nom, prénoms : un nom bucolique avec une modeste renommée dans les îles Galadhorn, une famille d’armuriers. Blancheflor. A ce nom si délicat, s’ajoute un prénom doux à l’oreille mais dont le sens pour les armuriers est ferme, fort, solide. La bataille de fer. Iseult. Son deuxième prénom ne déroge pas à la règle, un métal encore, un métal légendaire, solide et léger. Mithril  âge, lieu de naissance : Triple décennies à Taewyn, capitale des îles Galadhorn. groupe : Elle a longtemps traîné ses guêtres dans diverses contrées pour finalement revenir dans son royaume natal : Galadhorn. Elle en partage les idéaux de paix. métier : apothicairesse de formation, elle sait également réaliser des cosmétiques et créer des parfums. Grâce à ces nombreux voyages elle a acquis quelques connaissances en médecine. état civil : fiancée de l’aventure, épouse de la liberté. guilde : aucune.

Extrêmement organisée, à la limite de la maniaquerie, elle range ses affaires au millimètre près. Seul l’ordre la rassure. ϟ Car si sa mémoire est un gouffre de connaissances dans le domaine de la pharmacopée, pour tout le reste c’est une catastrophe. ϟ Il est surprenant de l’entendre réciter les vertus plantes, ce qu’elle pourrait faire pendant des jours, et la voir hésiter sur un nom, un lieu, parfois même cherchant un mot, incapable de vous se rappeler d’une conversation de la veille. Elle retient peu, oublie souvent. ϟ Son esprit pense à mille et une choses, sautant d’une idée à une autre. Enfant il lui était ardu de focaliser son attention. Ϟ Dame de cœur, elle est compatissante et altruiste, offrant son temps et son énergie aux plus démunis. Ϟ Elle écoute, elle console, elle juge très peu. Ϟ Farouche défenseuse des opprimés, méprisant l’hypocrise, elle n’a jamais retenu sa langue pour dire dit haut ce que d’autres pensent tout bas. Ϟ Esprit libre, elle va où on a besoin d’elle sans se soucier des barrières sociales et des convenances. Ϟ De bonne naissance, bourgeoise apparentée à la noblesse par sa tante, elle côtoie riches et pauvres mais c’est vers ses derniers que va sa préférence. Plus simples, plus vrais, plus authentiques. Ϟ Elle note tout dans des carnets qu’elle range soigneusement en différentes catégories. Gare à celui ou celle qui voudrait y toucher.


ton pseudo : shieldmaiden. comment as-tu trouvé CWM ? : par sa majesté la gracieuse reine Emma. et t'en penses quoi ? : ça me fait tout drôle de le voir ré-ouvrir et j’en suis ravie car il est sublime. des trucs à ajouter/améliorer ? : nope

ALYSSA SUTHERLAND ▬ Iseult Blancheflor

Elle était terminée. Enfin achevée. L’armure étincelait de mille feux. L’enfant la contemplait avec admiration et émotion. Elle en avait vu les ébauches, les esquisses puis avait assisté à chacune de ses étapes de confection.

- Elle est belle.
- Oui.

Le père, l’armurier, croisa les bras avec une modeste fierté dans le regard.

- Moi je ne serai jamais armurier.
- Je sais.
- Cela vous chagrine-t-il, père ?
- Oui et non. J’aurais voulu que mon enfant reprenne l’affaire familiale, perpétue notre renommée. Mais je sais que toi, mon unique enfant, tu n’es pas destinée à cela. Tu accompliras ta propre tâche.
- Vous allez prendre un apprenti ?
- Oui. Il prendra mon nom quand le temps sera venu. Ainsi Blancheflor continuera de fabriquer des armures.

Le silence s’imposa, en douceur, sans violence, d’un commun accord. Il en serait ainsi. Iseult était l’unique enfant du couple à dépasser la petite enfance. Ils n’avaient pas toujours été aussi sereins sur la situation mais ils avaient appris à accepter leur sort. Leur fille choisirait sa voie. Et sa voie était la pharmacopée. Petite déjà elle avait bon cœur, soignant les égratignures de ses camarades de jeu en passant de l’eau sur les plaies et parlant d’une voix douce pour apaiser les pleurs. Douce oui mais pas seulement. Quand des sales mômes brutalisaient des plus fragiles, elle les toisait de sa haute taille, les défiait de son regard bleu de glace et parfois même leur donnait un coup de poing dans le nez. Rien n’était plus insupportable que de subir les moqueries, les paroles blessantes ou les coups en silence. Non elle ne baisserait pas la tête, devant quiconque abusera d’elle ou d’un autre. Elle avait assisté, impuissante, aux grossesses compliquées de sa mère et à la mort de ses frères et sœurs encore nourrissons. Elle voulait guérir, soigner, soulager.

Son apprentissage se déroula sans souci. Son maître était un bon pédagogue. Il expliquait lentement et avec patience. Iseult notait toutes ses paroles dans ses carnets. Ils y avaient d’autres apprentis avec elle et ils espéraient tous reprendre la boutique. Pas Iseult. A quoi servirait ses merveilleuses connaissances dans une échoppe de la capitale quand elles pouvaient aider des personnes isolées dans les campagnes. Non Iseult ne choisirait pas le confort de la vie citadine et d’une boutique. Elle prendrait ses herbes en sachets, ses fioles d’infusion, ses macérats, ses huiles, ses hydrolats et elle parcourait les villages et les hameaux pour soigner les campagnards. Elle offrirait aussi ses connaissances en cosmétiques, un peu de coquetterie dans la cambrousse, toute femme avait le droit à la beauté et à un minimum de raffinement. Ces connaissances elle les devait à une amie de sa mère, une femme d’une grande élégance. Si Iseult avait été plus âgée, elle l’aurait certainement courtisée. Certes il aurait aussi fallu qu’elle soit un homme. Elle se contenta donc de l’admirer poliment, notant dans ses carnets les informations transmises par cette femme.

- Alors ça y est, tu es décidée ?
- Mes sacs sont prêts et je suis en tenue de voyage.
- Tu penseras à donner des nouvelles régulièrement ? Ta mère va s’inquiéter. Il va lui falloir du temps pour se faire à l’idée.
- Je sais …
- Passes dire encore une fois au revoir à tes cousins. Ton oncle a une lettre de recommandation pour toi.
- Trop aimable de la part de sire Alhuïn. Mais je vais soigner des pauvres pas faire des tisanes pour des comtesses.
- Les routes sont dangereuses. Si ça se passe mal, tu seras contente d’avoir un château ou un manoir pour trouver refuge.
- Fort bien.

Père avait raison. C’était une existence altruiste mais aussi dangereuse qu’elle avait choisi. Elle ne serait pas à l’abri de mauvaises rencontres. Heureusement son cousin Ambroise, apprenti dans la garde royale, lui avait appris quelques techniques pour se défendre avec ou sans lame. Lui aussi avait refusé l’héritage familiale pour suivre sa propre voie. A croire qu’il y avait quelque chose dans le sang des femmes qui unissaient les Alhuïn et les Blancheflor. Ainsi commença son voyage à travers Elenath. Offrant soins médicaux aux plus pauvres, gratuitement en échange du gîte et du couvert. Vendant soins, cosmétiques et parfums aux riches et nobles. Pour les dames elle créait des parfums uniques, personnalisés selon leur caractère et leurs demandes. Cela elle l’avait appris seule, en autodidacte d’après ses connaissances des plantes. Au contact des guérisseurs, rabouteurs et médecins elle enrichit son savoir, qu’elle nota bien soigneusement dans ses carnets. Au fil des années elle se fit une petite réputation. Le bouche à oreille fonctionnait, ainsi que les lettres de recommandations des notables.

- C’est elle. C’est elle ! La dame à la licorne ! La dame à la licorne est là !
- Mais… c’est de moi dont parlent ces enfants.
- C’est vous, n’est-ce pas ? La dame à la licorne ?
- Hé bien je suis une femme et je suis sur une licorne donc j’imagine que oui.
- Vous venez pour soigner ?
- Si quelqu’un a besoin de moi.
- Oui venez, venez belle dame !

Elle était de retour dans ses îles natales. Après tant d’années. Une étrange sensation. Ses parents furent ravis de la revoir. Le reste de sa famille aussi. Niamh était devenue une charmante jeune fille, résolue à reprendre la joaillerie paternelle. Ambroise, plus beau que jamais, irradiait dans son armure de garde royal. Enfin apprenti. Elle admira sa belle allure dans la cour du palais royal. Elle y était rentrée par la grande porte. Les membres de la cour désiraient ses services. Parmi eux, elle reconnu le visage d’une bourgeoise qu’elle connaissait bien, toujours aussi élégante malgré le temps passé. Un sourire, un signe de tête pour la remercier. Mais ce fut la reine qui accapara ensuite son attention. Sa majesté Emma Galadhorn réclamait son assistance. Et même si Iseult préférait consacrer son temps aux basses couches de la société, on ne disait pas non à une reine.