Ce que vous faites dans la vie résonne dans l’éternité.

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Bien que quelques minutes plus tôt la discussion entre Ombeline et Ambroise s’était trouvée être un peu plus sérieuse, même ardue, désormais ce n’était plus le cas. En effet, Ambroise n’étant pas particulièrement rancunier, il arrivait très facilement à passer à autre chose et à reprendre un ton de voix beaucoup plus léger. De toute manière, ce qui s’était passé n’aurait pu en aucune façon choquée le jeune homme qui avait l’esprit bien plus ouvert que certaines personnes. Ainsi, n’avait-il pas pris ombrage du fait qu’elle ait pu lui montrer son dos nu, car après tout, ce n’était en aucune façon par provocation qu’elle avait fait ça, mais juste pour le mettre en garde. Bien au contraire, il avait trouvé que c’était vraiment fort de sa part d’avoir agit ainsi, car il était clair que désormais il ferait bien plus attention à la porté de ses paroles à propos des cicatrices. Il savait que les griffons étaient dangereux, mais maintenant il s’en rendait véritablement compte. Et c’était cela le plus important.

Voilà pourquoi, une fois qu’ils étaient sortis de la pouponnière, il s’était remis à parler tout à fait normalement. Sa motivation était toujours présente et il continuait à avoir envie d’en apprendre encore plus sur les griffons. Il fallait bien avouer qu’Ambroise pouvait être plutôt étonnant. Un noble qui s’intéressait sincèrement à la manière de nourrir les griffons ce n’était pas quelque chose de commun et pourtant… Pourtant il écoutait avec attention chacune de ses explications. Évidemment, ils mangeaient beaucoup, beaucoup, de viande. Cela lui paraissait logique étant donné leur taille et le fait qu’ils se dépensaient énormément. « Les éleveurs du coin nous bénissent. » Ambroise sourit à cette remarque, car effectivement, cela devait être bien pratique que les éleveurs lui fournissent de la viande, car pour nourrir autant de griffons cela devait faire des tonnes de viandes…  « Les couples que je garde pour la reproduction partent chasser seuls, mais cela n'empêche pas de devoir les nourrir également lorsqu'ils ne trouvent pas d'animaux sauvages. Mon père avait eu l'idée d'élever des lapins, pour apprendre aux jeunes à chasser. Mais c'est trop de travail... Alors je les achète maintenant.  Nous ne pouvons pas tout faire. » Effectivement, si en plus ils se seraient mise à élever des lapins pour pouvoir nourrir les griffons cela leur aurait rajouter une charge de travail d’autant plus grande. « Déjà que cela doit être compliqué parfois de tout gérer, je n’imagine même pas s’il y avait des lapins à élever en plus. » Oui, cela ferait vraiment beaucoup. Certes, il ne connaissait pas leur emploi du temps à la minute, mais il se doutait bien que s’occuper que des griffons c’était déjà un travail à plein temps.

Finalement, après avoir marché un petit peu, et qu’Ambroise eut repéré les quelques endroits qu’il avait déjà eu l’occasion de visiter, ils finirent par se retrouver dans un grand espace qui ressemblait quelque peu à une cuisine. L’une des soigneuses du domaine était présente, Ambroise l’avait déjà croisée quelques fois lors de ces visites, il lui lança alors un grand sourire tout en baissant la tête en guise de bonjour. « Ils mangent à peu près la même chose, qu'ils soient adultes ou non. Simplement, pour les jeunes, et bien, on leur découpe la viande en petit morceau au départ. Puis on essaie de leur donner des souris, ou de petits lapins. » Ambroise hocha la tête, essayant toujours de retenir le plus d’informations possibles. Heureusement, le régime alimentaire ne changeait pas trop qu’ils soient jeunes ou non, ce qui était plutôt arrangeant. « Vous pouvez en prendre deux et aller les remplir juste devant ? Il y a un puits. Je me charge de la viande. » « Bien sûr, je m'en occupe. » Sans hésiter et sans poser la moindre question, Ambroise récupéra les deux sceaux indiqués avant de sortir de la remise pour aller au puit indiqué. Encore une fois, cela pouvait paraître étonnant qu’un noble accepte une telle tâche sans rechigner, mais Ambroise n’avait jamais craint de se salir les mains, bien au contraire. Arrivé devant le puit, il accrocha le sceau puis le fit descendre jusqu’au niveau de l’eau pour finalement le remonter. Il répéta l’opération une deuxième fois. Clairement, ce n’était pas tous les jours qu’il faisait cela, mais dans le fond, cela lui faisait vraiment du bien d’être… normal. Les deux sceaux remplis d’eau à la main, il retourna dans la remise en souriant. « Voilà qui est fait. »

Ce que vous faites dans la vie résonne dans l’éternité.

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Cela pouvait paraître étonnant, mais Ambroise appréciait vraiment ce moment passé dans l’élevage. C’était comme s’il était dans une réalité parallèle et qu’ainsi il pouvait se permettre d’être pleinement ancré dans l’instant présent. Il était en train de tirer l’eau du puit et cela ne le dérangeait absolument pas. En même temps, Ambroise n’avait jamais été élevé avec des idées trop élevées sur sa propre personne. Bien au contraire, ses parents avaient veillé à ce qu’il se rende compte de la valeur de la vie, de la richesse, et il avait de ce fait, toujours travailler dur pour le comprendre le plus possible. Voilà donc pourquoi n’était-il pas prétentieux, imbu de lui-même, effrayé par le fait de salir les mains. Non, Ambroise n’était pas comme ça, il était simple, sauf lorsqu’il se trouvait dans les soirées mondaines et qu’il n’avait de ce fait pas d’autres choix que d’agir avec noblesse et convenance. Mais lui, ce n’était pas ce qui lui plaisait. En vérité, il se sentait bien mieux à cet instant, à tirer l’eau du puit que lorsqu’il était dans un bal ou autre événement doré. Ce n’était pas fait pour lui, pas vraiment en tout cas. Quoi qu’il en soit, il retourna bien vite dans la réserve pour dire à Ombeline qu’il avait tout ce qu’il fallait. Jonquille tendit alors la viande à Ombeline avant de quitter les lieux. Ambroise voulu la saluer, mais elle était partie bien trop rapidement. Etrange. Mais déjà Ombeline s’approchait de lui en souriant et en lui faisant signe de sortir. « Allez, au travail ! »

Ni une ni deux, Ambroise se mit à la suivre, les seaux en main, prenant garde à ne pas renverser de l’eau par terre. Après tout, ce serait dommage de vider l’intégralité des seaux sur le sol avant de pouvoir les donner aux griffons. Fort heureusement, il avait réussi à faire en sorte que tout ne déborde pas et il entra dans la pouponnière à la suite de la jeune femme. « Posez les seaux dans l'entrée, et allez donc faire le tour de chacun d'entre eux. Observez les, tendez la main comme précédemment, avec prudence toute fois. Cela devrait vous aider à déterminer lesquels vous ne voulez pas. Restera ensuite à choisir... » Il hocha tête, arborant un sourire tandis qu’il se mit à aller de griffons à griffons pour les observer et ensuite tendre la main comme elle le lui avait expliqué. Ambroise faisait bien attention à ses gestes, ne voulant pas créer de la panique chez les griffons, car cela pourrait être dangereux autant pour lui que pour eux… Certains préféraient ne pas s’approcher, d’autres intrigués s’approchaient mais sans pour autant venir toucher sa main. Et finalement, Ambroise se retrouva devant un petit griffon, peut-être plus hardi ou en tout cas plus câlin que les autres qui fini par se laisser caresser par Ambroise. Ce dernier faisait toujours attention à ses gestes, il était prudent, mais en même temps assuré, il ne fallait pas montrer une quelconque forme de peur.

Un sourire était posé sur ses lèvres tandis qu’il observait le griffon un peu plus câlin que les autres, celui-ci fini par se détourner d’Ambroise pour aller se rapprocher d’Ombeline qui arrivait vers lui avec la nourriture. Il se mit à sauter en agitant ses ailes pour pouvoir récupérer la viande. Heureusement, Ambroise était assez loin et il ne se prit donc pas un coup d’aile au passage, mais il l’observait, ravi. « C’est vraiment impressionnant la différence de comportement entre chaque griffon. En même temps, nous autres humains nous sommes comme les griffons : tous différents, c’est ce qui fait la diversité. Je trouve que c’est fascinant en tout cas à observer. » Il n’avait pas parlé trop fort, étant en même temps quelque peu perdu dans ses pensées. En effet, il essayait de visualiser chacun des griffons pour voir lequel serait celui qui lui conviendrait le mieux. Dans le fond, il n’avait pas fait la différence entre les griffons et les griffonnes, il savait juste que le petit être qui était en train de manger la viande qu’Ombeline venait de lui donner l’intriguait beaucoup. Peut-être parce qu’il n’avait pas hésité lorsqu’il lui avait tendu la main. En tout cas, il avait beaucoup apprécié le caractère joueur qu’il avait pu observer ces derniers instants. « Je crois que je ne me lasserai jamais de les observer. »

Ce que vous faites dans la vie résonne dans l’éternité.

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Ambroise était vraiment enthousiasmé, on avait l’impression qu’il retournait des années auparavant, lorsqu’on observe encore le monde avec des yeux d’enfants. Tout paraissait alors tellement plus beau, plus simple, plus coloré. Et au final, il fallait croire qu’il n’avait pas encore totalement perdu ses yeux d’enfants, continuant à regarder le monde autour de lui avec une certaine admiration et encore plus aujourd’hui. En effet, Ambroise n’avait jamais cessé de rester admiratif pour certaines choses de la vie, là où certains peuvent devenir un peu blasé, lui continuait d’être enthousiasmé. C’était peut-être cela qui faisait son charme, le fait qu’il continuait de regarder avec attention autour de lui et qu’il s’intéressait à tout. Absolument tout. Pour lui, c’était important de se renseigner de manière complète avant d’adopter un petit griffon, voilà pourquoi il lui avait posé toutes ces questions et voilà pourquoi il hésitait sur le petit griffon à choisir, car il aimait observer avec attention. En effet, à la différence de certaines personnes qui achètent un griffon juste pour le prestige d’en avoir un, lui c’était totalement différent. C’était comme s’il agrandissait sa famille, et de ce fait, il se renseignait avec attention, comme un père pourrait vouloir en savoir plus avant la naissance de son petit. Oui, c’était vraiment une décision importante pour lui et il ne voulait de ce fait pas se tromper. Après, il se doutait aussi qu’Ombeline saurait l’aiguiller.  

« Eh oui... Les animaux sont comme nous, sur tant d'aspects. Chacun son caractère. » Ambroise hocha la tête, effectivement, c’est ce qu’il avait pu constater pendant ces quelques minutes et il trouvait cela vraiment impressionnant. « Je comprends. Je ne m'en lasse pas non plus. Heureusement d'ailleurs, puisque c'est mon métier. » Il se mit à sourire à son tour à Ombeline. En effet, c’était bien mieux de ne pas se lasser dans son métier, car après tout, c’était celui qu’elle allait faire pendant encore longtemps. De même, Ambroise de son côté était ravi de la voie qu’il avait choisie. « Alors... » Et elle lui désigna le petit griffon qui était encore devant eux en train de finir de manger le bout de viande qu’elle lui avait donné tantôt. « Celui-ci vous plaît ? » Ambroise posa alors à nouveau son regard sur le petit griffon et son sourire se mit à briller de plus belle. Oui, il lui plaisait beaucoup. Il tourna donc son visage vers Ombeline en gardant son sourire. « Oui, énormément, il me semble vraiment être joueur et câlin, il n’a eu aucun soucis à m’approcher et je crois que… C’est un coup de cœur. » En effet, dès l’instant où le petit griffon s’était approché de lui pour poser ensuite sa tête contre la main qu’Ambroise tendait alors, il avait été subjugué. « Vous pensez qu’il serait d’accord pour faire partie de ma famille ? » Cela pouvait sembler un peu niai, mais Ambroise se préoccupait sincèrement du bonheur du futur griffon qu’il allait acheter et il voulait être certain qu’elle pensait que c’était bon pour lui.