nom, prénoms : c’est au pied des Montagnes Lunaires, dans l’étreinte d’une vallée plus ou moins fertile, que se dresse le hameau des Orois, au nom tristement célèbre pour le nom qu’il donne à ses occupants. Les cinq maisons qui le constituent faisant office d’orphelinat, elles se rappellent sans cesse à ceux qui y ont grandi, à l’instar d’Audélise qui, y ayant été laissée à l’état de nourrisson, y a été baptisée ainsi à son arrivée sans que ce prénom n’ait plus de valeur qu’un autre. âge, lieu de naissance : seul son âge est certain, et encore, il est possible qu’on ait omis de se rappeler ses premières années passées au milieu de tant d’autres enfants. Vingt-six ans qu’on lui donne, à présent. Et elle peut bien être née à Kaern, à Taewyn ou même sur les Terres sans Nom que rien n’y changera : elle est une enfant de Thoron. groupe : l’Empire Thoron n’a pas plus d’importance aux yeux d’Audélise que les chaussettes qu’elle a pu porter la veille. Que les Grands complotent tant qu’ils veulent, tout ce qui lui importe c’est qu’il lui reste des pigeons à alléger de leurs bourses. métier : elle est ce qui lui permettra d’approcher les butins convoités. Serveuse, courtisane, bohémienne, Audélise est passée maîtresse dans l’art du déguisement, en usant et abusant pour plumer tout ce qui brille. état civil : être mariée ? Et devoir partager le magot ? Merci bien ! Et puis, bien trop souvent sur les routes, Audélise se satisfait pleinement de son célibat qui ne lui fait rendre de compte à personne lorsqu'elle s'accorde des instants d'égarements dans les bras de quelques hommes. guilde : la caste du Scorpion lui confère un réseau et une sécurité qu’elle aurait énormément de mal à obtenir seule. Bien qu’elle agisse la majeure partie du temps à son compte, elle verse régulièrement un tribu à la guilde afin de rester dans les bonnes grâces.


Ses traits fins et sa fine silhouette, ses grands yeux bleus et son sourire respirent toute l'innocence qu'elle ne possède nullement. Elle en a conscience et en use, plus que de raison, pour parvenir à ses fins, souvent matérialistes ▬ Elle n'accorde sa confiance que très difficilement et ceux pouvant se targuer de l'avoir obtenue sont bien les seuls pouvant la voir faire preuve de loyauté, à leur égard seulement ▬ Elle a une grande gueule Audélise, elle aime jouer aussi, et provoquer plus fort, plus imposant, plus important qu’elle. Mais dès que ça sent le roussi, elle prend la fuite et laisse derrière elle tout le foutoir qu’elle a elle-même créé ▬ Rien d’étonnant à cela puisque sa grande spécialité n’est autre que d’agir dans son propre intérêt sans se soucier de celui d’autrui et, par extension, sans se soucier des conséquences à plus ou moins long terme. Elle vit bien trop dans l’instant présent, son instant à elle, pour s’encombrer de remords ▬


ton pseudo : je n’en ai pas vraiment, mais on peut partir sur Oz ! comment as-tu trouvé CWM ? : mon âme a été corrompue, je sais même pas par qui. Du coup j’en ai corrompu une autre. Non mais    et t'en penses quoi ? :         . des trucs à ajouter/améliorer ? : ta réponse ici.

CARA DELEVINGNE ▬ Audélise des Orois

La route inégale fait vaciller la roulotte à chaque nid de poule, à chaque flaque d’eau, en faisant grincer le bois usé et tinter les bouteilles de liqueur qui la remplissent. Le conducteur somnolent fait pleinement confiance à sa vache pour les guider le long de cette seule et unique route traversant les plaines vertes et humides de Gwelnaur, et les guider jusqu’à Belithrael lui, sa vache et leur passagère.

À l’arrière, les jambes pendant dans le vide, celle qui s’est présentée comme une humble représentante de la Confrérie de la Vierge regarde défiler le sol boueux sous ses pieds. Le regard perdu dans le vague, la tête appuyée contre un montant de la roulotte, elle savoure ce moment d’accalmie, ce temps mort durant lequel elle n’a aucun masque à revêtir puisqu’aucun regard importun ne peut voir la morosité sur son visage. Sa main joue avec la pièce trouée qui lui sert de pendentif et qui, d’après la douceur avec laquelle elle la manipule, lui est certainement plus précieuse que tout ce qui peut se trouver dans le baluchon échoué derrière elle. Encore quelques heures et ils auront rejoint la capitale. Plus que quelques heures pour profiter d’une sérénité qui ne se présente que trop peu souvent à l’orpheline. Mais, malgré tout, elle se félicitera de pouvoir enfin l’abandonner, ces instants de solitude étant bien trop propice à la réminiscence de ce qu’elle est parvenue à fuir, à moitié.


« C’est tout ?!? » Les pièces volent et retombent en pluie sur le plancher humide, avant que de frêles mains rougies par le coup reçu ne s’empressent de les ramasser. Autour de la jeune fille agenouillée, deux autres enfants fixent la matrone, la terreur lisible dans leurs yeux. « Je vous avais pourtant bien dit de ne pas revenir tant que vous n’en aviez pas plus que la semaine dernière ! »
« Mais il faisait froid et on n’avait plus rien à man... » à peine la fille s’est-elle relevée que la main caleuse fend l’air pour s’abattre sur la joue déjà craquelée par les journées passées à arpenter les rues enneigées de Lugan. La matriarche n’a jamais aimé qu’on lui réponde, moins encore qu’on lui donne tort, et cette gosse là s’est toujours montrée trop impertinente à son goût.
« Vous n’aviez qu’à mieux faire ! » La voix autoritaire résonne dans les oreilles des trois enfants frôlant à peine l’adolescence. « Mendiez, volez, cambriolez, c’est pourtant pas compliqué ! Des années que vous faites ça ! » Des années, oui, qu’ils ont été initiés à l’art de la détrousse et à celui de l’apitoiement afin de remplir le pécule de la gérante de ce petit réseau lucratif sous couvert d’orphelinat. Ils ne sont pas les premiers, ne seront sûrement pas les derniers et, comme tous ceux qui échouent, subiront les conséquences de leur insuffisante recette. Coups de bâton ou de fouet, isolement, privation de nourriture, ils ont déjà tous expérimenté l’un de ces châtiments et finiront par accepter celui-ci avec fatalité.
« Les gens sont chez eux, on a moins de... »
« AUDÉLISE ! »
La gamine se fige et fixe la femme, non pas par provocation mais par peur. Si elle lui tient tête, parfois, c’est pour tenter de lui faire entendre raison, de la rendre plus sensible aux difficultés qu’ils peuvent rencontrer, d’alléger sa main lorsqu’elle l’abat sur eux, mais jamais elle n’a encore cherché à s’extirper de cette condition. Elle la craint bien trop pour ça.
« J’en ai ma claque de t’entendre ! Tu la fermes et tu fais ce que je te dis ! » Le regard de l’enfant se fait soudain fuyant, ses phalanges blanchissant sur la maigre poignée de pièces autour desquelles elles se serrent. « Attends d’être en âge et je te ferai amèrement regretter ton insolence. Je vais bien finir par te trouver une utilité, espèce de petite peste. » Audélise est bien trop jeune pour saisir tout le sens des mots qui viennent de sceller son sort, mais elle ne comprend que trop bien qu’aucune des corrections qu’elle a subies jusqu’à présent n’égale celle qui vient de lui être promise. Et ce n’est que des années plus tard qu’elle en mesurera tout le poids. Qu’elle réalisera qu’il est temps de partir.


« On est arrivés mam’zelle. Mam’zelle ? »

Les yeux azurs de la jeune femme s’ouvrent brusquement, l’arrachant au passé pour la rappeler au présent. Ses doigts engourdis relâchent leur emprise sur la pièce trouée qui retourne à l’abri sous sa robe et ses yeux se posent sur le marchand à la moustache hirsute et au regard avenant. Elle lui sourit.
« Oh, excusez-moi, j’étais perdue dans mes prières ! » La « prêtresse » met pied à terre, ses semelles rencontrant le sol boueux, et regroupe ses affaires dans le baluchon qu’elle met sur son épaule avant d’ouvrir la besace pendant à sa hanche. « Laissez-moi vous dédommager, vous m’avez vraiment rendu un grand service... »
« Gardez votre monnaie ! C’est toujours un plaisir de venir en aide à un quelqu’un de la Confrérie ! »

Audélise sourit encore et le remercie chaleureusement au nom de tous ses confrères et toutes ses consoeurs, se félicite d’être tombé sur un beau pigeon, puis disparaît dans la foule grouillante de la capitale. L’heure est venue de mettre à profit ce dans quoi elle excelle.