nom, prénoms : ton nom s'est perdu il y a bien longtemps, dans les ruelles de   belithrael. Seul ce prénom qui fend l'air, dont tu t'es toi-même entiché, en l'honneur sans doute du roi juste et de sa légende. arthur. L'ours agile et leste, la pierre qui s'abat sur l'aigle aux longues ailes dépliées dans le profond azur du ciel. âge, lieu de naissance : tu as atteins la quarantaine il y a peu, lorsque, fidèle à toi-même, tu errais dans les marchés de belithrael. Cela ne t'a pas atteins plus que de raison, puisque tu ignores quel jour précisément t'as vu naître sous les étoiles scintillantes de la voûte céleste. Tu sais simplement que c'est un homme de foi qui t'a recueilli dans les alentours de til garhyt. Un homme de très bonne foi, mais très idiot, aussi qui t'a élevé, si l'on peut dire ainsi, dans la pauvreté de sa pauvre guérite. groupe : tu erres, tu vagabondes. C'est certes à gwelnaur que se concentre le plus grand de ta troupe. Dans ses ruelles mal-famées qui dégagent encore et toujours malgré les lavages de la pluie cette odeur rance du fer des ennemis. Tapis carmin sous tes pieds. Toutefois, tu refuses toute allégeance, tant ton marché s'étend sur les quatre contrées. De ce fait, tu te déclares sans-nom. L'aigle impérial qui ne se pose sur nulle engeance. Dont le ciel est la destinée. métier : officiellement, tu vends des gemmes sur les marchés. Marchant itinérant. Petites saphirs, belles émeraudes, elles sont là, divines, subtiles, et fleurissent sur ton étal. Officieusement, tu voles, chapardes, sans plus d'égard pour tes victimes que pour ceux et celles qui t'ont de ta vie ruiné, manqué de respect, déshonoré. Petite pie affriolante, trop attirée par les joyaux que tu vois chez les autres, alors que les tiens te lassent, t'ennuient. état civil : Trop souvent de voyage, trop rarement concentré sur l'étal de ta vie amoureuse, tu ne connais rien d'autres que les vagabondes d'un soir. guilde : et c'est au coeur même de la guilde du scorpion que tu prospères, persévères. Elle-même qui t'a menée dans le giron d'une nouvelle vie, plus argentée. Elle-même qui t'a sorti de la fange de ton enfance pour te mener vers d'autres contrées. Et tu lui voues allégeance, à cette guilde, tout ton cœur tourné pour la faire prospérer.

Tu parles peu, Arthur. Tu connais le pouvoir glacial du silence. Tu es silence. Tous tes mouvements, discrets, forcent à peine le respect. Invisible petit être, qui franchis aisément les murs. ▬ Tu es de glace. Forgé dans la plus pure des eaux, dans la plus délicate des ondes, tu t'es peu à peu transformé, mutant en un roc indélébile, indélicat. Indécelable. Ton cœur s'est peu à peu fermé à mesure que tu pourrissais dans la fange. ▬ Tu voues une aversion sans commune mesure à la foi et à tous les dégénérés qu'elle recèle. Ton paternel - ou du moins ce que tu en as eu de plus proche - t'as peu à peu donné la haine de tout ce qui est culte des Dieux, à force de t'obliger à les vénérer, ces créatures arriérées. ▬ Tu es souriant, Arthur. Ton visage sur lequel toujours perle ce beau sourire, ce délicat marasme dans lequel pourtant tu pourris. Tu fais bonne figure, avenant, délicat, vendant sur les étals tes gemmes toujours bien rangées - parce que tu as l'honneur d'être, en plus, névrosé. ▬ Cette caste du scorpion, seule allégeance que tu acceptes de vouer, t'as vu grandir, t'épanouir, prospérer. Tu y as lancé peu à peu tes quartiers, gravissant les marches qui t'amèneront sans doute plus loin que t'as jamais été. Parce qu'ambitieux, tu l'es. Jusqu'au plus profond de tes tripes. ▬ Tu ne manies aucune lame, aucune arme. Seule une minuscule dague ne quitte jamais tes côtés, une dague qui n'a pour véritable utilité que d'être teintée d'un poison indécelable. ▬ le silence et la nuit. Tes plus fidèles amies. Dans lesquels, doucement, tu disparais. Le silence et la nuit.


ton pseudo : savage, cyrielle. comment as-tu trouvé CWM ? : question bête . et t'en penses quoi ? : je le trouve dégueulasse wiwi.

BENEDICT CUMBERBATCH ▬ arthur

Le destin qui se dresse sur ton berceau.
La lune, qui te regarde, tout là-haut.
Celle qui te prend sous son aile.
Fait de toi de le silence, et la nuit.

Tu as erré toute ta vie. De cabane en cabane, de gîte en gîte, de taverne en taverne. Ombre parmi les ombres, peuplé de mystères, tu as bien cerné comme le silence prédomine dans cet univers de non-dits et de fantômes. Alors, tu es devenu l'un d'entre eux. De ces ombres spectrales qui se faufilent entre les murs, chapardent, silencieusement, les plus nobles d'entre eux, comme pour se faire une place parmi les anges. Ces ailes, dont on t'a privé, que l'on t'a volées, cruellement, malicieusement, tu t'amuses à les redorer, les retrouver. Tu te les offres, à défaut de les avoir reçues dans ton berceau. Après tout, n'est-on jamais mieux servi que par soi-même ? Et cet adage que tu as fais tien, recueillant chants et savoirs de la bouche d'éternels étourdis, de ceux que tu endors par ta bienveillance, dans ton étal où dorent et brillent les gemmes que tu vends. Petit chenapan, faux marchand, vrai voleur, de ceux qui ne s'en prennent qu'aux êtres ailés, qu'aux hommes adoubés dans la cour des grands.

Cette rancœur qui est tienne depuis enfant, quand, bercé par les coups de ton paternel, tu réfléchissais à l'avenir épuisant qui déjà s'offrait à toi. Homme de foi. Le sourire qui se glisse sur ton visage quand, dans la nuit, tu te donnes à elle, disparaissant loin de la hutte de tes proches - de ceux qui, du moins, se disent tels - et que tu te fonds en elle sous l’œil complice de la lune. Homme de foi, tu ne seras pas.
Et tu relances les dés de ton destin, devenu décideur, incapable d'accepter de te fier aux dires d'autrui alors que c'est par toi-même que tu construiras, latte après latte, l'abri de ton avenir. Sous le cocon de la nuit, sous le gîte des étoiles, sous ton éternelle amie, le croissant céleste qui, lui seul, te redonne tes ailes. Tes pas, lestes, s'enfoncent dans les sous-bois, nulle traînée derrière toi, disparu, désormais invisible. L'éternel.

Le scorpion qui coule dans tes veines, ce poison que tu malmènes. Gravissant peu à peu les marches de la guilde, tu as fini par en fonder une, rien qu'à toi. Toujours, tu dois allégeance aux grands pontes silencieux qui œuvrent là-haut, dans les cieux, mais tu as au moins la main-mise sur ta petite guilde manipulant, volant, chapardant dans les égouts de Belithrael, dans les sous-bois de chaque contrée. C'est par là que ton ambition t'a mené. Dans ta propre famille, que toi même tu as crée, la sculptant dans le plus pur des matériaux, la gravant dans l'ascension fulgurante de ta destinée. Elles sont tes frères, tes soeurs, ses ombres mystérieuses qui marchent - invisibles petits voleurs, et elles te mènent, inconsidérément, vers les sommets du poison qui coule dans tes veines. Tu te caches derrière ton étal de gemmes précieuses qui luisent tendrement au soleil, apprivoises les secrets, les mystères, les fait tiens, les ingère. Ton savoir te rend plus dangereux qu'un fou furieux armé d'un fer. Et l'or que sans cesse tu subtilises, la richesse que tu apprivoises, celle qui redore tes ailes assombries par ton passé. Cette revanche, celle que tu dois à la vie.