The pieces of my heart are missin' you. When you're gone, the face I came to know is missin' too. When you're gone, the words I need to hear to always get me through the day and make it okay. I miss you.

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Ambroise avait quitté Kaern en fin de matinée, ayant pour but de se rendre à Garaldur pour le compte de ses parents. En effet, maintenant que le bal pour les fiançailles du prince d’Heledir était passé, Ambroise était de ce fait libre de ses mouvements. Chose qui l’arrangeait particulièrement étant donné qu’il avait reçu il y a quelques jours une lettre de ses parents disant qu’ils avaient besoin qu’il se rendre à Garaldur pour rencontrer l’une de leur relation qui voulait leur montrer ses nouveautés en terme de gemmes. C’était donc plus facile si Ambroise s’en chargeait puisqu’il se trouvait à côté alors que les Alhuïn, eux, se trouvaient à des kilomètres de là. Et puis, là encore, Ambroise aimait pouvoir voyager, alors forcément, il n’allait pas refuser de les aider. Bien au contraire. Il lui fallut donc une demi-journée à cheval pour pouvoir arriver à Garaldur, cité marchande qui se trouvait en pleine forêt. Ambroise avait déjà eu l’occasion de rendre dans cette ville et il fallait bien avouer qu’il appréciait pouvoir y retourner. Sûrement parce que perdue entre les arbres, elle avait un côté simple qui lui plaisait énormément. C’est donc en fin d’après-midi qu’Ambroise entra dans la ville, pour finalement s’arrêter devant une auberge, ravi de pouvoir descendre de son cheval et le transmettre au palefrenier.
 
Une fois qu’il fut certain d’y avoir une chambre, Ambroise déposa les quelques effets personnels qu’il avait pris avec lui, pour finalement choisir de se balader un peu dans les rues de Garaldur. Il avait après tout le temps avant que la nuit ne tombe complètement et puis, il avait surtout envie de se dégourdir les jambes. Etant donné qu’il n’était pas en déplacement pour la royauté de Galadhorn, il avait décidé de laisser son armure à Kaern puisqu’il savait parfaitement qu’il repasserait par la capitale avant de rentrer à Taewyn. Voilà donc pourquoi avait il revêtu une tenue beaucoup plus sombre, composé d’une épaulette en cuir noir portant le blason des Galadhorn, et une cape qui recouvrait son épaule gauche et cachait ainsi en parti l’épée qui pendait le long de sa jambe. Il était bien plus à l’aise vêtu ainsi que lorsqu’il devait revêtir l’armure des gardes, mais bon, ce n’était pas comme s’il avait le choix de la tenue lorsqu’il était pour le compte de la garde royale.
 
Quoi qu’il en soit, Ambroise se baladait dans les rues depuis quelques temps déjà lorsque soudainement, un visage dans le foule retient son attention. Xabara ? Etait-ce seulement possible ? Il fronça les sourcils, l’observant pendant quelques instants avant de décider à l’approcher. Après tout, si cela se trouvait ce n’était pas elle, mais il fallait qu’il en ait le cœur net… Lorsque sa famille était tombée en disgrâce et qu’elle avait disparue, il avait essayé de la retrouver, mais il n’avait pas réussi, alors il avait malheureusement abandonné. Mais si maintenant elle était vraiment là, à quelques pas de lui, il devait le savoir. Alors Ambroise s’approcha d’elle et plus il s’approchait, plus il sentait que cela ne pouvait être qu’elle. Certes, elle était plus âgée, les traits de son visage n’étaient plus ceux d’une adolescente, mais bien d’une femme. D’un autre côté, lui-même avait bien changé… « Xabara ? » Il venait d’arriver à sa hauteur, la surprise pouvait se lire sur les traits du galadhorien, qui était mélangé entre l’envie de la prendre dans ses bras et celle de l’engueuler pour n’avoir donné aucune nouvelle.

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En posant les pieds sur la terre de Garaldur, Xabara n’avait pas imaginé un seul instant ce qu’elle y croiserait en ces lieux. Ils s’y étaient simplement arrêtés pour se rapprovisionner mais également pour essayer d’obtenir d’autres informations, pour découvrir quelles étaient les nouvelles et ce qu’ils pourraient y gagner. Certains membres de l’équipage étaient restés sur le bateau tandis que « la reine », comme elle aimait se faire appeler était partie en ville avec son garde, souhaitant changer d’environnement puis voir d’autres choses. Soigneusement vêtue d’une sublime robe, ses cheveux ondulés descendaient jusque son dos, elle resplendissait d’élégance si bien que nombreux étaient ceux à lever le regard sur son passage. Xabara connaissait ses charmes et elle en jouait, tout comme elle ne quittait jamais cet air hautain et froid qui se lisait sur son visage. Elle était une femme qu’on se devait de respecter, qu’on devait craindre et murmurer des tas de choses à son sujet afin de la rendre on ne peut plus populaire. Dans le monde des pirates, elle s’était enfin fait un nom mais vraisemblablement pas assez pour assouvir cette vengeance qu’elle s’était promise… Elle voulait réduire à néant les Galadhorn, elle voulait leur faire payer le sacrifice de sa famille et un jour viendrait où elle promettait de leur faire mordre la poussière. Leur paix universelle, si elle y avait cru un jour, elle n’y croyait plus désormais et était déjà prête pour leur faire la guerre. Ils ignoraient à qui il s’était attaqué, Xabara ne reculait devant rien, pas même devant une ombre du passée, bien au contraire.

Son regard froid n’avait pas changé quand cet homme s’était approché d’elle et sans qu’elle n’ait eu besoin de réagir, son garde du corps s’était aussitôt placé devant elle, prêt à dégainer son épée contre l’individu qui avait osé s’avancer de si près. Une réaction qui la fit sourire d’une esquisse à moitié amusée, à moitié fière et à moitié diabolique. Si elle désirait qu’on la respecte et refusait de se laisser marcher sur les pieds, cela ne signifiait pas qu’elle ferait la même chose dans le sens opposé. « Laisse. Je le connais. » Avait-elle ordonné à son sbire tout en lui faisant un signe de main afin qu’il se pousse et qu’elle puisse observer avec plus d’intérêt son vis-à-vis. Ambroise Alhuïn. Comment ne pas le reconnaître alors que leurs deux familles avaient longtemps été liées et qu’elle avait même cru être obligé de l’épouser ? « Ça fait longtemps, Alhuïn. » Elle le regardait de haut, s’adresser à lui avec dédain avant de le détailler sans la moindre discrétion puis de le juger de part ses yeux. Bien sûr que non, elle n’avait aucune envie de le serrer dans ses bras ou de faire la fête pour célébrer ses retrouvailles… Son peuple avait décimé sa famille et si lui s’en était vraisemblablement très bien sorti, ce n’était pas le cas des Warleggan, ils n’avaient plus rien à se dire désormais. Elle ne souhaitait être lié avec aucun Galadhorn et surtout pas lui, donc elle jouait les hypocrites.  

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Xabara Warleggan, un souvenir de son enfance, de son passé. Sa famille au départ puissante et respectée avait été déchue. En effet, la réputation des Warleggan avait été lynchée sur la place central : des traîtres. Voilà comment ils avaient fini par être perçus. Tout cela parce que d’autres familles envieuses avaient voulus les traîner dans la boue et qu’ils avaient réussis. Pour autant, malgré les preuves accablantes contre les Warleggan, Ambroise n’avait jamais cru en leur traîtrise. C’était tout simplement impossible, et ses parents également ne les avaient pas crus capable d’une telle chose. Sauf que voilà, pour éviter de perdre tout ce qu’ils avaient battis, les Alhuïn n’avaient pas pu s’interposer. Ils avaient essayé, bien sûr, mais dès que toutes les preuves étaient tombées, ils n’avaient pu poursuivre au risque de tomber en disgrâce avec eux. Mais encore aujourd’hui, les Alhuïn restaient persuadé de leur innocence, Ambroise de même. Alors oui, il avait essayé de retrouver Xabara pour l’aider. Il l’avait cherché pendant longtemps, cette jeune fille qu’il avait tant aimée à une époque. Car oui, c’était son amour d’enfance, et à l’époque il lui avait dit qu’ils se marieraient lorsqu’ils seraient plus âgés. Mais Xabara ne lui avait jamais rendu son affection, lui riant au nez lorsqu’il lui disait qu’il l’aimait. Alors il était resté simplement ami avec elle, et puis… Et puis les Warleggan étaient tombés, Xabara avait disparue et Ambroise n’avait plus eu de nouvelles jusqu’à aujourd’hui.

Et maintenant… Maintenant Xabara se retrouvait devant lui, resplendissante, mais d’une beauté froide, presque cruelle. Elle avait changé, beaucoup changé. D’une part parce qu’elle avait forcément grandit, elle n’était plus la même que lorsqu’elle était adolescente mais d’autre part, parce qu’il y avait quelque chose qui se dégageait de sa personne qu’Ambroise n’arrivait pas expliquer. D’ailleurs, cela l’avait quelque peu surpris de voir l’homme aux côtés de Xabara prêt à dégainer son épée pour la protéger. Qu’était-elle devenue pour avoir besoin d’un garde du corps ? Cela étonnait énormément Ambroise, mais il préféra ne rien relever et puis au pire des cas, il avait également une épée à sa taille si l’homme en question venait à être trop menaçant. « Laisse. Je le connais. » Et l’homme s’était décalé. Bien, elle l’avait donc reconnu, c’était déjà ça. « Ça fait longtemps, Alhuïn. » Elle s’adressait à lui avec dédain et dans le fond, cela lui faisait de la peine, car il ne lui avait jamais voulu du mal, jamais voulu que tout cela se produise. Loin de là… Il l’aurait protégé s’il avait pu. « Très longtemps en effet. Je t’ai cherché tu sais, mais tu t’étais envolée… » Oui, c’était le mot, car Ambroise avait soudainement eu l’impression que c’était comme si elle n’avait jamais existé et cela l’avait profondément blessé. « Visiblement, cela a l’air d’aller pour toi. » En effet, il faisait référence à ses vêtements, son garde du corps, son allure royale. Oui, elle avait l’air de s’en être bien sortie.