I'm walking in this cloud. This road can't be mine, giving it up. We're walking in this lie. You know I try, try to compromise. We're walking in this high. We are pushed back and down, I'm out of my mind otherwise.

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La veille, Ambroise avait appris une nouvelle qui ne l’avait pas laissé de marbre, bien au contraire. Cette nouvelle avait chamboulé absolument tous ses plans, ses perspectives, sa vision de la vie et surtout de son futur. Il avait tant attendu le bon moment que désormais ce moment était passé et autant dire qu’il ne se représentera plus. Celle qu’il avait toujours aimée était fiancée. Dire qu’il lui aura fallu dix ans pour lui offrir un véritable présent, tout en se disant qu’une bague suivrait de peu, mais qu’au final quelqu’un l’avait devancé. Un prince qu’elle ne connaissait même pas… Comme quoi, tout est véritablement une question de timing et qu’Ambroise s’était complètement trompé. Lui qui voulait faire les choses bien, voilà qu’il ne pourrait plus les faire du tout. C’est donc d’humeur morose ce soir là qu’Ambroise avait décidé de quitter la cour pour se balader dans les rues de Taewyn. Cette ville était d’une importance capitale pour Ambroise, c’était là où il était né, là où sa famille avait prospéré depuis des générations, là où la royauté se trouvait et surtout là où sa loyauté irait toujours. Alors oui, cela lui faisait toujours du bien en temps normal de se balader dans les rues de la capitale. Capitale particulièrement étrange dans sa conception puisqu’elle était toute en hauteur, mais il l’aimait dans son étrangeté.

Plus il descendait dans les rues, plus Ambroise se rendait compte qu’après il lui faudra absolument tout remonter jusqu’à la citadelle, mais bon, il avait besoin de ce temps là pour réfléchir. Et puis dans le fond, ce n’était pas plus mal de faire un exercice physique, cela avait le don de lui faire oublier beaucoup de choses. Or autant dire qu’à cet instant il y en avait des pensées à oublier. Petit à petit, pas après pas, descente après descente, Ambroise fini par se retrouver devant une taverne plutôt réputée dans Taewyn. Certes, ce n’était pas vraiment un endroit où les nobles se rendait de manière général, mais cela faisait du bien à Ambroise de s’y rendre par moment pour pouvoir justement décompresser et avoir l’impression ne serait-ce que le temps d’une soirée qu’il était juste un homme. Pas un noble, pas un futur garde, juste Ambroise. Il poussa donc la porte de la taverne, heureux dès l’instant où ses pieds franchirent le sol. C’était impressionnant à quel point la taverne avait un tel effet sur Ambroise, comme si… Il entrait dans un autre monde, une autre dimension, et ça lui faisait un bien fou. D’autant plus qu’une ambiance positive semblait se trouver dans la taverne. Beaucoup de monde, beaucoup de rire.

C’est donc un peu plus détendu qu’il se dirigea vers  le comptoir pour commander un verre de rhum arrangé dont le patron avait le secret. Puis, une fois son verre en main, Ambroise s’installa à une table un peu à l’écart des autres. Bien qu’il n’était pas avec eux, entendre les gens rire, parler, semblait soulager quelque peu son cœur bien trop lourd. Oh certes, le rhum pouvait aussi être la cause d’une telle détente, mais l’important c’était qu’il se sentait un peu mieux. Un deuxième verre passa entre ses mains, étant plutôt résistant à l’alcool, le fait d’avoir bu ne semblait pas vraiment se voir sur sa manière d’être. Fidèle à lui-même, Ambroise était juste posé, bien, en train de savourer ce délicieux breuvage. Oui, il était bien jusqu’à ce que ses yeux viennent à se poser sur une jeune femme qu’il ne connaissait que trop bien. Il ne l’avait pas vu depuis cinq ans, mais il n’en demeurait pas moins qu’avant cela, il avait passé beaucoup de temps avec elle. Cassiopée Savelli… La sœur de la future mariée. Super. Un mélange de nombreuses émotions se déroulait au fond de lui : la joie de la revoir après tout ce temps, la colère qu’elle ait pu partir il y a cinq ans sans te dire au revoir, l’étonnement de la croiser ici, la peine. Finalement, il se décida de se lever pour se diriger vers elle, il prononça un simple. « Cass… » Pas particulièrement fort, ne voulant pas attirer l’attention des gens dans la salle. Après tout, elle était ici incognito, et ne devait pas particulièrement vouloir se faire repérer comme étant Cassiopée Savelli. Mais Ambroise savait que c’était elle et à cet instant, il avait besoin de leur ancienne amitié.

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C’était vraiment étrange de tomber par hasard sur Cassiopée, surtout après toutes ces années... Cinq ans qu’il ne l’avait pas vu, depuis qu’elle s’était enfuie sans un mot. Enfin si, elle avait écrit à Juliana, mais pas à lui. Il était vrai que Juliana était sa sœur et de ce fait c’était tout à fait normal qu’elle lui ait écrit avant de partir, mais il n’empêchait pas moins qu’Ambroise avait toujours cru qu’ils étaient amis, proches, alors forcément, le fait qu’elle soit partie sans lui dire quoi que ce soit l’avait profondément blessé. Après tout, ayant le même âge ils avaient passés pas mal de temps ensemble, surtout du temps à se taquiner, mais il n’empêchait pas moins que c’était de très bons moments. Tout du moins, dans le souvenir du jeune homme. Mais bon, puisqu’elle avait pu partir sans un regard, sans un mot, il se disait que cela ne devait pas être de si bons souvenirs pour elle. Car lui, ne pourrait jamais quitter les siens sans rien. C’était comme si elle avait balayé leur amitié d’un revers de mains et autant dire que sur le coup cela l’avait profondément atteint. Et voilà que maintenant, cinq ans après, il retombait sur elle… Cassiopée…

« Ambroise ? » Elle est surprise de le voir ici, tout comme il avait été surpris lui aussi de poser son regard sur ce fantôme du passé. Certainement qu’elle aurait aimé que sa présence à Galadhorn ne soit pas remarquée et qu’ainsi, en tombant sur Ambroise, cela transformait tous ses plans. Pour autant, même s’il était encore quelque peu en colère contre elle, il savait déjà qu’il ne parlerait de cette rencontre à personne. Après tout, cela servirait à quoi d’autre que de remuer d’autant plus le passé ? « Viens » Et elle lui prend la main pour l’entraîner à l’écart, ce qu’il pouvait totalement comprendre. En effet, si une personne venait à surprendre leur conversation, cela pourrait étonner qu’un noble soit en pleine discussion avant une barmaid, et alors des connexions pourraient se faire sans d’autre forme de procès. Effectivement, il valait mieux éviter cela… « Depuis quand tu fréquentes les tavernes ? » Il haussa les épaules de manière amusée pour finalement lui dire. « Je me suis soudainement rendu compte que les boissons des tavernes sont à des années lumières de celles qui sont servies chez moi. » Il avait évité exprès de parler de la cour, mais c’était bien ce qu’il sous entendait en parlant de chez lui. « Personne ne fait un aussi bon rhum arrangé qu’ici. » Et c’était vraiment sincère.

« Je suis contente de te voir » Il l’observait, circonspect…contente ? Vraiment ? Quelque chose sonnait faux, après tout, comment pourrait-elle être véritablement contente alors qu’elle l’avait abandonné en même temps que les autres. Certes, il savait pourquoi elle avait fait cela, il le comprenait d’autant plus que maintenant Juliana se retrouvait dans cette même situation d’un mariage arrangé, mais il n’en demeurait pas moins qu’une part de lui continuait de lui en vouloir. « Cela fait cinq ans, Cass… » Lança-t-il simplement, pour finalement ajouter après un léger silence. « Tu sais pertinemment que si je n’étais pas tombé sur toi par le plus grand des hasards on pourrait encore rajouter cinq ans, ou plus, à tout ce temps sans se voir. Si tu avais eu envie de prendre des nouvelles, de me contacter, tu l’aurais fait. On sait tous les deux que ce n’est pas le cas. » Il n’avait pas pu s’empêcher de lui reprocher sont départ précipité. C’était là une blessure qu’il avait cru être cicatrisée mais qui finalement ne l’était pas du tout. « Mais je suis tout de même content de te voir. Tu vas bien ? Ai-je le droit de te demander ce que tu deviens ? »

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Cinq ans sans se voir, sans nouvelles et surtout sans savoir si elle allait bien. Cinq ans cela fait long… Ambroise était de ce fait partagé entre sa colère de se remémorer le fait qu’elle était partie sans un mot pour lui et son soulagement de la voir bien vivante devant lui. En même temps, si la décision de Cassiopée l’avait blessé, il l’avait tout de même compris. Jamais elle n’aurait pu accepter un mariage arrangé et dans le fond, il n’aurait pas aimé la savoir malheureuse la bague au doigt, elle ne méritait pas cela. Personne ne le méritait…Voilà pourquoi il ne savait pas trop comment réagir face à elle. Comme avant ? Mais tout avait changé. « Malheur, aurais-tu enfin ouvert les yeux ? » Taquine, comme dans leurs anciennes habitudes et Ambroise ne pu donc s’empêcher de rigoler quelque peu. Elle avait raison en même temps, il avait ouvert les yeux. Tard. Mais il les avait finalement ouverts. « Oui, Charles est le meilleur dans son domaine » Il hocha la tête en souriant, il était effectivement le meilleur, car Ambroise n’avait jamais eu l’occasion de boire un rhum d’une telle qualité avant qu’il ne vienne à découvrir la taverne du fameux Charles.

Finalement, elle en vient à lui dire qu’elle était contente de le revoir. Peut-être que si elle n’avait pas dit cela, Ambroise aurait pu agir comme si de rien était… Sauf qu’en entendant de tels propos sortir de sa bouche, il ne parvient pas à souligner le fait que cela faisait cinq ans et qu’il n’avait eu aucune nouvelle. « C'est vrai, tu as raison. J'ai coupé tout contact avec mon ancienne vie. Je suis désolée si ça t'a blessé mais je me suis dis que ce serait sûrement mieux comme ça » Mieux pour qui, ça c’était une autre question qu’il avait au bord des lèvres, mais il préféra l’enfouir, cela ne servait à rien d’être aussi rancunier… Surtout qu’elle semblait sincère, vraiment sincère. « Ca n'empêche que ça me fait quand même plaisir de te voir » Un petit sourire se posa sur les lèvres d’Ambroise tandis qu’il lui répondait qu’il était tout de même content de la voir. Après tout, même si une part de lui continuait à lui en vouloir pour ce qui avait pu se passer, une autre part souhaitait juste profiter de sa présence.

« Je vais bien » Ambroise arqua soudainement l’un de ses sourcils en l’entendant répondre aussi vite. Cela semblait quelque peu étrange qu’elle saute sur l’occasion de lui dire qu’elle se portait bien. Comme si elle cachait quelque chose. « Tu peux, mais je suis pas certaine que tu aimeras la réponse. Je ne l'ai pas dis à Juliana, je ne préfère pas. J'aime ma vie maintenant, mais je crains qu'elle ne comprenne pas » Ambroise hocha la tête. « Juliana n’est pas là, alors tu peux me le dire à moi. Promis je ne dirais mot. » Après tout, il savait déjà qu’il ne dirait pas à Juliana qu’il a croisé Cassiopée, elle était déjà bien assez préoccupée avec cette histoire de mariage pour ne pas en plus en rajouter une couche. Et puis Cassiopée savait parfaitement à quel point il savait garder un secret. « Je pense que c'est aussi pour ça que j'ai préféré m'éloigner. Disons, que l'océan est quelque chose de beau aux possibilités infini » Cette soirée allait vraiment de surprises en surprises. Elle était donc dans la piraterie maintenant, autant dire que cela changeait radicalement de sa vie de noble. « Mmh… Effectivement, Juliana ne comprendrait absolument pas. Mais j’ai envie de te dire, si c’est ce que tu souhaites faire et que… Et que cela te plait, je ne vois rien à critiquer. La seule chose que j’aimerais dire. » Il laissa quelques secondes un silence dans l’air avant d’ajouter. « J’espère que tu fais attention à toi sur l’océan. Cela peut être très dangereux. » Et il savait ce qu’il disait. Certes, il aurait pu lui faire la moral, car après tout c’était l’opposé de sa mentalité, mais il ne comptait pas le faire. C’était le choix de Cassiopée et il le respectait.

« Et toi comment tu vas ? La chevalerie ça te réussi on dirait » Hochement de tête de la part d’Ambroise qui souriait doucement. « Effectivement, je suis vraiment ravi d’avoir choisi de changer de voie. Toi aussi visiblement. » Petit clin d’œil de sa part avant de poursuivre. « Donc on peut dire que je me porte bien, j’apprends beaucoup dans la garde royale, je m’entraîne quasiment tous les jours et je me maintiens dans une forme olympique. » En effet, depuis qu’il était entré dans la garde, Ambroise avait gagné en carrure, en force et en musculature. Autant dire que cela lui faisait un bien fou de prendre autant soin de lui. Même si l’heure était aux confidences, il préféra éviter de lui parler de l’annonce qu’il avait eu la vieille, le mariage de Juliana. Cela ne ferait que rappeler les mauvais souvenirs de Cassiopée… « Et du coup… Tu as appris à manier l’épée ? »