These violent delights have violent ends and in their triumph die, like fire and powder. Which as they kiss consume : the sweetest honey is loathsome in his own deliciousness and in the taste confounds the appetite : therefore love moderately; long love doth so; too swift arrives as tardy as too slow.

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Le bracelet était désormais au poignet de la belle Juliana. Ce n’était clairement pas le seul bijou qu’il aurait aimé lui offrir, loin de là. Il aurait aimé pouvoir la couvrir de bijou, mais surtout d’un en particulier, une bague. Oui, il aurait tant voulu que sur son annulaire de sa main gauche soit installé une bague de sa conception. Cela ne pourrait être réel que dans ses rêves désormais. Un doux rêve qui s’était malheureusement transformé en cauchemar maintenant qu’il savait que jamais ô grand jamais il ne pourrait se réaliser. Un autre allait lui mettre la bague au doigt… Quant à lui, il ignorait si un jour il pourrait mettre une bague au doigt d’une autre femme alors que toutes ses pensées allaient vers Juliana et ce, depuis bientôt dix ans. C’est impressionnant à quel point le temps peut passer vite, à quel point tout se transforme sans que l’on s’en rende compte. Or maintenant, il s’en rendait compte, et autant dire qu’il regrettait fortement de ne pas avoir réagit plus tôt. Réagit avant qu’elle ne soit promise à une autre. Qui sait… S’il s’était décidé avant tout cela, peut-être qu’aujourd’hui ce serait leurs fiançailles qu’ils annonceraient et non pas celle de Juliana et du prince Heledir. Tout est une question de temps et clairement, il avait loupé le coche. Jamais plus il n’aurait une telle possibilité, car elle était fiancée.

« Je l’espère.. Ce n’est pas impossible en effet, à cet instant mes parents n’ont que peu émit leur plan, mais je leur parlerai de l’escorte pour que vous puissiez vous joindre à nous pour se voyage. Nous pourrons au moins profiter de quelques moments de plus.. » Visiblement, l’idée qu’avait eu Ambroise plaisait à Juliana. Ce n’était certes pas grand-chose, il n’irait que jusqu’à Heledir puis reviendrait à Galadhorn, mais au moins pourraient-ils passer ne serait-ce encore quelques moments avant qu’elle ne soit auprès d’un autre. Un réconfort bien piètre, mais un réconfort tout de même. Après tout, ce serait bien trop brutal de la regarder juste s’éloigner, en sachant qu’elle ne reviendrait jamais. « Ce serait déjà ça… » Mais autant dire qu’il aurait voulu tellement plus. « Pouvez-vous m’attendre ici deux minutes ? » Il hocha la tête tandis qu’elle s’éloignait déjà vers sa chambre. Qu’avait-elle en tête ?

« Ce n’est pas grand-chose, ce n’est pas non plus fait de mes mains, mais en les voyant j’ai pensée qu’ils vous plairaient. » Particulièrement intrigué, Ambroise posa son regard sur la petite pochette en velours qu’elle tenait entre ses mains et qu’elle lui donna. « Je sais que ce n’est pas quelque chose que l’on met en tout temps, mais.. A chaque fois que vous les mettrais pendant une grande occasion, vous vous rappellerez de moi. » Il découvrit dans la petite pochette des boutons de manchette particulièrement élégants. Un doux sourire étira ses lèvres. « C’est vraiment adorable, vous n’auriez pas dû… » Il prit délicatement la main de Juliana pour la porter à ses lèvres, y déposant un délicat baiser avant de laisser sa main retomber le long de son corps. « Je les porterais avec honneur en pensant à vous. » Quelque chose lui disait qu’une grande occasion allait bientôt se profiler, car s’il l’accompagnait à la cour d’Heledir, il serait alors peut-être forcé d’assister aux fiançailles et auquel cas, ces boutons de manchettes conviendront à la perfection. « Vous voyiez bien, malgré tout ça, on passe une bonne soirée. Vous avez un nouveau bracelet et moi de nouveaux boutons de manchette. Vous ne trouvez pas cela incroyable que nous ayions eu la même idée de nous offrir des présents ce soir ? » Oui c’était incroyable… Et il aurait voulu que toute leur vie le soit…

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C’était vraiment touchant qu’ils aient tous les deux pensé le même soir à s’échanger des présents, comme s’ils étaient connectés par la pensée sans même le savoir. Mais là, ce soir, cela faisait un bien fou à Ambroise de se rendre compte qu’ils avaient eu la même idée et cela le touchait énormément qu’elle lui ait offert quelque chose. Certes, elle ne semblait pas convaincue par le présent qu’elle venait de lui faire, mais lui il adorait les boutons de manchette qu’elle lui avait offert. Ils étaient vraiment élégants et après tout, en tant que noble il en aurait forcément l’utilité. Bien plus souvent qu’elle ne pouvait l’imaginer. « Ce n’est absolument rien comparé à ce que vous m’avez offert, alors.. De plus cela vous fera un souvenir de moi que vous pourrez garder réellement. » Il ne releva pas l’absurdité de sa phrase, car elle ne se rendait pas compte à quel point il n’avait nul besoin de présent pour penser à elle, mais surtout à quel point elle occupait absolument toutes ses pensées. Autrement dit, Ambroise ne pourrait jamais oublier le moindre souvenir concernant Juliana. Jamais. Il est vrai qu’il ne faut jamais dire jamais, mais dans ce cas précis c’était tellement vrai. Juliana était l’exception qui confirme la règle, celle qui serait pour toujours dans son cœur. Celle qu’il ne pourrait oublier.

« Il n’y a vraiment que vous pour me redonner le sourire lorsque tout va mal. » Cela lui faisait vraiment chaud au cœur de l’entendre lui dire ça et il avait envie de la croire. Il était le seul à pouvoir lui redonner le sourire et elle était la seule à pouvoir le faire sourire. Autant dire que les futures années allaient être bien sombre sans pouvoir être là l’un auprès de l’autre… « Merci.. Merci pour tout. » Et c’est alors qu’elle prit Ambroise dans ses bras, un contact tellement tendre, étonnant, fabuleux… Alors Ambroise entoura son corps de ses bras, lui rendant son étreinte avec bonheur. C’était certainement la dernière fois qu’il l’étreignait ainsi, alors il comptait bien se souvenir de ce moment avec force. Il respirait le parfum délicat de Juliana avec bonheur, espérant que cet instant durerait à tout jamais, mais malheureusement, tout chose à une fin. Et leur étreinte prit fin… Son cœur se serra d’autant plus lorsqu’il l’a sentit s’éloigner, il aurait voulu la ramener une nouvelle fois contre lui et lui offrir un tendre baiser, mais à la place, il la laissa s’éloigner, pour ensuite plonger un regard heureux dans le sien.

« Que dites vous de prendre quelque chose à manger ? Je n'ai qu’à demander aux domestiques d'apporter de quoi se nourrir, de toute façon je n'ai pas vraiment l'envie de manger avec mes parents. » Un sourire étira ses traits, savoir qu’elle voulait encore qu’il reste lui faisait véritablement plaisir. Après tout, qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour passer encore et encore des moments avec elle, alors il hocha la tête. « Avec grand plaisir je mangerais avec vous. Il faut dire que je n’ai pas encore pris le temps de me sustenter alors votre proposition arrive à point nommé. Vous avez une envie en particulier ? » En même temps, tellement de choix étaient possibles qu’Ambroise lui-même ne savait pas vraiment de quoi il avait envie. Il ne savait rien hormis le fait qu’il voulait rester auprès d’elle.

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Une étreinte aussi parfaite qu’Ambroise avait pu l’imaginer jusqu’à ce qu’elle se produise… Une étreinte d’une douceur inégalée… Une étreinte que jamais il n’oublierait… Oui, Juliana lui avait offert deux merveilleux présents ce soir, le premier se trouvait être les boutons de manchette d’une élégance sans nom et le second, un câlin qui était à la fois merveilleux et en même temps tellement douloureux. Ses présents étaient incroyables, mais en même temps, ils n’avaient de cesse de lui rappeler que jamais plus ils ne pourraient profiter d’un tel moment tous les deux. C’était un instant. Cela allait devenir un souvenir. Et pourtant, il s’accrochait à l’espoir que la terre s’arrête de tourner pendant plusieurs heures, plusieurs jours, plusieurs semaines, pour pouvoir rester là, dans ses bras. Respirant le parfum qui s’était mêlé à ses cheveux. Souriant en étant parfaitement heureux. Oui, il se raccrochait à cet espoir, sauf que la terre continuait sa course, tout comme la lune et le soleil, et avant même qu’il ne puisse se préparer à la chute, Juliana s’était éloigné de lui. L’étreinte était finie. Telle une éclipse elle était venue, puis repartie. Bien trop marquante pour les esprits…

Ambroise eut un peu de mal à se concentrer sur la suite des propos de Juliana, l’esprit toujours figé sur cette étreinte dont il n’aurait en aucune façon voulu se dérober. Pourtant, il s’entendit tout de même lui répondre qu’il serait ravi de dîner avec elle, en même temps, comment aurait-il pu refuser le bonheur de rester avec elle pendant encore quelques heures… « Je ne sais pas, je n’ai pas réellement d’envie… » Et alors qu’il s’apprêtait à lui répondre, des coups se mirent à retentir à la porte de sa chambre. C’était une domestique qui demandait à Juliana si elle comptait manger avec ses parents ce soir, ils l’attendaient. « Dites-leur que je ne mangerais point avec eux ce soir. Serait-il possible que l’on m’apporte aussi de quoi nous restaurer Ambroise et moi-même ici ? Merci Eva. » Après un hochement de tête, la dite Eva avait refermé la porte derrière elle. A nouveau seul tous les deux, Ambroise était ravi est en même temps ô combien torturé, car ses pensées n’avaient de cesse de se mouvoir, en plein cœur de son désespoir. Devait-il tout lui avouer ? Devait-il se taire ? Devait-il lui annoncer une semi-vérité ? Pour tout dire, aucune solution ne semblait être la bonne…

« Contents ou non mes parents ne me verront pas ce soir. De toute façon je doute être si importante pour le diner, nous allons seulement nous regarder dans les yeux sans parole autres que mon futur mariage. A vrai dire je n’ai aucune envie d’en parler ou d’y penser, et être avec vous me change les idées. » Le mariage. Ce mot le ramena brutalement à la réalité. Non il ne lui dirait rien. Oui il allait se taire. Et oui il allait tout de même profiter de cette soirée. Dans le fond, il la remerciait silencieusement de lui avoir rappelé que jamais il ne pourrait lui avouer quoi que ce soit. « Vous savez pertinemment que vous êtes importante pour quiconque à l’honneur de vous avoir pour compagnie. Autant dire que je suis ravi que ce soir, cette compagnie ce soit la mienne. » Il esquissa alors un délicat sourire, désireux tout comme elle de penser à autre chose. « Puisque vous voulez vous changer les idées, j’ai un sujet qui risque fort de vous étonner. » Il laissa un silence dans l’air pendant quelques secondes, désireux de la faire patienter et se demander ce qu’il allait bien lui annoncer. « J’ai décidé que j’allais adopter un bébé griffon. » Ce n’était certes pas commun, mais un chose était sûr, au moins lui comme elle pourraient passer une bonne soirée sans penser à demain. « Je sais que ce sujet va peut-être pas vous passionner, mais je veux juste profiter du temps qu’il nous reste sans penser à après. Juste vous et moi, comme au bon vieux temps. » Et peut-être que le temps alors cessera d'avancer...

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C’était impressionnant à quel point en un même moment, Ambroise arrivait à se sentir heureux et triste à la fois. Heureux d’être auprès d’elle. Triste de savoir qu’elle allait partir. Une véritable dualité qui jouait avec son cœur comme un chat jouerait avec une pelote de laine. C’était donc pour cela qu’Ambroise avait essayé de changer de sujet, désireux qu’ils pensent tous deux à autre chose. Après tout, Juliana également ne voulait pas penser au mariage à venir pendant cette soirée, et autant dire que lui ne voulait absolument pas y penser. Voilà pourquoi il avait fini par lui dire qu’il avait un sujet à lui avouer qui allait énormément l’étonner. Certes, c’était un peu comme s’il passait du coq à l’âne, mais dans le fond il se disait qu’il valait mieux cela plutôt que de ressasser le fait qu’elle allait bientôt s’en aller. Ce n’était bon ni pour lui, ni pour elle. Et d’autant plus, cela changerait quoi d’en parler ? Il savait que c’était inévitable et que de ce fait, rien de ce qu’il pourrait dire ne saurait changer cela.

« Vous piquez ma curiosité mon cher Ambroise.. » Evidemment, c’était le but, et c’est donc dans un sourire qu’il annonça qu’il comptait acheter un griffon. « Vraiment ? » La surprise pouvait se lire sur le visage de Juliana. En même temps, il ne lui avait encore jamais parlé de son envie d’en avoir un et pourtant… Cela l’avait toujours intéressé. Encore plus depuis qu’il était dans la garde royale, car en effet, il y avait des griffons dans l’armée et de ce fait, il arrivait souvent qu’Ambroise se rende à l’élevage pour suivre de prêt leur éducation, pour les amener lorsqu’ils étaient blessés, et surtout pour en apprendre plus à leur sujet. Ainsi, à force de côtoyer des griffons, Ambroise s’était pris d’affection pour ces animaux absolument majestueux. Voilà pourquoi il avait décidé qu’il allait en acheter un. Mais pas n’importe lequel, un nouveau né pour le voir grandir, comme s’il était son père. Cela lui semblait tellement important.

« Les griffons ont toujours été une sorte de passion, bien que je n’en ai encore jamais approché. Je les trouve gracieux et encore plus adorable lorsqu’ils sont petits. » Un sourire étira ses lèvres, il trouvait cela adorable qu’elle ait en quelque sorte une passion pour les griffons. Mais en même temps, il se disait que c’était bien dommage car si elle n’avait pas été promise, ils auraient pu tous les deux avoir un griffon, ensemble. « Etant enfant, j’ai toujours rêvée d’en avoir un, pourtant mes parents n’ont jamais apprécié l’animal. Je me rappelle encore du nom que j’avais choisi Hygieia. Alors tous les soirs je me mettais à imaginer ma vie si j’avais pu avoir ce griffon. » Nouveau sourire de la part d’Ambroise. « Effectivement, j’imagine mal vos parents avec un griffon dans leurs appartements. Il risquerait alors d’y mettre une sacrée pagaille. » Puis après une seconde d’arrêt, il ajouta. « Peut-être pourrez vous en avoir un, un jour ? » Après tout, il y en avait peut-être à Heledir et peut-être que son futur époux accepterait qu’elle en ait un. Qui sait… En tout cas, il était certain que lui, il lui en aurait acheté un. « Et vous, comment comptez-vous l’appeler ? » En vérité, jusqu’à présent, il n’avait pas eu d’idée vraiment fixe quand au nom du griffon, mais maintenant, il le savait. « Que dites-vous d’Hygieia ? » Demanda-t-il avec un sourire amusé sur les lèvres. « Si vous ne pouvez pas avoir le griffon de vos rêves et bien au moins vous pourrez être en quelque sorte la marraine de celui que je vais avoir ? » Une nouvelle façon pour lui de lui montrer qu’elle allait continuer à faire partie de sa vie même une fois qu’elle sera à Heledir.

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Lorsqu’Ambroise avait annoncé à Juliana qu’il comptait nommer son futur griffon comme elle-même aurait aimé l’appeler si elle en avait eu un, il pu constater à quel point cela l’avait touché. En effet, dès l’instant où il le lui avait dit, Juliana l’avait regardé avec les yeux brillant tout en disant. « Vraiment ? » Alors il hocha la tête, tout sourire. Oui, il comptait vraiment le nommer ainsi, en l’honneur de celle qu’il estimait tant. Après tout, c’était ainsi une façon pour lui d’avoir un lien avec elle-même lorsqu’elle serait partie à Heledir. « Ce serait un honneur d’être la marraine de votre griffon, en plus si vous lui donnez le nom de mon enfance je ne peux refuser. » Nouveau sourire de la part d’Ambroise qui était vraiment ravi que cela lui fasse autant plaisir. « Je suis heureux si cette idée vous fait plaisir. » En même temps, il aurait tant aimé pouvoir la rendre heureuse tous les jours de leur existence, mais à défaut de pouvoir le faire, il la rendrait heureuse ce soir.

« Quand allez-vous l’avoir ? Pensez-vous que je pourrais le voir avant mon départ ? » Son départ, nouveau poignard en plein dans le cœur d’Ambroise, mais il fit comme s’il n’avait pas entendu le dernier mot de sa phrase. « Pour tout dire j’ignore encore quand j’aurais l’occasion de l’avoir. Je dois attendre que celle qui élève les griffons me contact pour me dire qu’il y a eu des naissances parmi les griffons. A partir de ce moment là, je pourrais aller choisir le griffon que je souhaite acheter, puis il restera quelques temps à l’élevage le temps que j’apprenne à m’en occuper et surtout que je trouve où habiter. Un griffon à la cour serait peut-être mal vu. » Cette idée le fit sourire, car il s’était mis à imaginer un griffon se balader tranquillement et croiser le Roi et la Reine. Oui ce serait plutôt cocasse… Mais bon, il savait aussi que ce n’était pas possible et que de toute manière, il faudrait bien qu’un jour il quitte la cour pour vivre sa vie. Et à ce moment là, le griffon viendrait avec lui.

Quelqu’un venait de toquer une nouvelle fois. « Entrez. Vous pouvez poser ça ici, merci. » Et les domestiques déposèrent plusieurs plateaux bien garnis sur la table pour ensuite repartir. « Et bien, on croirait qu’on va nourrir un régiment tout entier au vu de la quantité de nourriture. J’espère que vous avez faim. » Il lui fit alors un clin d’œil amusé, l’air de dire, on ne doit rien laisser. Mais bien entendu, c’était tout bonnement impossible, son estomac ne le supporterait pas. Après avoir observé tout ce que contenait les divers plateaux, Ambroise opta pour commencer avec une salade qu’il composa de divers légumes, de poulet, et d’une sauce qu’il étala sur le dessus. Il allait démarrer progressivement. Et puis après tout, ils avaient tout leur temps, non ?

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« Oui je comprends, j’espère vraiment que vous trouverez un endroit convenable, mais je n’ai que peu de doutes sur ça. Et si je ne peux le voir, dans ce cas il vous faudra venir pour me le présenter. » Un sourire étira les lèvres d’Ambroise, car dans le fond c’était comme si Juliana l’invitait à venir la voir à Heledir et c’était vraiment très agréable. Après tout, cela signifiait qu’elle avait envie de le revoir même une fois qu’elle sera dans un autre royaume. C’était plutôt positif dans un sens. Après c’est sûr qu’un voyage avec un griffon jusqu’à Heledir pourrait être long et fastidieux, mais dans le fond, pour elle, il se sentait capable d’aller jusqu’aux confins de l’univers. Elle le méritait tellement. « Bien sûr ! Je ferais en sorte de venir vous voir et ainsi de vous présenter le beau griffon ! J’ai tellement hâte de pouvoir en avoir un. » Mais bon, il fallait attendre qu’il y ait de nouvelles naissances à l’élevage et ensuite qu’ils soient en pleine forme pour qu’il puisse en acheter un. Autant dire qu’il ignorait vraiment quand cela pourra se produire. « Avouez que c’est plutôt amusant de s’imaginer un griffon à la cour. » Un petit rire s’échappa des lèvres d’Ambroise en imaginant la scène. Rire qui fut coupé par l’arrivée des domestiques.

Ils étaient partis, Ambroise s’était servi. « Je dois avouer qu’ils nous ont pris pour des ogres, ou même toute une famille pour apporter de nourriture. Heureusement que vous m’accompagner, imaginer que je sois seule obligée d’avaler toute ces choses. » Nouveau rire de la part du futur garde, des ogres… Ils les avaient effectivement pris pour des ogres. Mais même s’il riait son cœur était d’autant plus lourd lorsqu’elle avait parlé d’une famille. Oh comme il aurait aimé avoir une famille avec elle… Mais bon, c’était tout bonnement impossible. Comme quoi, on n’a pas toujours ce que l’on veut dans la vie. Et pourtant, Ambroise avait tendance à se dire qu’il était chanceux, il avait une adorable famille, des parents qui avaient accepté sa reconversion, une sœur talentueuse, mais il n’aurait jamais Juliana. « Comment se passe l’entrainement avec le commandant Kane ? Ce n’est pas trop difficile ? » Elle le sorti de la noirceur qui commençait à emplir ses pensées et il se remit donc à sourire. « L’entraînement se passe à merveille, certes, c’est difficile par moment car le Capitaine Kane est particulièrement exigeant, mais c’est un homme incroyable. Je suis fier qu’il soit mon mentor et d’autant plus fier d’avoir suivi ma voie, grâce à vous d’ailleurs. » Oui, il tenait à lui rappeler que c’était grâce à elle qu’il était désormais garde. « Je sais que je vous ai déjà remercié, mais… Je tiens encore à le faire, sans vous je serais très certainement encore dans l’entreprise familiale. Certes, comme vous le savez j’adore la joaillerie, mais… Je voulais faire autre chose et sans vous. Sans vous je n’aurais jamais eu le courage de le faire. » Ironique quand on pense qu’elle lui avait donné le courage de suivre sa voie mais qu’il n’avait pas eu le courage de lui avouer ses sentiments… Décision, ou plutôt manque de décision, qu’il regrettait amèrement.

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« Je me doutes, surtout que vous n’êtes pas toujours patient. J’avoue que pour ce genre de choses je ne tiendrais pas en place non plus. » Effectivement, Juliana ne le connaissait que trop bien… Impatient et impulsif, c’était bien ce qui caractérisait Ambroise. Et pourtant, sur certains sujets il était parfois bien trop patient, comme le fait qu’il ne lui avait toujours avoué ses sentiments. Pour ça il avait pu être patient, mais par contre il savait très bien que si Ombeline venait à le contacter concernant les griffons en bon impulsif il s’y rendrait sur le champ. Et oui… Ambroise était à la fois impulsif et patient, ironie du sort qu’il ait été patient dans la seule partie de sa vie où il aurait au contraire dû se précipité. Il aurait dû gagner la course pour Juliana, mais à force d’être trop lent, il avait été distancé. Mais en tout cas, une chose était sûre c’était que malgré tout cela, elle continuait à bien le connaître. Dix ans qu’ils se connaissaient, cela comptait forcément pour quelque chose… Et ce, même si c’était un parfait inconnu qui allait l’épouser…

Quoi qu’il en soit, il essayé de chasser ses sombres pensées de son esprit pour essayer de se concentrer sur le changement de sujet et sur la nourriture. Il porta d’ailleurs la salade à ses lèvres, mâcha tranquillement tandis qu’elle s’exprimait. « Cela aurait été dommage de louper une si belle occasion. Il est vrai, que le capitaine n’est pas toujours facile, mais c’est un très bon mentor j’en suis certaine. Il vous pousse à devenir meilleur en exigeant la place la plus haute. » Effectivement, cela aurait été bien dommage de louper une si belle occasion, et ce, même si à cet instant il était en train d’en louper une. Chevalier mais pas époux. Heureux mais pas complètement. « Tout à fait, Kane me pousse clairement dans mes retranchements et c’est vraiment incroyable. Je fais désormais des choses que je n’aurais jamais réussies il y a plusieurs années. » En effet, il s’était considérablement amélioré à l’épée et désormais on pouvait dire qu’il se débrouillait vraiment bien. D’ailleurs, ses coéquipiers avaient tendance à lui dire qu’il était particulièrement rapide, et que ça c’était une véritable force. Tel un renard il arrivait à se faufiler, parer les attaques, pour ensuite attaquer de plus belle.  

« Je suis heureuse que vous ayez pu le faire, moi-même je n’arrive à tenir tête à mes parents, alors d’une certaine manière je vous admire. Je suis loin d’avoir votre courage. » Il savait très bien de quoi elle parlait… Elle n’arriverait jamais tenir tête à ses parents concernant le mariage et ça, cela ne l’étonnait pas. En même temps, comment aurait-elle pu alors que sa sœur s’était déjà opposée à eux… Perdre deux filles risquerait de les blesser au plus haut point or Ambroise savait que malgré tout ça, Juliana tenait énormément à ses parents. « Même si on venait à me pousser pour que je tienne tête à mes parents, je ne pourrais le faire par peur de tout perdre. Il faut se rendre à l’évidence je ne suis pas aussi indépendante que ma sœur. » Raison de plus pour qu’Ambroise taise ses sentiments à jamais, il ne voulait pas être celui qui la mettrait dans une telle position…

« Vous savez, ce n’est pas manquer de courage que d’accepter la décision de vos parents. Bien au contraire, vous êtes courageuse d’accepter un mariage pour le bien de votre famille, pour votre avenir, pour rester auprès d’eux. Vous êtes courageuse car même si vous n’êtes pas pleinement heureuse de cette décision, vous sentez au fond de vous que c’est ce que vous devez faire. Alors non, vous n’êtes en aucune façon lâche Juliana. Je défierais en duel quiconque oserait le dire. » Il esquissa ensuite un sourire. « Vous avez la force de vos convictions, et vous savez au fond de vous que vous ne seriez jamais heureuse si vous veniez à vous fâcher avec vos parents. Certes, votre sœur l’a fait, mais comme vous l’avez dit, vous n’avez pas le même caractère. Vous êtes toutes les deux courageuses à votre manière. Et je sais aussi, que vous n’arriveriez jamais faire ce que votre sœur a fait, car au final, vous finiriez par être triste de cette décision. » Juliana n’était rien sans sa famille, alors de ce fait, Ambroise savait très bien qu’elle ne pourrait faire comme Cassiopée, s’enfuir pour ne plus jamais revenir… Non, elle en serait malade. Alors dans le fond, même si cela le tuait de le penser, il savait que c’était la meilleure chose pour elle, suivre le choix de sa famille et peut-être que par la suite elle en sera pleinement heureuse.

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C’est impressionnant à quel point on peut tout connaître d’une personne, ses rêves, ses espoirs, son caractère, ses diverses réactions, ses peurs et en même temps ne pas connaître les sentiments que celle-ci peut éprouver. Impressionnant oui, car Juliana connaissait tout d’Ambroise et lui connaissait tout d’elle et pourtant, ils avaient manqué le plus important : l’amour. Comme quoi, on ne connaît jamais complètement quelqu’un, il y a toujours une part d’ombre qui reste dissimulé de peur de trop se dévoiler. Et pourtant, cela aurait été tellement important qu’ils s’ouvrent à ce sujet…Mais bon, maintenant cela ne servait plus à rien, si ce n’est à leur causer plus de souffrance à l’un comme à l’autre. Or c’était là quelque chose qu’il valait mieux éviter. Après tout, le moment était venu pour Ambroise de faire le deuil de l’avenir qu’il n’aura jamais avec elle pour pouvoir ensuite aller de l’avant. Certes, cela allait être difficile, mais il en était obligé… « Je ne doute pas une seule seconde. Et je suis sûr que vous serez un excellent capitaine. » Un sourire se déposa sur les lèvres d’Ambroise. « C’est vrai adorable de votre part de me dire cela, mais pour le moment j’ai encore beaucoup à apprendre avant de pouvoir prétendre à un tel poste. D’autant plus que Kane est un Capitaine exceptionnel, je ne sais pas ce que la garde deviendrait sans lui. » Effectivement, Ambroise le tenait en très haute estime et il avait un respect immense pour cet homme. Alors forcément, il n’arrivait pas  vraiment à se projeter dans un futur où le Capitaine ne serait plus Capitaine et même s’il espérait évoluer progressivement dans la garde, il ne comptait pas monter trop vite. Après tout, il faut connaître bien les bases avant de pouvoir être sûr de réussir des postes plus hauts gradés.

Puis la discussion changea de tournure, ils se mirent à parler de courage, du fait qu’Ambroise avait choisi de suivre une autre voie que ses parents alors que Juliana ne pouvait pas s’imaginer aller contre la volonté de ses parents. « Peut-être qu’au fond vous avez raison.. De toute façon dans tous les cas je n’aurais pas le bonheur dont j’ai envie, je serais toujours privée d’une part de bonheur.. » C’était vraiment triste qu’elle pense cela, qu’elle resterait privée d’une part de son bonheur, car Ambroise voulait qu’une seule chose : qu’elle soit heureuse. « Vous dites cela maintenant, mais peut-être qu’au fur et à mesure que le temps va passer cela ira mieux… » Peut-être sera-t-elle sincèrement heureuse auprès du prince, qui sait. « En tout cas, sachez que je vous souhaite sincèrement d’être heureuse, vous le méritez énormément. » Et même si ce n’était pas avec lui, il souhaitait qu’elle le soit. Finalement, Ambroise termina son assiette, complètement repu de ce repas bien copieux, il plongea son regard dans cela de Juliana. « Vous savez que j’adorerais passer encore du temps avec vous, même que le temps s’arrête… Malheureusement la nuit poursuit son œuvre et il ne serait pas très… convenable que j’accapare votre attention plus longtemps. » Après tout, elle était fiancée maintenant, et si cela venait à se savoir qu’un homme avait passé beaucoup de temps avec elle, sans chaperon, cela ne serait pas très bien vu. Or Ambroise ne voulait pas entacher d’une quelconque façon la réputation de Juliana.