« It's strange what desire will make foolish people do. I'd never dreamed that I'd meet somebody like you. What a wicked game you played to make me feel this way. »

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Un peu plus tôt dans la journée Ambroise avait reçu une missive provenant de la cour de Gwelnaur et plus précisément, de la princesse Ariana, lui demandant de venir au palais. Visiblement, les nouvelles allaient de bon train à Belithrael et elle avait de ce fait appris qu’il était de passage en ville le temps d’un arrêt avant de reprendre sa route pour Heledir. Lui qui aurait voulu passer incognito, cela n’était au final pas le cas et autrement dit qu’il n’avait d’autre choix que de répondre positivement à sa demande. Une princesse fait mander un noble, le noble accourt, c’était d’une logique sans pareille. Et pourtant…Ambroise aurait bien aimé pouvoir refuser l’invitation surtout au vu de tout ce qui se passait en ce moment dans sa vie, il n’avait pas spécialement envie de protocole. Pas en ce moment. Mais bon, la princesse se fichait bien de ce qu’il désirait et de ce fait, il s’était rendu à l’évidence qu’il irait lui rendre visite. Pour autant, Ambroise ne comptait pas rester trop longtemps en sa compagnie, il avait d’autres choses à régler avant le départ de l’escorte le lendemain, mais cela, ça dépendait du bon vouloir de la princesse. Elle demandait, il disposait.

Ainsi dont, après s’être vêtu un minimum pour l’occasion, il prit la décision de se rendre un peu en avance à la cour pour ainsi régler leur entrevue au plus vite, mais ça, c’était sans se rappeler à quel point la princesse pouvait se montrer capricieuse lorsqu’elle désirait quelque chose. Et cela… Il allait bientôt s’en rendre compte à s’est dépens. Ambroise patientait devant les appartements de la princesse, endroit où la domestique lui avait demandé d’attendre pendant qu’elle allait prévenir Ariana de son arrivée. L’attente ne fut au final pas bien longue, car la domestique revient bien vite en lui disant qu’il pouvait entrer dans les appartements. Dans le fond, cela étonnait fortement Ambroise d’être reçue dans les appartements de la princesse, ce n’était pas vraiment convenable, mais ce n’était pas comme s’il avait le choix. Au vu de la tête de la domestique, il aurait dû se douter que quelque chose clochait, mais il entra tout de même dans les appartements. Ariana se trouvait dans son bain, situé au fond de la chambre. Visiblement, elle n’était pas gênée qu’il entre alors qu’elle était entièrement dénudée. A croire que Gwelnaur comptait le mettre à l’épreuve en le faisant se trouver deux fois face à des femmes nues… On pourrait imaginer qu’il était habitué maintenant, mais ce n’était pas le cas.

Ambroise fit tout de même une révérence. « Princesse Ariana. » Celle-ci semblait l’observer avec attention tandis qu’il se redressait. « Je ne vous attendais pas de sitôt. Je suis contente de vous voir, vous n'avez que peu changé depuis notre dernière rencontre. Toujours aussi séduisant. » Un léger sourire étira le coin de ses lèvres, c’était un charmant compliment venant d’une jeune femme aussi séduisante, mais il n’en demeurait pas moins qu’il était gêné par la situation. « Comment vous portez-vous ? J’ai pu entendre que vous étiez de passage, ayant une requête pour vous je me suis dit que c’était l’occasion de vous faire venir au château. » Effectivement, il avait eu conscience du fait à quel point les rumeurs de sa présence étaient allées de bon train jusqu’à ses oreilles. « Je me porte à merveille, merci de vous en inquiéter. Et vous-même ? » Même si elle allait de se porter très bien, nue dans son bain… « C’est très sympathique de votre part de me faire venir au château, je ne pensais pas que j’aurais l’occasion de m’y rendre au vu de mon voyage. C’est une agréable surprise. » En vérité, pas si agréable que cela, car cela le coupait dans ses projets, mais…il n’allait pas le dire à la princesse. Il se remémora alors un passage de ses propos. « Vous dites avoir une requête ? » Cela l’intriguait énormément.

« It's strange what desire will make foolish people do. I'd never dreamed that I'd meet somebody like you. What a wicked game you played to make me feel this way. »

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La princesse Ariana semblait particulièrement fière de sa mise en scène et il était vrai qu’un autre aurait trouvé cela attirant, impressionnant, mais pas Ambroise. D’une part, parce qu’il avait toujours Juliana en tête et que cela n’allait clairement pas changer de sitôt, elle avait beau se marier, il resterait toujours épris d’elle. D’autre part, parce que Ariana pourrait être sa petite sœur, elle était jeune, il l’avait connu bien plus jeune et de ce fait, il aurait du mal à la voir autrement que comme une enfant. Cela pouvait sembler ingrat, car elle devait penser que c’était un honneur qu’elle se présente ainsi à lui, mais dans le fond… Ambroise aurait préféré qu’elle se respecte un peu plus, car tous les hommes n’étaient pas aussi respectueux que lui concernant les femmes. Elle pourrait un jour se retrouver face à un homme complètement fou, et dans une telle position, elle ne pourrait se défendre… Quoi qu’il en soit, Ambroise restait poli, ne fixant que son regard.

« Je me porte bien, merci. En effet, tout le monde n’a pas la chance de se faire appeler au château lors de passage éclair. Mais ayant besoin de vos services, autant le faire lorsque vous êtes présent. » La chance… Il n’aurait clairement pas utilisé ce terme, car dans le fond cela ne faisait que contrecarrer ses plans pour la journée. Mais bon, puisqu’il se trouvait face à la princesse, il se devait de montrer que c’était un véritable honneur que celui d’être appelé au palais. Ainsi esquissa-t-il un sourire pour finalement lui poser une question concernant la requête. Après tout, plus vite il en saurait plus, et plus vite il pourrait s’en aller. Il ne se rendait malheureusement pas compte du fait que cela ne risquait pas d’être aussi simple… « C’est exact, je ne vous ai pas fait venir pour le plaisir des yeux. » De quels yeux parlait-elle, des siens ou de ceux d’Ambroise, car des deux c’était tout de même elle qui montrait plus qu’il ne fallait. Certes, il ne pouvait voir que ses épaules, mais il n’en demeurait pas moins qu’elle restait dans son bain. « Dans la table de nuit à droite du lit, tirez le premier tiroir. Vous y trouverez un croquis fait de mes mains. »

Suivant ses instructions, Ambroise se rendit près de sa table de nuit pour finalement prendre dans le premier tiroir le fameux croquis. C’était celui d’une magnifique parure avec très certainement du saphir rose ou de la tourmaline rose en pierre précieuse… « En combien de temps pensez-vous que cela est réalisable ? » Maintenant, Ambroise comprenait mieux ce qu’elle lui voulait. Elle souhaitait qu’il lui réalise un collier, sauf que ce qu’elle ne savait pas encore c’était qu’il n’était plus dans la joaillerie familiale. Elle allait être déçue. Il se remit à l’endroit qu’il avait quitté tantôt, face à la princesse. « En voilà un ravissant croquis. Je l’enverrai à ma sœur à Taewyn pour qu’elle le réalise. Concernant le délai, il faut que je vois avec elle. » Puis après un court moment de silence, il constata qu’elle ne comprenait pas bien, alors il ajouta. « Voyez-vous votre altesse je ne suis plus dans l’entreprise familiale. De ce fait, seuls mes parents ou ma sœur pourront vous réaliser votre parure. » Il ne se rendait malheureusement pas compte que la princesse avait tendance à toujours tout obtenir.

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Lorsqu’Ambroise avait dit à la princesse Ariana qu’il enverrait le croquis qu’elle avait réalisé à sa sœur, cette dernière n’avait pas semblé comprendre de quoi il en retournait. « Pourquoi demander à votre sœur, ce n’est point à votre sœur que je demande de confectionner ce bijoux, mais à vous Ambroise. » Evidemment, elle ne devait pas être au courant du fait qu’Ambroise ne faisait plu parti actuellement de l’entreprise familiale. C’est donc ce qu’il chercha à lui expliquer, lui disant bien que de ce fait, seul ses parents et sa sœur pourraient s’occuper de sa commande. Après tout, maintenant qu’il était presque chevalier de la garde royale, il était rare de le voir dans les ateliers des Alhuïn. Certes, il avait réalisé deux bijoux depuis qu’il avait quitté l’entreprise, un cadeau pour Julianna et un autre bijou pour cheveux pour Amara, mais il ne comptait pas se relancer dans la joaillerie. C’était plus pour des cadeaux que pour de réelles commandes, voilà pourquoi il s’était senti obligé de dire non à Ariana. Sauf qu’il avait oublié qu’elle était une Gwelnaur et que de ce fait elle ne prenait pas un non pour réponse. D’ailleurs, elle avait directement soupiré lorsqu’il le lui avait expliqué.

« En voilà une triste situation. Voyez-vous ce bijoux compte pour moi, si j’ai demandé à ce que ce soit vous, ce n’est pas pour qu’il soit fait par quelqu’un d’autre. Je ne dis pas que votre sœur n’a pas de talent, je conçois que ce bijou soit dans ses cordes. Cependant c’est de vos mains que je souhaite qu’il soit conçu. » Oui il comprenait tout à fait que cette situation ne lui fasse pas particulièrement plaisir, car après tout, il avait toujours été celui qui réalisait ses commandes. Sauf que les temps changent, et Ambroise avait de ce fait changer de voie. Il s’apprêtait à lui répondre lorsque soudainement elle fit signe à sa domestique pour l’aider à sortir du bain. Ambroise détourna donc le regard pendant qu’elle enfilait le peignoir en satin, avant de reposer son regard dans le sien une fois qu’il fut certain qu’elle était vêtue. « Pensez bien qu’il n’est pas dans votre intérêt de refuser ce genre de chose à une princesse. » Ainsi elle le menaçait ? Cette remarque fit arquer l’un de ses sourcils par la surprise. Bien évidemment qu’elle le menaçait, la princesse Ariana était une Gwelnaur après tout et ils n’hésitaient jamais à salir des réputations ou à éliminer des gens. Tout l’opposé des Galadhorn…

Et elle se rapprochait alors de lui, comme un vautour face à sa proie. Elle savait qu’elle le tenait, car après tout, jamais il ne risquerait de mettre en péril la réputation de sa famille à cause d’une jeune princesse égocentrique. « Je suis certaine que vous pourrez le confectionner en dehors de vos activités professionnels. Je payerais un supplément si vous le souhaitez mais c’est de vous que je veux qu’il soit fait. » Ambroise inclina alors la tête en disant. « Très bien, princesse, je le réaliserai. » Puis il se redressa en replongeant son regard dans le sien. « Aviez-vous une envie en particulier concernant les pierres précieuses à utiliser ? J’imagine que la parure de base sera en diamants comme celles que vous portez habituellement ? Mais concernant les ornements, j’ai vu des nuances de couleurs dans votre croquis, de ce fait je me dis que je pourrais utiliser un Saphir rose pour la pièce principale et ensuite diverses pierres qui permettraient d’offrir pareilles nuances ? Peut-être tourmaline, spinelle et topaze roses ? » Comme quoi, même s’il était proche d’entrer dans la garde, il ne demeurait pas moins qu’Ambroise gardait bien en mémoire toutes ses connaissances en joaillerie et il fallait bien avouer qu’il était doué dans ce domaine. Rien d’étonnant à ce qu’elle veuille que ce soit lui qui le réalise…