nom, prénoms : Arwen. Nom de la mort. Nom de la vie. Pendant longtemps, elle fut honteuse de porter ce prénom, celui d’une mère, d’une femme, qu’elle a enlevé à sa famille. Celui d’une mère qu’elle n’a jamais connu, qu’on lui a donné en souvenir de cette souffrance, celle de la perte. Arwen. L’hommage. L’hommage même à cette femme qui lui a donné la vie, à cette femme qu’elle n’a pas eu le bonheur de connaître, mais dont les histoires en brossent un portrait ressemblant à tout ce qu’elle voudrait un jour être. Prénom qu’elle a appris à porter. Appris à aimer. Prénom dont elle espère toujours se montrer à la hauteur. âge, lieu de naissance : Côte continentale, quelque part entre terre et mer, Arwen a vu le jour il y a maintenant vingt-deux ans. Elle a beaucoup voyagé dans sa vie, mais Gewlnaur restera sa maison, celle de son père. Elle n’accorde pas le même attachement que ce dernier pour sa terre natale, mais elle sait que Gwelnaur, et plus particulièrement Ossam, où tout sa famille (elle incluse) est née, à une valeur spéciale pour celui-ci. Elle ne peut donc qu’aimer ce village des histoires de son enfance. groupe : l’attachement au pays ne coule pas dans les veine de la jeune fille. Elle n’est pas de celles qui suivent aveuglement ce que leur souverain pourrait dire. Non, Arwen est libre. Libre de ses actions, libres de ses pensées, libre de ses dires. Elle est sans nom et ne pourrait mieux s’en porter. métier : Suivant les traces de son père, son meilleur ami, elle est voleuse par fierté. C'est une situation qui coule dans ses veines. Elle n'échappe pas à cette mélodie enivrante qu'est celle guidant ses gestes précis, à l'instar de sa famille. Mais n'existe-t'il pas un meilleur moyen que le vol ? Elle suit sa voie, elle suit la voie. Celle qui lui montre Arthur, dont elle est officiellement l'apprentie. état civil : Libre comme l'air, elle n'a pour attache que sa famille. Son coeur toujours à prendre ne connait pas encore l'amour autre que celui qu'elle porte à sa famille de sang, son père, ou de coeur. Qui sait si un jour elle trouvera cette personne qui bouleversera le cours de sa vie, mais pour l'instant, son esprit est tourné vers une autre défi que les maux du coeur. guilde : Famille de coeur. La famille est également les personnes que l'on choisi pour en faire parti. La caste du scorpion était la famille de son père, bien avant que sa fratrie ne vienne au monde. Il lui semblait tout naturel de suivre les traces de cet homme qu'elle admire tant. Ils sont sa famille, ils lui posent les objectifs à atteindre, ils lui donnent ce but qu'elle recherche dans la vie. Et elle se fait un point d'honneur de ne pas décevoir Arthur et le reste de la Caste du poison, ainsi que de s,y tailler sa propre place.  


≡ Arwen est une jeune femme à la force de caractère remarquable, voire même dangereuse dans certains cas. Combative, elle ne cesse de faire tout ce qui est en son pouvoir pour atteindre ses buts, de se battre pour ses intérêts, de se battre pour les siens. Elle ne recul devant rien et n’a pas peur de prendre les moyens nécessaires pour mener à bien ses objectifs. Déterminée et audacieuse, elle ne recule devant rien et ne s’encombre pas de scrupules dans la quête qui guide ses pas. Elle est de celle qui tentera de toujours faire plus, de toujours aller plus loin et qui n’a pas peur de se salir les mains.
≡ Indépendante, mystérieuse et froide en apparence. Arwen est un mirage. Elle n’a besoin de personne, du moins en apparence. Faire les choses par elle-même, ne dépendre de rien ni personne. Elle s’enveloppe de ce voile d’allures changeantes, capricieuses, de cette armure qui laisserait croire à quelqu’un qui ne la connait pas qu’elle puisse être une arme sans cœur. Elle apprécie cette première apparence, qui lui donne le temps de comprendre à qui elle a affaire. Arwen n’est pas un livre ouvert, il est difficile de savoir ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent. Elle cache ses sentiments derrière son armure, seul son père – jusqu’à présent - est capable de faire tomber ses barrières. Difficile à cerner, ce n’est pas qu’elle souhaite plus que tout s’entourer de mystère, mais elle préfère garder certaines choses pour elle-même.
≡ Exigeante et Autoritaire. Il est difficile pour la jeune femme d’être satisfaite d’elle-même. Elle redouble toujours d’efforts afin d’atteindre ce qui se rapproche de la perfection. Commencer sa formation sous l’aile et le regard d’Arthur ne fait qu’accentuer cette volonté de perfection, cette exigence qu’elle entretient envers elle-même. Mais cela ne concerne pas uniquement sa personne. Elle est ce celles qui, lorsque croyant savoir quel est le chemin à suivre, s’assurera de suivre cette voie et ne se laisse pas marcher sur les pieds.
≡ Impulsive et Imprévisible. Arwen est guidée par ses émotions, ce qui se retourne parfois contre elle. Elle a du mal à se contrôler lorsqu’on la pousse à bout et a tendance à réagir au quart de tour, sans réellement prendre le temps de réfléchir. Cela la conduit souvent dans des situations délicates dont elle aurait préféré se tenir loin. Fougueuse, on lui reproche souvent les chemins qu’elle choisi d’emprunter, mais elle ne laissera personne – sauf Arthur dans les prochaines années, ce qui lui laisse un goût amer et des sentiments partagés - lui dicter ce qu’elle doit faire.
≡ Torturée. Arwen est une âme déchirée qu’elle s’efforce par-dessus tout de cacher. Elle est la mort. La mort de cette femme qu’elle n’aura jamais pu appeler « mère ». Elle est la représentation de la mort qui enleva cette femme à un homme aimant, cette mère à des enfants qui n’avaient rien demandé. Jours après jours, elle ne cesse de vivre avec le fardeau de cette perte, avec les regards qui l’accompagne. Blessée, de ne pas avoir en sa fratrie le support et le soutient qu’elle aurait toujours souhaité. Mais elle comprend leur haine, elle se déteste aussi pour cette situation qui ne la quittera jamais. Et ne pouvant venger la mort, elle se fait un devoir d’honorer sa mère. Cette pensée qui ne la quitte jamais guide ses pas et ses décisions. Torturée. Elle ne peut décevoir.
≡ Irritante et Ironique. Il n’est pas méconnu des gens qui la côtoient que la jeune femme puisse de montrer caractérielle et que ses actions puissent semer la colère autour d’elle. Menant ses propres combats, sachant ce qu’elle veut et voulant l’obtenir, elle n’attire pas toujours la sympathie de tous. Mais elle sait qu’indigner, exaspérer, mécontenter quelques-uns dans ce but de grandeur qu’elle poursuit. Ironique, son comportement parfois porté sur la moquerie n’est pas pour aider sa cause.
≡ Persuasive, Bonne menteuse et Charismatique. Elle connait le pouvoir des mots. Tout aussi affutés que sa lame, elle sait les manier lorsqu’elle le considère nécessaire. Elle sait tirer son épingle du jeu, se montrer convaincante. Elle sait obtenir ce qu’elle désire. Jouer avec les informations, mentir. Le mensonge est sa protection. Pour elle-même mais surtout pour les autres. Elle tente toutefois de se montrer honnête et n’use du mensonge que lorsqu’elle le considère nécessaire. Et son sourire lui attire les bonnes grâces de ceux qu’elle tente de convaincre. Son charme fait d’elle une personne écoutée.  
≡ Souriante, Sociable, Taquine et Curieuse. Arwen n’est pas seulement cette personne fonceuse et déterminée, elle est également un être humain, une jeune femme qui, malgré les apparences, adore la compagnie des gens. Souriante, elle essaie toujours de trouver une raison d’être positive, de laisser ce rictus s’emparer de ses lèvres. Elle aime bien, dans son ironie, lancer de petites piques inoffensives aux gens qu’elle aime, se servant de cette marque d’affection pour attester qu’elle tient aux gens. Sa curiosité sans borne est parfois un défaut, faisant en sorte qu’elle se retrouve mêler à des situations qu’elle aurait préféré éviter, mais lui permettant également de montrer qu’elle tient aux gens. Savoir ce qui arrive à son entourage est la manifestation première de cet attachement profond qu’elle a envers les gens. Elle est loyale et dégage une joie de vivre qu’elle espère parfois contagieuse.


ton pseudo : Myosotis.  comment as-tu trouvé RGEO ? : J’y suis déjà, c’est pas ma faute si on vend du rêve par ici   et t'en penses quoi ? :    des trucs à ajouter/améliorer ? : nope aucune idée, vous êtes déjà parfaits     je veux être parrainé(e) ? : Non

Partie en freestyle, vas-y présente toi. Crache le morceau, freluquet !

MARINA MOSCHEN ▬ Arwen

« Papa, est-ce que je peux te poser une question ? » Elle sentait malgré elle l’anxiété gronder en son ventre. Une demande bien spécifique posée sur le bout des lèvres. Et s’il ne voulait pas lui en parler ? Peut-être ne saurait-elle jamais ? Après toutes ces années à se demander ce qui en était, après toutes ses années à endurer le regarde ses aînées, les reproches de la mort de leur mère, la douleur de la perte. Après toutes ces années à vouloir savoir. Elle n’avait jamais osé poser la question. C’était la seule d’ailleurs qu’elle n’avait jamais osé prononcer. De peur de le perdre. Ce père qu’elle aimait tant. Ce meilleur ami en qui elle avait une confiance aveugle. Elle savait au fond d’elle qu’il n’y avait pas de mal à demander, mais quelque chose l’en empêchait. Jusqu’à aujourd’hui. Elle voulait savoir, elle demanderait de toute façon, son paternel le savait tout autant qu’elle.  « Tu ne m’as jamais parlé de ton enfance…  »


« Regardes Papa ! Je vole !  » Du haut de ses cinq ans, Arwen court à travers les rues peu achalandées, malgré le milieu d’après-midi. Tout autour d’elle, la poussière s’élève, lui donnant cette impression de bouger plus rapidement qu’elle ne le fait réellement. Le vent d’engouffre dans ses cheveux sombres, les faisant danser tout autour de son visage, soulevant du même coup le long morceau de tissu que la fillette tire derrière elle, un ruban ondulant au gré du vent. Elle a vraiment cette impression le voler, comme les oiseaux dans le ciel, comme si la liberté pouvait lui donner des ailes. Un sourire étire les lèvres de son paternel et la fillette ne peut retenir un éclat de rire joyeux. S’avance dans son champ de vision son frère, Nillem, venu parler avec leur père. Elle ne s’en préoccupe pas, continuant de courir. Elle ne comprend pas, à ce moment, que son comportement, que sa présence, est un fardeau aux yeux de plusieurs. Elle ne comprend pas qu’elle représente un problème aux yeux de son frère venu demander de l’aide à propos d’une tâche qu’elle n’imagine même pas. Elle ne savait pas, que cette volonté de passer du temps avec son père attirait des ennuis à ce dernier. Non, elle courrait, tout simplement. Libre de tout tracas. Encore épargnée par les honneurs de la vie. Elle se retourne pour retourner vers les deux hommes, mais avant qu’elles ne les rejoignent, Nillem est parti. Elle voit à son comportement qu’il est en colère, mais elle ne sait pas pourquoi. « Il a quoi Nillem ? » demande-t ’elle, curieuse des circonstances du départ précipité de son frère, sachant qu’il est sans doute en colère. Elle ne comprend pas, trop jeune pour voir que son père délaisse peu à peu ses obligations dans la guilde pour veiller sur elle. «  Ce n’est rien ma grenouille. » Il la soulève de terre et elle se met à rire à nouveau. Elle ne pose pas plus de questions, faisant confiance à cet homme. « Dis Papa ! Tu peux me lire l’histoire du chevalier et du dragon ce soir ? »  


« Je n’ai pas peur !  » Elle brave son aîné du regard, soutenant sans mal les yeux perçants de Nillem. Un peu plus tôt, une altercation avec sa sœur lui avait fait comprendre qu’elle avait encore dit quelque mot de trop. Lesquels, elle ne savait pas, elle avait depuis longtemps compris que ce qu’elle disait n’avait pas d’importance, que seule sa présence importunait sa sœur. Elle avait osé parler et avait ainsi fait face à la colère. À la tempête. Bien entendu, Nillem n’avait pu rester loin du conflit, sentant sans doute l’insoutenable besoin d’en ajouter sur les épaules de la benjamine. Voilà maintenant des années qu’elle s’est habituée à ce cirque. Elle s’est faite à l’idée, Arwen, que jamais elle n’aurait cette famille aimante et présente qu’elle avait longtemps espéré. Bien qu’il lui fît mal de l’admettre. Elle pouvait comprendre, toutefois, qu’ils ne voulaient pas d’elle. Elle était la mort. Elle leur avait tout pris. Cette mère attentionnée, dévouée, qu’elle n’avait jamais pu connaitre. Cette femme au grand cœur qu’ils avaient eu le bonheur de côtoyer chaque jour, et que dans un élan d’égoïsme, elle avait enlevé à ce monde afin de pouvoir vivre. On le lui reproche. Il n’y a rien de mal à cela, elle se le reproche aussi, elle ne se le pardonne pas. Mais avec Aénor et Nillem, il y a quelque chose de plus. Une colère plus profonde même que la perte de leur mère. Elle ne le voit pas, elle n’a rien connu d’autre après tout, que cette attention constante de leur père. Elle ne réalise pas vraiment, du haut de ses 10 ans, qu’elle n’a pas seulement enlevé une mère attentionnée à deux enfants qui en sont blessés. Elle leur a également enlevé un père, monopolisant sans le savoir l’attention de celui-ci. « Tu devrais peut-être avoir peur ! Ou tout du moins faire attention. » Répondit-il simplement, d’un ton sérieux, avant de tourner les talons. La colère entre Aénor et Arwen grandissant de jour en jour. Une mise en garde. Elle ne savait pas, à ce moment, la petite Arwen que les relations déjà houleuses avec le reste de sa fratrie allaient empirer, laissant un goût amer. Elle ne savait pas qu’ils ne lui pardonneraient jamais. Mais elle avait déjà arrêté d’espérer. « Je n’ai pas peur !  » répète-t ’elle pour elle-même, dans un souffle. Sa voix presque inaudible porte cette promesse faite à elle-même. Consciente de la situation délicate dans laquelle elle se trouve. Ce n’est pas la colère de sa fratrie qu’elle craint, qu’elle cherche à oublier. C’est la solitude.


Elle ne s’attendait pas à cela. Lors d’un voyage, loin de chez elle, perdue dans les contrées de Thoron, elle avait croisé la route d’un jeune homme du Culte de la Vierge. Il connaissait toutes les divinités sur le bout des doigts, attisant la curiosité ainsi que l’admiration de la jeune femme. Elle avait discuté avec lui la veille au soir, mais voilà que leurs routes devaient se séparées. Debout près des chevaux, Arwen vérifiait sa selle avant de partir. Il était repassé pour lui dire au revoir. Elle n’avait cependant pu s’empêcher de poser plus de questions sur les dieux d’Elenath. Jamais Arwen n’avait cru bon de se pencher sur le sujet, mais elle le regardait et il y avait une lueur qui brillait dans ses yeux, une lueur qui suscitait une certaine envie chez la jeune fille. Et ils s’étaient remis à parler, chacun tenant son cheval par la bride, se refusant de couper court à cette conversation. Les réponses du jeune homme étaient cryptique, chacune d’entre elle faisait naitre de nouvelles questions dans l’esprit de la jeune femme. « Arwen ! » On l’appelle, mais elle ne veut pas partir, il y a encore tant à savoir, tant à comprendre. « En savoir trop, c’est la misère jeune fille. Ne l’oublie jamais. » C’est un avertissement, elle pose des questions, elle cherche à mettre son nez dans les histoires des autres. Ça finira par lui causer du tort. Certains secrets peuvent être trop lourd à porter. Certaines histoires sont mieux cachées. Elle se souviendra toujours de cette phrase, mais elle ne l’appliquera jamais réellement. Il monte sur son cheval, alors qu’elle reste debout, sans mots pour l’une des rares fois dans sa vie. « Si je puis me permettre ma Dame, un homme insensé vit pour lui-même. Un homme sage vit avec un but ! » Il fit alors demi-tour, talonnant son cheval pour prendre la direction du Nord. Sans mots, Arwen senti alors quelque chose changé en elle. Un but. « ARWEN ! » Elle revient brusquement à la réalité. Déstabilisée, elle se retourne pour s’agripper aux crins de son cheval. Une grande inspiration. Arwen remet rapidement ses idées en place et monte en selle. Elle lance son cheval au galop, temps de rentrer à Ossam. Rapidement, elle double Nillem qui l’accompagnait, impatient de rentrer lui aussi. Ainsi ils reprennent la route. Un but. Elle ne laissera plus personne lui reprocher la mort de sa mère. Elle ne laissera plus personne la faire se sentir petite pour cette raison. À partir de maintenant, elle ferait tout en son possible pour honorer le nom de sa mère. Pour honorer sa mémoire. Elle s’était déjà donné ce but, le suivant depuis longtemps sans le savoir. Mais elle réalisait à présent, que c’était ce qu’elle ferait, ce qu’elle continuerait à faire. Et puis, en arrivant, elle demanderait à son père de lui parler des Dieux. Elle voulait lire sur le sujet, comprendre les paroles occultes de cet homme. Elle sentait qu’il y avait quelque chose de plus, quelque chose qu’elle ne comprenait pas encore.


« COMMENT AS-TU OSÉ ?!  » Question rhétorique. Elle bouille de rage, elle ne sait comment réagir. Elle qui avait commencé à reprendre espoir. Elle qui pensait, naïvement, que la situation avec son frère pouvait s’amélioré. Il n’en était rien. Elle était furieuse. « Tu ne pourras jamais comprendre Arwen ! » Elle secoue la tête. Mais que veut-il dire par là ? Elle a toujours voulu comprendre, elle a toujours voulu réparer les pots cassés avec lui. L’indifférence des dernières années lui avait laissé croire qu’un jour ils pourraient travailler main dans la main, être une vraie famille. Anéantis. Ses espoirs balyés du revers de la main. Il n’en avait que faire. Ça lui brisait le cœur, de voir qu’elle ne signifiait rien, mais surtout de voir le mal qu’il imposait à leur père. Nillem n’avait pas eu le courage d’achever Mistral lorsqu’il avait prit le pouvoir… Et à cet instant, c’était bien cette marque de pitié qui était la seule chose retenant la jeune fille de sauter au coup de son aîné, la vengeance bouillant dans ses veines. « Astalith te le fera payer !  » La référence à la déesse de la vengeance n’avait rien d’anodin. Elle ne souhaitait pas, au fond d’elle, la mort de son aîné, mais la colère était plus grande que la raison. Elle voulait se venger, venger leur père de ce coup bas, lui qui aurait tout donné pour ses enfants. Arwen vit son frère ouvrir la bouche, sans doute pour critiquer ses références aux Dieux, mais elle ne lui en laissa pas le temps, lui coupant la parole d’une voix froide, menaçante. « Ne m’adresse plus jamais la parole, tu m’entends ?! Et ne t’approches plus jamais de lui ! Ou tu le regretteras amèrement !  » Elle tourna les talons, quittant la pièce en claquant la porte. Quittant du même coup la vie de son frère, tentant de se convaincre qu’elle et leur père seraient mieux sans le reste de sa fratrie. Sans ces traîtres qu’elle ne voulait plus qualifier de famille. À ses yeux, ils étaient morts. Et avec son père, ils commenceraient une nouvelle vie. Une vie meilleure.


Elle avait questionné son père sur sa vie. Vingt-deux ans maintenant. Il y avait tant à savoir. On l’avait mise en garde contre les souffrances de la connaissance il y a de cela maintenant quelques années. Six ans pour être précis. Mais il y avait certaines choses qu’Arwen préférait savoir. Elle comprenait maintenant, faisant face à la noirceur du passé de son père, l’avertissement qu’on lui avait donné. Pourtant, elle ne s’en sentait pas plus mal. Elle savait, mais elle lui pardonnait entièrement tout ce qu’il avait pu faire dans le passé. Mistral avait changé, elle en était certaine, et elle ne laisserait jamais les traces d’un passé tourmenté entacher la vision qu’elle avait de lui. Au contraire, elle admirait encore plus sa force à présent. Elle était fière de se dire être la fille de cet homme. Cet homme qu’elle savait différent. « Merci Arwen… » Elle est surprise. Elle ne s’attendait pas à ce que son interrogatoire se termine de cette manière. D’autant plus que la conversation avait une allure solennelle, alors que son paternel utilisait son prénom. Elle en était bouche bée. « Pourquoi ? » Elle n’arrivait pas à comprendre. Certes, elle ne lui tenait pas rigueur de son passé, mais de là à la remercier. « D’être née… » Un sourire timide étira les lèvres de la jeune femme. Elle était touchée par cette marque d’affection, touchée par la sincérité du propos. Malgré qu’elle fût celle qui lui avait enlevé sa femme, Mistral ne le lui avait jamais reproché. Et si elle avait du mal à vivre avec ce fait, il était toujours rassurant d’entendre des paroles comme celles-ci. C’est alors qu’elle comprit. « Dis papa ? » Elle se souvenait toujours de cet homme, croisé dans une auberge de Thoron il y a quelques années. De cet homme qui lui avait fait voir la vie autrement. Elle avait toujours cherché un sens profond à ce qu’il lui avait dit. À présent, Arwen croyait avoir compris. « Oui ? » Le sourire sur le visage de son père lui fit chaud au cœur. Elle n’avait pas peur de lui poser la question. Surtout qu’elle savait maintenant, que c’était sa route. « Moi aussi je veux en faire partie. Tu pourras parler de moi à Arthur ? Promis… Je garderais notre histoire pour moi, personne n’a besoin de savoir. Il n’y a plus que toi et moi maintenant. » Elle lui sourit gentiment, sincèrement. Non, elle ne lui en voulait pas pour ce qu’il avait fait dans le passé. Si elle avait eu une enfance facile, avec un père aimant, grandissant en étant entraînée à survire par celui-ci, grandissant à l’écart des horreurs de ce monde, elle comprenait qu’il n’en était point de même pour tous. Elle ne lui en voulait pas. Après tout, c’était lui et elle contre le reste du monde. Il hocha la tête et elle senti son cœur bondir de joie. Il était là, son but. Ce but qui guiderait sa vie. Plus encore que d’honorer le nom de sa mère, elle avait trouvé comment. Elle avait trouvé ce qui lui permettrai d’être à la hauteur de ce qu’on attendrait d’elle. Et ce but, elle se battrait pour l’accomplir. Corps et âme. Ainsi débuta son entraînement auprès d’Arthur. Il ne regretterait pas cette chance qu’il lui donnait, elle y veillerait en se dévouant à cette cause qui était désormais également la sienne.