nom, prénoms : Sura ; un prénom qui se murmure comme une promesse, deux syllabes qui viennent caresser la langue pour s'éterniser dans un souffle. On dirait le nom de quelque créature mythique et dangereuse, de celles vers lesquelles on tend une main sans savoir si elles vont s'y frotter ou y planter les crocs. De nom, elle n'en porte aucun. De son ancienne vie, elle ne garde rien. âge, lieu de naissance : La trentaine, assumée, exploitée. Féminité florissante sur laquelle s'attarde de trompeuses joues rondes. Fausse candeur qui disparaît dès lors que l'on ose soutenir son regard où la froide détermination de cet enfant d'Heledir trône. Née à Nilith, une vile qui aurait pu être à la hauteur de ses ambitions avec quelques pièces de plus dans les poches. groupe : Heledir ; Elle ne pourrait être plus à sa place, dans cette cour où ambition et vengeance ne se cachent pas, mais se drapent des plus belles étoffes. Elle pourrait en être l'incarnation, l'ultime expression. métier : Servante de la reine ; Elle se forge sa place jusqu'au sommet, abandonnant des morceaux d'elle-même en chemin pour mieux se retrouver, se construire telle qu'elle aurait toujours dû être, à la fois savant fou et infatigable créature. état civil : Celibataire ; affranchie de toute entrave à ses ambitions ravageuses. Des courbes qui viennent servir bien plus ses desseins qu'une quête de plaisir. Et à chaque fois que le corps se donne c'est le cœur qui se refuse, se barricadant derrière des murs plus imprenables que les forteresses de Merilyan. guilde : Aucune guilde n'a grâce à ses yeux. Seuls ses intérêts comptent.

Impatience bridée par les obstacles, par la valse trop lente d'un temps ennemi qui n'a pourtant jamais su te dompter. Tu n'as jamais rechigné face au sacrifice, pourtant tu aimerais pouvoir faire plier le cours de cet intangible frondeur. Il est l'adversaire ultime, le seul qui se montrera toujours insensible à tes charmes et à tes ruses. Mais c'est sans compter ta malice. Ta tête est aussi remplie qu'elle est bien faite. Succession de méandres plus sinueux qu'un serpent où il serait aisé de se perdre. Toi seule sait où chacun mène. Tout ce qui s'y trouve sont autant d'armes à ta disposition que ta propre personne. Séductrice, tu t'offres, te donnes. Ceux qui croient te posséder se leurrent alors, car il n'y a qu'à toi que tu appartiens. A tes yeux, ils ne sont rien. Des pions dont tu uses. On pourrait te dire égoïste, mais tu n'as jamais exigé d'aucun un sacrifice auquel tu ne serais pas toi-même prête à te soumettre. Et rien ne se mettra en travers du chemin de tes ambitions. Et ces dernières sont à la hauteur de sa fierté. Elle sait ce qu'elle vaut et fera en sorte que le reste du monde le découvre.


ton pseudo : Alienor Romanova comment as-tu trouvé CWM ? : J'ai profité de la belle saison pour parcourir toute la partie nord du royaume et je vous ai trouvé en passant par bazzart. et t'en penses quoi ? : J'en apprécie la simplicité dans sa meilleure expression. des trucs à ajouter/améliorer ? : Des pièges à loup ?


ANA DE ARMAS ▬ sura

Nilith la voit naître. Et dans son premier cri, dans son cœur, germe déjà la graine d'un désir trop grand. Une ambition jadis partagée par ses ancêtres, déjà aux côtés du roi Reiner. Vieille noblesse qui, à sa naissance, n'en porte plus que le nom. Patronyme aussi usé que les tentures qui ornent leur maison, ou que les vêtements qu'ils portent. Derrière lequel on se cache quand les coffres sont plus vides que leurs assiettes.
On se plaint, on se morfond, sans que rien ne soit pour autant tenté pour changer les choses. Colère et rancoeur s'ajoutent à l'équation. Chaque jour elle dévisage l'homme faible qui lui sert de père, qui ne compte que sur ses filles pour redorer un blason qu'il piétine allègrement lui-même.

Un roi tombe et tout un continent s'embrase. Des ambitions s'entrecroisent comme des fers sur un champs de bataille. Les chiens de Gwelnaur marque leur territoire dans le sang. Personne n'est épargné. Sura découvre toutes les nuances du carmin. Elle le revoit s'épanouir en corole autour des cadavres de sa mère et de sa sœur. Anges à l'auréole sanguine. Expressions figées dans l'éternité. Elle le goûte sur ses lèvres, sous les caresses de quelques poings fermés.

Cité abandonnée.
Lieu sanctifié.
Bercés par une paix d'apparat chacun tente de reprendre le cours de sa vie. Comme d'autres habitants de Nilith, Sura, son père et sa sœur restante vont s'installer à Merilyan. Ils s'y terrent, apeurés. Sura, elle y étouffe. Envers son père elle n'éprouve plus aucun respect. Rien que de la pitié et de la colère. Si la guère révèle le pire comme le meilleure de l'Homme, en lui la première option a primé. Incapable d'ameliorer leur quotidien. Incapable de les protéger. Dans le cœur de cette gamine déjà solitaire, la mécanique s'enraye définitivement

Âme errante et vagabonde. Les heurts de la vie la façonnent mais cette fois c'est elle qui se porte à leur devant. Sura se laisse affûter comme une lame dissimulée sous des étoffes de plus en plus précieuses. Soieries qu'elle fait tomber à loisir telle une Salomé. Son corps est un leurre qui dissimule intelligence et ambition. Quand ils se perdent entre ses cuisses, leurs langues se délient. Sura sait les faire parler comme personne. Elle sait les informations précieuses, comment les utiliser. Et c'est ainsi qu'elle se retrouve auprès de la seule personne possédant l'entourage le plus utile à la jeune femme. L'entourage, et le même appétit pour la vengeance.

Le chemin qu'elle suit, elle l'a construit par elle-même et pour elle seule. Sura elle se croit, se sait reine dans l'ombre d'une reine. Sura elle vise le sommet, et au sommet on est toujours seul. So far so good. Mais pour gagner ses épines, la fleur a perdu quelques pétales.
Elle en a cédé.
On lui en a arraché.
Elle sait sa force, connaît ses faiblesses, qu'elle n'admet que dans la clarté obscure de ses pensées. Reconnaître qu'elle a besoin de quelqu'un pour la protéger en fait partie. Malgré tout, cela reste un autre effort qu'elle consentira à faire. Mais pour la jeune femme qui n'a jamais fait confiance qu'à elle-même, peut-être le plus dur sera-t-il de remettre cette dernière ainsi que sa vie, entre les mains d'une personne qui n'en serait pas digne, une fois encore.