nom, prénoms : héritage imposé dans ma prime jeunesse, par cette famille des rues qui m'a recueilli et permit de survivre, je me prénomme Talia Sorall. Identité inventée, ce sont ces femmes de petite vertus qui ont décidé de m'accorder le droit de vivre, me baptisant du second prénom de l'une des leurs, et du nom de famille de la matrone de la maison. Triste début de vie dans les bas-fonds de la société. Abandonnée. Rejetée. Puis à nouveau aimée. Désirée. âge, lieu de naissance : Âge réel incertain, j'ai probablement été abandonnée dans les premières semaines de ma venue au monde par une pondeuse ingrate et sans le sous, devant la porte d'une maison close à Ossam. Je garde en mémoire ces dernières vingt-huit années passées à survivre dans ce monde infâme. groupe : les manipulations politiques, stimulées par les tempéraments fougueux et tempétueux de nos monarques, ne font que m'enrichir. Le bon plan, pourrais-je glisser avec modestie. Je les observe de loin, l'admiration perlant furtivement dans le coin de l’œil et le sourire glissées sur mes lèvres gourmandes. C'est avec une certaine fierté que je me sens redevable à la famille Gwelnaur. métier : destin tout tracé pour une gamine éduquée dans un nid de catins. Les premières années de ma puberté m'ont mené dans les draps chauds de riches clients et clientes de notre royaume. Prostituée. Fille de joie. Courtisane. Muse de nombreux clients à la bourse d'or bien pleine, ma richesse a considérablement augmenté avec les années et j'ai pu me créer une solide position sur les terres du royaume. A la fois désirée pour mon charme, et crainte pour mon ambition sans limite, j'ai ouvert il y a un an un établissement thermal à Belithrael, dans les états de Gwelnaur. L’Écrin Divin, établissement de prestige à la renommée hors de nos frontières, accueille une riche clientèle à la recherche d'un moment hors du temps dans un environnement raffiné, mais aussi plus modeste avec une partie publique plus sobre. Dans un autre bâtiment adjacent à l’Écrin Divin se trouve la partie maison close où travaillent de somptueuses créatures, pour l'unique plaisir d'une clientèle fortunée à la recherche de sensations et d'exotisme. état civil : corps posé à la merci des hanches saillantes. Sourire disposé allègrement au bon plaisir d'une clientèle affamée. Je suis un cœur libéré de toute entrave, laissé en pâture à la nature humaine et à ses bons plaisirs. Souvent désirée, parfois idéalisée, je suis une femme libre et indépendante. guilde : érigé en maître dans les bas-fonds d'une société sans pitié, je me suis associée à la caste du scorpion. Je leur fourni des informations qui sont parfois bien plus précieuses qu'une bourse d'or.

♛ ambitieuse : la vision de ce passé que je tente d'oublier me force à me dépasser, à vouloir toujours plus, toujours mieux. Je garde en tête la férocité de ce caractère qui m'a permis de survivre et de m'envoler dans les plus hautes strates de notre société. ♛ charmeuse : il y a parfois des cordes qu'on se plait à tirer pour que l'instrument continue de jouer de sa belle musique et nous envoûte. A mon bon plaisir, toujours. ♛ généreuse je n'oublierai jamais d'où je viens. La marque indélébile de la pauvreté et de l'abandon restera à jamais encrée dans mes veines. ♛ caractérielle : sans aucun doute une partie de ma personnalité qu'on se plait à caresser du plat de la main, je suis une créature fougueuse et sauvage qu'il est difficile de dompter. ♛ maternante : mes employé.es sont ma famille. Je les chérie. Je les éduque. Je les forme. Je peux être envahissante par moment, ou dure, mais toujours dans l'objectif de faire le bien. Et de faire prospérer mon établissement. ♛ revancharde : il y a deux choses qui m'horripilent dans ce monde : les brocolis et la trahison. L'un pue horriblement et me donne des aigreurs d'estomac, l'autre me donne envie de tout détruire sur mon passage. Mes employés ne me cuisinent plus de brocolis, et j'embauche des mercenaires pour me débarrasser de mes ennemis. Tout semble avoir une solution dans la vie.


ton pseudo : echo. comment as-tu trouvé CWM ? : après une longue recherche avec une team de rôlistes. Les forums se raréfient, les beautés encore plus    et t'en penses quoi ? : magnifique    des trucs à ajouter/améliorer ? : orf là je n'en sais rien, à voir 8D

TAYLOR LASHAE ▬ Talia Sorall

Je suis là, étalée de tout mon long sur cette couchette confortable, le corps nu caressé paisiblement par la chaleur des flammes qui crépitent dans l'âtre de la cheminée. Un soupire las vient animer ma poitrine, alors que dans la pénombre, je sens naître l'angoisse et les ténèbres. La menace grandit. Elle vient gronder contre les murs en pierre et résonner dans la cage tel un hurlement démoniaque. Le vent. La pluie. L'orage dehors gronde et tonne sans relâche. La caverne s'emplit peu-à-peu de ces souvenirs lointains, alors que le plat de ma main vient caresser le cuir souple d'un fessier rebondit. Il est là, si près de moi, ce corps inanimé. Plongé dans les limbes d'un sommeil profond, bordé par le récent souvenir d'une étreinte torride, le mâle laisse ma main effleurer son derme sensible qui se contracte naturellement sur son passage. Quelle innocence. Quelle beauté. Mon souffle se fait léger. Mes lèvres charnues sont encore rougies, marquée par le passage d'une bouche trop gourmande, peinent à s'animer. Les perles noires perdues dans le vide, dans un moment d'intense réflexion, je me remémore ces dernières années d'existence. Parcourt tumultueux, jalonné de moments de joie et de terribles déceptions, je me dresse avec fierté dans cette vie que je me suis construite. Née de rien. Abandonnée à ma naissance. Je porte désormais en moi la marque de la réussite. Femme de goût et d'influence, je brandis la lame de l'ambition en pourfendant sans la moindre pitié ces ennemis qui désirent me voir choir de mon piédestal. Je rêve encore. Plus. Toujours plus.

Gardienne du monde des soupires. Protectrice des âmes damnées. Je sens l'angoisse s'emparer de ma gorge qui se serre dans la douleur. Immobile, je vois pourtant cet amant d'une nuit se tourner dans ma direction. Ses orbes brillantes captent mon regard, ma peur, mes songes. Sans que nos lèvres ne bougent, je sens qu'il comprend ma souffrance. Il ne dit rien, reste parfaitement statique. Sa main se porte sur mes cuisses comme pour me transmettre ce courage qu'il ne possède pas. Ignorant. Stupide créature. L'argent qu'il a étalé avec froideur pour me posséder ne le rend pas plus appréciable. Je me crispe presque inconsciemment alors que je sens sa pression se faire plus insistante, imposant presque naturellement sa fermeté dans une zone qui ne mérite désormais plus son attention. D'un geste je le repousse. Croisant mes cuisses pour lui faire comprendre que la soirée est terminée. Le privilège que j'offre s'arrête, il est temps de choisir une autre conquête pour vider sueur et bourses. Déçu de ne plus pouvoir chevaucher sa pouliche, son visage se marque des traits de la déception. Il aurait pu se rebeller, jeter mon corps éreinté par l'effort de guerre sur ce lit aux draps souillés de semence. Peut-être est-ce la présence de ce garde derrière la porte qui le retient ? Il accepte finalement la défaite et remonte son froc sur sa virilité à nouveau éveillée. Pas un regard pour ce vulgaire animal en rûte. Aucune attention. Doucement, l'homme disparaît dans les entrailles de ma demeure, me laissant seule et délaissée sur ce lit.

Une autre chaleur m'enlace alors. Celle du souvenir. D'un passé que j'aurais préféré oublier.

Je pense, encore et toujours, à ce destin qui a été fait mien à ma naissance. Créature de l'oublie, j'aurais pu finir mon existence dans les caniveaux, le corps froid dévoré par des chiens sauvages. Voilà ce que ma mère voulait m'offrir en m'abandonnant si lâchement. Cette bougresse que je n'ai jamais connu. Je n'étais qu'une honte à ses yeux, un déchet que l'on préfère ignorer et oublier au détour d'une ruelle déserte. Pourtant la vie en a décidé autrement. Guidée par ces femmes de basse classe, ces catins, elles ont fait de moi la femme que je suis aujourd'hui. Forte. Sauvage. Déterminée. Rongée par la peur de l'abandon, de la défaite, je me suis affirmée avec le temps et à force de persuasion et de séduction, l’Écrin Divin est né.

Cinq ans. Cinq années d'existence et de rayonnement. Cinq années à accueillir les hautes sommités du royaume, à parcourir les sourires de cette clientèle aisée à la recherche d'un instant d'évasion. Cinq années à apprendre à les connaître, à découvrir leurs secrets les plus intimes. Que se soit dans les eaux chaudes et soufrées des thermes ou dans un râle gutturale né dans les profondeurs d'un oreiller, je parviens toujours à obtenir ce que je veux. Je rôde, telle une ombre menaçante dans ce paysage, à l'affût de la moindre parcelle de secret, du moindre écart de mystère que l'on porte à mes oreilles aiguisées. Je sais où se trouve la richesse, je connais ses formes et ses cachettes. Il m'arrive parfois de me souvenir de cette époque où je devais vendre ma bouche pour quelques pièces, alors que j'étais trop jeune pour écarter mes cuisses. Il y a un temps pour tout, celui là semble partiellement révolu.

Il est temps de revenir à la réalité. D'oublier ce passé douloureux qui m'a pourtant forgé. Je me dresse dans la nuit, le corps dénudé luisant des reflets safranés de l'âtre crépitant. Une main posée sur mon abdomen, je laisse mon regard sombre dériver sur cette silhouette floue qui se dessine dans le reflet d'un miroir. Beaucoup trop chétive. Un visage poupon. Loin de l'agitation général, à peine attirée par les gémissements qui émanent des couloirs, je sens ma présence s'éteindre progressivement alors que l'appel de la fatigue se fait sentir sur mon corps.