« Je ne vous parlerai pas de vengeance, de guerre, de lutte et de sang.Je ne vous parlerai pas non plus d'injustice et de droit. Je ne vous parlerai même pas de ces gens qui font rimer ordre et terreur, lois et mensonges, morale et déchéance. Je veux vous parler de cette lumière qui brille en chacun de nous. Cette petite lumière qui fait de chacun de nous un être humain. Parce que cette lumière est en train de s'éteindre. »
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▬ L'ENVOL : la lumière des Thorons, le lion qu'il a toujours souhaité être, bon et juste, tout ce qu'il aurait fallu d'un roi pour mener son peuple à la gloire. ▬ LES PARCHEMINS : 511 ▬ L'AME : horizon ▬ LE REGARD : Joe Dempsie ▬ LE TEMPS : 36 ans ▬ LE SANG : Thoron ▬ LE FEU : célibataire, bien que son coeur soit épris d'une femme en secret ▬ LE DESTIN : premier héritier du trône, bien qu'il se contente aujourd'hui de conseiller le roi, son petit frère ▬ LES ROSES : 4159
Le soleil, doucement, déclinait. Leandry revenait d'une escapade solitaire à Garaldur, sur les terres des Heledir, où il avait rencontré un jeune garçon attachant qui lui avait fait visiter des lieux insolites de la cité. Son voyage du retour était motivé par l'envie folle de retrouver sa belle, à qui il se réjouissait d'offrir sa petite trouvaille sur l'un des marchés de la ville marchande. Galopant à travers les plaines, il tiraillait sa monture pour arriver avant la tombée de la nuit à la capitale. Lorsqu'enfin il parvint au sommet d'une colline verdoyante, il découvrit la cité de Calendyr ainsi que le palais, où elle l'attendait, sûrement. La ville semblait scintiller dans les derniers rayons de lumière, le soleil lui faisant face, tandis que le ciel se teintait déjà de bleu pour annoncer la nuit. Le temps pour Hélios de reprendre sa respiration sur ce paysage à couper le souffle, Leandry le lança à nouveau à toutes enjambées vers la capitale, l'astre du jour derrière lui, impatient de retrouver le confort de sa ville natale.
C'était rafraîchit et ses affaires déposées dans ses appartements du palais que Leandry sortait dans les couloirs. La nuit était tombée, le château paraissait s'être endormi. Tranquille. Il espérait que sa belle ne soit pas ailleurs que dans sa chambre... Comme par hasard dans les draps de son frère. Rien qu'effleurer cette pensée dans son esprit lui tordit le coeur, si bien qu'il s'arrêta dans les couloirs. Il ferma les yeux, serra son poing, car dans le creux de sa seconde paume il étreignait une petite boîte carrée. Il vivait avec cette douleur depuis des années, cette douleur de savoir que sa bien aimée rendait des plaisirs à quelqu'un d'autre. A son frère. De savoir qu'avec le temps, elle avait sûrement fini par l'apprécier. De savoir que, peut-être, ça lui plaisait de jouer sur deux tableaux. Il secoua la tête, rejeta une grosse bouffée d'air de ses poumons, expulsant loin de lui toutes ces ondes négatives. Alors, il se remit en route. Il arriva devant sa porte. Il n'avait croisé personne dans les couloirs. Pourtant, il n'était pas tard. L'heure de souper venait tout juste d'être dépassée. Parce qu'il n'était jamais trop prudent, Leandry jeta un coup d'oeil à droite, à gauche, afin de s'assurer de sa solitude. Puis, il rapprocha son oreille du battant que le séparait de son amour, tâchant d'y percevoir un son trahissant une seconde présence dans la chambre. Mais, faute de bruit alertant, il frappa, selon leur code secret qu'ils usaient depuis longtemps, afin de connaître la personne qui se trouvait de l'autre côté de la porte. Toc-toc. Toc-toc, tapa-t-il du bout des phalanges, dans un rythme semblable à ceux que faisait le battement d'un coeur. Ou plutôt le battement de leur coeur lorsqu'ils battaient ensemble, à l'unisson, quand ils se retrouvaient dans ces moments singuliers.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Elle avait soupé avec le roi. Le regard froid de la reine posé sur elle, ce regard des ténèbres, Legnar au creux des iris. Barahir ne se cache pas, et c'est précisément cela qui rend Elenna folle d'une rage non feinte, à peine voilée, légèrement dissimulée. Pas assez, cependant, pour que Satine ne sente pas l'ardeur de son effroi quand elle pose ses yeux sur elle, la détaillant de bas en haut, la haine pulsant dans chaque fibre de son corps. D'autres conseillers dînent avec eux, des hauts notables, des hommes constamment affairés. Et l'honneur qui est le leur, de souper avec le roi. Réalisent-ils cette gène qui brille dans les prunelles de la reine, fait baisser les yeux à la favorite, la maîtresse, la putain, la catin ? Car Satine ne le tient pas, ce regard canin. Elle admire le poulet qui trône dans son assiette, picore peu à peu quelques bouchées, apeurée, comme une biche face au loup qui la chasse. Plusieurs fois elle s'est adressée au roi, le conjurant de ne plus la faire venir à sa table royale, mais sans doute s'amuse-t-il à humilier sa reine, à voir en elle cette colère qui se refrène. Et la dame vermeille qui l'auréole de sa haine éternelle. Le souper s'est achevé. Satine a repris contenance. Le roi qui glisse à son oreille que ce soir il aura d'autres draps dans lesquels se coucher, et la petite perle qui cache, voile et dissimule son bonheur, son envoûtement. Ce soir, nul autre que Leandry n'aura l'honneur de sa couche, de ses envies. Elle refrène un sourire délicat, qui aurait pu tromper le roi. Il ne peut savoir ce qui en vérité fait brûler son cœur amouraché.
Ses petits pas qui la conduisent à sa chambre, la porte qui se referme, délicatement, à une pulsion de sa paume. Et Satine sourit vraiment, laisse libre court à son enjouement. Enfin. Enfin ce soir, elle pourra retrouver Leandry, elle pourra faire brûler dans leur lit la plus infime parcelle de ses envies. Gamine éperdue au sourire délicat. Les étoiles dans ses prunelles remplacent l'ardeur de son effroi face à la reine. Toc, toc. Leur cœur à l'unisson. Toc, toc. Le long de son dos, une multitude de frissons. L'infinité de son bonheur, l'ardeur de son amour. La porte s'ouvre, dévoilant le doux visage de Leandry, la pâleur de son teint rosi par les sentiments qui désormais l'étreignent. La chaleur de son regard, la tendresse de son sourire. Satine l'accueille, enveloppée d'une blouse de satin, qui à peine cache les courbes de son corps. Lascive, désirable. Séductrice, intolérable. ▬ Ce soir est à nous. Murmure-t-elle à son oreille, agrippant sa main pour le faire entrer dans le confort de leur intimité. Elle passe sa main dans ses cheveux, dépose un délicat baiser sur ses lèvres, délicatesse perverse. Elle ne trompe personne, et la chaleur de son désir, la passion de sa lubie font vibrer jusqu'aux bougies. Lumière vacillante, atmosphère moiré, pour une pulsion fascinante. Ses mains glissent le long de son corps, et déjà s'apprêtent-t-elles à lui retirer son haut. Les pulsions d'une femme enceinte, Cette chaleur au creux des reins, ce besoin de leurs complaintes.
▬ L'ENVOL : la lumière des Thorons, le lion qu'il a toujours souhaité être, bon et juste, tout ce qu'il aurait fallu d'un roi pour mener son peuple à la gloire. ▬ LES PARCHEMINS : 511 ▬ L'AME : horizon ▬ LE REGARD : Joe Dempsie ▬ LE TEMPS : 36 ans ▬ LE SANG : Thoron ▬ LE FEU : célibataire, bien que son coeur soit épris d'une femme en secret ▬ LE DESTIN : premier héritier du trône, bien qu'il se contente aujourd'hui de conseiller le roi, son petit frère ▬ LES ROSES : 4159
Satine ne tarda pas à pointer le bout de son nez dans l'interstice de la porte entrouverte. Leandry sourit d'un air béat, débordant de bonheur et d'impatience de la retrouver. Ses doigts fins se glissèrent entre les siens et sa belle l'entraîna dans sa chambre. Le prince prit un instant pour verrouiller dans leur dos, simple réflexe acquis avec le temps et la peur qu'on finisse par les découvrir. Lorsque l'homme posa définitivement ses perles de saphir sur sa belle, le désir ne tarda pas à gronder au fond de ses entrailles. Il était attendu. Elle avait préparé son arrivée, en se couvrant uniquement de cette fine blouse pâle, presque transparente, qui dissimulait tout juste ses courbes. D'ailleurs, il n'avait pas besoin de s'approcher plus pour assurer une chose; elle était bouillante. Lorsqu'elle captura ses lèvres dans un baiser ardent, Leandry comprit que l'heure du cadeau n'était pas pour tout de suite. Il ne voulait pas renier les envies de sa belle, au contraire, il se réjouissait d'y prendre part. Alors il déposa la petite boîte sur une table qui se trouvait derrière lui, discrètement, comme si elle avait toujours fait partie du décor. Satine ne souhaitait pas perdre une seconde et déjà, pendant ce temps, elle s'affairait à déboutonner la chemise du prince. Ce dernier l'avait rarement vu dans de tels émois. Oui, Satine savait comment attiser la flamme de son désir, tout comme Leandry savait que tout son caractère se reflétait dans leurs ébats charnels. Mais de là à l'accueillir pareillement, tout cela était terriblement excitant.
Alors Leandry s'imposa. Ses mains se posaient sur ses hanches, glissaient sous le tissus de satin, montaient dans le creux de son dos, descendaient à ses cuisses, parcourant les courbes de son corps. L'une d'elle passa sur bas ventre, dans effleurement, suffisamment pour découvrir un détail. Il connaissait son corps par coeur. Et jamais, à moins d'une grosse victuaille, Satine n'avait ce petit ventre rebondi. Il ne s'attarda cependant pas, son esprit trop ancré dans le moment présent. Grâce à l'aide de sa belle, il se débarrassa de sa chemise car déjà la température avait augmenté dans la chambre. Une paume plaquée dans son dos pour coller leurs corps bouillonnants, la seconde derrière sa nuque pour lui imposer un baiser dénué de chasteté, il susurra, dans un souffle au milieu de cet échauffement; -Tu brûles, ma douce. Et déjà, ses doigts glissaient par-dessus la blouse pour en tenir les bouts. Il souleva le tissus en un rien de temps, le tirant vers le haut, bien décidé à jouir du corps de son amante. De ses courbes qui lui faisaient tourner la tête. De son anatomie qui le rendait fou.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Leur corps brûlant à l'unisson. Leur désir à son summum, quand la lune haut dans le ciel se fait seule spectatrice du spectacle qui désormais ils livrent. Les doigts de Leandry sous sa tunique, la chaleur de sa paume contre son sein, la douceur de ses caresses contre ses cuisses, au bas des reins. Elle brûle, la petite perle, elle se consume de cette envie, de cette lubie qui désormais seule l'habille. Sa nudité contre l'être aimé, ses souffles dans sa nuque, ses mains sur son corps désormais offert à elle, tout en eux crie la chaleur des retrouvailles, leur amour pour seule victuaille. Elle embrasse ses lèvres carmins, mordillent le creux de son cou, passe la main entre ses cuisses, y découvre ce qui véritablement, à cet instant, l'intéresse. Et la chaleur de cette rencontre, l'ardeur de ses tendresses. Sauvagesse. ▬ Je brûle de toi. murmure-t-elle à son oreille, couchée tout contre lui, alors qu'il prend possession d'elle, de sa douceur, de son ardeur. Ses gémissements emplissent l'air, remplissent l'atmosphère. Elle gémit de le retrouver, de le sentir en elle, de cette sensation, irréelle. Elle brûle de le couvrir de ses baisers, de le remplir de ce bonheur, douceur. Ses griffes acérées se plantent dans le dos de son aimé à mesure qu'elle gémit de plus en plus fort, qu'elle s'emplit de ce désir, de cette pulsion. Rien ne vaut sa présence auprès d'elle, en son lit, rien ne peut rivaliser avec l'hardiesse de leurs baisers. Nul obstacle n'est assez grand pour les priver de ses moments. Et de deux ils ne font qu'un. Et le parfum de leur union se propage dans l'air, emplit l'atmosphère de ces embruns. ▬ Mon amour. murmure de jouissance, parole concupiscence. La fin de son mot se perd en un gémissement, plus profond que les autres, et son corps dénudé se donne à lui une dernière fois, dans la chaleur de leur ébat.
Elle se perd contre lui, s'allonge à ses côtés, dans ce lit qui fut chaleureux accueil de leur proximité. Ce cocon de passion, de dévotion. Elle le regarde, caresse tendrement sa joue, ses cheveux cajolant le torse qu'il livre à sa vue. ▬ Tu m'as manqué. J'espère te l'avoir assez bien prouvé. Et ce regard taquin, cette ombrageuse flamme au creux de ses yeux, comme dans le sillage de ses reins. Un instant, son regard accroche la jolie petite boîte carmin qui trône sur sa table. Curieuse comme une enfant soudain rassasiée de son pesant en chocolat, elle relève le buste encore nu, laissant flotter dans l'air ces parcelles de désir à peine consumé. Tout juste consommé. Et son regard enfantin qui hurle je peux dis, je peux ? Et son cœur tout entier qui crie son hommage fougueux.
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Les deux amants menaient dans cette chambre, éclairée à la seule et pâle lueur des bougies, des pas rythmés par le désir d'en vouloir toujours plus. Ce désir qui poussait Leandry à parcourir les courbes de sa belle qu'il connaissait déjà par coeur, qui poussait Satine à prendre les devants. Ce soir, la jeune femme était sauvage. Le prince lisait dans ses pupilles irisées toute l'envie qui pulsait dans ses veines. Une envie contagieuse, à laquelle son homme refusa totalement de lutter. Il céda, laissant lui aussi ce désir imbattable à le conquérir. La soulevant pour prendre place dans ce lit qui n'attendait qu'eux, il s'abandonna dans les draps, succombant aux charmes envoûtants de la tigresse. Les griffes de la féline marquant son dos au rythme de leurs va-et-vients ne le rendirent que plus fou encore, le transportant bien loin de la réalité. Dans une réalité où il n'existait que les amants éperdus d'amour l'un pour l'autre, soufflant des gémissements de plaisir à l'oreille de l'autres. Une réalité qu'il ne voudrait que plus réelle, dans une réalité où ils n'auraient pas à se cacher. Même si tout cela, dans le fond, était plutôt excitant. Leur ébat trouva son point final dans un soupir commun, le bonheur atteint, simplement dans les bras de l'autre.
La tranquillité retrouvée, Leandry tenait à garder sa belle près de lui, caressant doucement son dos, ses doigts poursuivant la courbe de sa colonne. Satine effleura amoureusement sa joue, y plongeant son regard dans lequel il se noya sans hésitation aucune. Elle remarqua le fait qu'il lui avait manqué, un lueur de malice dans les pupilles. -Une vraie tigresse, approuva-t-il dans un sourire en coin. Ca me plaît. Pourtant confortable dans cette petite bulle de bonheur qui suivait leur union charnelle, Leandry ne pouvait s'empêcher de trouver une place à son frère dans ses pensées. Est-ce que Satine lui montrait autant de désir qu'elle venait de le faire pour son aîné ? Devait-elle lutter pour ne pas crier son nom, au risque de trahir leur secret ? Jouissait-elle de leurs ébats ? Le faisait-elle jouir ? Cette question trouva réponse ; c'était évident, puisqu'elle était sa favorite. Douleur. L'idée de la savoir faire plaisir à un autre homme lui faisait terriblement mal. Le prince espérait de tout coeur que leurs moments étaient uniques, mais il n'avait aucun moyen de savoir ce que sa douce faisait réellement avec le roi... Au fond, ça lui déchirait le coeur.
Puis, Satine se redressa et son regard se posa sur la petite boîte, avant d'oser un coup d'oeil vers son amant. Elle mourait d'envie de découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur, elle le dévorait de ses mirettes de la même manière lorsqu'il était entré dans la pièce quelques temps plus tôt. Caressant son dos, toujours entremêlé dans les draps, il sourit. -J'ai pensé à toi, en voyant cela sur les bancs du marché de Garaldur. Alors qu'elle se levait, il l'observa en silence le temps qu'elle rejoigne la table. Son corps, dénudé, éclairé par la flamme vacillante des bougies, avait un soupçon d'irréel. Ces cheveux marrons et ondulés cascadant dans son dos, ces jambes élancées, ces hanches bien dessinée... Il ne se lasserait jamais de la regarder ainsi. Il aurait tant souhaité que ce trésor soit uniquement le sien. Mais, dans un sens, il avait accepté le partage dès sa découverte. Il la rejoignit, se glissa dans son dos, passant ses bras autour de sa taille pour se retrouver sur ce petit ventre. Petit ventre rebondi qui enflamma l'esprit du prince. Une chose après l'autre. D'abord le cadeau. Déposant son menton sur son épaule, il vit la boîte s'ouvrir des doigts fins de sa douce. -Ca te plaît ? Sur un coussinet de soie reposait une broche. Une broche en or, façonnée en forme de plume. Y étaient incrustés des petites gemmes scintillantes et son extrémité était sertie d'une émeraude. (illustration) Lorsqu'il l'avait découverte sur les étalages, il avait tout de suite pensé à sa belle. Il avait longuement hésité à lui ramener une bague, mais son choix s'était porté sur la broche. Plus discret. Il réservait la bague pour le jour où il la fera sienne, pour toujours, sous l'oeil avisé des dieux.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
La tigresse et ses griffes acérées. Les marques de leur passion consommée. Leandry a le dos carmin, depuis qu'elle y a posé ses mains. Et ce gémissement de plaisir, cette pulsion de désir, quand l'acte charnel les unis en un seul et même être. Rien de comparable avec ce à quoi elle s'adonne lorsqu'elle est dans le lit du roi. Lorsqu'elle feint le bonheur, l'orgasme factice dans ses bras. Certes, elle se donne à lui, souvent, quand il le souhaite et qu'elle tente de garder en lui ce même impact, qu'elle lui fait subir ce même émoi. Et quand elle murmure à son oreille les mots doux et les désirs. Satine sait y faire. Elle sait maintenir sa position, statut privilégié qui lui permet de loger dans le même cocon que Leandry. Car sans Barahir, où vivrait-elle ? Au milieu de sa famille déshéritée, dans les méandres filiaux qu'elle a depuis si longtemps quitté. Elle continuerait à vie à geindre dans les bras de Barahir, si cela poursuit à lui faire vivre l'idylle caché dans les bras de son aimé. Elle continuerait à tout jamais à se donner, à se vendre au souverain, si cela lui permet encore de se faire caresser par les baisers de l'être tant désiré. Nul regret en son âme attristé à la pensée du roi. Nul regret quand, de retour au réel, là, présentement, elle peut plonger à nouveau ses yeux dans les prunelles de Leandry. Et c'est lui. L'hymne à la vie. La tigresse qui sourit. Le contentement de ses envies.
Cette boîte carmin qui se balade entre ses mains. Le menton de Leandry sur ses épaules, elle ouvre délicatement l'écrin, dévoile ce qu'il contient. Et l'excitation qui se fait grandissante, gamine qui déballe le cadeau qu'elle n'espérait même pas. Les paillettes dans ses prunelles, la joie qui trépigne dans la voix. ▬ C'est si beau ! Elle s'exclame, s'esclaffe. Petite pie qui dévore des yeux le présent de son amoureux. Elle détaille du regard le cadeau qu'il lui a ramené, présent inespéré. L'émeraude brille de mille feux, en se reflétant dans ses yeux. Les gemmes parsèment de beauté la broche qu'elle s'empressera d'enfiler. Un pacte à leur amour. Un acte pour leur union. La signature de Leandry, qu'elle portera désormais toujours sur elle, comme témoin de leur émoi. A la vue et au su du roi. Elle doit l'avouer, la petite perle, cela a quelque chose d'excitant. Lorsqu'elle ne pense qu'à Leandry quand elle est dans ses bras, lorsqu'elle se plaît à l'imaginer, yeux clos, dans ses draps, lorsqu'elle murmure son nom dans le creux de son sommeil et que Morphée elle-même se rit de cette traîtrise. Et qu'elle brûle d'un regard de Leandry alors que Barahir la dévore des yeux. Taquin, mesquin, dangereux double jeu. ▬ Elle est merveilleuse. perd-elle en un baiser. Et ses doigts qui tendrement caressent la joue de son amant. Cette broche, signe de leur amour. Ce bijou, écrin tendre, preuve de leur passion. Ce cadeau inespéré, témoin de leur émoi.
Je n'ai pas donné beaucoup de choses pour avancer, mais j'imagine que tu vas parler du p'tit ventre rebondi. Si ça n'te suffit pas pour rebondir, dis-le moi **
▬ L'ENVOL : la lumière des Thorons, le lion qu'il a toujours souhaité être, bon et juste, tout ce qu'il aurait fallu d'un roi pour mener son peuple à la gloire. ▬ LES PARCHEMINS : 511 ▬ L'AME : horizon ▬ LE REGARD : Joe Dempsie ▬ LE TEMPS : 36 ans ▬ LE SANG : Thoron ▬ LE FEU : célibataire, bien que son coeur soit épris d'une femme en secret ▬ LE DESTIN : premier héritier du trône, bien qu'il se contente aujourd'hui de conseiller le roi, son petit frère ▬ LES ROSES : 4159
Serrée contre lui, Leandry sentit le corps de sa belle se réjouir de ce cadeau inattendu. Certes, il lui offrait des choses lors des fêtes, lors de son anniversaire, mais rien ne valait de petits présents inespérés. Des surprises qui font chaud au coeur, qui rappelle l'amour qui les unit. La jeune femme s'exclama, frémit. Distrait par ce qui le tracassait depuis ses retrouvailles avec l'élue de son coeur, le prince se contentait de sourire, le regard perdu dans le vague. Heureusement, elle ne le voyait pas, ou du moins pas encore, puisqu'il était dans son dos. Jusqu'à ce qu'elle se retourne pour l'embrasser amoureusement. Son regard pétillait. Le bonheur qui s'étendait sur ses traits était, d'habitude, extrêmement contagieux. Leandry ne pouvait pas lui résister, il n'avait jamais pu. -Me voilà ravi, dit-il tout de même. Mais il ne pouvait pas feindre ses émotions plus longtemps. -Satine... Parfois Satine, parfois Elvira. La même femme, sous deux identité différente. L'une visible aux yeux de tous, l'autre uniquement pour les fantômes du passé ou pour son amant. Son coeur balançait entre les deux, bien que Satine soit l'appellation des discussions sérieuses, surtout sur le ton qu'il empruntait lorsqu'il le formulait. Ses mains glissèrent le long de ses bras, les frictionnaient doucement, car il les sentait rafraîchis après leur intense ébat. Il la regardait dans les yeux. Il était incertain. Inquiet. Elle ne lui disait pas tout. -Es-tu certaine... Que tu me dis tout ? Involontairement, ses iris glissèrent une seconde vers le sujet de ses craintes ; ce petit ventre rebondi. Avant de retrouver les prunelles de sa douce amante. Au fond, il espérait sincèrement se tromper. Il espérait tant qu'il ne faisait qu'extrapoler, que tous les signes qu'il avait perçu pouvaient trouver une explication logique. Sans compter que, et il ne s'en était pas rendu compte plutôt étant donné l'empressement de sa belle à son arrivée, ce soir-là ne faisait pas partie des soirs où ils étaient censés céder au désir sous les draps. A force de l'aimer en secret, dans un environnement dangereux, Leandry avait bien fini par apprendre le cycle si compliqué de sa femme. Mais alors ? Il avait peur de mettre des mots sur ce qu'il redoutait. Aussi, il prit les mains de Satine, sans lâcher son regard. Pitié. Pitié faites que ça ne soit pas ça.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Son regard qui se perd. Son regard qui diffère de d'habitude, des jours précédents, de l'ardeur de leur amour. Plus de désir qui pétille en ses prunelles, plus de joie éphémère dans ses iris. Elle s'est retournée, la petite perle, et a été frappée par la pâleur de son regard. Mortifère. Et ce nom, qui fend l'air. Satine. Elvira qui se cache dans les draps, Satine la fausse, Satine la catin, la putain du roi, sa préférée qui même a l'honneur de partager ses dîners, Satine la débauchée. Elle n'est jamais elle avec le souverain. Elle joue ce jeu, cette comédie, porte ce masque de perle farouche, séductrice, tigresse actrice. Elle évolue sur cette scène, le public braqué sur elle. Satine n'est petite perle que dans les bras réconfortants de Leandry. Elle devient alors Elvira. La douce, la tendre, l'aimée, la désirée. Doucement. Tendrement. Et lorsque son souffle se perd dans son oreille, lorsqu'il murmure Elvira au creux de ses draps, elle frémit de cette joie de retrouver son vrai tempérament, son caractère de femme fière mais si fragile, au fond, si nervurée, si capable de frissonner pour un mouvement d'air dans l'atmosphère. La petite perle n'est pas bien dure, pas bien forte, elle a besoin de se reposer en son écrin. Leandry. Et rien que lui. Satine. Ce nom fouette l'air, elle hurlerait de désespoir, de tristesse, rien qu'à l'entendre ainsi l'appeler. Elle se sent fondre, disloquer. Leur dernière entrevue a déjà été marquée par la mauvaise nouvelle de cet odieux mariage arrangé, et voilà qu'une autre ombre semble s'acoquiner à leur amour. L'odeur de Kendassa en-dessous de tout ça.
Et, pire que tout. Le silence. Le néant. Les yeux de Leandry qui doucement se perdent sur son ventre, un peu arrondi. Et tout revient à l'esprit de Satine, comme un boomerang, en pleine face. Difficile de reprendre pieds. Difficile de s'en remettre. La terrible annonce de la prophétesse. La rencontre avec Hera, la cruelle, la terrible, la traîtresse. La potion d'avortement entre ses mains, son regard qui se perd sur ses siens endoloris par les hormones, le ventre qui doucement se rebondit, l'incapacité cruelle de pouvoir prendre une décision, seule, seule éternellement seule, face à ce dilemme digne des plus grands dramaturges. Etre ou ne pas être ? Tuer ou laisser vivre ? Bâtard ou héritier ? Les bouleversements qui se profilent, qui se mêlent au mariage, union abhorrée. Ne manquait plus que cela. Ne manquait plus que cela pour parfaire le tableau tragique des deux amants maudits. De quoi en rire. ▬ Leandry. Son nom en un murmure. Terrible réflexion, dire ou cacher, parler ou se tuer. Le silence les environne, cruel, sadique. Il fait vibrer l'air de cette atmosphère désagréable, détestable, amer et âcre. Il sait déjà. Et cette évidence qui résonne en écho dans l'esprit de Satine, qui désormais n'a plus le choix. Confinée. Confinée en cette absolue évidence, cette totale autorité. Et le destin, qui se défait de ses mains, ne lui appartient plus. ▬ Je suis enceinte. Le couperet tombe. Malicieux. Malin. Un murmure. La honte qui se fige sur son visage, ses yeux qui s'abaissent, la crainte et ses bras qui se mettent à trembler entre les bras de son aimé. Elle mourrait plutôt que d'avoir à annoncer cela à Leandry. Elle mourrait plutôt que lui poser de tels problèmes. Seul le courage lui manque. Fragilité, au sein de la petite perle disloquée.
▬ L'ENVOL : la lumière des Thorons, le lion qu'il a toujours souhaité être, bon et juste, tout ce qu'il aurait fallu d'un roi pour mener son peuple à la gloire. ▬ LES PARCHEMINS : 511 ▬ L'AME : horizon ▬ LE REGARD : Joe Dempsie ▬ LE TEMPS : 36 ans ▬ LE SANG : Thoron ▬ LE FEU : célibataire, bien que son coeur soit épris d'une femme en secret ▬ LE DESTIN : premier héritier du trône, bien qu'il se contente aujourd'hui de conseiller le roi, son petit frère ▬ LES ROSES : 4159
Il l'observait en silence. Il la suppliait du regard. Dis-moi que ce n'est pas ça. Tant qu'elle ne lui disait rien, il s'interdisait de penser plus loin. De ne pas penser aux conséquences. Il s'était mis une barrière mentale. Il ne s'autorisait pas à penser à tout ce qui pourrait advenir si c'était le cas. Alors il se taisait, ses pensées focalisées sur les yeux de sa belle au creux de ses bras. Elle était si belle, Satine. Il aimait tout d'elle. Il aimait ses courbes, sa voix envoûtantes. Il aimait sa douceur et son caractère. Il aimait son coeur qui battait plus vite quand elle était avec lui, ou quand il pensait à elle. Peu importe ce qu'elle lui dira, il continuera de l'aimer tout autant. Peu importe ce que la vie sèmerait sur leur route, il continuera. D'une promesse muette, il avait scellé leur union pour toujours. Quand elle prononça son nom, son coeur manqua un battement. Son souffle était lourd de sens. Il se figea. En lisant dans ses yeux purs, il sut qu'il avait raison. Il retint sa respiration. Puis la sentence tomba. Un poids énorme croula sur ses épaules. Leandry se sentit soudainement lourd. Ses mains, toujours autour des bras de Satine, se serrèrent sous la nouvelle. Le coeur de la jeune femme tremblait. Elle fuyait son regard. Une boule se logea dans le ventre du prince. Une boule de peur, d'appréhension. Son souffle se faisait tremblant quand il se répétait ces mots dans sa tête. Satine est enceinte. Satine portait un enfant. Leandry ne prit même pas le temps de se questionner sur l'identité du père; elle ne saurait pas. Elle pouvait tout autant porter le fruit de l'érotisme de Barahir que l'amour de l'aîné. Cette pensée lui était inconfortable. Impensable. Détestable.
Leandry se pinça les lèvres. Il eut envie de lâcher Satine et de tout envoyer valser dans la chambre, sous la colère de ce que le destin leur infligeait. Mais il ressentait sa détresse plus que jamais. Cette réjouissance, ce bonheur, qui brillait dans ses iris quelques instants plutôt s'était éteinte. Si l'avenir continuait de se présager aussi sombre, la joie se ferait de plus en plus rare sur ses traits. Dans sa vie. Dans leur relation. Alors, soufflant loin de lui par ses narines toutes ces mauvaises ondes, il entoura Satine de ses bras réconfortants. Ses doigts posèrent la tête de son amante contre son torse et doucement, lui caressaient le dos. -Ce n'est pas de ta faute, souffla-t-il en la berçant doucement contre lui. Non. C'était la faute des hommes. La faute des hommes qui lui avaient imposé cette vie de maîtresse. Cette double-vie. Leandry, dans son for intérieur, avait envie de se réjouir de cette nouvelle. Que cela n'aurait pas été beau, que Satine porte leur enfant ? Que Leandry ait un fils à aimer, choyer, gâter, faire grandir ? C'était ce qu'il souhaitait dans ses plus beaux rêves. Or, elle n'avait aucune certitude quant au père. Elle ne pouvait rien savoir. Cela pouvait autant être Leandry... Que Barahir. Cette pensée lui faisait mal. Le tordait de douleur. Mais il n'en montra rien. C'était l'aléas de devoir partager l'élue de son coeur contre son grés. Il aurait dû s'en douter, que ce jour arriverait. Il resserra plus fort son étreinte. -Est-ce que quelqu'un d'autre est au courant ? Etait-il le seul à s'en être rendu compte ? Ou est-ce que Barahir également, l'avait découvert ? S'il n'y avait que Leandry dans la confidence, alors ils pourraient encore agir. Car c'était évident, dans la tête de l'aîné Thoron: Satine ne pouvait garder cet enfant. Ce serait inconcevable.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Enceinte. Ce terrible accident qui se nourrit de ses entrailles. Cet amusement du Destin qui se joue de la petite perle, se moque ouvertement d'elle. Satine, elle perd de sa superbe, elle tombe de son piédestal si joliment lustré, elle réalise à quel point sa place ne dépend que de vestiges de fumée. Si fragile. Si éphémère. Un courant d'air dans l'histoire de la destinée. Et l'atmosphère qui d'un coup perd de sa beauté, de sa joyeuseté, qui se transforme, métamorphose d'une seconde à l'autre, d'un écrin doré de luxure et de volonté, qui devient morosité ambiante face au destin qui lui pend au nez. Elle pleure, la petite perle. Les larmes qui là encore se noient sur son visage face au coup du sort auquel elle fait face. Et cette solitude. Ce foetus au creux du bide, et rien qu'elle ne puisse faire sans que cela lui soit reproché. Avorter ? Le perdre, cet être innocent, le tuer d'une fiole pour cacher son véritable double jeu ? Et après ? Saura-t-elle s'en relever ? Pourra-t-elle vraiment renaître tel le phoenix de ses cendres, sans trop perdre de sa joie de vivre, de sa naïveté, innocence tendre dans le lit des aléas ? Et Leandry qui appuie plus fort sur ses bras. Ses bras nus dans lesquels, peut-être, elle aurait pu tenir le fruit de leur amour ? Elle hurle, la perle. Elle craque. Elle craque complètement lorsque Leandry évoque sa faute, sa seule et unique responsabilité. Certes, il l'évoque à la négative. Ce n'est pas ta faute. Non. Non, ce n'est pas sa faute. Elle hurle. Elle fend l'air, brutale et vive, serpent qui se réveille, se relève. En parler ne fait que rendre plus vraie la terrible fatalité. Et maintenant que l'horreur est sortie de ses lèvres fermées, plus moyen de la ravaler. ▬ Non, bien sur que non ce n'est pas ma faute ! Elle se lève, Satine, la rage au fond du ventre. ▬ Comment peux-tu ne serait-ce qu'une seconde l'envisager ? Ma faute ? Et la tienne alors ? Tu n'as pas le droit de parler de la mienne, de responsabilité, c'est la nôtre. Notre destin, nos aléas, notre problème. Elle le fusille du regard, la petite perle. Elle a perdu la raison, celle-là même qui jusqu'alors lui permettait d'affronter la situation. Et c'est seule qu'elle est allée voir la faiseuse d'ange, seule qu'elle a pissé dans cette fiole, seule qu'elle a fait le chemin jusqu'aux contrées morbides des gwelnaur, seule encore et toujours, seule qu'elle a pleuré des nuits et des jours devant cette potion de sorcière. Et maintenant, Leandry évoque sa faute ? C'en est trop. Elle tuerait pour moins que ça.
▬ C'est seule que j'ai du demander confirmation et faire en sorte que jamais notre secret ne s'ébruite. C'est seule que j'ai du affronter tout ça. Seule tu entends ? Et maintenant je me retrouve avec ça sur les bras, et je ne sais pas quoi faire. Elle le regarde, la petite perle, elle plonge ses yeux en les siens, ses prunelles emplies de désespoir, dans l'attente d'une réponse. Pitié, Leandry, pitié, dis lui quoi faire. Aies peine pour sa détresse, offre lui le réconfort, prends lui le bébé et fais en ce que bon te chante. Elle s'agenouille devant toi, s'offre entre tes bras. Fais lui cette aumône. Reprends-lui ce que peut-être tu lui as donné. Soulage là de cette ignoble infirmité, de cet accident terrible qui lui impose tant d'atrocités. Un soupir, elle se rassoit sur le lit. S'y laisse tomber, plus exactement. Si épuisée, les cernes qui s'allongent sur ses joues, qui rendent terne ce beau visage. Même plus le courage de le cacher. ▬ Seule la faiseuse d'ange est informée. Un murmure. Même plus la force de crier. La petite perle, elle laisse tomber.
▬ L'ENVOL : la lumière des Thorons, le lion qu'il a toujours souhaité être, bon et juste, tout ce qu'il aurait fallu d'un roi pour mener son peuple à la gloire. ▬ LES PARCHEMINS : 511 ▬ L'AME : horizon ▬ LE REGARD : Joe Dempsie ▬ LE TEMPS : 36 ans ▬ LE SANG : Thoron ▬ LE FEU : célibataire, bien que son coeur soit épris d'une femme en secret ▬ LE DESTIN : premier héritier du trône, bien qu'il se contente aujourd'hui de conseiller le roi, son petit frère ▬ LES ROSES : 4159
La situation était délicate. Extrêmement délicate. Sans omettre que toute une foule d'émotions parcouraient la tête et le corps du prince ; une peur qui lui rongeait les entrailles, une colère à imploser, une injustice à hurler, une joie fausse à reporter à plus tard. Il avait voulu, au premier abord, montrer l'une d'elle à sa belle mais s'en était abstenu, lisant la détresse dans son regard. D'ailleurs, celle-ci n'hésita pas une seconde à sortir de ses gonds. La bombe à retardement qu'elle retenait au plus profond d'elle-même venait d'exploser. Les larmes qui roulaient sur ses joies brisaient le corps de Leandry. Elle souffrait d'un mal contre lequel il ne pouvait lutter, contre lequel il ne pouvait pas la protéger... Puisque le problème était déjà là, dans son ventre, naïf, innocent, et impatient de naître.
La colère s'empara de sa belle. Elle se dégagea des bras de l'homme impuissant, sujet à son courroux. Son regard, glacial, qui se plonge dans ses pupilles faites d'eaux ténébreuses, mouvantes. Il ne l'avait jamais vu si en colère. Et même si cette haine lui en était en partie destinée, il l'encaissait. Car oui, la source même du problème était entièrement son erreur à lui. L'erreur de tomber follement amoureux de la mauvaise personne. Quoique, la plus belle de toutes, mais mauvaise car elle était déjà prise. Il se sut, Leandry. Il accepta cette rage et la regardait, désoeuvré, tandis qu'elle se laissait tomber dans le lit qui était, il y a quelques minutes à peine, encore leur lieu de rendez-vous nocturne à eux, secret. Il semblait bien loin, leur petit amour réciproque et naïf. Ils avaient été heureux trop longtemps, désormais, il fallait que le malheur se joue d'eux pour tester la force de leur union.
Il la rejoignit, s'assit à ses côtés. -Je suis désolé. Je suis désolé que tu aies dû affronter seule ces épreuves. Je suis désolé de te faire courir tous ces risques. Il hésita à lui dire qu'elle aurait dû le prévenir, pour qu'il l'accompagne dans les démarches. Mais cela ne ferait que raviver la flamme de sa colère, très certainement exacerbée par les hormones en surnombre que produisait son corps. Leandry se pencha pour la regarder. Les sillons sur ses joues brillaient encore sous le reflet des bougies, ses yeux, vides, trahissaient sa fatigue. La fatigue due à un fardeau porté trop longtemps, seule. -Mais je suis là, maintenant. Je le serai toujours. Ne sachant pas où Satine en était dans sa courbe de colère, il se contenta de prendre l'une de ses mains dans la sienne, prudent. Lorsqu'il parlait de tigresse, un peu plus tôt, il ne pensait pas si bien dire. -Que t'a-t-elle dit, la faiseuse d'ange ? T'a-t-elle donné quelque chose ? Si elle s'était déjà rendue auprès d'elle, c'était que Satine avait déjà beaucoup avancé, seule. Elle avait déjà songé à perdre le bébé. Ce qui était, assurément, la meilleure solution. Ou plutôt, la seule. Leandry en était convaincu. Que cet enfant soit le sien ou non, il allait causer beaucoup trop de dégât. Et si, dans le cas où il était bel et bien le vrai père, elle déciderait de le garder... Leandry ne supporterait pas de vivre loin de lui. Mais il n'aurait pas le choix. Aussi douloureux cela soit-il.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Il assure qu'il est là, désormais. Qu'il le resterait. Il s'excuse, le prince, lâche sa couronne et l'arrogance qui théoriquement doit être sienne, afin d'adopter cette humilité qui lui est échue depuis bien des années. Leandry. Si différent des Thoron habituels, et pourtant si à même d'en inculquer les valeurs. Un roi légendaire, voilà ce qu'il serait selon elle. De ces rois qui entrent dans l'histoire, y ont acquis leur place. Mais voilà, l'histoire n'est plus la même, désormais. De prince il n'en a plus que le nom, et le statut de roi, rien que le renom. Ce poste est déchu, les ailes sacrées de la couronne divine lui ont été retirées, enlevées - vraiment ? abandonnées. Et le gâchis en ce royaume. Le désarroi comme symptôme d'une couronne endolorie.
Il a sincèrement l'air navré, le prince. Son visage tout entier transpire sa tristesse, celle qui comme par un subtil jeu de miroir se transfère d'un être à l'autre. Et l'ambiance toute entière maintenant pourrit de cette morosité, s'emplit de cette monstruosité. Comme si le cri du bébé, déjà, fendait l'air comme un couperet, annonciateur de la mort certaine de la mère et du probable père. Probable, vraiment. Car Satine n'a aucune idée de sa véritable identité. Secret sans doute le mieux caché du continent tout entier. Satine le regarde, accepte ses plates excuses, se calme. Un peu. Les larmes encore coulent sur son visage, creusant ses joues de ridules détestables. Mais au moins, elle ne hurle plus. Il aurait été idiot que ses cris s'entendent de l'autre côté du château. tant d'efforts réduits en bouillie pour un pauvre hurlement fendant l'air, rompant le lourd silence, pesant comme un boulet à son pied - en son ventre ? Elle le regarde, simplement. Sans doute est-ce pire encore que ses hurlements. Ces yeux vides, mornes, dans lesquels ne perlent plus que les larmes de désespoir. Désespérance, pitance. L'on ne peut avoir que de la peine pour cette petite perle transformée en chien battue à qui l'on veut tendre la main, pas trop longtemps.
Satine se lève, fait quelque pas dans cette chambre qui est sienne. Elle rejoint la table dans laquelle elle range ses bijoux, ses trésors. Et, au milieu, le flamboiement de ce liquide ambré qui réverbère la plus petite parcelle de lumière. Difficile de croire qu'un tel objet soit la noirceur incarnée. Elle la tend à Leandry, calmement. Et sa voix qui, enfin, retentit dans le silence de la nuit. ▬ Cette fiole. Pour le perdre. A ce mot, le tressaillement qui torture sa colonne vertébrale, traverse son dos tout entier, parcourt son corps en intégralité. Ses mains qui se rétractent, pauvres petites coupables, criminelles d'un potentiel matricide qui la dégoûte, la désole. Et si ce bébé était le fruit de leur amour ? Et si cet enfant à venir était le symbole de leur toujours ? ▬ Et si c'était le tien ? Un murmure, dans l'atmosphère désolée de la nuit. Et si. Et si, dans un avenir radieux, ils pouvaient élever ensemble le fruit de leur émoi ? Et si. Satine se perd en conjectures. Le perdre signe la fin, la fin d'un monde, la fin de tout, la fin de rien. Elle ne s'en relèvera pas, la petite perle. Ce qui bouillonne désormais en elle ne le permettra pas.
▬ L'ENVOL : la lumière des Thorons, le lion qu'il a toujours souhaité être, bon et juste, tout ce qu'il aurait fallu d'un roi pour mener son peuple à la gloire. ▬ LES PARCHEMINS : 511 ▬ L'AME : horizon ▬ LE REGARD : Joe Dempsie ▬ LE TEMPS : 36 ans ▬ LE SANG : Thoron ▬ LE FEU : célibataire, bien que son coeur soit épris d'une femme en secret ▬ LE DESTIN : premier héritier du trône, bien qu'il se contente aujourd'hui de conseiller le roi, son petit frère ▬ LES ROSES : 4159
Elle s'était adoucie. Un soulagement, pour Leandry. Mais il ne doutait pas qu'elle pouvait repartir au quart de tour, à la moindre erreur de sa part. Il devrait peser ses mots et tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, s'il ne voulait pas la faire sortir de ses gonds par inadvertance. Pourtant, la nouvelle l'accablait lui aussi, et il se sentait dévier. Dévier de la réalité. Cette réalité incroyable. Il ne pouvait y croire. Satine. Elvira. L'élue de son coeur. Enceinte. D'habitude, un rêve, un bonheur. Un futur à trois. Mais dans leur réalité, il y avait la moitié de chance pour qu'il ne soit pas le père. Et un pourcentage loin de son avantage pour avoir la chance d'élever sa progéniture. Pour autant qu'elle vive. Mais elle ne vivrait pas. Il n'avait pas d'autre choix que de la convaincre. Elle ne pouvait pas garder cet enfant, aussi douloureux cela soit-il.
Alors, sa belle quitta le lit et fit quelques pas vers ses boîtes à bijoux. Lorsqu'elle se retourna face à son amant, elle tenait entre ses mains une petite fiole remplie d'un liquide ambré. Leandry se leva et la rejoignit, prit entre ses doigts ce qu'elle lui tendait. Quand elle lui révéla l'utilité de cette potion, une sueur froide le parcourut. Pour le perdre. Elle n'avait qu'à avaler le contenu et la voilà libérée de ce mal qui la rongeait pour qu'il ne soit plus qu'un lointain souvenir. Mais enfin, était-ce si simple que cela ? Perdre un enfant ? Le tuer avant-même qu'il n'ait pu goûter à la vie ? Pouvait-elle vraiment faire cela ? Le prince, auparavant si sûr, venait à douter. Le foetus souffrirait-il ? Se sentirait-il dépérir alors qu'il n'avait pas vécu ? Et quand elle posa la question, laissa place à cette éventualité, à voix haute, le coeur du prince implosa. -C'est là mon voeu le plus cher, de fonder une famille avec toi. Ses mots se turent au fond de sa gorge douloureuse. Il déposa la petite fiole sur la table proche de lui, ne la lâcha pas tout de suite, son regard s'arrêtant sur elle. Sur son contenant. Sur ce poison ambré. Quand ses yeux rencontrèrent à nouveau ceux de Satine, on y lisait la peine qu'il étreignait. -J'aimerais t'offrir tellement plus. Aveu. Douloureux. S'il pouvait, il lui offrirait un mariage sous les rayons solaires réconfortants d'Elrawyn, des enfants magnifiques qui s'épanouiraient sous les yeux de tous. Il lui offrirait une maisonnée, au coeur de la forêt, où ils pourraient vivre en paix. Il lui offrirait la lune et même les étoiles, si l'astre de nuit n'était pas suffisant. -Mais je ne peux pas. Sa voix tremblait, comme rarement elle le faisait. Rares étaient les personnes qui pouvaient se vanter d'avoir vu Leandry avouer une faiblesse devant eux. Cet enfant, le questionnement qu'il apportait, lui faisaient poser un genou à terre. Il demandait une trêve et si elle ne venait pas, il n'était pas loin de déclarer forfait. D'abandonner. -Pardonne-moi, Elvira. Je ne peux t'offrir la vie que tu mérites réellement. Il conservait de la distance avec elle, de la distance entre leurs deux corps, qui n'avaient jamais su nier leur attirance l'un pour l'autre. Pourquoi la vie n'était-elle pas aussi simple que cela ? Une attirance réciproque de deux enveloppes charnelles, puis ainsi, le bonheur était tout trouvé. -Cet enfant ne doit pas naître, murmura-t-il, son timbre de voix refusant de franchir le seuil de sa bouche, s'abandonnant tel le dernier souffle d'un homme, avoué vaincu.
▬ L'ENVOL : perle d'enfance. trop vite envolée. voix suave et jeux pervers. fin de l'innocence. attention, t'as du satin dans les mains. et son regard en feu qui t'bouleverse. ▬ LES PARCHEMINS : 2026 ▬ L'AME : még. ▬ LE REGARD : natalie sexy dormer. ▬ LE TEMPS : vingt-quatre ans. ▬ L'ETOILE : immorale. délicieuse. ▬ LE SANG : thorons, encore et toujours, de cœur et d'âme. ▬ LE FEU : en public, célibataire mais appartenant au roi... en privé, c'est toute autre chose. ▬ LE DESTIN : maîtresse favorite du roi thoron, dame de la cour, issue d'une famille noble. ▬ LES ROSES : 10088
Son vœu le plus cher. Et Satine se prend à rêver à une autre vie, loin, loin de la cour et de ses avanies. Elle se voit déjà, dans cette bicoque que Leandry leur aurait offert, la petite fille aux cheveux frisés courant dans le jardin, là-bas, vers la forêt. Elle hésiterait sur un pas, tomberait, et ses petits pleurs mignonnets rompraient le silence et le calme de leur environnement. Alors, elle jetterait un regard à son bien-aimé, là, juste en arrière, courrait vers sa fille, mimerait de chuter, elle aussi. Et sa fille dans ses bras, elle la cajolerait, la calinerait, doucement, délicatement. Elle ressemblerait tant à Leandry, sans que plus aucun doute ne réside sur l'identité véritable du père. Oh, là-bas, un garçon. Plus de couronne, plus de trône, plus de manipulation. Juste le bonheur simple de leur famille, fondée dans le plus pur désir de tous deux, dans le plus pur respect de leur amour, de leur union. Sans aucun secret, sans avoir à cacher cet émoi qui les tient enserré l'un contre l'autre, qui brille dans chacune de leur prunelle, simplement, calmement, passionnément. Les fleurs dans le champ tout autour qui emplit l'atmosphère de cette odeur sucrée. Satine qui sent déjà l'air chargé. Quel dur retour à la réalité... A l'odeur âcre de cette fiole. Elle tourne, tourne entre ses mains. Cette potion de l'horreur, tout droit sortie des seins de Kendassa, de sa langue rosâtre qui l'entraîne dans les confins de l'enfer. Tellement, tellement loin de cette vision idyllique qu'elle vient d'avoir là, dans le confort de leur chambre, de ce cocon qui - pas si lointain - accueillait leurs ébats. Cet enfant ne doit pas naître. Et le poignard qui la cueille en plein cœur. Tourne, tourne dans son ventre, dans son âme, dans tout son être, détruit ses espoirs, les illusions, les défait, les efface. Quelle cruauté, quel sadisme. La petite perle se demande, juste un instant, comment un homme si pur, si aimant peut d'une parole détruire tout ce à quoi elle rêve. Est-ce simplement possible que cette bouche tant aimée profère de telles obscénités ? Son regard qui se fait dur, qui se fait froid. ▬ Tu m'as dis que tu ne me laisserais plus seule. Que désormais tu serais là, avec moi. Elle dit, la voix éreintée, enrouée, tremblante comme celle de son bien-aimé. Et elles se répondent, ses deux vois désavouées, désillusionnées. Miroir l'une de l'autre, miroir de l'horreur qui désormais encercle leur cœur, vibre comme la douleur simple de la mort qui les étreint. Cette mort désormais qui prend place en ce lit, avec eux. Satine et Leandry. Quelle tragédie !
Elle tend la potion à son bien-aimé, la lui met dans la main, calmement, d'un geste apparemment décidé. Nombre de fois elle en a fait de même, tenant fermement cette fiole en sa poigne effrayée, mais jamais elle n'est parvenue à la porter jusqu'à sa bouche. Et ce geste mortel, mortifère, qui doit couper les ailes à cet enfant à naître. Qui doit ruiner définitivement tous les espoirs des bien-aimés. Elle n'a jamais su le faire. Il doit l'y aider. Elle n'a d'yeux que pour ce liquide ambré qui tourne, tourne dans la fiole qui est la sienne, dans l'antre qui le possède. Elle est terrifiée, la petite perle, mais son bien-aimé lui non plus n'en mène pas large, maintenant qu'il a l'arme au creux des mains. ▬ Si ton désir est que cet enfant ne naisse pas, c'est à toi d'en prendre la responsabilité. Porte là à mes lèvres. Assume, toi aussi, ta culpabilité. Et sa bouche qui attend, attend ce liquide charlatan. Attends que Leandry ose, lui, faire ce qu'elle se refuse depuis de nombreux jours, que dis-je, des semaines entières, noyée dans la cruelle insomnie qui pourtant l'empêche de mettre un terme à ce bébé qui demande à naître.
▬ L'ENVOL : la lumière des Thorons, le lion qu'il a toujours souhaité être, bon et juste, tout ce qu'il aurait fallu d'un roi pour mener son peuple à la gloire. ▬ LES PARCHEMINS : 511 ▬ L'AME : horizon ▬ LE REGARD : Joe Dempsie ▬ LE TEMPS : 36 ans ▬ LE SANG : Thoron ▬ LE FEU : célibataire, bien que son coeur soit épris d'une femme en secret ▬ LE DESTIN : premier héritier du trône, bien qu'il se contente aujourd'hui de conseiller le roi, son petit frère ▬ LES ROSES : 4159
Leandry sentit, au plus profond de ses entrailles, le regard de Satine se figer dans le sien. Il s'enfonça en lui tel des pics, transperçant ses iris glacées, le gelant sur place. Un frisson remonta son échine, tandis qu'il maintenait ses yeux dans les siens, malgré la peine et l'intimidation. Elle avait entendu les mêmes paroles qu'il venait de proférer. Il ne s'était pas trompé. Il n'avait pas rêvé. Ces mots avaient été lâché si bas, rempli de honte, de dépit. Il ne pensait même pas les avoir réellement évoqué. Pourtant, c'était bien le cas. Mais enfin, ils n'avaient pas le choix ? Est-ce que Satine entrevoyait une autre solution ?
Lorsqu'elle répéta les dires de son bien-aimé, celui-ci hocha la tête. En effet. Il demeurerait avec elle pour toutes les prochaines étapes que cela engendrerait, que l'enfant soit gardé ou pas. Il refusait de la laisser seule avec ses peurs, sa peine. Mais quand elle lui refourgua la fiole entre les mains, il était soudainement beaucoup moins prêt. Son estomac, tout à coup, serré. Son regard, douteux. Ses mains, moites. Tout son être en surprise. Il l'observait, silencieux, jusqu'à ce qu'elle abatte sa sentence. Il devait assumer sa part. Immobile, il ne sut combien de temps il eut demeuré là. Incapable de le faire. Parce qu'il le voulait, cet enfant. Il le voulait, cet amour plein de soleil et de bonheur. Que ce bébé porte ses gênes ou non, il ne s'en souciait guère. Il pourrait prétendre que c'était le cas, simplement pour l'aimer. Pour fonder une famille avec elle. De toute sa vie, il ne s'était jamais senti aussi faible. Il avait le sentiment d'être redevenu enfant, face à la crainte puérile du monstre sous son lit qui le pétrifiait. A l'époque, il appelait sa mère. Aujourd'hui, il devait assumer et rester fort. Mais il n'y arriverait pas. Il entrouvrit ses lèvres. Aucun son ne sortit. Nouvelle tentative. -Risques-tu quelque chose ? Ce poison ne met-il pas ta vie en danger ? User des mots pour retarder l'inévitable. Toute cette situation le dépassait. Il ne contrôlait plus rien du tout. Il détestait cela. Il détestait remettre les rennes de son destin dans les mains de l'aléatoire. Dans son esprit qui tournait à pleines turbines, il se questionnait. Ce poison, s'il était capable de tuer un foetus, pourquoi ne pouvait-il pas tuer sa mère ? Puisqu'en soit, il était ingéré par le même corps ? Il s'en posait encore beaucoup d'autres. Des dizaines. Des centaines. Il ne comptait plus. Son regard, égaré, se posa sur le flacon. Il mourait d'envie de le fracasser, pour le jeter la fenêtre, pour l'oublier. Pour prendre Satine par la main et l'emmener loin, pour toujours. Cette envie lui traversa le corps tout entier dans un frissonnement des plus désagréables. Il se mordait la lèvre, sévèrement. Il pouvait le faire. Il devait le faire. Mais là était son souhait. Parce que, probablement, elle n'y était pas parvenue d'elle-même. Alors il le ferait. Il serait fort. Pour elle. Oui. Il le ferait. Il sera le bourreau de ce bébé innocent qui ne demandait qu'à vivre. Il assumerait. Il porterait le fardeau. Il hocha la tête, distraitement. Pour s'en convaincre lui-même. Satine n'avait pas à faire cela. Il le ferait.