nom, prénoms : Évangéline, un prénom seulement puisque sa famille n'a pas le privilège d'avoir besoin d'un nom pour se faire (re)connaître, ou ne s'en est pas encombrée — même si beaucoup les connaissent comme les aubergistes du Dragon Vert. et parce que ça fait beaucoup de syllabes, Eva, crié tous les soirs à travers une salle commune parfois bondée par son père et par les clients dès qu'ils ont besoin d'elle. âge, lieu de naissance : la demoiselle est née il y a de cela vingt-deux années, déjà, dans l'arrière-boutique de cette même auberge où elle risque bien de passer sa vie. groupe : le Dragon Vert se situe en territoire Thoron, à la croisée des routes qui mènent à Lugan (et Calendyr), Delathiel, et Oyrha en Gwelnaur. les rébellions et les guerres inutiles ne sont pas forcément bonnes pour les affaires, et l'auberge reçoit des voyageurs de tous côtés. comme le Dragon Vert n'est pas si éloigné des frontières avec Heledir et Gwelnaur, Évangéline s'inquiète un peu de ce qu'il adviendra d'eux en cas de guerre ouverte. somme toute, il serait plus simple, à son avis, que les royaumes se mettent d'accord, pour une unification ou non, mais elle sait que ce n'est pas si simple. métier : coincée à l'auberge et taverne de son père, "Au Dragon Vert", sans qu'elle ne s'en plaigne vraiment, même si elle rêve d'ailleurs. elle y sert des pintes, fait le ménage, aide en cuisine, soigne même parfois les voyageurs avec ses rudiments de savoir, ou leur coupe les cheveux ; en somme, elle se rend assez utile pour être indispensable. état civil : elle est célibataire et se voit mal quitter son père pour se marier à un inconnu, parce qu'elle aurait l'impression de le trahir. elle se laisse peut-être parfois séduire, mais elle sait esquiver les avances avec le sourire. ainsi, si l'homme ou la femme qui pourra l'enlever au Dragon Vert est né, il ou elle n'en n'a peut-être pas encore passé la porte — les avances graveleuses n'atteignent pas Evangéline qui s'en amuse, pourtant peut-être que des mots de velours et un peu de respect pourraient gagner son coeur. guilde : aucune.


elle a le sourire facile et la joie de vivre, mais elle n'est pas naïve, et sous ses airs solaires se cache aussi une intelligence pratique qu'elle hérite de son père ➽ au Dragon Vert, elle est toujours en mouvement, son sens pratique et l'habitude la poussant à se rendre utile, mais tout en travaillant elle bavarde aussi avec les clients, elle a le contact facile et elle aime apprendre des voyageurs, ou blaguer avec les clients ➽ elle n’a pas peur de dire ce qu’elle pense — elle a commencé à travailler très tôt et ça l'a poussée à se forger un caractère ➽ elle sait esquiver les mains baladeuses des ivrognes d’une tape discrète sur les doigts ou d’un mouvement agile — même avec un plateau de pintes pleines à la main — et rembarrer leurs dragueries avec le sourire, à coup de blagues parfois moqueuses mais jamais malicieuses, ou juste assez pour se faire respecter ➽ elle n'a jamais vu la capitale, ni la mer, et même si elle ne se voit pas vraiment partir de l'auberge et qu'elle aime la présence des montagnes lunaires, elle rêve secrètement de voir un jour du pays, le cœur un tantinet aventurier. ➽ elle sait se montrer gentille mais ferme avec les clients turbulents  — même si au Dragon Vert, on a le sens des affaires : si le perturbateur est sans le sou, on le met dehors, mais si sa bourse est pleine on lui fait de la place. ➽ elle n'a jamais perdu son trait peut-être enfantin qui la pousse à poser beaucoup de questions, surtout aux inconnus, même si elle le fait peut-être un peu moins avec les nobles auxquels elle doit le respect. ➽ gamine, ça lui a parfois valu de se faire rembarrer brusquement. elle a donc appris que la meilleure manière de gérer les clients taciturnes — et d'en apprendre plus sur eux — est de les laisser tranquilles. pourtant elle est un peu trop chaleureuse pour qu'un contact discret avec les clients soit son fort ➽ elle a donc du mal à comprendre les hautains et les timides, et a tendance à se vexer même maintenant lorsque l'on est sec avec elle. ➽ elle n'est pas extrêmement rancunière, mais elle a bonne mémoire... ➽ à l'auberge, elle fait de tout, ce qui la pousse à être assez polyvalente et débrouillarde. ➽ elle sait très bien compter et calculer, mais n'a jamais appris à lire ou à écrire, à part ce qu'elle a grapillé des rudiments que son père connaît pour le commerce et les affaires légales.


ton pseudo : hyleore. comment as-tu trouvé RGEO ? : à partir d'une signature Bazzart   et t'en penses quoi ? : tout est beau, tout est bien, et je tiens à féliciter ceux qui ont participé à la mise à jour et aux nouvelles annexes, je rôdais avant et après les ajouts, et j'ai tout dévoré les nouvelles infos des trucs à ajouter/améliorer ? : rien du tout, à part que j'ai remarqué une toute petite coquille dans la citation du modèle de présentation, un "your" au lieu de "you're" désolée pour le côté grammar nazi qui ressort, ça ne se veut pas chiant, promis oh, et il y a pas de place pour le crédit des gifs il me semble (c'est oliviaholt@tumblr pour le mien) je veux être parrainé(e) ? : je sais pas trop ce que ça implique, donc j'imagine que non ?

euuuh je m'appelle Emilie, j'ai vingt-deux ans (et mon premier cheveu blanc selon ma maman, moi je l'ai pas trouvé), et j'habite en Suisse. je suis étudiante en littérature anglaise et je me spécialise en culture et littérature médiévales (je sais, c'est vraiment un gros choc que je sois là du coup ).

PS : je sais que ma fiche est un peu vide, je pensais m'inscrire plus tôt ce soir mais j'ai eu un imprévu, promis je remplis dès que j'ai le temps

PPS : n'hésitez pas à me dire si vous voyez des incohérences dans ma fiche

Marina Ruy Barbosa ▬ Evangéline

« Maman ? » La petite hésite avant de poser sa question, un tout petit peu, mais devant l’air encourageant de sa mère, elle s’enhardit. « Pourquoi est-ce que je dois avoir un petit frère ? »
Même si, du haut de ses quatre ans, Évangéline n’est généralement que douceur et gentillesse, elle aime bien être le trésor de ses parents, être la seule, et n’est pas tout à fait prête à faire de la place à un autre enfant, et encore moins à la grande famille dont elle entend parfois ses parents parler. Alors, assise sur la couche de sa mère alitée, ses yeux ne pouvant s’empêcher de regarder la bosse qui enfle la couverture avec un soupçon d’incompréhension dans l’arc des sourcils, elle semble un peu boudeuse. Mais cette mine renfrognée s’estompe déjà alors que sa mère, du bout des doigts, démêle doucement la chevelure de feu qu'Évangéline a hérité de la sienne — l'enfant sait qu’elle est déjà une grande fille, mais elle se laisse choyer, peut-être avec encore plus d’avidité que d'ordinaire, puisque cette attention risque de lui être bientôt dérobée par son futur rival.
« Tu nous rend déjà heureux, chaque jour, tu m’entends petit ange ? » Maura parle avec ce ton calme et posé dont elle ne se départit jamais, et dont Eva n’héritera pas, parlant plutôt avec un ton enjoué et sonore rappelant celui de son père. « Mais ton frère sera un cadeau un peu différent, et tout aussi beau. Quand il sera grand, il deviendra aussi fort que ton père, et il pourra reprendre l’auberge. » Maura a une manière bien à elle de voir le monde, toujours, une sorte d’optimisme presque incongru qui la rendrait étrange aux yeux de beaucoup — mais aux yeux de sa petite famille, ça la rend magique. Par exemple, elle sait que l’être qu’elle porte dans son ventre est un garçon. Elle l'énonce comme une certitude parce que pour elle, ça l'est. Comme si le simple fait qu’elle en ait décidé ainsi, qu’elle ait confiance en ce fait, était suffisant. Évangéline n’est toujours pas convaincue par les paroles de sa mère. Elle joue un peu avec le coin du drap, sans lever les yeux. « Pourquoi je peux la reprendre moi, l’auberge ? » Un rire doux, une mélodie, s’échappe des lèvres de Maura. « C’est une bonne question, petit ange. Mais tu verras, quand ton petit frère sera là, tu ne pourras pas t’empêcher de l’aimer autant que nous. » La petite fait la moue, mais déjà elle a un peu d’affection pour ce petit frère mystérieux qu’elle a presque hâte de rencontrer, finalement. « Et il y a bien un jour où tu voudras partir d’ici, petit ange, au bras d’un homme qui t’offrira peut-être une vie bien meilleure que cette taverne bruyante. » Cette fois, la moue d’Évangéline est sincère : il n’y aucune chance que ça, ça arrive.

Finalement, il n’y eut pas de petit frère. Pire encore — en plus de ne pas leur offrir une nouvelle vie à chérir, les dieux, ou le sort, ont décidé de leur en retirer une. Maura est morte en couche, pour donner naissance à un bébé mort-né, étouffé. Un garçon.



Du haut de ses quinze ans, Évangéline navigue déjà habilement entre les tables du Dragon Vert, comme elle le fait depuis quelques années déjà, saluant une poignée d'habitués de la route, et remplissant les pintes vidées d’un autre groupe de voyageurs. Soudain, sans raison, ça lui arrive de temps en temps, elle pense à sa mère — peut-être que la voix d'une cliente lui a rappelé subtilement son souvenir de la sienne. Elle tente alors de se rendre plus grâcieuse et calme, comme elle imagine Maura à partir de ses souvenirs. Maura était un soleil dans la vie de sa famille. Pas un soleil brûlant, mais une présence quotidienne à la chaleur douce et rassurante, même lorsque les nuages cachaient le vrai soleil. Voyant son père effondré dans le deuil, et même si elle aussi s’est retrouvée sans mère, Eva (car c'est comme ça qu'on l'appelle souvent maintenant) a décidé, inconsciemment, un peu trop jeune certainement, de devenir elle-même ce soleil — sans que ce soit conscient, elle a réalisé qu’elle était tout ce qu’il restait à son père, et a pris ce rôle à cœur. Elle n’est jamais parvenue à être comme sa mère, trop bouillonante, trop impatiente, trop mouvante, mais elle fait de son mieux. De cette mère dont son père semble parfois toujours faire le deuil, même s’il va de l’avant, elle ne garde pourtant qu’une poignée de souvenirs heureux, qu’elle chérit sans se laisser abattre.