« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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▬ LES PARCHEMINS : 102 ▬ L'AME : V. ▬ LE REGARD : Toby Stephens. ▬ LE TEMPS : 45 ans. ▬ LE SANG : Gwelnaur. ▬ LE FEU : Faiseur de veuves et de bâtards, explorateur des mères. ▬ LE DESTIN : Capitaine du Chien de Mer à la tête de la Flotte du Requin, membre du Conseil de l’Ordre du Poisson, maître des mers de Gwelnaur. ▬ LE PACTE : L'Ordre du Poisson. ▬ LES ROSES : 3709
Les réactions de la capitaine étaient du miel à ses oreilles, un régal pour ses yeux. L’odeur de sa peau était enivrante, le goût de sa langue était exquis, et toutes les sensations qu’il éprouvait ne lui évoquaient que le plaisir. Ses cinq sens étaient comblés, comme ils l’étaient souvent avec Dellsa, et bien peu d’autres. Le couple dansait, allongés, et chacun connaissait ses pas et son partenaire à la perfection. Bien entendu, parfois des initiatives étaient prises, comme lorsque la belle décida de renverser la chorégraphie pour venir le chevaucher. Mais là encore, les règles étaient assimilées sans être prononcées. Ses propres mains qu’elle plaçait d’elle-même lui donnaient, il le savait, le contrôle, et il l’attesta d’une pression des pouces sur ses hanches. Le Requin jouait avec sa proie, la forçait à ralentir lorsqu’il la sentait s’emballer, puis revenant de plus belle quand elle finissait par s’habituer. Jusqu’à ce qu’elle se penche sur lui, signe muet dont il connaissait la signification. En tant que guide, il l’amena à un rythme qu’il savait convenir à tous deux, jusqu’au grand final ponctué de leur chant satisfait, où leurs voix comblées se mêlèrent en même temps que leurs lèvres entreprenantes.
Azran sentait le souffle de Dellsa contre son cou, tandis que ses doigts effleuraient la peau nue de la belle en des lignes rappelant celles des cartes que l’on pouvait retrouver dans leurs deux cabines. Il le faisait en partie pour le plaisir de ce toucher, mais aussi pour pouvoir y concentrer son attention et réduire les battements de son cœur que sa partenaire avait emballé. Mais il le faisait surtout car il connaissait l’effet que cela provoquait chez elle, et s’en amusait autant qu’il s’en réjouissait. Elle ne tarda pas à lui rendre la pareille, le frottement du bout de son nez contre son cou provoquant dans ses épaules un léger soubresaut. « Par Legnar, je tuerai pour un bain. » Un petit ricanement échappa de la mâchoire du squale alors que le visage de sa belle réapparaissait dans son champ de vision, avec cet air taquin qu’il lui connaissait bien. « Je crois même que le bac est assez grand pour deux. Les dieux savent à quel point tu en aurais besoin aussi... » Le ricanement devint un rire qui secoua le torse du rouquin, et la sirène qui s’y était échouée. « Regardez qui parle. Laisse les dieux en-dehors de tout ça, veux-tu, ils n’ont aucune influence sur mon hygiène. Toi, en revanche… » Sans crier gare, il la fit basculer sur le côté pour reprendre l’ascendant sur elle et l’embrasser. Il peinait à se décoller d’elle, et ne le fit qu’après avoir claqué des dents juste devant son nez en signe de menace malicieuse.
Le capitaine pirate traversa la pièce fièrement dans sa nudité, releva le loquet et ouvrit la porte, faisant un pas vers l’extérieur avant de réaliser qu’il lui serait préférable de ne pas trop s’exhiber. « AUBERGISTE ! DE L’EAU ET DU SAVON POUR UN BAIN ! » Sur cet appel, Azran referma la porte, et marqua une pause en observant Dellsa, réalisant qu’il manquait un élément à sa requête. Il appuya donc une nouvelle fois sur la poignée, la tira vers lui, passa la tête par le cadre et ponctua : « Merci. » Machinalement, il verrouilla de nouveau la porte, et retourna rejoindre son amante, se précipitant avec entrain sur elle pour la couvrir de baisers. La première partie de leur jeu avait pris fin, le Requin était satisfait de la prestation qui lui avait été présentée, il était à présent prêt à entamer le deuxième acte. Après ses lèvres, il était descendu par son cou jusqu’à arriver à ses seins, dont il mordillait les tétons durcis lorsqu’on toqua à la porte. Il poussa un grognement frustré, déformé par sa bouche occupée, avant de se relever pour retourner à la porte. Celle-ci fut de nouveau déverrouillée, et derrière se tenait une serveuse à qui il laissa le passage afin qu’elle puisse remplir le bac à l’aide de seaux d’eau qu’elle transportait. L’aubergiste, lui, resta dans le couloir par pudeur, et tendit à l’homme qui n’en avait aucune des serviettes après avoir déposé les seaux que lui-même avait transportés. « De quoi vous sécher. » Azran hocha de la tête. « Vous êtes bien brave. » Après quoi, lorsque la serveuse eut quitté la pièce, il referma la porte à clé.
Se dirigeant de nouveau vers le lit, Azran envoya une serviette au visage de Dellsa, puis plongea une main dans le bac pour y contrôler la température de l’eau. Le frissonnement que ce contact provoqua dans tout son corps lui tira un sourire taquin, et il se précipita pour aller poser sa main froide sur la peau nue de sa compagne. Un rire plus tard, il lui prit la main afin de l’attirer contre lui, l’entourant de ses bras affectueux pour l’entrainer avec lui dans l’eau fraîche qu’il espérait que le contact de leurs corps chauds suffirait à réchauffer. Il s’assit donc en premier, écartant les jambes afin que Dellsa puisse s’installer contre lui. Il en profita pour la caresser. D’abord simplement pour répandre de l’eau sur ses bras, sur ses épaules, sur son cou. Puis il se concentra sur des parties qui l’intéressaient plus, saisissant à pleines mains cette poitrine qu’il chérissait tant. Jusqu’à ce qu’enfin, mordillant son cou délicieux, ses doigts ne plongent pour aller la caresser entre les cuisses, et jouer de ses doigts agiles. Après tout, il fallait bien trouver un moyen pour la réchauffer dans cette eau glacée.
◭ Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”« to chasing on foolish merchants ! »
▬ LA PROPHETIE :
~ Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
Nue comme au premier jour, mais avec des formes qui avaient clairement changé, si on voulait être précis, Dellsa resta à se prélasser sur la paillasse qui avait été rembourrée récemment si on en croyait la souplesse de ce matelas de taverne. Un sourire approbateur étirait doucement ses lèvres tandis qu’elle suivait des yeux la carcasse tout aussi dévêtue de son amant qui allait s’en quérir de quoi remplir le bac. C’est que la mer, ses rudesses et les abordages musclés avaient décidément sculpté une silhouette robuste et que la pirate se plaisait particulièrement à observer l’arrière-train d’Azran. Les dieux leur avaient donné des yeux, c’était bien pour se réjouir de certaines visions. Toute à sa contemplation, elle esquissa un rictus amusé lorsqu’il tonna, sans vraiment trop sortir non plus. L’aboiement du Chien de Mer avait cela de martial qu’il aurait tout aussi bien pu être beuglé par Dellsa, si elle avait daigné se lever de leur couche pour procéder à pareille invocation. Un sourcil s’arqua sur son visage alors qu’elle observa Azran faire soudainement preuve de politesse moins sonore et un infime rire secoua son buste un instant. Pas qu’elle le prît pour un rustre personnage, mais plutôt parce que ce genre de fioritures dénotait quelque peu dans ce bouge. Tandis qu’il revenait vers elle, elle se laissa envelopper de la chaude torpeur post-coïtale et s’abandonna aux douceurs que Surion avait décidé de lui prodiguer. Elle profitait de la situation, cela allait sans dire, et se retrouva à grogner de dépit quand on les interrompit. Elle se redressa en position assise tandis que son confrère se faisait maître des lieux et gardien de leur antre. Trônant sur ce lit sans chercher à couvrir quoi que ce soit pudiquement, elle croisa brièvement le regard du tavernier resté dans le couloir. Ce dernier détourna très vite les yeux de ce corps dénudé (pas par pudeur, mais sans doute parce qu’il sentit que loucher trop longtemps sur les mamelons de la dame aux mains rouges risquait de lui attirer pas mal d’ennuis).
Les intrus repartirent. La porte se referma, verrouillée.
S’ensuivirent quelques pitreries presque infantiles, d’un autre âge et d’une autre époque -lorsque leurs responsabilités et leurs crimes n’avaient pas encore commencé à alourdir leurs épaules respectives. Du peu qu’Azran lui avait fait sentir, l’eau promettait d’être glacée : la perspective n’aurait rien eu d’alléchant si elle avait été seule, mais le Requin semblait avoir trouvé un remède. Un coup d’œil à l’âtre la fit hésiter un instant à aller réveiller le feu qui étouffait désormais sous les cendres, mais on l’attendait et il aurait été cruel et mesquin de ne point rejoindre ce cher capitaine Surion qui risquait d’attraper froid autrement. Bientôt elle avait enchâssé son dos contre le torse d’Azran et, toute posée contre lui, fit rouler sa tête sur le côté pour dégager la partie gauche de sa nuque, sur laquelle le rouquin posa délicatement et obligeamment ses dents, arrachant un ronronnement de plaisir à sa compagne. Fermant les yeux un instant, elle se laissa aller sous les caresses de son amant et, avec les contacts répétés, revint l’envie qui ne s’était pas encore en allée. Se décollant un instant du corps du Requin, elle dût se contorsionner pour réussir à glisser sa main fine mais calleuse entre leurs deux corps, pour échouer sur le glaive du mâtin. La position n’était pas très heureuse à tenir dans ce bac, mais elle avait tout de même assez d’espace et de liberté de mouvement pour pouvoir faire glisser sa prise de haut en bas sans se déboîter une articulation.
Et de se dévisser les cervicales pour tourner la tête suffisamment, de façon à ne voir qu’une partie du museau de son amant. Un sourire charmeur sur les lippes, elle tentait de ferrer son regard histoire de s’y perdre un peu. « On dira ce qu’on veut, c’est quand même bien plus agréable de se baigner avec un requin que d’avoir une hydre qui nous tourne autour. » elle savait de quoi elle parlait, ayant échappé à une hydre alors qu’elle avait tout juste la vingtaine. Dire que c’était cet incident qui l’avait fait échouer sur le même navire que Surion. Ça lui semblait s’être passé des siècles auparavant, tant le temps filait à une vitesse folle. « cela dit, je ne suis peut-être pas aussi impartiale que je voudrais l’être... », hasarda-t-elle tout en ancrant sa main libre contre la nuque d’Azran en étouffant un gémissement. Pas très facile d’avoir une discussion civilisée dans un bain, surtout quand l’autre faisait en sorte d’électriser l’ambiance. Pas qu’elle risquait de s’en plaindre mais elle avait du mal à se concentrer sur ce que son autre main faisait (celle occupée à jouer avec l’engin contre le bas de son dos, vous situez ?) et elle luttait pour continuer de prendre soin d’Azran comme il le faisait avec elle.
Si l’eau ne changeait pas vraiment de température, les corps, eux, étaient bouillants.
▬ LES PARCHEMINS : 102 ▬ L'AME : V. ▬ LE REGARD : Toby Stephens. ▬ LE TEMPS : 45 ans. ▬ LE SANG : Gwelnaur. ▬ LE FEU : Faiseur de veuves et de bâtards, explorateur des mères. ▬ LE DESTIN : Capitaine du Chien de Mer à la tête de la Flotte du Requin, membre du Conseil de l’Ordre du Poisson, maître des mers de Gwelnaur. ▬ LE PACTE : L'Ordre du Poisson. ▬ LES ROSES : 3709
Azran faillit retenir Dellsa lorsque celle-ci entreprit de se décoller de lui. Le contact chaud d’avec sa peau douce fut rapidement remplacé par la morsure fraîche de l’eau du bain, qui lui fit contracter les abdominaux par réflexe, bloquant sa respiration l’espace d’une seconde. Mais il s’avéra très vite qu’il s’agissait finalement d’un mal pour un bien, littéralement. Dellsa avait toujours été très habile de sa main lorsqu’il s’agissait de manier nombres de types d’armes, et elle le démontrait une nouvelle fois malgré la position assez peu confortable et l’étroitesse de leur champ de bataille. Elle redressa son visage vers lui tout comme il redressait sa dague vers elle, et Azran la regarda de haut, l’esquisse d’un sourire au coin de ses lèvres, l’essentiel de son contentement paraissant dans son regard. L’expression la plus évidente de l’hautaineté dont il faisait preuve résidait une fois de plus dans ce jeu perpétuel auquel ils participaient. Il n’avait pas cessé les caresses dont il la gratifiait au fond de l’eau, bien au contraire, et il aimait jouer avec la dualité qui existait entre l’attention qu’il lui apportait et le détachement qu’il affichait. Mais ce sourire qu’elle lui adressait, il lui était impossible d’y rester trop longtemps de marbre.
« On dira ce qu’on veut, c’est quand même bien plus agréable de se baigner avec un requin que d’avoir une hydre qui nous tourne autour. Cela dit, je ne suis peut-être pas aussi impartiale que je voudrais l’être... » La remarque tira un ricanement du requin en question. Il avait entendu parler de cette hydre que la pirate citait, et pas uniquement de sa bouche, mais il n’avait jamais pu la contempler. Quoi qu’il en fut, qu’elle pense y avoir gagné au change était tout de même flatteur. D’aucuns diraient qu’en échappant de l’étreinte d’un monstre pour finir dans celle d’un autre, elle n’était tombée que de Charybde en Scylla. Il se trouvait simplement que la Scylla s’était prise d’une affection sincère pour sa victime. D’autres n’auraient pas eu cette chance.
Certains n’avaient pas eu cette chance.
La main rouge qui vint s’agripper à sa nuque emmena avec elle la fraîcheur ruisselante de l’eau qui coula le long de son dos, le faisant frissonner. Le gémissement qu’elle poussa en accompagnant ce mouvement ne fit qu’accentuer ce frisson. Des points faibles, le Capitaine Surion en avait quelques-uns. Comme chacun, il saignait. Comme chacun, il pouvait mourir, bien qu’il avait réussi à y échapper jusque-là, et ce malgré quelques attentats à sa vie qui venaient de sa propre main. La liste se prolongeait, composées d’autres éléments plus ou moins évidents, plus ou moins communs, et parmi ceux-ci, on pouvait trouver – plutôt haut, il devait l’avouer – les gémissements de la belle. Les yeux du prédateur se fermèrent malgré lui, bercés par ce chant si plaisant à ses oreilles, et son visage sembla s’apaiser comme il le faisait rarement, aidé de plus par le mouvement toujours régulier de cette tendre main immergée. Le rouquin délaissa la poitrine avec laquelle il jouait pour venir appuyer sa main sur le front de sa brune, appliquant une légère pression dessus pour lui permettre d’aller déposer sur les délicieuses lèvres un baiser. Il l’embrassait avec une tendresse et une attention que la belle aurait pu trouver digne d’un amoureux, si elle n’avait pas su depuis tout ce temps qu’Azran était incapable de tels sentiments.
Puis il libéra la belle de cette position dans laquelle il l’avait emprisonnée, laissant s’échapper presque à contrecœur cette langue à laquelle il adorait goûter hors de portée. Sa main désoccupée alla saisir le savon qui avait été déposé à côté du bac, et il le plongea dans l’eau fraîche afin de venir frotter, presque masser, la peau salée de cette sirène qu’il avait tout de même envie de dévorer. La main équipée émergeait et replongeait dans l’eau du bain en parcours approximatifs qui laissaient des semblants de mousse sur les pans de peau exposés à l’air libre. Et pendant tout ce temps, son autre main ne s’était pas dispensée de son office. Malgré cet handicap qui n’en était pas vraiment un, le capitaine faisait un bon travail de laver la capitaine, mais pourtant il ne termina pas la tâche dans laquelle il s’était engagé, et au lieu de ça il laissa le savon retomber. Assez de temps avait passé. Le contact prolongé ne cessait de l’exciter.
Il voulait qu’elle gémisse plus.
Pour la première fois depuis qu’il l’avait faite plonger, le Requin déplaça cette main coquine. Mais pas loin, non, pas loin du tout. Elle vint fermement se placer sous la cuisse de Dellsa, du côté qui était le sien, tandis que sa jumelle s’occupait de l’autre. Ce faisant Azran souleva leur propriétaire pour la ramener tout contre lui, et l’empaler sur son glaive affuté. Une main particulièrement fraîche vint se refermer sur le cou de la femme désirée, d’une manière étrangement douce comparativement à la brutalité que ce genre d’acte devait représenter, et les doigts qui la composaient appliquèrent une faible pression sur les carotides de la belle. L’autre nageoire du requin retourna agilement se positionner là où il estimait qu’elle devait rester, laissant à Dellsa le devoir de se mouvoir seule sur ce pique sur lequel il l’avait embrochée.
◭ Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”« to chasing on foolish merchants ! »
▬ LA PROPHETIE :
~ Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
Consciente que ce n’était pas avec Surion qu’il fallait retenir ses gémissements, elle ne se gênait pas, chatte miaulante sur un toit brûlant, ou plus précisément ici, dans un bac d’eau froide. Les murs n’étaient peut-être pas très épais, mais les chambres voisines occupées au gré des envies des uns et des autres n’accueillaient que débauche et bougrerie. Personne ne s’attarderait à écouter aux portes non plus. Ossam n’avait pas usurpé sa réputation d’endroit mal-famé et il était curieux qu’elle ait su s’en tirer dans un coupe-jarret pareil. Mais loin d’elle les considérations relatives à son enfant pour le moment, tant on la maintenait fermement ancrée sur terre, dans ce bain à deux, soumise sans vergogne aux plaisirs de la chair. Sans doute était-ce sa cuisse leste qui, depuis qu’elle avait embarqué pour la première fois sur un navire, lui avait valu les qualificatifs si dépourvus de tolérance qu’étaient putain, roulure, ou encore bagasse. Eh quoi, il fallait avoir honte de ce qu’on aimait faire, en plus de trancher des gorges ? On s’égare.
Le sourire charmeur se fait tendre lorsqu’Azran force un peu pour l’embrasser -il est fort possible que la prise qu’elle avait sur son glaive dressé se soit accentuée tandis qu’elle répondait avec ferveur. Comme point d’ancrage charnel, elle était comblée avec le Requin. Ça ne serait jamais plus qu’un ami avec qui elle partageait certaines affinités supplémentaires, ni l’un ni l’autre ne s’encombrant de sentiments vertigineux, et c’était tout aussi bien comme cela. Mais ça restait un véritable ami, de longue date de surcroît, et c’était sans doute pour cette raison qu’elle était toujours heureuse de le retrouver, et pas seulement pour leur jeu de longue haleine. Tandis qu’il entreprenait de laver les parties accessibles de son épiderme, elle continuait toujours de masser fort peu chastement l’épée tendue vers le ciel, dans son dos. L’air se chargeait d’une odeur nouvelle, celle du savon qui semblait déloger la sueur et le sel accumulés. La sensation n’était pas désagréable, loin de là, mais celle qui prédominait restait cette autre main dont il usait avec dextérité et précision et provoquait des infimes spasmes dans certains muscles de la capitaine ou des inspirations plus profondes que d’ordinaire.
Le savon coule au fond du bac, maladresse ? Que nenni. Les mains se font fermes contre ses cuisses, et bien qu’elle comprenne et anticipe la suite, elle ne parvient pas à retenir un juron lorsqu’il l’empale sur sa lance. Un « Foutredieu » bien disgracieux ponctue donc la nouvelle jonction des corps, tandis qu’un autre soupir s’échappe lorsque les doigts d’Azran entourent son cou. C’est qu’elle aime le sentir à deux doigts d’un meurtre factice, même sur sa personne, même si sa raison toute entière s’abandonne sans se soucier de cette perspective tout de même fâcheuse de risque de suffocation. L'adrénaline pulse dans ses veines doublement, la grise encore mieux qu’une bouteille de rhum. Sourire carnassier qu’il ne peut voir, puisque lui tourne le dos, mais elle cherche nullement à se débattre ou à se libérer de son emprise. Son cœur gronde comme le tonnerre d’un orage proche, l’impression est délicieuse. Côté corps, elle est toute en tension, les pieds désormais à plat sur le fond du bac et les bras posés sur les rebords de la baignoire en bois, s’aidant de tout ses muscles pour ne pas écraser son amant. La position est passablement acrobatique mais elle s’en tire convenablement, une fois qu’elle a trouvé un rythme leur convenant à tous deux. Sa tête se tourne de nouveau, se dévisse sur ses cervicales, pour regarder derrière autant qu’elle le peut, constater l’effet du frottement appuyé des corps sur le Requin, quitte à accentuer les vas-et-viens en conséquence. La contemplation des traits de Surion en cet instant obscène amplifie le plaisir chez Dellsa, voire la conforte dans ses mouvements. Un peu plus assurée quant à son équilibre dans ce chevauchement, elle se permet de lâcher le bac d’une main. La menotte décrispée du rebord irrégulier remonte le long du bras musclé du forban qui l’enserre toujours à la gorge et les doigts de la sylphide ne cherchent nulllement à l’en déloger, et au contraire s’impriment lentement sur l’avant-bras contracté à mesure que l’orgasme vient et les soulève presque de terre -physiquement, cela va sans dire qu’ils restent stables dans le bac, même si la moitié de l’eau est passée par dessus bord avec leurs mouvements amples et réguliers.
Son bassin presque fusionné avec celui d’Azran, elle reste quelques instants ainsi, à se sentir palpiter avec fureur autour du membre roide. Puis elle souffle, Dellsa, et de sa gueule s’enfuit un râle de contentement tandis qu’elle renverse la tête en arrière pour la poser contre la tempe de son amant. D’un mouvement de bassin lent, comme pour habituer progressivement le Roux à la pensée de ne plus être enfoncé en elle, elle fait en sorte de quitter son tronc d’amarrage mais replace sa chute de reins tout contre l’arme souillée du capitaine, histoire de ne pas perdre totalement le contact. Puis, lovée contre lui, elle se contorsionne pour mordiller le cou puissant de l’étalon implacable, tout en entrelaçant ses doigts avec ceux qu’il avait laissés courir sous la surface de l’eau, tout contre elle encore. « Dire que j’ai cru pendant un instant que tu étais devenu chaste et que tu avais pris à la lettre ce que je disais quant au fait de me laver. Remarque, tu serais pas mal comme esclave..., raille-t-elle contre sa carotide avant de lever un peu le museau, sa main libre s’élevant dans les airs pour venir caresser du bout des doigts le visage du Requin. À tel point que je me demande bien ce qui me retient de faire de toi mon prisonnier. » Des menaces stériles, mais c’est toujours très drôle à faire à son confrère après l’acte, rien que parce qu’elle n’est jamais sûre de la réaction qu’il pourrait avoir.
▬ LES PARCHEMINS : 102 ▬ L'AME : V. ▬ LE REGARD : Toby Stephens. ▬ LE TEMPS : 45 ans. ▬ LE SANG : Gwelnaur. ▬ LE FEU : Faiseur de veuves et de bâtards, explorateur des mères. ▬ LE DESTIN : Capitaine du Chien de Mer à la tête de la Flotte du Requin, membre du Conseil de l’Ordre du Poisson, maître des mers de Gwelnaur. ▬ LE PACTE : L'Ordre du Poisson. ▬ LES ROSES : 3709
« Foutredieu. » Azran aurait pu répondre à ce qualificatif qui lui convenait si bien, mais son esprit était ailleurs. Il était autour de ce cou, sur cette pression qu’il contrôlait parfaitement pour donner à ma compagne donner cette sensation de danger qu’il la savait particulièrement apprécier. Il était entre ces cuisses, dans ces doigts qu’il manipulait si bien, dans ces caresses qu’une vingtaine d’années d’expérience sur le même sujet rendait si efficaces. Et puis il était dans son propre plaisir, celui qu’elle provoquait de ces mouvements de bassin dont il raffolait. Dans son souffle, qu’il tentait sans grand succès de contrôler. Ses yeux se fermèrent, et le Requin se mordit les lèvres, tout cela malgré lui. Ses doigts si agiles se firent moins précis, plus erratiques. Sa prise sur le cou de la belle se resserra, accentuée par la saisie de son propre bras. Sa bouche finit par s’entrouvrir, laissant échapper un gémissement à moitié étouffé tandis que tous ses muscles se contractaient et son bassin se tendait, faisant émerger la sirène de l’eau de quelques centimètres supplémentaires, perchée sur ce pont de chair tremblant de plaisir.
Azran resta quelques secondes cambré ainsi. Son plaisir se répandait par vagues qui lui faisaient contracter chaque muscle traversé. Il finit tout de même par se ressaisir, et détendre notamment les muscles sur lesquelles son amante reposait. Reprenant sa place assise, il se délecta du râle de Dellsa. Comme à chaque fois qu’elle se dégageait de lui, ou qu’elle le dégageait d’elle, il était frustré. Il resterait avec elle, s’il le pouvait. En elle. Pour toujours. Du moins, c’était ce qu’il croyait en cet instant. Ses pensées ne prenaient évidemment pas en compte tous les inconvénients qui découleraient tôt ou tard d’un tel désir, comme souvent. Alors il se contenta de signaler son mécontentement d’un faible grognement, tentant de tout de même se satisfaire du semblant de contact que la belle rétablissait. Le Requin passa sa main dans les cheveux de cette tête qui s’appuyait contre sa tempe, puis un sourire satisfait se forma sur ses lèvres alors qu’il offrait allégrement son cou à cette lionne des mers afin de succomber aux frissons que lui procuraient ses morsures.
« Dire que j’ai cru pendant un instant que tu étais devenu chaste et que tu avais pris à la lettre ce que je disais quant au fait de me laver. Remarque, tu serais pas mal comme esclave... » Le sourire se transforma en ricanement. Les yeux du Capitaine Surion étaient fermés, et son pouce immergé caressait les doigts accessibles de cette main qui s’était emparée de la sienne. L’expression de son visage suivait le contact des doigts de fées qu’il y sentait. « À tel point que je me demande bien ce qui me retient de faire de toi mon prisonnier. » Le ricanement devint un rire, à la suite duquel le rouquin ouvrit son regard sur l’impertinente, un regard bien moins mauvais que ceux auxquels il avait pu l’habituer. « Si mes tâches se résument à te laver, te caresser, et te baiser, je pourrais presque me laisser tenter. » Azran déposa un baiser sur le front de sa sirène. « Peut-être un jour, quand ma fatigue sera devenue telle que je ne pourrai plus supporter ce groupe d’orchidoclastes qu’on appelle l’Ordre du Poisson. Mais à une seule condition. » La main qui caressait déjà les cheveux toujours salés se saisit de ceux-ci pour une nouvelle fois imposer à leur magnifique propriétaire de le regarder. « Tu me trouveras un endroit tranquille sur ton navire, à l’abris de cette peste qui t’est sortie d’entre les cuisses. » Azran éclata de rire, indiquant bruyamment une plaisanterie de sa part. Mais quelque part, au fond de lui, l’idée d’une échappatoire résonnait d’une manière étrangement agréable.
◭ Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”« to chasing on foolish merchants ! »
▬ LA PROPHETIE :
~ Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
Mais c’est qu’il la prend bien, cette menace ! Un peu trop bien, même, à rire ainsi. Serait-elle ridicule à formuler pareille idée saugrenue ? Oh, elle n’est pas vraiment sérieuse. Elle ne l’est jamais vraiment avec Azran, puisque tous les coups sont bons quand il s’agit de réveiller des instincts primaires chez l’autre. Dans les yeux du forban, elle voit la sorte de tendresse qui doit se refléter dans les siens. Une compréhension profonde -oui, dans tous les sens du terme, je vous vois vous gausser- et une appétance pour les méandres verbaux. Il semble donc céder à la proposition, ou en tout cas y accorder quelqu’attention : « Si mes tâches se résument à te laver, te caresser, et te baiser, je pourrais presque me laisser tenter. » Pardi, l’animal se ferait donc serviteur de la capitaine ? Ça pourrait être intéressant. À méditer donc, mais voilà déjà qu’il nomme ses conditions, ou plutôt la seule condition qui lui vient à l’esprit, en usant des cheveux de Dellsa comme d’une sorte de laisse. Elle l’observe, essaie d’anticiper la connerie qu’il va dire, parce qu’elle le sent prêt à dire une énormité. « Tu me trouveras un endroit tranquille sur ton navire, à l’abris de cette peste qui t’est sortie d’entre les cuisses. » Oh. Ses lèvres forment un rond presque surpris à l’annonce de pareille préférence et le rugissement hilare qui sort du museau de Surion l’apaise alors qu’elle aurait pu mal le prendre.
Ça lui rappelle un instant qu’il y a une gamine à elle qui doit dormir paisiblement sur la Pute borgne, à l’heure qu’il est. D’aucuns l’accuseraient d’oublier son rôle de mère, voire de le remiser comme bon lui semble dès lors qu’il empiète sur son bon plaisir. Mais elle se sait mère, considère Sanza comme sa priorité la plupart du temps. On ne pourra lui reprocher d’avoir laissé sa progéniture sous bonne garde pour aller prendre l’air à terre. Autant que cette soirée soit la seule pour un certain temps, et qu’elle en profite jusqu’au lever du jour. Ainsi décidée à passer la nuit dans cette chambre en bonne compagnie, elle n’en laisse rien paraître pour l’heure. À la place, elle arrache un baiser vorace à Surion qui a cessé de rire et souffle, les lèvres encore proches des siennes : « Tu me rappelles qu’il va falloir que j’y aille bientôt. » Tu parles ouais qu’il faut qu’elle se barre. Elle n’est pas encore pleinement rassasiée. Si chaque occasion de retrouver Azran laisse un arrière-goût de pas assez, ce n’est sans doute pas pour mettre les voiles en si bon chemin. Mais elle feint la fuite pour mieux le ferrer, comme une hydre pourrait faire face à un navire qui aurait troublé son repos. « Eh oui, tu m’as si noblement rappelé à mes responsabilités maternelles, il vaudrait mieux que je ne tarde pas trop, n’est-ce pas ? » Elle fait la moue, se redressant pour être de trois-quarts contre lui, jambes repliées sous la croupe, avant de passer les bras autour de la nuque de son compagnon. « À moins que j’aie mal compris vos sous-entendus, capitaine ? » Et le retour du vouvoiement, de ces minauderies risibles qui restaient autant de roucoulements qu’il devait entendre d’ordinaire dans la bouche des catins qu’il croisait au gré des escales. Collant sa poitrine contre le poitrail du Requin, elle frotte le bout de son nez contre le sien, et les yeux plongés dans les siens, elle hasarde : « Devrai-je ainsi choisir pour cette nuit entre mon propre sang et celui qui tend votre glaive ponctuellement ? Quel cruel dilemme vous m’imposeriez… » Une de ses mains courant sur les épaules d’Azran remonte dans la crinière du rouquin, et la belle ferre le poisson avec un soupir à fendre l’âme et tendre le reste : « Cruel pour l’enfant bien sûr, mais j’imagine que vous saurez châtier la mauvaise mère que je suis ? » Et elle cille, comme une biche, l’outrecuidante. Elle s'abandonne au chasseur avec délice et extase, surtout.
▬ LES PARCHEMINS : 102 ▬ L'AME : V. ▬ LE REGARD : Toby Stephens. ▬ LE TEMPS : 45 ans. ▬ LE SANG : Gwelnaur. ▬ LE FEU : Faiseur de veuves et de bâtards, explorateur des mères. ▬ LE DESTIN : Capitaine du Chien de Mer à la tête de la Flotte du Requin, membre du Conseil de l’Ordre du Poisson, maître des mers de Gwelnaur. ▬ LE PACTE : L'Ordre du Poisson. ▬ LES ROSES : 3709
Le baiser que la terreur de mère lui arracha était agréable, caractéristique. Il dissipa l’ombre qui avait, très brièvement, commencé à le menacer d’idées noires. Il aurait été regrettable que leur soirée soit perturbée par ses démons. Fort heureusement, même sans être consciente de leur existence, Dellsa savait les tenir éloignés. Temporairement, bien sûr, mais l’effort était louable. « Tu me rappelles qu’il va falloir que j’y aille bientôt. » La moue du capitaine du Chien de Mer ne se fit pas attendre. Elle avait d’ailleurs rarement été aussi immédiate. Elle ? Partir ? Déjà ? Non. C’était hors de question, il ne le permettrait pas. « Eh oui, tu m’as si noblement rappelé à mes responsabilités maternelles, il vaudrait mieux que je ne tarde pas trop, n’est-ce pas ? » La ruse fonctionnait, et elle ne fonctionnait que trop bien. Azran sentait la rage monter, la frustration aussi. Son être entier lui réclamait de saisir l’impertinente par le cou, de la forcer à rester, de lui faire regretter l’idée même de l’abandonner. Tandis que l’eau se faisait troubler par les mouvements qu’elle entreprenait, comme un navire en mer, le monstre qui y était installé se retenait de la faire couler. Il savait son désir insensé. Il le savait temporaire. Il savait qu’il le regretterait. Et ce regret commença déjà lorsqu’elle revint se coller à lui, et passer ses bras autour de sa nuque. « À moins que j’aie mal compris vos sous-entendus, capitaine ? »
Un sourire invisiblement soulagé apparut là où la moue était. En silence, Azran se félicitait de n’avoir rien laissé passer de la pulsion qui s’était emparée de lui. Il fit tout de même glisser ses tentacules autour d’elle, afin de s’assurer qu’elle ne lui échapperait pas, par sécurité. Cela lui permettait aussi de la presser contre son torse, d’y sentir la somptueuse poitrine s’écraser. « Devrai-je ainsi choisir pour cette nuit entre mon propre sang et celui qui tend votre glaive ponctuellement ? Quel cruel dilemme vous m’imposeriez… » La scène qu’elle lui jouait commençait d’ailleurs à le faire se redresser, ce glaive qu’elle mentionnait. Aidé par le contact avec la peau bouillonnante de l’être désiré. Le Requin entrouvrit la bouche en réponse immédiate au soupir qu’elle laissa échapper, qui eut aussi un effet certain sur l’aiguisage de son arme immergée. « Cruel pour l’enfant bien sûr, mais j’imagine que vous saurez châtier la mauvaise mère que je suis ? » Azran planta sa dague en elle avant même qu’elle n’ait pu terminer de s’exprimer.
Un jour, il comprendrait l’effet que cette biche avait sur lui. Un jour, il comprendrait ce qu’elle avait de différent des autres femmes qu’il fréquentait, ce qu’elle faisait différemment que les autres femmes qu’il fréquentait. Un jour il étudierait la question, analyserait son comportement, et déterminerait comment elle faisait pour le manipuler aussi bien qu’elle en était capable. Mais c’était un objectif qu’il se fixait à chaque fois que les deux amants se rencontraient. Et à l’issue de chacune de ces rencontres, il réalisait qu’il n’avait pas même le début d’une réponse. Vraiment, un jour, il s’y pencherait. Un jour. Mais pas celui-ci.
Les mains osseuses du rouquin s’étaient crispées sur la peau qu’elles recouvraient. Sa langue était à moitié exposée. Il fixait la belle, dans un moment perdu dans le temps, pour en savourer la réaction à son assaut. Puis une de ses mains vint se refermer de la mâchoire à portée, pour lui permettre d’aller s’emparer de la langue qui y régnait. Cette langue pour laquelle il avait encore plein d’idées, dans cette nuit qu’ils venaient à peine d’entamer. Il se pencha ensuite vers l’oreille percée, pour y souffler : « Évidemment. »
◭ Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”« to chasing on foolish merchants ! »
▬ LA PROPHETIE :
~ Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
L’attaque est accueillie par un hoquet de surprise tandis que les doigts pris dans les cheveux du Requin se crispent. Certes, elle faisait tout ce qu’elle devait pour le provoquer, mais de là à l’imaginer céder aussi brutalement ? N’allez pas croire toutefois que ça la dérangeait : au contraire, elle en redemandait, ce qui justifiait qu’elle joue aux faux-fuyants dans le but d’attiser un désir répété chez son amant. Ainsi, elle avait réussi à l’attirer dans ses filets, mais voilà qu’elle était à son tour ferrée, arroseuse arrosée et proie docile qui ne cherchait en rien à s’enfuir ou à lutter de manière insensée contre la dague de chair qu’il avait plantée en elle. Elle souriait, comblée dans tous les sens du terme, la respiration accentuée, se mordillant la lèvre inférieure avant qu’il ne s’empare aussi de sa bouche. Et tout son corps, tous ses muscles, de se serrer tandis qu’il soufflait une réponse laconique et brûlante à son oreille, un « Évidemment. » qui soufflait sur les braises incandescentes et rallumait la flamme, lui collant la chair de poule de la tête aux pieds. Frisson délicieux auquel s’ajoute la perspective du châtiment.
Leurs corps soudés une nouvelle fois pour cette soirée, la logique eût voulu qu’ils réitèrent des mouvements déjà suivis à plusieurs reprises. Et pour autant, toute frémissante à l’idée des allers-retours si enivrants, la possédée intima à son amant un « Retiens-moi. » avant de se contorsionner en arrière et de tâter le fond du bac pour y trouver le pain de savon, ramolli par l’eau qui avait tiédi au contact des peaux brûlantes. On aurait dit une éponge vaguement putréfiée, un peu comme les denrées qu’on oubliait malencontreusement en fond de réserve et qu’on n’avait pas mis dans le sel. L’aspect était peu ragoûtant et l’idée qu’elle avait eu lui semblait soudainement moins susceptible de contenter Surion. Qu’à cela ne tienne, il fallait bien trouver une parade plus sensuelle et dégrafant sa patte de la nuque du pirate, elle frotta ses deux mains sur le pain de savon avant de le laisser choir à sa droite, à côté de sa cuisse, de nouveau dans l’eau.
Son bassin restait aussi immobile que possible, mais à l’intérieur c’était une autre affaire tant elle brûlait de désir et d’excitation, tant au niveau de la cage thoracique que dans son giron battant autour du vit. Mais chaque chose en son temps. D’abord, nier ouvertement tous les signes physiques externes comme internes qui trahissaient avec une évidence criarde l’intérêt que Dellsa trouvait à cette nouvelle imbrication des corps. Pour ce faire, feindre le détachement nécessitait qu’elle contrôle le timbre de sa voix pour ensuite sortir une excuse des plus fallacieuses. Posant ses mains recouvertes d’une pellicule savonneuse sur le torse d’Azran, elle entreprit de le laver comme il avait pu commencer à le faire vis-à-vis de son corps séché par le sel. Tandis que ses menottes remontaient au niveau des épaules de capitaine, elle annonça comme si de rien n’était : « Que ce soit bien clair, je ne daigne rester que parce que cette chambre est payée pour toute la nuit. » Ben voyons. Les pièces n’etaient pas encore passées de main en main mais c’etait Là des considérations qu’ils feraient leurs le lendemain, lorsque l’aube les tirerait du sommeil. Le bassin ondula quelques secondes tandis qu’elle en était à frotter les avant-bras du roux, utilisant ses ongles comme des racloirs sans pour autant le griffer malencontreusement. Ce faisant, elle se rappelait au bon souvenir du Requin, avant qu’elle l’embrasse encore et lui murmure à l’oreille ces quelques mots scellant une promesse gravée à la surface de son derme : « Je suis à vous jusqu’au lever du jour, capitaine. Cela dit, je ne saurais que trop vous conseiller de vite me décrasser si vous voulez avoir le temps de me souiller autant de fois que vous le souhaiterez. » Elle commençait à bien aimer jouer ce rôle de soumise qu’elle ressortait pour le bon plaisir de Surion. Enfin « commençait », c’est pas comme si elle venait d’avoir l’idée, non, mais vu comment elle avait été cruelle ce soir à faire mine de s’échapper à deux reprises pour mieux revenir entre ses bras, il méritait bien qu’elle se place totalement sous son contrôle, ne serait-ce que pour qu’il ne lui en veuille pas tant que ça.
▬ LES PARCHEMINS : 102 ▬ L'AME : V. ▬ LE REGARD : Toby Stephens. ▬ LE TEMPS : 45 ans. ▬ LE SANG : Gwelnaur. ▬ LE FEU : Faiseur de veuves et de bâtards, explorateur des mères. ▬ LE DESTIN : Capitaine du Chien de Mer à la tête de la Flotte du Requin, membre du Conseil de l’Ordre du Poisson, maître des mers de Gwelnaur. ▬ LE PACTE : L'Ordre du Poisson. ▬ LES ROSES : 3709
« Retiens-moi. » C’était fou, comme de simples mots pouvaient inverser la balance des pouvoirs quand ils étaient prononcés par la bonne bouche. Il avait joué de la surprise pour la harponner, s’était emparé de son visage pour la forcer à l’embrasser, avait suggéré toutes ces choses qu’il lui ferait dans une menace sous-entendue. Et pourtant, deux mots avaient suffi pour qu’il ne s’exécute, plaçant ses mains de manière à la garder contre lui. Car il était bien, là, en elle. Il s’y sentait à sa place, et il ne souhaitait pas s’en dégager. Et puis, il ne souhaitait pas non-plus la voir s’en extirper. Ses doigts cloués dans les cuisses fermes pour les empêcher de se détacher, il observa la sirène s’emparer du savon qu’il avait laissé couler, dont l’apparence faisait tout sauf envie. Ce qui lui donnait envie, en revanche, c’étaient les palpitations qu’il ressentait dans les parois qui retenaient le corps étranger qu’il avait inséré en elle. Lui-même en jouait, contractant et relâchant ses muscles immergés pour faire remuer son membre enfoncé sans permettre ni à l’un, ni à l’autre de bouger.
La capitaine de la Pute Borgne, dieux que ce nom lui plaisait, commença à frotter sa peau de ses mains savonneuses dans un semblant de massage qui n’était pas pour lui déplaire. « Que ce soit bien clair, je ne daigne rester que parce que cette chambre est payée pour toute la nuit. » Un sourire amusé se forma sur le visage apaisé du pirate dont les épaules commençaient déjà à se décontracter lorsque les douces mains vinrent les laver. Sourire dont il vint mordre la lèvre inférieure qui le composait lorsqu’il la sentit remuer, provoquant un spasme léger dans l’entièreté de son corps. Aussi endurant et expérimenté que le Requin pouvait être au maniement de l’épée, chaque bataille enchaînée rendait son arme toujours un peu plus sensible, et Dellsa avait toujours été un adversaire formidable. Elle l’épuisait autant qu’elle l’apaisait. Mais elle l’excitait bien plus encore. Avec elle, il était toujours prêt à recommencer, encore et encore, jusqu’à ce que les circonstances ne les forcent à arrêter, à se séparer. Et même alors, ce n’était toujours que partie remise.
Le bien-être lui avait fait fermer les yeux, mais il accueillit tout de même avec entrain ce baiser qu’elle vint partager. Sa tête se pencha ensuite d’elle-même sur le côté pour offrir à sa servante l’oreille dans laquelle elle cherchait à communiquer. « Je suis à vous jusqu’au lever du jour, capitaine. Cela dit, je ne saurais que trop vous conseiller de vite me décrasser si vous voulez avoir le temps de me souiller autant de fois que vous le souhaiterez. » Les yeux du prédateur se rouvrirent sur elle, la jugeant avec hautaineté. « Jusqu’au lever du jour, tu dis ? » Toute expression avait quitté son visage, à tel point qu’il était difficile de déterminer s’il était encore en train de jouer. Son doigt glissa sur les lettres gravées, puis sa main remonta pour saisir l’insolente au cou, et commencer doucement à serrer. « Tu seras mienne tant que ma signature marquera ta peau, telle était ma sentence. Crois-tu vraiment pouvoir revenir si aisément sur ma parole, présomptueuse créature ? »
De la main qui l’étranglait, Azran appliqua une pression sur le cou de la belle pour la forcer à se relever, la libérant ainsi du glaive qu’il avait enfoncé en elle. Puis il la força à se retourner, la projetant sans aucune attention contre le rebord du bac qui trembla de l’impact. Ses mains puissantes fondirent sur la croupe exposée qu’il tira hors de l’eau pour l’admirer. Une langue perverse glissa sur toute la longueur de ses lèvres, tandis que son regard luisait d’une luxure malfaisante. Pour qui se prenait-elle, cette ridicule capitaine, à vouloir discuter l’autorité du maître des mers sur lesquelles il la laissait, dans son infinie bonté, naviguer ? Il lui fallait la châtier, plus encore qu’elle ne l’avait pensé, plus encore qu’il ne l’avait espéré. En la souillant en un lieu laissé toujours inexploré.
Son majeur remonta le long de son torse pour se recouvrir d’autant de savon qu’il pouvait récupérer, savon qu’il vint appliquer contre l’orifice arrière de la future châtiée. Son doigt massait doucement la zone, pour la détendre, laissant entendre que sa colère n’était pas totalement réelle. Puis il s’immisça en elle, fin éclaireur, pour la préparer au châtiment qui ne saurait tarder. Mais pas trop longtemps, non-plus. Il souhaitait tout de même qu’elle ressente un certain inconfort, sinon il ne s’agirait pas là d’une réelle punition. C’était pour cette même raison qu’il ne fit pas non-plus de cérémonie lorsque son bélier s’appuya contre la porte à conquérir, et qu’il la pénétra de son tout long avec la violence d’un assaut.
◭ Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”« to chasing on foolish merchants ! »
▬ LA PROPHETIE :
~ Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
L’avait-elle fait exprès ? La question pouvait se poser, connaissant la belle. Il fallut qu’elle réprime un sourire carnassier néanmoins lorsque Surion la jaugea, hautain dans le regard, mais le reste des traits figés. Il en allait du jeu auquel ils se livraient, de cette soumission à laquelle elle se rabaissait en présence de cet amant de longue date. Aussi loin que ses souvenirs remontaient, elle n’avait cessé d’osciller entre l’impudence et l’obéissance extrême en présence de ce partenaire de jeu délicieux qu’était Azran, changeant d’humeur comme la mer. L’amant fervent n’avait jamais semblé s’en plaindre ni en être décontenancé, et n’avait d’ailleurs jamais faibli dans ses coups de surin. Certes, leur liaison avait connu un refroidissement ponctuel du temps où les mutineries avaient secoué les équipages pirates de plusieurs navires, mais il fallait bien reconnaitre que Dellsa prenait rarement autant de plaisir avec un autre que le Requin et s’abandonnait avec délice à chaque étreinte avec cet homme. Dès lors, on est en droit de supposer que la brune avait fait mine de consentir à ce qu’elle prétendait une requête en bonne et due forme de la part de son homologue, et avait ainsi présenté l’affaire comme une faveur, simplement pour enflammer le tempérament fougueux du rouquin.
Retenant donc ce sourire qui l’aurait trahie dans ce rôle de servante, elle ne parvint par contre pas à retenir un hoquet mi-surpris mi-excité lorsqu’il la saisit à la gorge et ses mains se crispèrent sur les épaules du capitaine où elles avaient glissé lorsqu’il avait commencé à l’étrangler -réflexe qui eût pu être vaguement salvateur s’il avait vraiment décidé de lui ôter la vie. « Tu seras mienne tant que ma signature marquera ta peau, telle était ma sentence. Crois-tu vraiment pouvoir revenir si aisément sur ma parole, présomptueuse créature ? » Il appuyait trop fort sur la trachée pour qu’elle puisse bredouiller des excuses lamentables et c’était peut-être mieux ainsi cela dit, puisqu’elle eut un infime doute sur l’état d’esprit d’Azran aussitôt qu’il fit en sorte de la repousser, de façon à ne plus être en elle. Pareil revirement de situation fut accueilli par un gémissement dépité de la part de la brune, assez surprise il fallait l’avouer, à force de le voir froncer légèrement les sourcils quand elle mettait fin à leur emboîtement post-coïtal. Qu’il force cette séparation de lui-même n’augurait peut-être rien de bon. Et pour autant, malgré le frisson délicieux provoqué par le mystère de l’anticipation impossible, malgré la violence avec laquelle elle s’était pris le rebord du bac -ça marquerait sa peau, forcément, l’abdomen ayant tapé sans aucune douceur contre le bois pas vraiment vermoulu, malgré encore des signes qui de l’extérieur auraient pu faire parier à des angoissés que tout ceci allait mal finir, elle s’abandonnait au contrôle du Requin et n’en démordait pas. La preuve : ses soupirs et gémissements ne faisaient qu’encourager Azran sur la piste qu’il avait choisie, tandis que Dellsa s’en remettait pleinement à ses désirs les plus vils.
Et de lâcher un couinement agréablement pantois, à le sentir s’occuper d’une zone jusque là encore indemne. Sa respiration se faisait erratique tandis que ses entrailles bouillaient de toutes ces basses pulsions qu’un confesseur aurait sans doute refusé d’absoudre. Tout son corps tremblait d’excitation et elle se retenait de regarder derrière elle, consciente que croiser les billes brûlantes de Surion l’aurait tout bonnement embrasée. Le sentant aux portes de cette zone vierge de tout assaut, sa respiration se bloqua d’infimes secondes pour qu’elle expulse un « Putain, Azran. » à l’instant de la saillie. On ne dira pas que la pénétration se fit aisément, toute tendue qu’elle était, mais à la douleur soudaine, se mêla l’instant d’après le plaisir de ce châtiment inattendu. La présomptueuse créature se souvint soudainement qu’elle était censée être punie et, les mains posées sur le rebord du bac, pour éviter d’appuyer trop ses seins dessus -ce qui était tout de même foutrement inconfortable- elle contorsionna encore le haut de sa colonne vertébrale pour dévisager l’amant qui se grimait en bourreau charnel. Au fond des yeux de la brune, brûlait la flamme d’un désir non-contenu, d’une extase répétée, d’une communion des chairs et des esprits, sur ses lèvres pointait une moue suave, mais ce furent ces mêmes lippes quémandeuses qui prononcèrent des mots qui ne s’accordaient qu’assez mal à son apparence : « Pitié, capitaine, de grâce !, bredouilla-t-elle sans qu’on ne sache vraiment si elle allait réclamer qu’il réitère cet assaut, ou une trêve dans l’union des corps, Pardonnez l’outrecuidance de mon sexe. Je suis à vous bien sûr, maître, jusqu’à ce que vous soyez lassé. » Au creux de ses prunelles, brûlait un autre type de supplication, bien moins spirituel d’ailleurs tant il mettait la bougrerie à l’honneur : un baise-moi qu’elle n’avait en général jamais besoin de formuler et qu’elle ne prononcerait pas non plus en cette situation. Qu’il l’amène à l’orgasme qu’elle ne pensait jamais avoir par cet endroit. Qu’il ait pitié d’elle, dont le cœur battait à tout rompre et dont le corps entier était un brasier incandescent.
▬ LES PARCHEMINS : 102 ▬ L'AME : V. ▬ LE REGARD : Toby Stephens. ▬ LE TEMPS : 45 ans. ▬ LE SANG : Gwelnaur. ▬ LE FEU : Faiseur de veuves et de bâtards, explorateur des mères. ▬ LE DESTIN : Capitaine du Chien de Mer à la tête de la Flotte du Requin, membre du Conseil de l’Ordre du Poisson, maître des mers de Gwelnaur. ▬ LE PACTE : L'Ordre du Poisson. ▬ LES ROSES : 3709
Ses soupirs, ses gémissements, ses couinements. Elle le narguait alors même qu’il se faisait monstrueux devant elle. En cela elle devait être aussi dérangée que lui, puisque n’importe quelle personne un tant soit peu saine d’esprit aurait craint pour sa vie ou son intégrité. Tout comme ses hommes, dehors, plus tôt, qui auraient saisi leurs armes s’ils n’en avaient pas été dissuadés. S’ils le voyaient, non. S’ils les voyaient, là, ainsi disposés, lui si menaçant devant leur capitaine si soumise, quelle serait leur réaction ? Si, bien sûr, ils n’étaient pas tant alcoolisés.
La prendre par cet endroit n’était pas une habitude. Dellsa n’était pas grande amatrice du fait qu’il s’introduise par l’entrée des artistes, ce qui était surprenant lorsqu’on comptait le temps depuis lequel durait leur pièce de théâtre. Le gracieux « Putain, Azran. » qu’elle avait laissé échapper en était une preuve flagrante. Mais c’était une pratique que le Requin appréciait, qu’elle lui accordait en certaines occasions spéciales, ou qu’il se permettait en d’autres comme celle-ci. Dans sa colère à moitié jouée, il se permit un soupir d’excitation lorsqu’il se sentit s’enfoncer en elle. La brute qu’il était aurait pu enchainer directement dans ce va-et-vient enivrant qu’il désirait, il aurait même dû le faire, car après tout elle le méritait. Mais encore une fois, cette attention à son égard qu’il ne savait pas surmonter le retenait. Même lorsqu’il la dominait, même lorsqu’il la violentait, même lorsqu’il la soumettait, il voulait voir son adhésion, avoir son accord. Leurs rencontres étaient en tout temps un délice dont il ne voulait jamais devoir se passer, et le meilleur moyen de se l’assurer était qu’elle le désire toujours autant que lui. L’illusion de pouvoir n’était que plus excitante lorsqu’elle était partagée.
« Pitié, capitaine, de grâce ! Pardonnez l’outrecuidance de mon sexe. Je suis à vous bien sûr, maître, jusqu’à ce que vous soyez lassé. » Cet accord, elle venait de le lui donner. Pas par ses mots, bien sûr. Ceux-ci semblaient demander une cessation de l’activité qu’il avait entreprise, comme une trainée n’assumant plus les assauts de l’amant qu’elle aurait accepté dans sa couche. C’était par son expression, qu’elle lui laissait le contrôle. Par son apparence dépravée. Par son regard, dans lequel Azran ne savait que trop bien déchiffrer la demande silencieuse qu’elle lui faisait. Mais mieux encore, elle lui avait offert autre chose, une chose très importante à laquelle elle n’avait certainement pas pensé. Une chose qui le visage du Requin en un sourire diabolique. Les mots qu’elle avait choisis impliquaient qu’il puisse un jour se lasser d’elle, et cela, il ne le voyait pas arriver. Alors il approcha son visage dérangé du magnifique minois de celle qui s’était offerte à lui, saisit ses joues entre ses mains pour immortaliser les mots prononcés sur ses lèvres goûtues, et prononça ce verdict d’une voix assurée : « Tu seras donc à moi pour toujours. »
Presque immédiatement, il fit claquer ses hanches contre les fesses rebondies avec une violence contrôlée, puis recommença, encore et encore, pour satisfaire ce désir qui le brûlait. Chaque coup de reins qu’il lui infligeait scellait ce pacte qu’ils venaient de formuler, et participait à le faire jubiler. Il s’était emparé de sa poitrine généreuse qu’il malaxait avec une attention dissimulée par sa sauvagerie apparente, visant autant à profiter de ce contact qu’à éviter qu’elle ne se blesse contre le rebord du bac. Toujours plus d’eau était projetée hors du bain, à tel point qu’ils finiraient par ne plus en avoir assez pour simplement se laver. Mais ce n’était pas une question qui préoccupait Azran dans l’instant. Seuls importaient les gémissements de la belle, leur plaisir commun, et cette jouissance qu’il sentait arriver.
◭ Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”« to chasing on foolish merchants ! »
▬ LA PROPHETIE :
~ Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
Grisée par les précédents ébats, électrisée par les contacts répétés des mains, des peaux, des lèvres, de tout son être, Dellsa se savait proche d’exploser. Croiser les yeux du forban l’enflammait derechef, puisqu’elle y lisait le même désir décuplé, la même extase, le même plaisir purement charnel. À l’instant exact où elle se perdait dans les prunelles de son amant, elle songeait qu’elle aurait pu rester là ad vitam aeternam, à se faire prendre dans toutes les positions possibles, selon toutes les intensités, à l’embrasser, à l’embraser. (Sa fille ? À l’instant même : un lointain détail dont elle se souviendrait plus tard) Si elle se soumettait aussi docilement au contrôle total d’Azran, c’est que l’accord entre eux dépassait la simple union des corps. La violence et les outrages, comme la colère et les châtiments, étaient certes des signes que le commun des mortels aurait pris pour une offense à laver dans le sang. Néanmoins, il y avait cette conscience et cette compréhension des êtres nouée dans le profond respect qu’ils avaient l’un pour l’autre. Soit, leurs avis divergeaient par moments, mais ils se rejoignaient complètement dans l’ivresse du plaisir, ce qui jouait sans doute dans l’harmonie charnelle qui régnait entre eux. Les menaces n’étaient que des mots qu’ils pouvaient échanger pour se chauffer : elle ne chercherait jamais à le saigner comme un porc et elle savait pertinemment que s’il lui infligeait quelque douleur dans leurs jeux, ce ne serait jamais pour réellement la blesser férocement. En d’autres termes, presque paradoxalement, l’équilibre établi avec Azran reposait sur la clé de voûte suivante, qui justifiait ainsi qu’elle joue avec le feu sciemment et se prélasse dans ses bras et sous ses mains puissantes avec force gémissements et ondulations lascives : Azran ne lui briserait jamais le cœur, puisque ce dernier n’était pas un butin qu’il convoitait.
Si bien qu’elle ne protesta pas lorsqu’il retourna à son avantage les bêtises qu’elle avait pu proférer sans vraiment faire attention au piège sur lequel elle marchait, en faisant de ce trait une offre presque rassurante. « Tu seras donc à moi pour toujours. », tranchait-il en la tenant fermement, tant par son regard impérieux que par ses serres acérées et sa dague au plus profond d’elle-même. Ainsi, lorsqu’il s’arrogea la pleine et entière propriété de Dellsa aux Mains Rouges par cette sentence fiévreuse, plutôt que de se dérober par une pirouette quelconque, un sourire enjoué ourla les lèvres charnues de la pirate, avant que -sous les coups de reins puissants- ne s’en échappent des soupirs et des onomatopées répétées, sans signification précise mais trahissant l’étrange mélange entre la brûlure dans cette zone rarement empruntée et le plaisir qui bouillait en elle. La promesse était belle, moins effrayante que s’il avait réclamé de manière insane son cœur. Et puis, soyons honnête, si cela voulait dire qu’elle continuerait à se faire saillir par pareil étalon jusqu’à ce que la mort les sépare (voire même aux enfers), elle n’avait aucune raison de s’y refuser. Il n’était néanmoins plus temps d’user de raison, mais de se laisser simplement, délicieusement, porter par ses sens.
Azran était partout. En elle, forcément, mais aussi sur elle, contre elle, autour d’elle. Son odeur si familière lui envahissait les naseaux. Son souffle bestial couvrait tout autre bruit voisin et lui brûlait la peau de manière cyclique. Sur sa langue, persistait encore la sensation des baisers brûlants qu’ils avaient échangé avec fureur. De même, si elle avait les billes fermées pour ne se concentrer que sur les sensations du toucher, elle avait le regard brûlant du Requin imprimé sur les paupières. Enfin, elle sentait le bois du rebord du bac qui se gravait dans ses paumes crispées et celui du fond du bac qui marquait progressivement ses genoux, mais autant dire qu’elle s’en moquait comme d’une guigne, puisqu’elle préférait se rattacher surtout aux mains assurées qui malaxaient ses seins, qui la caressaient çà et là, à ce glaive qui s’enfonçait en elle jusqu’à la garde avant de ressortir et de recommencer son œuvre, au claquement de leurs corps, au frottement de leurs cuisses, à la chaleur de ce corps qui se pressait contre elle… Elle se sentait aussi se contracter contre le membre turgescent, sentait également son bas-ventre se presser, brûler. Sa respiration erratique se perdait dans des râles enflammés, et parce qu’elle connaissait l’effet que pareille annonce pouvait avoir sur Azran, elle se permit de prononcer -avec difficulté puisqu’elle le fit en un long gémissement qui avait du mal à sortir tant elle était tendue : « Oh oui, capi…taine… Je v… Je vais j…jouir… » Une poignée de secondes plus tard, un coup de rein les envoya au septième ciel, duquel elle avait l’impression de ne jamais redescendre très longtemps depuis qu’ils s’étaient enfermés dans cette chambre.
Elle expira lentement, la petite mort lui ayant ôté toutes ses forces, ses coudes qui rejoignirent ses mains sur le rebord du bac tandis qu’elle s’affaissait légèrement. Restant liée à lui, elle prenait également appui sur le tronc de Surion sans bouger davantage. Et de l’admirer par dessus son épaule gauche, la crinière humide de sueur, le corps frémissant encore au moindre mouvement ou souffle qui l’effleure, les pupilles écarquillées pour en détailler le moindre trait, un sourire mutin sur les lippes alors que la capitaine revenait à ce qu’il avait annoncé plus tôt, l’esprit bercé par les endorphines qui trouvait que c’était une exquise idée, ayant mis l’incarnation de la servante de côté pour être vaguement sérieuse : « Pour toujours, hein ? Je devrais pouvoir m’en accommoder. » Au cas où il avait besoin de sa confirmation, bien sûr.
▬ LES PARCHEMINS : 102 ▬ L'AME : V. ▬ LE REGARD : Toby Stephens. ▬ LE TEMPS : 45 ans. ▬ LE SANG : Gwelnaur. ▬ LE FEU : Faiseur de veuves et de bâtards, explorateur des mères. ▬ LE DESTIN : Capitaine du Chien de Mer à la tête de la Flotte du Requin, membre du Conseil de l’Ordre du Poisson, maître des mers de Gwelnaur. ▬ LE PACTE : L'Ordre du Poisson. ▬ LES ROSES : 3709
La dupée n’avait pas protesté. Elle n’avait même pas essayé. Le démon qui l’avait roulée avait pu constater pour seule réponse sur les lèvres qui étaient devenues sa propriété un sourire entendu, ce qui ne l’avait rendu que plus enthousiaste à l’idée de consommer cet accord établi entre les deux partis. Et consommer, il le fit. Dans ses intentions, dans ces petites habitudes invisibles qui avaient été établies entre eux au cours de cette longue relation qu’ils partageaient, il lui voulait le plus grand bien, et n’avait que leur plaisir à eux deux en tête. Mais dans les faits qui se déroulèrent derrière cette porte fermée, dans ce bain presque vidé, le traitement qu’il lui réservait était tout ce qu’il y avait de plus sauvage. Il la martelait sans considération apparente, l’agrippait sans gêne, la mordait sans retenue, et laissait son désir le guider. Il ne faisait aucun effort pour contrôler le souffle bestial qu’il exhalait contre la peau embrassée, embrasée. Ses gémissements ressemblaient plus à des râles animaux, ponctuant le claquement de ses reins contre la croupe assaillie, dont la fréquence et l’intensité variait en fonction des plaintes de la souillée. Jusqu’à ce que ces plaintes ne deviennent une phrase, presque inintelligible, mais qui comptait parmi ses préférées : « Oh oui, capi…taine… Je v… Je vais j…jouir… » Et dans son esprit, tout s’était accéléré. Le poids de son souffle s’était alourdi, la prise de ses mains sur la poitrine généreuse s’était resserrée, et les yeux du démon s’étaient refermés en même temps que ses crocs sur l’épaule dénudée. Mais hors de question de toucher au rythme de ses assauts, pas s’il avait réussi à trouver celui qui la contentait, elle qu’il savait si difficile à combler lorsqu’il la prenait de ce côté. Au lieu de cela, il se concentra sur la sensation qu’il tirait de son arme palpitante, les contractions qui l’entouraient et lui faisaient effet, pour enfin jouir avec elle, en elle, dans un râle étouffé par l’épaule qu’il mordait.
La respiration du Requin était agitée. Sa cage thoracique s’emplissait et se vidait d’air avec difficulté, secouée par le tambourinement de son cœur habituellement inerte. Il desserra sa mâchoire de l’épaule dans laquelle ses dents s’étaient creusées, et y posa sa joue pour pouvoir la regarder. Dellsa était magnifique. Elle l’avait toujours été. Qu’elle soit parée des plus belles robes, ou coiffée de son chapeau qu’il trouvait laid. Qu’elle soit tâchée de sang, ou souillée par leurs ébats. Sur un pont ensoleillé, ou dans la lumière tamisée d’une chambre mal éclairée. Alors Azran en profitait, l’observait, la détaillait. D’un regard si tendre qu’il aurait pu lui faire oublier qu’il était toujours enfoncé en elle, et que ses mains enserraient toujours ses seins. L’une d’entre elles finit d’ailleurs par s’en décoller, pour venir le recoiffer – ou plutôt chasser les quelques mèches mouillées qui lui retombaient sur le visage. L’autre se desserra aussi, mais uniquement pour pouvoir glisser sur la peau qu’il savait sensible, buter contre les bords de son nombril, s’approcher dangereusement proche de son sexe avant de virer brusquement pour glisser contre son aine et s’aplatir sur sa cuisse.
« Pour toujours, hein ? Je devrais pouvoir m’en accommoder. » Azran sourit. D’un sourire qui ne lui ressemblait pas. Un sourire simple. Un sourire joyeux. Un sourire qui laissait entrevoir un bonheur sincère, quelque chose qu’il n’avait pas l’habitude de montrer. Ce n’était pas la première fois que Dellsa le voyait, elle devait d’ailleurs être la personne qui lui en inspirait le plus, mais souvent ceux-ci n’avaient pas leur place dans le jeu auquel ils jouaient, alors le rouquin les réprimait. Dans un monde où le temps était leur plus précieuse commodité, et où ils devaient chacun assouvir les pulsions que l’autre lui provoquait en les courts instants qu’ils partageaient, l’opportunité de se laisser aller à simplement profiter de sa présence était rare. Mais à présent qu’elle s’était rachetée de l’outrage qu’elle lui avait fait subir plus tôt dans la soirée, qu’il l’avait punie d’être une mère indigne et d’avoir osé discuter sa sentence, et qu’ils avaient encore tout le reste de la nuit pour profiter de leurs ébats charnels, il voulait s’accorder ces quelques instants de bonheur volés, partagés avec la femme dont il était probablement le plus proche.
Sa main libre glissa le long du cou de la sirène pour le caresser, jusqu’à se caler derrière sa nuque pour la forcer à venir l’embrasser. Ce n’était pas un baiser fougueux, pas un baiser passionné. C’était un baiser tendre, tel qu’en échangeraient deux amoureux, bien que l’un comme l’autre savait pertinemment qu’ils ne l’étaient pas. En un sens, ils étaient plus que cela. Azran ne convoitait pas le cœur de Dellsa, et Dellsa ne convoitait pas le sien. Aucune chaîne ne les liait l’un à l’autre, de quelque nature qu’elle fut. Ce n’était pas le destin, ni les sentiments qui les rapprochaient. C’était le choix. Le choix de se voir, autant qu’ils pouvaient se voir. De se couper du monde, ensemble. De s’apporter plaisir et luxure, souvent, tendresse et confort, parfois. Le choix d’être là quand l’autre le désirait, le réclamait, ou en avait besoin. Celui de s’abandonner corps et âme à l’autre, l’espace du temps qu’ils avaient à s’accorder, et d’oublier tout ce qui pouvait exister au-delà des limites de l’être désiré.
À regret, Azran commença à se retirer. Mais il ne s’en plaint pas, car c’était uniquement pour se replacer dans la position qu’il désirait. Il la fit se retourner, lui faire face. Il lui ouvrit les bras, et s’y invita, l’enlaçant des siens pour l’attirer tout contre lui. Leurs visages proches, et leurs corps plus proches encore, il lui caressa la joue, enroula son doigt dans ses cheveux, se perdit dans son regard. Sans un mot, car aucun n’était nécessaire. Le silence uniquement perturbé par le fond d’eau dans lequel ils baignaient, que leurs mouvements avaient troublé, et le son de leurs souffles qui se croisaient. Un fin sourire étira ses lèvres, et il retourna réclamer les siennes. À présent elle lui appartenait, et cette pensée le ravissait.
◭ Dellsa aux Mains Rouges
CAPITAINE DE LA “PUTE BORGNE”« to chasing on foolish merchants ! »
▬ LA PROPHETIE :
~ Constanza, dite "Sanza",
5 ans et demi, terreur des mers
à venir : merril aventures achevées :geory (un mois plus tôt) - johr (/intrigue) ▬ L'ENVOL : Naître dans un village perdu au milieu du continent, fille de paysans sans le sou. Être confiée à la garde d’un négociant à 9 ans, pour atterrir à Ossam, bouge mal-famé, à la mort stupide de ce dernier. Devenir voleuse et arnaqueuse, fille du Scorpion, pendant son adolescence. Finir par découvrir la mer, jusque là jamais vue, et l’aimer de tout son être. Passer pirate, libre et sanguinaire, intrépide et sans pitié. Régner sur les mers, enfin. ▬ LES PARCHEMINS : 444 ▬ L'AME : La curieuse et faible (Arté) ▬ LE REGARD : Pénélope Cruz ▬ LE TEMPS : (42) La quarantaine bien tassée ▬ L'ETOILE : (SANGUINAIRE) prête à en découdre. ▬ LE SANG : (LA MER) Le trou du cul du monde, désormais laissé bien loin derrière elle (Dyrka, dans les États du Gwelnaur). ▬ LE FEU : (LIBRE COMME L'AIR) Épouse des flots, ouverte aux vents ▬ LE DESTIN : (BOUCANIÈRE) Capitaine de la Pute Borgne, un sympathique trois-mâts pirate qui passera sur vos côtes pour tout ravager (youpi). ▬ LE PACTE : (POISSON) Membre du Conseil pirate de l'Ordre du Poisson, ancienne petite main de la Caste du Scorpion. ▬ LES ROSES : 4037
Elle connaissait ce sourire, elle avait sans doute le même fiché sur les lèvres. Oh, ça n’était pas un de ceux qu’il avait souvent sur les lippes, les autres étaient souvent plus goguenards ou plus carnassiers mais elle n’allait pas être choquée de le voir avec cet air. Elle y voyait un reflet de la chaude torpeur qui les enlaçait, là, à cet instant. Les muscles étaient tirés, la sueur recouvrait leurs corps d’une fine pellicule qui se refroidirait bientôt, leurs envies étaient assouvies pour un temps, libérant des endorphines qui les rendaient peut-être dépendants l’un à l’autre, dans ces cas de figure précis d’orgasmes enchaînés. Qu’importe, après tout. Elle était bien, là, avec lui. Elle avait encore joui, avec lui, pour ne rien changer. Elle se sentait encore palpiter autour de lui, le cœur qui cavalait, le souffle court. Il y avait quelque chose de délicieux à partager ces moments avec Azran. Ses caresses la faisaient frémir, son regard l’allumait aussi facilement qu’un briquet à amadou, il savait comment l’amener au plaisir extrême et elle savait qu’il s’y attachait autant qu’à son propre contentement. En d’autres termes, il y avait aussi quelque chose de rassurant à continuer d’attirer un tel homme.
Le Requin se montrait moins brutal qu’il ne l’avait été les instants précédents (sa croupe s’en souviendrait quelques heures au moins mais ça n’était pas son problème pour le moment) et elle répondit à son baiser tout aussi tendrement que lui, suivant l’orientation qu’il proposait. Les yeux dans ceux du rouquin, une fois leurs lèvres séparées, elle le contempla quelques instants sans mot dire, son sourire toujours attendri qui ourlait sa bouche. Suivant le mouvement lorsqu’il se retira et reprit une position plus confortable, elle se lova contre lui, la tête au même niveau que la sienne, ne serait-ce que pour pouvoir l’embrasser sans devoir forcer sur son cou. Tandis que son bras droit était replié sur sa panse, coincé entre leurs deux corps pressés l’un contre l’autre, sa main gauche caressait doucement la joue d’Azran, les doigts au niveau de sa mâchoire barbue tandis que le pouce suivait des cercles peu appuyés. Ils ne parlaient pas, leurs seuls souffles rythmant l’échange muet, se laissant aller à un instant de répit, un de ces rares moments où ils prenaient le temps d’être ensemble, presque chastement -si on occultait le fait qu’ils étaient totalement nus et n’avaient rien qui les séparait d’une quelconque façon pudique. Lorsqu’il revint chercher ses lèvres, la main de la brune glissa vers son épaule, pour ensuite dessiner des arabesques sur son torse, les yeux toujours ancrés dans les prunelles de Surion… Enfin, jusqu’à ce que son index n’effleure une marque qu’elle n’avait pas souvenir d’avoir déjà senti, les fois précédentes.
Au bout de vingt ans à parcourir le corps nu d’Azran avec ses yeux, ses mains, ses lèvres voire d’autres parties encore de son anatomie et à se serrer tout contre à maintes reprises, Dellsa considérait qu’elle aurait pu en dessiner une carte, qu’elle actualisait mentalement à chaque fois qu’ils se retrouvaient. Bon, peut-être pas la dessiner les yeux fermés, par contre : l’ancienne navigatrice qui avait œuvré comme telle quelques années sur le Chien de Mer avant de changer de rafiot avait toujours besoin d’y voir pour retracer les côtes et les fonds marins, question pratique. Mais l’accroche n’était pas familière et elle se mit à l’observer sans pour autant se mouvoir, penchant simplement un peu le menton pour avoir une meilleure visibilité, les billes marron soudainement arrimées à cette partie de la carne du capitaine, tandis que du bout de l’ongle, elle suivait en les frôlant les contours de la cicatrice plus ou moins récente. Un léger froncement de sourcils trahissait sa surprise, que certains gueux ignares auraient pu prendre pour de l’inquiétude. Quelques secondes plus tard, sans qu’elle ne s’y attarde trop, la main qui avait enregistré cette nouvelle donnée remonta jusqu’à la nuque dont elle s’était décrochée tandis qu’elle demandait à son amant, sans minauder, comme pour s’assurer qu’il n’avait rien perdu au combat : « Rassure-moi, celui qui t’a fait ça a fini noyé dans son propre sang, hm ? » Elle avait des souvenirs d’abordages communs, quelque peu lointains certes, mais dans lesquels il n’était pas rare qu’il y ait feinte d’oubli de garde pour décapiter l’adversaire ou le blesser salement après qu’il soit tombé dans le panneau, si bien qu’elle ne s’en faisait pas vraiment pour Azran. Mais tout de même. « Faudrait quand même pas que des survivants commencent à raconter n’importe quoi…, commença-t-elle tandis qu’elle rapprochait son minois de celui de son homologue, frottant le bout de son nez au sien avant de poursuivre, tandis que ses sourcils s’arquaient presque amusés, du genre qu’Azran Surion a un point faible. » Et de l’embrasser, tendrement, comme pour lui intimer sans le prononcer de faire attention à sa carcasse. Car si elle daignait lui céder sa carne et l’y laisser graver la marque de ses dents comme ses initiales, il valait mieux qu’il prenne soin aussi de ce corps qu’elle appréciait tant (et de l’âme qui s’y nichait, aussi, tant qu’à faire).
Elle lui caressait les cheveux désormais, les doigts englués de cette eau savonneuse mêlée à la sueur qui s’immisçaient entre les mèches rousses du forban. Oui, il faut bien le reconnaître, elle qui était plutôt directe, frustre et brusque, profitait de l’instant de cette tendresse qu’ils s’accordaient de manière paradoxale assez rarement, si bien qu’elle coula bientôt son minois au creux du cou d’Azran, y fermant les yeux et se contentant d’humer son odeur si caractéristique, si familière, si enivrante. Et, les lèvres contre la carotide du mâle, la brune se laissait bercer par les battements du cœur de son compagnon de nuitée, sa propre respiration qui ralentit tout en se faisant plus profonde, comme si elle s’assoupissait, alors que sa main qui s’entremêlait jusque là dans les cheveux du Requin glissa pour rester accrochée sur son épaule.