« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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Tout le monde la regardait comme on regarde un dieu ... Si seulement ils savaient ...
La nuit avait été courte et pour cause … Johr était brièvement rentré et, après s’être envoyé au visage quelques insultes de routine, nous avions passé la nuit entière à rattraper ce que nous avions perdu et à comprendre, sans le dire, à quel point prendre du plaisir avec d’autres n’avait qu’un goût fade par rapport à ce que nous faisions ensemble. Au petit matin, il était reparti, non sans m’avoir rappelé que je ferais bien de passer la vitesse supérieure si je ne voulais pas à avoir à le remercier chaleureusement de sa prise de pouvoir. Non sans lui avoir tourné les talons en jurant, j’étais alors partie m’installer dans une petite salle dans laquelle je m’adonnais à toute sorte d’expérience en tout genre, notamment sur quelques potions et poisons.
M’apercevant que je manquais de quelques plantes, j’enfilais mon manteau noir, et, mettant mon capuchon sur la tête, c’est dans une certaine pénombre que je m’enfonçais vers la sortie de la ville, sur mon étalon nommé Hunger. Dans mon sac, quelques fioles mais également de la ficelle et de quoi couper quelques herbes. Mes gants me protégeaient de ce qui pouvait me blesser et j’avais également des bottes montant jusqu’à la mi-mollet afin de me déplacer sur le terrain sur lequel je me rendais : le marais.
Durant deux bonnes heures, j’arpentais de long en large les terres, m’arrêtant devant chaque plante pouvant me servir mais également devant celles que je ne connaissais pas. J’attrapais également quelques rats, que je mis dans une petite cage, chargeant ces dernières sur l’encolure de mon cheval. Ces petites bêtes étaient parfaites pour tester mes nouvelles potions. Puis qui s’inquiéterait de voir des rats morts dans les rues de Belithrael. Surtout que ces rats morts faisaient leur effet devant une porte, notamment quand l’animal de compagnie de la personne s’en faisait un plein ventre, crevant également sur le paillasson de la porte … Magnifique vue, n’est-ce pas ?
C’est donc chargé que je rentrais, ayant pris soin de mettre un tissu par-dessus les cages. Si personne n’ignorait ce dont j’étais capable, c’en était différent que de le voir. Rentrant mon cheval dans l’écurie et le donnant au palefrenier. Laissant les cages de rats dans un coin, je rentrais tranquillement au château avec mon sac. C’est alors que je vis une jeune femme qui semblait attendre devant mes appartements:
”En quoi puis-je vous aider ?”
Son visage ne me disait rien … Je passais devant elle, ouvrant ma porte et posait mon sac sur la table la plus proche. Mon regard glacial se posa alors dans le sien, attendant la réponse à ma question.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Enceinte. Ce mot qui encore résonne à son esprit, dans ses tympans, dans toutes les plus infimes parcelles de son être. Cela fait plusieurs jours que la traître ténébreuse a insinué en elle ce serpent empoisonné. Depuis, cette idée ne fait que tourner, retourner, empestant d'une onde toxique l'existence de Satine. Et la petite perle se décompose. L'unité altérée. Désagrégée. Elle n'y croit pas encore. Rien ne pourrait l'amener à s'en persuader. Mais le poison peu à peu fait son oeuvre, et Satine tourne et se retourne dans son lit sans plus trouver de repos. Ses pas ne la ramènent qu'en arrière, il n'y a plus pour elle d'eldorado. Juste une éternelle flamme qui insinue le doute, perverse, cynique, droit vers l'enfer et les bras amers de son roi. Elle n'y croit pas, mais peu à peu, l'idée creuse son chemin, dissémine son venin. Elle s'explique mieux son soudain regain d'appétit, ses nouveaux besoins, sa libido exacerbée. Et le petit être qui grandit en ton sein, Trouva soudain le chemin vers les siens. Satine hurlerait de désespoir. Le pire, sans doute, est de ne pas savoir. Il y a ce besoin qui hurle en elle, ce besoin de savoir, la crainte de connaître. La petite perle se désespère. Elle ne peut même pas lui donner un père. Il ne pouvait rien se produire de plus grave, de plus terrible. C'est le destin qui jouit de la détruire, de la pourrir. Elle ne regarde plus l'horizon qu'avec des yeux inquiets et craintifs. La terreur à l'état brute.
Alors, Satine, elle a décidé d'agir. Cesser de patienter, prendre son destin en main, avoir la certitude de ce qui, de gré ou de force, modifiera en profondeur les siens. C'est le pas lourd, mais décidé, qu'elle marche vers sa jument, l'enfourche, seule, soleil levant. Et ce long voyage qui l'attend. Les états de Gwelnaur. L'ombre, le brouillard, la nuée qui l'accueillent. Quelque part, ce décor résonne avec ses impressions, douloureuses sensations. Elle a les yeux qui s'embuent, les larmes qui roulent, coulent le long de ses joues pâles. Elle a honte, et le secret qui la pourrit comme le serpent de son venin. Nul ne peut être au courant, mais mentir à son amant... Et la honte qui l'enserre de son étau de fer. Voilà le château qui lui fait face. Sombre, terrifiant, digne des pires contes pour enfants. Satine est une gamine, et les frissons qui lui parcourent l'échine prouvent en elle la terreur qui se faufile.
Personne. Elle toque une fois de plus, et chaque coup contre la grande porte de bois lui fait comme une déchirure. Mille fois elle rêve de s'enfuir, d'enfourcher Calypso et de s'enfuir à travers bois. Mille fois elle se voit tout laisser derrière elle, vagabonder sans savoir où, oublier, surtout, oublier la prophétie maléfique de la ténébreuse Aslaug. Et alors même que sa décision était prise, alors même qu'elle était prête à s'enfuir, voici la femme qui arrive. La femme, contemplative. - Je... Elle bégaye la petite perle, à mesure que la honte lui cloue un énorme pic au fond de la gorge. Elle n'est pas prête, elle veut s'enfuir. - Vous avez bien des talents d'accoucheuse ? Faiseuse d'ange. Ce mot ne vient pas, et l'euphémisme qui le remplace. Triste échange.
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Sam 21 Mar - 9:39
Tout le monde la regardait comme on regarde un dieu ... Si seulement ils savaient ...
J’avais un don … Oh, non pas ce genre de don auxquels les naïfs croient, prétendant que je suis une réincarnation divine ! Non. J’avais le don de voir en quelques secondes l’âme des gens. Et l’âme devant laquelle je me trouvais était une âme égarée et esseulée. Cependant, je savais également que je n’étais pas devant une catin ou devant une femme du peuple. Non. Elle respirait la noblesse derrière ses yeux larmoyants de petite fille traumatisée. J’ignorais totalement ce qu’elle traversait, et, si je n’allais pas tarder à le connaître, c’était uniquement grâce à mes dons de manipulation et de stratège, et point à de la télépathie comme on le racontait sur moi.
Accoucheuse … D’autres usaient d’euphémisme, nommant la fonction que j’occupais à mes heures perdues “faiseuse d’anges”. Les gens aimaient jouer avec les mots, et j’en faisais partie. Pourtant, l’acte restait bien le même. Mettre fin à la vie. Se débarrasser d’un futur marmot pouvant être une réelle source de problème. Tuer. Choisissez la définition qui vous conviendra. Pour ma part, les trois me conviennent. Je ne vais pas dire que je ne suis pas attachée à la vie, puisque la mienne me tient à coeur. Celle de mon mari également mais ça, c’est une toute autre chose. Mais mettre fin à une vie ne me chagrine pas. Cela ne m’emplit pas de joie non plus. Toute une nuance donc. Je ne fais que ce qui est dans mon intérêt, ou plutôt, je trouve toujours un intérêt dans ce que j’accepte de faire.
Alors que la jeune femme me demandait si ce qu’elle avait entendu était vrai, je ne répondis rien. Je restais quelques secondes, qui durent sembler des minutes, à observer la moindre de ses mimiques. Son visage, dans lequel on semblait lire une sorte de terreur. Ses mains, qui ne restaient pas vraiment en place, signe d’un stress intense. Sa respiration, bien trop rapide pour quelqu’un qui devrait avoir l’esprit tranquille. Une fois ceci observé, je me reculais, lançant:
”Entrez, et ne touchez à rien.”
Pourquoi cette précaution ? Simple habitude. Je détestais que l’on s’assoit sans que je le propose, qu’on touche à quelque chose sans qu’on me le demande et encore moins, que l’on fouille dans mes affaires.
J’attendis donc de la voir rentrer et j’observais son ventre, qui ne laisse rien apparaître. Mon regard se pose encore sur son pâle visage qui brille par endroit, laissant supposer que des larmes y ont été versées.
”Pour que j’exerce mes dons, il y aura un prix … Asseyez-vous quelques minutes afin que nous en discutions. ”
Je savais pertinemment qu’elle allait penser à de l’argent et cela me faisait légèrement sourire. L’argent n’était pas un souci. Je jouissais, à Belithraël comme dans la capitale, de passe-droits et d’atouts dus à ma condition. J’avais un coffre rempli d’or et je savais pertinemment que, quoi qu’il se passe, j’étais à l’abri d’un quelconque besoin.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Et ses mains qui s'entrelacent, manifestation évidente du terrible stress qui lui broie le ventre. Et ce petit être non désiré, sans père assuré, ce petit être de la cruelle fatalité, comme une vengeance du destin face à sa félonie, l'ignominie qui l'a jetée dans les bras du frère du roi, alors même qu'elle est à la cour pour satisfaire le souverain, non son frangin. Terrible jouet de petite perle, Décimée sur l'autel de la fatalité. L'inconnue a le regard dur, le regard qui se pose sur elle, de haut en bas, de bas en haut. Elle scrute, la femme aux yeux corbeau. Elle se faufile au fond de son âme, afin de savoir à qui elle a à faire, comme pour tenter de s'en défaire. Satine se sent épiée, scrutée, violée dans sa plus légitime des intimités. Et le regret instantané. Que viens-tu faire là, ma douce ? Quel cruel aléa du destin t'a menée en cette antre maudite, jouet entre les mains de cette sorcière composite ? Pourtant, elle entre, Satine. Elle franchit le pas de cette porte, comme pour remettre dans l'ordre dans sa vie. Se débarrasser de cette poussière qui, tôt ou tard, viendra foutre en l'air la sérénité de sa situation, jusqu'à la sûreté de son existence. Bûcher ou potence ? Que mérite une traînée, vulgaire catin, qui s'est dévouée dans des bras interdits ? Et leandry, qu'adviendra-t-il de sa si chère vie, lorsque Barahir, emporté par la folie de sa jalousie le mettra à mort ? Aura-t-il seulement droit à une sépulture ? Les questions qui la taraudent, Satine. Des vagues, tornades d'interrogations. Alors, sagement, elle s'assoit. Afin de trouver en cette magicienne quelques premières réponses qui dissiperont quelques doutes, quelques zones d'ombre. - J'ai de quoi vous payer, dit-elle en sortant une bourse de sa cape. Quelle douce naïveté que de croire pouvoir l'acheter avec quelques pièces d'or.
Elle entend à nouveau les paroles d'Aslaug, cette fameuse journée noire marquée des astres de la fatalité. Enceinte. Elle doit s'en assurer. Confier sa vie entre les mains d'une sorcière puant le regard de Legnar, voilà bien ce qu'elle pensait n'avoir jamais à faire. Et la petite perle, elle voit chacune de ces certitudes voler en éclat. Le confort tranquille de sa vie prendre des virages délicats. L'inconnue ne l'interroge pas davantage, mais Satine craint le silence qui désormais les environne. La bourse d'or posée sur ses genoux pèse comme un poids mort entre ses jambes. Elle a besoin de parler. De combler le vide qui s'empare d'elle, peu à peu. - L'on m'a évoqué que mon ventre était plein. Je ne me fie pas aux rumeurs, mais j'ai besoin de certitudes. Ce doute est trop pesant. Elle plonge son regard dans le sien. Faites que ce ventre soit vide.
◭ Invité
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Dim 22 Mar - 11:47
Tout le monde la regardait comme on regarde un dieu ... Si seulement ils savaient ...
Fragile petite chose … Tout en elle dégage une envie irrémédiable de lui venir en aide. Son visage implorant, ses yeux larmoyants, sa peur évidente … Et pourtant, ce n’est pas cela qui me touche. A vrai dire, rien ne me touche réellement mais je ne peux m’empêcher de me dire que cette insipide bout de femme a bien plus à apporter que ce qu’elle semble laisser paraître. Oh, elle pourrait en être honorer. Je ne pense pas cela de chaque personne que je rencontre.
Evidemment qu’elle pense à l’argent … Et quand je vois la bourse de pièces qu’elle sort de son manteau, je ne peux m’empêcher de rire légèrement, esquissant alors un sourire appuyé d’un signe de la main, indiquant ainsi que je ne voulais pas de cet argent. Il est amusant de voir comme de simples pièces d’or semblent pouvoir régler tous les problèmes du monde. Ce n’est pas ce que je pense, mais peut-être est-ce pour la simple raison que je n’en manque pas.
”Gardez votre or … Je crains que cela ne puisse plus rentrer dans le coffre servant à cet effet. Non … Quand je parle d’un prix, je parle d’un service à me rendre … Je parle d’aide réciproque … Entre femmes, il me semble que c’est la moindre des choses, n’est-ce pas ?”
Cette astuce n’était utile que pour les jeunes femmes naïves, et, au fond de moi, je me disais que c’était l’astuce parfaite pour cette fille noble semblant totalement paumée. Néanmoins, elle n’était pas assurée d’être enceinte. J’allais donc devoir, en plus de l’aider, lui faire un diagnostic. Je bus le reste du vin et je me dirigeais vers une grande malle d’où je sortis une fiole, assez épaisse, que je lui tendis:
”Vous pouvez utiliser le cabinet juste derrière vous. Pissez allégrement dedans, puis je contacterai les Dieux. Je saurai alors vous dire si vos inquiétudes sont confirmées.”
Je faisais les choses correctement, et même si je savais que j’allais manipuler cette pauvre enfant, je ne voulais pas non plus mettre sa vie en danger. Ôter un foetus absent pourrait mettre inutilement sa vie en danger.
”Pour contacter les Dieux, il me faudra quelques informations sur vous. Evidemment, cela restera entre nous ...”
Les Dieux n’en avaient certainement rien à faire de cette femme et de l’enfant qu’elle pouvait attendre. Mais la religion était la manière la plus insidieuse de parvenir à mes fins. Si j’en étais là, c’était bel et bien parce que j’étais une grande Prêtresse … Qu’on voyait ma parole comme sacrée, comme si j’étais incapable du moindre mensonge ...
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Elle l'inquiète, la sorcière. Elle a ce quelque chose de mauvais, au fond des prunelles. Cette flamme venue de l'ombre, cette signature de l'autre monde, Legnar au creux des reins. Satine se tuerait d'avoir à faire appel à elle. Mais l'illustre exigence de la fatalité lui cloue les mains et colle ses fesses sur ce fauteuil qui la brûle. Contact désolé, désespéré. Elle ricane du sac d'or, la sorcière. Elle ricane de sa naïveté, à la petite poupée. Elle ne veut pas d'argent, non, voilà qui est bien trop bassement matériel, elle veut des gens qui lui sont fidèles. Elle veut que tu lui en doives une, petite Satine, qu'à n'importe quel moment, elle puisse faire appel à tes talents. Le danger qui rôde sur leur tête aussi sûrement que les corbeaux volettent autour des prêtres et leurs bourreaux. Satine tremble, elle a les doigts qui vacillent, qu'elle tente de cacher autour de la table. Ne pas donner d'indices à l'ennemi, ne pas lui montrer comme notre fragilité nous envahit. Mais ses yeux qui la trahissent, cette ombre vague qui laisse perler la peur et la honte. Drôle de mélange. Les larmes qui se refrènent, mais qui tout de même font briller ses iris. La trahissent. - Sans le moindre doute, la moindre des choses... Toutefois, je ne suis pas prête à tout donner. Je n'ai pas le cœur à vendre mon âme au diable. Elle la regarde, Satine, plonge ses prunelles dans les siennes, afin d'y lire une petite négociation possible, porte ouverte vers d'autres jeux, d'autres cieux. Peut-être, peut-être lui en dira-t-elle plus, sans la laisser dans ce suspens machiavélique, diabolique, qui ne fera que déplacer son angoisse, sa crainte vénérable face au terrible avenir. Elle ne lit rien. Rien qu'une porte close, que l'on entrouvre sur l'obscurité des ténèbres. Et rien de bon en cette femme qui n'en a plus que le nom.
Elle saisit la fiole, attendant tout de même que la sorcière lui réponde. Elle n'est pas idiote, bien que fragile, la petite perle. Elle sait qu'une fois qu'elle aura exécuté l'ordre, une fois que les "dieux" auront été invoqués, elle ne pourra plus revenir en arrière. Un marché est un marché. - Je peux vous donner les informations dont vous avez besoin. Satine, elle n'en est plus là. Elle n'en est plus à cacher sa liaison, elle en est à sauver sa vie, la tête sur ses épaules. Et celle de Leandry, au passage. Eviter le bûcher vaut bien quelques informations. - Avant cela, j'ai besoin de vos informations. Que devrais-je vous donner en échange ? Fragile, mais pas idiote. Apeurée, mais non sotte. Et elle attend, Satine. Le regard faussement assuré, la fiole dans la main tremblante qui laisse échapper un cliquetis à chaque choc avec sa bague. Elle fait semblant, mais se découvre une force qu'elle ne s'était jamais imaginée. Elle est là. Et elle attend. Plongeant ses yeux dans ceux de la sorcière, refusant de s'exécuter benoîtement sans mot dire.