nom, prénoms : Cabrea, le nom de mon noble de géniteur, un ignoble vieillard que je hais avec passion. Akam, un prénom qui claque, rouge comme le sang pour le synesthète que je suis.  âge, lieu de naissance : 30 ans que je suis né à, Belithrael, seul fils légitime d'un petit seigneur local. groupe : Je hais les Gwelnaur de toute mon âme, voudrais les voir rôtir en enfer, et pourtant, je ne peux faire autrement que revenir sur ces terres, encore et toujours, me complaisant dans cette ambiance et les souffrances de mon passé, comme on gratte une plaie purulente. métier : A force de travail, je me suis enrichi dans le commerce de la soie et désormais, je suis un marchand fortuné qui sait où placer ses billes pour faire fructifier son capital, mécène pour les projets qui inspirent mon intérêt état civil : célibataire, j'attend froidement de trouver le bon parti : si la demoiselle est vieille, très laide mais fabuleusement riche, elle aura ma préférence. Pour la bagatelle, nul besoin de mariage. Quant à l'amour, ce n'est qu'une fable inventée par les esprits trop niais. guilde : la guilde du Verseau. Je n'irai pas jusqu'à dire que ces marchands sont mes amis, je n'ai pas d'amis. Mais je prend plaisir à voyager et converser avec certains d'entre eux, c'est important pour les affaires et quand je suis de bonne humeur, leur compagnie est parfois plaisante.

▬ QUALITÉS : Dynamisme, Audace, Assurance, Agilité, Courage, sens et goût artistique, Charisme, Chance Insolente.
▬ DÉFAUTS : Morgue, Vulgarité, Effronterie, Vantardise, Envie, Esprit Querelleur, Témérité, Traîtrise.
▬ IL AIME :
Les animaux, seuls êtres qui ne mentent jamais. Les loups ont ma préférence. Il m'arrive souvent de parler à mon cheval, Nivacrin, un bel étalon blanc.
Passionné des tavernes et des bordels.
Les thermes, ce paradis qu'est l'écrin doré, que je privatise quand bon me semble, en tant que mécène j'ai tous les droits.
Je bois souvent bien au delà de la soif. Quand je suis ivre survient alors deux cas de figure : soit je me bat pour un mauvais regard, soit je compose des vers.
J'adore l'art, la beauté, l'harmonie. Je dis parfois en plaisantant que j'aurais aimé être troubadour mais que cela ne payait pas assez. En tant que synesthète, mes sens s'associent et j'aime me représenter les mots ou des personnalités associés à certaines couleurs, saveurs ou odeurs.
Ecouter de la musique est un plaisir dont je ne me prive pas.
▬ IL DETESTE :
Mon père, ce salopard de vieux noble dont j'hériterai des terres quand le temps sera venu.
Qu'on me parle de façon condescendante, je ne peux supporter le mépris que j'ai trop enduré. J'ai le sang chaud et autant dire que je sors mon épée très facilement.
Les enfants, ces nains braillards qui puent et posent des questions stupides. Sans parler de leur tendance à poser leurs sales pattes sur des tissus coûteux sans la moindre permission.
Talia, une relation qui fut ardente pendant plusieurs années mais qui est devenue conflictuelle aujourd'hui.
La saleté de manière générale.
Les barbiers et coiffeurs peu soigneux.
L'imperfection. Très exigeant, je brûle régulièrement les pages entières de textes que j'ai passé la nuit à écrire. Jamais je n'aurais pu être compositeur à cause de cela. En revanche, on peut être certain de la qualité des articles de mon commerce.
▬ SES SECRETS : CHUT
Akam est courageux, voire téméraire, pourtant il craint les goules plus que tout et l'idée d'en croiser une au détour d'un chemin le terrifie. Il a vu sa mère se faire dévorer par ces créatures quand il était enfant et cette image l'a marqué à jamais. Quand il voyage à Gwelnaur, il s'assure de s'entourer d'une bonne escorte, prétendant craindre les vols des brigands.
Son dos est marqué d'une vieille cicatrice, pâlie par le temps, une marque de fer rouge qui ressemble à un sceau à effigie de Kendassa, la déesse des enfers. Il refuse obstinément d'en parler.


ton pseudo : Neko. comment as-tu trouvé CWM ? : en discutant avec d'autres rpgistes et t'en penses quoi ? : très inspirant ! des trucs à ajouter/améliorer ? : je ne vois rien à redire.

FRANÇOIS ARNAUD ▬ Akam Cabrea

Ah Nivacrin, j'ai besoin de parler ce soir. Alors ouvre grand tes oreilles et ne m’interrompt pas, veux tu ? Oh tu piaffes, alors très bien, écoute.

Tu le sais, mon père a toujours aimé jouer, d'aussi loin que je me souvienne, je l'ai toujours connu soumis à cette maudite passion. Il ne pouvait résister à un défi lancé, prêt à parier ce qu'il avait de plus précieux pour satisfaire son addiction. N'importe quel jeu le passionnait, qu'il s'agisse des cartes, du lancer de dés, des courses de licornes ou des combats de coqs. Son vice ne semblait pas avoir de limite. Plutôt aisée, notre famille possédait des terres, des vignobles ainsi qu'une demeure très respectable où nous étions servis par de nombreux serviteurs. J'étais fils unique et je ne garde que de lointains souvenirs de cette époque où je jouais avec mes chiens dans les jardins, une période assez heureuse autant que je m'en souvienne. Tout a basculé le jour où mon père est revenu paniqué un soir, revenant d'une taverne où il s'était encanaillé avec les pires brigands. Comment en était-il arrivé à jouer avec d'aussi dangereux personnages ? Je n'en ai jamais rien su. Mais visiblement, il s'était fait des ennemis de taille qui exigeaient de recevoir leurs gains. Je me souviens des hurlements de ma mère, de cette manière dont j'ai été arraché brutalement à ma couche au beau milieu de la nuit. J'avais sept ans à peine lorsque ces hommes nous ont emportés, ma mère et moi, sous le regard vide de mon propre père qui n'a pas prononcé le moindre mot, ni fait le moindre geste.

Nous avions été mis en gage, dans l'attente que mon père s'acquitte de ses dettes. Marqués au fer rouge, torturés physiquement et psychologiquement, nous avons ainsi vécu plusieurs années en tant qu'otages de ces tortionnaires, qui nous brutalisaient au nom de Kendassa. La présence chaleureuse de ma mère m'a aidé à ne pas perdre la raison et à conserver une certaine foi en l'avenir. Ma chère mère, Gersandre Carea, était une femme fière au tempérament solide qui m'a fait la promesse de nous permettre de nous évader un jour. Elle tint parole au bout de trois ans, à force de ruse et de persévérance. Nous étions donc libres mais perdus dans une contrée inconnue et sans aucune aide vers qui nous tourner. Ma mère s'était brouillée avec sa propre famille et pour elle, il était également hors de question de revenir auprès de son époux, ce salaud qui nous avait vendu sans jamais s'inquiéter de notre sort. Nous nous sommes installés dans une petite cabane abandonnée au milieu d'une forêt et nous nous sommes débrouillés, vivant de chasse et de cueillette. Souvent livré à moi-même, je passais des journées entières à errer dans la forêt et m'y enfonçais assez profondément pour croiser des bêtes sauvages. Observer les loups me fascinait et la meute que je suivais avait fini par s'habituer à moi. Cela aurait pu être dangereux mais j'étais silencieux et calme. De plus, j'étais très attentif et j'avais fini par apprendre à communiquer avec ces animaux. Quand les loups sentaient l'approche d'un danger, ils me prévenaient par leur comportement et je savais que je devais me cacher. J'échappais ainsi aux créatures dangereuses qui hantaient la grande forêt. J'aime dire que j'ai été élevé par des loups et que je suis un enfant des bois. 

Quand les goules nous ont attaqué, c'était un soir de pleine lune. Ces créatures monstrueuses dégageaient une odeur fétide et je me souviens de leurs gueules béantes et de leurs yeux dénués de toute humanité. Elles ont dévoré ma mère sous mes yeux et j'aurais probablement été soumis au même sort sans la présence de cette meute de loup, qui rôdaient toujours non loin de notre cabane. Leur présence a réussit à distraire l'attention des goules, ce qui m'a permis de mettre le feu à notre masure avant de me sauver. Les cris monstrueux des créatures résonnaient encore à mes oreilles pendant que je courrais sur le chemin désert, les yeux brûlants de larmes. Que pouvait faire un gamin solitaire dans cette contrée hostile et dangereuse ? Obligé de voler pour vivre, de me battre pour ma pitance comme le font les chiens errants, je ne possédais rien d'autre que cette fierté et cette hargne que m'avait transmis ma mère. Qui plus est, je n'étais pas qu'un simple paysan, j'étais instruit, ma mère m'ayant transmis ses connaissances, selon l’éducation privilégiée de noble, qui avait été la sienne. Probablement est-ce la raison pour laquelle j'ai retenu l'attention de ce marchand qui décida un beau jour de me prendre comme apprenti. Après toutes ces années de difficultés, la chance semblait revenir vers moi, alors que ce vieillard me donnait les ficelles du métier, me permettant de rejoindre la guilde du verseau, ce groupe de marchand itinérants.

Bien des années plus tard, j'ai décidé de revenir dans la ville qui m'a vu naître et de retrouver mon père pour assouvir ma vengeance et le faire souffrir, autant que ma mère et moi avions souffert, par sa faute. Il sait fort bien qui je suis, je ne lui ai pas caché mon origine, lui dévoilant mon nom un beau jour en me présentant devant lui. Le maudit vieillard a eut beau pleurer en me voyant et se tordre les mains, ses larmes de crocodile n'ont suscité aucune émotion de ma part. Ce salaud nous a trahi, il nous a abandonné. A présent, il le regrette, bien-sûr, parce que sa nouvelle épouse ne lui a pas donné d'héritier, son ventre est vide et asséché, elle est stérile. Je suis son seul fils légitime, même s'il a probablement semé des bâtards au travers de la contrée. Si je feins de partager son plaisir de nos retrouvailles, je suis pourtant décidé à le détruire, à faire de sa vie un enfer, avant de le voir mourir à mes pieds. Il crèvera à petit feu. Alors, j'utilise ses failles, je me plais à jouer avec lui à ses jeux, à lui proposer une multitude de paris qu'il est obligé d'honorer. Qu'il se ridiculise, ce stupide vieillard, qu'il rampe dans la fange et qu'il souffre de cet amour paternel que je refuserai toujours de recevoir et encore moins de lui rendre.

Mes affaires tournent à merveille, j'ai amassé une belle fortune mais contrairement à mon père, je ne la dilapide pas à tort et à travers. Mes gains sont investis avec intelligence, dans des boutiques et des commerces qui fleurissent un peu partout dans le pays. Mécène avisé, j'ai permis ainsi l'ouverture d'un établissement thermal à Belithrael, en fournissant un joli paquet d'argent à une matrone au visage d'ange, portant le nom gracieux de Talia. Belle comme un cœur, hargneuse comme un serpent. Cette jeune ensorceleuse à l'ambition démesurée fut ma muse pendant plusieurs années, alors que je me plaisais à hanter son nid de catins, nourrissant une obsession pour ses courbes divines et son parfum si envoûtant, au point que je ne retournais que vers elle, délaissant les autres courtisanes qui n'avaient pas d’intérêt à mes yeux. L'ais-je aimée ? Désirée oui, sûrement, ardemment et passionnément. La fougue de ma jeunesse m'a tourné la tête au point d'oublier qu'une putain reste une putain. C'est pourtant bien ma fortune qui lui a permit de s'émanciper de sa condition de prostituée, lui permettant ainsi de construire son fabuleux projet. L'écrin doré est un plein succès et je dois dire que la diablesse n'a pas déçu ma confiance en ses capacités commerciales. Ah ça, cette satanée peste sait s'y prendre. Ainsi, je prend soin de mes intérêts, moi aussi, en lui ramenant toutes mes connaissances, lui faisant de la publicité au travers du Royaume. Moi-même, je me rend très régulièrement dans ces thermes où je me sens chez moi, les privatisant lorsque l'envie m'en prend. Les droits m'appartiennent, qu'à-t-elle à dire là dessus ? Rien. Tant qu'elle ne m'aura pas remboursé mes investissements, il lui faudra bien obéir à mes ordres.

Les flammes du feu de camps crépitent, à l'orée du bois où je me suis abrité, voyageur fatigué que je suis. Nul n'est présent à mes cotés pour la veillée en dehors de toi, ma fidèle monture. Nivacrin, étalon à la robe blanche qui semble m'écouter, tes grands yeux brillants d'intelligence dirigés vers moi. Je vais à présent m'endormir à la belle étoile, comme autrefois, en laissant le hurlement lointain des loups bercer mon sommeil et demain... je reprendrai ma route.