Si elle n'ouvre pas la bouche, Sybil est plus que banale dans une foule. Facilement oubliable, elle se sert de cette capacité pour observer dans le moindre détail ce qu'il se passe autour d'elle. À vrai dire, en dehors de ses spectacles, elle est plutôt silencieuse, préférant écouter et noter ses idées sur des feuilles qu'elle garde toujours dans une sacoche sur sa taille. Elle se garde bien d'avouer ses idées à voix haute, plus par peur d'influencer ses interlocuteurs que par timidité.

Dans ses écrits, elle ne se gêne pas pour bousculer l'ordre établi. C'est avec une rigueur presque obsessive qu'elle dépeint les faits, bons ou mauvais, mettant en valeur les protagonistes ou non, et ce, sans se soucier de froisser les plus grands. De ce fait, elle ne signe que très rarement de son nom ses chansons touchant les nobles et la royauté, prétextant avoir reçu le texte d'une certaine Langue d'Argent lorsqu'elle chante. Et lorsqu'elle le fait, on oublie sa banalité. Sa voix lui apporte une prestance qu'elle n'a pas hors de la scène.

Chanter, d'ailleurs, est la seule chose à laquelle elle excèle. Elle divertit tout public en échange de vivres ou d'un abri, bien qu'elle préfère les compensations en argent. Peu regardante sur son auditoire, elle n'a pas de problème à chanter pour l'Ordre du poisson un soir, pour un noble le lendemain midi, puis à l'Écrin Doré pour le dîner. Elle a bien essayer d'apprendre à se défendre, mais sa maladresse lui empêche les armes de précision et sa faiblesse, les armes lourdes. Elle se contente donc d'un poignard ou deux, préférant s'entourer de mercenaires pour sa protection.