Reine depuis une décennie à Galadhorn, je n'ai jamais failli à ma tâche. Généreuse, dévouée et aimante envers mon peuple. Je suis une mère pour eux et le soleil de notre royaume. Je ferais tout pour mon royaume.
Malheureusement, je crains que la guerre puisse assombrir le ciel bleu de Galadhorn. Mon mari a perdu la saveur de la vie. Autrefois, il rayonnait comme cet astre solaire. Maintenant, il est que l'ombre de lui-même. Inaccessible. Je ne sais pas ce que je dois faire pour lui. De même, je crains qu'en partant à Heledir pour le bal organisé en l'honneur des futures épousailles du prince Lovell et de la belle Juliana, mon mari puisse perdre encore plus de sa vitalité. Il faudrait que je demande de l'aide à son cousin Brân ou encore à un fidèle serviteur.
La voix d'une dame de ma maison m'interpelle. Je me retourne et je vois Ophélia, la douce jouvencelle me déclare que mon bain est prêt. Je quitte le balcon puis je m'approche de la baignoire en étai. J'enlève ma robe de chambre et je me glisse dans le bain. Je me lave. Après cela, on m'aide à sortir du bain et je me prépare pour le reste de la journée. En effet, je dois recevoir un membre de la famille d' Alhuïn concernant une commande. Celle-ci est un bijou.

Par la suite, je quitte la pièce et je m'avance dans un petit salon dans mes appartements. Je demande à Naya des nouvelles de ma fille Tara. La princesse se porte bien. Je souris et je remercie mon amie. Je lui fais part que je souhaite passer du temps avec le seul fruit de mes entrailles qui a survécu. Naya s'éclipse et je m'assois sur une siège. Une dame de ma maisonnée me fait une lecture tandis qu'une autre joue un instrument de musique.
Ensuite, on m'annonce la visite d'Ambroise Alhuïn, un sourire éclaire mon visage. Je connais le jeune homme depuis l'enfance. Nos parents sont des bons amis. De plus, depuis que que je suis devenue reine, la famille Alhuïn habite dans une aile du palais. Ambroise s'entraîne durement pour rejoindre la garde et je serais honorée qu'il me sert quand il deviendra un garde à part entière. Il arrive qu'Ambroise soit mon principal interlocuteur pour mes commandes de bijoux. Est-ce que je privilégie les Alhuïn concernant les bijoux plutôt qu'une autre famille d’orfèvre ? Hélas, c'est bien le cas. Je pourrai soutenir une autre famille mais il serait compliqué de tous soutenir les artisans.
Je soupire face à cette réflexion. Puis, je vais dans le salon où je reçois les ambassadeurs, les artistes ou autres personnages. Je suis accompagnée de mes dames de ma maisonnée. J'accorde un sourire à Ambroise.
Le futur garde s'incline. Je hoche la tête en gardant mon sourire aux lèvres. Je l'invite à parler. Le jeune homme s'exprime. Je l'écoute. Il se tait quelques secondes et reprend.

_ Ambroise, c'est un plaisir de vous recevoir. Vous ne gênez pas, j'attendais avec impatience l'arrivée de cette commande et de pouvoir converser avec un membre de votre famille. Je remercie votre père et votre famille pour cet ouvrage. Dis-je avec un sourire. Je me tais quelques secondes. Comment vont vos parents et votre sœur ? Et vous-même ? Je respire. Pour revenir à la commande, puis-je voir le bijou ? Demandé-je avec douceur dans le ton de ma voix. Il me semble que j'ai payé en amont votre père, s'il manque quelques pièces de monnaie, faites-moi le savoir et je payerais.

Par la suite, un silence s'installe. Je regarde de nouveau mon interlocuteur. Peut-être qu'il n'a pas de temps pour converser et qu'il doit reprendre son entraînement.

_ Je comprendrai que vous ne puisez pas converser avec moi. Je ne souhaite point que le capitaine Kane puisse vous faire des reproches même si je suis celle qui vous retient. Je fais un geste de la main. Voulez-vous rester ici et marcher avec moi dans les jardins ? Je peux faire passer le message auprès du capitaine afin que vous n'ayez pas d'ennuis. Dis-je doucement.

 

Je parle à Ambroise, ce dernier sera bientôt un garde de notre couronne. Je suis sûre qu'il sera parfait dans ce rôle. J'ai une confiance totale envers lui. Peut-être parce que je le connais depuis de nombreuses années. J'attends les réponses du fils des Alhuïn au sujet de sa santé et celle de ses proches. Il déclare que les membres de sa famille se portent bien et Ambroise me questionne sur ma santé.

_ Je suis heureuse que votre famille se porte bien. J'en suis sûre que la commande qu'ils préparent sera de toute beauté. Dis-je avec un sourire sur mes lèvres. Quant à moi, je me porte comme un charme.

Par la suite, je parle du bijou et de la commande que j'ai fait aux Alhuïn. Je payais une première partie au début de la commande puis une autre partie quand l'ouvrage était terminé. Il m'arrivait de rajouter des pièces selon certains cas. Le jeune homme ouvre la boîte et j'observe le précieux bijou qui ornera bientôt mon cou.

_ Il est de toute beauté, il me tarde de le porter pour montrer ce bijou à la cour de notre couronne. Dis-je d'une voix enjouée en gardant un grand sourire sur mes lèvres.

Je souhaite que les orfèvres puissent être connus dans les différentes contrées. Par la suite, je questionne le futur garde s'il souhaite converser avec moi. Je demande s'il est possible de le faire. Je ne souhaite pas m'imposer à lui, c'est pour cette raison que s'il le désire. Peut-être que le capitaine ne voudra pas que son apprentis discute avec la reine car il doit s'entraîner sans relâche.

_ Alors si vous acceptez, je vais faire prévenir un message au capitaine Kane pour qu'il ne s'inquiète pas. Je le regarde dans les yeux. Parlez-moi de cet entraînement ? Comment s'est-il passé ? Arrivez-vous à récupérer après tant d'efforts mon cher Ambroise ?

Je fais signe à un serviteur d'adresser un message au capitaine de la garde puis quand ce dernier disparaît après mes instructions, je pose mon regard sur Ambroise. Ce dernier reprend la parole.

_ Bien entendu, Ambroise. Savez-vous que nos belles roses viennent d'éclore ? Je le regarde avec un sourire. Mais avant, je vais demander à une dame de m'aider à porter votre bijou et de remettre celui que je porte dans une boîte et de me parvenir mon châle.

La dame de ma maisonnée récupère la boîte d'Ambroise, elle me met le collier qui orne maintenant mon cou de cygne. Puis, elle récupère l'autre collier tandis qu'une autre dame de ma maisonnée revient avec mon châle. Nous partons après que je fus prêtre.

Nous commençons à marcher dans les couloirs où les passants font des courbettes. Je souris à Ambroise. Je dois lui demander des renseignements sur Maîtresse Blanchefor, cette dernière est guérisseuse et elle va m'aider pour de nombreux maux. J'attends d'être proche des jardins pour me tourner vers Ambroise.

_ Je dois vous confier que je pense engager votre cousine Maîtresse Iseult Blanchefor pour devenir ma guérisseuse. Pouvez-vous répondre à mes questions à ce sujet ?

Nous commençons à pénétrer dans la serre. Un peu plus loin, il y a un kiosque avec des statues autour. On peut s'asseoir autour de la table et savourer des mets. Ce n'est pas tout le monde qui peut prendre une collation avec moi dans cet endroit.

_ Je sais qu'elle est réputée pour son art. Avez-vous déjà bu ces breuvages ? Avez-vous entendu des échos négatifs sur certains breuvages ? Il me semble qu'elle a voyagé à travers les différentes contrées. Peut-être qu'elle a vu différentes façons de se maquiller. Je me tais quelques secondes. Pensez-vous qu'elle voudra dormir au palais ou elle préférera vivre ailleurs ? Est-ce qu'elle aura besoin d'un lieu pour ouvrir une boutique ? Je pose les questions avec douceur. J'ai quelques breuvages en tête que j'aimerais qu'elle confectionne dont un pour m'aider à m'endormir ... Peut-être aider le roi à retrouver le sourire. Je me tais et mes joues deviennent rouges. Le roi travaille beaucoup sur différentes questions et je me fais du souci pour lui. Je souhaite que son sommeil soit doux comme celui d'un enfant qui vient de naître.

Je me tais quelques secondes. Je soupire. Je m'arrête et je m'approche d'une des nouvelles fleurs de la serre. Je pense à mon prochain départ en direction d'Heledir.

_ Je m'éloigne des questions par rapport à votre cousine, je reviendrais plus tard. Bientôt, vous allez devenir un garde à part entière à la couronne. Que pense le capitaine Kane sur vos aptitudes à défendre les membres de la famille royale ? Je souris. Pensez-vous qu'il vous autorisera à venir avec moi pour Heledir. Je me rends là-bas avec ma cousine dame Juliana Savelli et je souhaite être accompagnée par des membres de confiances. Je ne pense pas que la princesse Tara ira là-bas. Je préfère qu'elle reste ici. Cependant, si ce n'est pas possible que vous venez là-bas, promettez-moi de garder un œil sur ma fille ? Vous connaissez son caractère … Je me tais et je racle ma gorge. Enfin, j'espère qu'elle trouvera un véritable mentor pouvant l'aider à la guider à l'exercice du pouvoir. Je soupire.

 
Nous commençons à parler avec Ambroise, c'est toujours un plaisir de l'écouter et de parler avec lui. Je le connais depuis si longtemps et l'avoir près de moi est une source de joie et de bonheur. Je souhaite que le futur garde reste à Galadhorn et qu'il ne quitte pas nos terres. S'il venait à rejoindre une autre contrée que la mienne, j'aurai perdu un être cher, un ami, un confident. Mais, je ne sais pas ce que demain sera fait. Pourquoi penser à ces pensées bien sombres ? Je dois profiter de l'instant présent.

Le jeune homme me parle de son entraînement. Je l'écoute dans un silence. Il mérite d'être un garde et nous servir. Je sais qu'il sera parfait dans ce rôle. Je souris aux paroles d'Ambroise. Par la suite, nous parlons de sortir dans les jardins. Il est important pour moi de ne pas l'obliger à faire quelque chose. C'est pour cela que je demande qu'on envoie un messager prévenir le capitaine Kane afin qu'il ne cherche pas Ambroise et surtout qu'il ne jette pas son courroux vers lui. Par la suite, je décide de me parer de mon nouveau collier et de prendre un châle.

Nous commençons à déambuler dans la citadelle ancestrale de mon mari. Je commence à parler de nouveau à Ambroise et je le questionne sur sa cousine Maîtresse Iseult Blanchfor. Je demande alors à mon interlocuteur s'il est possible de répondre à mes questions concernant sa cousine. Ce dernier me répond par l'affirmative. Après ceci, je lui pose plusieurs interrogations sur celle qui sera ma guérisseuse. Le futur garde me livre ses réponses. Je l'écoute attentivement. Il exprime qu'il n'a jamais eu d'échos négatifs sur sa cousine et qu'elle voudra certainement séjourner ailleurs que dans le palais.

_ Je vous remercie cher Ambroise pour vos réponses. Je vous croie sur parole et il me tarde de rencontre votre cousine. Il me semble que je ne l'ai jamais vu avant qu'elle quitte nos belles terres pour voyager. Quant à son séjour parmi nous, je vous tiendrai au courant. Hormis vous et vos parents, a-t-elle ses parents ou un endroit pour se loger ?

Puis, je change de sujet et j'évoque le voyage à Heledir. Ambroise reprend la parole. Ainsi il sera l'escorte de ma famille si le capitaine Kane accepte cette requête. Un sourire s'élargit face à cette nouvelle. Il explique que même s'il vient avec moi, Tara sera en sécurité. Sans doute, je l'espère. Je prie que cette folle de religieuse ne fasse pas tourner l'esprit de ma fille. Ma fille est bien trop jeune et je crains qu'elle se fasse corrompre par cette fanatique.

_ Je demanderai au capitaine Kane s'il peut vous libérer durant quelques jours pour ce séjour ainsi que pour le retour. Quant à mon mari, je l'ignore. Je soupire. Je crains pour mon époux et sa grande tristesse. Je peux me confier à vous et je sais que tous mes secrets seront en sécurité.

Je regarde mes dames et je fais un signe pour qu'elles nous laissent plus d'espace. Je vois un serviteur et je lui demande qu'il nous apporte des rafraîchissements et des mets. Je lui remercie et je repose mon regard sur Ambroise.

_ Le roi est mélancolique. La guerre va nous apporter nos lots de souffrance. J'ignore si on va participer à celle-ci et si on va devoir soutenir l'un ou l'autre belligérant. J'imagine que je vais devoir converser avec la reine Irèn et je ferai de mon mieux pour tempérer son envie de se guerre. Pourtant, je comprends que justice doit être rendue. Mais, à quel prix ? Les fils de Cjan ne doivent pas payer les péchés de leur funeste paternel. Je ne souhaite pas me quereller avec Thoron ni avec Heledir. Maintenant que Juliana sera fiancée au prince Lovell, mon sang est lié à jamais à celui de Heledir comme le sang de mon mari coule celui de la reine de Thoron. Je soupire.  Dans tous les cas, j'écouterai et je voudrai des garanties pour notre royaume. Le Conseil comme mon époux choisiront s'ils veulent entrer en guerre ou non. Je me tais quelques secondes. Mon esprit est tourmenté, s'égare dans le labyrinthe de ma pensée. Je regarde Ambroise. De plus, une épine se glisse sur mon sillage. Vous devez la connaître cher Ambroise, il s'agit de la maîtresse du roi. Je lève les yeux au ciel. Une reine ne devrait pas s'épancher de ses problèmes comme je le fait, c'est indigne de ma position.

Les serviteurs reviennent avec des plateaux de mets sucrés avec des boissons dont le thé et le vin. Je regarde Amboise.

_ Pour revenir au bal d'Heledir, je mettrais votre collier ainsi que les bijoux de votre famille. Il me semble que Maîtresse Tisserêve devra bientôt venir ici à Galadhorn pour m'apporter des belles étoffes. Je soupire. Vous pouvez vous servir Ambroise, préférez-vous manger les tartes aux fruits rouges ? Ou boire un thé noir ?

 

Ambroise me parle de sa cousine. Je hoche la tête à ses paroles. Il me répond à mon interrogation sur les parents de la jeune guérisseuse. Je fronce les sourcils car je ne me souviens pas de les avoir rencontré. Je reste calme avant de répondre de nouveau au futur garde de notre magnifique royaume.

_ Il me tarde de rencontrer votre cousine, Ambroise. J'en suis sûre qu'elle fera des miracles dans notre contrée. Dis-je d'une voix douce.  Quant aux parents de votre cousine, je ne crois pas que j'ai pu faire leur connaissance ou que je me souvienne d'eux. Rajoute-je d'une voix calme. Il faudrait que je répare cette méprise et que je puisse les rencontre. Me feriez-vous l'honneur de me présenter à eux ? J'espère qu'ils ne m'en voudront pas pour ce problème lié à ma mémoire.

Il est vrai que les rois et les reines passent leurs temps à rencontrer du monde. Si certains laissent une marque dans notre mémoire, d'autres sont des ombres dans cette dernière. Dans ceux que je me souviendrai toujours, il aura Ambroise. Je me sens en confiance avec lui, c'est pour cela que j'arrive à me confier avec ce dernier.

Par la suite, nous abordons la question d'Heledir. Je déclare à Ambroise que je souhaite demander au capitaine Kane de le laisser partir. Je remarque le visage de mon interlocuteur et je continue de parler. Je décide d'ouvrir mon cœur à Ambroise. Après que celui-ci me répond concernant sa loyauté et que mes dames s'éloignent de moi,  je finis par lui parler au jeune homme. Il reprend la parole, il me fait confiance concernant nos alliances. J'espère que je ferai le bon choix pour notre royaume. Je ne souhaite pas la guerre et je ne désire pas que nos hommes meurent au combat. Pourtant, elle arrive bientôt. Que faire pour que la reine endeuillée puisse abandonner sa vendetta et se concentrer sur une autre forme de justice ? Je ne sais pas comment je ferai pour la faire changer d'avis. De même, je comprends son désir de vengeance. Peut-être que je parlerai avec elle … Va-t-elle arriver à me faire changer d'avis sur la prise d'arme ? Si c'est le cas, je ne pourrai pas faire quelque chose sans l'avis de mon époux et du Conseil. Il est important que j'écoute les paroles de la reine d'Heledir et que je puisse les rapporter au Conseil pour voir le chemin qu'on choisira concernant cette problématique épineuse. Je chasse ses idées et je me concentre sur Ambroise. Il finit par parler de la maîtresse de mon cher Hecktor, je suis touchée par ses mots.

_ Je vous remercie pour vos belles paroles Ambroise, vous êtes un sage parmi les gens de notre cour. Il serait préférable que cette guerre ne puisse jamais éclater. Cependant, cette utopie est une chimère. De tout temps, les hommes se sont battus pour différentes causes. S'ils font la guerre, nous, les femmes nous pouvons utiliser notre sagesse pour arrêter effusion de sang. Je me tais quelques secondes. Je ne pense pas que les autres reines voudront la paix … Enfin, si la guerre doit avoir lieu, nous devions réfléchir à des stratégies. Je ne connais rien à ce domaine et je ne souhaite pas que Galadhorn devient un royaume de cendre et de sang. Ni que les femmes, les enfants et les vieillards soient victimes des affrontements. Je soupire. Si la paix n'est pas maintenue, je crains que nos vaillants soldats perdent la vie. Peut-être que vous allez quitter notre royaume pour affronter nos ennemis. J'avale ma salive. Je fais un signe de la main. Nous ne savons pas ce que demain sera fait, nous devons profiter de l'instant présent. Je soupire. Une femme plus jeune et plus attrayante que moi pourrait prendre ma place dans le cœur de mon époux. Il est vrai que cette maîtresse est une étoile montante et que je suis le soleil. Pourtant, il ne faut pas oublier que le roi est plongé dans la pénombre et que je n'arrive pas à rendre son sourire. Que puis-je faire pour que mon époux bien-aimé ne me délaisse pas ? Je me tais quelques secondes, je prends une grande respiration et je plonge mon regard dans les prunelles d'Ambroise. Je ne veux pas souffrir comme les autres femmes qui doivent supporter les tromperies de leur homme. Je ne pourrai jamais pardonner au roi d'avoir des enfants illégitimes avec d'autres femmes. Je pense à ses maîtresses nées roturières, elles veulent la couronne et pourtant elles ne connaissent pas les enjeux ni le rôle d'être une reine. Elles pourront essayer de s'élever en devant l'épouse d'un roi, jamais, elles pourront surpasser le rôle de la première épouse. Je respire. Mon esprit s'égare, pardonnez-moi Ambroise. Je souris et je le regarde.  J'ose espérer que cette maîtresse ne me remplacera pas. Je tape dans mes mains.  Ne parlons plus de cette abeille qui souhaite devenir plus élevée que son statut de naissance. Elle n'a aucun mérite de devenir important en utilisant sa langue et son corps.

Par la suite, les serviteurs arrivent avec les mets et des boissons. Je reprends mon rôle d'hôtesse. En effet, je change de conversation et j'oriente sur Heledir. J'évoque le collier. Pour Ambroise, c'est un honneur. Je demande par la suite ce qu'il souhaite boire et manger. Il me répond. Je fais signe pour qu'on me serve le thé noir. J'attends avant de boire la première gorgée puis je mange un morceau de la tarte aux fruits des bois. Je m’essuie avec une serviette, je bois une gorgée et après je me concentre de nouveau à Ambroise.

_ Dites-moi Ambroise, que pensez-vous des griffons de la cour de maîtresse Griffand? Avez-vous un griffon à vous ? J'aimerai acheter des animaux pour moi-même. Pourriez-vous me conseiller ?

emma ❧ you are my queen, now and always

 
Bientôt la cousine d'Ambroise sera présente à la cour, je l'ai chargé de venir pour que nous discutons de ce qu'elle peut faire pour moi. Je pose plusieurs questions sur la guérisseuse. Je parle également des parents de la jeune femme. En effet, je ne crois pas que je les ai déjà rencontré à la cour de Galadhorn. Je souris quand le futur garde souhaite me les présenter. Une idée germe dans mon esprit.

_ Je vous remercie Ambroise, peut-être que nous pouvons organiser un souper entre vos parents, votre sœur, votre cousine, ses parents et vous-même. Qu'en pensez-vous ? Si l'idée vous plaît, vous pouvez en parler avec vos proches et nous conviendrons d'une date pour ce dernier. Dis-je avec un léger sourire.

Ensuite, notre conversation a un nouveau thème, celui de la guerre. La reine d'Heledir souhaite prendre les armes et se battre contre la royauté de Thoron. Je comprends sa peine d'avoir perdu son cher et tendre et de clamer vengeance, pourtant, je ne désire pas que la guerre souille nos royaumes, que le sang inonde nos champs et que les corps de nos soldats soient que des cendres … J'ignore encore si on sera neutre ou si on choisira de défendre l'un ou l'autre camps. Je me concentre de nouveau sur Ambroise. Le jeune homme reprend la parole. Je l'écoute avec attention, je hoche la tête de temps en temps. Il est vrai que l'homme ne peut pas s'empêcher de faire la guerre, dès qu'il y a un enjeu pour agrandir son royaume, il est là prêt à tuer des centaines de vies pour assouvir son envie.

_ Vous avez raison.  Si vous devez aller à la guerre, mon ami, sachez que je prierai pour vous et que vous revenez sain et sauf. Nous ne devons pas perdre des valeureux hommes comme vous. Je me tais quelques secondes et je regarde Ambroise. J'espère qu'il n'aura pas de guerre, cependant, rien ne pourra changer le désir de vengeance ou de conquête des gens. On dit que les femmes peuvent conclure la paix et je crains que les autres reines ne voient pas ma vision. J'ignore ce que nous ferons Ambroise, si on doit se battre pour Thoron ou Heledir ou rester neutre. Si seulement, on pouvait un autre moyen … Hélas, nous aurons cette guerre et nous ne pourrons rien y faire pour calmer les tensions gangreneuses entre ces deux royaumes. Et même si on devient des alliés d'Heledir, je ne souhaite pas que les membres de la royauté puissent subir un tourment pire que l'Enfer. Ils ne méritent pas de subir ce sort alors que le responsable est l'ancien monarque.

Par la suite, nous évoquons la maîtresse de mon mari. Cruel homme de me faire infliger cela. Pourquoi est-il avec elle ? Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi cette traînée ? Je souhaite qu'elle disparaisse de ma vie. Et que les jours ensoleillés avec mon mari reviennent … Car, maintenant, mes jours sont grisâtres.

_ Vous croyez qu'il reviendra Ambroise ? Les hommes prennent souvent des maîtresses, ils oublient qu'ils ont qu'une seule reine. Nous portons les cornes de leurs désirs. Si mon mariage n'est plus ce qu'il était, je ne souhaite pas vivre ainsi éternellement. Je veux retrouver les faveurs de mon époux et peut-être lui offrir une autre chance de devenir père à nouveau. Je soupire.  J'aimerai tant qu'il retrouve le sourire et la joie de vivre. Nous avons tout pour être heureux mais le poids des responsabilités l'ont changé. Je me souviens de nos premières années quand le père de mon époux était là, c'était magnifique. Je respire doucement. J'aime mon mari, je le respecte et je suis dévouée à la Couronne. Je souhaite seulement trouver un moyen pour rendre le feu de la vie à mon époux. Peut-être que vous pourriez me suggérer quelque chose, Ambroise ?

Nous parlons des griffons de maîtresse Griffand. Je souris quand mon interlocuteur déclare qu'il aura un griffon. Je continue de l'écouter et je retrouve la joie de vivre. J'oublie les précédentes paroles où nous évoquons la guerre et surtout l'infâme infidélité de mon mari. C'est quand on perd quelqu'un qu'on mesure que cette personne est importante à nos yeux. Je ne souhaite pas arriver là. Je ne désire pas que nous fassions chambre à part … Qu'on ne soit plus qu'un … Qu'on se déteste. Non, je veux le reconquérir par mon charme et ma beauté. Quant à Brân, le chevalier de notre magnifique royaume, je peux le désirer mais il ne sera jamais mon amant. Jamais. J'ai fait une promesse devant les Dieux et les Hommes. Aujourd'hui comme demain, je serai l'épouse d'Hecktor, jusqu'à notre dernier souffle. Je repose mon regard sur Ambroise, je l'observe et je continue d'entendre sa voix.

_ Avez-vous déjà des idées concernant le griffon ? Où allez-vous l'installer ? Qu'allez-vous faire de lui ? Peut-être un mâle ou une femelle ? Je bois une gorgée du thé. Je pense acquérir un animal tel qu'un félin. Peut-être un lion, un tigre ou encore une panthère. Peut-être que ce sont des idées saugrenues. De plus, monter sur un éléphant ne serait pas pratique. J'aimerai un animal exotique qui puisse me suivre de partout.

Je mange un morceau de tarte. Je décide de lancer un nouveau sujet de conversation. Je finis ma bouchée puis je m'essuie les lèvres et je regarde Ambroise avec un léger sourire.

_ On a parlé de ce que je ressentais pour mon époux. Mais, nous n'avons point discuter des sentiments que vous pouvez avoir pour une jouvencelle. Je regarde mon ami et j'ancre mes prunelles dans les siennes. Est-ce que votre cœur palpite pour une personne ? Je désire seulement votre bonheur Ambroise et je souhaite que la femme que vous aimez puisse vous aimer en retour. Je vous donne un conseil, si vous n'avez pas déclaré votre flamme, faites le et si elle partage les mêmes sentiments que vous, peut-être que vous pourriez demander sa main à son paternel ? À moins que vous vouliez vous unir à une femme pour des relations politiques et je la comprendrai, sachez qu'Ambroise, je souhaite vous soutenir dans vos choix et que la femme qui deviendra votre épouse vous comblera de bonheur. Vous le méritez, mon ami. Et si vous ne souhaitez jamais épouser une personne, c'est votre choix, du moment que vous vivez heureux. Promettez-moi de me dire si votre vie est morne, je ferai tout pour vous rendre le sourire. Je souris. Qu'avez-vous pensé des mets, mon ami ? Demandé-je en scrutant son regard.