nom, prénoms : il porte fièrement le nom des cardwyr, un nom récent, comme leur noblesse qui ne date que de son grand-père, qui s’est illustré en mer en tant que corsaire notamment. La mer, c’est une sorte de tradition familiale -qu'il a brisé-. Quand à son prénom, Destan, c’est sa mère qui a voulu le prénommer ainsi. Son père n’était de toute façon pas là pour sa naissance, comme pour bien d’autres moments de sa vie. âge, lieu de naissance : il a vu le jour il y a de cela quarante été dans le village de Gavalden, sur l’île du même nom. Les rues de pierres l’ont vu grandir, ont entendu les lamentations de sa mère, son désespoir et sa peine. groupe : Il a vu le jour dans le royaume de Galadhorn, il respecte les principes et essaie au maximum d’œuvrer pour la paix. Cependant il s’interroge, n’est-ce pas illusoire de vouloir à tout prix la paix ? Ce n’est après tout qu’une période temporaire entre deux guerres. A t-il assez foi en les hommes pour les empêcher de s’entre tuer ? Il ne le pense pas, mais il doit quand même essayer.  métier : Ancien chevalier du régiment du lion, il a consacré presque dix-huit ans de sa vie à défendre les innocents, à ne porter aucune couleur, à ne jurer fidélité à aucune couronne. Période désormais révolue. Il est rentré chez lui, a ployé le genou devant Hecktor Galadhorn. Il passe sa vie entre terre et mer puisqu’il officie en tant que Connétable. Un honneur pour lui, un autre moyen de mettre ses talents au service pour une fois, de son royaume. état civil : tout le monde sait qu’il est veuf et ce, depuis de longues années. Toutefois, personne ne sait réellement ce qu’il s’est passé. guilde : Il voue un profond respect à son ancienne guilde, le régiment du lion. La quitter n’a pas été une décision facile mais il après dix-huit ans passé à servir tout le monde il a décidé de retrouver son royaume de naissance.


Bien qu’il ne l’avouera jamais, Destan garde des cicatrices profondes de son passé. Toutes les personnes qu’il a aimé sont mortes, triste coup du sort, malchance, il n’empêche qu’il est désormais frileux à l’idée de s’attacher. Il sait à quel point la vie est fragile. C’est sans doute pour cela qu’il reste assez solitaire, la mine souvent sombre. Mais au-delà de ça, c’est un homme qui se veut le plus honnête possible, et loyal, envers lui-même tout d’abord, puis envers les autres. Il a donné des années de sa vie pour servir le régiment des lions, il en garde une profonde rigueur qui régit sa vie entière. Il ne se laisse pas aller aisément, pour lui, les moments de repos, cela se mérite.
Ce n’est pas un homme ambitieux, dans le sens ou, le pouvoir ne l’intéresse pas, mais il l’a malgré tout, et il espère sincèrement œuvrer pour le peuple de Galadhorn et la défense de son royaume. Il a passé sa vie parmi les soldats, il est un soldat, un chevalier. Bien qu’il fasse parti d’une petite famille noble, bien qu’il ait réussi à s’élever, bien qu’il respecte l’ordre hiérarchique pour lui, ce sont les actes qui définissent une personne, pas ses parents, pas sa naissance.

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LUKE EVANS ▬ destan cardwyr

« Paraît qu’on a un nouveau connétable » fait une vieille femme rabougrie en crachant par terre, avant de décapiter un poisson d’un coup de machette assuré. Sa voisine lui jette un regard, avant d’ajouter « Un gars du coin. J’sais plus son nom, mais j’sais que son père était un corsaire. L’est mort en mer. J’savais pas qu’il avait un fils, j’sais juste que la mère était dérangée. Elle s’est jetée du haut d’la falaise quand elle a compris que son homme bah, il reviendrait pas. »
Elles ne disent rien. C’est le lot de nombres de femmes de marins qui voient leurs époux partir sans jamais avoir la certitude qu’ils reviendront. « Ouais ben, il était pas là ces derniers temps. J’ai entendu dire que c’est un ancien du régiment du lion » murmure la première vieille, son ton est un peu plus respectueux cette fois, même si on sent une légère pointe de désapprobation. On ne quitte pas Galadhorn comme ça.

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 Les pensionnaires de la maison close sont réunies pour le souper du soir, toutes sont vêtues avec un tant soit peu de soin. « Vous pensez qu’il est marié ? » murmure une jeune beauté à la moue boudeuse « On s’en fou qu’il soit marié ou pas. Il est jamais venu ici en tout cas. » réplique vertement une seconde femme. « Il est plutôt bel homme, c’est dommage. » ajoute une troisième tandis que quelques rires se font entendre autour de la table. Une quatrième se penche « J’ai entendu dire qu’il était veuf, et que sa femme était morte dans des circonstances… obscures. » La phrase retient l’attention de toutes les femmes présentes dans la pièce, les souffles se précipitent un peu, d’excitation. « Sa femme était une superbe créature, il en est tombé amoureux instantanément. Il a réussi à l’épouser, et l’a ramenée ici, chez lui. Pour l’abandonner aussitôt, ses devoirs l’appelant. Et un jour, à son retour, il l’a trouvée dans son lit avec un autre homme. Un pirate. » Quelques exclamations retentissent, tandis que la prostituée conclut « Fou de rage, il l’a tuée. Et son amant aussi. »

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Il garde toujours en mémoire cette image de sa mère, à sa fenêtre, pâle et frêle silhouette attendant le retour de son époux. Si belle, et si triste. Destan essayait par tous les moyens de la faire sourire. Il n’y avait qu’eux deux. Elle. Lui. Cela devait lui suffire. Parfois sa mère lui souriait, et il semblait que le soleil illuminait la pièce. Elle lui caressait la joue en lui disant qu’elle l’aimait, qu’il ressemblait à son père. Que ce dernier ne tarderait pas à revenir. Destan avait hâte de voir son père, parfois il surveillait l’horizon, à la recherche de la vue du navire tant attendu qui reviendrait. Et quand il revenait ils se précipitaient tous les deux vers la plage.
Il se souvenait de son père, cet homme grand, enjoué, souriant, profondément amoureux de son épouse, mais plus encore de la mer, et plus encore de la chasse. La chasse aux pirates. Il racontait à Destan toutes les aventures qu’il avait vécue. Il rêvait de vivre les mêmes.
Lorsqu’il était à terre, son père l’emmenait sur son navire, lui faisait visiter et voir comment cela fonctionnait. Destan n’avait qu’une envie : être assez grand pour rester aux côtés de son père. Il savait que cela voudrait dire laisser sa mère, mais l’admiration qu’il vouait à son père, la vénération, valait bien plus à ses yeux d’enfant que l’amour quotidien et constant de sa mère.  

Il n’eut pas le temps de voir son vœu se réaliser. Les jours passèrent, les mois, et son père ne revint pas. Il n’y eut plus de retrouvailles sur la plage, plus d’embrassades, plus de visites du navires. Rien que la tristesse, la rancoeur. Sa mère, doucement, se renferma sur elle-même, perdue dans un monde connue d’elle seule, persuadée que son époux lui reviendrait un jour ou l’autre. Un an passa. L’état de sa mère ne s’améliora pas. La famille de cette dernière, prévenue, alla récupérer Destan qui dès lors, s’installa avec eux à Taelwyn. Il fut placé en tant qu’écuyer chez un chevalier. Il rechigna au début, énormément. Il n’avait pas envie de devenir chevalier, il rêvait de la mer, comme son père, et son père avant lui. Mais il était curieux, et il accepta finalement son sort, son seul regret étant d’avoir laissé sa mère derrière lui. On prenait soin d’elle, lui assurait-on. Et pourtant, la nouvelle ne tarda pas à lui parvenir. Sa mère n’était plus. On ne lui dira que bien plus tard les raisons de sa mort, le désespoir. Le chagrin d’avoir perdu son mari, d’avoir perdu son enfant. Destan s’en voudra, aura l’impression de l’avoir abandonnée. Avant de comprendre bien des années plus tard que sa mère n’avait jamais été… saine d’esprit. Pas folle, mais trop mélancolique pour son propre bien, et c’est ce qui l’avait poussée à se jeter du haut d’une falaise. Rejoindre son époux dans la mer. Faire un enfin avec lui.

Il ne pleura pas sa mère. On lui avait appris que les hommes ça ne pleurait pas, à la place, il se concentra sur son apprentissage. Il voulait rendre sa famille, celle qu’il lui restait, fier de lui. Il deviendrait un chevalier, sur qui on pourrait compter. Il s’en fit la promesse.
Des années plus tard, il fut adoubé. Et commença à voyager, à découvrir les autres royaumes. C’est aussi de cette façon qu’il fit la rencontre du régiment des lions. Destan en avait entendu parler, évidemment. Mais jamais dans ses rêves les plus fous il n’aurait pensé qu’un jour, il en ferait parti. Il les rejoignit pourtant. Destan avait beau être jeune, il s’était fait remarqué lors de plusieurs tournois. Il était habile, féroce, mais aussi, trait de son royaume natal, honnête, posé. Le sang ne l’intéressait pas, pas plus que la gloire ou la richesse, il voulait servir au mieux. Vivre bien, partir dans la mort en tant qu’homme honnête. Ridicule, pensent certains, mais pas pour Destan. Il est plus difficile de se contrôler, d’atteindre les buts que l’on s’est fixé, alors qu’il est si facile de se laisser aller aux vices et à ses envies. Au sein du régiment, il trouva une autre famille. Des hommes, des femmes d’horizons, de naissances diverses. Mais peu lui importait, parce que ce furent ses plus belles années.  

Destan se rappelle parfaitement du jour où il l’a rencontrée. Celle qui allait devenir son épouse. L’époque était trouble. La guerre faisait rage sur Elenath. Mais il se souvint longtemps du moment où il l’a vit pour la première fois, et il ne l’oublia pas. Il se battit, pour sa vie, cette femme hantant ses nuits et ses pensées. Il se jura de la retrouver, une fois la guerre finie. Et c’est ce qu’il fit. Pour elle, il voyagea jusqu’au nord du continent, jusqu’aux forêts enneigées.
Il fit sa conquête avec succès, sans plus penser à son présent, à son avenir. A leur avenir. Elle s’appelait Farah. Elle était guérisseuse. Les rumeurs qui courent en Galadhorn indique qu’elle était d’une beauté à couper le souffle, issue d’une noble famille. Il n’en était rien. A ses yeux, elle était belle, mais pas d’une beauté éclatante, elle était, comme le fut sa mère, une beauté pâle et effacée, une fleur fragile qu’un coup de vent aurait pu aisément emporter. Mais elle était forte mentalement, prête à tout pour lui. Plutôt que d’accepter de ne voir son époux que quelques mois par an, elle décida de le suivre. Elle était guérisseuse, et fut d’une extrême utilité à tous. Mais ce mode de vie n’était pas pour elle. La vie sur les routes était dure. Destan aurait voulu qu’elle s’arrête, mais comme elle lui répétait souvent, elle irait là où elle irait. Et ils furent heureux. Les mois passèrent, une année, deux, trois. Mais pas d’enfants. Une fausse couche. Pas d’inquiétude, cela arrive la première fois. Une seconde. Farah est obligée de s’aliter plusieurs semaines. Le doute des médecins. N’est-elle pas trop fragile pour porter un enfant ? Farah en veut. Destan ne veut qu’elle. Il n’a pas envie de mettre sa vie en danger, mais l’espoir de Farah le rassure, et leur vie continue comme avant. Jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte pour de bon cette fois, que cet enfant se soit accroché, et grandisse au fil des mois. Ils sont heureux, et insouciants. Mais la vie, cruelle, va les rattraper.
Le jour de la délivrance arrive. Durant des heures, Destan endure les cris de son épouse. C’est normal pour un premier enfant que cela dure des heures, voir même plusieurs. Mais vingt-quatre heures passèrent, puis trente-six. Farah s’affaiblissait. Cessait de lutter. Alors la sage-femme vint le voir en lui demandant de faire un choix, sa femme, ou l’enfant. Il choisit sa femme. Farah choisit l’enfant. Mais il était trop tard. Aucun des deux ne purent être sauvés.
Les rumeurs disent que le connétable de Galadhorn a tué sa femme, ils ne savent pas qu’ils ont en parti raison.

Retourner aux côtés de son régiment, ce fut la seule et unique chose qui le sauva. De lui-même, de son chagrin. Pendant longtemps il ne fut qu’une ombre, avant de retrouver peu à peu goût à la vie. La culpabilité s’éteignit lentement, tout en demeurant présente, au fond de lui. Et puis les années passèrent. Il se consacra aux siens, et aux autres, s’oubliant dans le même temps mais cela lui convenait parfaitement. Et puis vint le jour où, sa vie changea.
Cela allait bientôt faire dix-huit ans qu’il avait rejoint les Lions. Un peu moins de la moitié de sa vie. Il vieillissait. Il était physiquement en forme, il s’entraînait tous les jours, mais mentalement il se sentait las de la vie qu’il menait. Il rêvait de plus en plus à Galadhorn, à toutes les merveilles que recelaient ses îles natales.

Destan se décida finalement à mettre de côté son régiment, prendre du temps pour lui, pour se reposer. Il ne pensait pas qu’il partirait définitivement. Il n’en avait pas vraiment envie, il n’imaginait pas sa vie sans sa guilde. Mais le destin lui réservait finalement un tout autre destin. Il avait passé des années loin de Galadhorn, sans savoir qu’on racontait des choses sur lui. Il imaginait toujours être le même jeune chevalier qui était parti sitôt son adoubement. Mais il ne l’était plus. Il avait des années d’expériences, de vécu. Et lorsqu’il posa le pied sur ses îles natales, ce fut pour être convoqué au palais royal. Un endroit qu’il n’avait fait que voir, sans jamais y entrer. Il venait de Galadhorn, mais n’avait pas juré fidélité à son roi. Il était un chevalier du régiment des lions, sans royaume, sans loyauté à part les siens.

Il retrouva ses îles, qu’il n’avait jamais vraiment quitté. Mais lorsqu’il posa le pied sur la terre ferme, il sentit quelque chose d’étrange se passer en lui. Comme une envie de ne plus regarder en arrière, mais d’aller vers l’avant, de rester chez lui. La décision qui changea sa vie vint du roi en personne, qui lui fit une proposition que Destan ne put refuser. Devenir son connétable, le chef des armées terrestres. Participer à la défense des îles, à l’élaboration d’une armée. C’était un défi véritable, surtout pour un peuple comme le leur. Mais Destan accepta. Il avait été un chevalier pendant des années et des années, il savait se battre, il savait gérer des hommes, il pouvait leur apprendre ce qu’il savait. Il pouvait faire quelque chose pour son royaume, il le savait. Cette proposition marqua un nouveau départ. Un nouveau chapitre de sa vie qui s’ouvrait, là elle avait commencé des décennies plus tôt.

Destan se trouva un nouveau but, mais cette nouvelle fonction lui valut une notoriété, une attention qui ne lui plaît pas. Le revers de la médaille. Lui, le fils d’une petite famille noble se trouve hissé dans une position de pouvoir que beaucoup envient sans doute. Habitué à vivre modestement voir pauvrement il a désormais une fortune assez confortable, une maison proche du palais. Toutefois, sa vie n’a pas changé. Il se lève tous les matins à l’aube, fait le tour de ses hommes, met en place divers entraînements, va vérifier les diverses défenses des îles. Il ne doit pas seulement gérer une armée, entraîner des hommes, mais lutter contre toutes les menaces qui se trouvent dans l’île, y compris les pirates. Cette motivation supplémentaire lui rappelle sans cesse que ce sont eux qui ont tués son père, et par ricochet, sa mère. Il n’est pas un homme à vouloir se venger à tout prix mais… cela lui fait du bien.

Les temps changent sur Elenath. Les mentalités le doivent aussi. Même si Destan agit pour l'instant une optique de défense, en accord avec les traditions du royaume pacifiste, il sait qu'un jour proche, un conflit éclatera bientôt et il veut que Galadhorn soit prêt.