussi incertain que le sien. Encore que toi tu as les cartes entre tes mains. Qu’elle elle ne dépend que de son Roi. Qu’il se lasse, qu’elle vieillisse, qu’elle devienne fade, et c’est tout son monde qui s’écroulera. Non, clairement, tu ne lui envies pas sa vie, préférant largement être le maître de ton propre destin. Tu ne rebondis pas face à ce qu’elle prétend quant à ta magie, après tout elle a déjà prouvé ces dernières secondes qu’elle n’y croyait pas. Tout comme sur le fait qu’elle insinue que tu resteras longtemps à ta place. Menace ? Flatterie ? Méfiante, tu préfères donc te taire, et rebondir plutôt sur ses derniers mots, un éclat de malice irradiant soudainement dans tes mirettes que tu finis par darder vers les siennes, « Pourquoi, est-ce qu’il vous a parlée de moi ? L’éternel sourire amusé qui revient, curieux, J’ai rencontré bien des personnes influentes dans votre cour, et je regrette de ne pas avoir encore eu le privilège de faire celle de votre Roi. » Et ce n’est pas faute d’avoir côtoyé son proche entourage. Ne reste que lui à ajouter pour que ton tableau de chasse soit complet. Lui et Satine, bien que pour elle l’enjeu soit moins important.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
La folie. Satine repense à son arrivée à la cour. C'est bien la folie qui, immédiatement, à franchi la barrière de ses lèvres et le confort de ses pensées. Ses femmes, maquillées à outrance, parées de bijoux à l'huile de jouvence, ce besoin de rajeunir, de refleurir, les innombrables révérences, et le sourire plaqué au corps. La jeune perle n'avait jamais vu pareille mascarade. Cela lui a semblé un théâtre, auquel il aurait manqué les trois coup pour annoncer le top départ. Et, peu à peu, elle s'était habituée à ce traditionnel. Fictionnel. Elle aussi s'était déguisée, maquillée, parée de bijoux, et pourtant, elle n'avait pas séduit le roi grâce à ça. Et c'était parti pour le bal des hypocrites, elle avait peu à peu appris à figer ce sourire sur son visage, elle était devenue hypnotique. La favorite. L'enviée, la désirée. Nul besoin de magie quand le monde paraît déjà irréel. Plongé dans une folie rituelle. Satine avait découvert la griserie des normes, des ambitions et des mystères. Elle avait appris à tirer son épingle du jeu, à se fondre dans l'atmosphère. Et, plus que quiconque, elle connaissait les méandres et les soubassements de cet univers. Elle avait appris à les aimer, doucement, tendrement, à son image ; elle s'y était conformée. Avait creusé sa place dans ce moule paramétré, quelque peu éthéré. Et la petite perle est devenu grand joyau. Elle fonce dans ce monde au grand galop.
- Ne croyez-vous pas que ce monde est déjà assez curieux, pour y rajouter des étrangetés ? La magie n'est pas nécessaire, lorsque le monde sombre déjà dans l'imaginaire. - Mais je comprends ce besoin d'avoir quelque chose à quoi se raccrocher. Un besoin de s'en sortir, de rêver. Quitte à mentir, à soi et aux autres, à tricher. Satine ne peut s'empêcher d'en rajouter. Elle ne croit pas son acolyte, au fond d'elle, est persuadée qu'il n'est là que mensonges et billevesées. - Personne ne peut juger, on tente tous de s'en sortir à sa manière. Un soupir, regard plongé dans l'horizon. Satine ne voit pas l'avenir, là-bas, au loin. Elle ne voit que son présent, amour et trahison. Elle a bien assez à penser pour en plus se faufiler dans les méandres des maléfices.
Quoi que la reine lui en donnera des envies. Cette vieille sorcière au regard sombre, sa brusque jalousie. Non pas qu'elle vive mal sa liaison avec son mari, ce n'est pas la véritable raison de son emportement. Les maîtresses, elle s'en accommode, cela ne lui importe que peu. Non, non, c'est Satine elle-même qui pose problème. C'est sa lumière quand elle franchit le pas d'une pièce, cette atmosphère qu'elle embellit de sa présence, ce sourire faussement ingénu qu'elle affiche sur son visage invaincu. C'est que Barahir la traîne jusqu'à sa table, la dévore des yeux devant les autres, la met à une place où une vulgaire catin n'a pas lieu d'être. Elle voudrait la faire disparaître. Satine n'est pas tranquille que cette femme s'immisce ainsi dans leur lien. Néanmoins, elle répond, doucement, discrètement, sans trop en dire, consciente du jeu dangereux auquel elle se livre - Ce n'est pas son amour pour Barahir qui enflamme la haine qu'elle a pour moi. Si cette relation était demeurée discrète, la reine n'en aurait rien eu à faire. Néanmoins, le roi m'affiche à ses côtés, me montre, me parade. C'est cela qu'elle ne supporte pas, l'humiliation à chaque repas. Satine hausse doucement les épaules. Cela ne l'affecte pas. Certes, elle évoque souvent avec lui la gène de ces moments, mais elle a fini par s'en accommoder. Mieux encore, par y trouver quelques divertissements.
Barahir ne croit pas en la magie. Pire encore, il hurle sans cesse au charlatanisme, à l'ésotérisme. Aslaug la ténébreuse ne doit pas être sans le savoir. Peut-être cherche-t-elle en Satine une voix, pour parler sereinement et convaincre le roi. A mesure que cette idée naît et grandit dans l'esprit de la jeune favorite, elle se renferme. Elle n'a jamais trop aimé être utilisé à ce genre de fin. - Vous devez connaître la haine qu'il voue aux magiciens. Je ne vous souhaite pas cet honneur, ou du moins, j'espère pour vous que votre langue est si acérée que vous le prétendez. Bon courage pour convaincre le roi. Il vous faudra user de tous vos stratagèmes magiques pour vous faire une place de choix auprès de lui.
Forcément, il faut qu’elle pose cette question. Qu’elle s’enlise, par la suite, dans cette théorie qui lui est propre. Tu l’observes sans vaciller, bien que tes mirettes s’éclairent de mille feux ardents. Elle insinue que tu mentes. Que tu triches. Ne peut pas aller jusqu’à concevoir que tu puisses avoir raison et qu’à travers tes potentiels pouvoirs cela démontre que des forces supérieures sont bel et bien à l’œuvre au-dessus de vos têtes. Car qu’est-ce que cela signifierait ? Que vous n’êtes que des pantins entre leurs doigts ? Que c’est eux qui décident de tout ? Qu’à votre naissance c’est toute votre destinée qui est déjà toute tracée ? Un sourire pensif qui étire tes lippes, finalement. Elle n’est pas différente de tous les incroyants, et si tu as réussi à en faire changer d’avis certains, pourquoi pas elle ? « C’est pourtant ainsi que le monde est fait. Sans ses étrangetés il n’en serait qu’incomplet. Mais c’est une histoire de point de vue et vraisemblablement vous resterez campées sur vos positions. Voilà une vision bien sombre de l’Humain que vous dépeignez là. Personnellement j’aurai plus tendance à dire que pour survivre il faut aimer. Ouvrir son cœur et son regard à autrui, qu’il soit réellement présent ou non. L’Amour que je porte aux Dieux m’a permis de m’accepter telle que je suis et de m’épanouir entièrement. Sans mensonge, sans tricherie et sans faux-semblant, quoi que les autres en pensent. Une pause, tandis que tu prépares tes mots, Je comprends, vu votre incroyance, que mes propos puissent paraître risibles. Nombreux sont ceux à croire que tout ceci n’est qu’une illusion, qu’un rôle que je joue. Je sais que vous en faites partie, mais je ne vous en veux pas, après tout c’est commun de douter. Un léger sourire, preuve que tes paroles ne sont pas reproches mais seulement constatations. Permettez-moi de vous inviter à une de mes séances. Si cela vous intéresse, je pourrai peut-être vous faire découvrir un peu de mon monde, et qui sait peut-être vous permettre d’entrevoir ces étrangetés pour ne plus qu’elles vous effraient. » La perche est tendue et te voilà suspendue à ses lèvres en attente de sa réponse.
Bien évidemment que la Reine n’éprouve pas un amour sincère envers son Roi. Cela serait naïf de le penser. Mais tu ne te voyais pas évoquer des émois purement stratégiques, parce que même si ils sont nombreux, ils ne sont pas tout. La Reine éprouve une réellement affection pour lui, quand bien même avec le temps et avec les responsabilités ce lien soit devenu des plus particuliers. « J’imagine qu’elle redoute que vous preniez sa place. Que vous la remplaciez et qu’ainsi elle perde sa proximité avec le Roi. Car sans lui que deviendrait-elle, si ce n’est une coquille vide ? Tes lèvres qui se pincent. Il est évident de tous que c’est elle qui tire les ficelles dans l’ombre. Alors si Satine lui retirait le peu de pouvoir qu’elle détient, que resterait-il d’elle ? Comment réagirait-elle, à votre avis, si elle apprenait que vous êtes enceinte ? » Le sourcil qui se hausse, suivi d’un regard qui sait. La Reine ne peut enfanter, et c’est un problème qui la ronge. De savoir que Satine pourrait là aussi la surpasser… Pas sûre qu’elle ne s’en relève, et qu’elle ne prenne pas les choses en main pour mettre un terme à tout cela… Mais ça, Satine doit bien s’en douter, n’est-ce pas ?
Et oui, en effet, le Roi n’est pas connu pour son ouverture d’esprit, bien au contraire, d’ailleurs. Tu as très vite compris à l’observer t’épier que tu n’étais clairement pas la bienvenue dans sa cour. Mais il n’a pas pu l’en empêcher, alors il se contente de te foudroyer de loin, en priant pour que tu commettes une erreur et qu’ainsi il puisse trouver un prétexte pour te mettre à la porte. « J’aime les défis, que voulez-vous, que tu te targues. » Il ne te fait pas peur, quoi qu’il en pense. Mais tu n’es pas imprudente, ni trop confiante, et tu sais qu’avec lui, quoi qu’il arrive, tu te dois d’avancer prudemment. Surtout avec ce qu’il se prépare dans l’ombre.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
L'invitation. Satine relève les yeux vers elle, essayant de discerner en son visage un accent de moquerie, un poil d'ironie. Rien. Le sérieux se lit en son regard. Elle y croit, comme sans doute en son pouvoir. Satine est si étonnée qu'elle ne répond rien sur le moment. Invitation ? A une de ses séances d'ésotérisme ? L'envie de décliner lui vient immédiatement. Non, merci, je me passerais de vos boniments. Et puis, elle réfléchit. Après tout, pourquoi pas. Pourquoi pas aller voir. Que risquerait-elle en s'y montrant ? Au pire, nulle déception ne l'attendra, puisqu'elle n'y croit déjà pas. L'ennui est parfois tel que cela lui offrira une distraction. Alors, à son plus gros étonnement, elle formule l'acceptation. - Après tout, pourquoi pas. Cela prouve au moins que vous n'avez pas peur de vous humilier. Petite provocation, au passage. Continuer à lui montrer son scepticisme, prier pour le ratage. - Là où je vous rejoins, toutefois, c'est en l'importance de l'amour dans nos vies. J'ai simplement choisi de le vouer au réel, et non à des divinités supérieures. J'aime les autres, et j'aime la matière. Je n'ai pas d'émoi pour les chimères. Ah, l'amour. A ce simple mot, c'est le visage de Leandry qui lui vient à l'esprit. Sa chevelure mordorée sur laquelle le soleil se reflète, son regard dans lequel elle aime tant se plonger, tout en lui lui évoque ce doux mot, de sentiment. Mais il lui arrive de plus en plus souvent de se battre contre ces terribles pressentiments. Sortis de l'ombre. Du néant. Et l'avenir qui rougeoie, qui flamboie. Elle le voit s'épaissir, s'assombrir.
Ce mot te transperce l'esprit. Enceinte. Satine lève les yeux vers elle, l'inconnue, la trouble-fête, la ténébreuse. Celle qui sait, la devin, qui dévoile et tire les ficelles. Elle a la certitude marquée sur le visage comme éternelle et certaine. Non, ça ne se peut. La petite perle transpire soudainement, elle a les joues qui s'enflamment, le regard qui se fane. Non, ça ne se peut. Elle relève le regard, à nouveau, cherche à voir en celui d'Aslaug une blague de mauvais goût, une flammèche d'humour. Elle a envie de faire peur, voilà tout. Non, ça ne se peut. Mais rien. Rien que cette évidence, dévoilée avec fermeté, cette croyance, non plus en la magie, mais en la vie. Une vie qui germe, selon elle, en son sein. Qui grandit, quelque part, en elle. L'horizon lui paraît désormais si lointain. Elle saisit du sable entre ses doigts, contact rassurant, contact terrestre, comme par besoin de retrouver le réel. Cette magicienne l'a envoûtée, elle lui ment éhontément, mais fait en sorte qu'elle la croit. Ce ne peut être que cela. Elle laisse le sable s'écouler entre ses doigts. Le concret l'a ranime, soudainement. Les vagues ondoient face à elles, comme mues par les émois qui traversent Satine. - Qu'est-ce qui vous fait dire cela ? Elle tente de cacher la terreur qui fait vaciller sa voix. Sans succès. Elle n'a jamais su mentir correctement. - Je ne le suis pas. Mais si je l'étais, sans doute réagirait-elle très mal, en effet. Je sais que cela attriste le roi, profondément. Ceci étant, je doute qu'il soit prêt à accepter un bâtard comme héritier. Son envie de paternité à ses limites. Elle tente de lui répondre, comme si tout cela n'était qu'une hypothèse. Un jeu, un terrible jeu cruel dans lequel Aslaug s'amuse à jouer, à la torturer. Ce ne peut être que cela. Une supposition destinée à en apprendre plus sur ce qui lie les souverains. Un stratagème dont la sorcière use pour délier sa langue. Voilà tout.
- Les défis sont ce qui nous poussent, ma très chère. Je comprends cela, mieux que bien des choses que vous avez évoqué jusqu'alors. Mais le défi qui l'attend, elle n'y est pas prête. Et ça, elle ne le comprend pas. Non. L'horizon, comme une provocation.
Tu pressens qu’elle va refuser. Car après tout, si elle se dit si incroyante que ça, pourquoi en ferait-elle autrement ? Tu la vois qui hésite, l’observe en silence, sans trop te prononcer pour le moment. Finalement, tu ne caches pas ta surprise quand elle accepte. Quand elle cède. Elle n’est donc pas si butée que ça. Pas si fermée d’esprit. Un sourire qui étire tes lippes en conclusion à tout cela. Elle parle d’humiliation, l’espère surement, d’ailleurs. Mais ça ne t’est jamais arrivée, et ça n’arrivera surement pas avec elle. Pas après toute votre petite conversation, et tes tentatives pour lui faire comprendre qu’un ailleurs existe. Être allée si loin pour au final se louper… Non, c’est hors de question. « Nous verrons bien par la suite si vous ne changez pas d’avis, que tu susurres, ton sourire devenant des plus énigmatiques. » Parce qu’à présent tu sais que tu vas envoyer toutes tes petites araignées dans son sillage. Pour qu’elles écoutent, qu’elles se renseignent. Cette session ne sera pas une humiliation, oh non non non. Hors de question. « Je vous enverrai mon invitation le moment venu. » Quand tu seras prête. Et quand elle aussi, elle aura accepté la suite.
Tu te délectes de sa surprise. De son incompréhension qui se heurte à un certain déni. Elle ne veut pas être enceinte. En a même une peur sourde. C’est le constat que tu te fais face à sa première réaction. Ne pas y croire, tout rejeter en bloc. Et puis tu vois le doute qui s’instaure, qui se loge dans une partie de son être. Elle parait hésitante, à présent. Prête à accepter ce peut-être ; ce petit-être qui s’est installé en son sein. Mais elle garde un éclat de terreur dans son regard, et ça t’intrigue. Pourquoi aurait-elle peur ? Comme elle le dit, la Reine ne serait pas un obstacle. Enfin elle le pourrait, mais de ce qu’elle en dit, ce n’est pas elle qu’elle redoute. Alors qui ? Il faudra que tu creuses cette piste. Que tu grattes cette surface qui promet monts et merveilles. T’as toujours eu le flair pour trouver des secrets croustillants, et tu sens qu’ici, il y a un os. « Vous savez très bien ce qui me fait dire ça, que tu insinues, prédatrice. » L’ailleurs, qui te l’a murmuré. La réalité, pourtant, est bien plus simple : une poitrine sensible, qui la fait frémir dès qu’on la frôle ; une montée de son appétit qui l’oblige à aller régulièrement dans les cuisines chiper quelques provisions supplémentaires ; sûrement, aussi, un retard dans son cycle, qu’elle n’a peut-être pas encore remarqué, ou alors qu’elle se force à ignorer de crainte de reconnaitre le problème. « Il a ses limites, certes, mais entre ça ou rien, que choisirait-il ? Vous gagnez de plus en plus d’influence dans son cœur, alors est-ce qu’un héritier ne pourrait pas mettre la Reine dans l’ombre une bonne fois pour toute ? » Le sourcil qui reste arqué, marquant l’entendu. Une favorite qui devient Reine… Est-ce seulement ce qu’elle souhaite ? C’est un défi qui vous attend, à l’une comme à l’autre, sur ça, en effet, vous êtes bien d’accord.
Sur ces dernières paroles, tu décides de te lever, époussetant ta robe des quelques grains de sable qui auraient pu s’y loger. « Je crains que la chaleur n’ait raison de moi, il faut que je retrouve les ombres et la fraicheur du château. Un sourire tandis que tu sens ta peau irradier à cause des rayons du Soleil. Portez-vous bien en attendant notre prochaine rencontre. » Quand elle saura vraiment ce qu’il se passe en son sein. Quand elle aura fini de l’accepter et qu’elle sera prête à t’écouter. En attendant, tu préfères la laisser seule face à sa sidération. À ses et si. Un léger salut avec ta tête, et te voilà qui fais volte-face pour regagner la fraicheur des arbres. Un sourire carnassier qui étire tes lippes tandis que tu te sens victorieuse. Triomphante. Ça n’aura pas été de tous repos, mais tu pressens que tu es sur la bonne voie de la réussite.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Et elle lui met la puce à l'oreille, la ténébreuse. Elle insinue en elle ce doute, triste venin, cette hésitation face à son cruel destin. L'écheveau du temps qui lentement se dévide, les secondes, les jours, qui font vivre en elle l'importun. Chaque minute lui est comptée, maintenant. Chaque minute voit son corps s'alourdir, s'affermir, et le petit être grandir. Terrible fatalité. Et le statut de reine qui tend les bras, l'espoir peut-être, l'espoir de pouvoir ambitionner l'avenir par ce fardeau qu'elle porte en elle. Vraiment, s'interroge-t-elle ? La petite perle deviendra grande, par la force des choses, par le vent du destin. Elle se voit déjà, au bras du roi, porter cet héritier comme un trophée. Et Leandry dans tout ça ? Elle l'imagine, père, papa, porter haut dans le ciel sa tendre progéniture. Elle ne voit même pas Aslaug s'enfuir, ne l'entend pas évoquer la chaleur incommodante, tant elle s'est perdue dans le flux de ses pensées, de ses souvenirs. Leandry, Barahir. Nul ne sait le père qu'est celui de l'enfant, mais pourtant, deux destinées différentes l'attendent. Héritier ou bâtard ? Fruit de l'amour ou du hasard ?
Elle plonge son regard dans l'horizon. Elle n'y voit qu'une brume, et l'oraison funèbre qui les attend tous deux.