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au tumulte des cœurs agités + Leann



 
Ouvre la porte.
« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »

Pierre Bottero dans La Huitième Porte.
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 au tumulte des cœurs agités + Leann

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Amras Gwelnaur

Amras Gwelnaur

LA PROPHETIE : au tumulte des cœurs agités + Leann 1SBx
LES PARCHEMINS : 16
L'AME : murmuresdesbois
LE REGARD : Michael Fassbender
LE TEMPS : Trente cinq ans ; la jeunesse se fane sous l'irradiant soleil de l'expérience qui érode la fouge des premières années
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : diamant opalin sous une lune d'automne, envoûtante sirène au souffle lénitif, Leann a capturé le coeur d'Amras ; le roi se consume d'amour
LE DESTIN : souverain autoritaire et conquérant de Gwelnaur, fier descendant de Phineas le libérateur
LES ROSES : 3392
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au tumulte des cœurs agités + Leann EmptyDim 3 Mai - 14:11


even the shadow should pass
Assourdissant, le tonitruant claquement de porte résonna dans les couloirs désertés de l'aile nord de la forteresse royale. Les pierres humaines retenaient leur souffle, silencieuses, sous la lumière vacillante des torches accrochées aux parois. Le roi était en colère et le château tremblait. Tous redoutaient le courroux de leur souverain. Dans ces moments de cuisante frénésie, un mot, un geste, un regard suffisaient à déclencher les foudres du guerrier contrarié. Et ses éclairs, éclatants, effrayaient plus que l'orage vengeur qui, au dehors, fendaient les ténèbres de la nuit tombante. La tempête était prévisible, passagère ; la colère d'un Gwelnaur, en revanche, s'avérait tenace et indomptable.

Tapi dans l'ombre de sa salle d'armes, Amras rageait. Déformé par un rictus hargneux, son visage fermé ne laissait guère place aux doutes. Il était furieux. Menaçant, un volcan grondait dans sa poitrine et ne demandait qu'à déverser ses flammes. Raisonnablement, Amras tentait d'en contenir l'éruption. D'expérience, le souverain n'ignorait rien des dangers d'un pareil emportement. S'il ne résistait pas à l'hardiesse de sa fougue, il risquait de brûler son château, ses sujets, en se délectant du meurtrier spectacle. La prudence d'un roi chevronné lui intimait d'opter pour plus de retenue.
Dans ces premières année, Amras aurait probablement châtié son mutin conseiller, à titre d'exemple, pour s'assurer la docilité des autres imbéciles en costumes nobiliaires. En règle générale, le marquage au fer rouge imprimait les esprits. Mais les subtilités de la partie d'échec qui se jouait au-delà des frontières de Gwelnaur impliquait une plus grande finesse dans la manière de dompter ses serviteurs. Risquer, par excès de zèle ou de confiance, d'encourage un conseiller mécontent à rejoindre les rangs d'une famille ennemie était une terrible éventualité que Amras ne pouvait se permettre d'envisager.
D'aucuns prétendaient que le roi se ramollissait ; les plus fervents regrettaient l'époque où des dalles de la forteresse exhalait l'âpre odeur du sang fraîchement versé. L'habile souverain surveillait ses rumeurs protestataires d'une oreille attentive, il savait que pour l'instant, il inspirait toujours la crainte auprès de ses sujets. Le temps avait appris à Amras qu'épargner un contestataire était le meilleur moyen d'asseoir définitivement son empire sur son esprit.

Allumant les imposants flambeaux disposés aux quatre coins de la vste salle, Amras songea à sa reine. Il ne pouvait se résoudre à retrouver Leann dans un pareil état, alors que bouillait encore son sang dans ses vaisseaux dilatés par son ouragan intérieur. Dans ces instants de férocité, Amras se montrait d'une violence inouïe et s'acharnait cruellement sur les chairs, mêe les plus désirables d'entre elles.
D'ordinaire, il cuvait de l'ivresse de sa colère dans les bras d'une amante qui recevait, impuissante comme une enclume, les puissants coups de marteaux du fiévreux forgeron que devenait alors Amras.
Ce soir-là, pourtant, l'héritier de Fwelnaur embrassait la solitude d'un soldat resté en arrière. En tête à tête avec ses armes, ses machines à tuer, semblable à un virogne face à de rondelets tonneaux d'hydromel.

Dans la salle des armes régnait un silence mortel. Le pas solide, le souverain balada son regard sur les riches pièces qui composaient sa riche collection. Plus d'une centaine d'armes - attaque et défense - forgées dans le royaume, trônaient contre les épaix murs recouverts de tenture.
Amras jeta son dévolu sur une vigoureuse hache sculptée des armoiries de sa famille. La Fracassante. S'en saisissant, un frisson d'excitation le parcourut, calmant momentanément sa folie destructrice. Ses muscles se contractèrent et il ferma les yeux. Assurant sa poigne, il commença alors à frapper contre un support de bois fendu et usé, les paupières toujours closes. Animal, il grognait et accélérait ses frappes quant il attendit un craquement. Alerte, il se stoppa. Qui osait ainsi l'interrompre ? Qui parmi ses gens ne craignait point de se faire courroucer par son roi ?  
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Leann Gwelnaur

Leann Gwelnaur
LA REINE BLANCHE
« même après mille morts »

LA PROPHETIE : au tumulte des cœurs agités + Leann Gwelna10

i. ariana ; ii. geory (terminé) ; iii. azran ; iv. Médée ; v. Amras ; vi. Nemesis & Johr ; vii. Irèn & Emma
L'ENVOL : Reine blanche en terre sanglante, à l'image de l'étendard qu'elle emporte avec grâce.
LES PARCHEMINS : 519
L'AME : C.
LE REGARD : Diane Kruger
LE TEMPS : Trente-et-un hivers.
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : Mariée, amoureuse, inviolable, incorruptible.
LE DESTIN : Reine d'un peuple, épouse avant tout, mère jusqu'au fond des tripes d'une marmaille entachée par la mort.
LES ROSES : 3863
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au tumulte des cœurs agités + Leann EmptyDim 3 Mai - 19:13


cause nothing lasts forever
La légende voulait que le terrible Amras et sa reine se fussent aimés dès le premier regard qu'ils avaient échangé.

Ce que contaient les livres, chantaient les bardes, murmuraient les ménagères, c'était l'histoire de deux être liés par un destin plus grand que leurs deux âmes. Habile en diplomatie, consciente que les légendes formaient règnes et héritages bien plus que la triste et banale croisade humaine, Leann n'avait jamais démenti cette version enjolivée de sa vie. Elle l'encourageait même, en un pieux mensonge, faible contribution qu'était la sienne à l'aura imperméable et déifiée de son âme soeur. La vérité lui appartenait, intimité au secret inviolé que la Blanche chérissait pour ne jamais oublier les fondements de sa vie. Elle laissait écrire les contes, chanter les barbes, murmurer les ménagères... et se gardait bien de dire qu'aimer Amras avait été avant-tout un apprentissage de longue haleine, sans concession... à la dure.

Leann avait été fascinée, comme tant d'autres par cet être, qui avait alors eu la grâce de poser les yeux sur elle, seulement elle. Elle l'avait épousé par la seule volonté du Roi à la faire sienne ; quand des dizaines de femmes et de filles ne déméritaient d'aucune idolâtrie à son égard. L'Homme était dieu parmi les hommes, la plus pure définition qu'elle connaissait de la perfection. Capable de force au combat autant que de tendresse en amour, aucun défaut n'entachait la divine créature taillée dans la côte de Legnar lui-même. La Blanche avait nagé des semaines durant das ce brouillard étoilé de certitudes, confondu l'ardeur de son désir à son égard avec l'amour le plus pur.

Un jour, terrible jour, que la fougue de sa jeunesse l'avait envolée hors de sa tour pour suivre son entraînement interdit à ses jolis yeux, elle avait vu. Toute la violence dont il était capable, cette lueur monstrueuse et sanguinaire au fond de son regard, la terreur et la colère de Legnar embrasées dans la brutalité dont il faisait preuve. Ce jour-là, Amras l'avait terrifiée plus que jamais un homme ne l'aurait fait, avant ni après. Ni son père ni son frère, ni le plus terrible des terribles guerriers du Royaume. Elle avait réalisé, la gamine, le monstre de violence qu'elle accueillait tous les soirs dans sa couche et la fragilité dont elle était entièrement enduite. Amras, cet Amras qui faisait preuve de tant de tendresse à son égard... Amras allait la tuer. Cette pensée terrible l'avait envahie toute entière, ce jour-là ; laissée comme assommée d'hébétude et de craintes, de longues heures après ça.

Amras était rentré dans leur chambre, ce soir-là, épuisé par le combat. La violence foudroyante avait laissé place à des épaules frémissantes ; la lueur sanguinaire, à cette infinie lassitude qu'il laissait déjà deviner, les soirs les plus noirs. L'appel d'un homme au bord d'une brèche, qui cherchait les raisons de ne pas s'y laisser choir.
Amras n'était pas un dieu - même si Leann ne le lui dirait, par Legnar, jamais de cette façon-là - elle l'avait compris en ce jour qui avait tourmenté toutes ses naïves certitudes. Il n'était ni parfait ni même vraiment bon, il n'avait que des défauts... et ne lui avait montré pourtant, depuis leur mariage, que des qualités. Tout ce qu'Amras avait de bien en lui, il l'offrait à Leann ; et le seul devoir de Leann, était de chérir cette part d'Amras : cette étincelle dont il lui avait laissé la garde sans la moindre retenue.

Elle avait compris le sens de l'amour, ce soir-là. Entrevu les chemins escarpés qui les attendaient et juré de ne jamais rien faire que les franchir avec lui. Mourir de ses mains ne lui avait plus jamais semblé un sort si dramatique - pourvu qu'avant ça elle cultivât toutes les bonnes raisons qu'ils avaient de vivre.

Amras ressemblait ce soir-là plus que jamais, à l'homme dont elle était tombée amoureuse des semaines après avoir épousé un dieu. Alerte, les serviteurs étaient pour la reine des trésors d'informations aux humeurs de son mari. Les regarder raser les murs dans la crainte d'une épée un peu trop vindicative était de mauvaise augure. Et contrairement aux conseillers, ils étaient tenus de lui répondre quand elle leur posait une question, faute de se voir accusés de trahison. La manoeuvre n'était pas très jolie mais après des années à composer en ce Royaume comme un funambule marchait sur la lave, la reine avait ses astuces.

Son amour était donc là, tel qu'ils le lui avaient indiqué à petite voix. Elle tairait le nom du coupable sous la menace par sens de l'honneur, en échange du risque entrepris en l'encourageant à déranger un Roi. Le fracas invraisemblable qui s'élevait de la salle d'armes aurait déjà fait trembler le plus aguerri des soldats. Et le regard qu'Amras lui décocha avant de comprendre les traits de son visage avait tout d'une abstraite figure de cauchemar, un je-ne-sais-quoi à vous glacer l'âme et les os jusque bien plus tard, dans la tiédeur des draps.

« Ne vous arrêtez pas pour moi, je vous en prie. »
Frémissant un peu, Leann franchit pourtant le pas de la porte et la laissa se fermer derrière elle, les yeux sûrs, autant qu'ils étaient tendres. A bonne distance, malgré tout, de la terrible masse pour ne pas freiner ces horreurs nécessaires, elle épousait les contour de son amour, exempte de tout le dégoût qui avait secoué une version plus naïve et idiote d'elle-même, jadis.

Il la fuyait, dans ces cas-là, depuis toujours mais aujourd'hui encore plus. Leann en mesurait les raisons, et sa reconnaissance ne faiblissait pas pour cette abnégation dont il faisait preuve à son égard depuis le premier jour. Mais les protections d'hier étaient les pièges de demain. A lui interdire les noirceurs de son être, à ne réserver ses foudres qu'à des amantes de plus en plus durables, il lui retirait malgré lui les clés de son âme. Leann souffrait de solitude, s'interdisait de croire qu'il la punissait pour la mort de ses fils mais les heures loin de lui ne faisaient que creuser les tourments apeurés de son coeur. Elle ne désirait ni freiner ses tempêtes déferlantes ni le mettre au pied du mur, voulait seulement encore croire qu'elle lui était un peu utile. Les craintes se faisaient parfois, elles aussi, couteaux ardents à son âme pure : les peurs devenaient des envies de meurtres à ces filles de rien qui lui volaient sa compagnie.

Défaillante impardonnable dans son rôle procréateur, la reine ne trouvait plus de sens à sa vie si on la privait en plus de celui d'épouse. D'amie.
« Mon Amour... »
Le sonnet d'un murmure avait des airs de supplique indésirables. Perdre le pouvoir guérisseur sur son âme lui paraissait peut-être encore pire que de perdre ses bras.
« Quoi qu'il vous arrive, laissez-moi apaiser ces affres. »

 
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Amras Gwelnaur

Amras Gwelnaur

LA PROPHETIE : au tumulte des cœurs agités + Leann 1SBx
LES PARCHEMINS : 16
L'AME : murmuresdesbois
LE REGARD : Michael Fassbender
LE TEMPS : Trente cinq ans ; la jeunesse se fane sous l'irradiant soleil de l'expérience qui érode la fouge des premières années
LE SANG : Gwelnaur
LE FEU : diamant opalin sous une lune d'automne, envoûtante sirène au souffle lénitif, Leann a capturé le coeur d'Amras ; le roi se consume d'amour
LE DESTIN : souverain autoritaire et conquérant de Gwelnaur, fier descendant de Phineas le libérateur
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au tumulte des cœurs agités + Leann EmptyVen 8 Mai - 21:47


even the shadow should pass
Balayé par les vents délétères de la stérile soufrière,  maculé par l'empreinte poisseuse de milles pluies arides, l'esprit d'Amras s'érodait, tandis que glissait autour de sa gorge le ruban délavé du temps. Dans l'abri de fortune de sa carcasse pourtant robuste, se déchaînaient les affres de dizaines d'égrégores maladroitement enfermés. Le martèlement des tambours, masquant à peine le sifflement aigu de périlleuses bourrasques, se heurtant contre les rivages labiles des émotions du roi meurtri.
L'âme du souverain ressemblait à un cataclysme, un violent cataclysme, tentaculaire, dont les ramures caressaient les ombres ténébreuses des tréfonds reculés du firmament. Noyé par le chaos, bercée par les abysses : elle était vouée à l'éternelle errance. Car depuis, toujours, un mal grandissait dans le cœur abîmé d'Amras. L'héritier de Gwelnaur voguait contre les eaux troubles de ses profondeurs.

La solitude en guise de dernier repas, il avançait, yeux bandés, dans la lanterne éteinte de son existence, retenu par un fil invisible qui le ramenait perpétuellement face aux démons qui agitaient son intérieur. Amras souffrait de cet incorrigible lèpre qui brouillait les contours de sa propre réalité, cette éternelle insatisfaction qui le conduisait vers bien des précipices.
L'enfant devenu prince, le prince devenu roi, Amras possédait toute chose, avant même qu'il l'eut désiré. Les armures les plus solides, les épées les plus tranchantes, les amantes les plus désirables, les mets les plus raffinés ; les forteresses, les chevaux, les bijoux, les trésors, les prisonniers, les révérences, la soumission, le droit de vie et de mort, le souverain était omnipotent. Et pourtant. Pourtant… Un vide immense s'étendaient dans les vestiges du royaume psychique d'un enfant qui respirait d'ambitions et d'espérances. Quelle traîtrise nourrissait ce vertige de l'âme ? L'accomplissement, trop vite survenu, d'une admirable destinée ? La certitude de voir se réaliser en un battement de cil même la plus dérisoire des envies ? L'effet pervers d'un caractère inextinguible, soumis à une indélébile insatiabilité. Amras était affamé. Lorsqu'il baignait dans une mare de sang, il réclamait un océan ; lorsqu'il partageait sa couche avec une jeune vierge farouche, il rêvait à deux, trois, quatre dames de même nature, noyées dans ses draps ; et lorsqu'il plantait son étendard sur de nouvelles terres inféodées, il fomentait déjà la prochaine conquête.
Amras était insatisfait. Jamais, ô grand jamais, il n'épancherait sa soif insatiable. Il vivrait dans sa tempête, et il poursuivrait, résigné, sa lutte contre les penchants, mauvais, de son esprit malade. La malédiction des grands rois.

L'héritier des Gwelnaur avait cru à cette terrible anathème, qui l'aurait conduit à bien des damnations, jusqu'à ce qu'une blanche lumière transperce l'opaque mer de nuage de son être. Guerrière luttant contre les calamités, tranchant de son épée magique les rhizopodes cancéreux qui gangrenaient l'esprit de son aimé, Leann avait délivré Amras de cette tourmente, de cette spirale infernale dans laquelle il tourbillonnait. La quiétude de ses mots, la douceur de ses prunelles, la délicatesse de son sourire, et la chaleur de son cœur embarquait le roi dans un allègre voyage vers des courants moins impétueux. Leann était une amarre, un phare illuminant le lointaine. Elle était le cordial combattant les blessures, l'onguent apaisant les plaies les plus purulentes. L'étoile dans les nébuleuses, le cor rassurant des frères d'armes dans un champ de bataille étriqué.
Amras accueillait l'âme de sa reine comme un éden bucolique, dans lequel il trouvait enfin le repos. Le souverain savait que la rivière de son être demeurait indomptable, mais Leann avait le mérite d'en calmer les crues. Seulement, il refusait d'exposer son aimée à ses destructeurs raz-de-marée. La Blanche méritait mieux que l'impénitent abattage qui meurtrissaient les corps et âmes des adversaires du roi agité.

Lorsqu'il aperçut le reflet de la peau diaphane de Leann, Amras se raidit. Sa muse, sa protectrice se profilait trop tôt sur le sentier de sa rédemption. Sa rage irradiait encore, les gorges solfatares du désert de ses entrailles n'étaient pas prêtes à recevoir cet élixir de guérison.
Les quelques mots que la reine prononça glissèrent dans ses oreilles comme de douces caresses ; son regard confiant se logea directement dans le palpitant de son époux. Amras abaissa sa hache, mais la garda en main d'une poigne ferme. La fureur continuait de le consumer. Fuyez, ma douce, fuyez pour votre salut ! Il n'y a que les ténèbres pour vous envelopper, ce soir, je ne puis être que votre bourreau., brûlait-il de lui implorer. Mais les mots restèrent coincés, tapissés au fond de sa gorge, alors qu'il la contemplait, déesse dans ses étoffes, si forte, si fragile, si déterminée et pourtant si réservée, ce soir-là. Leann gardait les distants avec le cheval fou qui possédait son époux. Le regard droit, un air dictatorial collé sur le visage, Amras s'approcha timidement de son doux amour. Son geste contrastait avec l'expression fermée qu'affichaient ses traits tirés par la colère. « Un conseiller s'oppose ouvertement à mes commandements, la quiétude de ma catharsis souffre d'une inacceptable interruption, sans doute le fruit d'un serviteur trop bavard. N'ai-je plus aucune autorité entre les murs de la propre demeure ? »
Vidées de toute once d'empathie, les prunelles érodées d'Amras cherchèrent, défiantes, les pupilles de la souveraine de Gwelnaur. Mais elles ne trouvèrent qu'un regard inquiet, une grise mine déroutante et amère. Leann paraissait attristée, bouleversée par quelques émois, dont Amras ignorait tout. Sa tendre compagne souffrait-elle ? Quel était, à ses yeux, le poids d'un époux tel que lui ? Ces questions agitaient son esprit. L'amour qu'Amras offrait à la Blanche était un cadeau empoisonné, il n'existait aucune certitude plus solide dans le royaume.
Les iris du Boucher se voilèrent ; sa voix se teinta de mélancolie. « Mais c'est vous, mon aimé, alors je pardonne cette effronterie ».

Mais, Amras le comprit vite, la hardiesse de Leann était motivée par un réel tourment, un trouble dont le souverain fiévreux était la principale cause. « Mon Amour… Quoi qu'il vous arrive, laissez-moi apaiser ces affres. » Elle frappait de nouveau, cette angélique présence qui pansaient les plaies de son âme. La résilience de cette occulte guérisseuse, qui ne reculait point devant la froideur d'un patient réfractaire, étonnait toujours Amras, qui saignait de la contraindre à ce terrible rôle. S'il protégeait le corps de Leann de son épée de roi, la reine préservait le cœur de son époux, avec grâce et volupté. Le serment implicite des amoureux les unissaient.
Devant la détermination de Leann, Amras recula d'un pas, secouant la tête en signe de négation. Sa fureur faisait naître en lui des pensées impures, qu'il craignait de voir corrompre, souiller, la belle Blanche. « Vous devriez partir, ma douce, je vous rejoindrai dans quelques instants ».

Le regard qu'Amras porta à sa hache le fit frissonner. Il redoutait le jour, où il conduirait Leann à sa perte. Ce jour funeste, qui hantait ses nuits. Parfois, Amras aimerait transformer Leann en un souvenir, pour faire de l'éphémère une éternité ; les bons souvenirs ne s'altèrent que pour devenir meilleurs.
Il ferma les yeux, gardant les paupières closes un instant. Avide de le dévorer, d'autres sentiments parasites se greffaient progressivement à la rage qui habitait l'héritier de Gwelnaur. Amras lâcha subitement son arme, dont il eut l'impression qu'elle lui entamait les chairs, pour s'emparer de la main de sa reine. Le contact de la peau suave de Leann l'apaisa. Il lui caressa doucement la main. « Suis-je un grand roi, Leann ? Qu'adviendra-t-il de moi, qu'adviendra-t-il de nous, si je venais à échouer face à mes ennemis ? J'ai soif du monde, si soif du monde, que ma haine m'aveugle et m'éblouit. Quel homme suis-je, mon amour ? » 
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